Alors que les gouvernements successifs rendent l’école publique de plus en plus exsangue, les établissements privés semblent gagner du terrain. Une minorité de parents pro-public ne désarment pas. Qui sont-ils et pourquoi bataillent-ils ?
La journée d’action du 3 octobre est passée presque sous silence : ce sont les accompagnants et surtout les accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH) qui se sont mobilisé·es à l’appel de la CGT, FO, FSU et Sud Education. Cette profession est féminisée à plus de 92 %, et comme dans tout le secteur des soins et du lien aux autres, elle est dévalorisée.
A la veille de la rentrée scolaire, la Défenseure des droits, Claire Hédon, et son adjoint Défenseur des enfants, Eric Delemar, s’inquiètent des entraves au droit à l’éducation des enfants. En effet, de nombreux enfants rencontrent des difficultés pour avoir accès à l’école.
Depuis l’introduction de l’école laïque, plusieurs lois et circulaires ont été émises pour faire face à la multiplication des symboles religieux, chrétiens hier, musulmans aujourd’hui.
L’interdiction de l’abaya dans les écoles n’est conforme à la loi que s’il s’agit réellement d’un vêtement religieux. Si tel n’est pas le cas, le fait de le porter en signe d’appartenance religieux peut aussi justifier l’interdiction. Mais attention à ne pas créer de principe trop rigide et trop général.
Mais qu’a donc derrière la tête François Baroin[1], président de la banque Barclays et accessoirement maire de Troyes, qui va faire expérimenter dès cette rentrée scolaire le retour de l’uniforme dans cinq écoles troyennes ?
Fidèle à cette idée qui lui tient à cœur depuis au moins vingt ans déjà (alors député, il en avait fait la proposition à J.P. Raffarin, premier Ministre), chercherait-il à reprendre la main à Robert Ménard[2], lui-même soutenu plus récemment par le RN[3], Brigitte Macron[4] et Gabriel Attal[5], entre autres ?
Moyen de lutte contre le harcèlement scolaire pour les uns, mesure visant à réduire les inégalités, solution au port ostentatoire de vêtements religieux ou bien atteinte à la libre disposition de soi[6], voire encore préparation au SNU pour les autres, cette idée a donc ses partisans comme ses détracteurs.
Pourtant, il semble que cela ne soit en réalité qu’un faux débat et ces dames et messieurs ont tendance à vouloir mettre la charrue avant les bœufs, car « Imposer l’uniforme à tous les élèves, supposerait assurément l’intervention d’une loi, car seule la loi peut restreindre les libertés de façon générale (article 34 de la Constitution). »[7]
Pour réduire les inégalités d’accès à la culture, la collectivité doit financer les grands équipements, mais aussi soutenir la création artistique et sa diffusion sur l’ensemble du territoire, et mener des programmes ambitieux d’initiation à l’école. Sous certaines conditions, des « chèques culture » ont aussi leur utilité. Les propositions du sociologue Philippe Coulangeon.
Le secteur privé aggrave la séparation des milieux sociaux à l’école et dégrade les conditions de scolarité des enfants de milieux populaires dans le secteur public. Subventionné à 73 % par l’État, l’enseignement privé ne supporte pas les contraintes du service public. Pire, il le concurrence. Le point de vue de la sociologue Fabienne Federini.
Stigmatisation des élèves en situation de handicap
Considérer que ces élèves bénéficient d’un traitement de faveur et que leurs succès académiques ne sont pas le résultat de leurs propres compétences, mais plutôt du fait qu’ils ont reçu des aménagements ou de l’aide supplémentaire, perpétue les stéréotypes et les préjugés.
En attribuant la réussite d’un élève aux aménagements desquels il bénéficie plus qu’à sa propre compétence, ces élèves peuvent subir un phénomène de dévalorisation avec des conséquences négatives sur leur estime de soi et leur motivation scolaire.
La sensibilisation des enseignants, élèves et leurs parents aux enjeux de l’inclusion, notamment lors des évaluations, est une étape cruciale.
France 2 diffuse mercredi, dans le cadre de l’émission « Infrarouge », une immersion dans le quotidien d’une infirmière scolaire. Ce documentaire porte un éclairage édifiant sur le rôle clef de ces soignants auprès d’élèves en pleine mutation. Interview avec la réalisatrice, Delphine Dhilly.
Partager la publication "« Infirmière scolaire », un documentaire au plus près de collégiens de l’Aube pour mettre en lumière « ce métier vraiment crucial »"
Le portrait de l’immigration en France que dresse l’Insee témoigne d’une rapide ascension sociale et d’une forte mixité des unions chez les descendants d’immigrés, aux antipodes des discours caricaturaux qui servent à justifier la xénophobie.
Forum citoyen au collège Albert-Camus de La -Chapelle-Saint-Luc
Mardi 28 février 2023 à 16h, les membres des associations qui sont intervenues lors du forum citoyen du 6 décembre 2022 au collège Albert-Camus de La -Chapelle-Saint-Luc, dont la LDH, étaient invités à une soirée de restitution des travaux des différents ateliers.
En présence de Madame la Principale et des professeurs, nous avons pu prendre connaissance des productions des élèves traitant de différentes problématiques autour de la citoyenneté: l’éducation aux médias, les discriminations, l’égalité hommes-femmes, l’écologie, les droits de l’Homme, la fraternité…
Nous avons vu également deux petits films réalisés par des élèves: l’un sur la fraternité, l’autre sur les stéréotypes de genre.
Cette journée « Camus-citoyen », entièrement consacrée à la citoyenneté, rassemble les six-cents élèves de l’établissement en même temps, répartis dans trente-deux ateliers.
A noter que notre amie ligueuse Séverine est co-créatrice de ce projet qui a vu le jour il y a quelques années.
Une prochaine édition est prévue en décembre 2023. La LDH est d’ores et déjà sollicitée et proposera à nouveau un atelier avec découverte des droits et devoirs, droits essentiels, droits fondamentaux, mise en relation de situations concrètes avec des articles de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, et ce que dit la loi en matière de racisme, discriminations…
La directrice générale de l’association Sidaction, Florent Thune, attaque, avec le Planning familial, l’Etat en justice. Florence Thune souhaite que l’Etat applique à l’école la loi imposant l’organisation de trois séances d’éducation à la sexualité.
S’agit-il d’une nouvelle méthode pour mater la contestation ? En Iran, les autorités viennent de reconnaître que plusieurs centaines de jeunes filles ont été intentionnellement intoxiquées ces derniers mois dans leur établissement scolaire.
Dans le lycée professionnel Jean-Pierre-Timbaud d’Aubervilliers, en septembre. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
D’après un sondage Viavoice pour le collectif Une voie pour tous, l’enseignement professionnel a bonne presse. Pourtant, ses élèves ne sont qu’une courte majorité à choisir cette orientation sans y être incités.
Peut-on appliquer au niveau de diplôme le même raisonnement qu’aux revenus et définir un seuil de « pauvreté scolaire » ? Le diplôme constitue bien une forme de patrimoine. Une analyse extraite du Centre d’observation de la société.
Selon le ministère de l’éducation nationale, la diminution du nombre de naissances, qui entraînera une diminution du nombre d’élèves, justifie cette baisse. Les syndicats s’inquiètent de ces annonces.