le podcast de la LDH en 4 épisodes

L’ÉTAT DES LIBERTÉS ASSOCIATIVES
RETOUR HISTORIQUE SUR MAYOTTE
ATTEINTES AU DROIT DE MANIFESTER EN FRANCE
Suite à la venue de Gérald Darmanin venu défendre son opération Wuambushu dans le 101e département français, Médecins du monde (MdM) ne décolère pas. « Non, aucun problème n’a été résolu » en détruisant les bidonvilles existants. Au contraire, s’alarme l’ONG, les populations sont davantage invisibilisées et précarisées.
Un nouveau lieu de vie informel, composé de quelque 80 cases en tôle, a été démoli lundi matin dans la commune de Koungou, au nord-est de Mayotte. Le démantèlement de ce bidonville s’inscrit dans le cadre de l’opération Wuambushu, qui consiste à la destruction massive d’environ de l’habitat insalubre et l’expulsion massive de milliers de personnes en situation irrégulière vers le Comores voisines.
Depuis le début du mois de mai, et en lien avec l’opération « Wuambushu », une série d’événements a conduit à une perturbation importante de l’accès aux services de santé. Aujourd’hui, Médecins du monde appelle à sanctuariser ces lieux de soins.
Depuis la départementalisation de 2011, la législation sur l’île a dû se conformer aux normes françaises et européennes. Mais le droit des étrangers reste encore spécifique.
La démolition d’un vaste bidonville à Mayotte, qui avait été suspendue par le tribunal judiciaire de Mamoudzou le 25 avril, a repris le 22 mai. Le bidonville «Talus 2» se situe dans le quartier de Majicavo, dans la commune de Koungou. Une partie des petites cases vétustes revêtent pour les Mahorais une signification bien particulière, celle de l’intégration des nouvelles générations dans la société. C’est ce que montrait un reportage de 1990.
L’opération « Wuambushu » vise à déloger les migrants en situation irrégulière, pour la plupart venus des Comores voisines, des bidonvilles insalubres du département. Le bidonville de Cavani devrait être démoli « dans deux à quatre mois », selon le préfet.
Dans un arrêt publié mercredi, la cour d’appel du tribunal de Mamoudzou a autorisé la destruction du bidonville « Talus 2 », suspendue un mois plus tôt. Bien que retardée, l’opération Wuambushu devrait pouvoir reprendre, tout comme les expulsions de sans-papiers vers les Comores.
Si aucune communication officielle n’a été faite de la part du gouvernement ou du chef de l’Etat concernant cette opération, de nombreuses organisations et élus locaux se sont déjà exprimés sur ce sujet ultra sensible.
Claire Hédon s’est également dite « particulièrement attentive au respect inconditionnel » des droits fondamentaux dans le cadre de l’opération sécuritaire.
Le collectif Uni-e-s contre une immigration jetable (UCIJ-2023), qui réunit 400 associations et syndicats, a lancé ce lundi 24 avril une mobilisation nationale contre la politique migratoire du gouvernement et « exiger l’abandon de l’opération « Wuambushu » » à Mayotte qui lui fait craindre « des violences et atteintes au droit ». « On n’arrêtera pas » les opérations contre la délinquance et les bidonvilles a affirmé dans le même temps le préfet de Mayotte.