Les enfants inégaux face aux vacances



Près de cinq millions d’enfants ne partent pas en vacances. Souvent en raison du manque d’argent de leurs parents. Dans les familles à hauts revenus, 73 % des enfants font leurs valises au moins une fois par an. Dans les foyers à bas revenus, 56 % des enfants ne partent jamais.

Au moment des vacances, les enfants subissent des inégalités importantes selon le revenu de leurs parents. On sait que 38 % de l’ensemble des 5-19 ans ne sont pas partis en 2023, soit environ 4,8 millions d’enfants, d’après le Crédoc [1]. De nombreuses raisons ont pu jouer. Mais, parmi ceux qui ne sont pas partis, 41 % des parents ont indiqué qu’ils n’en avaient pas les moyens financiers, ce qui concernerait deux millions d’enfants.

Les écarts sont considérables selon les niveaux de vie : 56 % des enfants vivant parmi le quart des ménages aux plus bas revenus ne sont pas partis en vacances, deux fois plus que ceux qui appartiennent aux hauts revenus selon le Crédoc, c’est-à-dire au quart le plus favorisé.



Les personnes originaires d’Afrique, discriminées par des hôtels et des campings


Même pour partir en vacances, les personnes originaires d’Afrique subissent des discriminations. Certains campings et hôtels rejettent leurs réservations alors qu’ils acceptent les demandes de clients au nom « français ».

Lorsque Julien Bernard se renseigne sur la disponibilité et le prix d’un hébergement pour ses vacances, il obtient 60 % de réponses positives. Mais lorsque Babacar Ndiaye fait la même demande, il n’en obtient que 50 %. Cet écart de dix points lié au nom de famille du demandeur représente pour une personne originaire d’Afrique de l’Ouest plus de 20 % de chances en moins d’obtenir une réponse positive par rapport à un autre client portant un nom et un prénom d’origine française.



Une situation « insupportable » : 128 000 bébés ont été accompagnés par Les Restos du cœur en 2024



« Nous avons fait le choix de renforcer notre aide pour les personnes en situation de mal-logement, pour les familles monoparentales et les enfants », déclare l’association au lancement de la nouvelle campagne annuelle.

Ce sont des chiffres qui donnent le vertige : ce sont 128 000 bébés de 0 à 3 ans qui ont été « accompagnés » durant la 39e campagne des Restos du cœur en 2023-2024, indique l’association, mardi 19 novembre, jour d’ouverture de la 40e campagne.



« Que les enfants d’aujourd’hui ne soient pas les adultes accueillis de demain », les Restos du cœur lancent leur 40ᵉ campagne


Pour leur 40ᵉ campagne, les Restos du cœur mettent l’accent sur les familles monoparentales et la petite enfance. L’objectif, briser la spirale de la précarité et protéger les adultes de demain.

Cinéma: sorties


Au boulot ! : ces auxiliaires de vie héroïnes du dernier film de François Ruffin et Gilles Perret



Sans elles, combien de personnes âgées ne pourraient pas rester à domicile ? Le documentaire Au boulot !, qui sort en salles le 6 novembre, met à l’honneur des travailleuses comme Louisa et Vanessa, auxiliaires de vie. Rencontre.



Au boulot !, contre les préjugés de la classe dominante


Dans leur dernier film, François Ruffin et de Gilles Perret mettent en scène Sarah Saldmann, avocate, polémiste de télé d’extrême-droite, en organisant sa venue sur le terrain auprès de celles et ceux qu’elle insulte régulièrement et qui vivent avec peu malgré un travail souvent harassant. Film manifeste politique et hommage aux précaires. Rencontre avec Gilles Perret.




No Other Land : « Le 7-Octobre ne justifie pas cette extermination d’un peuple »




« No Other Land » sort le 13 novembre. Ce documentaire exceptionnel raconte le harcèlement par l’armée israélienne et les colons de la communauté rurale palestinienne de Masafer Yatta, en Cisjordanie. Coréalisateurs, Yuval Abraham et Basel Adra sont les invités d’« À l’air libre »

Âge de départ, niveau de vie des retraités… une étude du ministère de la Santé dresse un état des lieux



On parle beaucoup des retraités en ce moment, de leur niveau de vie souvent comparé à celui des actifs, et des différences entre les hommes et les femmes. Une étude du ministère de la Santé fait le point.

Le nombre d’allocataires des minima sociaux poursuit sa hausse en 2023



En 2023, le nombre de bénéficiaires a atteint 4,36 millions de personnes, marquant une hausse de 0,5 % par rapport à 2022, selon le rapport de la Drees publié jeudi.

Le rapport complet

Minima sociaux, aide alimentaire, sans domicile : la misère persiste en France



Deux millions de personnes touchent moins de 800 euros par mois. 300 000 personnes sont sans domicile. La France est l’un des pays les plus riches au monde. Mais elle n’a pas éradiqué la misère.

Faute de données statistiques, il n’est pas simple de savoir combien de personnes ont les conditions de vie les plus difficiles. Pour tenter d’évaluer le phénomène, on dispose de quelques éléments [1].

France : l’algorithme de la Caisse nationale des allocations familiales cible les plus précaires



La Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) utilise depuis 2010 un algorithme discriminatoire qui vise délibérément les allocataires les plus vulnérables : un scandale révélé en 2023 par La Quadrature du net, Le Monde et Lighthouse reports. Face à cette pratique discriminatoire, nous attaquons, avec 14 organisations, l’algorithme de la CNAF devant la justice.  

Les professionnels de la protection de l’enfance en colère et dans la rue à Paris




Plus d’un millier de personnes sont descendues dans la rue ce 25 septembre à Paris pour dénoncer l’état de « délabrement » du secteur de la protection de l’enfance et exiger une « réaction forte » du nouveau gouvernement.



« Un bénéficiaire des Restos du Cœur sur dix est un bébé de moins de trois ans »


Depuis cinq ans, Radio Restos prend l’antenne un week-end par an au profit des Restos du Coeur. Cette année, c’est à partir de ce vendredi soir et jusqu’à dimanche que de grands animateurs et grandes animatrices de radio vont de relayer. Cette année, l’opération vise particulièrement la petite enfance, les bébés de 0 à 3 ans : « Il y en a 126 000 parmi les bénéficiaires des Restos, c’est assez considérable : 10% de nos personnes accueillies sont des bébés« , relève Yves Mérillon, porte-parole de l’association.



Violences, surdosages médicamenteux, travail forcé : comment l’Aide sociale à l’enfance a travaillé avec des familles d’accueil sans agrément


Alors qu’elles ne disposaient pas de l’agrément nécessaire, plusieurs familles renvoyées devant la justice ont hébergé des dizaines de mineurs qui racontent avoir vécu un calvaire. Les 630 000 euros d’argent récoltés n’ont jamais été déclarés au fisc.

C’est une affaire hors-norme qui sera jugée du 14 au 18 octobre 2024, devant le tribunal de Châteauroux. Dix-neuf personnes comparaissent pour, entre autres chefs d’accusations, graves maltraitances sur une vingtaine d’enfants qu’ils ont hébergés entre 2010 et 2017 dans l’Indre, la Haute-Vienne et la Creuse. En toute illégalité. Ces « familles d’accueil » n’ont en réalité jamais obtenu l’agrément officiel des autorités et se sont pourtant vu confier des dizaines d’enfants par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du Nord. La cellule investigation de Radio France a enquêté sur ce scandale, qui pose plus largement la question du contrôle et des moyens accordés par la puissance publique à l’aide aux mineurs.

Subventionner la malbouffe puis en réparer les dégâts : quand l’État paie deux fois



L’État dépense au moins 19 milliards d’euros par an pour soigner des maladies liées à la malbouffe ou dépolluer les contaminations aux pesticides, révèle une étude. Sans pour autant flécher les dépenses publiques vers une agriculture plus vertueuse.

Il y a le prix affiché en rayon, celui que nous payons à chacune de nos courses pour des produits laitiers, des plats préparés, des conserves ou de la viande emballée. Et il y a le coût caché, celui des conséquences négatives des modes de production les plus polluants, ou des aliments transformés les plus néfastes pour la santé. Ce prix sera aussi payé, par la collectivité – et les contribuables.

Un million de travailleurs pauvres en France



Un peu plus d’un million de travailleurs vivent avec moins de 1 000 euros par mois. Avoir un emploi ne protège pas de la pauvreté, notamment pour ceux qui travaillent à temps partiel ou alternent des périodes de travail précaire et de chômage.

La pauvreté s’aggrave en France, selon le baromètre annuel du Secours populaire



De plus en plus de Français rencontrent des difficultés d’argent, pour se loger, se soigner, payer leurs dépenses d’énergie, pratiquer un sport ou encore partir en vacances.

La précarité augmente en France en 2024, alerte le Secours populaire dans son baromètre annuel sur la pauvreté et la précarité, publié jeudi 12 septembre. Selon cette étude, un Français se considère pauvre avec moins de 1 396 euros par mois (+19 euros par rapport à 2023), soit presque autant que le smic, à 2 euros près (1 398 euros net par mois).



Pauvreté en France : « Le travail n’est plus un rempart », alerte la secrétaire générale du Secours populaire


« Le travail n’est plus un rempart contre la pauvreté », alerte sur franceinfo Henriette Steinberg, la secrétaire générale du Secours populaire, alors que l’association publie jeudi 12 septembre son baromètre annuel sur la pauvreté et la précarité. Selon l’étude, il y a « une progression particulièrement importante cette année, avec aucun indicateur en baisse » en matière de pauvreté en France.



La face cachée de l’aide alimentaire


26 septembre 1985, Coluche annonce la création des Restos du Cœur. Qu’est-il advenu de son projet de grande cantine gratuite ouverte à tous sans conditions ?

Quarante ans bientôt après l’appel de Coluche, les Restos du Cœur, ce sont plus de 70 000 bénévoles, 2 200 centres, des centaines de millions de repas distribués et environ 1,3 million de personnes accueillies chaque année. Ce qui aurait dû être un éphémère dispositif d’urgence a fini par s’installer dans le paysage comme le mode d’approvisionnement de millions de personnes. Bénédicte Bonzi a participé entre 2017 et 2022 aux maraudes des Restos du Coeur, en Seine Saint-Denis, et elle en a fait le terrain de sa thèse et de son livre La France qui a faim. Le don à l’épreuve des violences alimentaires (Seuil, coll. Anthropocène, mars 2023).

Et si l’on appliquait les seuils de pauvreté mondiaux aux pays riches ?



Qui vit avec moins de deux dollars par jour en France ou en Roumanie ? Si on appliquait à l’Europe et aux États-Unis les mêmes seuils de pauvreté qu’au monde en développement, on révèlerait l’ampleur de l’extrême pauvreté dans les pays riches. Une analyse du sociologue Julien Damon.



Plus de 2,6 millions de ménages dans l’attente d’un logement social, un chiffre en hausse en 2024


Dans le détail, 1,8 million de ménages sont en attente d’un premier logement social et 870 000, déjà logés dans le parc existant, en attendent un nouveau, a annoncé mercredi Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat.

Avec combien vivent ceux qui n’ont rien pour vivre ?



Des centaines de milliers de personnes survivent avec des revenus indignes, faute d’accès aux minimas sociaux. Quelques sources statistiques permettent d’estimer la faiblesse de leurs ressources. Une analyse de Louis Maurin.

La misère au cœur de la douceur d’une ville de province



La misère se loge aussi dans des territoires de la France moyenne, qui ne sont pas connus pour leur niveau de pauvreté. Il est grand temps de se mobiliser. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, extrait du rapport annuel du Secours catholique d’Indre-et-Loire.

La vision médiatisée de la pauvreté est souvent très caricaturale. Pour peu que l’on soit un peu attentif, que l’on entre dans les détails, les territoires moyens, où il fait souvent bon vivre, sont aussi ceux où persiste la plus grande misère. Et la bourgeoisie locale, tous bords politiques confondus, est loin d’en prendre la mesure. On peut le voir avec l’exemple de la ville de Tours, où se trouve d’ailleurs le siège de l’Observatoire des inégalités.

Loin de la fête

La LDH reste particulièrement vigilante concernant d’éventuelles remises à la rue en cette fin de JO: le NETTOYAGE SOCIAL est indigne de la France et des valeurs qu’elle proclame.

Malgré la création de 216 places d’hébergement pérennes dans la capitale, la quinzaine olympique s’est révélée synonyme de complications, de déplacements contraints et de solitude accrue pour les plus précaires.

A quelques minutes de marche de l’éphémère parc des Nations, lieu emblématique de célébration des Jeux olympiques (JO), une file d’attente qui n’a, elle, rien de temporaire, s’allonge, avenue de la Porte-de-La-Villette, dans le 19e arrondissement parisien, plusieurs centaines de personnes en situation de très grande précarité attendent un repas chaud.

« Regardez-nous, regardez comme la France est belle et propre, souffle Issam (un prénom d’emprunt). Il y a la France des JO, la France des touristes, et puis tout autour, il y a ce qu’on préfère ne pas voir, des gens comme moi pour qui rien ne bouge. » Ou presque rien : depuis un an qu’il vit à la rue, expulsé d’un foyer, cet homme de 46 ans, venu d’Algérie, n’avait jamais vécu autant de contrôles policiers. « Paris fait la fête, mais moi, je me sens encore plus regardé d’en haut. Je suis celui qui fait peur », déplore-t-il.

JO 2024 : le Paris des « invisibles » si près et si loin de la fête (lemonde.fr)

https://utopia56.org/les-jo-ce-nest-pas-la-fete-pour-tout-le-monde/

« Une centrifugeuse sociale » : en Seine-Saint-Denis, les Jeux olympiques accélèrent la gentrification



La Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France, monte en gamme au fil des projets de rénovations urbaines. Un phénomène qui s’accélère encore plus avec l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques dans le 93.

Dans cette école, « un enfant sur six vit dehors, dans une voiture ou un squat » : l’alerte des enseignants et parents d’élèves



Plusieurs parents d’élèves et membres du corps enseignant se sont mobilisés, ce jeudi 6 juin, pour dénoncer l’inaction de l’État et de la municipalité dans l’hébergement de familles précarisées.

« Le jour à l’école, la nuit à la rue. » Sur les façades du musée des Beaux-Arts de Bordeaux, le slogan affiché par les enseignants se veut percutant. Ce jeudi 6 juin, ils étaient une trentaine à se rassembler sur la place Reynal, face à la mairie, pour « visibiliser » une problématique contre laquelle ils se battent depuis plusieurs années. « Un enfant sur six vit dehors, dans une voiture ou un squat, ce qui représente 25 familles de la maternelle au primaire », déplore Céline Avcu, parent d’élève à l’école des Menuts, et membre du réseau d’éducation sans frontières.

Le handicap expose à la pauvreté et aux bas niveaux de vie   



La moitié des personnes handicapées ont un niveau de vie inférieur à 1 512 euros par mois, soit 300 euros de moins que le niveau de vie médian des personnes valides. 19,5 % des adultes handicapés vivent sous le seuil de pauvreté.

Le taux de pauvreté des personnes handicapées [1] atteint presque 20 % (au seuil de pauvreté de 60 % du niveau de vie médian [2], donnée 2019 du ministère des Solidarités), un niveau très supérieur à celui des personnes valides (12,8 %). Au total, près de 840 000 personnes handicapées sont pauvres.

Leur morale, chroniques d’audience


Mira B. et Jelena D., nées à Sarajevo il y a 19 ans, comparaissent pour avoir volé leur carte bleue à 27 personnes, approchées sous différents prétextes pendant qu’elles rechargeaient leur titre de transport.

D’emblée, la présidente est réprobatrice : « La plupart des victimes sont des dames âgées. L’une d’elles avait même une canne ! » Avec les cartes volées, les prévenues allaient immédiatement retirer de l’argent et faire quelques courses. Deuxième indignation de la présidente : « Il y a des achats au bureau de tabac et dans un magasin de cosmétiques ! »

Toulouse, chambre des comparutions immédiates, mars 2024.

AME : « Nous alertons sur le risque éthique, humain, économique d’une nouvelle restriction de l’accès aux soins »



Une tribune publiée dans Le Monde et co-signée par un collectifs de médecins, professionnels de santé et sociétés savantes, alerte sur les dangers d’une réforme de l’Aide médicale d’Etat (AME), qui engendrerait un risque humain et économique. 

« A la veille d’une réforme annoncée, nous, professionnels de santé, appelons à nouveau à la défense de l’AME contre toute réduction risquant de dégrader son contenu et, par extension, le système de soin français. Nous souhaitons rappeler que les personnes sans couverture maladie sont plus souvent que les autres prises en soins à des stades plus avancés, au risque d’augmenter la saturation du système de santé et le coût des soins », écrit le collectif composé entre autres du Pr Paul Frappé, président du Collège de médecine générale, ou encore du Pr Olivier Saint-Lary, président du Collège national des généralistes enseignants.



Aide médicale d’État  : les femmes précaires dans le collimateur du gouvernement ?


Le gouvernement s’oriente vers une réforme de l’Aide médicale d’État (AME) via une série de mesures techniques, sans information de l’opinion publique ni débat parlementaire et malgré les alertes de nos associations. Si le texte est adopté, il aura pour conséquence de priver de soins des dizaines de milliers de femmes étrangères en situation de précarité.