Violences faites aux femmes
Le « non » de Franca Viola qui a changé le regard sur le viol en Italie
« Je ne suis la propriété de personne » : les paroles prononcées il y a soixante ans par une jeune Sicilienne résonnent aujourd’hui avec les bouleversements sociétaux amenés par le procès de Mazan en France et son écho mondial. Viola Franca n’a jamais accepté d’épouser son ex pour « réparer » le viol.
À Lyon, l’État refuse d’héberger des femmes exilées enceintes ou avec des bébés, en toute illégalité
Malades, enceintes ou avec des enfants en bas âge… À Lyon, plus de 460 femmes en demande d’asile ont été laissées à la rue par l’État depuis 2023. Au mépris de la loi, l’administration ignore les signalements des travailleurs sociaux et les appels à l’aide répétés de ces femmes vulnérables, révèle Disclose, documents confidentiels à l’appui.
Violences contre les travailleuses du sexe: les migrantes en première ligne
Une trentaine de personnes se sont rassemblées mardi 17 décembre près de l’Assemblée nationale pour rendre hommage aux travailleuses du sexe victimes de violences et réclamer une meilleure protection. Les agressions envers ces femmes ont explosé en 2024, avec une augmentation alarmante de 6% par rapport à 2023. Parmi les victimes, la majorité sont des migrantes en situation irrégulière et qui n’osent pas porter plainte.
« On plaide encore la testostérone pour justifier un viol ? » : l’avocate Agnès Fichot, collaboratrice de Gisèle Halimi, s’indigne des plaidoiries au procès Mazan
En 1978, Agnès Fichot était la collaboratrice de Gisèle Halimi au procès pour viols d’Aix-en-Provence, à la suite duquel la loi sur le viol a évolué. Cette semaine, elle s’est rendue à Avignon pour suivre les plaidoiries de la défense au procès des viols de Mazan. Entretien.
Journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles
Par David Durlot
HB
CB
Cet événement aura lieu le lundi 25 novembre.
A Troyes, le rassemblement a eu lieu hier soir. Les prénoms de plus de 1000 femmes tuées en France depuis 2017 étaient inscrits sur une banderole. Les viols et les violences perdurent. Chaque année, les victimes semblent toujours aussi nombreuses. La prévention, le sensibilisation et l’éducation ne sont probablement pas suffisamment orientées pour que ce phénomène diminue, cesse.
Mais il ne faut pas oublier aussi la situation de milliers, de millions de femmes en Inde, et dans bien d’autres pays, victimes d’hommes peu scrupuleux.
« Elles
Elles, elles n’ont pas le droit de fréquenter les salles de sport
Il est interdit aux auto-écoles de leur délivrer un permis de conduire
Les tribunaux spécialisés ne leur sont plus autorisés
Celles qui étaient juges ont été relevées de leur fonction
Pour elles, les châtiments corporels et les exécutions publiques se sont généralisés
Elles sont victimes de la misogynie et de l’oppression
Le viol est couramment impuni
Leurs demandes de divorce sont systématiquement refusées
Il leur est interdit de chanter en public
Il leur est interdit de lire en public
Il leur est donc interdit de faire entendre leur voix en public
Elles se doivent de couvrir leur corps entièrement en présence d’homme n’appartenant pas à leur famille
Il leur est interdit de sortir en laissant apparaître leur visage
Elles n’ont pas le droit de se maquiller
Elles n’ont pas le droit de se parfumer
Après l’âge de 12 ans, pour elles, l’école c’est terminé
Il leur est interdit de postuler à de nombreux emplois
Il leur est interdit de parcourir de longues distances sans l’accompagnement d’un homme
Aller dans un parc n’est même plus envisagé
Il leur est interdit de travailler dans des ONG
Les actrices ne peuvent plus se produire dans des séries télévisées
Ils attaquent leur existence, le fait d’exister
Véritable persécution fondée sur le sexe, ce qui est un crime contre l’humanité
Elles, elles sont 28 millions, elles, ce sont les femmes afghanes »
David Durlot
Contre les violences sexistes et sexuelles
Mazan, le procès de la lâcheté ?
Aujourd’hui dans « Parlons-en », retour sur un procès qui marquera l’histoire judiciaire française et alimentera le débat public : celui des viols dits de Mazan. Ce mercredi, il entre dans sa dernière ligne droite. « Le procès de la lâcheté », a dénoncé à la barre Gisèle Pelicot, la victime, pointant un système qui tolère encore l’idée qu’il y aurait des viols plus graves que d’autres. Décryptage avec Maître Carine Durrieu-Diebolt, Elsa Labouret, porte-parole d’Osez le féminisme, Noémie Renard, autrice de « En finir avec la culture du viol » (Les Petits Matins, 2018), et Marie Schuster, envoyée spéciale à Avignon.
Féminicides en France : un traitement médiatique en progrès, mais « restreint à la sphère conjugale »
Une enquête du collectif #NousToutes révèle une amélioration de la couverture médiatique des féminicides en France entre 2017 et 2022. Mais cette avancée cache des biais persistants et une récupération politique du concept.
« Your body, my choice » : après l’élection de Trump, sexisme et antiféminisme déferlent en ligne
Depuis l’élection de Donald Trump, un rapport pointe la recrudescence en ligne de commentaires misogynes et autres attaques sexistes encourageant la régression des droits des femmes et la culture du viol.
« Ton corps, mon choix. Pour toujours ». Postée dans le sillage de la réélection de Donald Trump à la Maison Blanche, la publication misogyne de Nick Fuentes, « influenceur » masculiniste et suprémaciste blanc, a généré plus de 91 millions de vues sur X, et quelque 35 000 partages.
« Beaucoup moins de garde-fous » : pourquoi Donald Trump aura une liberté d’action presque totale pour son second mandat à la Maison Blanche
« Le plus horrible aujourd’hui, c’est le plaisir qu’ils prennent à nous regarder souffrir » : en Arizona, l’angoisse des demandeurs d’asile après l’élection de Donald Trump
Le président élu des États-Unis a promis d’organiser la plus grande campagne d’expulsion de l’histoire du pays. Dans le sud du pays, l’inquiétude est montée d’un cran dès l’annonce des résultats.
« Ton corps, mon choix » : après la victoire de Trump, des femmes alertent sur une vague de haine misogyne sur les réseaux sociaux
Plus exposés, toujours réprimés : RSF appelle à soutenir les journalistes travaillant sur les droits des femmes et les violences de genre dans le rapport “Le journalisme à l’ère #MeToo”
Sept ans après le momentum médiatique déclenché par la première enquête journalistique sur l’affaire Weinstein aux États-Unis, Reporters sans frontières (RSF) publie le rapport “Le journalisme à l’ère #MeToo”. Des médias sont nés dans le sillon de ce mouvement de libération de la parole qui a endossé différents slogans à travers le monde, des rédactions ont repensé leurs pratiques, et des réseaux de journalistes se sont créés. Toutefois, enquêter sur les droits des femmes reste dangereux. À l’aune de cette étude exclusive, RSF émet plusieurs recommandations pour soutenir les journalistes qui travaillent sur les droits des femmes et les violences de genre.
Viols, harcèlements : révélations sur la face cachée des prisons françaises
Lorsqu’on évoque des violences au sein de ce milieu, chacun pense naturellement aux détenus. Dans l’imaginaire carcéral, la violence n’émanerait que d’eux. Rarement de ceux qui les encadrent ou alors seulement dans le cadre d’une légitime défense. Et pourtant de nombreuses femmes qui travaillent dans les prisons françaises déclarent se sentir plus en sécurité avec les détenus qu’avec leur propre collègue. Viols, agressions, harcèlements sexuels. Une dizaine de femmes, surveillantes pénitentiaires, agent administratif, assistantes sociale ou conseillères d’insertion et de probation nous ont confié leur témoignage, leur histoire. Toutes racontent une mécanique infernale, une atmosphère de travail machiste et hyper sexualisée au sein de laquelle elles ne sont pas protégées. Une partie d’entre elles a accepté de témoigner face caméra dans l’espoir de faire changer les choses.
Afghanistan : Des policières font état d’abus subis par le passé et de menaces de la part des talibans
Les pays ayant financé la formation des policières devraient accueillir celles qui sont exposées à des risques.
Les autorités talibanes ont menacé des femmes afghanes qui avaient servi dans la police sous le gouvernement précédent, les exposant à des risques, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui.
Procès des viols de Mazan : comprendre le huis clos qui divise le public et les avocats
En imposant un huis clos partiel, le président de la Cour a provoqué la colère des avocats de Gisèle Pelicot. Ce 4 octobre, il est revenu sur cette décision, suscitant, cette fois, l’indignation des avocats de la défense. Les Surligneurs vous donnent les clefs pour comprendre cette notion de huis clos qui crée tant de remous dans cette affaire.
Les neuf questions du viol et quelques autres…
La fiche sur le viol publiée mercredi par la Direction de l’information légale et administrative (DILA) a retenu l’attention de la magistrate Valérie-Odile Dervieux. Elle pointe ses nombreuses approximations.
Violences sexuelles: l’épreuve des femmes migrantes, transgenres et travailleuses du sexe qui portent plainte en France
En France, accéder à la justice pour les femmes victimes de violences sexuelles reste un véritable parcours de combattantes. Mais comment espérer obtenir justice quand il existe tant d’obstacles au dépôt de plainte ? Ces freins touchent de manière disproportionnée les femmes migrantes, transgenres et les travailleuses du sexe. Surexposées aux violences, elles hésitent néanmoins à franchir les portes d’un commissariat.
«Etre en sécurité avant d’être mortes» : mobilisation samedi dans toute la France en soutien aux victimes de violences sexuelles
Des rassemblements en soutien à Gisèle Pelicot auront lieu ce samedi dans plusieurs villes, à l’initiative d’un collectif d’associations et de militantes féministes. «Face à la triste banalité du profil des hommes derrière les viols […], nous appelons les hommes à se soulever avec nous», écrivent notamment Camille Etienne, Giulia Foïs, Camille Kouchner, Yelle et Victoire Tuaillon.
Les 83 violeurs : la banalité du mâle
L’autrice et militante féministe Anna Toumazoff critique le fait de dépeindre en monstres les hommes accusés dans le procès de Mazan, empêchant ainsi de comprendre la banalité des violences patriarcales.
Injuste jusque dans son nom, cette affaire souffre d’une mauvaise désignation. Ce n’est pas « l’affaire des viols de Mazan », et ça n’est pas même seulement « l’affaire Dominique Pélicot ». C’est l’affaire des 83 violeurs. 83 hommes, dont la liste des noms, métiers et âges semble un échantillon d’institut de sondages parfaitement à même de représenter la France. 83 individus ayant pour seul trait commun d’être des hommes du même périmètre géographique. 83 hommes normaux, dont la banalité choque les hommes seulement. Les femmes savaient déjà qu’il y a une réalité derrière les yeux fermés.
Meurtre de Rebecca Cheptegei: «Les femmes subissent les frustrations que les compagnons déversent sur elles»
Le meurtre de l’athlète ougandaise Rebecca Cheptegei, aspergée d’essence et brûlée vive dimanche 1er septembre par un homme présenté par la police comme son compagnon, a provoqué un émoi considérable. Elle avait 33 ans et avait couru le marathon aux Jeux olympiques de Paris. Un féminicide emblématique, mais le fléau est mondial. La sociologue Lybie Biby Méghuiope, responsable de l’antenne de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes pour l’ouest du Cameroun, est l’invitée d’Afrique midi.
L’abbé Pierre accusé d’agressions sexuelles : de nouveaux signalements enregistrés
De nouveaux signalements ont été enregistrés concernant le comportement de l’abbé Pierre, ont révélé mardi 23 juillet les journaux du groupe EBRA. Il y a une semaine, un rapport d’Emmaüs et de la Fondation Abbé-Pierre a relayé le témoignage de sept femmes accusant le prêtre de violences sexuelles de la fin des années 70 à 2005.
Place au débat
Suite à notre publication du 22 juillet, relayant depuis actu-juridique.fr une réaction d’un chroniqueur du site de veille juridique, nous avons reçu sur notre compte Instagram un commentaire de mapztrsn , qui nous a autorisés à le publier et que nous reproduisons ici in extenso :
Euh… Vous comptez nous expliquer pourquoi vous relayer cette article dégoulinant d’antifeminisme crasse qui compare les déclarations d’hanouna au travail de Caroline de haas contre les violences faites au femme ? C’est une honte pour toute les victimes ce torchon. vous êtes censés être la Ligue des Droits de l’Homme, pas la Ligue des Droits de l’homme
Notre réponse:
Bonjour. Nous relayons tous les points de vue argumentés qui défendent les droits humains. Cela ne veut pas dire que nous les partageons tous.
Toutefois, nous aimons laisser la place au débat, à condition que, là aussi, les réactions soient argumentées avec un minimum d’intelligence. Nous autorisez-vous à publier la vôtre ? Bien amicalement.
Nous espérons bien évidemment que le débat va s’enrichir.