Migrants : incident grave dans la Manche, « au moins 3 morts » selon la BBC et 43 personnes secourues

Le patrouilleur des garde-côtes des douanes, Kermorvan, est mis à disposition en renfort des moyens déjà déployés sur zone • © Préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord


Une importante opération de secours est déployée depuis ce mercredi matin 6h dans la Manche pour un « incident » impliquant une « petite embarcation », terme généralement utilisé pour qualifier les bateaux de fortune à bord desquels les migrants se rendent au Royaume-Uni.

Lire ICI

CARNAGE DE MELILLA : LES AUTORITÉS NIENT LEURS RESPONSABILITÉS DANS CE DRAME

Des policiers anti-émeutes bouclent la zone après l’arrivée de personnes migrantes et réfugiées sur le sol espagnol et le franchissement des clôtures séparant l’enclave espagnole de Melilla du Maroc à Melilla, en Espagne, le 24 juin 2022 © Javier Bernardo/AP/Alamy


Six mois après la mort de 37 personnes et la disparition de 77 autres, à la frontière de l’enclave espagnole de Melilla, les autorités espagnoles et marocaines réfutent toute responsabilité dans ce carnage. La lenteur et les carences de l’enquête sentent la dissimulation. Retour sur ce tragique événement.

Lire ICI

UE : Frontex complice d’abus en Libye

Le navire de patrouille libyen Ras Jadir, à gauche, interceptait une embarcation transportant des migrants en mer Méditerranée, le 30 juillet 2021. © 2021 David Lohmüller/Sea-Watch


La surveillance aérienne permet l’interception en Méditerranée de migrants et leur renvoi vers des situations de danger.

Lire ICI

Baignade interdite

Texte lu en ouverture de l’assemblée générale du 29 novembre 2022 par Françoise et Michel

Photo M.B.



Baignade interdite

On peut s’asseoir ?

Je vous en prie.

Qu’est-ce que vous faites ?

On attend.

Vous attendez quoi ?

Les migrants.

Les migrants ? des oiseaux ?

Non, des femmes, des hommes, des enfants.

Et, ils viennent d’où ?

De là-bas, en face, loin.

Vraiment loin ?

Aucune idée. De l’autre côté, en tous cas.

Ils arrivent quand ?

Aucune idée. Ils n’ont pas d’horaire.

C’est embêtant !

Des fois, on perd notre temps. Aucun n’apparaît. Mais c’est rare.

Curieux, ce manque d’organisation. Et, ils viennent faire quoi ?

Ils fuient.

Ils fuient ? quoi ?

La guerre, la faim, la misère. Des choses comme ça.

Classique !

Oui classique.

Pourquoi venir ici ? spécialement ici ?

Sans doute pensent-ils que c’est mieux que là-bas.

Les pauvres !

Comme vous dites.

Et quand vous en voyez, qu’est-ce que vous faites ?

Rien. Que voulez-vous qu’on fasse ? il y en a tellement. On ne peut pas les aider tous, alors pourquoi les-uns plutôt que les autres ? ce ne serait pas juste. Autant n’aider personne. C’est plus équitable. Et puis, ma femme et moi, on ne sait pas bien nager.

Et eux, ils savent ?

Les migrants ? pas vraiment, ils flottent plus qu’ils ne nagent. Et souvent quand ils flottent, ils sont bleus et raides.

Assez morts, en somme ?

Oui.

Pas très ragoutant, c’est une plage ici, où des gens se baignent l’été.

Pas ici !

Pourquoi ?

Vous n’avez pas vu le panneau ? baignade interdite ! il y a des courants dangereux !

Ils ne le savent pas ?

Comment voulez-vous qu’ils le sachent ?

Le panneau !

On ne peut le voir que de la plage.

En effet. Et si on le tournait vers eux, vers le large ?

Il faudrait déjà qu’ils sachent lire.

Ils ne savent pas ?

Aucune idée.

Ils nous ressemblent ?

Pas tout-à-fait.

Comment ça ?

Ils sont plus maigres. Et puis, ils ont des yeux.

Des yeux ?

Différents, intenses, fiévreux, tourmentés. Un peu fou.

Ils sont fous ?

Non. Enfin, pour entreprendre une traversée pareille. Tout de même, oui. Ce qui est beau, c’est de les voir apparaître. Debout, tous serrés les uns contre les autres. On dirait qu’ils marchent sur l’eau, comme Jésus, car le bateau disparaît sous leur poids.

Il arrive qu’il coule ?

Parfois oui, parfois non. Quand ça coule, ça coule vite. La mer les avale, comme une bouche. Et puis plus rien.

Un peu frustrant ?

Je ne dirais pas cela. C’est un spectacle différent.

Certains abordent ?

Certains.

Vous leur parlez ?

Non, pourquoi ? on n’en connaît aucun. Et puis, il y a la barrière de la langue.

Ils ne parlent pas notre langue ? Vous leur avez demandé ?

Non, mais ça se voit. Et puis ils claquent tellement des dents qu’ils seraient incapables de dire un mot.

Et ce qu’ils veulent, c’est manger, boire dormir sous un toit, pas faire la conversation.

Vous leur donnez cela ?

Non, c’est petit chez nous. Et la vie est chère, vous le savez bien. D’ailleurs, s’ils avaient une idée du coût de la vie ici, ils ne viendraient pas. Mais une fois qu’ils y sont ils restent, ils ne partent plus.

Ils le voudraient ?

On ne sait pas.

Qu’est-ce que vous faites après, quand vous les avez vus ?

On rentre.

Et c’est tout ?

Oui, c’est tout.

Mais pourquoi vous venez, alors ?

Pour passer le temps … pour les voir en vrai.

A la télé, ils paraissent plus grands. Alors qu’en vrai, ils sont tout petits, ils font moins peur, on repart rassurés.

Quand on ne sait pas, on se fait des idées. En les voyant,  on constate qu’ils sont inoffensifs.

Tenez, vous voyez là-bas ?

Où ?

Là-bas, en haut de la grande vague. Ce sont des migrants.

Vous en êtes sûr ?

Certain, j’ai l’habitude, faites-moi confiance.

Ça, des migrants. Je les aurais crus plus grands.

Qu’est-ce que je vous disais.

Ils vont accoster ?

S’ils ne coulent pas, oui.

Vous pensez qu’ils peuvent couler ?

Il y a des chances. La mer grossit, les vagues se creusent. Pas bon. Pas bon du tout. On va peut-être rentrer d’ailleurs. Tous ces nuages, pas envie de nous faire tremper.

Vous n’attendez pas de savoir s’ils vont couler ou atteindre le rivage ?

Non, on reviendra demain.

Demain ?

Oui, il y en aura d’autres. Ne vous tracassez pas.

Alors, bonne soirée.

Bonne soirée.

A demain, si vous permettez ?

Vous êtes le bienvenu, la plage est à tout le monde.


Philippe Claudel

(in bienvenue, 34 auteurs pour les réfugiés)

France: des centaines de migrants campent devant le Conseil d’État pour alerter sur leur situation

Des centaines de jeunes migrants campés devant le Conseil d’État à Paris, le 2 décembre 2022. AFP – JULIE SEBADELHA


Cela fait maintenant deux jours que ces jeunes migrants ont quitté leur camp dans le Val-de-Marne pour installer leurs tentes au cœur de la capitale française. Ils espèrent ainsi attirer l’attention sur leur situation.

Lire ICI

Voir aussi ICI

« Tout ce que je veux maintenant, c’est traverser la Manche » : Idriss, Tchadien, dont le visa étudiant n’a pas été renouvelé

Des abris de fortune dans le camp de Loon-Plage, où survivent actuellement près de 400 personnes, dont Idriss. Crédit : InfoMigrants


Avant de se retrouver dans le camp de migrants de Loon-Plage, dans le nord de la France, Idriss était étudiant dans une université de région parisienne. Après l’expiration de son visa, et le refus de son renouvellement par les autorités, le jeune tchadien, écœuré, n’a pas eu la force de continuer ses études. En colère, il souhaite désormais rejoindre le Royaume-Uni par la mer, au péril de sa vie.

Lire ICI

FESTISOL

Festival des solidarités – Théâtre débat


Des glossaires bilingues pour les étrangers accueillis en France

Barbara Cassin et Ousmane Bocar Diagana. © Cécile Lavolot/RFI


À l’occasion de la Semaine de l’intégration en octobre dernier (2022), le ministère de la Culture a lancé les glossaires bilingues de l’administration française.

Publiés en collaboration avec l’association des Maisons de la sagesse, ces manuels à destination des étrangers accueillis en France sont publiés en arabe, persan et soninké, et prochainement en langue ukrainienne, contiennent les termes utilisés lors des démarches administratives de ces derniers.

Écouter ICI

Communiqués


Cadre légal du sauvetage, du débarquement et de l’accueil des personnes secourues en mer

Suite au débarquement des passager.e.s de l’Ocean Viking à Toulon le 11 novembre 2022, la Cimade publie une Foire Aux Questions pour décrypter le cadre légal et les enjeux en matière de sauvetage, de débarquement et d’accueil des personnes exilées secourues en mer.

Débarquement de l'"Ocean Viking" en Italie : "C'est un soulagement pour  nous, un signe extrêmement encourageant"

LIRE ICI

Mulhouse : quatre-vingt migrants, en provenance de Suisse, refoulés d’un TER, ce lundi matin 21 novembre

Opération de police en gare de Mulhouse • © Benjamin Savart / France Télévisions


Ce lundi matin, le TER 96206 de 7h16 a été bloqué pendant une demi-heure, en gare de Mulhouse. La police nationale en a fait descendre près de quatre-vingt migrants, en provenance de Bâle.

Lire ICI

Zones d’attente

Les rescapés du navire Ocean Viking accueillis pour la période du 11 novembre au 6 décembre 2022 inclus, dans la zone d’attente temporaire d’attente sur la base navale de Toulon demeurent, juridiquement, aux frontières de la France.

Ils ne se situent pas pour autant, dans une zone de non-droit : placés sous le contrôle des autorités françaises, ils doivent se voir garantir par elles le respect de leurs droits humains. La France est tenue d’observer ses obligations, notamment au regard des conditions de leur maintien contraint au sein de la zone.

Une partie des rescapés recouvreront leur liberté en étant admis à entrer juridiquement sur le territoire de la France. Tel est le cas des mineurs non accompagnés, qui seront pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance.

Tel est également le cas de ceux qui auront été autorisés à déposer une demande d’asile sur le territoire français et se seront vus, à cette fin, délivrer un visa de régularisation de huit jours.

Parmi eux, la plupart (175) devraient être acheminés vers des États européens qui se seraient engagés à les accueillir, vraisemblablement afin que soient examinées leurs demandes de protection internationale.


Pour tous les autres, ceux à qui un refus d’entrer sur le territoire français aura été notifié et qui ne seront pris en charge par aucun autre État, le ministre de l’Intérieur précise qu’ils seront contraints de quitter la zone d’attente (vers une destination qui demeure incertaine).

https://images.bfmtv.com/Z76assILfi6eCGApc4Xbvi0vcv4=/0x40:768x472/768x0/images/Des-policiers-et-un-membre-de-la-Croix-Rouge-parlent-avec-des-jeunes-migrants-secourus-par-le-navire-Ocean-Viking-de-l-ONG-SOS-Mediterranee-recoivent-des-vetements-de-la-Croix-Rouge-apres-leur-arrivee-dans-un-centre-de-vacances-sur-la-presqu-ile-de-Giens-le-11-novembre-2022-a-Hyeres-1519324.jpg

Ils auront été accueillis temporairement par la France mais seront considérés comme n’ayant jamais pénétré sur le territoire français.

LIRE ICI

La France accueille « à titre exceptionnel » le bateau humanitaire ‘Ocean Viking’

Le navire, dont le sort a suscité plusieurs jours de bras de fer entre Paris et Rome, est arrivé au port militaire vers 8 h 30 pour débarquer les migrants qui seront immédiatement placés dans une « zone d’attente », a précisé le ministère de l’Intérieur.

Des passagers de l'Ocean Viking, bateau humanitaire de SOS Méditerranée, le 6 novembre 2022. Crédits : SOS Méditerranée / Twitter

Leur arrivée en France crispe particulièrement à l’extrême droite, qui a crié au « laxisme » par la voix de Marine Le Pen.

En pleine présentation d’un projet de loi sur l’immigration qui prévoit de réformer les procédures d’asile pour parvenir à expulser davantage, l’entourage de Gérald Darmanin a précisé que « ceux qui ne reçoivent pas l’asile seront éloignés directement depuis la zone d’attente vers leur pays d’origine ».

LIRE ICI

Méditerranée: trier les migrants comme le fait l’Italie, c’est une violation du droit selon Amnesty

Port de Catane en Sicile: les migrants mineurs du bateau Humanity 1, de l’ONG SOS Humanity débarquent ce dimanche matin 6 novembre 2022. AP – Salvatore Cavalli


Après plus de dix jours d’impasse, l’Italie a autorisé finalement un navire de l’ONG SOS Humanity, battant pavillon allemand à accoster dans le port sicilien de Catane. Mais les autorités italiennes veulent choisir à bord du bateau les migrants qu’elles accueilleront. C’est une violation du droit international, nous explique Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International France.  

Lire ICI

La SNSM forme au sauvetage de masse pour venir en aide aux naufragés de la Manche

Des migrants descendent d’un bateau de sauvetage de la SNSM de Calais, le 17 avril 2020, après avoir été sauvés le long de la côte française alors qu’ils tentaient de traverser la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni. (Image d’illustration) BERNARD BARRON / AFP


Tempête, avarie technique, naufrages, noyades : la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) intervient plus de 6 000 fois par an au large des côtes françaises. Ces sauveteurs bénévoles risquent leur vie pour secourir celles des autres. Ils sont de plus en plus sollicités pour venir au secours des migrants. Pour faire face à l’augmentation des naufrages de ces embarcations de fortune, la SNSM a décidé de former ses propres bénévoles au sauvetage de masse.

Lire ICI

«Qu’il(s) retourne(nt) en Afrique» : une séance suspendue à l’Assemblée après une sortie d’un député RN


Chassez le naturel…

Carlos Martens Bilongo a l’Assemblée nationale, le 12 juillet 2022. (David Niviere/ABACA)


La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a mis fin à la séance de questions au gouvernement jeudi, après qu’un député noir a été interrompu dans l’hémicycle par une sortie à teneur raciste proférée par un élu d’extrême droite.

Lire ICI

D’ici et d’ailleurs


Droit alimentaire : il faut que tout le monde puisse se nourrir dignement


Mort suspecte à la prison de Nanterre


Mort d’une Nigériane dans les Alpes : la Cour européenne des droits de l’Homme saisie par Tous Migrants


Mali : Massacres coordonnés perpétrés par des groupes armés islamistes


Au Burkina Faso, la double peine pour les femmes atteintes de troubles mentaux

D’ici et d’ailleurs


Conférence gesticulée : le formatage culturel m’a tuer !



« La police nous chasse la nuit » : Belgrade, ville-étape incontournable, mais hostile aux migrants

D’ici et d’ailleurs


IVG dans la Constitution française : premier acte au Sénat


Levothyrox : le laboratoire Merck annonce sa mise en examen pour « tromperie aggravée »


100 Femmes de Culture : « La culture reste une chasse gardée des hommes, et ce de manière très inconsciente


Women for women France : une plateforme pour les femmes étrangères victimes de violences conjugales


Lafarge condamné à une amende de 780 millions de dollars pour avoir financé le terrorisme en Syrie


Frontex toujours dans la tourmente: le budget 2020 de l’agence désavoué par les députés européens


Le RN n’a toujours pas tourné la page de l’Algérie française


Le changement climatique menace un milliard d’enfants, estime une ONG


Tunisie : grève générale à Zarzis après la disparition de migrants en mer


Coupe du monde au Qatar : des accréditations de journalistes très restrictives

La FIFA tarde à créer un fonds d’indemnisation pour les travailleurs migrants

Des ouvriers devant un panneau montrant le stade Al-Janoub, l’un de ceux où se déroulera la Coupe du monde 2022, à Doha, au Qatar, le lundi 16 décembre 2019. © 2019 AP Photo/Hassan Ammar


La fédération internationale du football devrait s’engager à créer un tel fonds, projet qui bénéficie d’un soutien croissant, avant le début de la Coupe du monde.

Lire ICI