Depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, le climat d’antisémitisme connaît un regain dans les universités françaises, selon plusieurs étudiants interrogés par StreetPress.
Retrouvez ICI les contributions reçues par la CNCDH dans le cadre de la préparation du Rapport 2022 sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie.
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Le racisme et la haine des juifs conjuguent constamment, mais sous des modalités changeantes, continuité et innovation. Les deux sont globaux, mais avec des spécificités nationales tenant à l’histoire, à la structure sociale ou à la culture politique de chaque pays.
Jusqu’où faut-il les distinguer et quelle est leur réalité aujourd’hui ?
Racisme et antisémitisme s’enchevêtrent aujourd’hui. Les deux phénomènes ne se confondent pas, leurs cheminements historiques réciproques pas davantage, et pourtant, ils s’alimentent fréquemment l’un l’autre. La recherche, comme l’action antiraciste, devraient en prendre acte de manière systématique.
Les préjugés ont la peau dure.« Les stéréotypes négatifs à l’égard des Juifs sont toujours aussi présents » en France.
Un homme avec une kippa à Cologne en Allemagne le 20 mai 2021
Deux tiers des Français interrogés estiment que l’antisémitisme est répandu (64%), et en augmentation.
Les Français de confession ou de culture juive estiment pour la plupart d’entre eux, à 73%, que l’antisémitisme est de plus en plus présent ces dix dernières années.
Le drapeau de l’Union européenne à Bruxelles, le 27 août 2021. (ADRIEN NOWAK / HANS LUCAS / AFP)
Pour contrer la haine antisémite en ligne, la Commission va soutenir la mise en place d’un réseau européen d’experts et de fact-checkers incluant des organisations juives, afin d’accroître le retrait des contenus illégaux.
Jean-Marie Le Pen doit être jugé ce mercredi 1er septembre, à Paris, pour des propos tenus dans une vidéo diffusée sur le site du Front national en 2014. La fondateur du parti avait dit vouloir « faire une fournée » après qu’a été évoqué le nom de Patrick Bruel.
Les samedis de mobilisation contre le passe sanitaire se poursuivent en France. (EPA)
Les manifestations contre le passe sanitaire sont marquées par l’apparition de plus en plus régulière de slogans antisémites. Un tournant inquiétant selon plusieurs associations.
On y voit une femme tenir une pancarte et une liste de noms de personnes désignées comme des « traîtres » : Agnès Buzyn, Laurent Fabius, Patrick Drahi, Gabriel Attal, Bernard-Henri Lévy, Olivier Véran…, associant certains noms issus de la communauté juive au mot « traîtres ».
La mention « Mais qui ? », au centre de la pancarte, est-elle une « nouvelle manière d’afficher et d’assumer son antisémitisme »?
Dans un article, Libération a associé la question à une pratique des mouvements d’extrême-droite. D’après le quotidien, elle fait référence à la réponse du général en retraite Dominique Delawarde à la question de Claude Posternak sur CNEWS, lui demandant qui contrôlait une supposée « meute médiatique ».
Le militaire lui a alors répondu « la communauté que vous connaissez bien », en faisant référence aux Juifs. Il a par la suite été visé par une enquête.
D’autres signes, comme l’affichage de l’étoile jaune de la part de certains manifestants ou la comparaison à la Shoah, ont suscité un tollé.
L’affaire a pris une telle ampleur sur les réseaux sociaux que le hashtag #antisemitisme figurait parmi les « tendances » en France.
L’avocat parisien Arié Alimi a exprimé son indignation. « L’antisémitisme n’a jamais été aussi bien représenté qu’à l’extrême-droite » et « la bête s’épanouit quand les dirigeants politiques jouent avec la démocratie et l’État de droit », d’après lui.
La députée européenne (LREM) Nathalie Loiseau a également dit sa colère. « Il y a chez ces manifestants un antisémitisme assumé. Odieux. Insupportable. Toute la classe politique doit le dénoncer sans attendre et sans calcul. Ceux qui se tairont, s’il y en a, signeront leur indignité. Il n’y a rien à comprendre, seulement à combattre cette haine immonde ».
D’autres utilisateurs disent au contraire ne pas comprendre le caractère antisémite de la pancarte, à travers les mots « carte » ou « joker » de l’antisémitisme. Certains réfutent l’association de la question « Qui ? » à l’extrême-droite.
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