« Ces expulsions ont toujours existé, mais avant elles étaient beaucoup plus rares. »
Les associations d’aide aux personnes exilées alertent sur la hausse des expulsions illégales ces deux dernières années. Droit au recours non respecté, décision de justice violée… Tout est bon pour favoriser les éloignements.
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Depuis février 2019, le niveau de « langue française » requis pour avoir la carte de résident (10 ans) est le niveau A2 oral et écrite. Pour la nationalité, le niveau B1 oral et écrit. Une réforme clé et très injuste, pourtant passée presque inaperçue, qui impacte déjà des milliers de personnes. Or, le gouvernement veut maintenant augmenter encore plus les niveaux demandés : B1 pour la carte de résident et B2 pour la nationalité. On vous explique.
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Alors que l’Italie et le Royaume-Uni prévoient de transférer leurs demandeurs d’asile dans des pays tiers, l’idée d’externaliser ces demandes séduit de plus en plus les États européens. Une tendance vivement critiquée par les associations, qui pointent les obstacles juridiques de taille et dénoncent de potentielles menaces au droit d’asile.
Depuis le 2 octobre 2023, de nouveaux types de titres de séjour doivent être demandés via le téléservice « administration numérique pour les étrangers en France » (Anef).
Nous pouvons nous faire à juste titre quelques soucis à cette annonce de l’extension de la dématérialisation des démarches administratives, censée pourtant les simplifier, lorsqu’on connaît les dysfonctionnements récurrents de ces services depuis leur mise en place…
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Entre les émeutes et les désaccords sur le fond, la préparation du projet de loi sur l’immigration semble patiner alors que le président de la République avait promis des « avancées » dans la première quinzaine de juillet. Le gouvernement souhaite notamment que les travailleurs sans-papiers, déjà présents sur le territoire, bénéficient d’un titre de séjour d’un an s’ils exercent un « métier dit en tension ».
La dématérialisation des rendez-vous en préfecture, amplifiée avec la crise sanitaire, a boosté un marché parallèle. Certaines personnes déboursent plusieurs centaines d’euros pour mettre fin à des mois d’attente et obtenir un rendez-vous en quelques semaines. Mais les arnaques fleurissent aussi.
Les services en ligne ou pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.
Un chef d’entreprise déclare à l’URSSAF un salarié en situation irrégulière qu’il a recruté depuis plusieurs années. Il souhaite régulariser la situation.
Sachant qu’il doit s’assurer qu’aucun ressortissant français n’est en mesure d’occuper cet emploi, il dépose une offre à Pôle Emploi pour laquelle il ne reçoit aucune candidature.
L’appel d’offre étant infructueux, il sollicite sa comptable afin de réaliser les démarches en vue de déposer une demande d’autorisation de travail pour un salarié étranger en situation irrégulière.
La comptable appelle le standard de la préfecture de l’Aube qui lui indique qu’elle doit effectuer ses démarches de façon dématérialisée et qui la renvoie vers des adresses électroniques. La personne au standard ajoute qu’elle n’est pas habilitée à fournir des informations.
La comptable constitue le dossier et tente d’effectuer une demande en ligne d’autorisation de travail sans résultat car le salarié ne dispose pas de titre de séjour.
Elle envoie un mail au service des étrangers de la préfecture de l’Aube qui lui répond qu’il ne s’occupe pas des autorisations de travail, celles étant de la compétence de la direction générale des étrangers en France et lui communique un lien employeurs-etrangers@aube.gouvv.fr .
Elle appelle la plateforme au 08 06 00 16 20 pour connaitre exactement les démarches en ligne à effectuer. Un agent de la plateforme lui indique qu’elle doit contacter la préfecture de l’Aube pour déposer une demande de titre de séjour, plus précisément une demande d’admission de régularisation pour le travail, à laquelle elle devra joindre la demande d’autorisation de travail et un courrier de motivation, le tout sous forme papier.
A ce titre, elle reçoit un questionnaire de la préfecture à compléter.
En conclusion, en appelant la préfecture de l’Aube, la comptable a été orientée, c’est-à -dire désorientée, vers d’autres servicesqu’elle a dû solliciter pour s’entendre dire in finequ’elle devait appeler la préfecture de l’Aube. Certains appellent cela la simplification des démarches administratives des usagers, d’autres des mouvements browniens, sachant que, comme disait Euclide, la ligne droite est le plus court chemin entre deux points.
Le gouvernement envisage de mettre en place des titres de séjour pour ceux spécialisés dans les « métiers en tension ». Pour certains chefs d’entreprises, la mesure permettrait de trouver plus facilement des candidats ou de régulariser des employés.
Un peu moins d’un mois après l’annonce par Gérald Darmanin de la création d’un titre de séjour métiers en tension, l’idée est loin d’avoir convaincu les travailleurs sans-papiers et les organisations qui les soutiennent dans leurs demandes de régularisation. À Créteil, la préoccupation principale reste d’obtenir un rendez-vous en préfecture.
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Ces difficultés d’accès aux préfectures pour les demandes de régularisation ont dopé un business parallèle. A l’aide de robots informatiques, des rendez-vous sont captés par des particuliers dès leur mise en ligne, puis facturés.