Les femmes et les filles au cœur de la lutte pour la justice climatique

Par Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Directrice exécutive d’ONU Femmes

L’égalité des sexes et la justice climatique sont inextricablement liées. Lors de chaque crise climatique, ce sont souvent les femmes et les filles qui souffrent des effets les plus graves de la dégradation de l’environnement et des catastrophes naturelles – qui se traduisent par une pauvreté accrue et l’escalade de la violence liée au genre. Pourtant, bien qu’elles contribuent à la création et à la mise en œuvre des solutions, elles sont trop souvent absentes de la direction formelle des actions en matière de climat, des initiatives innovantes et des emplois clés. La pandémie de Covid-19 n’a fait qu’exacerber nombre de ces inégalités.

Pour que les actions en faveur du climat et de l’environnement répondent aux besoins des femmes, il faut commencer par leur garantir un égal accès aux ressources productives, et en particulier aux financements, aux terres, à l’eau et à des énergies propres. Il convient également de soutenir le renforcement de leurs compétences, de leur plaidoyer et de leur accès aux technologies, et de produire des données désagrégées pour éclairer la planification et l’action.

Lors du Forum Génération Égalité à Paris, l’occasion a été offerte de donner aux femmes et aux filles la place qui est la leur, aux avant-postes de la lutte pour la justice climatique et du virage décisif vers une économie plus verte. Les Coalitions d’action féministe pour la justice climatique du Forum ont mis au point un programme concret qui comprend le financement de solutions climatiques pour les femmes et les filles, un soutien à leurs efforts – en particulier aux niveaux local et rural – pour répondre aux crises climatiques, et l’augmentation du nombre de femmes occupant les postes de direction et les emplois touchant aux domaines climatique et environnemental. Elles appellent les organisations du monde entier à se joindre à elles pour prendre des engagements en matière de climat.

Par le biais de leur travail, les coalitions aspirent à un monde où toutes les femmes bénéficient d’un accès équitable aux financements, aux technologies et aux connaissances se rapportant à la problématique du climat, et où leurs voix et leurs solutions, en particulier à l’échelle locale et au sein des populations autochtones, sont respectées et amplifiées.

Espérons des actions concrètes qui feront progresser l’égalité des sexes et la lutte contre le changement climatique, pour un monde plus équitable et plus durable.

Act for Equal 2

La tenue des sportives, une vieille injonction…

LE HUFFPOST

Trop long, trop court, trop échancré, ou encore trop moulant… La tenue des femmes dans le sport n’aura jamais autant fait parler. Et pour cause. À l’heure où les questions de liberté du corps et de l’apparence agitent régulièrement notre société, les sportives sont de plus en plus nombreuses à se mobiliser contre les assignations à la “féminité” et la sexualisation de leur corps.

Le 25 juillet, les gymnastes allemandes ont voulu montrer que chaque femme avait “le droit de choisir ce qu’elle voulait porter”. Les sportives sont arrivées au dernier tour de qualifications en arborant une combinaison rouge et blanche, recouvrant les jambes et bras, et ont laissé de côté leur traditionnel justaucorps.

Une prise de position qui a fait écho à un précédent, juste avant les JO. Quelques jours plus tôt, l’équipe de beach-handball norvégienne écopait en effet d’une amende de 1500 euros pour avoir revêtu un short plutôt qu’un bikini “ajusté et échancré” (comme inscrit dans le règlement) au cours d’un match. Dans la foulée, de nombreuses équipes et personnalités, à commencer par l’entraîneuse de France de beach-handball, ont souligné et ouvertement critiqué la rigidité des règles de la Fédération en matière des tenues des sportives.

Un mouvement plus large

Le point commun entre ces deux histoires? Outre la médiatisation qui a suivi ces gestes forts, c’est la volonté de montrer la nécessité d’être à l’aise dans sa tenue pour pratiquer son sport.

Ces revendications de sportives s’inscrivent en réalité dans un “contexte plus large”, celui du “mouvement féministe” de ces dernières années, parfois appelé “3e vague féministe”, commente Florys Castan-Vicente, enseignante-chercheuse à l’université Lyon 1.

Et de préciser: “Les questions de liberté du corps et de l’apparence sont très présentes sous différentes formes: reconnaissance des difficultés liées aux règles, contestation du port du soutien-gorge, remise en cause de l’épilation, revendication de la liberté d’allaiter dans les lieux publics, de la fluidité du genre…”

L’historienne va plus loin en prenant l’exemple du fameux crop top à l’école, objet de nombreuses polémiques en politique. “De plus en plus, des revendications se font jour pour affirmer que ce n’est pas aux filles de rater les cours pour rentrer se changer (leur éducation apparaîtrait alors moins importante que celle des garçons qu’elles “perturberaient”) mais que le problème viendrait de la manière dont les garçons sont éduqués.”

Des tenues hyper féminisées dès les années 20

Aujourd’hui, certaines sportives évoquent un ras-le-bol de cette hyperféminité qui entoure leurs sports, notamment au travers des vêtements. Elles ne demandent qu’une chose: mettre un stop aux décennies de discriminations qui affectent, depuis longtemps, les disciplines féminines. Car les injonctions qui concernent le corps et la tenue des sportives remontent à loin.

“La question se pose dès les premières championnes, dans les années 1920. Elles sont alors fréquemment accusées d’être laides pendant l’effort, peu féminines, ce qui est considéré comme contraire à leur rôle de femme” c’est-à-dire “plaire aux hommes, selon leurs détracteurs”, analyse Florys Castan-Vicente.

Ainsi, à l’époque, la femme, assignée à la séduction, ne devait pas avoir une musculature trop développée ni pratiquer des sports dits “trop violents”, au risque de perdre sa fonction maternelle et de fragiliser ses capacités respiratoires. Au tennis par exemple, elles devaient porter les mêmes vêtements que ceux utilisés pour prendre le thé dans les salons victoriens.

“Dans les sports d’origine aristocratique, comme le tennis, les injonctions vestimentaires sont encore plus fortes que dans d’autres disciplines”, observe la sociologue Béatrice Barbusse, auteure du livre Du sexisme dans le sport.

L’apparence plutôt que la performance

S’attarder sur l’apparence des femmes athlètes plutôt que sur leur performance n’est donc pas nouveau et se perpétue encore de nos jours. Aujourd’hui encore, les sportives sont souvent évoquées dans les médias sous l’angle de leur plastique, plus que sous celui de leurs résultats.

En 2008, une étude soulignait cette vision sexiste du sport féminin. Réalisée à partir des images filmées lors des matchs de beach-volley des Jeux olympiques de 2004, elle révélait que plus de 37% des plans étaient centrés sur la poitrine ou les fesses des joueuses. “Une telle analyse confirme que le sexe et la sexualité ont été utilisés non seulement pour promouvoir les athlètes, mais aussi pour vendre le sport aux téléspectateurs du monde entier”…

Autre problème de taille et persistant: celui du faible taux de femmes dans les instances décisionnaires. Sans parler du fait que les questions financières pèsent plus lourd que les questions éthiques. “Certains éléments bougent très peu: le nombre de femmes en position de décision dans les instances, ainsi que dans les domaines économique et marketing. Donc, la question des tenues peut se poser en réunion, mais celle qui se pose ensuite, elle est financière, c’est celle des sponsors. Donc la décision sur les tenues des athlètes ne pèsera pas lourd”, expliquait récemment l’enseignante-chercheuse Sandy Montañola.

Ce qui a récemment changé, ce sont les prises de paroles des premières concernées par ces discriminations qui se sont multipliées. “C’est une revendication fréquente de la part des sportives d’être considérées comme des athlètes réalisant des performances et non pour leur apparence physique”, explique Florys Castan-Vicente, qui a consacré une thèse aux liens entre les débuts des activités physiques des femmes et la première vague féministe en France.

D’autres tabous, liés aux corps de femmes, ont également été mis en lumière par les sportives elles-mêmes. Elles abordent certaines incommodités ou difficultés qui peuvent accompagner leur quotidien de sportives. “En 2016, la nageuse Fu Yuanhui brise le tabou des règles dans le sport. En 2018, Serena Williams crée l’événement avec sa tenue moulante conçue pour l’aider à surmonter des problèmes physiologiques liés aux suites de son accouchement. Cette année, Ona Carbonell demande à pouvoir allaiter ”.

Autant de prises de paroles et d’actes dont il faut espérer qu’ils mettent le sexisme dont souffrent les sportives au bas du podium.

L’écoféminisme, c’est quoi ?

L’imaginaire Écoféministe contre la société patriarcale

Revue Socialter

Émilie Hache est l’une des figures du mouvement écoféministe en France, ce courant de pensée qui lie l’exploitation de la nature avec celle subie par les femmes. Maîtresse de conférence au département de philosophie de l’université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, elle a publié Reclaim ­(Cambourakis, 2016), une anthologie de textes écoféministes qui a permis de redécouvrir des écrits inédits signés des principales figures de ce mouvement. Elle revient sur l’engouement autour de cette notion qui donne des armes afin d’inventer un nouvel imaginaire post-capitaliste et post-patriarcal.

L’écoféminisme est une notion de plus en plus connue, voire même à la mode. Comment analysez-vous cet engouement ?

Je dirais que c’est dû à la conjonction de #MeToo et de l’accélération sidérante du dérèglement climatique, face auquel nous sommes de plus en plus nombreux.ses à ­chercher de nouvelles prises. Il y a encore peu de temps, cette articulation entre féminisme et écologie était impossible à entendre, tout rapprochement entre la nature et les femmes étant systématiquement associé à un risque de naturalisation (que ce lien  serait dans la « nature » des femmes). Pour Simone de Beauvoir par exemple, l’émancipation des femmes ne peut passer que par l’abandon de ce qui relèverait de la féminité, c’est-à-dire de ce qui a été mis dans la « sphère domestique » : le soin des autres, le soin du milieu dans lequel on vit, la question de l’engendrement, la culture de nos émotions, notre sensibilité au monde, etc. Mais jamais par la réappropriation de sa féminité, aussi bien par les hommes que par les femmes et par toute personne sortant du système hétéronormé dans lequel nous nous trouvons.

Que répondre aux gens qui accusent l’écoféminisme d’être essentialiste  ?

Susan Griffin, une poétesse états-unienne, a écrit que l’essentialisme était un épouvantail contenant toutes les peurs de ceux qui portent cette accusation, bien plus qu’un trait spécifique à l’écoféminisme. Cela me semble très juste. Qu’il y ait parmi les écoféministes des personnes qui tiennent parfois des propos essentialistes, c’est tout à fait ­possible… Mais ce n’est pas très grave, tant qu’elles n’empêchent pas les autres de penser et de vivre autrement. Il faut en finir avec cette maladie occidentale de la pureté, et notamment de la pureté théorique. La bonne question à mon avis est : à qui profite cette accusation ? On en a fait un débat entre féministes, mais qui compte les points ? S’il y a bien un discours violemment essentialiste, nous expliquant depuis nos premiers souffles que les hommes sont forts et plus intelligents par nature, et les femmes plus émotives et stupides parce que dotées d’un utérus, c’est cette idéologie naturaliste avec laquelle on se débat tou.te.s. C’est d’ailleurs un comble d’accuser d’essentialisme celles qui cherchent à récupérer des compétences naturalisées comme la maternité ou la question de la reproduction en général, des sujets en réalité archi-contrôlés par l’État. Ou plutôt : c’est bien joué, mais cela ne marche plus. Le fait que cette accusation d’essentialisme soit aujourd’hui en train de disparaître, ou du moins n’impressionne plus les nouvelles générations, nous indique que c’est de ce côté là qu’il faut aller.

La question de la spiritualité est également très présente dans l’écoféminisme. Cela a-t-il participé de sa décrédibili­sation ? 

Certainement, mais tout autant qu’à son immense attrait. Plutôt que de rejeter la nature ou tout rapprochement avec cette dernière, par peur de naturalisation, les ­écoféministes proposent de plonger dedans pour retrouver nos liens avec le monde vivant auquel on appartient. Au lieu de rejeter pour la millième fois les religions (Dieu est mort à tellement de reprises !), elles souhaitent se réapproprier collectivement cette dimension de l’existence. C’est une chose de critiquer les religions monothéistes pour leur incroyable misogynie et leur abandon du monde vivant autre qu’humain en général, c’est autre chose de jeter toute forme de rapport spirituel au monde. Une partie des écoféministes considère que c’est une dimension fondamentale de l’existence et qu’il n’y a aucune raison de s’en passer. Cette position est très difficile à comprendre en ­France car nous héritons d’une histoire religieuse extrêmement violente, que l’on pense aux guerres des religions ou à l’Inquisition. Pour le dire simplement, les écoféministes proposent de se réapproprier ce rapport à l’invisible qui a été capturé par une bande d’hommes blancs siégeant aujourd’hui au Vatican. Elles réaffirment que le sacré n’est pas qu’une valeur masculine, qu’il est essentiel de le rouvrir à des formes féminines, queer ou plus qu’humaines (animaux, rivières, montagnes dans les religions polythéistes par exemple) qui ont toujours existé, mais que les monothéismes ont cherché à éradiquer tout au long de leur histoire. Si cette dimension de l’écoféminisme est si critiquée, c’est qu’elle fait très peur. Ce qui est plutôt bon signe car elle touche à la question du partage du pouvoir. En l’occurrence ici, du pouvoir de l’invisible. Qui est légitime pour entrer en lien avec l’invisible ? Et que font les collectifs de leurs liens avec l’invisible ?

L’écoféminisme est né aux États-Unis, à l’époque des luttes antinucléaires. Quels sont ses liens avec l’écologie sociale de Murray Bookchin et l’écologie profonde d’Arne Næss qui se développent à la même époque ?

Avec du recul, je dirais qu’il s’agit principalement de rencontres manquées. Certes, il y a eu quelques échanges et discussions académiques entre des écoféministes et ces deux courants, mais fondamentalement, ces derniers n’ont pas du tout vu le lien entre la destruction de la nature et l’oppression des femmes. Il faut aller chercher dans les générations antérieures de penseur.seuse.s anarchistes une première élaboration de ces liens. Je pense aussi bien au philosophe ­Charles Fourier qu’à la féministe ­Emma ­Goldman. On le sait peu, mais cette dernière édita une décennie durant, au début du siècle dernier, une revue anarchiste et féministe intitulée Mother Earth. À l’inverse, si l’écoféminisme, dans ses différentes mobilisations comme dans ses pratiques quotidiennes, peut clairement être considéré comme anarchiste, peu de textes ont élaboré cette dimension. C’est à notre génération qu’il revient de déployer cette articulation comme les enjeux vitaux qui la sous-tendent.

Les sociétés matriarcales sont aujour­d’hui mal connues et peu étudiées. Quel est leur lien avec l’écoféminisme ?

La critique qu’adresse l’écoféminisme aux sociétés patriarcales et capitalistes les amène nécessairement à s’interroger sur la possibilité de l’existence d’organisations sociales non patriarcales et non prédatrices du monde vivant. Ce qui, en tant que tel, n’a rien d’extraordinaire. Pourquoi ne pourraient-elles pas exister ? L’Histoire que nous connaissons est principalement celle des États qui ne rend compte que d’une infime partie de l’histoire de l’humanité. La vraie question n’est pas de s’esclaffer devant l’idée délirante de sociétés non patriarcales, mais de se demander plutôt comment on en est venus à penser que ces dernières ne pouvaient pas exister, qu’elles n’étaient qu’un mythe. C’est ça qui est proprement délirant. La responsabilité de l’anthro­pologie dans ce mythe du patriarcat universel – pour le coup ! – est très grande. Tout d’abord dans sa version évolutionniste : certains anthropologues, à l’instar de l’américain L.H. Morgan, renvoient les sociétés matriarcales à un stade primitif irrémédiablement perdu. Quant aux structuralistes, ils préfèrent nier l’existence de ces sociétés ­plutôt que de contredire certaines caractéristiques qu’on pense propres à toutes les sociétés, comme le fameux échange des femmes pour éviter l’inceste et l’endogamie. Or, ces caractéristiques sont en réalité propres aux sociétés patriarcales. Pourtant, il existe des sociétés sans père ni mari, pour reprendre le très beau titre d’une ethnographie sur les Na en Chine. Il en existe même beaucoup, malgré leur destruction en cours, comme l’a montré la chercheuse Heide Göettner-Abendroth. Et ces sociétés sans État, matrilinéaires , se caractérisent par une profonde égalité entre les hommes et les femmes, où le viol, l’inceste comme le féminicide semblent inexistants. Elles s’avèrent aussi infiniment moins destructrices du monde vivant.

Quelles sont les différences fondamentales entre les sociétés matriarcales et patriarcales ?

On peut discuter de la pertinence d’utiliser le terme matriarcat pour désigner ces sociétés non patriarcales. Mais qu’on le fasse au moins sur de bonnes bases : ce terme n’a jamais signifié l’inverse du concept de patriarcat, à savoir la domination des femmes sur les hommes. Il faut plutôt l’entendre au sens de « femmes au commencement » (arkhe, en grec), renvoyant à la maternité. La reconnaissance de l’existence de ces sociétés ouvre des abîmes de questions : pourquoi cela se passe-t-il mieux quand le pouvoir économique est dans les mains des femmes ? Pourquoi les rapports entre les personnes composant ces collectifs semblent-ils infiniment moins ­violents ? Et comment en rendre compte autrement que par des explications essentialistes ? L’hypothèse que l’on peut faire, dans la lignée de l’anthropologue et l’ethnologue ­Pierre ­Clastres et de l’anthropologue anarchiste américain James C. Scott , est la suivante : de même que les sociétés sans État (matriarcales ou non) ne sont pas des sociétés qui sont restées en dehors de l’Histoire mais des sociétés qui refusent activement l’État, ces sociétés matriarcales rejettent activement leur patriarcalisation. Et nous, qui sommes plongé.e.s jusqu’au cou dans des sociétés patriarcales, à supposer même que leur regain de violence actuel à l’égard de tous les vivants puisse être entendu comme le dernier râle des vieux mâles, quelles formes voulons-nous pour nos sociétés non patriarcales et écoféministes ?

Cela passe-t-il par l’invention de nouveaux imaginaires ?

Absolument. Cette question est présente depuis le début du mouvement et explique pourquoi de nombreuses écoféministes ont écrit de la science-fiction, comme ­Françoise ­d’Eaubonne ou ­Starhawk, et se sont immensément nourries de SF féministe, comme celle ­d’Ursula Le Guin, qui commence à être découverte aujourd’hui en France. Le texte que vous republiez ici pose parfaitement le problème. Si notre culture est un ensemble de récits que l’on se raconte collectivement, changer ces récits est fondamental, dans nos fictions mais aussi dans nos textes de droit, en philosophie, dans nos mythes, dans notre épistémologie… Or, si cela pouvait sembler jusqu’à il y a peu insurmontable, héritant de plus de deux millénaires de récits de héros qui se font la guerre, nous ne pouvons que nous réjouir et célébrer la désertion de cet imaginaire dominant nous menant droit au désastre. Cette désertion est en cours partout, dans l’ouverture de nos histoires d’amour à de nouvelles formes de familles, choisies, avec ou sans enfants ; dans l’érotisation de nos liens au vivant et la désérotisation du pouvoir ; dans nos multiples manières de re-sentir que nous ne sommes que de passage, de renouer avec nos mort.e.s, de nous ré-ouvrir à notre animalité, à nos enchevê­trements végétaux… 

→ Émilie Hache est maîtresse de conférence en philosophie à l’université de Nanterre. Dans Ce à quoi nous tenons. Propositions pour une écologie pragmatique (Les Empêcheurs de penser en rond / La Découverte, 2011), elle développe une écologie fondée sur un compromis entre les différentes espèces terrestres. Par la suite, elle engage un travail de définition de l’écologie politique à travers deux ouvrages qu’elle coordonne, dont Écologie politique. Cosmos, communautés, milieux (Amsterdam, 2012). Elle est devenue l’une des figures de la diffusion de la pensée écoféministe en France avec Reclaim (Cambourakis, 2016), un recueil de textes écoféministes choisis et présentés par elle.

Féminicide : « Elle avait peur, mais personne n’a réagi », témoigne une sœur de victime, morte à Strasbourg en décembre


Leyla Cetindag, la soeur de Yasemin, et sa grand-mère sont encore bouleversées par le drame, survenu le 23 décembre 2020 à Strasbourg. • © Grégory Fraize/ France 3 Alsace.


Leyla Cetindag a perdu sa sœur, morte sous les coups de son ex-mari le 23 décembre dernier à Strasbourg. Alors que le ministre de l’Intérieur a annoncé de nouvelles mesures ce dimanche 1er août, la jeune femme insiste sur l’importance d’une meilleure écoute et prise en charge des plaignantes.


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Pourquoi les médailles féminines sont encore plus belles que celles des hommes


CHIBA, JAPON – 26 JUILLET 2021 : L’athlète française Manon Brunet pose avec sa médaille de bronze lors de la cérémonie de victoire après l’épreuve d’escrime au sabre féminin qui s’est tenue au centre de convention Makuhari Messe de la ville de Chiba dans le cadre des Jeux olympiques d’été de 2020. Valery Sharifulin/TASS (Photo par Valery Sharifulin\TASS via Getty Images)


Les femmes doivent relever 3 défis pour qu’une forme de parité soit atteinte.


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JO de Tokyo : la taekwondoïste Kimia Alizadeh, en combat permanent


La taekwondoïste Kimia Alizadeh fait partie de l’équipe des réfugiés lors des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021. Crédit : CIO


Passée à seulement deux points de décrocher à Tokyo la première médaille de l’histoire aux Jeux olympiques pour l’équipe des réfugiés depuis leur introduction aux compétitions en 2016, la taekwondoïste iranienne Kimia Alizadeh a un parcours atypique et semé d’embûches depuis ses débuts dans le sport de haut niveau, il y a sept ans. Réfugiée en Allemagne après avoir fui le régime de l’ayatollah Khamenei en 2020, l’athlète se bat pour la reconnaissance de ses droits, et agit pour l’émancipation des femmes et des athlètes dans la République islamique. Portrait d’une combattante sur plusieurs fronts.


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Afghanistan : le cruel abandon des femmes


Après le retrait des troupes américaines, les talibans sont désormais aux portes du pouvoir. C’est une catastrophe pour les femmes afghanes, qui vont se retrouver confrontées à la loi islamique dans son interprétation la plus dure.


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La France condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme pour la rétention d’une Malienne et de son enfant


La Cour européenne des droits de l’Homme se trouve à Strasbourg dans le nord-est de la France. Crédit : Pixabay


La Cour européenne des droits de l’Homme a condamné, jeudi, la France pour avoir placé en rétention pendant 11 jours une jeune Malienne et sa fille de quatre mois. Depuis 2012, c’est la septième condamnation de la France par cette cour pour rétention d’enfants.


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Le chant de la résistance autochtone en Amérique latine


Des forêts amazoniennes à l’Amérique centrale, des artistes jeunes et autochtones se réapproprient leur héritage millénaire au travers de la musique. En fusionnant leurs rituels et instruments ancestraux avec le rap, l’électronique et le reggaeton, ils luttent contre la discrimination, le racisme et l’oubli. Dans l’image l’artiste Lido Pimienta, d’ascendance afrocolombienne et wayuu.
(Daniela Murillo)


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La France en passe de ratifier le traité sur la violence au travail


Manifestation massive contre les violences faites aux femmes, tenue à Paris le 23 novembre 2019. © 2019 Christian Hartmann/Reuters


L’Assemblée nationale adopte une loi visant à ratifier la Convention de l’OIT sur la violence et le harcèlement.


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Des milliers de personnes se joignent à la marche des fiertés de Budapest contre la loi anti-LGBTQ


Des manifestants assistent à une manifestation contre une loi interdisant l’évocation des LGBTQ dans les écoles et les médias au palais présidentiel de Budapest, en Hongrie, le 16 juin 2021. REUTERS/Bernadett Szabo



BUDAPEST, 24 juillet (Reuters) – Des milliers de Hongrois ont rejoint samedi la marche annuelle des fiertés de Budapest pour soutenir les personnes LGBTQ et protester contre une loi qui limite l’enseignement à propos de l’homosexualité et des questions transgenres dans les écoles.


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Amende pour refus de jouer en bikini : l’équipe féminine norvégienne de beach handball sanctionnée


Pour leur dernier match au championnat d’Europe de handball de plage, les joueuses ont bravé les règles en portant des shorts et non des bikinis. L’amende dont elles ont écopé a été largement dénoncée.

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Protégeons les orphelins de féminicides !

En 2020, 90 femmes sont décédées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. (Gent Shkullaku/AFP)


Il est nécessaire de garantir un accompagnement médical et psychologique à long terme pour les enfants dont la mère a été tuée par son conjoint, selon un collectif de députés.


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Actualité chargée en cette mi-juillet



InfoMigrants

Image d’archives de migrants franchissant la clôture séparant le Maroc de Melilla. Credit: Reuters

Une centaine de migrants tentent d’entrer dans l’enclave espagnole de Melilla

La crise en Algérie pousse des milliers de ses jeunes à prendre la mer, direction l’Andalousie

Plus de 1 000 migrants sont déjà morts en mer cette année, le double par rapport au premier semestre 2020

Emploi : le secteur de l’aide à domicile fait le pari de l’immigration

La Lituanie adopte un projet de loi autorisant la détention de migrants



Amnesty International

© JACQUES WITT / POOL / AFP


[CARNET DE VACANCES] AMUSEZ-VOUS AVEC LES VENTES D’ARMES FRANÇAISES !

Amnesty International dénonce « les souffrances des personnes interceptées en mer et renvoyées en Libye »



Human Rights Watch


Équateur : Emprisonnées pour avortements présumés

Des promesses pour mettre fin aux mariages d’enfants en Afrique francophone

Japon : Cesser la participation au projet immobilier au Myanmar



Haut Commissariat aux Réfugiés

Une déplacée afghane se prépare à allumer un feu pour faire bouillir de l’eau dans un camp de déplacés à Mazar-e-Sharif, au nord de l’Afghanistan.   © HCR/Edris Lutfi


Le HCR lance une mise en garde sur une crise humanitaire imminente en Afghanistan

Déclaration du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, sur la situation des réfugiés érythréens dans la région du Tigré en Éthiopie



France 24

Le logo Google, affiché à La Défense, le 1er septembre 2020. © Charles Platiau, Reuters


Google condamné en France à payer une amende de 500 millions d’euros

Les bugs observés ces derniers temps sur certains services Google constitueraient-ils une vengeance de l’intéressé contre les vilains Européens ?



Democracy Now

(Crédit image : Giniw Collective / Democracy Now)


« Défendre le sacré » : les protecteurs de l’eau autochtones continuent de résister au pipeline de la canalisation 3 au Minnesota



France Inter

Ursula Von Der Leyen, lors de la présentation du plan « Fit for 55 ». © AFP / Anadolu Agency / Dursun Aydemir

Climat : les principales mesures du plan de la Commission européenne




Le Monde


Droits des LGBT+ : l’UE passe à l’offensive en lançant des procédures contre la Hongrie et la Pologne

Dans de nombreux pays, les femmes sont victimes de discriminations lors de l’enregistrement des naissances, avertissent le HCR et l’UNICEF


Samira, une Maman syrienne, lors d’une visite au centre communautaire du HCR à Alep, afin d’obtenir une aide juridique pour l’enregistrement de la naissance de son bébé.   © HCR/Qusai Alazroni


GENÈVE/NEW YORK– L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) publient aujourd’hui un rapport conjoint mettant en évidence la discrimination qui, dans de nombreux pays, compromet la capacité des femmes à enregistrer la naissance de leurs enfants, une situation qui expose ces derniers au risque d’apatridie.


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Japon : Les JO devraient être accompagnés d’un meilleur respect des droits humains

Des activistes japonais tenaient une bannière de la campagne #EqualityActJapan, visant l’adoption d’une loi sur l’égalité des droits des personnes LGBT et non-LGBT, devant le siège du parlement à Tokyo, le 25 mars 2021. Les activistes ont ensuite officiellement soumis une pétition à ce sujet. © 2021 Kyodo News via AP


Il faut notamment lutter contre les abus perpétrés contre les athlètes mineur·e·s, la discrimination à l’égard des personnes LGBT et les inégalités entre les sexes.


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Paroles de femmes sacrifiées du trafic de drogue


Une saisie douanière de drogue (photo d’illustration) © AFP / DOUANE FRANCAISE


Ces paroles sont rares : elles sont celles de jeunes femmes, souvent âgées de 18 à 25 ans, petites mains du trafic de drogue depuis la Guyane. Si les hommes restent majoritaires, les femmes sont souvent celles qui prennent le plus de risques.


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Affaire Mila : onze prévenus condamnés jusqu’à six mois de prison avec sursis, un autre relaxé


Mila et son avocat Richard Malka au Palais de justice, 3 juin 2021 lors du procès des harceleurs de Mila.• Crédits : Bertrand Guay – AFP


Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé des peines allant de quatre à six mois de prison avec sursis mercredi 7 juillet, dans l’affaire Mila. Un autre prévenu a été relaxé. Les mis en cause étaient jugés pour avoir participé au cyberharcèlement de l’adolescente en 2020.


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9 bons essais féministes pour analyser la guerre mondiale contre les femmes.


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C’est quoi le syndrome de la femme battue ?



Il a été reconnu pour la première fois par un expert dans une affaire judiciaire en France, lors du procès de Valérie Bacot. C’est quoi le syndrome de la femme battue ?


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