Globalement, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans les trois quarts des pays de la planète, rapporte l’ONG de défense des journalistes dans son rapport annuel.
La France, elle, passe de la 24ᵉ à la 21ᵉ place par un effet mécanique, alors que les indicateurs du pays « stagnent ».
Cette édition 2024 met en exergue une moindre protection du journalisme par les Etats, quand ce n’est pas un rôle actif de ceux-ci dans la désinformation.
Les pressions politiques sur la presse augmentent dans le monde, alors même que la moitié de la planète vote cette année, alerte Reporters sans Frontières (RSF).
La Norvège reste en tête de la 22e édition de ce classement de la liberté de la presse, tandis que l’Erythrée arrive en dernière position, 180e, après la Corée du Nord les deux années précédentes.
Globalement, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans les trois quarts des pays. RSF dénonce en particulier l’« absence manifeste de volonté politique de la communauté internationale à faire appliquer les principes de protection des journalistes » à Gaza.
Plus de 100 reporters palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, dont au moins 22 dans l’exercice de leurs fonctions, rappelle l’ONG.
En Europe, la liberté de la presse est « éprouvée par les majorités au pouvoir en Hongrie, à Malte et en Grèce ».
Les reculs les plus importants en matière de liberté de la presse s’observent en Afghanistan sous l’empire des talibans (178e, -26 places), au Togo (113e, -43) et encore en Equateur (110e, -30).
Cette étude de RSF a été réalisée sur la base « d’un relevé quantitatif des exactions commises envers les journalistes » d’une part et « d’une étude qualitative » de l’autre. Cette dernière se fonde « sur les réponses de centaines d’experts de la liberté de la presse (journalistes, universitaires, défenseurs des droits humains) à une centaine de questions ».
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Pendant 45 jours, le journaliste Tawfik al-Mansouri, détenu à Sanaa, a été torturé. Lui et deux des autres journalistes condamnés à mort en 2020 par les Houthis ont été mis à l’isolement et sévèrement maltraités durant plusieurs semaines. Reporters sans frontières (RSF) dénonce ces actes de torture et alerte le représentant spécial des Nations unies pour le Yémen, leur vie étant en réel danger.
En Algérie, pour les militants des droits humains, l’exil ou la prison
Les militants Saïd Salhi, Aïssa Rahmoune et Salah Dabouz ont fui en France et en Belgique pour échapper à l’emprisonnement et sauver leur vie. Ils racontent ce qui les a poussés à partir alors que l’Algérie passe son Examen périodique universel au Conseil des droits de l’homme, à Genève.
Même lui est parti. Lui qui a été de toutes les manifs, de toutes les marches, de toutes les luttes. Lui qui prenait le micro pour dénoncer le système, les arrestations perpétuelles de militants, les tortures en prison… Saïd Salhi, emblématique vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) a fui son pays. « Je n’avais jamais pensé quitter l’Algérie », souffle-t-il.
Journalistes, magistrats, avocats et militants des droits humains partent ou tentent de partir. La fermeture et la répression sont telles que plus rien n’est faisable sans risquer l’arrestation, alors nous nous exilons pour parler et agir d’ailleurs. »
De nombreux Russes tiennent tête à leur gouvernement, en témoigne l’exemple de la journaliste Marina Ovsyannikova, qui a brandi en plein JT de la télévision russe une pancarte d’opposition à la guerre en Ukraine.
En leur mémoire et en hommage à tous les journalistes tués dans l’exercice de leur métier, l’ONU a décrété le 2 novembre comme la Journée internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes. À cette occasion, France 24 a rencontré Diane Foley, la mère de Jim Foley, journaliste américain décapité par l’Organisation État islamique.