Immigration : France terre d’asile dévoile un plan d’action pour un gain budgétaire de 3,3 milliards d’euros par an



À l’heure des discussions autour du projet de loi de finances 2026 et des recherches d’économies, l’association France terre d’asile, présidée par Najat Vallaud-Belkacem, dévoile un plan d’action chiffré démontrant qu’une politique migratoire plus humaine et efficace pourrait générer plus de 3,3 milliards d’euros par an de gains pour les finances publiques.

Ce plan repose sur cinq mesures visant à lever les obstacles administratifs et juridiques à l’intégration des personnes étrangères, tout en réduisant les coûts inutiles pour l’État et en augmentant les recettes de la Sécurité Sociale.

Si les médias progressistes et crédibles sont plutôt unanimes pour trouver l’idée intéressante, la droite et l’extrême-droite n’ont pas de mots assez durs pour démolir, sans même avoir pris la peine d’y regarder de plus près, cette proposition loin d’être aussi ridicule qu’ils voudraient bien nous le faire croire.


Le Figaro ouvre ses colonnes au directeur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID), Nicolas Pouvreau-Monti, qui estimait dans une étude récente que «l’immigration coûte 3,4 % de PIB par an à la France».


Suit la cohorte de commentaires des médias frustrés de ne pas être encore parvenus à l’avènement de l’extrême-droite en France, qui fait de longue date du rejet des immigrés son fond de commerce.

Pour le média Frontières « L’étude ne prend pas en compte l’effet d’appel d’air d’une régularisation massive, ni les coûts sociaux, sanitaires et budgétaires associés à l’augmentation probable des demandes d’asile. »

Il cite Pierre Danon, auteur d’une autre note sur le thème, qui chiffre même le coût net de l’immigration (régulière et irrégulière) à 41 milliards d’euros par an, après prise en compte des cotisations.



L’inénarrable Causeur titre avec son humour légendaire: « Najat Vallaud-Belkacem, la femme qui valait trois milliards« 



Pour le JDD, plus sobrement, « la gauche caviar veut régulariser 250 000 clandestins« .



CNews se déchaîne en titrant: « «Najat Vallaud-Belkacem laisse-t-elle son idéologie en dehors des murs de la Cour des comptes ?»



BVoltaire nous fait connaître son « [POINT DE VUE] : L’immigration coûte trop cher ? Donc, il en faut plus…

On avait presque oublié Najat Vallaud-Belkacem. »



FDESOUCHE, qui prétend tenir une revue de presse, se contente de rapporter les éléments qui choquent apparemment le plus, sans les commenter:  « l’ouverture du travail aux demandeurs d’asile dès leur arrivée »,  » réduction du nombre d’OQTF jugées inefficaces », « baisse des dépenses liées à la rétention administrative ». » L’association conclut : « Il est temps de faire rimer fraternité avec efficacité économique. »


On sent le ton du persifflage et l’on présume aisément que le terme de « fraternité » ne fait pas vraiment partie de leur vocabulaire.


Parmi ceux qui n’y voient pas a priori la ruine de la France et de ses valeurs traditionnelles ou encore le « grand remplacement », on trouve étonnamment des partisans parfois inattendus d’une réflexion plus approfondie sur ce plan d’action proposé par France Terre d’Asile.


Le média Police & Réalités introduit le projet en précisant que « L’association appelle à une approche “humaine et rationnelle” de l’immigration. » Il semble partager l’idée de France Terre d’Asile qu’il s’agit d’une « étude qui bouscule les idées reçues », de » Cinq mesures “de bon sens” proposées » et évoque « Un “potentiel économique” à exploiter »



Le magazine L’Opinion titre: « Immigration économique: au-delà des fantasmes, la réalité des chiffres ».

Il donne la parole à Jean-Christophe Dumont, directeur de la division migrations internationales à l’OCDE, qu rappelle que « L’immigration professionnelle représente aujourd’hui une part considérable de l’ensemble des titres de séjour délivrés. » « Et près d’un étranger extracommunautaire sur deux exerce dans un secteur en forte tension. » « Ces travailleurs immigrés viennent combler certains manques de main d’œuvre plutôt que concurrencer véritablement les travailleurs natifs. » Mais ce titre de séjour «métiers en tension» ne permettrait pas à lui seul de répondre aux pénuries de main d’œuvre. « 



Pour L’Essentiel de l’Eco, c’est un « rapport qui dérange ». Citant un rapport du Think Tank Terra Nova, Il rappelle qu’« Il est des vérités qui dérangent. Des constats qu’on préfère taire, étouffer sous le vacarme des peurs agitées par des marchands d’illusions, obsédés par les chiffres bruts déconnectés des dynamiques humaines. Depuis des années, le débat public français sur l’immigration est ainsi captif d’une dramaturgie mensongère où l’étranger est d’abord un problème, un danger, une menace. Pendant ce temps, la réalité, elle, avance. Et elle montre clairement que sans une politique migratoire assumée et offensive, notre économie et notre modèle social s’effondrent à petit feu. »

Et conclut: « Il est temps d’en finir avec les postures. La France a besoin d’une politique migratoire lucide, responsable et offensive. Elle a besoin d’ouvrir les yeux sur ce qu’elle est déjà : une société métissée, diverse, interdépendante. Faire de cette réalité une force, tel est l’enjeu politique et moral des années à venir. »



RD







France-Algérie



« Pour la première fois de son histoire, le parti de Marine Le Pen a fait adopter un de ses textes à l’Assemblée. Une proposition de résolution pour dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie, votée avec les voix de la droite Les Républicains et Horizons, mais aussi grâce à l’absentéisme de la plupart des députés macronistes. » (Médiapart 30 octobre 2025)



À une voix près, les députés français ont adopté une proposition de résolution soumise par l’extrême droite pour dénoncer l’accord franco-algérien de 1968.

Coup de tonnerre à l’Assemblée nationale française : les députés ont adopté, par 185 voix contre 184, une proposition de résolution du Rassemblement national (extrême droite) visant à « dénoncer » l’accord franco-algérien de 1968, avec l’appui du parti de droite Les Républicains (LR) mais aussi Horizons, mouvement fondé par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe qui, en 2023, avait déjà surpris en se prononçant pour une abrogation de l’accord.



La résolution votée ce jeudi 30 octobre, qui n’est pas une loi, demande aux «autorités en ayant la compétence» de dénoncer l’accord de 1968 qui prévoit un régime spécial pour les Algériens en matière d’immigration et de séjour en France.

Un texte sans valeur normative, mais hautement symbolique. L’Assemblée nationale a adopté ce jeudi 30 octobre une résolution visant l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968, qui prévoit un régime spécial pour les Algériens en matière d’immigration et de séjour en France. Le texte déposé par le Rassemblement national, et examiné à l’occasion de sa niche parlementaire, demande aux «autorités en ayant la compétence» de «dénoncer les accords franco‑algériens du 27 décembre 1968», c’est-à-dire d’y mettre un terme unilatéralement.



L’adoption par l’Assemblée nationale, mais sans effet immédiat, de la résolution déposée par le Rassemblement national demandant la dénonciation des accords franco-algériens de 1968 met-elle en danger ce texte historique ? Comment ces accords régissant le statut spécifique des ressortissants algériens pourront-t-ils être renégociés ?



« Nous sommes face à un argument idéologique brandi par une partie de la classe politique française ».

L’accord franco-algérien sur l’immigration de 1968 a été dénoncé jeudi 30 octobre par les députés de l’Assemblée nationale française. L’argument du Rassemblement national (RN), qui a introduit la proposition de résolution, et de tous ceux qui l’ont votée, est que cet accord est “avantageux” pour l’immigration algérienne.

Faux, répond l’historien Benjamin Stora, faits documentés à l’appui. Dans un entretien au média français La Voix du Nord, le grand spécialiste de l’histoire de l’Algérie explique que cet accord a été vidé de sa substance et n’est plus aussi avantageux pour les Algériens comme on le présente. 



Bruno Retailleau, héritier d’une tradition algérophobe.

Les observateurs de la vie politique française qui ont cru discerner dans le discours de Bruno Retailleau à l’égard de l’Algérie une nouveauté se sont trompés,  explique l’historien Alain Ruscio : l’ex-ministre de l’Intérieur entretient  de fait une tradition « Algérie française » bien ancrée, qui a survécu aux années.



Brienne-le Château : la soirée de la honte



Nous sommes consternés de voir révélée aujourd’hui par la presse locale puis nationale la sinistre cérémonie organisée par un groupe de 9 décérébrés, costumés pour cinq d’entre eux d’une longue tunique blanche et coiffés d’un capirote (chapeau pointu en forme de cône), grimés en blackface » (ou « grimage en noir ») pour trois autres, et filmés par le dernier de ces membres de l’équipe de parachutisme de Brienne-le Château. D’autres avaient opté pour Batman ou Superman. Pas eux.

Pour clore la saison du club local, dans la nuit de samedi 18 octobre 2025, ceux-ci n’ont rien trouvé de mieux que de s’affubler des pires symboles suprémacistes et racistes qui font encore saliver une certaine frange de l’Amérique profonde, celle qui pleurait récemment la mort de l’un de ses héros, assassiné lors d’un meeting à la gloire du trumpisme. Non contents de cela, ils ont poussé la « plaisanterie » jusqu’à mimer l’étranglement des personnes en noir.

Leur racisme associé à leur connerie sans borne ne les ont pas fait hésiter un instant à publier leurs sinistres exploits sur les réseaux sociaux, où ils ont essaimé à la vitesse de l’internet, soit 200 000 km/seconde.

Il ne s’agit de toute évidence pas d’une bêtise de gamins désœuvrés car, comme nous l’a fait remarquer un enseignant très choqué de ce qui vient de se passer dans sa petite ville natale, il faut déjà un certain statut social pour se permettre de sauter en parachute.

Dans un communiqué, la Fédération Française de Parachutisme (FFP) affirme qu’il ne s’agit pas d’un débordement alcoolisé, mais bien d’une intention préméditée. Elle « dénonce avec force et vigueur ce qui constitue une infraction pénale (article R.625-7 du Code pénal) mais surtout une infâme et ignoble infraction morale. ». Les auteurs de cette ignominie sont frappés d’interdiction de sauts dès maintenant à titre conservatoire et se verront poursuivis par la justice. Une plainte va être déposée par l’avocat de la FFP, avec constitution de partie civile

Nous nous associons pleinement au président et aux instances de la FFP pour condamner le plus fermement possible ce nouvel exemple de l’impunité dont pensent disposer les nervis fascisants des nombreux groupuscules qui se sentent pousser des ailes à la faveur des sondages favorisant les extrêmes-droites en France et de leur progression dans le monde.

Nous ne laisserons pas se diffuser davantage de tels immondices et nous continuerons de combattre sans faillir la montée des extrêmes-droites et leurs larbins provocateurs et violents qui doivent rester cantonnés aux latrines d’une histoire qui ne doit plus jamais se reproduire.


RD



Le Collectif aubois de lutte contre les extrêmes-droites vous informe à cet effet de la conférence qui aura lieu le vendredi 21 novembre prochain.

Mineurs isolés en France



Mineurs isolés en France : « Un enfant devrait être protégé jusqu’à preuve du contraire », rappelle l’ONU.

Dans un rapport publié jeudi, le Comité des droits de l’enfant des Nations unies (CRC) épingle la France pour ses « défaillances » dans la prise en charge des mineurs isolés étrangers. Notamment lors des procédures de recours où les enfants sont « contraints de survivre dans la rue, dans des parcs ou dans des camps de fortune improvisés, sans nourriture ni eau potable en quantité suffisante ».



Un comité de l’ONU alerte sur le traitement des mineurs étrangers et isolés en France.

Jeudi 16 octobre, le Comité des droits de l’enfant des Nations unies a publié un rapport dénonçant les violations « graves et systématiques » des droits des enfants migrants non accompagnés par la France.



L’enfermement des enfants aux frontières est une détention arbitraire !

Le 16 octobre 2025, le Comité des droits de l’enfant des Nations-Unies a publié son rapport d’enquête concernant la violation – par la France – de ses obligations internationales en matière de respect des droits des enfants.



Projets de villages pour mineurs isolés


Les Yvelines veulent construire dix « villages » pour les MNA.

Dans le cadre de la commission d’enquête sur la protection de l’enfance, la question des mineurs non accompagnés est souvent posée. Certains départements doivent accueillir davantage de MNA sachant que le recours à l’hôtel ne peut être que transitoire. Les Yvelines veulent expérimenter une solution controversée.



Interrogations chez les uns et carrément rejet chez les autres.

Des tensions sans précédent dans les Yvelines : la création de centres pour mineurs isolés promet de provoquer des étincelles.



Au point de susciter une pétition...



…et l’intervention de la justice administrative.



Raphaël Cognet, maire de Mantes-la-Jolie, qui se présente volontiers comme un homme de droite modéré encarté depuis quelques mois à Horizons est en fait un maillon du projet Périclès financé par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin. 



Les médias les plus à droite en font leurs choux gras, invoquant les inquiétudes des habitants d’un petit village dans les Yvelines



… prévenant que «Ça va être une bombe atomique»



… et évoquant face à un projet décisé « sans concertation », le cri d’alerte de Benoît de Laurens, maire « sans étiquette, indépendants et non encartés » de Chapet, une commune « où il fait bon vivre à 45 mn de Paris ».



Ailleurs, ce n’est plus l’inquiétude des habitants qui est mise en avant mais leur « colère »…



… voire leur « circonspection »…



…ou encore une commune « vent debout » pour « ne pas prendre le risque d’importer la criminalité de Paris dans nos villages »...




Cette pseudo-presse mange-merde est hélas toujours avide de remuer celle dont ces communes tentent désespérément depuis des décennies de se débarasser. On remarquera que certains sujets semblent particulièrement l’y inciter, en particulier lorsqu’il est question d’immigration.

RD

Il faut rejeter les règles inhumaines qui régissent les expulsions !



Dans une lettre adressée le lundi 14 octobre 2024 aux chefs d’Etat et de gouvernement des 27 Etats membres de l’UE, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, annonçait : « La Commission européenne va proposer une nouvelle législation pour favoriser les expulsions de migrants en situation irrégulière. » Le texte prévoit « des obligations claires de coopération pour les personnes renvoyées » et la volonté de « rationaliser efficacement le processus de retour« , précisait la cheffe de l’exécutif européen. Elle répondait ainsi « à la demande de plusieurs Etats membres de l’UE » qui souhaitaient durcir la politique d’expulsion des personnes en situation irrégulière.



Le 11 mars 2025, la Commission européenne présentait sa proposition de règlement 2025/0059, établissant un système commun en matière de retour des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier dans l’Union, et abrogeant la directive 2008/115/CE du Parlement européen et du Conseil, la directive 2001/40/CE du Conseil et la décision 2004/191/CE du Conseil.

  

 

Fin juin 2025, la commission des affaires européennes du Sénat français elle-même, sans toutefois remettre fondamentalement en cause ce règlement, dénonçait une « dérive normative » de l’Union européenne, un recours excessif de la Commission européenne aux actes d’exécution et aux actes délégués comme étant de nature à méconnaître les principes de subsidiarité et de proportionnalité, et à limiter le contrôle des Parlements nationaux. Ce rapport recommande aussi de restreindre le recours aux actes d’exécution aux seuls aspects techniques d’une telle réforme, à l’exclusion de toute considération de nature politique. »

 

 

L’Europe n’a nullement besoin de s’aligner en un seul rang sur les positions de pays faisant partie de l’Union des 27 mais néanmoins hostiles à toute présence étrangère sur leur territoire.


Ce 15 septembre la LDH se joignait à plus de 200 organisations internationales pour demander le rejet de ce « Règlement retour ».


Le 11 mars 2025, la Commission européenne a présenté une nouvelle proposition de Règlement retour, destinée à remplacer l’actuelle Directive retour. Cette appellation prosaïque dissimule en réalité des mesures coercitives, traumatisantes et contraires aux droits fondamentaux, dont l’objectif est d’augmenter les chiffres des expulsions. Plutôt que de mettre l’accent sur la protection, le logement, les soins de santé et l’éducation, le Règlement repose sur des politiques répressives, des centres de détention, les expulsions forcées et la contrainte. 

Le « Règlement sur les expulsions », comme il conviendrait plus justement de l’appeler, s’inscrit dans un changement plus large de la politique migratoire de l’UE, qui présente la mobilité humaine comme une menace pour justifier des dérogations aux garanties des droits fondamentaux. Les institutions européennes et les États membres ont de plus en plus recours à la criminalisation, la surveillance et la discrimination comme principaux outils de gestion migratoire, au lieu de privilégier la protection, la sécurité, l’inclusion sociale, l’élargissement des voies sûres et légales, ainsi que des titres de séjour basés sur les droits. 

Nos organisations sont catégoriques : ce Règlement doit être rejeté. Axé sur la détention, les expulsions forcées, l’externalisation et des mesures répressives, ciblant tout particulièrement les personnes racisées, il ne fera qu’accroître la précarité juridique et exposer davantage de personnes à des situations dangereuses. Nous appelons la Commission européenne à retirer cette proposition et exhortons le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne à la récuser dans sa forme actuelle. 

Le règlement doit être rejeté pour les raisons suivantes : 

  • Expulsions vers des pays ou les personnes n’ont aucun lien et centres de retours hors de l’ue (arts. 4, 17)

Cette proposition, combinée aux amendements du Règlement sur les procédures d’asile qui sont envisagés, instaurerait pour la première fois la possibilité d’expulser une personne contre sa volonté vers un pays tiers où elle n’a aucun lien personnel, par lequel elle n’a que brièvement transité, ou où elle n’a jamais mis les pieds. 

Expulser de force une personne vers un pays avec lequel elle n’a aucun lien ne saurait en aucun cas être considéré comme raisonnable, juste ou durable. Ces mesures auraient pour effet de séparer des familles et des communautés dans toute l’Europe et de détruire le tissu de solidarité indispensable à une vie digne. L’élargissement des options de « retour » soulève de graves préoccupations en matière de droits fondamentaux : risque que des personnes se retrouvent bloquées dans des pays tiers, atteintes à la sécurité et à la dignité lors des éloignements, fragilisation des perspectives d’inclusion et de réintégration, ainsi que restrictions d’accès au soutien, aux droits et aux services. Ces mesures concerneraient également les familles et les enfants, à de rares exceptions près. 

Le projet de Règlement prévoit également la création de “centres de retour”, qui risquent fort de se transformer en centres de détention à caractère carcéral, où seront détenues les personnes en attente d’expulsion, hors du territoire de l’UE. Il s’agit là d’un manquement flagrant au droit international et aux normes des droits humains. Ces dispositifs sont susceptibles de donner lieu à une série de violations des droits fondamentaux, comme la détention arbitraire systématique, le refoulement direct ou indirect (dans les centres de retour ou par des expulsions ultérieures), ou le refus d’accès aux garanties juridiques et de procédure. Par ailleurs, ils renforceraient les pratiques discriminatoires et poseraient de sérieux obstacles au suivi des conditions de respect des droits humains ainsi qu’à la détermination des responsabilités légales et de la compétence juridictionnelle. Les dispositions actuelles du Règlement sont, de surcroît, extrêmement vagues et n’établissent aucune norme contraignante, ce qui est très préoccupant. Comme pour les précédentes tentatives d’externaliser les responsabilités en matière d’asile – menées par l’Australie, le Royaume-Uni ou l’Italie – ces propositions auraient un coût exorbitant, comporteraient des risques importants en termes diplomatiques et de réputation et accentueraient les divergences entre les politiques d’asile et de migration menées par les États membres de l’UE. En outre, elles détourneraient les ressources qui pourraient être utilisées pour des politiques centrées sur la protection, les soins et la sécurité, en faveur d’approches répressives de la gestion des migrations. 

  • Nouvelles obligations de « détection » et de surveillance pour les états (art. 6) 

La proposition impose aux États de mettre en place des mesures pour détecter les personnes séjournant irrégulièrement sur leur territoire. Plus de 80 organisations ont alerté sur le fait que des dispositions similaires, prévues par le Règlement filtrage de 2024, entraîneraient une augmentation du profilage racial et des traitements discriminatoires. Ces mesures ouvriraient la voie à l’amplification des pratiques policières racistes et des raids ciblant les migrant·es  qui sèment la peur au sein des communautés racisées et migrantes. 

Par ailleurs, les dispositifs de détection liés à l’application des règles migratoires entraînent des risques graves de violations des droits humains, notamment en matière de santé, de droits au travail et de droit à la dignité humaine. La peur des autorités dissuade en effet les personnes en situation irrégulière de se soigner, de signaler des abus ou de rechercher une protection. Ces mesures peuvent également créer des conflits éthiques pour les professionnel·les et fragiliser la confiance dans les services publics. Enfin, elles menacent le droit à la vie privée, en raison du partage non sécurisé de données personnelles sensibles, comme des informations relatives à la santé, ce qui contrevient aux normes de protection des données de l’UE et porte atteinte aux libertés de l’ensemble de la société. 

  • Plus de personnes poussées dans l’irrégularité et l’impasse juridique (arts. 7, 14) 

 La proposition impose aux États d’émettre des ordres d’expulsion conjointement à toute décision mettant fin au séjour régulier, sans examen préalable d’autres options pour obtenir un statut au niveau national (raisons humanitaires, intérêt supérieur de l’enfant, raisons médicales ou familiales, délai de détermination de l’apatridie, ou autres cas où l’expulsion n’est pas possible). Jointe à des règles similaires du Pacte sur la migration et l’asile qui lient décision négative d’asile et expulsion, cette proposition risquerait de rendre encore plus difficile l’accès aux titres de séjour nationaux. Elle prévoit même la délivrance de décisions d’expulsions mentionnant plusieurs pays de retour potentiels lorsqu’aucun pays précis ne peut être identifié, ce qui est particulièrement alarmant. 

La proposition réduit également les protections pour les personnes qui ne peuvent pas être expulsées – souvent sans que ce soit de leur faute. Bien qu’elle permette le report de « l’éloignement » en cas de risque de refoulement, elle supprime l’obligation actuelle d’identifier et d’évaluer d’autres circonstances individuelles, en faisant abstraction du fait que dans de nombreux cas, le “retour” peut être inapproprié, voire impossible, par exemple pour les personnes apatrides, ou pour d’autres raisons liées aux droits humains. 

Tout ceci met en lumière l’irrégularité d’une proposition dont le seul objectif est « d’augmenter les taux de retour », tout en gonflant artificiellement le nombre de personnes visées par des décisions d’expulsion. En conséquence, un nombre de personnes plus important encore seront poussées dans l’irrégularité et un vide juridique, privées de droits fondamentaux tels que l’accès aux soins, et exposées à la précarité, au sans-abrisme, à l’exploitation ou à la détention prolongée. Ces politiques ne portent pas seulement atteinte aux individus : elles fragilisent les communautés et aggravent la peur et l’insécurité, en particulier parmi les personnes migrantes et racisées et les communautés dont elles font partie. 

  • Dramatique extension de la rétention (art. 29 à 35) 

La proposition recommande le recours à la rétention systématique par les États. Elle accroît de manière significative la durée maximale de la détention, de 18 à 24 mois. Cette augmentation est disproportionnée et inutile, et risque de porter de graves atteintes aux droits fondamentaux des personnes concernées, ainsi qu’à leur dignité et à leur santé. Elle élargit également les motifs de rétention, et y inclut des critères qui, dans les faits, comprennent la plupart des personnes entrées irrégulièrement en Europe ou se trouvant en situation irrégulière, à l’encontre du principe de proportionnalité et de nécessité. Par exemple, le simple fait de ne pas être en possession de certains documents ou d’être sans hébergement pourraient constituer des motifs de placement en rétention.  

La proposition rend possible la rétention des enfants, en dépit du droit international des droits humains et des standards internationaux qui indiquent que l’enfermement est toujours une violation des droits de l’enfant et que la rétention n’est jamais conforme au principe d’intérêt supérieur de l’enfant, et à l’encontre de l’engagement mondial des gouvernements de travailler en vue de mettre fin à cette pratique. D’autres groupes vulnérables, y compris des personnes ne pouvant faire l’objet d’une expulsion, pourraient aussi faire l’objet de privation de liberté. La proposition semble rendre possible la rétention pour une durée indéfinie pour les personnes considérées comme représentant une « menace à la sécurité », sur la base d’une décision judiciaire. Elle permet également aux États membres de suspendre les garanties fondamentales de la rétention si le système est confronté à la notion mal définie de « charge lourde et imprévue ». L’augmentation des capacités de rétention va créer des opportunités lucratives pour les entreprises privées qui gèrent les centres de rétention, incitant le développement d’une industrie de la rétention au détriment des droits et de la dignité des personnes.  

Les « alternatives à la rétention », ou mesures non privatives de liberté, telles que proposées par la Commission, ne constitueraient pas de véritables alternatives, et ne seraient pas systématiquement envisagées avant le recours à la rétention. Elles pourraient plutôt être utilisées en complément de la rétention, notamment lorsque la durée maximale aura été atteinte. Prises ensemble, ces évolutions ont pour conséquences une extension significative de la rétention, qui ne pourrait dès lors plus être considérée comme une mesure de dernier ressort ou imposée pour la durée la plus courte possible, en contradiction évidente avec les exigences du droit international.  

  • Mesures  répressives et coercitives (art. 10, 12, 13, 16, 22, 29) 

La proposition introduit des obligations de coopération étendues, disproportionnées et irréalistes aux personnes faisant l’objet d’une décision d’expulsion, telles que fournir des documents d’identité qu’elles ne possèdent pas forcément, se soumettre à des fouilles corporelles et de leurs biens personnels, ou coopérer avec des pays tiers en vue d’obtenir des documents de voyage. Elles sont couplées à de lourdes sanctions en cas de « manquements » : amendes, interdictions d’entrée sur le territoire, restrictions des départs volontaires, ainsi que le refus ou le retrait d’aides financières, d’allocations ou d’autorisations de travail. En l’absence de mécanisme de recours effectif pour contester la décision ayant établi un manquement à la coopération, ou pour s’assurer que les personnes ne sont pas pénalisées par des circonstances indépendantes de leur volonté – comme la situation d’apatridie, les barrières numériques ou liées à l’alphabétisation, l’âge, la santé ou la présence de traumatisme – ces mesures risquent d’être appliquées de manière arbitraire et d’affecter de façon disproportionnée les personnes en situation de précarité socio-économique.  

La proposition introduit un basculement des « retours volontaires » vers les « renvois forcés », faisant des expulsions  l’option par défaut. Bien que dans de telles circonstances, la notion de volonté puisse être remise en question, la proposition réduit plus encore les options à la disposition des personnes et leur capacité de choisir. Cela passe par l’introduction de fondements très larges pour lesquels les retours forcés seraient obligatoires, et par la suppression de la période minimum de sept jours existant actuellement pour les départs volontaires, ou pour la mise en œuvre d’une décision d’expulsion.  

Des dérogations sont prévues pour les personnes qui « constituent une menace pour l’ordre public, la sécurité publique ou la sécurité nationale » – fondements définis de manière approximative et qui risquent d’être appliqués de façon abusive. Tout cas impliquant un risque pour la sécurité ou concernant une condamnation pénale devrait être traité dans le cadre d’une procédure judiciaire pénale, avec les garanties d’un procès équitable.  

  • Erosion du droit au recours (art. 28)

Dans la continuité de l’érosion de ces droits dans le Pacte, la proposition supprime l’effet suspensif automatique du recours contre l’exécution d’une décision d’expulsion. L’effet suspensif devra être demandé en même temps que l’appel, ou être accordé ex officio. Cela crée une couche supplémentaire de complexité pour les personnes risquant une expulsion, ainsi que pour les autorités judiciaires, et supprime une garantie essentielle du droit à un recours effectif. Sans aucune exigence de délais minimum pour introduire un recours (la proposition précise uniquement que les délais de recours ne doivent pas dépasser 14 jours), les États membres pourraient rendre impossibles en pratique les recours contre les décisions d’expulsion, en contradiction avec la jurisprudence établie des cours européennes.  

  • Surveillance numérique accrue et violations de la protection des données (art. 6-9, 23, 38-41) 

La proposition étend la surveillance numérique des personnes dans le cadre des procédures d’expulsion, dénoncée par les experts des droits numériques et par le Contrôleur européen de la protection des données. Cela inclut le recueil et le partage de nombreuses données personnelles, y compris des données sensibles relatives à la santé et au casier judiciaire, entre des États membres de l’UE et des pays tiers qui n’ont pas forcément les mesures de protection des données adéquates. Cela permet également le recours à des technologies de surveillance intrusives dans les centres de rétention, et l’usage d’« alternatives à la rétention » numériques, telles que le suivi GPS et la surveillance téléphonique, qui, alors qu’elles sont présentées comme des alternatives à l’enfermement, sont néanmoins très intrusives et peuvent conduire à un enfermement de facto. Ces technologies constituent en outre de nouveaux marchés lucratifs pour les entreprises de surveillance. 

La création d’une « décision de retour européenne », enregistrée dans le Système d’information Schengen (SIS), renforce encore l’amalgame entre gestion des migrations et contrôle policier, avec le partage prévu des données avec les autorités policières. Il existe une tendance documentée à l’abus des données et aux manquements aux règles légales relatives à la confidentialité et la protection des données personnelles par les autorités dans le cadre du SIS, ce qui augmente le risque de fuites et d’abus.  

  • Absence d’étude d’impact et de consultations 

Comme d’autres propositions législatives récentes en matière migratoire, cette proposition de la Commission européenne a été présentée sans étude d’impact préalable de l’incidence sur les droits humains ni consultations formelles, y compris avec les partenaires sociaux, dans un domaine où l’élaboration de politiques fondées sur des preuves est particulièrement cruciale. Cette pratique contrevient à l’Accord interinstitutionnel sur l’amélioration de la qualité de la législation et aux propres Lignes directrices de la Commission pour mieux légiférer lorsqu’une proposition législative a un impact social significatif et quand plusieurs options politiques existent. Une étude d’impact sur les droits humains préalable est essentielle pour garantir le respect de la Charte des droits fondamentaux, le principe de non-refoulement, l’interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants, les libertés individuelles, les droits de l’enfant, le droit au recours effectif, la vie privée et familiale, la confidentialité et la protection des données, et la non-discrimination.  

  • Ignorer les alternatives à un contrôle migratoire punitif 

Cette proposition est le reflet de la fausse hypothèse selon laquelle les expulsions seraient la seule option pour les personnes dont la demande d’asile a été rejetée, ou dont le droit au séjour a expiré ou a été retiré. Afin de diminuer le nombre de personnes piégées dans une situation d’irrégularité, les États de l’UE devrait garantir l’accès aux titres de séjour humanitaires ou fondés sur les droits humains, et élargir les possibilités vers une large gamme de titres de séjour pour permettre aux personnes de faire des projets, exercer un emploi régulier, étudier, et participer pleinement à tous les aspects économiques, sociaux et culturels des sociétés où elles vivent.    

—  

Nous appelons l’UE à cesser de céder au racisme, à la xénophobie et aux intérêts corporatifs, et à inverser le basculement punitif et discriminatoire de sa politique migratoire, pour orienter à la place des ressources vers des politiques fondées sur la sécurité, la protection et l’inclusion, qui renforcent les communautés, préservent la dignité, et garantissent que chacun et chacune peut vivre en sécurité, quel que soit son statut.  

Les institutions de l’UE et les États membres doivent rejeter les mesures d’expulsions basées sur une approche punitive et coercitive, qui réduisent les standards des droits humains, et qui affectent de façon disproportionnée les personnes racisées. A la lumière des préoccupations soulignées ci-dessus, nous appelons la Commission européenne à retirer cette proposition et nous exhortons le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne à la rejeter. 

Consulter la liste des signataires 

Le 15 septembre 2025

 

Plus de 1600 signatures, ensemble faisons signer nos organisations.



Passons à l’étape suivante; de nombreuses personnes voudraient pouvoir faire signer l’appel à leur organisation. Ensemble faisons signer nos organisations locales régionales et nationales dans nos collectifs, associations, mouvements, ONGs, partis et syndicats. Voici le lien à leur transmettre:
https://framaforms.org/appel-a-soutenir-amplifier-et-prolonger-la-mobilisation-du-10-septembre-organisations-1755017070  

Bien entendu continuons également à faire signer l’appel aux individus dont voici le lien : https://framaforms.org/appel-a-soutenir-amplifier-et-prolonger-la-mobilisation-du-10-septembre-1754304474

Vous pouvez enfin  partager la publication du magazine Regards :
https://regards.fr/tribune-appel-a-soutenir-amplifier-et-prolonger-la-mobilisation-du-10-septembre/


Pour la prochaine newsletter nous sollicitons vos propositions, pour parler du fond, partager vos expérience locales insister sur votre cause ou votre secteur, partager vos affiches et flyers.
Pour toute question, n’hésitez pas à contacter Ben au 0649985753 

Plus de bébés de souche européenne 

« Avoir plus de bébés de souche européenne » : le projet nataliste d’extrême droite du milliardaire Stérin

Au cours d’une conférence organisée par des catholiques intégristes, le milliardaire a dit que « son action prioritaire en France » était de stimuler une politique nataliste chrétienne et « de souche européenne ».

L’homme d’affaires à la tête du Fonds du bien commun entend « agir en chrétien pour le bien commun ».

« Il faut  faire en sorte que ces bébés soient baptisés ou sinon d’évangéliser de façon plus globale « , a-t-il asséné, avant d’élargir :  » Il ne s’agit pas seulement d’évangéliser les bébés, mais également d’évangéliser tous ceux qui ne sont pas catholiques, ou d’anciens catholiques. « 

Fervent catholique, le milliardaire ne cache pas son ambition de « contribuer à la promotion du Christ et à la défense et développement de [son] pays, la France « .

Source

Procès de la destruction du camp de Roms à Villeron : le maire, qui clame « ne pas être raciste », relaxé



Dominique Kudla, le maire sans étiquette de Villeron, et cinq de ses administrés étaient jugés ce lundi devant le tribunal correctionnel de Pontoise. Ils avaient mis en fuite des familles Roms et détruit leurs cabanons en février 2023. Tous ont été relaxés par le tribunal.



Le procès des Roms, ou de leur expulsion sauvage ?


Le 23 juin 2025 s’est tenu à la sixième chambre du Tribunal correctionnel de Pontoise le procès d’une expulsion sauvage de Roms à Villeron, dans le Val d’Oise. Appelé par la Voix des Rroms et son avocat à témoigner en mobilisant mes travaux sur la « question rom », faute de pouvoir être présent, j’ai rédigé à l’attention du tribunal l’attestation que je livre ici.

Wagner, l’armée de l’ombre de Poutine



Une violence inouïe se déchaîne sur les discussions Telegram liées au groupe armé Wagner. Des journalistes de l’Associated Press ont eu accès à un rapport confidentiel transmis à la Cour pénale internationale qui détaille les exactions commises par les mercenaires. Il pointe l’utilisation des réseaux sociaux comme un outil de communication pour exposer leur brutalité. 

La Commission nationale consultative des Droits de l’Homme alerte sur les biais racistes à l’hôpital



Le rapport annuel de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) dénonce les biais racistes dans la prise en charge hospitalière en France.

Le chiffre fait froid dans le dos : dans la France d’aujourd’hui, une femme noire se présentant à l’hôpital avec des douleurs thoraciques a 50 % de chances en moins d’être considérée « en urgence vitale » qu’un homme blanc. Une donnée tirée du rapport annuel de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) consacré à la montée de la xénophobie en France, et dans lequel figure un volet particulièrement édifiant sur les discriminations vécues par les personnes racisées au sein du secteur médical.

L’extrême-droite peut-elle tomber plus bas ?



« Je ne savais pas » : la députée RN Laurence Robert-Dehault dans un groupe Facebook raciste, elle rejette la faute sur ses « collaborateurs »


Le média Les Jours a dévoilé un groupe Facebook privé d’adhérents et de sympathisants du Rassemblement National où circulent des propos racistes, homophobes et islamophobes. Parmi les 11 500 personnes se trouvaient la députée de la Haute-Marne, Laurence Robert-Dehault. Suite à ces révélations, elle a accepté de s’exprimer auprès de France 3.



Injures racistes contre Aya Nakamura : début du procès de 13 proches d’un groupe identitaire


Treize prévenus, membres ou proches du groupe identitaire Les Natifs, doivent comparaître mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour des injures à caractère raciste visant la chanteuse Aya Nakamura, proférées après l’annonce de sa probable participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris.



Qui sont les Natifs, ces identitaires d’extrême-droite jugés pour une banderole raciste visant Aya Nakamura ?


Treize personnes liées à ce groupe d’extrême-droite, qui avait proféré des insultes racistes à l’encontre de la chanteuse Aya Nakamura, sont jugées ce mercredi. Elles avaient déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ». Décryptage.



Racisme : le silence complice de Retailleau


Alors que les crimes et délits racistes de l’extrême droite sont parmi les premières menaces qui pèsent sur la France, le ministre de l’Intérieur préfère regarder ailleurs, quitte à mettre en péril la République.



«Je ne demande pas la pitié. Je demande le droit d’exister»: À Mayotte, l’extrême-droite met des vies en sursis 


Au sein d’une société mahoraise fracturée, des blocages organisés par des collectifs nationalistes, proches du RN contestent les droits des étrangers. Réduits au silence, plusieurs comoriens ont fait le choix de briser l’omerta. Enquête.



Dans le sillage d’Elon Musk, les entrepreneurs français de YouTube flirtent avec l’extrême-droite


Sur YouTube, des collaborations troublantes se multiplient. Les riches entrepreneurs déroulent le tapis rouge à des figures bien connues de la fachosphère ou du masculinisme, derrière des discours sur le développement personnel et le libéralisme.

C’est une scène que les fans de Sans Permission connaissent par cœur. Les influenceurs Yomi Denzel, Oussama Ammar et Antoine Blanco bavardent avec un invité devant des gros micros. À leurs 245.000 abonnés YouTube, ils parlent dans ce podcast du « monde du business en général, de l’entrepreneuriat » et partagent leurs « expériences personnelles ».



La démission d’office de Marine Le Pen de son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais confirmée par le tribunal administratif de Lille


La cheffe des députés RN avait déposé un recours contre la perte de son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais, prononcée après sa condamnation pour détournement de fonds publics.

Le tribunal administratif de Lille a confirmé, mercredi 4 juin, la démission d’office de Marine Le Pen de son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais. La cheffe des députés du Rassemblement national (RN) avait déposé à la fin mai un recours contre la perte de son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais, prononcée après sa condamnation pour détournement de fonds publics. Au tribunal administratif de Lille, le rapporteur public avait préconisé le rejet de sa requête, estimant que la préfecture était légalement tenue de déchoir l’élue de son mandat local.

« Il n’y a rien de moins volontaire qu’un ‘retour volontaire' » : des chercheurs dénoncent des politiques d’expulsion déguisée



Les « retours volontaires » de migrants se multiplient ces derniers mois depuis des pays comme la Tunisie ou la Libye. Mais ces rapatriements chapeautés par l’ONU sont perçus par les chercheurs comme des expulsions déguisées, « la seule alternative possible » pour des migrants résignés, victimes de racisme et d’exactions.

« Il n’y a rien de moins volontaire que les ‘retours volontaires », ont décrypté des chercheurs face à la forte hausse de demandes de rapatriement de migrants, « acculés » aux frontières sud de l’Europe.

« On est passé très près de la catastrophe » : un centre d’accueil pour réfugiés incendié, un suspect en détention provisoire



Un centre d’accueil pour demandeurs d’asile, situé à Langeac en Haute-Loire, a pris feu vendredi 30 mai. Une dizaine de blessés sont à déplorer. La piste criminelle est privilégiée. Un homme, suspecté d’avoir mis le feu, a été placé en détention provisoire.

Meurtre à Puget-sur-Argens : le Parquet antiterroriste se saisit de l’enquête, Bruno Retailleau évoque un « crime raciste »



Le suspect a « diffusé avant et après son passage à l’acte deux vidéos sur son compte d’un réseau social au contenu raciste et haineux », a déclaré dimanche le procureur de Draguignan, au lendemain du meurtre d’un Tunisien, Hichem Miraoui. « Il y a une dimension terroriste » dans ces actes, a déclaré le ministre de l’Intérieur.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s’est saisi, lundi 2 juin, après le meurtre samedi de Hichem Miraoui, un homme de nationalité tunisienne, par l’un de ses voisins, a indiqué le Pnat, sollicité par franceinfo. Le suspect est interrogé dans le cadre d’une enquête désormais confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la Sous-direction antiterroriste (Sdat). Les investigations sont menées pour assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, « commis en raison de la race, de l’ethnie, la nation ou la religion ». Elles sont aussi lancées pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.



L’extrême-droite tue. 


Samedi, un homme de 53 ans a ouvert le feu sur deux de ses voisins dans la commune de Puget-sur-Argens (Var), non loin de Fréjus. Le premier est mort touché par cinq impacts de balles, rapporte Le Parisien, il est identifié pour l’instant comme un Tunisien de 35 ans. L’autre personne visée, âgée de 34 ans et de nationalité turque, est grièvement blessée. Le tueur présumé a été interpellé dimanche, vers cinq heures du matin, par les gendarmes de l’antenne GIGN d’Avignon puis placé en garde à vue. Voilà pour l’exposé des faits. Toujours, selon Le Parisien, le parquet national antiterroriste s’est saisi de ce meurtre, une première pour un crime visiblement motivé par une idéologie d’extrême droite. 

Sur l’« entrisme » des Frères musulmans



Islamophobie. La fabrique d’un soupçon


L’ouvrage de Hamza Esmili, érudit et percutant, offre une réponse rare et salutaire à la stigmatisation des musulmans en France. Face à l’actualité marquée par une offensive islamophobe du pouvoir contre le prétendu « entrisme » des Frères musulmans, sa réflexion est essentielle.



« Entrisme » : qui veut changer qui ?


Parler de la supposée volonté d’« entrisme », de « communautarisme » ou de « séparatisme »… des autres pour dissimuler sa volonté de soumettre.

Un rapport sur « l’entrisme » des Frères musulmans vient donc de paraître, qui ne peut que susciter la méfiance de ceux qui n’ont cessé de remarquer combien des individus et des organisations qu’il s’agissait de discréditer étaient en France facilement accusés par un monde politique et médiatique des plus douteux de « proximité » avec cette organisation, sans qu’on ne sache jamais bien quel serait le degré de proximité en question ni la nature particulière des liens supposés et dénoncés.



Léna, les paillettes et la charia : autopsie d’un emballement grotesque


Quand une figure de Renaissance brandit un rapport gouvernemental controversé pour accuser une influenceuse de faire le lit de l’islamisme, il ne s’agit plus d’alerter mais de délirer.

Léna Mahfouf, plus connue sous le nom de Léna Situations, aurait donc été prise la main dans le sac du frérisme soft — c’est du moins ce qu’affirme Deborah Abisror-De Lieme, cadre du parti présidentiel, dans un tweet sur sur X (anciennement Twitter) où elle commente deux photos de l’influenceuse. L’une la montre en robe fendue, épaules dégagées. L’autre, vêtue d’une tenue longue et d’un couvre-chef. Deux looks, deux lectures, et le verdict de la Cristina Córdula de la rue du Rocher : « L’entrisme passe d’abord par les codes vestimentaires… »

Parlant d’islamophobie



Dans notre page VOS TEMOIGNAGES ET COMMENTAIRES, vous trouverez aujourd’hui un double message de notre amie Agnès, qui se déclare « un peu colère »…

L’islamophobie aujourd’hui en France



Le meurtre d’Aboubakar Cissé le vendredi 25 avril 2025, à la mosquée de la Grand-Combe (Gard) a remis au premier plan de l’actualité la question de l’islamophobie. La LDH a appelé dès le dimanche 27 avril 2025 avec la Fage, la Mrap, le Raar, SOS Racisme et l’Unef à un rassemblement silencieux le jour-même à Paris pour lui rendre hommage.

Durant celui-ci, auquel se sont jointes plus de 1000 personnes de la société civile et des partis politiques, certaines tensions se sont cristallisées autour de ce sujet.

Par la suite, Le Comité National de la LDH a déclaré:

« Les membres de la LDH sont appelés à la vigilance sur la volonté qui s’exprime de disqualifier la notion d’islamophobie, par exemple en lui prêtant faussement une origine fondamentaliste iranienne, dans l’objectif politique de revendiquer la stigmatisation des musulmans. Le combat contre l’islamophobie est à relier à la défense de la laïcité ; il ne doit pas devenir un enjeu partisan, raison pour laquelle la LDH n’appellera pas à manifester le 11 mai, mais tentera de mobiliser avec ses partenaires de la société civile contre l’islamophobie, l’antisémitisme et le racisme. ».

Les questions relatives à l’islamophobie sont loin d’être nouvelles et suscitent depuis fort longtemps un débat passionné.

Il y a 10 ans, le journal Le Monde, constatant que les actes antimusulmans avaient doublé en janvier par rapport à l’année précédente, demandait: « L’islamophobie est-elle punie par la loi ? »

En 2016, le journal Orient XXI écrivait, sous le titre « Islamophobie », un mot, un mal plus que centenaires:

« L’hostilité systématique à l’égard de l’islam est très anciennement ancrée dans la pensée occidentale. D’essence chrétienne, elle prend sa source dans l’esprit de croisade, fleurit pendant l’expansion coloniale et, après un temps de latence, reprend vigueur avec la « guerre contre le terrorisme ». Le mot « islamophobie » qui l’illustre a, quant à lui, une centaine d’années. Si désormais, au nom de la défense de la laïcité, certains intellectuels français très médiatiques ne craignent pas d’assumer la bêtise haineuse qu’il recouvre, d’autres, heureusement, s’emploient à la dénoncer. »

L’année d’après, le journal Libération posait la question de ce qu’est l’islamisme. En conclusion, Myriam Benraad, qui se qualifie de «déconstructiviste», interrogeait: «Quand on parle d’islamisme, est-ce qu’on parle de mouvement, de doctrine, d’idéologie ? Est-ce qu’on peut considérer qu’un mouvement puritain comme le salafisme quiétiste est islamiste ? Jusqu’où la définition est-elle politique ?» et estimait que, si l’on veut aujourd’hui lutter efficacement contre le terrorisme, il faut dépasser les querelles entre des analyses «pas si contradictoires, et même complémentaires».

En 2018, Alain Policar, chercheur associé en science politique (Cevipof) à Sciences Po publiait dans The Conversation, journal fondé par un panel universitaire français, un article intitulé « De la mauvaise défense de l’« islamophobie » dans, lequel il s’inquiétait que la « France autorise, voire valorise, l’expression d’un inquiétant malaise face à l’altérité que les oripeaux « républicains » ne parviennent plus à dissimuler. »

Libération demandait sous la plume d’Henri Peña-Ruiz : « A-t-on vraiment le droit d’être islamophobe ? »

Un an plus tard, toujours dans Libération, le philosophe Pierre-André Taguieff revenait « sur les origines d’un concept qu’il a[vait] contribué à forger. Selon lui, les usages polémiques discutables du terme ne doivent pas empêcher de reconnaître qu’il désigne un véritable problème : la collusion entre des groupes d’extrême gauche et des mouvances islamistes de diverses orientations. »

En 2020 Chloé Leprince sur France Culture tentait de retracer « la vraie histoire du mot ».

Le CCIE (Le Collectif Contre l’Islamophobie en Europe) publie chaque année son Rapport annuel sur l’islamophobie en Europe. En 2024, il constate la persistance de l’islamophobie et propose 12 recommandations pour la combattre.

Libération signale 173 actes antimusulmans signalés aux autorités et constate qu’ « après une hausse en 2023, les faits racistes envers les musulmans recensés par le ministère de l’Intérieur ont diminué de près d’un tiers en 2024.« 

Au total, 79 actes antimusulmans ont été recensés en France entre janvier et mars 2025, selon la Direction nationale du renseignement territorial, soit une hausse de 72 % par rapport au premier trimestre de 2024. Le ministère de l’Intérieur lui-même reconnaît que ces chiffres sont largement sous-évalués.

RD

Faut-il sortir certaines expressions racistes et antisémites de la loi sur la liberté de la presse ?



A l’occasion de la remise du rapport des Assises de lutte contre l’antisémitisme, la ministre Aurore Bergé a demandé de sortir du droit de la presse les cinq infractions à caractère raciste et antisémite. Une idée qui suscite la controverse et mérite décryptage.



Gauche « antisémite » : l’amnésie très suspecte des médias dominants


Les journalistes qui demandent tous les jours à la gauche et plus particulièrement à la France insoumise si elle est « suffisamment claire avec l’antisémitisme » sont-ils, eux-mêmes, complètement clairs sur ce sujet ? Tentative de réponse.

La LDH, le Mrap et Utopia 56 attaquent Frontières et d’autres médias en diffamation

Avec Nathalie Tehio (LDH), Yann Manzi (Utopia 56), Bernard Schmid (MRAP) et Paul Elek (Le Média)




Le média identitaire Frontières, ses obsessions, ses alliés et ses dons défiscalisés


Relire notre article du 30 décembre 2024

Lutter contre les discriminations dans l’accès aux soins : les recommandations de la Défenseure des droits



Les discriminations dans les parcours de soins peinent à être identifiées, reconnues et sanctionnées. C’est la raison pour laquelle la Défenseure des droits rend public un rapport « Prévenir les discriminations dans les parcours de soins : un enjeu d’égalité ».



Sommes-nous tous égaux face aux soins ? Pas vraiment, selon la Défenseure des droits


Selon un rapport de la Défenseure des droits publié mardi, les femmes, les personnes d’origine étrangère ou en situation de handicap font face à des discriminations dans l’accès aux soins et leur parcours médical, notamment à travers des douleurs minimisées, un refus de prise en charge ou des actes non consentis.