Escalade dans la violence, attaques aveugles, utilisation d’armes non discriminantes, augmentation des pertes civiles… Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, nous documentons les violations des droits humains et du droit international humanitaire dans le pays. L’armée russe fait fi de traités internationaux protégeant les civils dans le cadre des conflits armés.
Communiqué commun du Réseau « Sortir du nucléaire », Abolition des armes nucléaires-Maison de Vigilance, ICAN France et Observatoire des armements.
Solidaires des victimes du conflit, nos organisations condamnent fermement l’attaque de l’Ukraine par les forces armées russes. Aux horreurs de la guerre s’ajoutent également les menaces très réelles liées au nucléaire civil et militaire.
Bombardements russes, incendies, eau contaminée, fuites radioactives… La guerre contre l’Ukraine pollue. Les dommages pourraient être irréversibles. Le sol, lui, durablement contaminé. Mais les retombées ne sont que très peu étudiées.
L’invasion russe en Ukraine est l’expression d’un rapport de force fondé sur la possession d’importantes ressources énergétiques. En ne menant pas une politique d’économie d’énergie, pourtant indispensable, l’Europe s’est rendue vulnérable.
Des policiers russes interpellent des protestataires lors d’une manifestation contre l’invasion de l’Ukraine, le 2 mars 2022 à Moscou. AFP – NATALIA KOLESNIKOVA
Au huitième jour d’offensive, la Russie est un pays fracturé et apeuré par une guerre que même ses élites n’ont pas vu venir. Il y a le soutien au pouvoir, le déni, et ceux qui avec leurs moyens tentent de protester avec les pires difficultés. Des enfants de 10 ans en Sibérie ont terminé au commissariat avec leurs pancartes : « Non à la guerre ». Malgré l’espace qui se restreint, quelques-uns tentent encore de faire entendre.
Céline Schmitt: «1 million de réfugiés sont arrivés dans les pays voisins» de l’Ukraine
Ce jeudi 3 mars, Céline Schmitt, porte-parole du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR), est l’invitée du matin de RFI. Au micro de Frédéric Rivière, elle évoque la crise humanitaire en Ukraine.
L’économiste juge que les sanctions actuelles, qui vont toucher l’ensemble de la population russe, n’atteindront pas leur but : frapper les fortunes qui sont au cœur du régime poutinien, afin d’infléchir ce dernier. L’Occident, dit-il, a pourtant les moyens d’agir.
Thomas Piketty, le plus célèbre des économistes français depuis son best-seller « Le Capital au XXIe siècle », plaide depuis quelques années pour un « cadastre financier international », qui permettrait de savoir qui possède quoi en Europe et aux Etats-Unis, et de lutter plus efficacement contre la fraude fiscale. Aujourd’hui, il estime qu’un tel cadastre permettrait également d’infliger des sanctions financières efficaces contre la Russie, tout en épargnant leurs peuples. Entretien.
L’OBS. La déconnexion des banques russes du système financier international vise à « asphyxier » l’économie russe, a déclaré Bruno Le Maire. De telles sanctions peuvent-elles être efficaces ?
Thomas Piketty. Débrancher la Russie du réseau financier Swift peut contribuer à asphyxier la Russie, mais au final c’est une mesure très mal ciblée. Elle va frapper les banques, mais aussi toutes les entreprises et les ménages russes, ainsi que les entreprises et ménages occidentaux commerçant avec la Russie, alors que c’est le pouvoir poutinien qu’il faut atteindre, et en particulier la petite classe des oligarques les plus fortunés qui a bénéficié de ce régime depuis 1999. Or ces derniers peuvent contourner Swift, en passant par d’autres intermédiaires financiers.
La population russe, si elle est durement touchée, ne peut-elle pas se retourner contre Poutine ?
On a vu ce qu’il est advenu lorsque des sanctions commerciales ont été instaurées après l’annexion de la Crimée en 2014 : le pouvoir les a instrumentalisées pour attiser le sentiment nationaliste et renforcer son emprise. Pour gagner la bataille politique et morale contre les autocraties, il est urgent de changer d’approche.
Les pays occidentaux ont également décidé de geler les actifs de l’élite russe -yachts, villas et compte bancaires. Cela vous semble-t-il une voie plus légitime, puisqu’elle n’affecte pas le reste de la population ?
Oui, à condition qu’on aille jusqu’au bout de cette logique, ce qui n’est pas le cas. Il faudrait imaginer des sanctions ciblant tous ceux qui peuvent avoir une influence sur Poutine, c’est-à-dire l’ensemble de la classe fortunée qui a profité du régime. Pour l’instant, on ne touche que quelques dizaines ou au maximum quelques centaines de Russes. En outre ces sanctions sont faciles à contourner, par la multiplication des sociétés-écrans et des prête-noms, car l’on ne se donne pas les moyens de les appliquer réellement. Pour être efficace, il faudrait viser quelques dizaines de milliers de personnes, les multimillionnaires sur lesquels s’appuie le régime, et le faire de façon beaucoup plus systématique.
Comment faire concrètement ?
La seule façon d’agir efficacement serait de mettre en place un cadastre financier international des patrimoines, et de croiser les données sur les portefeuilles immobiliers et financiers des uns et des autres. On a commencé à développer, depuis la crise de 2008, des échanges automatiques d’informations bancaires dans le cadre de l’OCDE, mais cela reste très insuffisant. Jusque-là, les pays riches, sous pression de leurs propres grandes fortunes, refusaient d’aller plus loin et de mettre en place une véritable transparence financière internationale. Mais cette fois, l’enjeu est gigantesque : il s’agit de stopper une guerre en Europe. Ce serait aussi l’occasion de démontrer aux opinions publiques que les grands discours sur la démocratie et la justice ne sont pas que du vent.
Si l’on ciblait, par exemple, les personnes détenant plus de 10 millions d’euros en patrimoine immobilier et financier, cela représenterait environ 20 000 personnes, soit 0,02 % de la population adulte russe. On resterait sur une toute petite minorité de la population, mais une minorité beaucoup plus substantielle que quelques centaines de personnes. Or plus de la moitié du patrimoine de ces gens-là est à l’étranger, essentiellement dans les pays occidentaux, avec biens immobiliers et des actifs financiers à Paris, Londres, New York, au Luxembourg, à Courchevel ou sur la Côte d’Azur. Bloquées dans leur pays, avec leur fortune gelée voire amputée par un prélèvement (mettons de 10 à 20 %, pour commencer), ces 20 000 personnes ne manqueraient pas de se faire entendre au Kremlin. On pourrait aussi se focaliser sur tous ceux qui possèdent plus de 2 millions d’euros de patrimoine, ou bien sur ceux détenant plus de 1 million d’euros à l’étranger, soit environ 100 000 personnes (0,1 % de la population).
La mise en place d’un tel cadastre financier ne mettrait-elle pas beaucoup de temps ?
Le projet existe, c’est le « global financial registry » ou GFR : nous avons montré dans le Rapport sur les inégalités mondiales 2018, qu’il était techniquement possible. Il s’appuierait sur les registres existant déjà, où sont consignées les traces des possessions des uns et des autres, dans différents pays. Il faut systématiser les accords OCDE sur les transmissions bancaires internationales, qui ont plein de trous, et il faut enfin que chaque pays applique la directive européenne sur les « registres des bénéficiaires effectifs » (beneficial ownership registries), qui oblige chaque pays à rendre public les détenteurs ultimes des sociétés installées sur son territoire. Certains pays comme le Luxembourg ont commencé à mettre en ligne ces informations, mais comme l’a montré l’an dernier l’enquête OpenLux [menée par le journal Le Monde, NDLR], il existe là encore de nombreux trous. Quant à la France, elle n’a toujours rien mis en ligne…
Pour connecter toutes ces données, il faudrait également décider de prendre le contrôle des dépositaires centraux privés (Clearstream, Euroclear, Depository Trust Company, etc.) qui assurent l’enregistrement des titres financiers et de leurs propriétaires. Ce registre général permettrait au passage de lutter contre la fraude internationale, l’argent de la drogue, la corruption. C’est sûr que cela dérangerait pas mal de monde, à commencer par les grandes fortunes occidentales, qui aiment la discrétion quand il s’agit d’argent. Tout comme les oligarques chinois ou russes… Ils ont tous en commun d’avoir profité, ces trente ou quarante dernières années, des mêmes privilèges générés par un capitalisme devenu débridé.
Est-il réaliste d’envisager l’arrêt de l’approvisionnement en gaz et en pétrole russe ?
C’est l’autre aspect de cette crise : il faut décréter fermement et concrètement la fin de ces importations, en commençant par importer, d’urgence, d’avantage d’hydrocarbures et de gaz liquide d’autres pays. Et surtout en prenant enfin des décisions fortes et concrètes sur les investissements dans les énergies renouvelables. La France est certes moins dépendante au gaz que l’Allemagne, mais elle l’est beaucoup plus que des pays comme la Suède par exemple, qui au lieu de se reposer uniquement sur le nucléaire, a fait bien davantage que nous dans l’éolien, le solaire et l’hydraulique.
Il est temps de débattre concrètement des surfaces à consacrer au renouvelable. Ces sources d’énergie comportent elles aussi des inconvénients, en particulier pour les paysages, mais par comparaison aux conséquences climatiques et géopolitiques qu’entraîne l’exploitation des hydrocarbures il n’y a pas photo. Tous ces hydrocarbures russes auraient dû rester dans le sol. Au lieu de cela, nous avons contribué à les brûler, tout en enrichissant au passage une minorité d’oligarques russes et en contribuant à voler ces ressources à la population du pays. Il est temps de reconnaître cette complicité et d’y mettre fin.
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Le président ukrainien s’est exprimé le 1er mars en vidéo devant le Parlement européen demandant notamment « une procédure spéciale » pour que son pays puisse rejoindre rapidement l’Union européenne.
Après avoir signé en début de semaine une demande d’adhésion à l’Union européenne, le président ukrainien a demandé à pouvoir bénéficier d' »une procédure spéciale » pour accélérer cette adhésion. Celle-ci est-elle possible, et qu’en attend l’Ukraine ? Explications.
Quelques jours avant l’invasion en Ukraine, des soldats russes ont dragué des Ukrainiennes sur Tinder, révélant ainsi leur position. Ce qui a mis la puce à l’oreille des forces militaires ukrainiennes quant à une possible attaque.
Les poutiniens Le Pen et Zemmour tentent de se rhabiller en non-alignés. Du côté de l’extrême droite extra-parlementaire, les positions sont plus contrastées, pour ne pas dire franchement opposées.
« Dans la nuit du 24 février, je me trouvais avec un collègue à Rava-Ruska, un point de passage frontalier entre l’Ukraine et la Pologne ; en début de journée, Vladimir Poutine avait annoncé le lancement d’une invasion russe à grande échelle de l’Ukraine. À Rava-Ruska, il était peu après 22 heures, et le temps était glacial.«
Guerre en Ukraine : « J’espère que nous pourrons bientôt rentrer chez nous », témoignent des réfugiés
Près de 500 000 Ukrainiens ont fuit le conflit depuis le 24 février et se sont réfugiés dans les pays voisins. / AFP
A la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, c’est un flot incessant de réfugiés qui fuient les zones de combat. Reportage à Hrebenne, un des principaux points de passage de ces milliers de déplacés.
Exode à la frontière Ukraine-Pologne : « Ils nous refoulent juste parce qu’on est Noirs ! »
Moustapha Bagui Sylla vivait depuis un an à Kharkiv (Ukraine), où il étudie la médecine à l’université. Crédit : Mehdi Chebil
De nombreux Africains fuyant la guerre en Ukraine ont affirmé sur les réseaux sociaux avoir été recalés à la frontière polonaise en raison de leur couleur de peau. À la gare de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, France 24 a rencontré plusieurs étudiants africains ayant été refoulés sans raison au poste-frontière de Medyka. Des discriminations démenties par Kiev et Varsovie.
La guerre dure depuis maintenant cinq jours en Ukraine suite à l’offensive lancée par la Russie. Salomé Zourabichvili, Présidente de la République de Géorgie est l’invitée du Grand entretien. Son pays a lui même été en guerre contre la Russie, en 2008.
Des militaires ukrainiens après un combat avec un groupe de raids russe dans la capitale ukrainienne de Kiev dans la matinée du 26 février 2022. AFP – SERGEI SUPINSKY
Pour faire face à la propagande russe qui ne diffuse que très peu d’informations à ses citoyens sur l’offensive militaire qui a lieu en Ukraine, les autorités ukrainiennes ont lancé un site recensant les soldats russes présumés tués ou capturés dans leur pays pour aider les Russes à identifier leurs soldats.
Après un voyage épuisant de trois jours en voiture, Olga et ses enfants font partie des centaines de milliers de personnes qui ont fui l’Ukraine en quête de sécurité dans les pays voisins.
Guerre en Ukraine : une nuit aux côtés des civils sur la route de l’exode. Crédit : Mehdi Chebil
Des milliers de civils ukrainiens fuient depuis jeudi l’invasion russe et tentent de rejoindre la Pologne voisine. Une évacuation chaotique, avec des dizaines de kilomètres d’embouteillages côté ukrainien, qui préfigure une crise humanitaire de grande ampleur. Reportage de notre envoyé spécial.
La première phase de l’offensive russe a donné lieu à des bombardements ciblant les bases etaéroports ukrainiens. De nombreuses vidéos de combats aériens circulent donc sur la toile. (Illustration) AFP/SERGEI SUPINSKY
Au premier jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des dizaines d’images de combats antérieures au conflit ou issues de jeux vidéo ont été massivement partagées sur les réseaux sociaux.
Des personnes venues d’Ukraine attendent de pouvoir passer en Pologne, près de la ville de Medyka, jeudi 24 février. Crédit : Reuters
Face à l’invasion russe en Ukraine, des habitants en proie au doute et à la panique indiquent à InfoMigrants chercher désespérément des moyens de quitter le pays. Mais la fuite vers les frontières est semée d’embûches.
Guerre en Ukraine : la résistance de Kiev et des Ukrainiens aux assauts militaires de la Russie
LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »
Les soldats russes se rapprochent de la capitale ukrainienne tandis qu’ailleurs, des fronts militaires se multiplient, des villes sont encerclées et des réfugiés fuient les combats. La situation militaire n’est pas encore désespérée, mais une partie du pays se projette déjà dans une logique de guerre de résistance.
Nicolas Gosset, chercheur au Centre d’études de sécurité et défense (IRSD), et Sébastien Gobert, responsable du service international de La Libre Belgique, débriefent la deuxième nuit de combats en Ukraine.
Guerre en Ukraine : bataille au nord de Kiev, des dizaines de blindés russes détruits depuis jeudi
Des chars ukrainiens se dirigent vers le front dans la région de Lugansk, à l’est, le 25 février 2022. – AFP
Des combats intenses ont été signalés entre les forces russes et ukrainiennes autour de la ville de Tchernihiv, à une centaine de kilomètres au nord de Kiev.
DIRECT. Guerre en Ukraine: la résistance s’organise, «faites des cocktails Molotov!»
Le président Volodymyr Zelensky a décrété jeudi soir la mobilisation générale et le rappel des réservistes de 18 à 60 ans sous 90 jours dans toutes les régions ukrainiennes, soit environ 900 000 personnes. PHOTO AFP – AFP
« Nous demandons aux citoyens de nous informer des mouvements ennemis, faites des cocktails Molotov, neutralisez l’occupant ! », a appelé le ministère ukrainien de la Défense sur sa page Facebook. « Si la Russie veut complètement prendre le contrôle de toute l’Ukraine, ça va être très compliqué. C’est un pays de 40 millions d’habitants. Il y aura une résistance de la population », prédit Alexandra Goujon.
RT a obtenu l’autorisation de diffusion en France en décembre 2017. (HUGO PASSARELLO LUNA / Hans Lucas via AFP)
La chaîne créée par Moscou se fait largement l’écho de la rhétorique du Kremlin. Mais pas seulement. Elle laisse aussi entendre des voix discordantes. Une propagande habile.
Faut-il interdire la diffusion de RT France, ce bras médiatique du Kremlin ? Depuis le début de la crise ukrainienne, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer la fermeture de la chaîne, considérée comme une pièce maîtresse du « soft power » russe. Au moins sa suspension.
Dans ce contexte de guerre, où l’information est évidemment stratégique, la question est brûlante. Le présentateur Frédéric Taddeï, qui avait rejoint la chaîne en 2018, vient d’ailleurs de décider d’arrêter son talk-show quotidien « Interdit d’interdire ». « Par loyauté envers la France, je ne peux pas continuer une émission de débat contradictoire à partir du moment où mon pays se retrouve en conflit ouvert avec la Russie », a-t-il expliqué dans l’émission « Buzz TV » sur le site du « Figaro ».
De son côté, Laurent Lafon, sénateur (UDI) du Val-de-Marne et président de la commission de la Culture, de l’Education et de la Communication de la chambre haute du Parlement, écrivait jeudi 24 février au matin, alors que le Kremlin venait de déclencher son offensive contre l’Ukraine, à l’Autorité de Régulation de la Communication audiovisuelle et numérique (Arcom, ex-CSA) en lui demandant de suspendre « sans délai » l’autorisation d’émettre accordée à RT France, qualifiée d’« organisme officiel en France de propagande de régime russe ». L’Arcom a réagi dans la journée, indiquant veiller « avec une particulière vigilance au respect par la chaîne RT France de ses obligations légales et conventionnelles » et ne pas exclure, en cas de manquements, « à demander la suspension de sa diffusion ».
L’Arcom doit suspendre sans délai la diffusion de #Russia Today qui est l’organisme officiel en France de propagande du régime russe @UC_Senat
La France n’est pas la seule à s’inquiéter de l’influence de ce média, financé par Moscou et lancé en 2005 sous le nom de Russia Today, qui s’est développé un peu partout dans le monde, avec des sites en anglais, français, espagnol, allemand et arabe. En Grande-Bretagne, le Parlement a aussi saisi le régulateur. L’Allemagne, elle, a interdit la diffusion de RT-DE dès le 2 février, sur fond de tension entre les Occidentaux et Moscou. Officiellement pour d’obscures raisons juridiques.
Distorsion subtile de la réalité
En France, RT, accessible sur le câble, le satellite et le bouquet Free, est sous la loupe du régulateur de l’audiovisuel quasiment depuis qu’elle a obtenu l’autorisation de diffusion, en décembre 2017. En 2018, la chaîne a ainsi été mise en cause par le CSA pour des « manquements à l’honnêteté, à la rigueur de l’information et à la diversité des points de vue » pour son traitement de la guerre en Syrie, et notamment pour une traduction qui déformait les propos d’un témoin. En février, l’Arcom a lancé une enquête après la plainte d’une association, Médias Démocraties Europe, qui rassemble des citoyens inquiets « de l’honnêteté et de l’indépendance de l’information et des programmes de RT ». Sur Twitter, la chaîne est désormais affublée du bandeau « média affilié à un Etat ». « RT France n’a jamais été sanctionnée en quatre ans d’existence, a souligné un porte-parole de la chaîne. RT continue de couvrir l’actualité, notamment la Russie, de manière professionnelle et équilibrée. »
Vraiment ? Ce jeudi 24 février, quelques heures après la déclaration de guerre de Vladimir Poutine, « l’Obs » s’est plongé dans le traitement de l’offensive de Moscou sur la chaîne. Le résultat ? Ambigu. RT France accorde, c’est vrai, une place prépondérante au point de vue russe dans cette crise. Sur le plateau ou en duplex, des « experts » répètent en boucle les éléments de langage du Kremlin : « Tout est de la faute de l’Ukraine », « seules des cibles militaires ont été frappées, jamais les villes ni les populations civiles », « ce n’est pas une agression, la Russie n’a fait que se défendre », « les sanctions internationales ne changeront rien »,« les militaires russes seront accueillis avec des colliers de fleurs ».
Parmi eux, Xavier Moreau, créateur du site d’information Stratpol.com, un ancien officier parachutiste reconverti dans le conseil en sûreté des affaires, proche de l’extrême droite et des milieux traditionalistes, selon le site Conspiracy Watch. Ou encore Morgan Palmer, un journaliste « consultant en intelligence stratégique », qui a touché à la politique au Cameroun et qui explique que « si les chars russes sont entrés en Ukraine, c’est à la demande des populations russophones du Donbass ». On a aussi droit à un micro-trottoir réalisé à Moscou qui donne sans réserve raison au maître du Kremlin.
Mais d’autres voix se font aussi entendre. Cet après-midi-là, Pierre Guerlain, professeur émérite d’études américaines, défend l’Ukraine et les positions du président américain Joe Biden. Gérard Vespierre, conférencier en géopolitique, dénonce sans ambages une agression inacceptable « vis-à-vis de l’ensemble de l’Ukraine par la Russie, dont les dirigeants n’ont pas compris que le monde de 2022 n’est pas celui des années 1930 ou 1940 ».
L’entretien avec le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui expose les positions françaises sur TF1, est largement rediffusé, tout comme l’intervention d’Emmanuel Macron. Sur le terrain, des journalistes donnent la parole à des Ukrainiens, qui protestent contre les manœuvres de Poutine et jurent qu’ils n’accepteront jamais de devenir russes. Mieux, la journaliste à Moscou évoque, brièvement c’est vrai, les manifestants qui se sont rassemblés dans la capitale russe pour protester contre l’invasion de l’Ukraine et leur dispersion par la police.
« RT France continue de couvrir l’actualité, les actualités internationales, notamment sur la Russie, de manière professionnelle et équilibrée et où tous les points de vue peuvent s’exprimer », a affirmé la direction de la chaîne dans un communiqué. Ce n’est pas totalement faux non plus. Dans ce un miroir légèrement biseauté, c’est une distorsion subtile, pas si évidente à démontrer, de la réalité.
Au service d’une « vérité alternative »
On est en tout cas loin de la propagande grossière de chaînes nationales russes comme « Pervii Kanal ». Pour cette « première chaîne » la plus regardée par les Russes, Kiev est carrément aux mains des fascistes. Le régime serait responsable d’un « génocide », des exactions insensées, jamais prouvées, sont évoquées, ainsi que des « purifications ethniques ». On y évoque des frappes chirurgicales, des combats dans le Donbass. Bref, un tissu de désinformations et de « fake news », répondant à une vieille vision fantasmatique russe, qui sont balancées sans preuves ni remise en question, dans une vision paranoïaque du monde.
Rien de tel sur RT. D’ailleurs, pour les dirigeants de la chaîne, oui, Moscou finance RT, tout comme Londres finance la BBC et Paris subventionne France 24. « Est-ce qu’on dit que France 24 est la voix de l’Elysée ? »,demandait ingénument Xenia Fedorova, qui dirige RT France, dans une interview au « Parisien » en 2019. La rhétorique est connue, elle est mise en avant par les dirigeants à chaque fois que la ligne éditoriale de la chaîne est questionnée.
Sur le papier, cela peut se défendre ; dans les faits, beaucoup moins. C’est vrai, France 24 a été conçue par Jacques Chirac pour « porter les valeurs de la France » dans le monde, contre la concurrence américaine… Mais sa ligne est beaucoup moins dans l’« éditorialisation » que celle de RT, délibérément créée comme un outil au service d’une « vérité alternative ». « Osez questionner » est le mot d’ordre de la chaîne. Convaincue que les « médias mainstream » ne prennent pas suffisamment en compte le point de vue russe, incompris et méconnu, RT France veut imposer une « autre vision du monde ». Hautement politique.
« Le coût d’une interdiction supérieur aux bénéfices »
Faut-il pour autant bloquer la chaîne ? L’efficacité d’une telle mesure reste à prouver. En Allemagne, RT a rétorqué qu’elle n’avait que faire de la décision de la suspension par les autorités, facilement contournable grâce à une licence serbe. En revanche, les représailles de Moscou n’ont pas tardé. La Russie a immédiatement fermé Deutsche Welle, la radio-télévision internationale allemande, qui diffuse des émissions de radio par ondes courtes, internet et satellite en trente langues ainsi que des programmes de télévision en quatre langues.
« Le coût d’une interdiction me parait à ce stade supérieur aux bénéfices à court et moyen terme », résume Maxime Audinet, un des meilleurs connaisseurs du sujet, auteur de « Russia Today, (RT), un média d’influence au service de l’Etat russe » (INA, 2021). Pour le chercheur, « c’est sans doute donner trop d’importance à la chaîne que de la présenter comme une menace pour notre système démocratique, notamment au regard de ses faibles audiences ».
Fermer RT, en revanche, c’est priver, à coup sûr, les Russes de ces voix alternatives que sont RFI, qui diffuse des programmes en langue russe, et France 24. Et risquer de voir se développer un canal d’information direct depuis Moscou, soumis, cette fois, à aucune régulation et nettement plus débridé… Pas sûr que la démocratie y trouve son compte.
Invasion de l’Ukraine par la Russie, le rôle crucial de la désinformation russe
Alors que l’invasion russe se poursuit en Ukraine, la désinformation joue un rôle majeur dans le conflit. Moscou a utilisé cette arme de guerre hybride en amont de son offensive militaire. Une stratégie informationnelle mise en place par Vladimir Poutine pour appuyer son narratif et justifier cette entrée en guerre.
Invasion de l’Ukraine par la Russie : les journalistes ne sont pas des cibles
Crédit : ARIS MESSINIS / AFP – Bombardement près de Kharkiv, 24 février 2022
Alors que les chars russes sont entrés sur le territoire ukrainien, les journalistes, premiers témoins, risquent d’être pris pour cibles. Reporters sans frontières (RSF) appelle les belligérants et les organisations internationales à assurer la protection des journalistes.
La reconnaissance par Moscou des deux régions séparatistes de Donetsk et Louhansk suscite de l’émotion et de la colère en Ukraine. Dans le sud-est du pays, elle alimente les craintes d’une éventuelle invasion russe dans une région déjà très éprouvée par huit ans de guerre. C’est notamment le cas à Pavlopil, un village du Donbass situé près de la ligne de front.
États-Unis-Russie : un carrefour critique et une fenêtre de…
Depuis la crise cubaine de 1962, l’humanité n’a pas été aussi proche de la possibilité d’une guerre mondiale qu’aujourd’hui, dans des conditions qui présentent de nombreuses analogies avec ce qui se passait à la veille de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Selon le Washington Post , les choses sont encore pires. Nous sommes au point le plus dangereux de l’histoire depuis la Seconde Guerre mondiale.
En l’écrivant, le journal trahit par inadvertance l’aventurisme occidental. Car aujourd’hui l’humanité n’a même pas le « luxe » d’une guerre mondiale pour résoudre ses problèmes, un « luxe » qu’elle avait jusqu’en 1945. Mais si The Washington Post écrivait cela, cela risquerait de déplacer le débat de la prétendue invasion russe de l’Ukraine à la possibilité de détruire la planète. Et c’est la dernière chose que veut faire un journal devenu le fleuron du « War Party » occidental.
Bien sûr, on espère qu’une sortie pacifique de la crise ukrainienne sera trouvée même à la dernière heure, et nous ne pouvons pas l’exclure, mais en ce moment nous écrivons sur ce à quoi nous assistons empiriquement, à savoir l’accumulation constante de matières explosives dans la crise ukrainienne, qui nous amène à un point où aucune des parties ne pourra battre en retraite sans être considérée comme vaincue. (Cet article a été écrit avant les annonces russes d’un retrait de la Biélorussie). Mais il y a aussi une raison plus profonde et plus générale, une logique rampante se bousculant avec la guerre : si l’Occident n’entre pas en conflit avec la Russie, la Chine et l’Iran, comment pourra-t-il maintenir sa domination mondiale ?
La réponse des faucons à cette question est la guerre et le chaos. Les plus extrémistes d’entre eux pousseraient également à une déconnexion complète de la Chine et de la Russie. D’autre part, tant Biden que les Européens ne semblent pas avoir la force, le système et la disposition pour affronter de manière décisive et systématique un parti de guerre qui n’a pas la moindre envie de reconnaître que nous ne sommes plus en 1989-91, c’est-à-dire comprendre que l’Amérique et l’Occident dans son ensemble ne peuvent pas dominer le monde et agir en conséquence. Ils se comportent comme les Bourbons, qui n’ont rien appris et rien oublié. Le parti de la guerre est surreprésenté même dans l’administration Biden, alors que ses opposants ne savent pas comment le contrer sans renverser toute l’idéologie anti-russe et anti-chinoise acceptée comme acquise par tout l’establishment occidental depuis tant d’années.
Biden craint que s’il a l’air « doux » avec la Russie, il perdra les élections. Cependant, s’il y va trop « fort », il fera exploser en miettes toutes ses tentatives de réformes, aujourd’hui vacillantes dans des secteurs importants (écologie et économie), arrivées trop tard et trop timidement face à l’énorme pouvoir du capital financier mondial et du complexe militaro-industriel américain.
L’Allemagne et la France peuvent arrêter les Américains et, ce faisant, jeter les bases d’un continent indépendant, vecteur du progrès mondial, mais il semble peu probable qu’elles le fassent. Ils ne veulent pas la guerre, mais ils ne veulent pas non plus de rupture sérieuse avec les États-Unis. Ils risquent ainsi de voir Washington les ignorer, et organiser une provocation comme l’a fait Nuland en 2014. Elle a attendu que les trois ministres des affaires étrangères européens qui s’étaient mis d’accord sur une résolution pacifique de la crise quittent Kiev et, dès que ils sont partis, les mitrailleuses ont parlé.
Ceux qui se souviennent de l’histoire peuvent également trouver des analogies entre la situation actuelle et la manière dont s’est déroulée l’opération dans la Baie des Cochons, sans que Kennedy ait décidé de la lancer, ou avec « l’incident » dans le golfe du Tonkin, lorsqu’une prétendue attaque des Les nord-vietnamiens contre les navires américains, qui n’ont jamais eu lieu dans la réalité, ont conduit au bombardement du nord-vietnamien.
L’« invasion russe »
Depuis quelque temps, les médias occidentaux accusent chaque jour la Russie de se préparer à envahir l’Ukraine. Mais ils ne citent pas la moindre preuve pour étayer cette accusation, autre que des déclarations d’agents du renseignement américains anonymes. Le seul représentant de ces agences à parler nommément était le chef de la CIA William Burns lui-même, qui a déclaré il y a quelque temps que ses agences n’étaient pas parvenues à la conclusion que Poutine avait l’intention d’envahir l’Ukraine et qu’il est depuis resté silencieux ! Comment prendre au sérieux toute cette rhétorique sur l’invasion russe imminente d’une puissance qui nous a assuré de l’existence d’armes de destruction massive irakiennes pour justifier l’invasion de ce pays ou des prétendues attaques chimiques d’Assad, qui n’ont jamais eu lieu ?
De plus, si les exercices militaires russes à l’intérieur de la Russie sont une provocation, quels sont les gigantesques grillages de plus de 30 nations autour de la Russie l’été dernier, les plus grands de l’histoire de l’OTAN ?
Les médias occidentaux rapportent rarement et avec dédain les démentis russes et n’expliquent presque jamais pourquoi Moscou ferait une telle invasion, à l’exception de quelques bouffonneries telles que «l’argument» des médias américains selon lequel Poutine ne peut pas tolérer des États démocratiques dans son quartier (l’État démocratique Poutine ne peut pas tolérer est censé être l’Ukraine, un État très ami des néo-nazis armés). Les médias mentionnent les rassemblements et les exercices des troupes russes et biélorusses à l’intérieur de la Russie et de la Biélorussie, mais jamais les rassemblements de forces ukrainiennes encore plus fortes en dehors du Donbass, les régions purement russes de l’Ukraine. Les forces armées qui semblent avoir intégré toute la basse vie de la société ukrainienne, y compris les mercenaires néo-nazis de la milice Azov (responsables, selon certaines informations, du meurtre de deux Grecs à Marioupol hier).
Les Américains disent qu’une invasion russe de l’Ukraine est imminente, mais ils n’ont pas informé le président de l’Ukraine lui-même sur quoi ils fondent cette évaluation, à la suite de quoi Zelensky demande chaque jour aux États-Unis d’arrêter une hystérie guerrière. qui ruine financièrement son pays. Jusqu’à hier, quand il est sorti en parlant d’une invasion russe imminente, nous supposons sous la pression américaine. Comme l’ont démontré les déclarations de l’ambassadeur d’Ukraine à Londres et ancien vice-ministre des Affaires étrangères, même si elles l’obligeaient par la suite à les révoquer, Kiev serait prête à renoncer à devenir membre de l’OTAN – mais bien sûr les États-Unis et l’OTAN ne voulons pas permettre aux Ukrainiens un tel choix. La question ici n’est pas le droit de l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN, mais plutôt le droit de l’OTAN d’occuper l’Ukraine.
Derrière l’hystérie occidentale
Nous ne voyons aucune raison pour que Poutine ordonne une invasion russe et les médias occidentaux eux-mêmes ne nous ont fourni aucune raison sérieuse pour laquelle la Russie envahirait l’Ukraine. Alors pourquoi toute cette hystérie ? La raison la plus probable est que des forces puissantes à l’intérieur de l’État profond occidental préparent une provocation dans l’est de l’Ukraine, autour du Donbass. En intensifiant la propagande quotidienne sur l’invasion russe imminente, tout ce qui se passera demain en Ukraine, par exemple une attaque ukrainienne sur le Donbass et la résistance subséquente des Russes, sera présenté comme une invasion russe.
En réalité, les forces extrémistes occidentales aimeraient beaucoup une « invasion » russe de l’Ukraine, et un moyen de la provoquer est de lancer une attaque ukrainienne contre le Donbass. Nous avons des indications que c’est l’objectif, sinon de Biden lui-même, de forces importantes à l’intérieur des États-Unis. Cela pourrait expliquer la fermeture de l’ambassade américaine à Kiev, le retrait d’Ukraine des troupes américaines et britanniques et le retrait des observateurs occidentaux de la mission de l’OSCE (afin qu’ils n’aient pas à témoigner sur ce qui va se passer). Un exemple tout aussi fort est fourni par un article de David Ignatius dans le Washington Post il y a deux jours.
Un Vietnam au coeur de l’Europe ?
David Ignatius est considéré comme « l’éminence grise » des services spéciaux américains, et pour certains il est une sorte de « successeur » de Zbignew Brzezinski – bien qu’il n’ait pas tiré les conclusions que ce dernier a tirées avant sa mort (il a écrit que le « fenêtre d’opportunité » pour la toute-puissance américaine, qui existait après 1989-91, a été perdue). Ignace envisage dans son article d’entraîner la Russie dans une guerre généralisée en Ukraine, semblable à celle des Soviétiques et des Américains en Afghanistan ou des Américains en Irak.
Si l’article trahit un possible ciblage, il est bien sûr basé sur une comparaison complètement trompeuse. L’Ukraine n’est pas l’Irak ou l’Afghanistan. C’est un pays au centre de l’Europe, absolument vital pour la Russie. Quant au Donbass lui-même, il reste une partie du cœur même de la Russie. Une guerre en Ukraine façonnera toute la situation mondiale, bien plus que les guerres au Moyen-Orient. L’un des objectifs centraux de ceux qui travaillent pour une telle guerre est la destruction complète des relations entre l’Europe et la Russie et le maintien du contrôle du continent par les États-Unis.
Une guerre majeure en Ukraine, même si elle ne conduit pas à une confrontation militaire directe entre la Russie et l’OTAN, ce qui signifie une guerre nucléaire mondiale et la destruction de l’humanité, conduira à la déréglementation de l’ensemble de l’environnement international, de l’Amérique latine à la Moyen-Orient et de l’Afrique à la mer de Chine et une énorme crise énergétique et économique. Cela conduira aussi probablement à des tentatives d’imposer des dictatures ouvertes ou secrètes aux pays occidentaux eux-mêmes. Même si nous parvenons à ne pas nous entretuer par le feu nucléaire, notre espèce mourra des conséquences du changement climatique et de tous les autres problèmes qui nécessitent une très grande coopération internationale pour y faire face et non de nouvelles guerres froides ou chaudes.
Ils répondent au déclin par la guerre
Will peut se demander s’il est possible que les Américains ne voient pas tout cela ? Nous avons posé cette question à un ami américain. Voici sa réponse : « En tant que personne qui a l’occasion d’assister à des réunions de grands et de sages au Council on Foreign Relations, permettez-moi de vous assurer que je n’exagère pas l’incapacité mentale, le manque d’informations réelles et l’auto-illusion de la politique étrangère de DC… En ce qui concerne le discours public, vous pouvez trouver de graves inexactitudes… C’est tout un contraste avec les comptes rendus des délibérations du NSC au début des années 1960 sous Kennedy, lorsque chaque mot ou tournure de phrase était interrogé pour des significations involontaires ».
Mais l’histoire a prouvé à maintes reprises que ce personnel politique et étatique apparaît dans l’histoire lorsqu’une catastrophe se prépare, et son apparition est le moyen de se diriger vers une catastrophe. Certaines personnes dans le monde croient que les Américains sont tombés en déclin et pour cette raison, ils ne feront rien pour protéger leur position dominante dans le monde. Mais en fait c’est le contraire qui se passe. Juste parce qu’ils perçoivent qu’ils sont en déclin, ils cherchent un moyen de l’endiguer. Et dans de telles conditions, la tentation est plus grande de faire quelque chose de vraiment fou.
Stratégiquement, le danger de guerre ne peut être affronté que si une nouvelle vision du monde est proposée, une vision qui tienne compte des besoins vitaux de l’Humanité et des intérêts des peuples tant au Nord qu’au Sud, à l’Est qu’à l’Ouest de la planète. Malheureusement une telle vision n’existe pas pour l’instant, ni en Occident ni chez ses opposants. Ce qui existe, c’est l’obstination sénile de forces économiques et géopolitiques puissantes, qui jouent même avec l’idée de détruire le monde pour ne pas perdre leurs privilèges, et qui ont acheté nos politiciens – dont beaucoup se présentent comme soi-disant radicaux – et ont stupéfié nos sociétés. Contrairement à ce qui se passait pendant les guerres du Vietnam et d’Algérie, ou avec les euromissiles ou avant l’invasion de l’Irak, très peu de gens manifestent en Occident contre la perspective d’une guerre catastrophique en Europe. Maintenant nous manifestons contre le port du masque !
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La situation se tend encore plus en Ukraine alors que le gouvernement américain a conseillé la nuit dernière à ses ressortissants de quitter l’Ukraine, préparant également une évacuation des familles de son personnel diplomatique. Washington met de nouveau en garde contre la possibilité d’une invasion russe de l’Ukraine. Pourtant, à la frontière entre l’Ukraine et la Russie, le calme règne.