C’est ce que dénonce Le Point Afriqueaprès les propos racistes du président Kaïs Saïed à l’encontre de la communauté subsaharienne dans le pays. Le journal en ligne pointe « des traitements d’un autre âge : injures à caractère sciemment raciste, arrestations arbitraires, expulsions de leurs domiciles, jets de pierre, crachats au visage. Le délit de faciès est devenu la norme », tance l’hebdomadaire, qui s’interroge : « Comment réagirait-on à Bizerte ou à Sousse si des Tunisiens subissaient le même sort en Allemagne ou en France? »
À côté de l’aéroport Paris CDG, des exilés sont enfermés dans le centre de rétention du Mesnil-Amelot en attendant d’être expulsés. Le mois dernier, la Cimade, seule asso sur place, s’est retirée pour dénoncer les conditions indignes des retenus.
La Cimade dénonce le non-respect de leurs droits, et les conditions d’enfermement de ces personnes que l’administration française veut expulser. Nous avons pu visiter, aux côtés d’une élue, le Centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne.
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Le chef d’Etat, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs à l’été 2021, a qualifié l’immigration de menace pour l’identité tunisienne. Plusieurs associations dénoncent une « stratégie du bouc émissaire », en pleine crise politique et économique.
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Des centaines de rochers ont été déposés, mercredi matin, dans le centre-ville de Calais, autour d’un point de distribution. Les exilés venaient quotidiennement à cet endroit y trouver l’eau potable acheminée par Calais Food Collective, ainsi que de la nourriture le week-end. Certains dormaient sous le pont voisin, désormais bloqué lui aussi par des rochers.
Après les propos du président Kaïs Saïed, les autorités ont averti : toute personne qui hébergerait des personnes étrangères sans carte de résidence ou déclaration au commissariat violerait la loi. L’avertissement vaut aussi pour les employeurs qui font appel à des travailleurs étrangers non déclarés. Ainsi, de nombreux migrants subsahariens en situation irrégulière se retrouvent expulsés et sans travail du jour au lendemain. Des Tunisiens tentent de les aider en organisant des collectes.
Le président de SOS Méditerranée François Thomas alerte sur la mortalité élevée en Méditerranée et dénonce la criminalisation des opérations de sauvetage.
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Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens s’attaquent à la rhétorique aussi répandue que creuse qui se cache derrière le classique « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».
Dans un avis publié jeudi, la Défenseure des droits critique le projet de loi immigration qui rendrait bien trop difficile l’accès à la régularisation pour les sans-papiers aux situations les plus fragiles.
Le projet de loi visant à « contrôler l’immigration » et « améliorer l’intégration », qui doit être examiné au Sénat à partir du 28 mars, « fragilise considérablement les droits et libertés fondamentaux des étrangers », s’est inquiétée la Défenseure des droits, dans un avis très critique rendu public jeudi. Le projet, porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, « intensifie la logique » qui prévoit de conditionner le droit au séjour à une intégration déjà réussie, ce qui « expose […] les étrangers à un pouvoir discrétionnaire croissant de l’administration », a commenté Claire Hédon.
Les plus fragiles exclus de la régularisation
La Défenseure des droits s’inquiète en particulier d’une mesure prévoyant de conditionner l’octroi d’un titre de séjour pluriannuel à un niveau minimal de connaissance du français, « et non pas seulement d’une assiduité à la formation ». Sur ce point, le gouvernement n’a prévu « aucune exception liée à l’âge, à l’état de santé, ou à la particulière vulnérabilité économique », qui pourraient empêcher les étrangers de « suivre les formations requises ou d’acquérir un niveau de français suffisant » : de ce fait, « les personnes les plus fragiles ne pourraient plus accéder à aucun titre de séjour pérenne », redoute Claire Hédon.
Le projet de loi prévoit par ailleurs de faciliter de manière « inquiétante », selon elle, l’expulsion des étrangers ayant fait l’objet d’une condamnation, en considérant non plus la peine qui leur a été réellement infligée, mais la peine théorique encourue. Or, observe la Défenseure : « dans les faits, les peines encourues sont très supérieures aux peines prononcées, si bien que la levée des protections contre l’expulsion concernera un champ très large de personnes pour lesquelles la gravité de la menace » à l’ordre public « sera loin d’être établie ».
Risque sur « l’impartialité de la justice »
Claire Hédon se dit également préoccupée par une mesure visant à « faire du juge unique le principe et non plus l’exception à la Cour nationale du droit d’asile » (CNDA), une disposition qui fait peser selon elle un « risque majeur » sur l’« impartialité de la justice ». Eu égard à la « trentaine de réformes législatives » sur l’immigration depuis les années 1970, qui ont été « fréquemment contre-productives », Claire Hédon dit par ailleurs douter que le projet soit efficace pour atteindre ses objectifs.
« Légiférer à brefs intervalles entraîne une complexification constante du droit applicable aux étrangers et alimente les difficultés des administrations » pour l’appliquer, observe la Défenseure, dont les services sont massivement saisis de réclamations relatives aux droits des étrangers – leur nombre a augmenté de 233 % entre 2019 et 2022.
Contrôles d’identité au faciès, arrestations abusives, absence d’assistance juridique : une vague de répression vise, depuis début février, les migrants subsahariens en Tunisie, soit plusieurs dizaines milliers de personnes. Le climat de défiance est par ailleurs exacerbé par un discours xénophobe sur les réseaux sociaux, et de récents propos du président tunisien.
Ils sont près de 400 originaires du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Congo, du Nigéria à avoir fui la guerre en Ukraine et avoir pu se mettre à l’abri en Europe, et notamment en France. Une partie d’entre eux attendent toujours d’obtenir un titre de séjour étudiant pour poursuivre leurs études. Avec le soutien de certaines associations, ils se débrouillent et survivent comme ils peuvent.
Condamné à 10 000 euros d’amende en première instance pour des propos délivrés lors d’une « convention de la droite », Eric Zemmour avait été relaxé en appel en septembre 2021.
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Quelque 966 000 demandes d’asile ont été enregistrées en 2022 dans les pays de l’Union européenne, la Suisse et la Norvège. Un record depuis la crise des réfugiés de 2016, selon des données publiées mercredi par l’Agence de l’UE pour l’asile (AUEA).
En Turquie, des centaines d’Haïtiens en situation irrégulière attendent de rentrer à Haïti. Mais pour traverser l’Atlantique, les pays par lesquels ils doivent transiter leur demandent un visa auquel ils n’ont pas accès. Sans papiers turcs valides, ils ne sortent plus de chez eux par crainte de se faire arrêter par la police. Reportage à Esenyurt, un quartier en banlieue ouest d’Istanbul, où se trouve un immeuble devenu, pour les Haïtiens qui y habitent, une prison qui ne dit pas son nom.
Le droit du travail applicable aux étrangers est fondé sur une logique d’égalité et de non-discrimination ; le droit de l’immigration de travail est, quant à lui, dominé par une logique d’utilité. Bien évidemment, du droit à la réalité, il y a un fossé et le traitement réservé auxdits travailleurs étrangers met en évidence l’asymétrie qui caractérise la relation de travail.
Pendant 18 mois, le photojournaliste Louis Witter s’est installé à Calais pour raconter le quotidien des exilés. Il raconte comment les forces de l’ordre expulsent quasi-quotidiennement les campements de fortune dans son livre La Battue.
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Selon un baromètre que nous dévoilons, la quasi-totalité des personnes noires ou métisses d’ascendance noire déclarent avoir été au moins une fois victimes de discriminations liées à leur couleur de peau.