La Défenseure des droits dénonce un discours visant à « rogner sur les droits » des étrangers et plus pauvres

« On entend une petite musique qui suggère que la solution aux problèmes que l’on rencontre serait de rogner sur les droits, les droits des étrangers, les droits sociaux, notamment des plus pauvres », a déclaré Claire Hédon.

« En désignant des boucs-émissaires (si vous souffrez, c’est parce que d’autres ont des droits) on finit par légitimer les discriminations, les inégalités, les exclusions ». 

La Défenseure des droits Claire Hédon à l'Elysée, à Paris, le 17 octobre 2017.  (LUDOVIC MARIN / AFP)
 450 délégués du Défenseur des droits se sont réunis lors d’une convention à Paris.

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La taxation des transactions financières, un impératif pour combattre la spéculation et la domination de la finance mondiale

Et pour financer des biens communs de l’humanité, avec une priorité donnée aux impératifs sociaux, écologiques et alimentaires dans les pays du Sud et du Nord.

La taxe Tobin pour le bien de la planète - Energie positive
Si les gouvernants et les organisations internationales s’interrogent sur la possibilité de taxer les transactions financières, ce n’est pas pour mettre en échec le modèle néolibéral, qu’ils essayent au contraire de préserver contre vents et marées et, dans l’immédiat, de remettre sur ses rails. Malgré l’urgence, ils ne sont pas prêts à faire de la fiscalité globale un instrument de lutte contre la spéculation, les inégalités et la dégradation des écosystèmes.

Attac propose une répartition des recettes de la TTF en trois parts dont la discussion internationale devra déterminer la proportion de chacune : une part des recettes pour les budgets sociaux au Nord, une autre pour la lutte contre la pauvreté globale et la troisième pour financer la lutte contre le réchauffement climatique et pour l’adaptation des pays du Sud. Une fraction des recettes fiscales pourra donc être utilisée dans les pays les plus touchés par la crise, y compris les pays du Nord, afin de financer les dépenses nécessaires pour réduire le coût social de la crise, et en particulier pour préserver l’emploi et les systèmes de santé.

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Le Parlement européen réclame une reconnaissance des mariages et unions de couples de même sexe dans toute l’UE

Les eurodéputés ont appelé, dans une résolution votée ce 14 septembre par 387 voix (161 contre et 123 abstentions), à l’adoption d’une approche commune pour que les couples homosexuels puissent bénéficier des mêmes droits que les autres dans toute l’Union européenne, notamment en matière de liberté de circulation et de regroupement familial. Ils demandent également que « les familles arc-en-ciel bénéficient des mêmes droits au regroupement familial que les couples de sexe opposé et leur famille ».

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Les députés européens fustigent particulièrement la Roumanie, pour ne pas avoir transposé dans sa législation un arrêt de la Cour de justice européenne sur la libre circulation des conjoints de même sexe, ainsi que la Pologne et la Hongrie pour « les discriminations auxquelles sont confrontées les communautés LGBTIQ ».

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Des lacunes importantes dans l’éducation des réfugiés : deux tiers des jeunes réfugiés risquent de ne jamais atteindre l’école secondaire


Des élèves assistent à un cours de sciences à l’école St. Michaels du camp de réfugiés de Tongogara à Chipinge, au Zimbabwe, le 26 avril 2021.  © HCR/Zinyange Auntony


Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, appelle la communauté internationale à garantir l’éducation secondaire des enfants et des jeunes réfugiés, alors que les taux d’inscription à l’école et à l’université restent sévèrement limités.

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« Les filles, c’était merveilleux de sentir mes cheveux » : en Turquie, la Toile qui délivre du voile

ILLUSTRATIONS YANN LE BEC POUR M LE MAGAZINE DU MONDE


Le site Internet « Tu ne marcheras pas seule » publie les témoignages de jeunes femmes qui ne veulent plus porter le voile et aspirent à s’émanciper de leur milieu conservateur. Quatre d’entre elles racontent.

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« Vous n’avez jamais été enceinte » : la riposte de la porte-parole de la Maison-Blanche, à un média anti-IVG


Jen Psaki à la Maison-Blanche, le 2 septembre 2021. (C-SPAN)


VIDEO. Cet échange est survenu alors que la Cour suprême a refusé de bloquer une loi au Texas qui limite drastiquement le droit à l’IVG.

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« N’est-il pas totalement malsain qu’un homme puisse gagner 3 400 fois plus qu’un autre ? »

"N’est-il pas totalement malsain qu’un homme puisse gagner 3 400 fois plus qu’un autre ?"

Le banquier européen le mieux payé a touché 64 millions d’euros en 2019, un salaire qui en dit long sur notre époque, indécente et injuste pour ses inégalités extravagantes, estime Laurent Herblay, auteur de « Le néolibéralisme est un oligarchisme » (Librinova).

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Rentrée scolaire


Désintox. Non, les allocations de la rentrée scolaire ne sont pas utilisées pour acheter des écrans de TV

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Rentrée sociale : « La question du pouvoir d’achat va se poser pour des fractions de la population »


L’économiste de l’OFCE Pierre Madec estime que les plus modestes et les jeunes sont les plus menacés par un regain d’inflation.

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Quel mépris !

Allocation de rentrée scolaire : y a-t-il plus « d’achats d’écrans plats au mois de septembre », comme le dit Jean-Michel Blanquer ?


Le ministre de l’Éducation était interrogé sur France 3 sur l’allocation de rentrée scolaire, versée mi-août à quelques trois millions de familles modestes. 

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Une femme dans la nuit afghane.



L’actualité est cruelle, il faut un drame pour parler de ceux qui font la fierté de l’humanité. L’Afghanistan nous offre le spectacle pitoyable d’un président afghan archi corrompu qui fuit dès qu’il en a la chance en abandonnant son peuple. Quant à Biden, déjà lui, il était le seul représentant en 1975 à ne pas vouloir accueillir de réfugiés vietnamiens sur le sol américain. Heureusement à l’époque aucun de ses collègues n’a écouté celui qui symbolise aujourd’hui la déroute américaine. Visiblement l’incompétence perdure au fil du temps.


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Incendies en Algérie : une affaire de corruption derrière le fiasco des bombardiers d’eau ?

Des volontaires tentent d’éteindre le feu en Kabylie, le 12 août 2021 © RYAD KRAMDI/AFP


Pourquoi l’Algérie, alors que le pays est régulièrement confronté à des incendies, ne s’est-elle jamais doté d’avions bombardiers d’eau ? Eléments de réponse.


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Inégalités : un désastre social, une catastrophe écologique

Rapport mondial sur les déplacements forcés en 2020


Yémen . Shaker Ali, 52 ans, est assis devant ce qui était autrefois un marché à Aden. 
« J’habite ici depuis plus de 15 ans, et voir mon quartier comme ça me bouleverse et me rend triste. La guerre nous a obligés à partir et à déménager. 
Nous avons déménagé dans la ville d’Inma’a lorsque les choses se sont réchauffées et maintenant je suis de retour chez moi. Nous manquons de nombreux services de base, comme l’électricité. © HCR/Saleh Bahulais


L’année 2020 restera dans les mémoires comme aucune autre. La pandémie de COVID-19 a bouleversé toutes les facettes de la vie, causant des millions de morts dans le monde et entraînant des souffrances humaines, une récession économique, des restrictions à la mobilité humaine et de graves limitations de la vie quotidienne.

Plus d’un pour cent de la population mondiale – soit 1 personne sur 95 – est désormais déplacée de force. 



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En Afghanistan, la détresse des jeunes femmes abandonnées aux talibans : « Je ne sais pas ce qu’on va devenir »


« Quand les Talibans sont allés à Mazâr-e Charîf, ils ont dit aux gens qui avaient des jeunes filles : ‘vous voudriez nous les donner ?’ Puis ils les ont pris par la force », raconte une étudiante afghane de 23 ans. (WAKIL KOHSAR / AFP)


Depuis la prise de pouvoir des talibans à Kaboul, dimanche 15 août, de jeunes afghanes contactées par franceinfo restent cloîtrées chez elle, craignant d’être bientôt capturées et livrées aux combattants fondamentalistes. 


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La famille de Villiers accapare les terres paysannes pour le Puy du Fou


Entrée principale du Puy du Fou. – © Emmanuel Clévenot/Reporterre


Le parc de loisirs le Puy du Fou, fondé en Vendée par la famille de Villiers, grignote toujours plus les terres agricoles environnantes. Résultat : seulement trois paysans vivent encore sur les terres historiques de leurs familles. Et un seul ne travaille pas avec le parc.


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« Un salaire égal pour un travail de valeur égale » : appliquons la loi !



La crise sanitaire a ravivé un paradoxe : les métiers essentiels à notre société, très féminisés, sont dévalorisés. En première ou deuxième ligne, ils sont apparus indispensables à la continuité de nos vies quotidiennes, ce sont ce que l’on peut appeler avec Pierre Rimbert « les services publics vitaux », qui reposent presque exclusivement sur les épaules des femmes.

Il s’agit des soignantes bien sûr, mais aussi des aides à domicile, des agentes d’entretien ou des caissières, des assistantes maternelles et du personnel des crèches, des enseignantes ou des travailleurs et travailleuses du social. Tous ces emplois sont occupés par 80 à 90 % de femmes et ils ont en commun d’être peu rémunérés, en dessous du salaire moyen et bien souvent proches du Smic.

Pourquoi les métiers féminisés sont dévalorisés ?

Si ces métiers sont si peu rémunérés et non reconnus, c’est avant tout parce qu’ils sont très féminisés. Assimilés à des « métiers de femmes », ils renvoient à des fonctions si « naturelles » pour elles : éduquer, soigner, assister, nettoyer, servir, etc. Ce seraient au fond des « compétences présumées innées », dans le prolongement des activités familiales et domestiques que la majorité des femmes exercent dans la sphère dite privée, à une échelle plus réduite.

De ce fait, ces compétences ne sont pas reconnues comme de véritables compétences professionnelles, comme des techniques, nécessitant connaissances et savoir-faire. Or, ne pas reconnaître le caractère professionnel de ces métiers participe de leur sous-valorisation et explique en partie « le quart en moins » de salaire appliqué aux femmes.

La loi sur la « valeur égale »

Pourtant, le principe juridique de l’égalité salariale existe en France depuis 1972 et prévoit qu’un salaire égal doit s’appliquer lorsqu’il s’agit d’emplois identiques (ce qui est déjà difficile), mais aussi lorsqu’il s’agit d’emplois différents mais de valeur égale, terme défini depuis 1983 par la Loi Roudy :

« Sont considérés comme ayant une valeur égale les travaux qui exigent des salariés un ensemble comparable de connaissances professionnelles consacrées par un titre, un diplôme ou une pratique professionnelle, de capacités découlant de l’expérience acquise, de responsabilités et de charge physique ou nerveuse. »

Les diplômes des métiers de service ne sont pas valorisés comme ceux des secteurs techniques et industriels, surtout lorsqu’il s’agit de diplômes d’Etat

Or, quand on étudie de près le contenu de ces emplois, on relève une sous-valorisation systématique : les diplômes des métiers de service ne sont pas valorisés comme ceux des secteurs techniques et industriels, surtout lorsqu’il s’agit de diplômes d’Etat. Les « capacités professionnelles » sont sous-évaluées, par exemple, les compétences relationnelles ne sont que très rarement considérées comme des compétences techniques et complexes.

De même, être constamment interrompue ou effectuer une multitude de tâches différentes au sein d’un même métier n’est pas reconnu comme de la polyvalence. Les responsabilités auprès de personnes malades ou fragilisées pourraient être comparées aux responsabilités budgétaires ou financières, ce qui n’est pas le cas dans notre société. Le fait de soutenir – physiquement et psychiquement – un patient en fin de vie, ou de passer des milliers d’articles par heure à une caisse, sont des formes de pénibilité, comparables à celles de métiers industriels et pourtant non reconnues comme telles.

Par ailleurs, ces métiers féminisés subissent bien souvent une forte précarité, avec des temps partiels courts. Enfin, les déroulements de carrière proposés dans ces professions sont quasiment inexistants.

L’exemple des infirmières

Il a fallu attendre 2010 pour que l’Etat reconnaisse enfin aux infirmières leur diplôme bac + 3 en repositionnant leur corps en catégorie A. Mais cela s’est accompagné d’une forme de chantage, puisque les infirmiers et les infirmières de la fonction publique hospitalière et territoriale des services de santé passant en A ont perdu ce que l’on appelle « la catégorie active » : c’est-à-dire un métier reconnu comme pénible et ouvrant droit à un départ anticipé en retraite.

Autrement dit, cette revalorisation liée au passage en A s’est faite au détriment de la reconnaissance de la pénibilité de leur travail. Ceci est d’autant plus problématique que la revalorisation a été faible en réalité, si on compare leur rémunération avec celle des techniciens tout au long de leur carrière.

Le Ségur de la santé de 2020 a annoncé une nouvelle revalorisation de leur rémunération et l’intégration d’un « vrai » classement en catégorie A, mais cette mesure n’est toujours pas actée, plus d’un an après.

Ailleurs, des expériences réussies

Ailleurs, il y a pourtant des expériences réussies. A commencer par le Québec, où une loi proactive, introduite en 1996 et renforcée en 2009, impose aux entreprises d’effectuer un exercice de comparaison d’emplois à prédominance féminine et masculine, et de revaloriser les emplois à prédominance féminine. D’importantes revalorisations ont ainsi été accordées, notamment pour les infirmières.

De même, au Royaume-Uni, dans les années 1990, des actions portées par les syndicats devant les tribunaux, appuyées par un cadre législatif conséquent, ont permis d’obtenir des revalorisations du salaire de base des emplois féminisés peu qualifiés et à bas salaires, notamment dans le secteur hospitalier et dans les collectivités locales (cantinières et aides-soignantes, comparées à des jardiniers et brancardiers, voir l’ouvrage de Cécile Guillaume).

Citons enfin l’expérience menée au Portugal, entre 2005 à 2008, autour d’un programme intitulé « revaloriser le travail pour promouvoir l’égalité des sexes ». Il s’agissait de développer et de tester une méthode d’évaluation du travail non biaisée du point de vue du genre, dans le secteur de la restauration et des débits de boissons. Les femmes y occupent majoritairement les emplois de cuisinière ou d’aide cuisinière, tandis que les hommes sont majoritairement dans les emplois de serveur, pâtissier, chef pâtissier et chef cuisinier.

A l’aide de critères d’évaluation pondérés et d’un questionnaire soumis aux salariés sur les tâches exercées dans leur métier, certains emplois majoritairement occupés par des femmes ont été revalorisés (par exemple, les aides cuisinières) par rapport à d’autres majoritairement occupés par des hommes (par exemple, les serveurs) dans les entreprises de la branche.

Ce programme n’aurait pas vu le jour sans un partenariat tripartite : une organisation syndicale de salariés, une fédération d’employeurs et la Commission pour l’égalité en matière de travail et d’emploi (sous la supervision du ministère du Travail).

Ces expériences ont été souvent portées dans le secteur public où l’Etat en tant qu’employeur se doit de donner l’exemple. Or, en France, c’est tout l’inverse : la mise en œuvre des politiques d’égalité dans la fonction publique est très lente et il n’y a toujours pas de vraie volonté politique de faire appel à ce type de démarche de comparaison d’emplois, malgré de nombreux guides et travaux de recherches.

Source

Et si on employait le terme « conjuguicide » au lieu de « féminicide »


En Belgique, le plan d’action national contre les violences basées sur le genre piloté par la secrétaire d’État Sarah Schlitz prévoit de comptabiliser les féminicides.
Belga via AFP


C’est en Belgique que le terme de « féminicide » fut utilisé pour la première fois. Mais comment être sûr qu’une femme a été tuée en raison de son sexe, de la même manière qu’il existe des crimes motivés par la haine raciale ? se demande notre chroniqueuse bruxelloise, Nadia Geerts (Marianne).


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En Tunisie, une jeunesse contrainte à l’exil pour fuir la misère

En Tunisie, la question de l’immigration est toujours très présente à la faveur d’une crise économique et politique qui s’éternise. En juillet, environ 4 000 personnes ont rejoint l’Italie depuis la Tunisie. Près de 60% sont des Tunisiens, dont 20% de mineurs.

Dans le quartier de Bab Souika, à Tunis, il n’y a pas besoin de chercher longtemps pour trouver des jeunes qui pensent à quitter le pays. Maher, 25 ans, habite ces faubourgs de la Medina et n’a que cette idée en tête : « Évidemment, j’aimerais bien immigrer pour améliorer ma situation, comme tout le monde ici. Les gens veulent partir, de n’importe quelle manière, même clandestinement. »

Maher n’a pas peur de prendre la mer, malgré les dangers. « C’est quoi le problème ? Si je meurs dans la mer, ça ne me dérange pas. De toute façon, c’est comme vivre ici. Ça ne ferait pas de différence. Si Dieu le décide ainsi, je mourrai. »

Un avenir pour sa fille

Ils sont très nombreux dans ce cas. Le phénomène s’amplifie selon les organisations locales des droits des migrants. La crise économique accentuée par la pandémie de Covid-19 n’a pas fait baisser les velléités de départ. « Les jeunes de mon quartier sont tous partis. Il y a ceux qui sont arrivés et d’autres qui sont morts », explique encore Maher.

Le jeune homme est grand, le teint sombre, des tatouages sur les jambes. Il n’a pas de diplôme et ne trouve pas de travail. Divorcé faute de pouvoir alimenter son foyer, il souhaite une vie meilleure pour sa fille.

« Moi-même si j’avais un garçon, je l’enverrais à l’étranger parce qu’ici c’est comme être en prison. Ma fille, si je vois qu’il n’y a pas d’avenir pour elle, je la ferai partir clandestinement. Et s’il le faut, je l’accompagnerai dans le bateau. »

En juillet, ce sont près de 4 000 migrants partis de Tunisie qui sont arrivés sur les côtes italiennes.

Infomigrants

Fracture sociale vaccinale

École, travail… Pourquoi le pass sanitaire risque de renforcer l’exclusion des plus pauvres

Représentants sociaux et institutions dénoncent le risque d’effets indésirables du pass sanitaire sur les inégalités

Le HuffPost

CORONAVIRUS – Responsable du Secours populaire dans le Puy-de-Dôme, Nicole Rouvert est déchirée lorsqu’elle repense à cette famille, refusée à l’entrée d’un parc animalier. “Ils n’avaient pas de pass sanitaire”, se remémore l’aidante. L’initiative de l’association caritative devait permettre aux plus précaires de profiter du lieu, une occasion rare. Résultat: certains n’ont même pas franchi les portes du bus qui les y conduisait.

Comme Nicole Rouvert, de nombreux acteurs sanitaires et sociaux craignent que l’extension du pass sanitaire n’exclue davantage les plus démunis, déjà moins vaccinés contre le Covid-19 que le reste de la population. “Il faut que tout le monde puisse se faire vacciner, mais il faut faire plus de pédagogie et ne pas infliger une double peine à des personnes qui déjà, se privent de tout”, confie-t-elle à l’AFP.

Face à la flambée de l’épidémie de Covid-19, le pass sanitaire, déjà obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux culturels et de loisirs, doit être étendu dès le 9 août aux cafés, restaurants, aux TGV et Intercités, vols intérieurs ainsi qu’aux patients non urgents et visiteurs dans les établissements de santé et maisons de retraite. Le périmètre est encore variable, il dépend de la décision du Conseil constitutionnel, saisi par le gouvernement et des députés de gauche. Elle devrait être rendue jeudi 5 août. La Suite Après Cette Publicité

Le pass va “accroître encore un peu plus les inégalités sociales”

En attendant, l’aile gauche de l’opposition conteste la généralisation “disproportionnée” du pass, marquant “plusieurs ruptures du principe d’égalité”, menaçant de se transformer en double peine pour les plus pauvres.

Pour le député communiste de Seine-Saint-Denis, Stéphane Peu, “le pass sanitaire risque d’exclure davantage”. Au sein des entreprises, d’abord. Selon lui, “la loi introduit également dans le Code du travail une différenciation entre les salariés en CDD ou intérimaires et les autres, avec une menace de perte sèche d’emploi” en cas de non-vaccination.

Autre sujet d’inquiétude, l’école. Le nouveau protocole sanitaire va “accroître encore un peu plus les inégalités sociales”, selon ce député. En effet, les collégiens, à partir de la 5e, et lycéens non vaccinés devront suivre les cours à distance si un cas de Covid était détecté dans leur classe.La Suite Après Cette Publicité

Dans un avis paru le 20 juillet, la Défenseur des droits alerte, elle aussi: “Les nouvelles mesures comportent le risque d’être à la fois plus dures pour les publics précaires et d’engendrer ou accroître de nouvelles inégalités”, écrit Claire Hédon.

Une fracture sociale vaccinale

Dans Le Monde du 25 juillet, le géographe de la santé Emmanuel Vigneron s’appuyait sur les dernières données de l’Assurance maladie pour mettre au jour les disparités vaccinales. La France est bien plus vaccinée dans l’Ouest et le Nord et en retard dans le Sud-Est, la couverture vaccinale est meilleure dans les villes qu’aux périphéries et est plus forte dans les communes les plus aisées que dans les plus défavorisées.

Un écart qui ne relève pas majoritairement de l’hésitation ou de l’opposition, selon Stéphane Peu: “La Seine-Saint-Denis est le département le plus contaminé et le moins vacciné, pas parce qu’il y a plus d’antivax. Dans ce département, 30% des habitants n’ont pas de médecin traitant”, insiste le député communiste. La Suite Après Cette Publicité

“La carte des plus faibles vaccinations recoupe celle de la pauvreté, de la fracture numérique, de l’accès aux services publics. Les nouvelles mesures comportent ainsi le risque d’être à la fois plus dures pour les publics précaires et d’engendrer ou accroître de nouvelles inégalités”, souligne la Défenseur des droits, Claire Hédon, qui s’interroge “sur les moyens supplémentaires qui seront mis en place pour toucher les personnes en situation de pauvreté”.

Lundi, l’Ordre des médecins s’est également “vivement” inquiété “des conditions de la mise en œuvre” du pass sanitaire dans les établissements de santé “qui ne doit pas priver des patients de soins”. Une étude de la Dress (le service statistique des ministères sanitaires et sociaux), parue en juillet, montre que les personnes pauvres ont trois fois plus de risques de renoncer à des soins que les autres.

“Il faut plus de moyens pour aller vers ces personnes et les convaincre”, insiste Franck Dubois, responsable des solidarités familiales au Secours catholique. “Le pass sanitaire enfante les inégalités: les pouvoirs publics, en voulant nous protéger, ne font que les accroître.”