Le soleil se lève timidement derrière la brume qui recouvre les montagnes entourant la ville de Briançon, dans les Hautes-Alpes. Pour beaucoup, la nuit a été blanche dans le centre d’accueil d’urgence de réfugiés et de migrants, une grande tente installée par Médecins Sans Frontières (MSF) à côté de l’église sur un terrain prêté par la paroisse et géré par des associations. Les bénévoles ont préparé le thé et le café. Un feu crépite à côté de la tente, pour permettre aux personnes de se réchauffer au petit matin.
Des migrants installés dans un tunnel reliant Paris au Pré-Saint-Gervais, le 29 novembre. (Nathalie Bardou/Nathalie Bardou)
Plusieurs collectifs d’aides aux personnes exilées demandent à la mairie de Paris de mettre de toute urgence à l’abri cette population contrainte de survivre dans des conditions indignes et de grande vulnérabilité.
DES FAMILLES EXILÉES SURVIVENT SOUS UN TUNNEL/StreetPress
Une centaine de migrants en errance vivent depuis plus d’un mois sous un tunnel enclavé entre le 19e arrondissement de Paris et le 93. Parmi eux, Hawa et plusieurs autres jeunes enfants.
Des habitants polonais de la zone frontalière près de la Biélorussie éclairent leur logement en vert pour venir en aide aux migrants. Crédit : Instagram
Depuis plusieurs semaines, des Polonais allument des lumières vertes à leurs fenêtres pour prévenir les migrants qu’ils sont les bienvenus et qu’ils peuvent recevoir de l’aide. Cette initiative, lancée par un habitant de la région frontalière de la Biélorussie, permet aux exilés de bénéficier de vivres, de vêtements chauds ou d’un abri pour la nuit.
EN SYRIE, 27 000 ENFANTS SONT RETENUS PRISONNIERS DANS L’ENFER DU CAMP D’AL-HOL
Des dizaines de milliers d’enfants syriens, irakiens et ressortissants de près de 60 pays tiers sont piégés dans l’enfer du camp d’Al-Hol, le plus grand des deux principaux camps du nord-est de la Syrie, une zone contrôlée par l’administration autonome kurde. Après avoir survécu à la guerre en Syrie, ils sont abandonnés à la misère, l’insécurité et la violence.
Des migrants font la queue pour obtenir un repas chaud au centre de logistique du « checkpoint » Bruzgi à la frontière polono-biélorusse, près de Grodno en Biélorussie, le 1er décembre 2021. Crédit : AP
À la frontière biélorusse, des milliers de personnes sont toujours massées pour tenter d’entrer dans l’Union européenne. Les médias polonais estiment qu’au moins douze personnes sont mortes des deux côtés de la frontière. Le bilan pourrait être bien plus élevé. Témoignages.
Marlene Schiappa lors d’un déplacement à Calais (Pas-de-Calais), le 1er décembre 2021. FRANCOIS LO PRESTI / AFP
Documentées depuis plusieurs années lors des évacuations de camps, les dégradations ne résulteraient pas d’une « commande de l’État », selon Gérald Darmanin, qui a demandé qu’il y soit mis fin.
Le camp de migrants à Grande-Synthe, près du canal de Bourbourg, le jeudi 25 novembre. Crédit : Dana Alboz / InfoMigrants
Ce mardi 30 novembre, un énième camp de migrants a été évacué par les forces de l’ordre à Grande-Synthe, dans le nord de la France. Dans la ville, ces évacuations ont lieu « une fois par semaine, minimum », assurent les associations. Un « harcèlement » policier qui pousse toujours plus d’exilés à prendre la mer, au péril de leur vie.
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Que s’est-il vraiment passé lors du naufrage à Calais qui a coûté la vie à 27 migrants ? Pour la première fois, un homme, qui se présente comme l’un des deux rescapés, témoigne. Il affirme que malgré plusieurs appels aux autorités françaises et britanniques, personne n’est venu les secourir dans un premier temps.
Une équipe de nettoyage lacère les tentes des exilés devant les forces de l’ordre, à Grande-Synthe, le 16 novembre. (Michael Bunel/Le Pictorium pour Libération)
Plusieurs sources, associative et journalistique, indiquent à «CheckNews» que ces derniers jours encore, ces pratiques récurrentes se déroulaient sous les yeux des forces de l’ordre à Calais et à Grande-Synthe.
À la frontière franco-italienne, les assos constatent un afflux de migrants. Elles demandent le soutien de l’État, qui préfère renforcer sa chasse aux exilés. Pour échapper à la police, ces derniers prennent de plus en plus de risques.
José a beau tenir sa main pour l’empêcher de trembler, il peine à masquer sa nervosité. Depuis un mois, il a un toit. Mais dans le squat de banlieue parisienne qu’il partage avec 250 autres migrants africains, il parvient tout juste à « ne pas devenir fou ».
La campagne pour la présidentielle étant déjà bien engagée pour certains, qui jouent la surenchère en matière de lutte contre l’immigration, la question à propos de la CEDH qui empêcherait de restreindre le regroupement familial, et donc sa remise en cause, nécessitent que l’on rappelle le rôle de cette commission, son caractère régalien et les chiffres réels de l’immigration en France.
La Cour européenne des droits de l’homme est une juridiction du Conseil de l’Europe chargée de veiller au respect de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales par les 47 États qui l’ont ratifiée.
«La jurisprudence fait fi de la loi nationale. D’une certaine manière, le juge s’est mis à faire la loi» Philippe Juvin
«Aujourd’hui on a un droit (…) au regroupement familial. Il faut que ce soit la France qui retrouve le droit de choisir qui elle accueille. Je propose tout simplement d’arrêter le regroupement familial, en tout cas son caractère automatique, a déclaré sur BFMTV Éric Ciotti lors du deuxième débat de LR. Mais il y a la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), notamment son article 8 qui garantit la continuité de la vie familiale et qui prive le législateur français de toute capacité d’action.»
Michel Barnier, quant à lui, propose d’instaurer un «moratoire sur l’immigration» et de créer un «bouclier constitutionnel» pour le mettre en oeuvre…
Pour Marine Le Pen, « Il faut arrêter le regroupement familial et l’immigration, supprimer le droit du sol, modifier le code de la nationalité. »
Le polémiste, qui prône cette mesure depuis plusieurs années, estime qu’il faudrait l’arrêter pour réduire « les flux migratoires » qui ont « explosé ». Comme Brice Hortefeux en 2016 et Eric Ciotti en 2019, il brandit le chiffre de « 90 000 personnes par an » entrant en France chaque année par la voie de l’immigration familiale.
C’est ne pas tenir compte de la distinction entre deux notions : l’immigration familiale et le regroupement familial.
Hors, le regroupement familial constitue seulement 13 % de l’immigration familiale, comme le rappelait le ministère de l’intérieur (2019), qui concernait effectivement 90502 personnes.
Il n’a concerné que 12 113 personnes (époux et enfants d’étrangers résidant en France) en 2019, selon le ministère de l’intérieur : un chiffre stable par rapport à 2018 (12 149 personnes).
En 2020, 6,8 millions d’immigrésvivent en France, soit 10,2 % de la population totale. 2,5 millions d’immigrés, soit 36 % d’entre eux, ont acquis la nationalité française.
La population étrangèrevivant en France s’élève à 5,1 millions de personnes, soit 7,6 % de la population totale. Elle se compose de 4,3 millions d’immigrés n’ayant pas acquis la nationalité française et de 0,8 million de personnes nées en France de nationalité étrangère.
1,7 million de personnes sont nées de nationalité française à l’étranger. Avec les personnes immigrées (6,8 millions), au total, 8,5 millions de personnes vivant en France sont nées à l’étranger, soit 12,7 % de la population. (INSEE)
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Les migrants se rassemblent dans un centre de transport et de logistique près de la frontière biélorusse-polonaise dans la région de Grodno, en Biélorussie, le 19 novembre 2021. Crédit : Reuters
Alors que la Pologne et l’Union européenne accusent Minsk d’instrumentaliser la crise des migrants massés à la frontière polono-biélorusse, et que certains ont à nouveau tenté de pénétrer en Pologne, le président Alexandre Loukachenko a déclaré à la BBC qu’il était « tout à fait possible » que ses forces de sécurité aient aidé les migrants.
VARSOVIE (Reuters) – Les tentatives de traversée illégale de la frontière polonaise par des migrants depuis la Biélorussie ont continué de diminuer vendredi, selon les données du corps des gardes-frontières polonais, mais les autorités du pays ont prévenu que la crise migratoire était loin d’être terminée.
Dans un message radio, les garde-côtes libyens ont menacé de kidnapper l’équipage du Sea Watch 4. Crédit : Sea Watch International / Capture d’écran
Dans un message radio diffusé par l’ONG Sea-Watch, les autorités libyennes ont exhorté hier d’un ton menaçant l’équipage du navire humanitaire allemand à quitter la zone de sauvetage où il se trouvait. Au risque de se faire « emmener en Libye ». Ce n’est pas la première fois que l’ONG fait face aux menaces des autorités maritimes libyennes en mer Méditerranée.
Dans un camp de la région de Grodno, en Biélorussie, près de la frontière polonaise, le 14 novembre 2021. OKSANA MANCHUK / AFP
Chair à canon du régime Loukachenko, des milliers d’exilés, souvent des Kurdes irakiens leurrés par des réseaux mafieux, sont poussés vers la frontière polonaise, après avoir subi un calvaire d’humiliations et de mauvais traitements.
Les Polonais utilisent des canons à eau pour repousser les migrants à la frontière biélorusse, le 16 novembre 2021. Crédit : Reuters
Canons à eau, jets de gaz lacrymogène, grenades assourdissantes… La situation ne cesse de se dégrader à la frontière polono-biélorusse, où des milliers de migrants se massent pour essayer d’entrer en Union européenne. Neuf policiers polonais ont été blessés dans des affrontements. La Biélorussie affirme, de son côté, avoir apporté une assistance médicale à une vingtaine de migrants pour des problèmes respiratoires et oculaires.
Les Britanniques « doivent arrêter de nous prendre pour des punching-balls de politique intérieure », a lancé Gérald Darmanin ce lundi matin sur CNews. (Ludovic Marin/Pool/EPA)
Gérald Darmanin est revenu ce lundi matin sur la crise entre la France et la Grande-Bretagne concernant les migrants qui tentent de traverser la Manche. Le ministre de l’Intérieur recevra dans la soirée son homologue britannique.