Mme Macron, voici tout ce que les « sales connes » vous ont permis d’obtenir.
Dans une vidéo devenue virale lundi, Brigitte Macron qualifie de « sales connes » des militantes féministes venues interrompre le spectacle d’Ary Abittan. Ces dernières sont pourtant les héritières d’une lutte sans laquelle les femmes n’en seraient pas là aujourd’hui.
« Sales connes » : NousToutes répond à Brigitte Macron.
Après les propos de Brigitte Macron, qui a qualifié des militantes féministes de « sales connes », l’indignation reste très forte.
De nombreuses actrices ont relayé le hashtag #JeSuisUneSaleConne pour dénoncer les propos de l’épouse du président. Selon son entourage, il ne fallait y voir « qu’une critique de la méthode radicale » employée pour interrompre le spectacle de l’humoriste Ary Abittan.
« Sales connes » : l’insulte de Brigitte Macron qui dévoile son mépris du féminisme.
En traitant de « sales connes » des militantes féministes ayant interrompu le spectacle d’Ary Abittan, Brigitte Macron dévoile le mépris de classe et l’hostilité du pouvoir envers les luttes contre les violences sexuelles. Une insulte révélatrice d’un système qui préfère protéger les puissants que écouter les femmes.
Insultes et mépris de femme à femme : pourquoi ça fait encore plus mal.
Les attaques entre femmes provoquent un choc particulier, surtout lorsqu’elles émanent de figures publiques en position de pouvoir. Depuis le début de la semaine, le « sales connes » de Brigitte Macron lancé aux féministes propage colère et déception : pourquoi ces insultes émanant d’une femme nous font-elles encore plus mal ? Une psychologue décrypte, pour nous, les mécanismes à l’œuvre.
« Sales connes » : ce que révèle l’antiféminisme ordinaire de Brigitte Macron.
Rappelons qu’Abittan avait été accusé par une jeune femme de 23 ans de sodomie non consentie pour lequel il avait reçu un non-lieu de la Cour d’appel de Paris. Ledit dit non-lieu n’équivaut pas, cependant, à un acquittement.
Critiquer la forme pour étouffer le fond : un vieux réflexe anti-féministe.
Alors que l’entourage de Brigitte Macron dénonce la « méthode » des militantes de #NousToutes ayant interrompu le spectacle d’Ary Abittan, une mécanique bien connue se remet en marche : déplacer le regard du fond vers la forme, pour délégitimer la colère féministe.
Le féminisme est indissociable de la lutte des classes.
On entend parfois que le féminisme serait un outil du capitalisme, voire une fabrication de la bourgeoisie pour mieux soumettre les peuples : une idée fondée sur une profonde confusion historique et politique.. Le féminisme, loin d’être un cheval de Troie libéral, est né d’une nécessité vitale d’émancipation – y compris contre l’oppression capitaliste.
Michelle Perrot : « Le féminisme, c’est à la fois une action et une pensée ».
Dans « ADN », l’émission de l’INA, l’historienne et militante féministe Michelle Perrot se raconte face aux archives. Et nous livre sa vision de la société et de « l’Histoire au féminin ».
Quand la police nationale exhibe fièrement une banderole féministe à l’envers.
C’est une pratique très connue des milieux hooligans : s’afficher encagoulés avec le matériel ennemi retourné. Mais cette fois, il n’est en rien question de sport : c’est la police nationale qui reprend cette mise en scène, en posant fièrement avec une banderole antifasciste et antiraciste.
Les flambeaux étaient bienvenus pour réchauffer un peu la marche organisée en ce glacial samedi soir du 22 novembre à l’initiative du Collectif de lutte pour les droits des femmes10, composé d’organisations locales telles l’association Aux Adelphes, l’Organisation de Solidarité Trans (O.S.T.) de Troyes, les Jeunes Insoumis de Troyes, l’UDCGT de l’Aube, le MRAP de l’Aube et la LDH de l’Aube. Et de la chaleur, il y en avait…
Au 21/11/2025, le Collectif « Nous Toutes » dénombrait 149 féminicides depuis le début de l’année dont 87 par compagnons ou ex, selon le Collectif « Féminicides par compagnons ou ex » (88 le 23/11).
Le 28 septembre, nous célébrons la Journée mondiale du droit à l’avortement. En France, ce droit est inscrit dans la Constitution depuis 2024, mais il reste encore trop fragile.Entre attaques des mouvements antichoix, désinformation et délais d’attente trop longs, l’accès à l’IVG est encore loin d’être garanti pour tous·tes. Aux États-Unis, des millions de femmes n’ont plus accès à l’avortement depuis l’annulation de Roe v. Wade et l’offensive conservatrice de Donald Trump.En Europe, leurs droits sont aussi remis en question. Partout, le droit à disposer de son corps est menacé.
L’avortement est désormais inscrit dans la Constitution, mais il reste inégalement accessible.
Les personnes en milieu rural, migrantes, mineures ou en situation de précarité rencontrent encore de nombreux obstacles : peur du jugement, tabous persistants, délais d’attente, manque de structures…Au Planning familial, nous offrons un accueil gratuit, anonyme et sans jugement. Votre soutien est essentiel pour garantir un accès réel à l’IVG pour toutes et tous.
Avant la loi Veil, quand des femmes écrivaient au professeur Milliez pour les aider à avorter : « Je vous en supplie, docteur, ne m’abandonnez pas ! »
Ce dimanche 28 septembre, à l’occasion de la Journée internationale du Droit à l’Avortement, des actrices liront sur scène à la Maison de la Poésie, à Paris, les lettres bouleversantes que des femmes en détresse, souhaitant interrompre une grossesse, envoyèrent entre 1971 et 1974 à ce médecin qui fut l’un des témoins clés du procès de Bobigny.
La notion de consentement vient d’être ajoutée dans la définition légale du viol, et dans les programmes d’éducation. Mais, comme ailleurs Europe, la question n’est que rarement reliée aux droits des femmes. Ce qui en affaiblit la portée.
Droit des femmes en Syrie : le burkini ou les vêtements couvrants rendus obligatoires à la plage
Le début d’une grande campagne rétrograde ?
Ce mardi 10 juin, les autorités syriennes ont demandé aux femmes de porter le burkini ou des vêtements couvrant le corps sur les plages publiques.
Peu de femmes se mettaient déjà en maillot de bain sur les plages publiques. Dans «l’intérêt général», le ministère demande aux femmes se rendant sur les plages de «porter un burkini ou des vêtements de bain couvrant davantage le corps», selon le communiqué. Hors des zones de baignade, elles doivent porter un vêtement ample et les hommes ne doivent pas circuler torse nu.
En outre, le ministère souligne qu’il est nécessaire de porter dans les lieux publics «des vêtements amples et de couvrir les épaules et les genoux», et d’éviter «les vêtements transparents ou très serrés».
Guerre à Gaza : Israël poursuit son offensive, des dizaines de Palestiniens tués
Au moins 44 personnes sont mortes dans la bande de Gaza après de nouveaux bombardements de l’armée israélienne, a annoncé, mardi, la Défense civile palestinienne. Selon cette dernière, les frappes ont notamment touché une école abritant des déplacés, plusieurs habitations ainsi qu’une station-service. Des responsables locaux font, eux, état de 60 morts.
Israël pilonne Gaza : le journaliste Rami Abou Jamous raconte
France. Dans les médias, la Palestine sans les Palestiniens
Si le génocide à Gaza a remis la Palestine en Une des médias français, il n’en est pas de même des chercheurs palestiniens qui se sont spécialisés dans l’étude de leur pays, et que l’on peut à juste titre considérer comme particulièrement légitimes sur le sujet. Est-ce faute de se faire inviter ? Ou sont-ils particulièrement réticents ? La réponse est complexe.
La guerre où les femmes ont perdu le droit à leur corps
Les femmes devancent les hommes dans l’enseignement supérieur, mais pas dans les filières les plus valorisées
56 % des étudiants sont des étudiantes. Les femmes forment 84 % des effectifs des formations paramédicales et sociales, mais représentent seulement 30 % des élèves ingénieurs.
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On retiendra de lui qu’il était proche des pauvres et des opprimés. La fortune immobilière du Vatican est estimée à 3 milliards d’euros auxquels s’ajouteraient 600 milions d’euros en liquidités gérées par la banque du Vatican. D’après le dernier rapport de l’Institut pour les œuvres de la religion (ORI), le Vatican détenait 31,7 millions d’eurosd’or en 2022, conservés dans les coffres de la Réserve fédérale américaine. Toutefois, son déficit annuel est estimé entre 50 et 70 millions, en lien avec le financement des retraites. Le pape François ne percevait aucun salaire ni rente et son patrimoine serait estimé à 100 euros.
Il a ouvert la voie à une transformation de la doctrine de l’Église catholique sur plusieurs points centraux, comme l’admission à la communion des divorcés remariés, l’acceptation de prêtres mariés, voire l’admission des femmes dans les ordres mais aucune décision ferme n’a été prise, ce qui a valu au pape François à la fois les attaques des conservateurs et l’accusation d’un manque de clarté.(Source)
Le synode sur l’Amazonie convoqué par le pape François en 2019 avait proposé l’ouverture de la prêtrise aux hommes mariés et l’ordination de femmes diacres. Toutefois, face aux résistances (exprimées notamment dans un ouvrage rédigé par le cardinal guinéen Robert Sarah avec tout un imbroglio autour de la signature conjointe de l’ouvrage par Benoît XVI), le pape François a renoncé à reprendre ces propositions dans son encyclique sur l’Amazonie, Querida Amazonia
Il a, comme tous ses prédécesseurs, apporté son soutien aux migrants et la première visite de son pontificat a été en 2013 sur l’île de Lampedusa, pour attirer l’attention sur la nécessité de secourir et d’accueillir les migrants qui tentent la traversée de la Méditerranée. Cette visite a donné au pape l’occasion de dénoncer la « mondialisation de l’indifférence » (Visite à Lampedusa, homélie du pape François, 8 juillet 2013).
Il a fait preuve d’un engagement écologique inédit au coeur de l’église à travers un certain nombre de textes fondateurs (encyclique Laudato Si’, Querida Amazonia («Chère Amazonie»), Laudate Deum, appel à l’action face à la «crise climatique», «adressé à toutes les personnes de bonne volonté»).
Toutefois, il n’apparaît pas aussi « cool » qu’on veut bien le dire puisque auteur de déclarations dignes d’un antiféministe sévère et autoritaire. Pour lui, « Dieu aurait créé la femme pour aider l’homme ». En ce qui concerne la sexualité, le pape François proscrit la contraception, sauf naturelle, et il interdit l’avortement, sans exception, pour la raison que Dieu intervient par action directe au moment de la conception d’un humain. »Ce pape n’a jamais été une bonne nouvelle pour les femmes et pour la critique des hiérarchies. Vivement un prochain pape qui ait le courage de descendre du trône patriarcal ! » concluait Denise Couture, professeure associée à l’Institut d’études religieuses de l’Université de Montréal dans un article en juillet 2022.
Outre l’avortement, au nom de la dignité humaine, il dénoncait avec force les opérations de changement de sexe, ainsi que la supposée « théorie du genre », qu’il qualifiait de « colonisation idéologique très dangereuse ». « Toute intervention de changement de sexe risque, en règle générale, de menacer la dignité unique qu’une personne a reçue dès le moment de la conception ».
S’il approuvait l‘ouverture de la bénédiction aux couples homosexuels, hors liturgie bien entendu, il insistait fortement sur la différence entre la bénédiction et le mariage.L’Eglise pouvait changer sa pratique mais pas sa doctrine.
Enfin, en ce qui concerne les violences sexuelles dans l’Eglise, il semble qu’il n’ait jamais pris la mesure de la gravité du sujet. Le pontife a marqué ses distances à l’égard du rapport de la Ciase, publié début octobre 2021 et qui avait provoqué un énorme choc en France. «Lorsque vous réalisez une étude sur une période aussi longue, vous risquez de confondre la façon de voir le problème il y a soixante-dix ans avec la façon de voir maintenant», déclarait le pape à ce sujet. Malgré la demande des autorités catholiques françaises, le pape n’a jamais reçu les membres de la Ciase qui a publié un rapport de 2500 pages, résultat de plus de deux ans de travaux établissant des faits d’agressions sexuelles ou de viols dans l’Eglise catholique en France depuis les années 1950, évaluant le nombre de victimes à plus de 300 000.
On apprenait aujourd’hui sur les ondes que le cardinal-archevêque de Lyon Philippe Barbarin, condamné très symboliquement à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les actes pédophiles du père Preynat, finalement « démissionné » par le pape, sera l’un des 5 cardinaux français siégeant au conclave chargé de désigner le nouveau chef de l’Eglise. A la Justice de l’Homme, le pape François préférait celle de Dieu…
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Trois mois après la chute de Bachar Al-Assad, les violences survenues dans les bastions alaouites de l’ouest du pays, puis, quelques jours plus tard, la signature d’un accord prometteur avec les forces kurdes syriennes, ont montré combien la réconciliation de la Syrie avec elle-même serait une opération longue et délicate pour le président par intérim, Ahmed Al-Charaa.
La Syrie peut-elle se mettre en marche vers l’unité ?
Un accord visant à intégrer les FDS prokurdes? et le tiers environ du territoire syrien qu’elles contrôlent? intervient après un week-end sanglant dans l’ouest de la Syrie, marqué par le massacre de près d’un millier de membres de la minorité alaouite et les menaces contre les chrétiens, accusés de proximité envers l’ancien pouvoir d’Assad. La Syrie peut-elle parvenir à s’unir et à éviter un cycle de vengeance à l’irakienne ?… On va plus loin avec Niagalé Bagayoko, Bruno Daroux et Marie-Charlotte Roupie à Hassaké.
Trois mois après la prise de pouvoir des islamistes, les femmes syriennes s’interrogent sur leur avenir
Est-ce pour faire payer aux femmes le chiffre conséquent des 250 000 personnes ayant participé samedi 8 mars aux rassemblements et manifestations en France et les centaines de milliers recensés à travers le monde ?
Coïncidence ou effet « rebond », les annonces de féminicides par compagnons ou ex se multiplient en France depuis le 8 mars 2025 (Journée internationale des droits des femmes), au rythme de 1 par jour : c’était 6 en janvier, 3 en février; c’est déjà 6 les 10 premiers jours de mars.
Retaillau s’était copieusement emmêlé les pinceaux, après n’avoir pu se retenir le 21 janvier dernier, alors que le 1er flic de France est censé être au courant avant les autres de l’activité de chacun des groupuscules prêtant à polémique, de saluer le « combat » d’Alice Cordier, présidente et fondatrice de Némésis, ce collectif identitaire d’extrême-droite qui attribue notamment la responsabilité des violences sexuelles aux immigrés et aux musulmans et dont il s’est dit « très proche ».
Las, le pauvre a vite regretté cet élan de solidarité lorsque, 3 jours plus tard, se rendant compte, après coup, qu’il s’agissait «d’une association qui avait des positions très radicales, qui avait très brutalement attaqué Valérie Pécresse», il a précisé ne pas se sentir «du tout proche de cette association».
En déduira-t-on qu’il avait quelque chose à se faire pardonner en autorisant cette manifestation provocatrice, dont il savait pertinemment qu’elle ne pouvait que dégénérer ou bien avait-il une autre idée peu avouable derrière la tête ?
RD
Le féminisme d’extrême-droite n’existe pas
Le « fémonationalisme », concept développé par la chercheuse Sara R. Farris pour désigner l’instrumentalisation par les nationalistes, néolibéraux, islamophobes et fémocrates d’un discours féministe à des fins électorales, a le vent en poupe en Europe, notamment auprès des candidates d’extrême-droite.
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La section LDH de l’Aube, par la voix de son secrétaire, a déclaré:
1975-2025 : une avancée majeure pour les droits des femmes qui ne cesse d’être remise en cause.
La promulgation, le 17 janvier 1975, de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a constitué une conquête historique pour les droits des femmes. Pour de nombreuses femmes, cette date a marqué la fin d’un cauchemar qui se manifestait par des grossesses non désirées ou par la nécessité d’avoir recours à des avortements clandestins qui mettaient leur vie même en danger. Cette avancée est indissociable du nom de Simone Veil. Celle-ci fit à cette occasion preuve d’un grand courage, mais c’est d’abord la mobilisation intense de militantes féministes, de la jeunesse et d’une partie de la société française qui a permis cette victoire.
En cinquante ans, les conditions d’applications de la loi Veil se sont assouplies mais, en France comme à l’étranger, le combat reste à mener pour enregistrer de nouveaux progrès ou pour éviter des retours en arrière que certaines forces réactionnaires veulent voir aboutir. En France, l’inscription dans la Constitution française de « la liberté d’avorter » et non pas du « droit d’avorter » montre combien ce sujet reste sensible. Par ailleurs, l’insuffisance des structures médicales garantissant l’accès à l’IVG dans le délai légal, les difficultés rencontrées par le Planning familial, le déficit d’information des jeunes filles et des jeunes garçons en matière de sexualité, la mauvaise utilisation de la clause de conscience, continuent d’être autant de facteurs qui font obstacle à une pleine reconnaissance de ce droit fondamental.
A l’étranger, nombreux sont les pays où les femmes sont encore confrontées à des restrictions ou même à des interdictions qui leur rendent l’accès à l’IVG impossible. Dans le monde, près de 50 000 femmes meurent chaque année faute d’avoir accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), tandis que des milliers d’autres connaissent de graves problèmes de santé du fait de la législation en vigueur dans leur pays. En Amérique du Sud, par exemple, 97% des femmes vivent dans un pays où les lois restreignent les possibilités de recours à l’IVG. L’Europe n’échappe pas à ce triste constat. Si vingt-cinq pays sur vingt-sept autorisent l’avortement, il reste interdit à Malte (sauf si la vie de la mère est en danger et si le fœtus n’est pas viable). En Pologne, l’accès à l’IVG a même été restreint en 2021 : elle n’est plus autorisée qu’en cas de danger pour la mère, de viol ou d’inceste. En réalité, la montée de gouvernements réactionnaires dans de nombreux pays européens s’accompagne partout d’une forte présence de mouvements « pro-vie » ou anti-IVG. N’oublions pas les femmes aux Etats-Unis, confrontées à un recul patent de ce droit. En 2022, la Cour suprême des Etats-Unis a annulé un arrêt fédéral qui garantissait depuis 1973 le droit d’avorter sur tout le territoire, laissant ainsi à chaque Etat la liberté de déterminer sa propre politique sur l’accès à l’IVG. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump poursuit sa politique de remise en cause de l’IVG et vient ainsi d’en restreindre l’accès à l’information.
Alors que le droit à l’IVG continue d’être mis à mal, la LDH réaffirme sa volonté de se tenir aux côtés de toutes celles et de tous ceux qui agissent et qui œuvrent pour que les femmes, toutes les femmes, puissent disposer librement de leur corps partout dans le monde.
Le droit à l’avortement, c’est-à-dire le droit des femmes à disposer de leur corps, est et doit rester partout en France et dans le monde un droit fondamental à défendre.
On a pu entendre dans toute la France une immense clameur.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris et ailleurs en France pour la Journée internationale pour les droits des femmes. Le collectif Grève féministe, qui organisait les manifestations, a revendiqué 120 000 participants à Paris et au total 250 000 en France.
La préfecture de police a annoncé 47.000 manifestants à Paris, soit près du double de l’an dernier. 9 300 personnes ont été recensées à Lyon, 7 500 à Toulouse, 6 000 à Lyon, 5 000 à Rennes, selon les préfectures. Au total, une cinquantaine d’associations, organisations et syndicats avaient appelé à l’organisation de 150 rassemblements dans toute la France.
En faisant le tour des plus de 150 manifestations en France, nous avons pu constater une fois ecore que les femmes ont autant d’humour qu’elles « en ont sous la godasse » (inventaire non exhaustif).
Partager la publication "8 mars: 200 personnes ont manifesté samedi à Troyes pour la défense des droits des femmes."
De nombreuses enquêtes statistiques et données juridiques attestent que, trente ans après la Déclaration de Beijing et le Programme d’action, adoptés en 1995 à l’unanimité par 189 pays, certaines inégalités entre les sexes et entre les femmes elles-mêmes se sont atténuées. Les transformations de la situation des femmes dans différents domaines traduisent des formes d’émancipation dont il faut se réjouir et qui doivent beaucoup et surtout aux luttes féministes. Partout dans le monde, des femmes se battent quotidiennement, jusqu’au prix même de leur vie, pour que leurs droits soient reconnus, et notamment celui à disposer de leur corps, le droit à l’instruction, à l’emploi, à des salaires dignes, à la représentation politique, à la transmission du patrimoine, et contre les féminicides… En ce jour, comment ne pas citer parmi tous les combats celui des femmes afghanes, de plus en plus invisibilisées et sommées de disparaître de l’espace public, ou celui des femmes iraniennes, puisque le nombre de condamnations à mort de femmes a été particulièrement important en 2024 ?
Sous l’impulsion du mouvement #MeToo, la chape de plomb qui pesait sur les violences sexuelles et sexistes semble peu à peu s’estomper mais beaucoup reste à faire, le mouvement lui-même subit de nombreuses attaques et n’est pas à l’abri d’un « backlash » visant à le décrédibiliser.
En cette journée du 8 mars 2025, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) tient à rappeler avec force qu’en ce qui concerne les droits des femmes les avancées sont très largement inabouties et toujours fragiles. Nombreux sont les pays où ces avancées se heurtent à des résistances, voire à de véritables retours en arrière comme aux Etats-Unis avec la mise en question récente du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Comme doit nous inquiéter la montée en puissance de discours masculinistes et virilistes qui, dans de multiples pays, montrent que les tenants d’une société patriarcale n’entendent pas renoncer à leurs privilèges ancestraux. La France elle-même est confrontée à des mouvements d’extrême droite qui instrumentalisent les droits des femmes, en ayant même parfois recours à la violence comme en témoignent des interventions du groupuscule Némésis, pour en réalité défendre des positions réactionnaires.
Depuis sa création, la LDH défend une société dans laquelle les femmes et les hommes sont libres et égaux. Cette année encore, la LDH, avec toutes ses adhérentes et tous ses adhérents, appelle à participer aux initiatives qui visent à conquérir pour toutes les femmes une égalité pleine et effective.
Ce jeudi 6 mars, le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) et la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) ont organisé une soirée dédiée à la sensibilisation sur la condition féminine.
L’événement a mis en lumière l’exposition 𝑃𝑜𝑟𝑡𝑟𝑎𝑖𝑡𝑠 𝑑𝑒 𝐹𝑒𝑚𝑚𝑒𝑠 de 𝐒𝐢𝐦𝐢𝐧𝐞 𝐅𝐚𝐭𝐡𝐢, 𝐚𝐫𝐭𝐢𝐬𝐭𝐞 𝐢𝐫𝐚𝐧𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞 𝐞𝐧 𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐚𝐮 𝐜𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐝’𝐚𝐫𝐭 𝐆𝐈𝐍𝐊𝐆𝐎 𝐝𝐞 𝐓𝐫𝐨𝐲𝐞𝐬. L’artiste a échangé avec le public sur son parcours et sur la place des femmes en Iran, notamment depuis la révolution de 1979.
La soirée s’est poursuivie avec la projection de deux courts-métrages, 𝐶𝑜𝑙𝑜𝑟𝑙𝑒𝑠𝑠 et 𝐺ℎ𝑎𝑧𝑎, réalisés par le 𝐜𝐢𝐧𝐞́𝐚𝐬𝐭𝐞 𝐚𝐟𝐠𝐡𝐚𝐧 𝐢𝐧𝐝𝐞́𝐩𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭 𝐀𝐛𝐝𝐮𝐥 𝐇𝐚𝐦𝐢𝐝 𝐌𝐚𝐧𝐝𝐠𝐚𝐫. Ces œuvres offrent un regard saisissant sur la réalité des femmes en Afghanistan. Le réalisateur a également partagé son parcours, marqué par son exil en France après la chute de Kaboul.
𝐌𝐚𝐫𝐲𝐯𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐁𝐥𝐮𝐦, 𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐋𝐃𝐇, 𝐍𝐢𝐜𝐨𝐥𝐞 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜̧𝐨𝐢𝐬, 𝐦𝐢𝐥𝐢𝐭𝐚𝐧𝐭𝐞, 𝐞𝐭 𝐆𝐞́𝐫𝐚𝐫𝐝 𝐋𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭, 𝐭𝐫𝐞́𝐬𝐨𝐫𝐢𝐞𝐫, ont rappelé les missions de l’association et souligné l’importance de poursuivre le combat pour l’égalité des sexes. À travers le monde, les femmes sont encore confrontées à de nombreuses injustices : excision, mariages forcés, accès restreint à l’éducation, précarité menstruelle, privation des libertés, violences, inégalités professionnelles et salariales, difficultés d’accès aux soins, à la contraception et à l’avortement, absence dans la vie politique… Naître fille reste, dans de nombreux pays, un défi.
L’événement a aussi permis de valoriser les initiatives et engagements en faveur d’un avenir plus inclusif pour les femmes. En 2025, la France célèbre le 50ᵉ anniversaire de la loi Simone Veil.
𝐋’𝐚𝐬𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐂𝐈𝐌𝐀𝐃𝐄, engagée dans la solidarité des personnes opprimées et exploitées, était également représentée, ainsi que 𝐕𝐞́𝐫𝐨𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐇𝐞𝐮𝐢𝐥𝐥𝐚𝐫𝐝, 𝐦𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐚𝐝𝐣𝐨𝐢𝐧𝐭𝐞 𝐞𝐧 𝐜𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐟𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐞𝐭𝐢𝐭𝐞 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐜𝐞, qui a accueilli le public.
La soirée a été marquée par des échanges riches, rappelant que le combat pour l’égalité est toujours d’actualité.
Le 17 janvier dernier nous célébrions les 50 ans de la promulgation de la Loi dite « Veil », permettant l’Interruption Volontaire de Grossesse en France, à la suite d’un long et âpre combat mené par les associations féministes et de toutes les femmes dont Simone Veil s’est faite la porte-parole.
Le 8 mars 2024, la France introduisait dans sa Constitution française la garantie de liberté de recourir à l’IVG.
L’article 34 de la Constitution prévoit que « la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. »
Les associations de défense des droits des femmes, et la LDH en particulier, auraient souhaité que soit plutôt inscrit dans la Constitution « le droit » à l’IVG en condamnant ce glissement sémantique vers « la liberté« . La droite a fait barrage à cette proposition à laquelle souscrivaient pourtant une majorité des Françaises et des Français. L’étude détaillée des résultats des votes démontre clairement l’importance politique du sujet.
Dans une étude de juillet 2022, l’institut de sondage Ifop précisait que 83 % des Français et Françaises jugeaient positivement l’autorisation de l’IVG par la loi française. Un chiffre en hausse « largement supérieur à celui mesuré il y a une trentaine d’années », notait alors l’Ifop.
En février 2025 le même Ifop interrogeait les Françaises et les Français sur leur perception de l’Interruption Volontaire de Grossesse. De ce sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 14 au 15 janvier 2025, ce qui pose d’entrée un gros problème de méthode et de fiabilité, il ressort qu’ « Une majorité de sondés (54%) considèrent en effet que les 243 000 avortements annuels représentent une situation normale car avorter est un acte auquel les femmes peuvent être exposées au cours de leur vie », soit une augmentation de 5 points depuis octobre 2020.
Néanmoins, l’IVG ne saurait être perçue comme un acte anodin par les Français, qui reconnaissent largement ses répercussions psychologiques. En effet, près de 9 Français sur dix (88%, -4 points) considèrent qu’un avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes. Quatre sondés sur dix (40%) sont même « tout à fait d’accord » avec cette affirmation, cette proportion atteignant 47% chez les femmes contre 31% chez les hommes. »
En même temps, on les interrogeait sur un renforcement de l’accompagnement des femmes enceintes auquel les Français se montraient plutôt favorables :
« 65% des Français (-8 points) estiment que la société devrait davantage aider les femmes à éviter d’avoir recours à l’IVG. Un clivage générationnel se dessine sur cette question : seuls 58 % des moins de 35 ans sont favorables à aider davantage les femmes à éviter d’avoir recours à l’IVG, contre 74 % des 65 ans et plus.
Concernant le livret officiel remis aux femmes enceintes envisageant une IVG, huit Français sur dix (80 %, -4 points) se déclarent favorables à sa modification pour inclure des informations détaillées sur les aides destinées aux femmes enceintes et aux jeunes mères.
Enfin, le soutien à une étude publique sur les causes, les conditions et les conséquences l’IVG demeure important puisque 81% des personnes interrogées se prononcent en sa faveur, malgré une baisse de 7 points depuis octobre 2020. »
Il est utile de préciser que ce sondage était commandé par « Alliance Vita » association fondée par Christine Boutin, ancienne ministre et ancienne candidate à l’élection présidentielle, figure de la droite conservatrice et catholique, réputée, entre autres, pour ses positions résolument anti-IVG, qui avait déclaré quitter la scène politique en 2017 mais ne s’est pourtant pas privée de le commenter.
Marie Mathieu, docteure en sociologie, co-autrice avec Laurine Thizy, du livre Sociologie de l’avortement , paru en mai 2023, souligne que « Le discours public anti avortement demeure rare », « Mais il y a des oppositions subtiles avec des personnes qui sont pour l’avortement mais pas favorables à l’extension des délais, ou qui vont critiquer les femmes ayant recours à l’IVG plusieurs fois… »
Certains groupes et associations se montrent très actifs pour lutter contre l’avortement. La galaxie du mouvement anti-IVG, qui se présente sous le terme contesté de « pro-vie », est compliquée à établir car on a peu d’informations à son sujet.
L’enquête de Ouest-France, publiée le 24/01/2024 à laquelle nous nous référons, fait état de « militants anti-avortement peu nombreux mais très organisés ».
Il existe pourtant plusieurs groupes parfaitement identifiés qui organisent chaque année en janvier des « marches pour la vie », des « actions marquantes », taguent parfois des locaux du planning familial.
Les mouvements anti-IVG « ont toujours existé et sont toujours présents », rappelle pour commencer Sarah Durocher, co-présidente du planning familial. Plusieurs associations anti-IVG existent depuis des années comme la Fondation Lejeune, créée en 1995 par Jérôme Lejeune, décédé en 1994 que l’on présente très avantageusement comme « pionnier de la génétique moderne, co-découvreur de la trisomie 21 et inlassable avocat de la personne handicapée » mais également, de façon plus réaliste, comme « saint patron des réacs et des usurpateurs « , candidat depuis 2007 à la canonisation, ses thuriféraires demeurant encore dans l’espérance de sa consécration, Alliance Vita, née en 1993 à l’initiative de Christine Boutin, déjà citée, ou encore En marche pour la vie, qui regroupe et coalise elle-même plusieurs associations depuis une vingtaine d’années. Il est difficile de les dissocier des organisations et groupuscules d’extrême-droite auxquels ils font appel pour mener leurs actions et notamment pour organiser leurs services d’ordre, peu avares de violence et de provocations.
En 2016, après la Manif pour tous, une nouvelle association était venue s’ajouter à ces mouvements anti-avortement : Les Survivants. « Ils ont utilisé une nouvelle rhétorique qui consiste à dire qu’avec l’IVG, on crée chez les enfants qui naissent un syndrome du survivant par rapport aux enfants qui ne sont pas nés. Cette rhétorique est inspirée de celle des attentats avec des gens qui se sentent coupables d’avoir survécu à un massacre quand d’autres sont morts », explique Laurine Thizy, docteure en sociologie, autrice d’une thèse sur la stigmatisation de l’avortement en France.
Le site du groupe anti-IVG Les Survivants a été fermé en février 2024 en marge d’une procédure judiciaire de dissolution initiée par la ville de Paris. Ce mouvement de jeunes contre l’avortement avait mené, en mai 2023, une campagne « pirate » anti-avortement sur des Vélib’ à Paris collant des stickers sur quelque 10 000 vélos.
Nombre de femmes et d’hommes demeurent convaincus que les femmes doivent pouvoir disposer de leur corps.
Pourtant, le 5 janvier 2024, l’ancienne éphémère ministre de la Santé par intérim, Agnès Firmin Le Bodo, visitait l’institut Jérôme Lejeune, lié à la fondation Jérôme Lejeune, fer de lance, entre autres, du combat contre le droit à l’avortement. Elle allait jusqu’à les féliciter pour leur action.
Lors de sa conférence de presse du 16 janvier 2024, le président Macron annonce sa volonté que son gouvernement mène une politique nataliste.
La nomination de Catherine Vautrin, manifestante contre le mariage homosexuel avec la manif pour tous, opposante en 2017 au vote du délit d’entrave numérique à l’IVG, au ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités n’était pas pour rassurer il y a un an le collectif Avortement en Europe, les femmes décident.
Le mouvement « pro vie » n’est hélas pas près de rendre les armes si l’on en croit le zoom de France Inter du jeudi 16 janvier dernier, qui montre combien le sujet demeure sensible, et l’article du Figaro du même jour, qui voudrait que le cortège anti-avortement ait rassemblé 15 000 participants (4300 selon la préfecture de police).
Avant son extinction, que l’on espère définitive, la chaîne C8 n’a pas hésité à diffuser par provocation le film anti-avortement «Unplanned», sujet de vives controverses et d’une pluie de signalements à l’Arcom.
Manifestation samedi 8 mars
14h30 place Jean-Jaurès à TROYES
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