La presse sous pression au Brésil- RSF analyse les attaques en ligne contre les journalistes pendant les élections présidentielles


Ces dernières années, les insultes, menaces et campagnes de harcèlement se sont intensifiées contre les journalistes et les médias au Brésil, notamment de la part des autorités publiques, de la classe politique et de ses supporters. Les réseaux sociaux, utilisés comme caisse de résonance, sont devenus un terrain miné. Cette tendance a un impact négatif non seulement sur le travail et la vie personnelle des journalistes, mais aussi sur le débat public et la liberté de la presse dans le pays.

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Intelligence artificielle : l’UE investit dans des technologies « à haut risque » pour contrôler les flux migratoires

L’intelligence artificielle est de plus en plus utilisée pour contrôler les droits humains (image d’illustration). Crédit : Getty Images


Au nom du contrôle de ses frontières, l’Union européenne investit dans l’intelligence artificielle. Dernier exemple en date : Itflows, un logiciel d’anticipation des mouvements migratoires. Le site d’investigation Disclose révèle des alertes internes concernant de potentielles dérives dans son application. Des expertes du sujet, interrogées par Infomigrants, s’inquiètent de la place grandissante donnée à ces technologies à « haut risque » pour les droits humains.

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Paris : un tribunal refuse d’ouvrir les centres pour déplacés ukrainiens aux autres migrants


70 mineurs isolés dorment sous un pont d’Ivry-sur-Seine



LA DOUBLE PEINE NE S’ASSUME PAS, ELLE SE SUPPRIME.

Dans l’actualité


Afghanistan : un séisme de magnitude 5,9 fait au moins 920 morts


Tunisie : Forte mobilisation contre le projet de nouvelle Constitution


Des sénateurs américains dévoilent une proposition de loi pour limiter la violence par arme à feu


Cambodge : Annuler les condamnations des « cinq d’ADHOC »


Affaire Fiminco : Bruno Le Maire ne répond plus


En Tanzanie, des Masaï expulsés de leurs terres au nom de la protection de la faune sauvage et du tourisme

Scandales alimentaires: la CGT dénonce les ravages de la rentabilité financière à tout prix

EXTRADITION DE JULIAN ASSANGE : UNE TACHE SUR LA DÉMOCRATIE BRITANNIQUE, UN JOUR SOMBRE POUR LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

Élections législatives : un vote essentiel pour l’avenir démocratique du pays

Tunisie : le président Saied s’oppose à la présence d’observateurs étrangers lors des prochains scrutins

Manifestation de soutien à Kais Saieb le 8 mai 2022 à Tunis. © AP Photo/Hassene Drid


Le président tunisien Kais Saied s’est dit hostile à la présence d’observateurs étrangers aux prochains scrutins prévus en Tunisie. Il s’est exprimé ce 12 mai lors de la prestation de serment de nouveaux membres de l’Autorité électorale qu’il s’était arrogé le droit de nommer.

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Chasse : « La nature n’est pas à tout le monde », le président des chasseurs conseille aux promeneurs inquiets de marcher « chez eux »

Willy Scharen, le président national des chasseurs. /Photo MaxPPP


Le président de la Fédération nationale des chasseurs a estimé que les promeneurs inquiets d’être victime d’un accident de chasse devaient se promener « chez eux ».

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Une démocratie fragile à refonder d’urgence

La LDH en campagne

Un assassinat en prison

Burkina Faso : Le coup d’État est une menace pour les droits humains

Une capture d’écran montre le capitaine Kader Ouedraogo (porte-parole) en train de confirmer le coup d’État militaire à la télévision d’État RTB à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 24 janvier 2022. © 2022 Anadolu Agency via Getty Images


Au Burkina Faso, les militaires responsables du coup d’État perpétré en janvier devraient garantir la protection des droits humains et faciliter une transition rapide vers un régime démocratique, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch. Ils devraient donner la priorité à un traitement digne des personnes en détention, garantir que les journalistes et activistes puissent travailler librement, et veiller à ce que les opérations de lutte contre le terrorisme soient menées dans le respect des droits fondamentaux.  

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Communiqués

Le groupuscule interdit Génération identitaire défile et agresse dans Paris

LA PRÉFECTURE A LAISSÉ FAIRE

Génération identitaire, groupuscule violent dissous, a pu défiler ce samedi dans Paris. La manif, déclarée en préfecture au préalable, n’a pas été interdite. Et ce qui devait arriver arriva : des militants ont tabassé un passant. Reportage.

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Au Bénin, « le droit est manié de telle manière qu’il devient l’ennemi de l’Etat de droit »


Le président béninois Patrice Talon au stade Charles-de-Gaulle à Porto-Novo, le 23 mai 2021. YANICK FOLLY / AFP

L’universitaire Laurence Burgorgue-Larsen s’inquiète du tournant autoritaire de ce pays d’Afrique de l’Ouest après les lourdes peines infligées à deux opposants.

Tribune. Dix ans et vingt ans de prison ! Telles sont les peines auxquelles ont été condamnés, au Bénin, le professeur de droit constitutionnel Joël Aïvo et l’ancienne garde des sceaux Reckya Madougou, les 6 et 10 décembre.

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“Le poison de ces nouveaux inquisiteurs”

« Les peurs brunes »

Menace imminente sur la démocratie brésilienne


Capture d’écran d’une vidéo / Le président Jair Bolsonaro lors du défilé militaire à Brasilia le 10 août 2021.

Nous, élus et dirigeants du monde entier, tirons la sonnette d’alarme : le 7 septembre 2021, une insurrection mettra en danger la démocratie au Brésil. En ce moment même, le président Jair Bolsonaro et ses alliés – parmi lesquels les groupes suprématistes blancs, la Police militaire et des fonctionnaires à tous les niveaux du gouvernement – se préparent à une marche nationale contre la Cour suprême et le Congrès le 7 septembre, renforçant ainsi les craintes d’un coup d’Etat dans la troisième plus grande démocratie du monde.

Ces dernières semaines, le président Bolsonaro a intensifié ses attaques contre les institutions démocratiques. Le 10 août, il a dirigé un défilé militaire sans précédent dans la capitale Brasilia et ses alliés au Congrès ont tenté d’imposer des réformes radicales du système électoral du pays, largement considéré comme l’un des plus fiables au monde. Bolsonaro et son gouvernement ont – à plusieurs reprises – menacé d’annuler les élections présidentielles de 2022 si le Congrès n’approuvait pas ces réformes.

Maintenant, Bolsonaro appelle ses partisans à se rendre à Brasilia le 7 septembre dans un acte d’intimidation des institutions démocratiques du pays. Selon un message partagé par le président le 21 août, la marche est la préparation d’un « contre-coup nécessaire » contre le Congrès et la Cour suprême. Le message affirmait que la « constitution communiste » du Brésil a retiré le pouvoir à Bolsonaro et a accusé « le pouvoir judiciaire, la gauche et tout un appareil d’intérêts cachés » de conspirer contre lui.

Des députés brésiliens ont averti que la mobilisation du 7 septembre a pris pour modèle l’insurrection du 6 janvier 2021, dans la capitale américaine, lorsque le président de l’époque Donald Trump a incité ses partisans à « arrêter le vol » avec de fausses allégations de fraude électorale lors de l’élection présidentielle de 2020.

Nous sommes profondément préoccupés par la menace imminente qui pèse sur les institutions démocratiques du Brésil – et nous serons vigilants pour les défendre avant le 7 septembre et au-delà. Le peuple brésilien s’est battu pendant des décennies contre le régime militaire pour garantir la démocratie. Nous ne devons pas permettre à Bolsonaro de nous la confisquer maintenant. »


José Luis Rodriguez Zapatero, ancien Premier ministre, Espagne

Fernando Lugo, ancien président, Paraguay

Adolfo Pérez Esquivel, lauréat du prix Nobel, Argentine

Noam Chomsky, professeur, Etats-Unis

Yanis Varoufakis, membre du Parlement, Grèce

Ernesto Samper, ancien président, Colombie

Jeremy Corbyn, membre du Parlement, Royaume-Uni

Cori Bush, membre de la Chambre des représentants, USA

Jean-Luc Melenchon, membre de l’Assemblée nationale, France

Gustavo Petro, sénateur, Colombie

Caroline Lucas, membre du Parlement, Royaume-Uni

Golriz Gharahman, membre du Parlement, Nouvelle-Zélande

Manon Aubry, membre du Parlement européen, France

Gonzalo Winter, membre de la Chambre des Députés, Chili

Ricardo Patiño, ancien ministre des Affaires étrangères, Equateur

Unai Sordo, secrétaire général de CCOO, Espagne

Cornel West, professeur, Etats-Unis

María José Pizarro, membre de la Chambre des représentants, Colombie

Juan Somavía, ancien directeur général de l’OIT, Chili

Rafael Correa, ancien président, Equateur

Oscar Laborde, Président du Parlement du Mercosur, Argentine

Carlos Ramirez-Rosa, membre du conseil municipal de Chicago, Etats-Unis

Manuel Bompard, membre du Parlement européen, France

Rafael Michelini, sénateur de la République, Uruguay

Celso Amorim, ancien ministre des Relations extérieures, Brésil

Ana Isabel Prera, ancien ambassadeur, Guatemala

Hugo Yasky, secrétaire général du CTA, Argentine

Thierry Bodson, président FGTB, Belgique

Marco Enriquez-Ominami, membre de la Chambre des députés, Chili

Jordon Steele-John, sénateur, Australie

Martín Torrijos, ancien président, Panamá

Zarah Sultana, membre du Parlement, Royaume-Uni

Claudia Webbe, membre du Parlement, Royaume-Uni

Kenny MacAskill, membre du Parlement, Royaume-Uni

Mick Whitley, membre du Parlement, Royaume-Uni

Marion Fellows, membre du Parlement, Royaume-Uni

Bell Ribeiro-Addy, membre du Parlement, Royaume-Uni

Mohammad Yasin, membre du Parlement, Royaume-Uni

Tony Lloyd, membre du Parlement, Royaume-Uni

Barry Gardiner, membre du Parlement, Royaume-Uni

Jon Cruddas, membre du Parlement, Royaume-Uni

Mary Kelly Foy, membre du Parlement, Royaume-Uni

Apsana Begum, membre du Parlement, Royaume-Uni

Kim Johnson, membre du Parlement, Royaume-Uni

Diane Abbott, membre du Parlement, Royaume-Uni

Tahir Ali, membre du Parlement, Royaume-Uni

Richard Burgon, membre du Parlement, Royaume-Uni

John McDonnell, membre du Parlement, Royaume-Uni

Kate Osborne, membre du Parlement, Royaume-Uni

Ian Byrne, membre du Parlement, Royaume-Uni

Pauline Bryan, membre de la Chambre des Lords, Royaume-Uni

Lloyd Russell-Moyle, membre du Parlement, Royaume-Uni

Prem Sikka, membre de la Chambre des Lords, Royaume-Uni

John Hendy, membre de la Chambre des Lords, Royaume-Uni

Gerardo Pisarello, membre du Congrès des Députés, Espagne

Gabriela Rivadeneria, ancienne présidente de l’Assemblée nationale, Equateur

Daisy Tourné, sénateur, Uruguay

Eric Calcagno, député national, Argentine

Omar Plaini, sénateur de la Province de Buenos Aires, Argentine

Alejandro Rusconi, Argentine

Marcela Aguiñaga, ancien ministre de l’environnement, Equateur

Rafael Mayoral (Espagne)

Fernanda Vallejo, député national, Argentine

Idoia Villanueva, membre du Parlement européen, Espagne

Lucía Muñoz Dalda, membre du Congrès des Députés, Espagne

Marita Perceval, sénatrice, Argentine

Maite Mola, vice-présidente du Parti de la Gauche Européenne, Espagne

Andres Arauz, ancien ministre de la Connaissance et du talent humain, Equateur

Alicia Castro, ancien ambassadeur, Argentine

Iván Cepeda, sénateur, Colombie

Guillaume Long, ancien ministre des Affaires étrangères, Equateur

José Roselli, député national, Argentine

Guillermo Carmona (Argentine)

Paola Vega, membre de l’Assemblée législative, Costa Rica

Juan López de Uralde, membre du Congrès des Députés, Espagne

Monica Macha, députée nationale, Argentine

Martina Velarde, membre du Congrès des Députés, Espagne

Antònia Jover, membre du Congrès des Députés, Espagne

Daniel Martínez, ancien maire de Montevideo, Uruguay

Carlos Ominami, ancien Sénateur, Chili

Hugo Martínez, ancien ministre des Affaires étrangères, El Salvador

Scott Ludlam, ex-sénateur, Australie

Leïla Chaibi, membre du Parlement européen, France

Mónica Xavier (Uruguay)

Cristina Alvarez Rodríguez, députée nationale, Argentine

Lia Veronica Caliva, députée nationale, Argentine

Fotini Bakadima, membre du Parlement, Grèce

Ricardo Canese, membre du Parlement du Mercosur, Paraguay

Héctor Fernández, député national, Argentine

Juan Carlos Alderete, député national, Argentine

Ruth Buffalo, représentante de l’Etat du Dakota du Nord, USA

Adrien Quatennens, membre de l’Assemblée nationale, France

Alberto Grillón, ancien sénateur, Paraguay

Carlos Sotelo, ex-sénateur, México

Nanci Parrilli, sénateur, Argentine

María Antonieta Saa Diaz, membre de la Chambre des députés, Chili

Marcia Covarrubias, membre de la Chambre des députés, Chili

Carolina Yutrovic, députée nationale, Argentine

Claudia Mix, membre de la Chambre des Députés, Chili

Clara López, ancienne ministre du Travail, Colombie

Camilo Lagos (Chili)

Karol Cariola, membre de la Chambre des Députés, Chili

Roser Maestro, membre du Congrès des Députés, Espagne

Mercedes Pérez, membre du Congrès des Députés, Espagne

Victoria Donda, députée nationale, Argentine

Marisa Saavedra, membre du Congrès des Députés, Espagne

Miguel Bustamante, membre du Congrès des Députés, Espagne

Antón Gómez-Reino, membre du Congrès des Députés, Espagne

Pedro Antonio Honrubia, membre du Congrès des Députés, Espagne

Joan Mena, membre du Congrès des Députés, Espagne

Mar García Puig, membre du Congrès des Députés, Espagne

Txema Guijarro, membre du Congrès des Députés, Espagne

Pablo Echenique, membre du Congrès des Députés, Espagne

Sofía Castañón, membre du Congrès des Députés, Espagne

Javier Sanchez, membre du Congrès des Députés, Espagne

Pilar Garrido, membre du Congrès des Députés, Espagne

Ismael Cortés, membre du Congrès des Députés, Espagne

John Ackerman (Mexique)

Gibrán Ramírez Reyes (Mexique)

Katu Arkonada (Mexique)

Eduardo Valdes, député national, Argentine

Nora Del Valle Giménez, sénateur, Argentine

Minou Tabarez Miraval, député national, République dominicaine

Démocratie sanitaire

Reporterre

La crise du Covid-19 nous confirme que la poussée autoritaire n’est pas le seul fait de l’extrême droite — au pouvoir ou à ses portes dans de nombreux pays d’Europe (Italie, Pologne, Hongrie, Espagne…). Elle atteint aussi les «démocraties» dites libérales, dont la plupart des décisions sanitaires se sont systématiquement accomplies dans un flou d’autoritarisme bravache et de communication à la fois martiale et tâtonnante. Politiquement, c’est l’espoir même d’une démocratie sanitaire qui est abîmé, l’idée d’un débat public nourri d’informations claires et partagées, y compris bien sûr scientifiques.

Il ne s’agit donc pas de défendre ici les mesures sanitaires prises par le gouvernement, les préfets, les maires et jusqu’à chaque institution. Ni les mesures à l’efficacité plus que douteuse au regard d’un état des savoirs sur les contaminations largement établi à la fin du printemps 2020 (par exemple, le port du masque même dans une rue vide ou sur une plage déserte); ni les mesures autoritaires et infantilisantes (rappelons-nous le cirque des diverses attestations) qui nous ont jugé·es a priori incapables d’adapter nos comportements aux contraintes sanitaires; ni les mesures inéquitables et la répression à deux vitesses qui ont été imposées avec plus de violence sur les classes pauvres que sur les classes aisées (de l’impossibilité du télétravail pour les derniers de cordée aux contrôles tatillons du couvre-feu dans les «quartiers»).

L’État ne fait que remplir son rôle au sein du capitalisme : nous faire travailler

Mais pour autant, nul besoin de crier à la dictature ou à l’apartheid pour s’en indigner : l’État français n’est pas un régime totalitaire, c’est juste un État moderne, c’est-à-dire un État qui met son institution au fidèle service de la production économique, du capitalisme, de l’impératif de la croissance. C’est ainsi que le «retour à la normale», qui sert toujours d’horizon à toutes les mesures décidées (des confinements au passe sanitaire) n’est en réalité que le retour à la santé pour la remise au travail généralisée. À ne pas comprendre cela, on en vient à s’étonner que la question des retraites puisse aujourd’hui resurgir.

Une fois ce constat posé, nous devons aussi nous interroger fortement sur la manière dont nous appréhendons la vie en société, et tout particulièrement jusque dans nos petits milieux écologistes, altermondialistes, alternatifs… En leur sein, en effet, des discours s’installent à propos de la crise sanitaire qui nous rappellent la rhétorique climato-négationniste. Les 100 000 morts françaises des douze premiers mois de la pandémie sont niées ou jugées insignifiantes .

Refuser de prendre soin de la santé de tous, quelle liberté est-ce là?

Au nom des libertés individuelles réduites à leur seule définition libérale, celle du laisser-faire, c’est l’idée même de mesures collectives destinées à prendre soin de la santé de tous et toutes qui est jugée en soi inacceptable — parfois au motif que les ambulances n’ont pas fait la queue devant nos hôpitaux comme ce fut le cas dans des pays aux services de santé plus fragiles (Russie, Inde et même Angleterre…), ou que les morts n’étaient pas jetés dans la rue comme en Équateur ou en Bolivie, parce qu’en France, justement, des mesures ont été prises pour l’éviter.161 000 personnes se sont réunies samedi 24 juillet dans toute la France pour s’opposer au passe sanitaire

Nous ne savons pas combien de personnes seraient mortes ou éprouvées sans l’action publique, et cette ignorance alimente la critique, par un scepticisme caricatural et paresseux. C’est là tout le paradoxe de la «catastrophe» : les mesures qui réussissent à la réduire ou à s’y opposer produisent des effets bénéfiques, qui peuvent aussi fournir aux sceptiques la «preuve» que l’annonce de la catastrophe n’était qu’un mensonge.

Malheureusement, ces raisonnements, jadis tenus dans des milieux libertariens — c’est-dire ces ultralibéraux hyperindividualistes pour lesquels le moins d’État possible ne sert qu’à protéger les propriétés privées, et qui sont fermement opposés à toute justice sociale et environnementale — ont trouvé des relais chez celles et ceux avec qui nous avions, il y a encore peu, tant d’affinités politiques.

Reconnaître notre interdépendance et sortir d’un débat faussé

Ensemble, nous reconnaissions l’interdépendance des individus, au sein de nos sociétés comme du monde vivant. Ensemble, nous défendions le principe de précaution contre les «risquophiles» des classes dominantes, qui ne subissent jamais les conséquences de leurs actions. Ensemble, nous faisions vivre l’attention à l’autre, la solidarité, l’idée de responsabilité collective. Pas question de se sauver soi-même devant la dégradation de notre milieu, c’était ensemble qu’il fallait lutter.

Il nous faut constater aujourd’hui que ces idées ne sont plus si communément partagées et que nous avons perdu des camarades, au motif de la liberté de refuser catégoriquement un bout de tissu sur le visage, quelles qu’en soient les conséquences possibles pour les autres, en particulier les «personnes fragiles».

Sortir du libéralisme autoritaire

Comment des écologistes conséquents ne voient-ils pas que cette «résistance» sous le seul cri de «liberté, liberté, liberté» reste prisonnière du cadre libéral-autoritaire qui nourrit le débat mortifère entre liberté et sécurité? Ce qui permet d’escamoter d’ores et déjà — et peut-être définitivement — le cadre démocratique dans lequel devrait se dérouler le débat essentiel : celui entre liberté et responsabilité. Car il ne s’agit pas de sécuriser collectivement la liberté individuelle de chacun à ne faire que ce qu’il entend, mais de construire démocratiquement l’articulation de nos libertés, individuelles comme collectives, avec un principe de responsabilité aussi bien vis-à-vis de l’avenir que des autres. C’est fondamental pour l’écologie, et pour son positionnement politique face aux épreuves collectives que le dérèglement climatique va multiplier. D’autant plus que tout le vice de l’autoritarisme de l’État libéral moderne est d’enfermer ses critiques dans des impasses — par effet de nasse — pour saper toute sortie, toute remise en cause, du capitalisme. Le discours de l’État sur le masque a plusieurs fois changé depuis le début de la pandémie.

Contre l’«autoritarisme sanitaire» dont nous faisons le constat depuis mars 2020, nous prônons donc une démocratie sanitaire, dont les débats contradictoires seront fondés sur des connaissances mieux diffusées, plutôt que sur des «certitudes» ânonnées sans relâche comme des dogmes (et qui d’ailleurs n’ont cessé de varier au gré de la communication officielle, des incertitudes sur la transmission du virus par les vaccinés à la dangerosité de tel vaccin), et surtout qui serait construite avec les personnes concernées, mieux à même d’arbitrer entre des contraintes aussi lourdes, scientifiques, personnel médical, association de patients, etc.

La voie démocratique pour échapper à l’étau

Ce que notre situation de crise révèle en effet, c’est qu’il est ardu d’échapper à l’étau tragique entre des scientifiques, dont l’expertise ne doit pas faire décision politique, et des politiques, dont le pouvoir n’a pas le monopole d’une compétence dont chacun·e est doté·e quand il s’agit de penser et d’agir réellement pour et avec les autres. Seule la voie démocratique peut permettre de déjouer cet écueil, lorsqu’elle est animée par une «population éclairée [capable de] se prendre concrètement en charge en résistant au pouvoir, qui infantilise à force de consignes obligatoires, comme aux médias, qui terrorisent à force d’informations ressassées et presque toujours contredites ».

Cette voie démocratique à laquelle nous tenons, nous devons la faire vivre dans les espaces collectifs et militants auxquels nous participons et que nous animons, mais c’est la société tout entière qui devrait s’en emparer, quelles que soient les difficultés, car il y va, fondamentalement, de nos valeurs politiques de liberté et d’humanité.

Pass sanitaire : quand les manifestants… passent à la trappe



Ce week-end, pour le seconde fois, vents debout contre le pass sanitaire, une partie des Français étaient dans la rue après l’adoption du projet de loi au Parlement. En plein été, ces manifestations ont mobilisé. Partout, on a vu du monde contrairement à la communication gouvernementale qui s’échine à faire disparaître les manifestants, avec des chiffres fantaisistes. Un décalage avec la réalité qui témoigne de la peur de voir repartir la contestation sociale…


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L’émir du Qatar approuve la loi électorale pour les premières élections législatives


L’émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, s’exprime lors du sommet de Kuala Lumpur à Kuala Lumpur, en Malaisie, le 19 décembre 2019. REUTERS/Lim Huey Teng


DUBAI, 29 juillet (Reuters) – L’émir du Qatar a approuvé jeudi une loi électorale pour les premières élections législatives du pays, qui doivent se tenir en octobre, a annoncé son bureau.

Le vote, un an avant que l’État arabe du Golfe n’accueille le tournoi de la Coupe du monde de football, concernera les deux tiers, soit 30 membres, du Conseil de la Choura de 45 sièges, pour lequel une nouvelle loi a également été approuvée par l’émir Cheikh Tamim bin Hamad. al-Thani jeudi.

L’émir continuera de nommer les 15 membres restants.

Lors d’un référendum en 2003, les Qataris, qui ne représentent que 10 % de la population du pays, ont approuvé une nouvelle constitution qui prévoyait des élections partielles pour le conseil, dont les membres sont actuellement tous nommés. Les scrutins avaient été retardés depuis lors.

Le Qatar, qui comme d’autres pays du Golfe interdit les partis politiques, a déjà des élections municipales. Il a cherché à redorer son image, notamment en améliorant les droits des travailleurs migrants, à la suite d’allégations d’abus de travail et d’un embargo diplomatique, commercial et de voyage de trois ans et demi imposé par les autres États arabes à la mi-2017.

La nouvelle loi stipule que les citoyens âgés de 18 ans et plus, et dont le grand-père est né au Qatar, ont le droit de voter dans les districts où réside leur tribu ou leur famille. Les candidats doivent être d’origine qatarie et avoir au moins 30 ans.

La nation petite mais riche, premier producteur mondial de gaz naturel liquéfié, sera divisée en 30 circonscriptions électorales, avec un candidat à élire pour chaque circonscription.

Les Qataris qui ont été condamnés « par un jugement définitif pour un crime impliquant des turpitudes morales ou de la malhonnêteté » ne peuvent ni voter ni se présenter « à moins d’être réhabilités conformément à la loi ».

Ceux qui ont rang de ministre, les membres des organes judiciaires, les militaires et les membres du conseil municipal ne peuvent se présenter tant qu’ils occupent ces postes.

La loi a limité les dépenses de campagne à 2 millions de riyals (549 450,55 $). (1 $ = 3,6 400 rials qatariens)

Reportage de Ghaida Ghantous; Édité par Timothy Heritage

(traduction automatique)

Ou comment même le foot peut faire avancer (à petits pas) la démocratie… au prix toutefois de la mort de plus de 6500 ouvriers migrants…