Guillaume Meurice convoqué : fin de la liberté d’expression sur le service public ?
La liberté d’expression est-elle en danger sur le service public ? L’humoriste de France Inter Guillaume Meurice a été mis à pied par la direction de Radio France, dans l’attente d’une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au licenciement. Radio France reproche à l’humoriste d’avoir réitéré, dimanche 28 avril dernier, une blague déjà faite à l’antenne en fin octobre sur Benjamin Netanyahu. Il comparait le dirigeant israélien à une « sorte de nazi mais sans prépuce ».
En dépit d’une décision de justice favorable, l’humoriste est donc en passe d’être écarté et censuré par sa direction, même s’il a reçu le soutien de la rédaction de France Inter et de responsables politiques de gauche. Cette affaire apparait comme le symbole d’une période trouble où le soutien aux Palestiniens massacrés à Gaza par l’armée Israélienne, est de plus en plus réprimé.
Rachida Dati réagit à la suspension de Guillaume Meurice de France Inter
Interpellée mardi 7 mai à l’Assemblée sur la suspension de Guillaume Meurice de France Inter, la ministre de la Culture Rachida Dati a rappelé son attachement à la liberté de la presse mais a estimé que « Radio France ne pouvait pas ne pas réagir ».
Appel à la grève le 12 mai à Radio France, contre la suspension de Guillaume Meurice et les changements de grille, sur fond de crainte d’une mise au pas
Un préavis de grève intersyndical a été déposé pour le dimanche 12 mai par les syndicats de Radio France, reflet de la crise dans le groupe après la mise à pied de l’humoriste Guillaume Meurice et des aménagements de grille perçus comme politiques.
Pour protester contre la mise à pied de Guillaume Meurice, mais aussi contre un remaniement des grilles perçu comme «une casse sociale» et une menace sur des émissions emblématiques, le tout sur fond de projet de réforme de l’audiovisuel public, les six grands syndicats de Radio France (CGT, CFDT, FO SNJ, SUD, Unsa) ont appelé à une grève dimanche de minuit à minuit.
La justice ne suit pas nécessairement le mouvement général
Le Conseil d’Etat rejette la demande d’interdiction d’une conférence de Rima Hassan sur Gaza à Paris-Dauphine
La plus haute juridiction a confirmé lundi la décision du tribunal administratif de Paris, estimant que le risque de troubles à l’ordre public, tel qu’il était craint par la direction de l’université, n’était pas circonstancié.
Le Conseil d’Etat a finalement autorisé, lundi 6 mai, la tenue d’une conférence avec la militante franco-palestinienne Rima Hassan à l’université Paris-Dauphine, que la direction de l’établissement voulait voir annulée. Cette décision de la plus haute juridiction administrative confirme celle du tribunal administratif de Paris – dont l’ordonnance avait été rendue publique samedi – qui avait été saisi par deux syndicats de l’enseignement supérieur (Sud-Education et la Ferc-CGT).
Les universitaires non plus
1000 ancien·nes étudiant·es de Sciences Po pour la Palestine : « nous soutenons leur lutte »
Que nous soyons avocat·es, chercheur·ses, consultant·es, ou député·es, nous ressentons une impérieuse urgence à répondre à l’appel des étudiant·es mobilisé·es de Sciences Po et refusons de fermer les yeux sur les massacres en cours à Gaza. Nous demandons à l’administration de défendre ses étudiant·es face à l’agitation politico-médiatique insensée. Nous regrettons la nécessité de rappeler que défendre le droit international n’est pas un acte radical, mais la conclusion de notre éducation à Sciences Po.
Non à la répression policière à Sciences Po Lyon
Universitaires de Sciences Po Lyon, nous exprimons notre profonde indignation face à l’évacuation de l’amphithéâtre Pacaut par la police. Les images de nos étudiant·es aligné·es contre un mur et contrôlé·es par les forces de l’ordre sont choquantes. Nous ne saurions rester silencieux·ses devant la répression policière d’un mouvement étudiant et tenons à maintenir vivante une idée de l’Université comme sanctuaire dédié à la diffusion du savoir et à l’exercice de la discussion collective.
Gaza : notre silence n’est plus possible !
Nous, personnel de la communauté universitaire de Toulouse Jean Jaurès (UT2J) ne supportons plus la chape de plomb qui s’est abattue sur les universités, et notamment au Mirail : depuis les massacres du 7 octobre, l’offensive israélienne a fait près de 40.000 morts à Gaza dont 14.000 enfants, presque 100.000 blessé·es et deux millions de Gazaoui·es déplacé·es et chassé·es de leur domicile ; soit le plus grand nombre de déplacements forcés de Palestinien·nes depuis 1948. Nous avons la responsabilité de réagir.