Deux cents journalistes palestiniens tués en 20 mois par l’armée israélienne

À l’initiative de Reporters sans frontières (RSF) et du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), plus d’une centaine d’organisations de défense de la liberté de la presse et de rédactions internationales lancent un appel public pour demander un accès immédiat, indépendant et sans restriction des journalistes internationaux à la bande de Gaza. Elles demandent également une protection totale des journalistes palestiniens, dont près de 200 ont été tués en 20 mois par l’armée israélienne.  

https://rsf.org/fr/plus-de-130-organisations-et-m%C3%A9dias-avec-rsf-et-cpj-appellent-%C3%A0-louverture-de-gaza-aux-journalistes

“Le blocus médiatique imposé sur Gaza, avec le massacre de près de 200 journalistes par l’armée israélienne, facilite la destruction totale de l’enclave bloquée ainsi que son effacement. Les autorités israéliennes interdisent l’entrée aux journalistes étrangers et orchestrent un contrôle implacable de l’information. C’est une tentative méthodique d’étouffer les faits, de museler la vérité, d’isoler la presse palestinienne, et avec elle la population. Nous exigeons des gouvernements, des institutions internationales et des chefs d’État qu’ils mettent fin à leur silence coupable, qu’ils imposent l’ouverture immédiate de Gaza à la presse internationale, et qu’ils rappellent une évidence trop souvent piétinée : en droit international humanitaire, tuer un journaliste est un crime de guerre. Ce principe n’a été que trop bafoué : il doit être appliqué.« 

Thibaut Bruttin

Directeur général de RSF

Des illusions de l’émigré aux souffrances de l’immigré 

La place singulière des enfants d’immigrés maghrébins dans la société française, par le sociologue Abdelmalek Sayad

https://www.alternatives-economiques.fr/stephane-beaud/enfants-dimmigres-maghrebins-france-structurellement-porte-a-fa/00115098?utm_source=emailing&utm_medium=email&utm_content=07062025&utm_campaign=quotidienne

Le sort des jeunes issus de l’immigration maghrébine est profondément enkysté dans un processus global de décrochement des classes populaires dans la société française.

Il faudrait imaginer un programme ambitieux de politiques publiques pour freiner ce décrochement et réhabiliter pleinement les quartiers d’habitat social.

Pour l’heure, on est très loin du compte.

Il existe de multiples formes de mise à l’écart des jeunes d’origine maghrébine, dénoncées comme des discriminations, et une stigmatisation de plus en plus ou ouverte des « musulmans » dans les grands médias, en tout premier lieu sur les chaînes d’information en continu.

« « Mauvais » produits sans doute de la société française, aux yeux de certains, mais produits quand même de cette société. Sortes d’agents troubles, équivoques, ils brouillent les frontières de l’ordre national et, par conséquent, la valeur symbolique et la pertinence des critères qui fondent la hiérarchie de ces groupes et de leur classement ».

Ce diagnostic garde malheureusement toute son actualité car la situation structurelle de porte-à-faux de ces enfants d’immigrés maghrébins est aggravée par la montée en puissance du Rassemblement national et par la large diffusion d’une idéologie ouvertement xénophobe.

Plainte pour crimes de guerre

https://www.ldh-france.org/deux-enfants-francais-tues-a-gaza-un-autre-blesse-plainte-pour-crimes-de-guerre-crimes-contre-lhumanite-et-genocide/

Deux enfants français tués à Gaza, un autre blessé : plainte pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.
Abderrahim, 6 ans, et Janna, 9 ans, deux enfants français, ont été tués à Gaza
par des tirs de l’armée israélienne dans la nuit du 23 au 24 octobre 2023. Leur petit frère Omar, 2 ans et demi, a été quant à lui grièvement blessé.
La grand-mère des jeunes victimes ainsi que la LDH (Ligue des droits de l’Homme) ont décidé de déposer une plainte avec constitution de partie civile auprès du pôle crime contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide.

Il s’agira de la première plainte saisissant la justice française en se fondant sur la compétence personnelle
passive, c’est-à-dire à raison de la nationalité française des victimes, pour poser
la question de la responsabilité de ces crimes.
Cette plainte a vocation à contribuer à prévenir et poursuivre les personnes
responsables, soldats ou politiques, du génocide en cours dans la Bande de
Gaza, qui touche de manière indiscriminée toute la population civile de l’enclave.
Elle s’inscrit dans la continuité de la lutte contre l’impunité des auteurs de crimes
internationaux, déjà initiée par une plainte portée par la LDH, la Fédération
internationale pour les droits humains (FIDH) et ses organisations membres
palestiniennes, à l’encontre d’un soldat franco-israélien accusé de crimes de
guerre, crimes contre l’humanité, génocide, torture et complicité de crimes commis contre des prisonniers palestiniens.


La LDH n’aura de cesse de se mobiliser contre le génocide en cours.

Manifestation à Troyes le 14 juin

Justice sociale et environnement

En arrière toute ! Depuis quelques jours, les reculs se multiplient sur le front de l’écologie. Le 26 mai, les députés de la majorité et l’extrême droite ont court-circuité le débat parlementaire pour accélérer le parcours législatif de la proposition de loi Duplomb, qui multiplie les régressions environnementales en matière agricole.

Le 28 mai, les députés ont acté la suppression des zones à faibles émissions (ZFE). Si ce vote est confirmé, près de trois millions de voitures très polluantes pourront à nouveau circuler dans les grandes métropoles, selon Le Monde. Le 4 juin, enfin, le ministre de l’Economie Eric Lombard a confirmé la suspension du dispositif d’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’. Au risque de casser la dynamique enclenchée.

Pour justifier les régressions écologiques, la justice sociale est souvent invoquée.

Mais les pauvres sont lourdement pénalisés par les inégalités environnementales, montre le dernier rapport de l’Observatoire des inégalités.

Quand ils habitent dans de grosses agglomérations, les plus pauvres se concentrent dans les quartiers ou les communes les plus polluées.


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En France, la nouvelle vie des enfants de Gaza

Depuis le début de la guerre dans l’enclave palestinienne, les autorités françaises ont accueilli près de cinq cents Gazaouis. Une centaine d’autres ont réussi à obtenir des visas depuis l’Égypte. Parmi ces réfugiés, une majorité d’enfants grandit dans la région d’Angers, loin des bombardements aveugles de l’armée israélienne.

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Plus de 50 000 personnes au sein du territoire enclavé ont été tuées ou blessées par l’armée israélienne depuis le 7-Octobre. Mais le sort des survivants doit aussi alerter. Privée d’éducation, piégée dans un siège total au cœur d’une terre dévastée, toute la jeunesse grandit sans protection, sans espoir.

https://www.politis.fr/articles/2025/06/enquete-avoir-moins-de-20-ans-dans-la-bande-de-gaza

Selon l’ONU, les enfants représentent près de la moitié des deux millions de Gazaouis obligés de quitter leur ­maison ou leur appartement depuis le début de la guerre. La grande majorité a dû fuir à plusieurs reprises les opérations de ­l’armée israélienne. Et à chacun de ces déplacements forcés, sur les images diffusées par les journalistes palestiniens, ce sont encore des jeunes filles et des jeunes garçons que l’on voit en première ligne. Des enfants devenus adultes trop vite, qui portent à bout de bras des bébés ou des sacs plus grands qu’eux. Ils poussent des carrioles où ont été installés des blessés et des personnes âgées.

https://www.politis.fr/dossiers/enfants-sacrifies-de-gaza

Belgique: une autre forme de justice


Un mardi matin par mois, des hommes violents sont convoqués par le tribunal de première instance du Hainaut (division Charleroi) dans la « chambre à résolution de problème » dédiée à la violence conjugale. Ils doivent répondre de faits qui datent de 2023, parfois 2022 : des coups, des blessures, de l’intimidation, une atteinte quelconque à leur partenaire de l’époque, avec laquelle ils sont souvent encore en couple.

Comment fonctionne cette nouvelle formule de Justice ?

Plus rapide que la Justice pénale classique et, surtout, volontairement restaurative (le « trajet restauratif » vise la réparation plutôt que la punition), pour éviter la récidive .

Depuis janvier 2024, une trentaine de dossiers ont déjà intégré la nouvelle chambre spécialisée en matière de violences conjugales (CVC) du tribunal de première instance du Hainaut. Les cas varient évidemment, un couple n’étant pas l’autre. Une série d’ingrédients sont tenaces : le récit masculin, la force physique, les femmes qui restent au sein du couple, l’alcool.

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Un Mois des Fiertés engagé, inclusif et festif à Sainte-Savine !

🌈 En juin, la diversité se célèbre haut et fort à Sainte-Savine ! À l’occasion du Mois des Fiertés, une belle série d’événements vient mettre en lumière les combats, les talents et les voix de tous.

La section LDH y sera (voir programme)

✨ Du 1er au 30 juin, retrouvez une programmation riche en émotions, en solidarité et en partage, pour affirmer que notre diversité fait notre force. Voici quelques temps forts à ne pas manquer :

  • 🧶 Yarn Bombing & Journée mondiale de la surdicécité
    Une déambulation artistique et inclusive sur le parvis de l’Art Déco et au Jardin du Rocher, avec ateliers en langue des signes, découverte du braille et témoignages. Une belle façon de sensibiliser au handicap invisible qu’est la surdicécité.
  • 🍽️ Repas partagé inclusif organisé par APF France Handicap : cuisine collective et convivialité au programme ! Sur réservation.
  • 🏳️‍🌈 PRIDE 2025 : Rendez-vous à 13h au Jardin Boisseau pour une marche haute en couleurs, suivie d’un village associatif, de prises de parole et d’animations jusqu’à 17h30. Un moment fort pour célébrer la fierté et revendiquer l’égalité.
  • 💃 Cabaret Velu.e : Show queer, performances détonantes et soirée électro à l’Art Déco. À ne surtout pas rater si vous aimez vibrer et danser !
  • ✍️ Atelier d’écriture « Célébrer » : Débutant·e ou passionné·e des mots, venez exprimer vos fiertés à travers des exercices ludiques.
  • ☕ Café Papotte avec la Ligue des Droits de l’Homme : un moment d’échange autour de la question « Différents, et alors ? ».
  • 💡 Dispositif Angela : Lancement officiel de ce réseau de lieux refuges pour les femmes et personnes victimes de harcèlement, suivi d’une performance de la danseuse Lola Mainardi.

Chaque événement est une invitation à s’informer, s’exprimer, se rassembler et… faire la fête !

Retrouvez le programme ICI

La Ligue des droits de l’Homme porte plainte contre deux groupuscules identitaires

La Ligue des Droits de l’Homme France porte plainte contre les membres du groupuscule « Furie française » (Toulouse-Haute-Garonne) et « Patria Albiges » (Albi -Tarn) pour « provocation à la discrimination, à la haine et à la violence », après la placardisation d’affiches appelant à la « remigration », dans les rues de ces deux villes. L’action faisait suite à des rumeurs véhiculées quant à l’auteur de l’attaque au couteau survenue fin juillet en Angleterre.

« Pour que ces appels à la haine ne restent pas que des mots »

« Ces appels à la haine ne restent pas que des mots », la Ligue des droits de l’Homme porte plainte contre deux groupuscules identitaires (francetvinfo.fr)

Anciennement appelé « La Meute », Furie Française fait partie des collectifs d’extrême-droite ayant bénéficié de la dissolution de Génération Identitaire (GI), dont les membres ont adhéré à des structures plus ancrées localement.

Après le drame de Southport, comment l’extrême droite française s’empare du fait divers avec des affiches anti-immigration « European Lives Matter » (francetvinfo.fr)

Russie: « ce qu’ils disent à la télévision, ce n’est pas vrai ! »

« Nous n’apprenons rien de nos médias » : la colère des habitants russes évacués de la région de Koursk

Sur les réseaux sociaux, des Russes de la région de Koursk, en Russie, critiquent leur armée, après l’invasion des forces ukrainiennes.

L’opération ukrainienne en territoire russe entre dans sa troisième semaine. Les forces ukrainiennes ont pénétré dans la région de Koursk sur une trentaine de kilomètres. Kiev revendique la prise de plus de 1.250 km2 de territoire russe, dont 92 localités, depuis le lancement de son attaque le 6 août. L’armée russe affirme qu’elle a repoussé plusieurs tentatives d’attaques ce mardi. Mais la situation reste très instable.

Les autorités russes ont commencé à creuser des tranchées autour de la centrale nucléaire de Kourtchatov, à l’ouest de Koursk. Au moins 130.000 habitants ont été évacués des zones concernées par les combats. Parmi les réfugiés, certains critiquent l’impréparation de leur armée et l’absence de soutien de leurs autorités.

Il y a beaucoup de colère chez les habitants évacués en catastrophe des zones envahies par l’armée ukrainienne. Certains laissent même des vidéos sur les réseaux sociaux pour dire tout ce qu’ils pensent de l’attitude des autorités locales. Comme cette habitante de Soudja : « Ce qu’ils disent à la télévision, ce n’est pas vrai. L’administration s’est enfuie, la police s’est enfuie, les pompiers se sont enfuis. Tout le monde s’est enfui et personne n’a été prévenu. »

Maria non plus ne croit pas la télévision qui répète que la situation est sous contrôle. Réfugiée à Koursk, partie en laissant tout derrière elle, elle essaie de savoir ce que sa maison est devenue : « Nous n’apprenons rien de nos médias. Nous regardons uniquement les chaînes YouTube et les TikTok des ukrainiens. Sans ça, nous ne saurions probablement rien du tout. »

Une chaîne de solidarité

Comme souvent, les Russes ne peuvent compter que sur la solidarité de la population, bien réelle, explique Youlia Zaytseva de la Croix Rouge de Koursk : « Chaque jour, une cinquantaine de personnes apportent leur aide bénévolement dans notre centre. Tout le monde essaie de venir aider après le travail. Oui, nous vivons dans une région transfrontalière et nous entendons souvent les sirènes ici. Les gens qui ont dû quitter leur domicile, c’est vraiment difficile. » 

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-info-de-france-inter/l-info-de-france-inter-2359852?at_medium=newsletter&at_campaign=inter_quoti_edito&at_chaine=france_inter&at_date=2024-08-21&at_position=5

En Tunisie, sept jeunes sur dix envisagent d’émigrer

Face à la crise socio-économique, près de la moitié des Tunisiens souhaitent quitter leur pays, selon une récente enquête du réseau de recherche Arab Barometer. La situation est encore plus alarmante chez les jeunes, dont certains envisagent de partir clandestinement.

Les chiffres illustrent le profond malaise de la population tunisienne. Face à une économie en berne et un chômage exponentiel, près d’un Tunisien sur deux (46 %) envisage de quitter son pays, révèle une étude du réseau de recherche Arab Barometer, publiée le 15 août. Ce taux a plus que doublé depuis 2011, année de la révolution tunisienne qui a conduit à la chute du dictateur Ben Ali. Il n’a depuis jamais cessé d’augmenter. Il s’agit, aussi, du pourcentage le plus élevé des quinze pays arabes au sein desquels l’enquête a été menée, auprès de plus de 15 000 personnes. La Jordanie (42 %), le Liban (38 %) et le Maroc (35 %) arrivent juste derrière.

Le désir d’émigrer est particulièrement présent chez les jeunes Tunisiens âgés de 18 à 29 ans. Environ 71 % d’entre eux (contre 36 % pour les plus de 30 ans) ont exprimé cette volonté, surtout les titulaires d’un diplôme universitaire. Pour près de neuf personnes sur dix, l’option du départ est motivée par des considérations économiques.

https://www.liberation.fr/international/afrique/en-tunisie-sept-jeunes-sur-dix-envisagent-demigrer-

Médecins solidaires

Contre les déserts médicaux, soignons collectif !

A l’heure où la question de l’accès aux soins est source de préoccupation majeure des Français et où la pénurie de médecins généralistes devient de plus en plus prégnante en zone rurale, le principe est simple :

Au lieu de demander beaucoup à peu de médecins,

demandons peu à beaucoup de médecins.

Médecins Solidaires est une association de loi 1901 à but non lucratif co-fondée en 2022 par le Docteur Martial Jardel et l’association Bouge ton coQ ! qui a pour objet principal de redonner un accès aux soins de santé primaires aux populations en zones rurales sous-denses.

Organisation apolitique et asyndicale, Médecins Solidaires propose et défend une médecine générale de qualité, libre et accessible à tous. Elle s’appuie sur l’engagement d’un collectif national et intergénérationnel de médecins généralistes, autour d’une charte de dix valeurs communes défendant une médecine humaniste et de proximité.

Des généralistes donnent de leur temps pour combler le manque de médecins en secteur rural.

Chaque semaine, un médecin différent vient prendre le relais du précédent dans nos centres médicaux. Ainsi, la présence médicale est continue et les patients retrouvent un accès aux soins pérenne dans les déserts médicaux. Nous venons en aide aux patients mais aussi aux nombreux médecins de famille de ces territoires qui portent une lourde charge, et pour qui la création de ces centres sont un soutien indispensable.

« Nous croyons qu’une aventure humaine et collective peut avoir une portée considérable. Les bonnes volontés ne manquent pas chez les médecins, nous voulons les rassembler, les associer et les fédérer en une communauté pour démultiplier leur impact.« 

Voir le documentaire « Prête-moi ton docteur »

https://www.france.tv/documentaires/documentaires-societe/5836638-prete-moi-ton-docteur.html

Crise dans les hôpitaux

Marine Loty, présidente du syndicat des internes des hôpitaux de Paris et Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France:

À l’hôpital, les étés se suivent et se ressemblent. Des services d’urgence contraints de fermer la nuit, une nouvelle fois en Mayenne, en Vendée, dans la Sarthe, à Carpentras ou encore Sarlat. Quand d’autres, beaucoup d’autres, instaurent désormais le filtrage de l’accès par le SAMU. Confronté à une « saturation des capacités d’hospitalisation », l’hôpital Nord Franche-Comté en Territoire de Belfort a activé le plan blanc afin de mobiliser des moyens et effectifs supplémentaires. 

Notre système hospitalier semble devoir s’habituer à une crise désormais permanente alors que d’autres nuages s’amoncèlent à l’horizon, 1.500 internes de moins à la rentrée.

« Entre 15 et 20% des passages aux urgences pourraient être pris par la médecine de ville »

« Nous avons une situation très contrastée et hétérogène en fonction des territoires », assure Arnaud Robinet,  président de la Fédération hospitalière de France et maire de Reims. « La mère des batailles, ce sont les ressources humaines. Nous avons un déficit en termes de personnel, d’agents hospitaliers. », dit-il. Selon lui, les hôpitaux publics doivent aussi compenser l’été les fermetures des services du secteur privé et de la médecine de ville. « Des études ont montré que le nombre de passages aux urgences a doublé en 20 ans », assure-t-il. « On estime qu’entre 15 et 20% des passages aux urgences pourraient être pris par la médecine de ville. » Une des solutions reste, selon lui : une meilleure régulation auprès du SAMU.

« On se retrouve avec la détresse des patients »

« On se retrouve avec la détresse des patients », assure Marine Loty. Selon elle, les internes sont « devenus indispensables plus qu’en formation dans les services. » « On représente 40% du personnel médical, ce qui est relativement non négligeable. On se retrouve à devoir gérer les problématiques des patients alors que parfois, on est jeune semestre », dit-elle.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-20-aout-2024-5689032?at_medium=newsletter&at_campaign=inter_quoti_edito&at_chaine=france_inter&at_date=2024-08-20&at_position=1

Athlètes réfugiés

Si les JO de Paris ont permis de braquer le projecteur et d’attirer l’attention de l’opinion publique sur la situation difficile des sportifs réfugiés, il reste beaucoup à faire pour faire évoluer les mentalités vers plus d’empathie pour le sort dramatique des migrants et réfugiés qui sont souvent refoulés violemment, enfermés dans des centres de rétention aux conditions de détention inhumaines et renvoyés dans leur pays où ils risquent la mort et affrontent des situations atroces.

Le 26 juillet 2024, le deuxième bateau (après celui de la Grèce) à défiler sur la Seine, lors de la mémorable cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, était celui de la délégation des 37 athlètes réfugiés.

Ces 24 hommes et 13 femmes ont représenté les plus de 120 millions de personnes réfugiées dans le monde, qui vivent dans des conditions souvent dramatiques et sont nombreuses à trouver la mort sur les routes de l’exil, en particulier aux portes de l’Europe.

Ils représentaient chacun leurs pays d’accueil (Allemagne, Autriche, Canada, Espagne, États-Unis, France, Israël, Italie, Jordanie, Kenya, Mexique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède et Suisse), concourant dans 12 sports différents : athlétisme, badminton, boxe, breaking, canoë, cyclisme, haltérophilie, judo, lutte, natation, tir et taekwondo. Ces athlètes défilent sous bannière neutre et, en cas de médaille d’or, c’est l’hymne olympique qui doit être joué.

Le CIO fait valoir que « dans cette équipe, les jeunes déplacés reconstruisent leur vie ». Grâce au sport et à l’esprit olympique, ils retrouvent « un sentiment d’appartenance, développent des compétences de vie et façonnent leur propre avenir ». Le soutien du CIO à l’équipe olympique des réfugiés se traduit par un appui financier et logistique tout au long de l’année des JO. Un financement de 6 millions de dollars est alloué, depuis 2016, aux bourses d’études destinées aux athlètes réfugiés. De plus, la Fondation olympique pour les réfugiés (ORF), créée en collaboration avec le HCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés, a mis en place un programme d’aide et de soutien aux sportifs réfugiés, qui touche 132 600 jeunes, dans 11 pays et sur cinq continents.

https://theconversation.com/la-delegation-des-athletes-refugies-aux-jo-miroir-dun-monde-fracture-236958?

https://www.unhcr.org/fr/actualites/communiques-de-presse/lequipe-olympique-des-refugies-representera-plus-de-100-millions

Selon le HCR, le nombre de personnes déplacées de force à travers le monde était d’environ 114 millions en septembre 2023.

« Nous vous accueillons toutes et tous à bras ouverts. Vous êtes une richesse pour la communauté olympique et pour nos sociétés. En participant aux Jeux Olympiques, vous témoignerez des qualités humaines de résilience et d’excellence. Vous enverrez ainsi un message d’espoir aux plus de 100 millions de personnes déracinées à travers le monde. Dans le même temps, vous sensibiliserez des milliards de personnes dans le monde à l’ampleur de la crise des réfugiés. C’est pourquoi j’encourage tout un chacun, partout dans le monde, à se joindre à nous pour vous encourager, vous, l’équipe olympique des réfugiés du CIO », a déclaré le président du CIO.

Abonnement à la lettre LDH

Parce que la défense des droits & libertés ne peut pas attendre la fin de la crise & que celle-ci risque au contraire d’être un enjeu supplémentaire pour les combats que nous menons, suivez notre actu et abonnez-vous à notre Lettre !

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Loin de la fête

La LDH reste particulièrement vigilante concernant d’éventuelles remises à la rue en cette fin de JO: le NETTOYAGE SOCIAL est indigne de la France et des valeurs qu’elle proclame.

Malgré la création de 216 places d’hébergement pérennes dans la capitale, la quinzaine olympique s’est révélée synonyme de complications, de déplacements contraints et de solitude accrue pour les plus précaires.

A quelques minutes de marche de l’éphémère parc des Nations, lieu emblématique de célébration des Jeux olympiques (JO), une file d’attente qui n’a, elle, rien de temporaire, s’allonge, avenue de la Porte-de-La-Villette, dans le 19e arrondissement parisien, plusieurs centaines de personnes en situation de très grande précarité attendent un repas chaud.

« Regardez-nous, regardez comme la France est belle et propre, souffle Issam (un prénom d’emprunt). Il y a la France des JO, la France des touristes, et puis tout autour, il y a ce qu’on préfère ne pas voir, des gens comme moi pour qui rien ne bouge. » Ou presque rien : depuis un an qu’il vit à la rue, expulsé d’un foyer, cet homme de 46 ans, venu d’Algérie, n’avait jamais vécu autant de contrôles policiers. « Paris fait la fête, mais moi, je me sens encore plus regardé d’en haut. Je suis celui qui fait peur », déplore-t-il.

JO 2024 : le Paris des « invisibles » si près et si loin de la fête (lemonde.fr)

https://utopia56.org/les-jo-ce-nest-pas-la-fete-pour-tout-le-monde/

Augmentation d’un tiers du nombre de détenus depuis quatre ans

En 4 ans, le nombre de détenus a augmenté d’un tiers. Face à cette situation indigne d’un Etat de droits, la LDH réitère sa demande au gouvernement de la mise en place d’un dispositif contraignant de régulation de la population carcérale.

 Alors que les prisons françaises sont inhumaines, fabriquent de l’exclusion sociale et échouent à prévenir la récidive, un nouveau record absolu a été battu au 1er juillet, pour le neuvième mois consécutif, avec 78 509 personnes incarcérées.

Les prisons débordent, et l’Etat les remplit encore

La délinquance n’explose pas et pourtant le gouvernement ne cesse de renforcer les peines passibles d’emprisonnement, ce qui a entraîné une augmentation d’un tiers du nombre de détenus depuis quatre ans.

Les prisons débordent, et l’Etat les remplit encore – Libération (liberation.fr)

La défense des droits passe aussi par la culture

Certaines œuvres sont de très bons outils d’éducation et de sensibilisation aux droits et libertés, qui peuvent servir d’introduction à de nombreux débats, ouverts à un large public, et permettent d’aborder certaines thématiques avec un regard et un angle nouveau. C’est pourquoi la LDH tient à apporter son soutien aux œuvres culturelles ci-dessous:

https://www.ldh-france.org/sujet/cine-theatre-a-voir/

Paroles: « tous ceux qui se reconnaissent comme français ont vocation à être ensemble »

« La France n’oublie rien des sacrifices des soldats africains lors du débarquement de Provence. »

« Il n’y aurait pas eu de victoire alliée » sans « les étrangers, les tirailleurs » d’Afrique : les présidents français Emmanuel Macron et camerounais Paul Biya ont rendu un hommage jeudi 15 août à l’armée « bigarrée » du débarquement de Provence, il y a quatre-vingts ans.

« Cette lutte a été menée ensemble, pour défendre les valeurs et les idéaux universels de paix et de justice, avec ces combattants  venus d’Afrique, héritiers de traditions guerrières, admirables de courage, d’audace et de loyauté ».

« Officiers de l’Empire ou enfants du Sahara, natifs de la Casamance ou de Madagascar, ils n’étaient pas de la même génération, ils n’étaient pas de la même confession, ils étaient pourtant l’armée de la nation, armée la plus fervente et la plus bigarrée.

Soldats de l’acte II de la libération du pays, soldats convaincus que lorsqu’il s’agit de défendre l’intérêt vital de la nation tous ceux qui se reconnaissent comme français ont vocation à être ensemble. »

« La part d’Afrique en France est aussi ce legs, qui nous oblige, les noms de ces soldats doivent continuer d’être donnés à nos rues, nos places, pour inscrire leurs traces impérissables dans notre histoire ».

« La France n’oublie rien des sacrifices des Congolais, des Béninois, ni celle des peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger et de tant d’autres. Non. Rien de la plus belle mémoire de ces hommes n’est oublié. »

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/08/15/80-anniversaire-du-debarquement-en-provence-une-partie-de-la-ceremonie-annulee-a-cause-de-la-meteo_6281571_3212.html

Droits humains en Afghanistan

La communauté afghane se trouve depuis trois ans face à une impasse, sans résolution en vue, tandis que les autorités talibanes commettent des violations des droits humains et des crimes au regard du droit international contre le peuple afghan, en particulier les femmes et les filles, en toute impunité, a déclaré Amnesty International jeudi 15 août.

 » L’absence totale de mesures concrètes pour faire face à la catastrophe sur le terrain des droits humains en Afghanistan est un motif de honte pour le monde.« 

Samira Hamidi, chargée d’action pour l’Asie du Sud à Amnesty International

L’Afghanistan a maintenant une société civile en déclin où les défenseur·e·s des droits humains, notamment les manifestantes, les organisations citoyennes, les journalistes et les militant·e·s politiques sont perçus comme des ennemis par les talibans. Ceux qui protestent sont victimes de disparitions forcées, de détentions arbitraires, d’emprisonnement, de torture et d’autres formes de mauvais traitements. Un grand nombre de personnes ont dû fuir le pays par craintes de représailles, laissant derrière elles leur famille et leur emploi. Des centaines d’entre elles restent bloquées en Iran, au Pakistan et en Turquie, où elles sont confrontées à des difficultés juridiques et financières et sont même exposées à des expulsions forcées.

https://www.amnesty.org/fr/latest/press-release/2024/08/afghanistan-three-years-of-taliban-rule-and-international-inaction-have-left-afghan-community-with-little-hope/