La France condamnée par la CEDH pour défaut de mise à l’abri de demandeurs d’asile

Une opération de mise à l’abri, à Paris, en avril 2020. Crédit : France Terre d’Asile



La France a été condamnée, jeudi, par la Cour européenne des droits de l’Homme à verser 5 000 euros à trois familles de demandeurs d’asile, dont la mise à l’abri n’avait pas été respectée en 2018.

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France: débat houleux à l’Assemblée autour du projet de loi asile-immigration

Vue d’ensemble de l’Assemblée nationale française, le 3 octobre 2022. © REUTERS/Benoit Tessier


Le gouvernement a présenté aux députés les grandes lignes du projet de loi asile-immigration qu’il prépare pour début 2023. Régularisations des sans-papiers qui travaillent dans les secteurs en tension, expulsion des délinquants étrangers, réforme du système d’asile… Un texte que le gouvernement veut « équilibrer », mais qui n’a pas vraiment convaincu les oppositions.

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Paris : le campement de migrants mineurs évacué, 292 jeunes hébergés

Environ 300 jeunes vivaient depuis vendredi 2 décembre 2022 dans des tentes devant le Conseil d’Etat. Crédit : InfoMigrants


Le campement de jeunes migrants installé devant le Conseil d’État depuis vendredi a été évacué mercredi matin. Environ 300 jeunes sans solution d’hébergement, car en attente d’un recours en justice sur leur minorité, ont pu être mis à l’abri dans un gymnase et des centres d’hébergement. Certains vivaient à la rue, sous un pont d’Ivry-sur-Seine, depuis six mois.

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Loi immigration

Des migrants sur le pont du navire humanitaire Ocean Viking dans le golfe de Catane, en Méditerranée, le 6 novembre 2022. (VINCENZO CIRCOSTA / AFP)



Expulsions, régularisations, asile : le projet de loi immigration en détail


Le projet de loi immigration vise à « mieux intégrer et mieux expulser », selon Gérald Darmanin


Loi immigration : des associations s’inquiètent d’une « détérioration continue des droits des migrants »


Baignade interdite

Texte lu en ouverture de l’assemblée générale du 29 novembre 2022 par Françoise et Michel

Photo M.B.



Baignade interdite

On peut s’asseoir ?

Je vous en prie.

Qu’est-ce que vous faites ?

On attend.

Vous attendez quoi ?

Les migrants.

Les migrants ? des oiseaux ?

Non, des femmes, des hommes, des enfants.

Et, ils viennent d’où ?

De là-bas, en face, loin.

Vraiment loin ?

Aucune idée. De l’autre côté, en tous cas.

Ils arrivent quand ?

Aucune idée. Ils n’ont pas d’horaire.

C’est embêtant !

Des fois, on perd notre temps. Aucun n’apparaît. Mais c’est rare.

Curieux, ce manque d’organisation. Et, ils viennent faire quoi ?

Ils fuient.

Ils fuient ? quoi ?

La guerre, la faim, la misère. Des choses comme ça.

Classique !

Oui classique.

Pourquoi venir ici ? spécialement ici ?

Sans doute pensent-ils que c’est mieux que là-bas.

Les pauvres !

Comme vous dites.

Et quand vous en voyez, qu’est-ce que vous faites ?

Rien. Que voulez-vous qu’on fasse ? il y en a tellement. On ne peut pas les aider tous, alors pourquoi les-uns plutôt que les autres ? ce ne serait pas juste. Autant n’aider personne. C’est plus équitable. Et puis, ma femme et moi, on ne sait pas bien nager.

Et eux, ils savent ?

Les migrants ? pas vraiment, ils flottent plus qu’ils ne nagent. Et souvent quand ils flottent, ils sont bleus et raides.

Assez morts, en somme ?

Oui.

Pas très ragoutant, c’est une plage ici, où des gens se baignent l’été.

Pas ici !

Pourquoi ?

Vous n’avez pas vu le panneau ? baignade interdite ! il y a des courants dangereux !

Ils ne le savent pas ?

Comment voulez-vous qu’ils le sachent ?

Le panneau !

On ne peut le voir que de la plage.

En effet. Et si on le tournait vers eux, vers le large ?

Il faudrait déjà qu’ils sachent lire.

Ils ne savent pas ?

Aucune idée.

Ils nous ressemblent ?

Pas tout-à-fait.

Comment ça ?

Ils sont plus maigres. Et puis, ils ont des yeux.

Des yeux ?

Différents, intenses, fiévreux, tourmentés. Un peu fou.

Ils sont fous ?

Non. Enfin, pour entreprendre une traversée pareille. Tout de même, oui. Ce qui est beau, c’est de les voir apparaître. Debout, tous serrés les uns contre les autres. On dirait qu’ils marchent sur l’eau, comme Jésus, car le bateau disparaît sous leur poids.

Il arrive qu’il coule ?

Parfois oui, parfois non. Quand ça coule, ça coule vite. La mer les avale, comme une bouche. Et puis plus rien.

Un peu frustrant ?

Je ne dirais pas cela. C’est un spectacle différent.

Certains abordent ?

Certains.

Vous leur parlez ?

Non, pourquoi ? on n’en connaît aucun. Et puis, il y a la barrière de la langue.

Ils ne parlent pas notre langue ? Vous leur avez demandé ?

Non, mais ça se voit. Et puis ils claquent tellement des dents qu’ils seraient incapables de dire un mot.

Et ce qu’ils veulent, c’est manger, boire dormir sous un toit, pas faire la conversation.

Vous leur donnez cela ?

Non, c’est petit chez nous. Et la vie est chère, vous le savez bien. D’ailleurs, s’ils avaient une idée du coût de la vie ici, ils ne viendraient pas. Mais une fois qu’ils y sont ils restent, ils ne partent plus.

Ils le voudraient ?

On ne sait pas.

Qu’est-ce que vous faites après, quand vous les avez vus ?

On rentre.

Et c’est tout ?

Oui, c’est tout.

Mais pourquoi vous venez, alors ?

Pour passer le temps … pour les voir en vrai.

A la télé, ils paraissent plus grands. Alors qu’en vrai, ils sont tout petits, ils font moins peur, on repart rassurés.

Quand on ne sait pas, on se fait des idées. En les voyant,  on constate qu’ils sont inoffensifs.

Tenez, vous voyez là-bas ?

Où ?

Là-bas, en haut de la grande vague. Ce sont des migrants.

Vous en êtes sûr ?

Certain, j’ai l’habitude, faites-moi confiance.

Ça, des migrants. Je les aurais crus plus grands.

Qu’est-ce que je vous disais.

Ils vont accoster ?

S’ils ne coulent pas, oui.

Vous pensez qu’ils peuvent couler ?

Il y a des chances. La mer grossit, les vagues se creusent. Pas bon. Pas bon du tout. On va peut-être rentrer d’ailleurs. Tous ces nuages, pas envie de nous faire tremper.

Vous n’attendez pas de savoir s’ils vont couler ou atteindre le rivage ?

Non, on reviendra demain.

Demain ?

Oui, il y en aura d’autres. Ne vous tracassez pas.

Alors, bonne soirée.

Bonne soirée.

A demain, si vous permettez ?

Vous êtes le bienvenu, la plage est à tout le monde.


Philippe Claudel

(in bienvenue, 34 auteurs pour les réfugiés)

France: des centaines de migrants campent devant le Conseil d’État pour alerter sur leur situation

Des centaines de jeunes migrants campés devant le Conseil d’État à Paris, le 2 décembre 2022. AFP – JULIE SEBADELHA


Cela fait maintenant deux jours que ces jeunes migrants ont quitté leur camp dans le Val-de-Marne pour installer leurs tentes au cœur de la capitale française. Ils espèrent ainsi attirer l’attention sur leur situation.

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« On a peur d’être maltraitants » : en Seine-Saint-Denis, l’impuissance des travailleurs du 115 face à la détresse de la rue

Oumar travaille dans le centre d’appels du 115 pour la Seine-Saint-Denis depuis janvier. Crédit : InfoMigrants


À Montreuil, en Seine-Saint-Denis, la plateforme d’urgence 115 reçoit des centaines de demandes d’hébergement par jour, qu’elle ne peut satisfaire. La grande majorité provient de familles à la rue, par des températures désormais hivernales. Acteurs d’un système saturé qu’ils dénoncent, les travailleurs sociaux du 115 se retrouvent « en première ligne » d’une détresse contre laquelle ils ne peuvent rien. Reportage.

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Des glossaires bilingues pour les étrangers accueillis en France

Barbara Cassin et Ousmane Bocar Diagana. © Cécile Lavolot/RFI


À l’occasion de la Semaine de l’intégration en octobre dernier (2022), le ministère de la Culture a lancé les glossaires bilingues de l’administration française.

Publiés en collaboration avec l’association des Maisons de la sagesse, ces manuels à destination des étrangers accueillis en France sont publiés en arabe, persan et soninké, et prochainement en langue ukrainienne, contiennent les termes utilisés lors des démarches administratives de ces derniers.

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Hébergement des sans-abri


En Seine-Saint-Denis, le nombre de personnes sans-abri atteint un nouveau record


Royaume-Uni: l’hébergement de réfugiés dans des hôtels suscite la polémique

Circulaire sur l’exécution des obligations de quitter le territoire (OQTF) et le renforcement des capacités de rétention

La Journée Internationale des Migrants du 18 décembre prochain aura ce sujet pour thème principal.

Une mobilisation réunira à Troyes toutes les associations et mouvements qui se battent pour les droits des migrants.

« La précarité vécue en France ajoute un traumatisme aux migrantes victimes de violence durant leur parcours »

Une migrante originaire d’Afrique de l’Ouest ayant témoigné de sa mutilation sexuelle auprès d’InfoMigrants. Crédit : DR (Archive)


D’après les professionnels du Centre Primo Levi, les services sociaux ne sont pas assurés à l’arrivée en France des migrantes victimes de violences sexuelles durant la route de l’exil. Ce défaut de prise en charge aggrave leurs traumatismes. Parallèlement, le système d’asile français peine à prendre en compte ce qu’elles ont subi durant leur parcours migratoire.

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Crise migratoire : l’Union européenne adopte un plan d’action d’urgence


Les 27 pays européens, au niveau de leurs ministres de l’intérieur, ont adopté un plan d’action d’urgence en 20 points en réponse à la crise migratoire. Cette décision intervient quelques jours après le fiasco de l’Océan Viking, du nom du navire au bord duquel 234 migrants ont été ballotés durant deux semaines sur la Méditerranée. Le point avec Elsa Assalit.

Communiqués


PROJET DE LOI ASILE ET IMMIGRATION 2023 : PÉRIL SUR LE DROIT D’ASILE !


En France, les expulsions augmentent

Camp d’exilés à Calais, en octobre 2015. – Flickr/CC BY-NC-SA 2.0/Christian Payne


Les expulsions augmentent en France, selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire des expulsions. L’organisme a recensé 2 078 expulsions en métropole entre le 1er novembre 2021 et le 31 octobre 2022, veille de la trêve hivernale. Ce chiffre, obtenu grâce à une veille médiatique et aux signalements effectués par les associations partenaires de l’Observatoire, a augmenté de plus de 50% en un an. En 2021, l’Observatoire avait comptabilisé 1 330 expulsions sur la même période.

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Cadre légal du sauvetage, du débarquement et de l’accueil des personnes secourues en mer

Suite au débarquement des passager.e.s de l’Ocean Viking à Toulon le 11 novembre 2022, la Cimade publie une Foire Aux Questions pour décrypter le cadre légal et les enjeux en matière de sauvetage, de débarquement et d’accueil des personnes exilées secourues en mer.

Débarquement de l'"Ocean Viking" en Italie : "C'est un soulagement pour  nous, un signe extrêmement encourageant"

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Quelle immigration demain pour la France ?

Migrants ©Getty – Juanmonino


A (ré)écouter ICI

Zones d’attente

Les rescapés du navire Ocean Viking accueillis pour la période du 11 novembre au 6 décembre 2022 inclus, dans la zone d’attente temporaire d’attente sur la base navale de Toulon demeurent, juridiquement, aux frontières de la France.

Ils ne se situent pas pour autant, dans une zone de non-droit : placés sous le contrôle des autorités françaises, ils doivent se voir garantir par elles le respect de leurs droits humains. La France est tenue d’observer ses obligations, notamment au regard des conditions de leur maintien contraint au sein de la zone.

Une partie des rescapés recouvreront leur liberté en étant admis à entrer juridiquement sur le territoire de la France. Tel est le cas des mineurs non accompagnés, qui seront pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance.

Tel est également le cas de ceux qui auront été autorisés à déposer une demande d’asile sur le territoire français et se seront vus, à cette fin, délivrer un visa de régularisation de huit jours.

Parmi eux, la plupart (175) devraient être acheminés vers des États européens qui se seraient engagés à les accueillir, vraisemblablement afin que soient examinées leurs demandes de protection internationale.


Pour tous les autres, ceux à qui un refus d’entrer sur le territoire français aura été notifié et qui ne seront pris en charge par aucun autre État, le ministre de l’Intérieur précise qu’ils seront contraints de quitter la zone d’attente (vers une destination qui demeure incertaine).

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Ils auront été accueillis temporairement par la France mais seront considérés comme n’ayant jamais pénétré sur le territoire français.

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Pour le plein respect des droits et de la dignité des passager.e.s de l’Ocean Viking

Pour une véritable politique d’accueil européenne

L’accueil de l’Ocean Viking à Toulon en France a été un soulagement face au drame terrible et indigne que vivaient ses passager.e.s depuis plusieurs semaines, balloté.e.s sur les flots en attente d’une décision sur leur possibilité de débarquement.  

Maintenant se pose la question des conditions de l’accueil

Ocean Viking : financement, appartenance... Ce qu'il faut savoir sur ce  bateau de sauvetage

Un changement de modèle politique est indispensable : passer de politiques européennes fondées sur la fermeture et le repli vis-à-vis des migrant.e.s considéré.e.s comme indésirables pour prôner un autre système :
◦ permettre un accès inconditionnel au territoire européen pour les personnes bloquées à ses frontières extérieures afin d’examiner avec attention et impartialité leurs situations et assurer le respect effectif des droits de tou∙te∙s
◦ Permettre l’accueil des réfugié.e.s non pas sur la base de quotas imposés aux pays, mais sur la base des choix des personnes concernées (selon leurs attaches familiales, leurs compétences linguistiques ou leurs projets personnels), dans le cadre d’une politique de l’asile harmonisée, fondée sur la solidarité entre Etats et le respect inconditionnel des droits fondamentaux.

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Signataires ADDE, Anafé, Ardhis, CMRCC, Cimade, Fasti, Gisti, LDH, SAF

Méditerranée: trier les migrants comme le fait l’Italie, c’est une violation du droit selon Amnesty

Port de Catane en Sicile: les migrants mineurs du bateau Humanity 1, de l’ONG SOS Humanity débarquent ce dimanche matin 6 novembre 2022. AP – Salvatore Cavalli


Après plus de dix jours d’impasse, l’Italie a autorisé finalement un navire de l’ONG SOS Humanity, battant pavillon allemand à accoster dans le port sicilien de Catane. Mais les autorités italiennes veulent choisir à bord du bateau les migrants qu’elles accueilleront. C’est une violation du droit international, nous explique Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International France.  

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