D’ici et d’ailleurs


Chine : l’enfer psychiatrique pour les militants des droits de l’homme


Pourquoi la loi espagnole sur le viol et le consentement devrait inspirer la France


Gambie : le pillage du sable met en péril le littoral


Flambée de violence contre les journalistes lors des affrontements à Bagdad


« Le désert du Sahara est un vaste cimetière d’inconnus », selon la Croix-Rouge


Immigration au Royaume-Uni : les arrivées de migrants albanais en bateau par la Manche en forte augmentation


La vie des sans-papiers ? Une peur perpétuelle

– © Cécile Guillard / Reporterre


La vie des étrangers sans-papiers est une vie aux aguets, raconte le chercheur Stefan Le Courant. La menace de la police s’immisce jusque dans les rêves. En cinquante ans, l’irrégulier susceptible d’être régularisé a cédé la place au clandestin, à expulser fissa.

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Golriz Ghahraman : « Je vois les réfugiés comme un témoignage de la force et de la bonté de l’esprit humain »

Golriz Ghahraman a fui l’Iran avec sa famille à l’âge de neuf ans. Elle a prêté serment en tant que députée en Nouvelle-Zélande en 2011.  © Avec l’aimable autorisation de Golriz Ghahraman


Première réfugiée à avoir été élue députée en Nouvelle-Zélande, Golriz Ghahraman explique comment son expérience de réfugiée lui a permis de s’orienter dans la vie politique.

Actuellement âgée de 41 ans, Golriz Ghahraman est arrivée en Nouvelle-Zélande avec sa famille en 1990, après avoir fui l’Iran. Avant d’entrer dans l’histoire en 2011 en tant que toute première réfugiée à devenir députée en Nouvelle-Zélande, elle a travaillé comme avocate défenseuse des droits humains pour les Nations Unies. En 2020, elle a publié son autobiographie, Know Your Place, qui décrit les réalités associées au fait de repartir à zéro dans un nouveau pays et qui explique ce qu’il faut faire pour créer un sentiment d’appartenance. À l’approche de la Journée internationale de la femme, le HCR s’est entretenu avec Golriz pour discuter de l’impact de son statut de femme réfugiée sur sa vie politique.

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Quand l’immigration envahit… le débat public


François Héran, professeur au Collège de France, est directeur de l’Institut Convergences Migrations (ICM) dont l’objectif est de fédérer des efforts de recherche sur les migrations en sciences sociales, humaines et de la vie. Installé sur le campus Condorcet, il est largement ouvert sur l’extérieur avec la volonté de resserrer le lien entre sciences et société, via un éclairage sur l’actualité* et un partenariat avec des acteurs de la société civile, dont la LDH.


Droits et Libertés, la revue trimestrielle de la LDH, parue aujourd’hui, lui a donné la parole sur les questions migratoires.

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Grèce : face aux restrictions, les migrants cherchent d’autres routes


Face à la politique migratoire restrictive mise en place par le gouvernement grec, les migrants se replient sur des routes alternatives. (Image d’illustration). Crédit : AP


Face à la politique migratoire restrictive mise en place par le gouvernement conservateur grec, les migrants et les passeurs cherchent d’autres routes pour entrer en Europe. Un phénomène qui s’observe particulièrement à travers les accidents.

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La Manche, l’autre cimetière de l’Europe

A travers la Manche, comme ailleurs en Europe, il est plus urgent que jamais de réorienter fondamentalement les politiques migratoires européennes afin de reconnaître le droit de toute personne de circuler librement. Cette reconnaissance est la condition pour que la liste des décès aux frontières de l’Europe cesse enfin de s’allonger.

Les violences policières, la destruction des biens personnels, l’interdiction de distribuer de la nourriture, les batailles juridiques pour accéder à de l’eau potable, la fermeture des différents dispositifs humanitaires initiés par la société civile : tout a été mis en œuvre par les autorités élues, policières, administratives et judiciaires pour bloquer le parcours migratoire tout en dissuadant les exilé·e·s de se maintenir sur le territoire français. La mer est ainsi devenue l’ultime voie possible pour des personnes vivant dans des conditions insoutenables et persécutées par la police.

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CEDH, regroupement familial et flux migratoires: la vérité

par Rémy Dufaut

La campagne pour la présidentielle étant déjà bien engagée pour certains, qui jouent la surenchère en matière de lutte contre l’immigration, la question à propos de la CEDH qui empêcherait de restreindre le regroupement familial, et donc sa remise en cause, nécessitent que l’on rappelle le rôle de cette commission, son caractère régalien et les chiffres réels de l’immigration en France.


La Cour européenne des droits de l’homme est une juridiction du Conseil de l’Europe chargée de veiller au respect de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales par les 47 États qui l’ont ratifiée.

Rappelons que  cette convention, signée à Rome le 4 novembre 1950 par les États membres du Conseil de l’Europe, ratifiée par la France en 1974, s’inscrit dans le prolongement de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.


«La jurisprudence fait fi de la loi nationale. D’une certaine manière, le juge s’est mis à faire la loi» Philippe Juvin

«Aujourd’hui on a un droit (…) au regroupement familial. Il faut que ce soit la France qui retrouve le droit de choisir qui elle accueille. Je propose tout simplement d’arrêter le regroupement familial, en tout cas son caractère automatique, a déclaré sur BFMTV Éric Ciotti lors du deuxième débat de LR. Mais il y a la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), notamment son article 8 qui garantit la continuité de la vie familiale et qui prive le législateur français de toute capacité d’action.»

Michel Barnier, quant à lui, propose d’instaurer un «moratoire sur l’immigration» et de créer un «bouclier constitutionnel» pour le mettre en oeuvre…

Pour Marine Le Pen, « Il faut arrêter le regroupement familial et l’immigration, supprimer le droit du sol, modifier le code de la nationalité. »

Manuel Valls et Eric Zemmour ont également proposé de suspendre le regroupement familial

Le polémiste, qui prône cette mesure depuis plusieurs années, estime qu’il faudrait l’arrêter pour réduire « les flux migratoires » qui ont « explosé ». Comme Brice Hortefeux en 2016 et Eric Ciotti en 2019, il brandit le chiffre de « 90 000 personnes par an » entrant en France chaque année par la voie de l’immigration familiale.

C’est ne pas tenir compte de la distinction entre deux notions : l’immigration familiale et le regroupement familial.

Hors, le regroupement familial constitue seulement 13 % de l’immigration familiale, comme le rappelait le ministère de l’intérieur (2019), qui concernait effectivement 90502 personnes.

Il n’a concerné que 12 113 personnes (époux et enfants d’étrangers résidant en France) en 2019, selon le ministère de l’intérieur : un chiffre stable par rapport à 2018 (12 149 personnes).

En 2020, la primo-délivrance de titres de séjour était en baisse de 20,9% en 2020 par rapport à 2019 et, en particulier, de 16,6 % pour le regroupement familial.


Nous sommes encore loin du « grand remplacement »

En 2020, 6,8 millions d’ immigrés vivent en France, soit 10,2 % de la population totale. 2,5 millions d’immigrés, soit 36 % d’entre eux, ont acquis la nationalité française.

La population étrangère vivant en France s’élève à 5,1 millions de personnes, soit 7,6 % de la population totale. Elle se compose de 4,3 millions d’immigrés n’ayant pas acquis la nationalité française et de 0,8 million de personnes nées en France de nationalité étrangère.

1,7 million de personnes sont nées de nationalité française à l’étranger. Avec les personnes immigrées (6,8 millions), au total, 8,5 millions de personnes vivant en France sont nées à l’étranger, soit 12,7 % de la population. (INSEE)


France : plus de mille migrants évacués d’un campement à Grande-Synthe


Les forces de l’ordre pendant le démantèlement d’un campement de migrants à Grande-Synthe (Nord) le 16 novembre 2021. © Louis Witter, AP


Les forces de l’ordre françaises procédaient mardi au démantèlement d’un campement d’environ un millier de migrants à Grande-Synthe, dans le nord de France, sur fond de tension entre Paris et Londres autour de la question migratoire et de contestation du traitement réservé aux exilés sur le littoral français.

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Crise migratoire : la Biélorussie veut éviter une « confrontation ardente » avec l’UE


Des migrants du Moyen-Orient font la queue pour accéder à un point d’eau à la frontière séparant la Biélorussie et la Pologne, près de la ville biélorusse de Grodno, le 16 novembre 2021. © Leonid Shcheglov, AP


Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a assuré, mardi, vouloir éviter que la crise migratoire à la frontière avec la Pologne, qu’il est accusé d’avoir orchestrée, ne dégénère en confrontation avec ses voisins européens.

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Migrants à la frontière Biélorussie – Pologne : retour sur une semaine de tensions

L’arrivée de plusieurs milliers de migrants à la frontière polonaise, orchestrée par le régime d’Alexandre Loukachenko, provoque une situation humanitaire dramatique et des tensions diplomatiques entre Minsk et l’Union européenne.

Retour en images en images sur une semaine de tensions.

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« Partir ? » : les rêves d’eldorado déçus de migrants africains

Un film qui fait le point sur une réalité prégnante, mais méconnue : le mauvais accueil fait à ceux qui rentrent, soupçonnés d’avoir démérité et souvent mis au ban de la société.

La honte de l’échec forme ainsi comme une sorte de prison mentale pour les migrants, auxquels il faut un grand courage pour rentrer et affronter l’opprobre. Beaucoup n’y parviennent pas, préférant vivre une vie de misère dans un « eldorado » qui se referme sur eux comme un piège.

« Partir ? »,  documentaire de Mary-Noël Niba.

La réalisatrice camerounaise Mary-Noël Niba montre un aspect des migrations rarement pris en compte par les commentateurs en donnant la parole à ceux, plus nombreux qu’on le croit, qui reviennent au pays, laminés par leur expérience.

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La tension monte à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie

A l’approche de l’hiver, la situation s’aggrave encore à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, où des milliers de migrants tentent d’entrer.

Les tensions sont très vives entre les deux pays et la frontière est en voie de militarisation avancée. 

Des migrants patientent devant la frontière avec la Pologne, mardi 9 novembre 2021, dans la région de Grodno (Biélorussie).

Des centaines de tentes formant un vaste camp de fortune, plusieurs milliers d’hommes, de femmes et d’enfants entassés, et des tentatives de plus en plus violentes de forcer les barrières et les rouleaux de fils barbelés de la frontière est de l’Union européenne (UE) : la tension à la frontière polono-biélorusse n’a cessé de croître, tout au long de la journée du lundi 8 novembre.

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Peut être une image de 3 personnes, personnes debout et texte qui dit ’Au moins dix migrants sont morts dans la région frontalière entre la Pologne et la Biélorussie, dans la forêt, depuis cet été. Les causes de la mort seraient liées à l'hypothermie. INFO MIGRANTS Photo Reuters’

Les expulsions “indirectes” vers l’Afghanistan inquiètent les défenseurs des droits des exilés

La France n’expulse pas directement vers l’Afghanistan, mais renvoie en Croatie, en Autriche… des pays qui eux vont exécuter les mesures d’éloignement et où il n’y a aucune garantie sur l’examen des demandes d’asile. Hypocrisie…

Un Taliban armé surveille des personnes faisant la queue devant une banque de Kaboul, le 4 septembre 2021. Crédit : Reuters
Car si la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède ou la Finlande ont indiqué clairement qu’ils cessaient ces expulsions, nombre d’autres membres des 27 ne se sont pas positionnés officiellement, entretenant une zone d’ombre sur l’avenir de ces migrants.

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« Nous sommes aussi des artistes » : exilés et Calaisiens exposent ensemble leurs œuvres

Un collectif d’habitants et de personnes exilées dans le Calaisis a lancé « Nous sommes aussi des artistes », une exposition artistique issue d’ateliers hebdomadaires. Une façon de « faire un pied de nez au statut de migrant » et de « sortir de l’urgence », raconte l’association Shanti à l’initiative du projet.

Oeuvre de Mohamed Youssef dans le cadre de l'exposition "Nous sommes aussi des artistes", septembre 2021. Crédits : association Shanti
Œuvre de Mohamed Youssef dans le cadre de l’exposition « Nous sommes aussi des artistes », septembre 2021.

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Un apprenti boulanger menacé d’expulsion

Son employeur se mobilise ! 

Il essaie de tout mettre en œuvre pour accompagner ce jeune.

Il a saisi la presse locale et fait circuler cette pétition : 
https://chng.it/KpbVxqLP
L'objectif est d'atteindre au minimum 200 signatures.

L’obligation de quitter le territoire qu’il a reçue avant les grandes vacances met fin à tous ses efforts d’insertion, à la poursuite de sa formation et à son contrat d’apprentissage.

Notre section et d’autres associations sont particulièrement mobilisées, plus de 50 jeunes étrangers, arrivés mineurs isolés dans l’Aube subissent le même sort depuis quelques mois… 

 Un contrat d'apprentissage a été signé, un budget alloué à l'apprentissage et des subventions ont été votées mais on refuse à Oumar l'accès à la fin de sa formation alors qu'il a été premier de sa classe tout au long de sa première année et qu'il souhaite simplement travailler dignement et passer son CAP.
Ce jeune au destin fragile ne mérite pas l'acharnement de l'état de droit.  
 Soutenons Oumar Konaté !!
 
Oumar est né en Guinée en 2003 dans un petit village à 900km de la capitale. Sa maman décède alors qu’il n’a que 7 ans. Subissant des maltraitances de la part de sa belle mère jusqu’à l’âge de 14 ans, il quitte son pays en 2017. Il passe par le désert du Sahara pour rejoindre l’Algérie puis le Maroc. Lors de sa traversée en bateau pneumatique où il crut mourir, il fut sauvé in extremis en pleine mer par la Croix Rouge. 
Il rejoint Paris grâce à une ONG puis prend un train au hasard pour arriver à Troyes dans l’Aube où il sera pris en charge par le Centre Départemental de l’enfance à l’âge de 15 ans. 
Il obtient son brevet des collèges avec mention.
 Oumar travaille dans notre boulangerie depuis 1 an. Il vient de passer en deuxième année.
 Cet été, le couperet tombe, il reçoit une OQTF en bonne et due forme au motif de documents d’états civils « mensongers » ou « frauduleux », alors que
 le juge pour enfant a admis sa minorité et une carte consulaire lui a été délivrée par l’ambassade de Guinée à Paris !
 C'est un jeune respectueux de la société Française, toujours à l’heure à son travail et d’un courage sans faille au vu de ses expériences de vie.
 Malheureusement, ce n'est pas le seul dans notre département.  
 Quel est le but et la raison profonde de les maltraiter de cette façon à leurs 18 ans révolus alors qu’ils apportent à la société leurs forces de travail et leurs compétences acquises grâce à l’investissement des professeurs, des entreprises et des jeunes eux-même.
 Oumar est indispensable à notre entreprise car je suis seul à la production et nous espérons que les gens se mobiliseront à sa cause car n’oublions pas que la boulangerie est un commerce essentiel, il participe à la vie de quartier.
 L’employeur Frédéric B.
 
Pour rappel :

 -la pétition lancée par la LDH en mars 2021   
 https://www.ldh-france.org/petition-jeunes-majeurs/
 
 -la tribune dans Le Monde en mars 2021
 https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/02/la-situation-des-jeunes-majeurs-etrangers-represente-un-terrible-gachis-humain-et-social_6071689_3232.html
 
 

Covid-19 : plus de 12 000 travailleurs étrangers « en première ligne pendant la crise sanitaire » naturalisés

Un an après son lancement, le dispositif spécifique mis en place pour les travailleurs étrangers « en première ligne » durant la crise sanitaire a abouti à la naturalisation de 12 012 personnes. Une procédure qui « masque le durcissement politique » qui s’exerce par ailleurs sur « l’accès aux droits des personnes étrangères installées en France », déplorent les associations.

En un an, 12 012 travailleurs étrangers ont été naturalisés, selon un dispositif spécifique en lien avec la pandémie de Covid-19. Crédit : DR
En un an, 12 012 travailleurs étrangers ont été naturalisés, selon un dispositif spécifique en lien avec la pandémie de Covid-19

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Le changement climatique créera plus de migration que n’importe quel autre événement dans les années à venir

National Geographic

Le changement climatique va transformer plus de 143 millions de personnes en réfugiés climatiques, cherchant à échapper aux mauvaises récoltes, à la pénurie d’eau et à la montée du niveau des mers.

La majeure partie de ce changement démographique aura lieu en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique latine ; trois zones sensibles qui représentent 55 % de la population en voie de développement à travers le monde.

Ce scénario catastrophe est issu d’une étude inédite révélant les conséquences de la lente évolution du climat ; en opposition à des événements plus dramatiques tels que les ouragans et les inondations. Le rapport, Groundswell-Preparing for Interne Climate Migration, tente également de dédramatiser les conséquences de la migration transfrontalière, étant donné que la plupart des migrants fuient la guerre, la pauvreté et se mettent à la recherche d’un endroit stable pour y vivre. Les 143 millions de réfugiés climatiques ne représentent que 2,8% des populations d’Afrique subsaharienne, d’Asie du Sud et d’Amérique latine.

La montée du niveau des mers provoque déjà la migration des populations des espaces insulaires du Pacifique et d’Océanie ainsi que des zones côtières de basse altitude régulièrement inondées. De la même façon, les habitants des régions souffrant de sécheresse extrême sont partis à la recherche de terres agricoles viables. Une grande partie de la migration à venir va initier un déplacement des populations des zones rurales vers les zones urbaines sur les 30 prochaines années. Sans surprise, les personnes les plus pauvres de ces régions seront les plus touchées, et pourront, selon le rapport, difficilement se déplacer.

Les auteurs de l’étude affirment qu’il y a encore des raisons d’être optimistes : si le monde réagit à temps pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’engage dans une « solide planification du développement », les déplacements de migrants pourraient être réduits de 80 % .

« Nous avons à présent une petite fenêtre pour préparer le terrain à cette nouvelle réalité avant que les effets du changement climatique ne s’aggravent » , a déclaré Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale, dans un communiqué. « Les mesures prises par les villes pour gérer l’affluence en provenance des zones rurales, augmenter les opportunités d’éducation, de formation et d’emploi seront bénéfiques sur le long terme ».

ÉTUDES DE CAS

Le rapport distingue trois pays comme des études de cas : l’Éthiopie, le Bangladesh et le Mexique. Il souligne que les villes à croissance rapide devront se diversifier économiquement et créer des emplois indépendants du climat pour absorber correctement la croissance démographique. Le changement climatique devrait avoir des répercussions sur le Mexique en encourageant un plus grand nombre de personnes, en provenance de régions éloignées et qui risquent davantage de subir des changements, à déménager à Mexico.

Il y a cependant des exceptions. Par exemple, la baisse des précipitations dans les hauts-plateaux du nord de l’Éthiopie peut pousser les habitants à quitter le pays à la recherche de nouvelles zones où ils peuvent développer des cultures pluviales. De plus, l’absence de précipitations à Addis-Abeba, la plus grande ville d’Éthiopie, pourrait ralentir sa croissance.

En parallèle, la montée des eaux et des ondes de tempête entraîneront une croissance dans les principales villes du Bangladesh, y compris pour la capitale Dhaka. L’étude prévoit que le Bangladesh connaisse les plus grands changements et déplacements de populations de son histoire à cause du changement climatique.

Le Mexique, pays le plus riche des trois, est moins vulnérable aux changements climatiques et mieux préparé que l’Éthiopie et le Bangladesh. Mais « il faut prêter attention aux poches de pauvreté », alertent les auteurs de l’étude. La région centrale autour de Mexico et de Guatemala City, qui peut offrir de meilleures conditions climatiques, pourrait attirer de nombreux réfugiés climatiques. Il ne reste que très peu de temps pour agir. Les auteurs concluent que sans réduction des gaz à effet de serre et autres pollutions, la migration climatique va probablement croître jusqu’en 2050 puis s’accélérer.

Des habitants d' un village touché par les inondations transportent leurs biens importants par bateau à ...

En Tunisie, une jeunesse contrainte à l’exil pour fuir la misère

En Tunisie, la question de l’immigration est toujours très présente à la faveur d’une crise économique et politique qui s’éternise. En juillet, environ 4 000 personnes ont rejoint l’Italie depuis la Tunisie. Près de 60% sont des Tunisiens, dont 20% de mineurs.

Dans le quartier de Bab Souika, à Tunis, il n’y a pas besoin de chercher longtemps pour trouver des jeunes qui pensent à quitter le pays. Maher, 25 ans, habite ces faubourgs de la Medina et n’a que cette idée en tête : « Évidemment, j’aimerais bien immigrer pour améliorer ma situation, comme tout le monde ici. Les gens veulent partir, de n’importe quelle manière, même clandestinement. »

Maher n’a pas peur de prendre la mer, malgré les dangers. « C’est quoi le problème ? Si je meurs dans la mer, ça ne me dérange pas. De toute façon, c’est comme vivre ici. Ça ne ferait pas de différence. Si Dieu le décide ainsi, je mourrai. »

Un avenir pour sa fille

Ils sont très nombreux dans ce cas. Le phénomène s’amplifie selon les organisations locales des droits des migrants. La crise économique accentuée par la pandémie de Covid-19 n’a pas fait baisser les velléités de départ. « Les jeunes de mon quartier sont tous partis. Il y a ceux qui sont arrivés et d’autres qui sont morts », explique encore Maher.

Le jeune homme est grand, le teint sombre, des tatouages sur les jambes. Il n’a pas de diplôme et ne trouve pas de travail. Divorcé faute de pouvoir alimenter son foyer, il souhaite une vie meilleure pour sa fille.

« Moi-même si j’avais un garçon, je l’enverrais à l’étranger parce qu’ici c’est comme être en prison. Ma fille, si je vois qu’il n’y a pas d’avenir pour elle, je la ferai partir clandestinement. Et s’il le faut, je l’accompagnerai dans le bateau. »

En juillet, ce sont près de 4 000 migrants partis de Tunisie qui sont arrivés sur les côtes italiennes.

Infomigrants

Méditerranée : plus de 700 migrants secourus durant le week-end par plusieurs navires

InfoMigrants

C’est un signe de l’intensité des départs d’embarcations de migrants depuis les côtes nord-africaines. Plus de 700 migrants ont été secourus, au cours du week-end, alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée, a annoncé dimanche 1er août l’ONG SOS Méditerranée.

L’organisation qui affrète le navire humanitaire Ocean Viking a effectué six sauvetages, samedi et dimanche, dans les eaux internationales dont le dernier, dimanche après-midi, a permis de porter secours à 106 personnes se trouvant dans un bateau surchargé au large de Malte.

Cette ultime opération est intervenue quelques heures seulement après que l’Ocean Viking ainsi que les bateaux de Sea-Watch et de l’ONG allemande Resqship sont venus en aide, dans la nuit de samedi à dimanche, à plus de 400 personnes en perdition en Méditerranée centrale.

Plus de 550 personnes à bord de l’Ocean Viking

Ce sauvetage particulièrement « périlleux », qui a duré jusqu’au petit matin, a permis de secourir des personnes se trouvant dans une grande embarcation en bois qui prenait l’eau, a expliqué à l’AFP une porte-parole de SOS Méditerranée.

Les rescapés ont ensuite été répartis sur le Sea Watch 3 et l’Ocean Viking pour y recevoir notamment des soins.

L’Ocean Viking avait déjà recueilli 196 personnes suite à différents sauvetages au large de la Libye samedi. Le navire compte désormais à son bord 555 rescapés avec les deux opérations de dimanche. Parmi eux figurent au moins 28 femmes, dont deux sont enceintes, et 81 mineurs, dont 66 non accompagnés, avait précisé lors de son avant-dernier sauvetage SOS Méditerranée.

Le navire humanitaire réclame désormais un port sûr pour débarquer les naufragés.

De son côté, le Sea Watch 3 a désormais 257 personnes à son bord. « Ces personnes ont vécu l’horreur et ont besoin d’un port sûr de toute urgence », a insisté dimanche l’ONG.

Les départs depuis les côtes libyennes et tunisiennes sont très nombreux ces dernières semaines et les drames se multiplient. Le 26 juillet, 57 migrants sont morts dans le naufrage de leur embarcation. Depuis le début de l’année, ce sont au moins 792 personnes qui sont mortes en Méditerranée centrale, d’après les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Mécanisme de répartition

SOS Méditerranée assure de son côté avoir secouru plus de 34 000 personnes depuis février 2016, d’abord avec l’Aquarius, puis avec l’Ocean Viking.

Dans le même temps, plus de 15 000 personnes ont été interceptées en mer et renvoyées en Libye, contre 12 000 pour l’ensemble de l’année 2020.

La porte-parole en France du Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU, Céline Schmitt, a appelé début juillet l’Europe à se doter en « urgence » d’un mécanisme de répartition automatique, prévisible et solidaire des migrants secourus.

« Si on regarde la Méditerranée centrale, l’an dernier, ce sont moins de 50 000 personnes qui arrivent », avait-elle souligné.

« C’est totalement gérable au regard de la population européenne et au vu du nombre de personnes déracinées dans le monde, qui a atteint 82 millions de personnes », relevait la porte-parole.

L’Union européenne promet 30 millions d’euros à la Lituanie pour contrer les arrivées de migrants

InfoMigrants

À l’occasion d’un déplacement en Lituanie, dimanche 1er août, la Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures a annoncé un soutien de 20 à 30 millions d’euros aux autorités pour renforcer leur contrôle frontalier. Cette déclaration s’inscrit dans un contexte d’augmentation des arrivées de migrants sur le territoire européen, via la frontière extérieure entre la Lituanie et la Biélorussie.

Alors que la Lituanie durcit sa politique migratoire face à un accroissement des arrivées, l’Union européenne (UE) vient de lui promettre un soutien financier dans sa lutte contre l’immigration. Vingt à trente millions d’euros seront débloqués afin d’appuyer les autorités dans le contrôle de leur frontière avec la Biélorussie, qui constitue un point d’entrée sur le territoire européen.

Cette annonce a eu lieu à l’occasion d’un déplacement, dimanche 1er août, de la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson. Par ce financement, l’UE « soutient la Lituanie afin de défendre notre frontière extérieure commune avec la Biélorussie » a-t-elle déclaré, rapporte Associated Press (AP). « Nous devons montrer qu’il n’y a pas de libre accès au territoire de l’Union européenne », a-t-elle ajouté.

La Commissaire européenne a également indiqué qu’une délégation serait dépêchée sur place quelques jours, afin de « discuter en détails des possibilités de financer un système de contrôle frontalier efficient, incluant une surveillance et une protection contre les migrants illégaux ». L’allocation de ces dizaines de millions d’euros, les objectifs poursuivis et le circuit par lesquels ils transiteront seront alors précisés.

La Biélorussie accusée d’être responsable des arrivées

Le jour de la venue de la Commissaire européenne, 287 migrants sont entrés sur le territoire européen depuis la Biélorussie, soit trois fois plus de personnes que sur toute l’année 2020 – un record. Au total, plus de 3 800 migrants ont été interceptés depuis le début de l’année en Lituanie, contre 81 en 2020, selon les autorités. « Nous avons atteint nos limites » en termes de capacités d’accueil et d’hébergement des arrivants, a affirmé lundi 2 août le directeur des garde-frontières, Rustamas Liubajevas, devant AP.

Les deux-tiers des personnes entrant sur le territoire sont irakiennes. C’est la raison pour laquelle, au-delà de la réduction du nombre d’arrivées, la « plus grande attente » des autorités lituaniennes vis-à-vis de l’Union européenne reste que celle-ci « utilise sa force de négociation avec le gouvernement irakien », a souligné la Première ministre lituanienne, Ingrida Simonyte.

Le gouvernement biélorusse voisin, mené d’une main de fer par Alexander Lukashenko (exerçant son sixième mandat depuis août 2020), est accusé d’être responsable de cette augmentation des arrivées. Pour les autorités lituaniennes, celui-ci organise cet afflux avec le soutien de la Russie, en représailles aux sanctions économiques de l’UE et parce que la Lituanie accueille nombre d’opposants au régime. Sur place, Ylva Johansson a validé cette version, évoquant une « provocation du régime de Lukashenko ».

« Nous finirons par construire le mur »

Le 9 juillet, les autorités lituaniennes ont annoncé la construction d’un mur le long de la frontière avec la Biélorussie. La première étape consiste à dérouler des barbelés, avant d’établir un mur long de 550 kilomètres. Coût de l’opération, selon le gouvernement lituanien : plus de 100 millions d’euros.