Bélarus : Répression contre des avocats défenseurs des droits humains



Des avocats sont harcelés ou poursuivis par les autorités de l’État, qui exerce un contrôle total sur la profession juridique.

  • Les avocats qui représentent des clients dans des affaires à caractère politique ou qui dénoncent des violations de leurs droits sont confrontés à une répression systématique et généralisée au Bélarus.
  • Les autorités biélorusses ont pris le contrôle de la profession juridique, érodant ainsi son indépendance ; les barreaux sont devenus un outil de cette politique répressive du gouvernement.
  • Le Bélarus devrait mettre un terme à toute action politiquement motivée contre les avocats, et créer un climat de travail normal leur permettant d’exercer leurs fonctions professionnelles.

Les autorités biélorusses exercent une répression systématique et généralisée ciblant des avocats qui représentent des clients dans des affaires à caractère politique ou qui mettent en lumière des violations des droits humains, ont conjointement déclaré Human Rights Watch, l’Association biélorusse des avocats défenseurs des droits humains (BAHRL) et l’ONG Right to Defence Project dans un rapport publié aujourd’hui.

LE LOBBYING AGRICOLE DE LA FNSEA À LA LOUPE



Splann ! publie la totalité des mandats de quatre figures-clefs du syndicat agricole, la FNSEA. Ces dirigeants siègent partout pour défendre la vision productiviste de leur organisation : dans les instances sanitaires, de surveillance de la qualité de l’air, de l’environnement, de gestion de parc naturel, des risques industriels, mais aussi dans des groupes presse agricole ou dans l’événementiel. Une domination qui étouffe la démocratie syndicale.



Contre l’agrochimie et vers un autre modèle agro-alimentaire, nous réclamons un changement radical


Pour imposer « un changement radical pour une agriculture respectueuse des sols, des ressources en eau, de la biodiversité, de notre santé et des conditions de vie des paysan·nes » et dénoncer un projet de politique agricole commune au rabais, un très large collectif d’associations, d’organisations et des citoyen·nes de plusieurs communes (d’Auxerre à Saint-Nazaire en passant par Paris) appellent à une journée de mobilisation nationale le samedi 25 mai

Nouvelle-Calédonie : «Il y a clairement une radicalisation de l’État français»



Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, la France mène un « travail de sabotage du processus de décolonisation », affirme Mathieu Lopes, de l’association Survie.

Depuis plus d’une semaine, la Nouvelle-Calédonie est secouée par de violents affrontements. À l’origine de ces tensions, la volonté de l’État français de réformer la Constitution afin de « dégeler » le corps électoral néo-calédonien. Jusqu’à présent, seules les personnes possédant la citoyenneté calédonienne selon des critères spécifiques pouvaient participer aux élections provinciales et aux référendums. Objectif : garantir une représentation adéquate des Kanaks, qui représente 41 % de la population du territoire. Or l’État français prévoit de lever cette restriction en ouvrant le droit de vote aux résidents présents dans l’archipel depuis au moins dix ans.



« La France, tu l’aimes mais tu la quittes » : pourquoi des musulmans surdiplômés choisissent l’exil



Parue fin avril, l’enquête « La France, tu l’aimes mais tu la quittes », cosignée par trois chercheurs français, décrit une diaspora française et musulmane en grande partie diplômée ayant choisi le Canada, le Royaume-Uni ou Dubaï pour fuir les discriminations subies en France. Entretien.

C’est un phénomène inquantifiable. De plus en plus de Français de culture ou de religion musulmanes, issus de l’immigration postcoloniale, très diplômés, quitteraient la France pour s’installer au Royaume-Uni, au Canada, aux États-Unis, à Dubaï mais aussi au Maghreb. C’est ce qu’affirme l’enquête « La France, tu l’aimes mais tu la quittes » (éd. du Seuil), un titre en forme de clin d’œil au slogan de l’extrême droite « La France, aimez-la ou quittez-la » en vogue dans les années 1980.

Entre 2011 et 2023, trois universitaires, Olivier Esteves, Alice Picard et Julien Talpin, ont interrogé 1 070 personnes à l’aide d’un appel à témoignages lancé sur Mediapart puis mené 139 entretiens approfondis.

Leur constat est sans appel : des Français de confession musulmane, pratiquants ou non, peinent à trouver leur place en France malgré des parcours universitaires accomplis (54 % des sondés ont un bac+5). Victimes de discriminations en raison de leur nom, leur apparence ou leur religion, de micro agressions, les personnes interrogées témoignent d’une « islamophobie » devenue insupportable au point de choisir l’exil.

Un phénomène exacerbé depuis les attentats de 2015 mais aussi par le discours antimusulman de certains politiques. « L’islam n’est pas compatible avec la France », affirmait ainsi en 2021 celui qui allait devenir le candidat à la présidentielle du parti d’extrême droite Reconquête!, Éric Zemmour.

Entretien avec Olivier Esteves, coauteur de l’ouvrage et professeur des universités en civilisation des pays anglophones à l’université de Lille.

KANAKY-NOUVELLE-CALÉDONIE : LES AUTORITÉS FRANÇAISES DOIVENT RESPECTER LES DROITS DU PEUPLE AUTOCHTONE KANAK



Depuis que le Parlement français a adopté un projet de loi modifiant les règles électorales dans le territoire, de violents troubles secouent le territoire non autonome français de Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Dans ce contexte de violence, nous alertons sur l’importance de respecter les droits du peuple kanak.

L’Assemblée nationale française a adopté cette semaine un projet de loi qui étend le droit de vote aux habitants récents de Kanaky-Nouvelle-Calédonie, majoritairement des ressortissants français. Cette décision risque de priver encore davantage le peuple autochtone kanak de ses droits, notamment au niveau de la représentation politique locale et dans les futures discussions sur la décolonisation.



Le blocage de TikTok devant le Conseil d’Etat


Ce mardi à 11h30, la plus haute juridiction administrative examine plusieurs recours contre l’interdiction du réseau social dans l’archipel. Une mesure que le gouvernement justifie désormais par la théorie juridique des «circonstances exceptionnelles», qui lui permet de s’affranchir de la légalité ordinaire.

La mesure, inédite dans un pays européen, avait provoqué bien des interrogations – c’est un euphémisme – chez les spécialistes du droit public : sur quel fondement légal le gouvernement s’est-il appuyé pour annoncer, mercredi 15 mai au soir, la coupure de l’accès à TikTok en Nouvelle-Calédonie, secouée par de violentes émeutes ? Selon le site vie-publique.fr, édité par la Direction de l’information légale et administrative, rattachée à Matignon, c’est dans le cadre de l’état d’urgence, déclaré dans l’archipel par Emmanuel Macron, qu’a été décidé ce blocage. Or, si cet état d’exception permet au ministre de l’Intérieur d’interrompre un «service de communication au public en ligne», c’est uniquement en cas d’apologie d’actes de terrorisme ou de provocation à les commettre.

LA LDH SE LANCE DANS LA BATAILLE DU RASSEMBLEMENT CONTRE L’EXTRÊME DROITE

Deux arrestations après la marche des fiertés LGBTQIA+ de Reims : que s’est-il passé ?



Au moins deux personnes ont été arrêtées en marge de la marche des fiertés LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuel(le)s, transgenres, queers, intersexes, asexuel(le)s, et autres), qui s’est tenue le samedi 18 mai à Reims (Marne). Les motifs des interpellations n’ont pas été connus immédiatement, ces dernières sont « légitimes » selon le parquet, qui invoque des « outrages ».

À Reims (Marne), la marche des fiertés  LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuel(le)s, transgenres, queers, intersexes, asexuel(le)s, et autres ; termes expliqués en cliquant sur le sigle) a eu lieu le samedi 18 mai 2024. On a appris en fin d’après-midi qu’elle s’était conclue par plusieurs arrestations.

Nouvelle-Calédonie : les questions pour comprendre la crise



La situation dans l’archipel du Pacifique, tendue depuis des mois, a explosé depuis lundi 13 mai, faisant cinq morts et des dizaines de blessés. L’état d’urgence décrété par le gouvernement est désormais entré en vigueur. Alors que réapparaît le spectre d’une quasi-guerre civile, six questions pour comprendre les raisons complexes de ce nouvel embrasement.

En proie à des tensions depuis plusieurs mois, la Nouvelle-Calédonie est secouée depuis lundi 13 mai par des émeutes. Elles ont éclaté alors que l’Assemblée nationale allait se prononcer sur une révision constitutionnelle prévoyant une réforme du corps électoral vivement contestée par les indépendantistes de l’île.



Kanaky : milices coloniales, répression militaire


Contre Attaque



Ces vidéos montrent des colons tirer à balles réelles vers des habitants désarmés, des personnes touchées par des tirs, des milices blanches équipées de casques et de boucliers, des pick-ups qui patrouillent la nuit dans la ville et éclairent les rues à la recherche de Kanaks. Et l’envoi, pour épauler ces milices, de blindés, de centaines de policiers et de gendarmes par avion, et même d’escadrons de militaires qui viennent d’arriver sur place.


L’apologie de terrorisme est le bâillon de la liberté



À l’initiative de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, et de Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’homme, 150 citoyen·nes s’alarment de l’utilisation de l’apologie de terrorisme pour bâillonner l’expression des protestations sociales, démocratiques et écologiques. Parmi les signataires, Étienne Balibar, Rony Brauman, Alain Damasio, Philippe Descola, Cécile Duflot, Didier Fassin, Antoine Garapon, Cédric Herrou, Nancy Huston, Eva Joly, Henri Leclerc et Elias Sanbar.

« Apologie du terrorisme » : l’expression fait florès. À la fois couteau suisse et épée de Damoclès, elle sert à tout et menace de s’abattre sur la tête de tout un chacun.



JO 2024 : POURQUOI LA VIDÉOSURVEILLANCE ALGORITHMIQUE POSE PROBLÈME



À l’occasion des Jeux Olympiques de Paris, un outil de surveillance intrusif va se déployer dans nos rues : la vidéosurveillance algorithmique (VSA). Un dispositif inquiétant, rendu légal par la loi JO 2024. Analyse.

Des caméras dopées à l’intelligence artificielle vont désormais passer au crible, en direct, vos moindres mouvements. Marcher à contresens d’une foule aux abords d’un stade parce que vous rejoignez vos amis pourra faire de vous une personne suspecte. Ce qui aura analysé votre mouvement : un algorithme. Voici ce qui se cache derrière le terme technique de « vidéosurveillance algorithmique ». 

UE : Guide des droits humains pour les élections européennes de 2024


Du 6 au 9 juin 2024, les électeurs des 27 États membres de l’UE se rendront aux urnes pour élire 720 membres du Parlement européen. Il s’agira des premières élections européennes depuis le Brexit, la pandémie de Covid-19 et les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient qui polarisent l’Europe.

Quels sont les enjeux en matière de droits humains, lors de ces élections européennes ?

Nous sommes confrontés à des défis complexes à venir : des guerres en Europe et non loin du continent, un autoritarisme croissant et enraciné, l’érosion de la démocratie et de l’État de droit sur le plan intérieur et à l’étranger, la pauvreté et les inégalités, des attaques contre les droits de humains dans l’UE et dans le monde, et le changement climatique.

Alors que les candidats sollicitent votre vote, nous invitons les électeurs à réfléchir à la manière dont les politiques qu’ils proposent protégeront et feront progresser l’agenda des droits humains en Europe et à l’étranger. Voici quelques-unes de ces questions qui méritent d’être examinées .



Aux urnes citoyens, oui mais…

À quelques semaines de l’élection des députés au Parlement de l’Union européenne, peut-on encore dire quelque chose d’original sur les impasses de la construction néolibérale de cette Union ? Les évènements de ces derniers mois, hélas, répondent à cette question car on croit toucher le fond, non, il y a plus profond que le fond.



Loi sur « l’influence étrangère » en Géorgie : « Le gouvernement veut empêcher le pays d’intégrer l’UE »


Le Parlement géorgien a adopté en début de semaine un projet de loi controversé sur « l’influence étrangère », dont les opposants redoutent qu’il ne fasse basculer le pays un peu plus dans le giron russe. Auprès du « Nouvel Obs », l’ancien ministre géorgien Thorniké Gordadzé, assure que la crise politique va durer.

Recul alarmant des démocraties

C’est une évolution inquiétante : le nombre de démocraties ne cesse de reculer dans le monde et 42 pays étaient en 2023 en train de devenir des autocraties, selon le rapport de l’institut indépendant V-Dem, sur lequel ont travaillé 4 200 chercheurs.

Sur 179 pays étudiés, seuls 18 connaissent une démocratisation, dont le Brésil, et 91 sont des démocraties libérales et électives, selon la classification de V-Dem. Mais entre 2007-2012 et 2023, le nombre de démocraties libérales a reculé de 43 à 32. Elles sont désormais moins nombreuses que les autocraties fermées (Afghanistan, Turkménistan, Iran, Burkina Faso…), passées de 22 en 2012 à 33 en 2022-2023.

Le nombre d’autocraties électives (Algérie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Mozambique, Pakistan, Ouganda, Inde) a, lui, grimpé de 36 en 1973 à 55 en 2023, avec un pic intermédiaire à 65 en 2012. Au total, la planète compte 88 autocraties, dont des poids lourds démographiques et géopolitiques  Chine, Russie, Inde, pays du Golfe … 

https://www.alternatives-economiques.fr/benedicte-manier/recul-alarmant-de-democratie-monde/

Parmi les 42 pays actuellement en cours « d’autocratisation », 14 étaient déjà des autocraties, dont le régime s’est durci (Birmanie, Iran, Guinée, Soudan, Yemen, Afghanistan…). Mais 28 étaient des démocraties où les libertés ont reculé. Treize d’entre elles sont devenues des autocraties électives (Nicaragua, Salvador, Hongrie, Inde, Philippines…) ou fermées (Burkina Faso, Mali).

Contrairement au XXe siècle, la démocratie recule moins sous les coups d’Etat ou les invasions armées, mais davantage par une érosion intérieure des droits fondamentaux. Les contre-pouvoirs, médias et organisations de la société civile sont méthodiquement sapés par des lois répressives, la privation de moyens financiers, des prises de contrôle et des intimidations. Les institutions (justice, universités…) sont mises au pas et la liberté d’expression des opposants restreinte par des dirigeants qui concentrent toujours plus de pouvoir entre leurs mains.

En dix ans, la censure des médias s’est ainsi aggravée dans 45 pays et le harcèlement des journalistes dans 36 pays, constate V-Dem. La répression des ONG s’est accrue dans 35 pays. La transparence des élections s’est détériorée dans 23 pays (au lieu de 11 en 2003). Autant de bons moyens de se maintenir au pouvoir, sans compter l’utilisation, fréquente, de la désinformation…

En Hongrie, « le pluralisme des médias et la liberté d’expression ne cessent de s’éroder », constate par exemple le Parlement européen, qui souligne les « efforts délibérés et systématiques » du nationaliste de droite Viktor Orbán, Premier ministre depuis 2010, pour torpiller l’indépendance de la justice et les libertés académique, d’association et d’expression.

En Turquie, où le centre de gravité politique s’est déplacé vers l’extrême droite nationaliste, l’autoritarisme du président Erdogan a « gravement érodé les institutions démocratiques »relève aussi le Parlement européen.

Mêmes pressions sur les institutions et les opposants en Inde, où certaines ONG, comme Oxfam et Amnesty International, ont aussi dû fermer. Le pays a également perdu 19 places au classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.

Bangladesh, Sri Lanka, Philippines, Indonésie, PakistanCambodge sont d’autres pays d’Asie touchés par cette « vague d’autocratisation », relève V-Dem. Plusieurs pays d’Amérique Latine (Haïti, Venezuela, Nicaragua…) et d’Afrique (Tunisie, Botswana, Burkina Faso, Guinée…) connaissent une évolution similaire.

Un bien commun fragile

La démocratie est un bien commun que l’on tient souvent pour acquis. A tort, car les embellies démocratiques sont fragiles.

L’essor actuel des régimes autoritaires – que confirment d’autres rapports, comme ceux de l’Institut international pour la démocratie , ou d’Amnesty International – constitue un signal d’alarme.

L’année 2024 va ainsi constituer un test décisif, à l’échelle de plusieurs continents, de la résistance ou de l’affaiblissement accru des valeurs démocratiques. Des valeurs dont le recul a toujours constitué, comme l’Histoire le montre, une aventure périlleuse.

Recul permanent de la démocratie et des droits fondamentaux



Le retour de l’ORTF


Une proposition de loi visant à réformer de l’audiovisuel public, d’origine sénatoriale, arrive cette semaine à l’Assemblée nationale. Un amendement au texte, présenté par le gouvernement, prévoit un « rapprochement en deux étapes » des entreprises de l’audiovisuel public (France Télévisions, Radio France…) : la création d’une « société holding » en 2025 et la « fusion des filiales au sein de la société France Médias » en 2026.  



Nouvelle-Calédonie: un électeur sur cinq privé du droit de vote


A 17 000 kilomètres de Nouméa, l’Assemblée nationale se penche ce lundi 13 mai sur une révision constitutionnelle visant à élargir le corps électoral propre au scrutin provincial de l’archipel. Une réforme source de tensions sur place entre loyalistes et indépendantistes.


Tunisie: arrestation musclée de l’avocate Sonia Dahmani en plein direct de France 24


En Tunisie, c’est le choc après l’arrestation dans la soirée de Sonia Dahmani, avocate et chroniqueuse connue pour son opposition au régime de Kaïs Saïed. Elle a été arrêtée de façon musclée en plein direct de nos confrères de France 24. Amira Souilem revient sur cette affaire.



Arménie : la police interpelle 151 manifestants opposés à un transfert de terres à l’Azerbaïdjan


Les autorités arméniennes, en quête d’un accord de paix pour apaiser des décennies de différends territoriaux avec Bakou, ont approuvé la restitution de villages frontaliers saisis par leur armée dans les années 1990.

La police arménienne a annoncé l’interpellation de 151 manifestants qui tentaient, lundi 13 mai, de bloquer des axes routiers de la capitale Erevan pour protester contre la décision du gouvernement de céder des terres à l’Azerbaïdjan dans le cadre de pourparlers de paix. La police a déclaré que les manifestants ont été interpellés pour « refus d’obtempérer ». 



En Géorgie, les intimidations et menaces visant des responsables d’ONG se multiplient


À la veille d’une semaine décisive qui pourrait voir l’adoption définitive du projet de loi sur l' »influence étrangère », opposants, journalistes indépendants et responsables d’ONG sont victimes d’agressions physiques et d’actes d’intimidation. Depuis dix jours, le gouvernement prorusse au pouvoir à Tbilissi ne fait plus mystère de son intention de recourir à la force pour imposer un texte visant à faire taire ses critiques.

PAS DE VOS SALADES À LA FÊTE DES PLANTES !

Par Rémy Dufaut




Nous rééditons aujourd’hui cette publication (parue dans le corps de l’article consacré hier soir à la journée des plantes à Bergères) et qui reflète, de notre point de vue, plus objectivement la réalité. Il semble que notre chère presse locale ait recruté en la circonstance ses pigistes parmi les jeunes pousses du RN pour les laisser relater librement l’événement venu perturber hier la fête des amoureux des plantes, de la nature et de la vérité, en taclant non seulement la macronie mais, au point d’oser se livrer à du lèse-majesté, également François Baroin, ce qui n’est pas dans ses habitudes…

Les applaudissements ne furent pas aussi fournis qu’on veut bien le dire. Hormis les amateurs de selfies plutôt rares, les inévitables et très nombreux journalistes et les quelques jeunes nervis du RN venus faire la claque pour leur patronne, l’intérêt porté à la célèbre visiteuse ne fut pas aussi important qu’attendu. Les fidèles de la journée des plantes de Bergères semblaient bien plus intéressés par l’acquisition de la plante rare (orchidée ou plante vivace adepte du calcaire) dont ils rêvaient pour orner leur jardin, leur cour, leur grange ou leur rue, voire par les dégustations de champagne de Bergères proposées par les meilleurs producteurs du « vin des dieux » durant cette journée ensoleillée et à l’atmosphère bon enfant…

Ca bouchonne à Bergères


Les opposants, dont nous faisions partie, n’ont pas souhaité perturber la fête des amoureux des plantes et de la nature, aboutissement d’un long travail  de préparation par le comité des fêtes, les pompiers, avec l’aide de la commune et des habitants de Bergères. Mme le Maire craignait que l’image de l’événement ne soit marquée négativement par cette tentative de récupération politique dont est coutumier le RN et que pépiniéristes, horticulteurs, artisans, artistes et producteurs ne se soient déplacés que pour ça…

Nos tracteuses en action…


Il s’agissait plutôt de marquer notre indignation devant cette nouvelle mystification manifeste de celle qui annonçait une visite privée non sans avoir convoqué la presse nationale, après l’avoir fait annoncer dans tous les médias de France et de Navarre.

C’est ainsi que 16 d’entre nous, membres et amis du Collectif aubois de lutte contre les extrêmes-droites (CGT, MRAP, LDH, Collectif Louise-Michel, Greenpeace) rejoints par des camarades baralbins, avons opté pour une distribution de tracts sur les pare-brises des voitures stationnées sur les 4 parkings aménagés pour l’événement et le long des voies de circulation à l’approche de la commune dont les rues étaient réservées à l’usage exclusif des piétons. Nous avions prévu 2000 tracts imprimés dans l’urgence. Il en eût fallu 10000.



3 irréductibles du Collectif Louise-Michel ont réussi à développer une banderole significative face à Marine Le Pen, portant la mention bien sentie « Pas de vos salades à la fête des plantes ! » très remarquée par les journalistes des différents médias et arrachant quelques francs sourires à certains des nombreux membres des forces de l’ordre présents sur place. La seule tentative avortée d’un  très jeune activiste frontiste d’arracher la banderole des mains des 3 porteurs, aussitôt condamnée par ses propres comparses, a rappelé, si besoin  était, le souci permanent de normalisation de ceux qui espèrent convaincre les Français de leur respectabilité mais aussi, et surtout, que le naturel a beau vouloir être chassé, il revient au galop.



Une belle journée pour le Collectif aubois de lutte contre les extrêmes-droites, qui marque une fois de plus sa détermination à combattre le nationalisme, les atteintes aux libertés, l’ultralibéralisme, l’obscurantisme, l’homophobie, le racisme, la xénophobie, la haine, les inégalités qui font le miel du RN et qui sont en train de dangereusement se banaliser.

Une équipe de choc


Merci aux 16 courageux qui n’ont pas hésité à se lancer de bon matin en ce jour férié à l’assaut de l’imposture. Et merci en particulier à celles et ceux qui n’ont pas tergiversé à l’annonce de l’événement et se sont attelé(e)s sans tarder à la confection et l’impression des tracts.

Sur la route du retour, recouvrement des affiches du RN.


RD

Menaces sur la liberté d’expression

Contre Attaque


Guillaume Meurice convoqué : fin de la liberté d’expression sur le service public ?


La liberté d’expression est-elle en danger sur le service public ? L’humoriste de France Inter Guillaume Meurice a été mis à pied par la direction de Radio France, dans l’attente d’une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au licenciement. Radio France reproche à l’humoriste d’avoir réitéré, dimanche 28 avril dernier, une blague déjà faite à l’antenne en fin octobre sur Benjamin Netanyahu. Il comparait le dirigeant israélien à une « sorte de nazi mais sans prépuce ».

En dépit d’une décision de justice favorable, l’humoriste est donc en passe d’être écarté et censuré par sa direction, même s’il a reçu le soutien de la rédaction de France Inter et de responsables politiques de gauche. Cette affaire apparait comme le symbole d’une période trouble où le soutien aux Palestiniens massacrés à Gaza par l’armée Israélienne, est de plus en plus réprimé.


Rachida Dati réagit à la suspension de Guillaume Meurice de France Inter


Interpellée mardi 7 mai à l’Assemblée sur la suspension de Guillaume Meurice de France Inter, la ministre de la Culture Rachida Dati a rappelé son attachement à la liberté de la presse mais a estimé que « Radio France ne pouvait pas ne pas réagir ».



Appel à la grève le 12 mai à Radio France, contre la suspension de Guillaume Meurice et les changements de grille, sur fond de crainte d’une mise au pas


Un préavis de grève intersyndical a été déposé pour le dimanche 12 mai par les syndicats de Radio France, reflet de la crise dans le groupe après la mise à pied de l’humoriste Guillaume Meurice et des aménagements de grille perçus comme politiques.

Pour protester contre la mise à pied de Guillaume Meurice, mais aussi contre un remaniement des grilles perçu comme «une casse sociale» et une menace sur des émissions emblématiques, le tout sur fond de projet de réforme de l’audiovisuel public, les six grands syndicats de Radio France (CGT, CFDT, FO SNJ, SUD, Unsa) ont appelé à une grève dimanche de minuit à minuit.



La justice ne suit pas nécessairement le mouvement général

Le Conseil d’Etat rejette la demande d’interdiction d’une conférence de Rima Hassan sur Gaza à Paris-Dauphine

La plus haute juridiction a confirmé lundi la décision du tribunal administratif de Paris, estimant que le risque de troubles à l’ordre public, tel qu’il était craint par la direction de l’université, n’était pas circonstancié.

Le Conseil d’Etat a finalement autorisé, lundi 6 mai, la tenue d’une conférence avec la militante franco-palestinienne Rima Hassan à l’université Paris-Dauphine, que la direction de l’établissement voulait voir annulée. Cette décision de la plus haute juridiction administrative confirme celle du tribunal administratif de Paris – dont l’ordonnance avait été rendue publique samedi – qui avait été saisi par deux syndicats de l’enseignement supérieur (Sud-Education et la Ferc-CGT)


Les universitaires non plus


1000 ancien·nes étudiant·es de Sciences Po pour la Palestine : « nous soutenons leur lutte »

Que nous soyons avocat·es, chercheur·ses, consultant·es, ou député·es, nous ressentons une impérieuse urgence à répondre à l’appel des étudiant·es mobilisé·es de Sciences Po et refusons de fermer les yeux sur les massacres en cours à Gaza. Nous demandons à l’administration de défendre ses étudiant·es face à l’agitation politico-médiatique insensée. Nous regrettons la nécessité de rappeler que défendre le droit international n’est pas un acte radical, mais la conclusion de notre éducation à Sciences Po.


Non à la répression policière à Sciences Po Lyon

Universitaires de Sciences Po Lyon, nous exprimons notre profonde indignation face à l’évacuation de l’amphithéâtre Pacaut par la police. Les images de nos étudiant·es aligné·es contre un mur et contrôlé·es par les forces de l’ordre sont choquantes. Nous ne saurions rester silencieux·ses devant la répression policière d’un mouvement étudiant et tenons à maintenir vivante une idée de l’Université comme sanctuaire dédié à la diffusion du savoir et à l’exercice de la discussion collective.



Gaza : notre silence n’est plus possible !

Nous, personnel de la communauté universitaire de Toulouse Jean Jaurès (UT2J) ne supportons plus la chape de plomb qui s’est abattue sur les universités, et notamment au Mirail : depuis les massacres du 7 octobre, l’offensive israélienne a fait près de 40.000 morts à Gaza dont 14.000 enfants, presque 100.000 blessé·es et deux millions de Gazaoui·es déplacé·es et chassé·es de leur domicile ; soit le plus grand nombre de déplacements forcés de Palestinien·nes depuis 1948. Nous avons la responsabilité de réagir.

Venue de Marine Le Pen à Bergères jeudi : la Journée des plantes « ne prendra jamais un caractère politique », avance l’organisation


L’annonce de la venue de Marine Le Pen à la Journée des plantes de Bergères, ce jeudi, à l’approche des élections européennes, n’a pas manqué de susciter des réactions et même des crispations. « On a reçu beaucoup de messages de gens qui nous disent ne pas vouloir venir, et même une exposante qui vient de se désister. (…) La Région, jusqu’à Strasbourg, m’appelle. Nous ne sommes pas responsables de la venue d’une personnalité politique, insiste Florence Petit, maire de Bergères, qui ne souhaite pas être associée aux couleurs du Rassemblement national. Je suis très contrariée de me dire que ça va gâcher notre fête ».



Visite de Marine Le Pen à Bergères

Dites-le avec des fleurs…

Un jeudi de convivialité et de détente à la campagne ou des politiques en campagne.

Marine Le Pen sera à la traditionnelle journée des plantes à Bergères le 9 mai.

Une visite qui serait officiellement déclarée à titre personnel alors qu’elle est organisée par le RN, comme l’a indiqué la presse locale.

Une visite qui sème le trouble parmi les organisateurs, des exposants fidèles qui ont exceptionnellement annulé leur participation et des visiteurs habituels qui ont informé de leur absence. Une visite qui perturbe la fête.

Personne ne tient à porter atteinte à la liberté de circulation, tout au moins pour les défenseurs des libertés.

En revanche, la journée des plantes n’est pas une tribune pour servir les discours et la propagande de certains. Dès lors qu’une visite d’un responsable politique est placée sous l’égide de son parti, elle ne peut pas être qualifiée de privée, sauf à vouloir entretenir la confusion au mépris des personnes et à cultiver non pas les plantes mais la duplicité sans complexe.

La journée des plantes n’est pas une opportunité, mais un rassemblement local des amoureux de la nature qui souhaitent vivre ensemble en paix, un moment qui mérite le respect de celles et ceux qui en assurent la promotion et qui y participent.

HB et RD

France : RSF proteste contre la venue de Xi Jinping, un des plus grands prédateurs de la liberté de la presse


Le président de la République française Emmanuel Macron reçoit ce 6 mai le président de la République populaire de Chine Xi Jinping. Plus de 100 journalistes sont emprisonnés dans les geôles du régime de Pékin, l’un des régimes les plus répressifs pour le journalisme. Reporters sans frontières (RSF), lors d’une opération spéciale dans les rues de Paris, a rappelé ses demandes : la liberté de la presse ne doit pas être la grande absente de cette visite d’État. 

Alors que Pékin considère les défenseurs de la liberté de la presse comme des ennemis de l’État, l’Élysée déroule le tapis rouge pour le principal prédateur de la liberté de la presse. Ce lundi 6 mai, alors que XI Jinping est en visite officielle auprès du président de la République française Emmanuel Macron, RSF a manifesté son inquiétude en faisant circuler dans Paris un camion marqué des noms de journalistes détenus dans les geôles du régime chinois. 


Xi Jinping à Paris : les enjeux pour la France et l’Europe

Le président chinois est en France pour le soixantième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre Paris et Pékin. Peut-on le convaincre de prendre ses distances vis-à-vis de Vladimir Poutine ? Quels bénéfices espérer sur le plan bilatéral ?

François Chimits, conseiller scientifique du CEPII, livrait ses réflexions au microphone de France Culture le 29 avril dernier

Communiqué

Communiqué LDH
Le 1er Mai est la Journée de solidarité internationale des travailleuses et travailleurs. C’est un moment important pour réaffirmer l’universalité et l’indivisibilité des droits et en particulier l’importance des droits économiques et sociaux.
Chaque année, ils sont de plus en plus bafoués et ce sont les personnes les plus fragiles qui payent le prix cher. La liste des attaques est de plus en plus longue : Code du travail, allocations chômage, retraites, santé, logement, éducation, droits des personnes étrangères….
Et la réponse aux protestations se résume par toujours plus de répression, avec des atteintes de plus en plus graves aux libertés et notamment à la liberté d’expression comme en témoigne les poursuites contre des centaines de militantes et de militants syndicalistes, associatifs et politiques.
Rien ne semble résister à la machine à abimer l’Etat mise en place par le président de la République. Elu pour faire barrage aux extrêmes droites, il en fait chaque jour un peu plus le lit.
Or c’est sur cette montée des inégalités sociales et territoriales qu’elles se nourrissent, alors même qu’elles n’ont aucune solution à proposer sauf pour alimenter des haines et désigner des boucs émissaires. Nous ne les laisserons pas s’approprier indûment les luttes sociales qu’elles n’ont jamais soutenues, ni leur célébration comme ce 1er Mai.
Plus que jamais la LDH (Ligue des droits de l’Homme) pense que c’est avec le rassemblement des forces progressistes que peuvent se construire des alternatives. C’est pourquoi, comme chaque année, elle appelle à se mobiliser ce 1er Mai aux côtés des organisations syndicales et du mouvement social partout en France pour défendre les droits, les libertés, l’Etat de droit et, plus largement, la démocratie.

Le journal « Le Monde » suspendu au Burkina Faso

Cette décision du Conseil supérieur de la communication (CSC) burkinabé, qui n’a pas été notifiée officiellement, est une nouvelle atteinte au droit d’accès à l’information dans le pays.

Dans un article intitulé « Au Burkina Faso, “les soldats voulaient s’assurer qu’il n’y avait pas de survivants” » publié le 25 avril, notre journal a rapporté de façon circonstanciée la manière dont au moins 223 civils, dont une cinquantaine de femmes et d’enfants, ont été massacrés par leur propre armée dans des villages du nord du pays.

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/29/le-monde-denonce-l-annonce-de-sa-suspension-au-burkina-faso_6230664_3212.html?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTAAAR3PjJutBVOa-Oe6jM3sdvG1idwXahte0sfs4g-3DA6RkprZxDzxiTz97WI_aem_Aem-l_yTaL7RER-PoGpRS9VO2PxWTTgekdgydB7Z6Lc67DYcoDrpccQ1z2h1SNO6xYCr5-_RGQaAaDxaSdX5XcL0

Une démocratie plus délibérative, plus participative, plus ambitieuse

Pourquoi une convention citoyenne sur l’immigration, avec François Héran

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Par Le Nouvel Obs

Publié le 30 avril 2024 à 9h11

Il est grand temps de changer de récit sur l’immigration. Pour ce faire, parions sur l’intelligence collective plutôt que sur le populisme, et surtout « organisons une convention citoyenne » défend François Héran .

Le démographe regrette la pauvreté des discussions politiques : « Les éclatements de pupitres, les huées, les bras d’honneur ça ne donne quand même pas du Parlement une image formidable », déplore-t-ilLe professeur au Collège de France plaide donc pour un débat public rénové.

A ses yeux : « Notre démocratie doit être plus délibérative, plus participative, plus ambitieuse. » Elle ne peut se réduire à enregistrer les mouvements d’opinion. Une convention citoyenne sur la migration serait donc l’occasion d’éclairer les débats, de les dépolariser, de les ouvrir, dans un monde abreuvé de fausses informations. Cette initiative pédagogique aurait aussi le mérite de susciter des échanges respectueux entre des personnes qui accepteraient à l’avance l’idée qu’elles pourraient peut-être évoluer sur le sujet. Tout l’inverse des partis politiques.

Que des citoyens puissent se prononcer est en tout cas essentiel à l’heure où compte tenu des crises climatiques et économiques, la migration va aller s’intensifiant dans les futures décennies.

François Héran est sociologue, anthropologue et démographe, titulaire de la chaire Immigration et Société au Collège de France, et auteur de « Immigration le grand déni » (Seuil, 2023).

Puissances autoritaires et droits humains

Chine, Russie, Iran, Corée du Nord : le nouveau pacte des autocrates ?

Si le respect des droits de l’homme constitue un pilier fondamental des démocraties libérales, il n’est ni une priorité ni une contrainte pour les dirigeants de ces pays autoritaires. En général, leurs dirigeants sont ouvertement opposés à « l’hégémonie occidentale ». De nombreux leaders des pays émergents affichent leur sympathie pour ces pays autoritaires ; à tout le moins, ils commercent sans problème avec eux.

Contrairement aux démocraties libérales, pour ces régimes autoritaires la croissance constitue un objectif en soi : en Chine, par exemple, son taux est souvent fixé par les autorités et c’est à la société de s’adapter, quels que soient les sacrifices que cela impose. La priorité des dirigeants est la suprématie en technologies civiles et militaires et le contrôle des ressources. Dans ce contexte, l’amélioration du niveau de vie des citoyens n’est qu’un bénéfice collatéral, subordonné au premier objectif et sacrifiable en cas de besoin.

Le modèle « démocratique libéral », combinant démocratie politique et économie de marché, n’a pas pu s’imposer à l’échelle mondiale. Dans certains pays, un régime de type hybride, qu’on pourrait définir comme « autocratique libéral », s’est imposé au cours du temps. Ce modèle repose sur un leadership peu ou pas démocratique qui s’appuie néanmoins sur un mix de dirigisme et d’économie de marché pour assurer la croissance économique.