De la rue à l’école : 2 043 enfants sans solution d’hébergement la veille de la rentrée scolaire



L’UNICEF France et la Fédération des acteurs de la solidarité révèlent, dans leur 6ème baromètre, une augmentation alarmante du nombre d’enfants sans abri, malgré les alertes répétées et les recommandations formulées, loin d’être suivies. L’incertitude du contexte politique fait craindre une dégradation de la situation.

Au moins 2 043 enfants étaient sans solution d’hébergement dans la nuit du 19 août, soit une hausse de 120 % par rapport à 2020. Parmi eux, 467 ont moins de trois ans. 

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« Je me sentais comme une mère incapable » : à Lyon, le quotidien difficile des familles à la rue, alors que 2 000 enfants dorment dehors en France


À l’heure de reprendre l’école, plus de 2 043 enfants dorment dehors. C’est ce que montre le baromètre « enfants dans la rue », publié jeudi 29 août par l’Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). Parmi les régions les plus touchées, on trouve l’Auvergne-Rhône-Alpes. Des familles lyonnaises ont raconté à franceinfo leur quotidien, quand elles vivaient à la rue.



A TROYES


Il est difficile de connaître le nombre exact d’enfants à la rue. Les associations alertaient récemment l’opinion et les pouvoirs publics sur les conséquences des expulsions prévues à la fin du mois de juillet. Elles se mobilisaient pour demander à l’Etat d’accorder des crédits supplémentaires et augmenter le nombre de places, les dispositifs d’hébergement d’urgence étant à saturation, et appelaient au respect du droit au logement.

La préfecture répondait par un article ne remettant nullement en cause leurs craintes et tournant un peu au ridicule le fait que celles-ci s’en « émeuvent » alors qu’on sait que les propositions d’aide au retour dans leur pays d’origine se sont multipliées pour ces familles qui ont tout quitté dans leur pays, où leur situation était invivable, pour tenter de trouver ici une vie décente.

Les expulsions se sont multipliées également pour les jeunes mineurs isolés pris en charge par l’ASE durant plusieurs années, scolarisés ou formés à des professions qu’on considère par ailleurs comme « en tension » et dont notre pays a besoin mais que l’on expulse violemment de leur hébergement et qu’on laisse dans le dénuement le plus total dès qu’il atteignent l’âge de la majorité, leur proposant paradoxalement de contacter les centres d’ébergement qui sont saturés et jettent à la rue leurs propres occupants !

Les associations, dont la LDH, sont mobilisées pour dénoncer ces expulsions indignes du pays pionnier des Droits Humains. Elles se fédèrent pour alerter et proposer des solutions provisoires d’hébergement d’urgence pour les plus précaires et pallier les carences des services de l’Etat. Malgré les affirmations de la préfecture et du SIAO, concernant l’accueil systématique des familles avec enfants de moins de 3 ans, on a vu récemment à Troyes des enfants de 18 mois passer plusieurs nuits à la rue. C’est intolérable.


La misère au cœur de la douceur d’une ville de province



La misère se loge aussi dans des territoires de la France moyenne, qui ne sont pas connus pour leur niveau de pauvreté. Il est grand temps de se mobiliser. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, extrait du rapport annuel du Secours catholique d’Indre-et-Loire.

La vision médiatisée de la pauvreté est souvent très caricaturale. Pour peu que l’on soit un peu attentif, que l’on entre dans les détails, les territoires moyens, où il fait souvent bon vivre, sont aussi ceux où persiste la plus grande misère. Et la bourgeoisie locale, tous bords politiques confondus, est loin d’en prendre la mesure. On peut le voir avec l’exemple de la ville de Tours, où se trouve d’ailleurs le siège de l’Observatoire des inégalités.

« Ça ne devrait pas exister, des gens qui vivent dans la rue » : on a suivi une maraude auprès des sans-abris


Premières victimes du froid, les personnes sans-abri sont 330.000 en France, d’après le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre. Avec leur association « Réchauffons nos SDF », Sarah et Salima leur viennent en aide.

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A Lyon, des familles remises à la rue au début de l’épisode de froid


94 personnes, dont 56 enfants, ont été remises à la rue ce lundi à Lyon alors que le plan « grand froid » a été activé dans plusieurs départements.

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« Le plus dur, ce sont les doigts, ils gèlent en premier » : à Paris, des migrants à la rue confrontés à la vague de froid

Près de 300 000 personnes sans logement


Les centres d’hébergement accueillent près de 200 000 personnes. Il faut y ajouter les personnes hébergées à l’hôtel social et celles qui dorment à la rue faute de solution. Au total, on peut estimer à 300 000 le nombre de personnes sans logement.

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Pourquoi familles et enfants sont de plus en plus nombreux à dormir à la rue


Le constat est identique dans toutes les grandes villes, et dramatique à Paris : des centaines d’enfants et leurs familles dorment chaque nuit à la rue, sans solution d’hébergement d’urgence. Alors que l’hiver n’est pas encore là, les dispositifs d’accueil sont saturés.

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Les mineurs isolés se sont réfugiés dans l’église


« Une quarantaine de jeunes migrants sans solution d’hébergement ont investi l’église Saint-Ferréol pour la nuit. Ils dormaient depuis plusieurs semaines sous des tentes, en attente de leur mise à l’abri par le Département.

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« Je m’appelle Awa, j’ai 16 ans et je suis à la rue »

CHAQUE SOIR, DES MINEURES NON ACCOMPAGNÉES DORMENT DEHORS À PARIS


Awa, Aminata et Kadiatou ont vécu des maltraitances et des parcours d’immigration difficiles. Non prises en charge par l’aide sociale à l’enfance, qui n’a pas cru en leur minorité, elles sont à la rue.

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À Paris, les autorités muettes face à « l’errance » des mineurs en recours

Golhassan dort chaque soir dans ce campement de fortune installé sur la place de la Bastille, à Paris. Crédit : InfoMigrants


Golhassan, Alpha et une soixantaine d’autres jeunes exilés vivent, depuis le 28 mai, sur un bout de trottoir de la place de la Bastille, à Paris. L’opération, soutenue par l’association Utopia56, avait pour but d’obtenir de la mairie et de l’État une structure d’hébergement dédiée à ces mineurs en recours. En vain, pour le moment.

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