Des hommes apeurés dans une remorque, ou humiliés à terre au pied d’un 4X4 : deux vidéos ont montré depuis le 23 août des arrestations de migrants par des militants d’extrême-droite dans la région grecque de l’Evros, frontalière de la Turquie. Ce genre d’arrestations n’est pas nouveau, mais n’a que rarement été documenté en images. Les agresseurs accusent les migrants d’être responsables de l’immense incendie dans la région, dans un contexte politique anti-migrants disent nos Observateurs.
750 personnes étaient à bord du chalutier lorsqu’il a chaviré. Aujourd’hui, les autorités le constatent, les rescapés sont tous des hommes. Que sont devenus les femmes et les enfants ? Autant de disparus et de membres de familles désespérées.
Tandis que les recherches se poursuivent au large du Péloponnèse pour retrouver d’éventuels disparus, le déroulement du naufrage du mercredi 14 juin reste vague. Les rescapés avancent avoir été approchés par les garde-côtes grecs, et remorqués par leur navire vers le large. Ce que démentent les autorités.
Mi-avril, des garde-côtes grecs ont placé sur un canot à la dérive en mer Égée un groupe de migrants, en majorité des enfants, dont un nourrisson. Le groupe se cachait sur l’île de Lesbos quand il a été victime de ce refoulement, strictement interdit par le droit européen et international. L’épisode a été révélé par le New York Times dans une vidéo accablante.
Selon une enquête du quotidien espagnol El Pais, les autorités grecques ont volé en six ans 2,2 millions d’euros aux migrants qui tentaient de rejoindre le pays depuis la Turquie voisine. Cette somme comprend l’argent liquide subtilisé par les garde-côtes, mais aussi des objets de valeurs comme des téléphones portables et des bijoux.
La cour de Mytilène, chef-lieu de l’île grecque, a pris cette décision en raison de vices de procédure, notamment l’absence de traduction de l’acte d’accusation à destination des accusés étrangers, selon le tribunal.
En Grèce, une justice chaotique pour contrer les arrivées de migrants (1/2)
Le procès en appel de Mohammad Hanad, un migrant somalien condamné à 142 ans de prison en 2021 pour « facilitation d’entrées illégales » en Grèce, s’est tenu, lundi, sur l’île de Lesbos. Le lendemain, 24 bénévoles et travailleurs humanitaires, eux aussi accusés d’être des passeurs, ont comparu devant le même tribunal. Symboles de la criminalisation des migrants et de ceux qui leur viennent en aide, ces procès sont aussi la preuve criante d’une justice désorganisée. Reportages.
En Grèce, le procès « grotesque » de ceux qui aident les migrants 2/2
Mardi, 24 humanitaires, accusés d’être des passeurs, ont comparu devant le tribunal de Mytilène, sur l’île grecque de Lesbos. La veille, le jugement en appel de Mohammad Hanad, un migrant somalien condamné à 142 ans de prison en 2021 pour « facilitation d’entrées illégales » en Grèce, s’était déjà tenu au même endroit. Reportages.
Sarah Mardini et Seán Binder, deux bénévoles pour une ONG de sauvetage grecque sur l’île de Lesbos risquent 25 ans de prison pour avoir secouru des embarcations en détresse.
La Grèce et la Turquie se rejettent la faute après le sauvetage de 92 migrants retrouvés nus à la frontière par les autorités grecques et Frontex. L’ONU demande une enquête approfondie. Plusieurs cas de mises à nu d’exilés par les garde-frontières grecs et turcs ont été documentés ces dernières années.
À Nea Kavala, rien ne change. Depuis plusieurs mois, de nombreux migrants de ce campement grec, non loin de la frontière macédonienne, n’ont plus accès à la nourriture. C’est le cas de Marie, une mère de famille congolaise et de son fils de 7 ans. Elle et son enfant ont été exclus du dispositif alimentaire. Témoignage.
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Selon une enquête menée par plusieurs médias européens, des garde-côtes grecs ont battu puis jeté à la mer trois migrants, sans canot ni gilet de sauvetage, en septembre dernier. Deux d’entre eux sont morts noyés suite à ce refoulement illégal. Un autre homme est porté disparu depuis fin janvier après avoir subi le même sort.
Depuis le mois d’octobre, la Grèce n’accepte plus que les demandes d’asile déposées sur les îles de la mer Égée. Conséquence : de nombreux migrants sur le continent – arrivés via la frontière terrestre turque – se retrouvent à la rue sans prise en charge, ni solution d’hébergement. Le pays enregistre ces dernières semaines des températures glaciales.
Le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, est profondément attristé par le bilan tragique des récents naufrages en mer Égée, en Grèce. Au moins 31 personnes ont perdu la vie dans trois naufrages distincts entre le 21 et le 24 décembre. De nombreuses personnes sont toujours portées disparues.
Face à la politique migratoire restrictive mise en place par le gouvernement conservateur grec, les migrants et les passeurs cherchent d’autres routes pour entrer en Europe. Un phénomène qui s’observe particulièrement à travers les accidents.
Athènes vient d’offrir un Noël anticipé à ses armées : vingt-quatre avions de combat Rafale et trois frégates dernier cri, en attendant des F-35 et des hélicoptères Sikorsky, sans oublier drones, torpilles et missiles. Les officiers grecs ne seront pas seuls à la fête puisque des groupes d’armement français, Dassault en particulier, comptent au nombre des principaux fournisseurs d’Athènes.