« Ils se sentent abandonnés » : pour les demandeurs d’asile non-ukrainiens en Belgique, un accueil hors de portée

À Bruxelles, les autorités ont ouvert un centre dédié à l’enregistrement des demandes d’asile des réfugiés ukrainiens. Crédit : Fedasil


La solidarité mondiale à l’égard des réfugiés ukrainiens s’exprime aussi en Belgique, où ils disposent désormais d’une structure dédiée à l’enregistrement de leur demande d’asile. Une mesure bienvenue, selon les associations, qui regrettent cependant que les autres exilés n’aient pas droit à la même sollicitude.

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Asile, droit universel ?

Par Jean Camus


La guerre gronde et menace aux portes de l’Europe. Des milliers, des millions de personnes fuient leur pays, l’Ukraine. Un exil provisoire, définitif ?

Fébrile, en quelques jours, l’UE a trouvé les actes, les mots pour venir exprimer sa compassion, sa solidarité, son soutien au peuple ukrainien bombardé par leur puissant voisin. En effet c’en est fini de « la crise des migrants », place maintenant à « la solidarité avec les réfugiés ».

Changement spectaculaire dans bien des domaines : politique, énergie, défense, souveraineté. Déjà depuis longtemps, la porosité entre « demandeur d’asile », d’ordre politique et « l’immigré », d’ordre économique, s’était installée, brouillant les distinctions souvent formelles. Les différents conflits dans le monde, les situations politiques internes, la montée des régimes autoritaires, la pauvreté, la misère avaient bousculé les cadres, transformé en « demandeurs d’asile » bon nombre de ceux qu’on appelait avant les « immigrés ». Le mot de « migrant » lui est préféré maintenant, il réserve le statut de réfugié à toute personne « craignant avec raison d’être persécuté[e] du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, ou de ses opinions politiques » (convention de Genève de 1951). Les situations vécues sont plus complexes, oppression et misère sont souvent indissociables.

L’UE a maintenu à l’intérieur de ses frontières un espace de paix, quelquefois au prix de brouilles, chaque État restant le gardien de la maîtrise souveraine de l’asile. Les histoires différentes de migration ont bloqué tout mécanisme commun d’examen des demandes d’asile. Syriens, Afghans se sont heurtés aux murs, clôtures, barbelés ou maintenus en Turquie ou en Afrique du nord. 

L’agression russe en Ukraine a ravivé la figure du « réfugié » de l’après 2ème guerre mondiale, victime de la barbarie nazie et ou de l’oppression soviétique.  Ironie de la géographie, ce sont les pays les plus hostiles à l’accueil des réfugiés, venus d’Afrique et du Moyen-Orient qui voient déferler par milliers ces personnes fuyant la guerre.

Cette « protection temporaire », droit au séjour et au travail est automatique, sans l’examen individuel exigé par la convention de Genève. De fait, c’est une directive de 2001 jamais appliquée qui a été activée à l’unanimité. Elle prévoit en outre non seulement des critères communs d’admission mais aussi une répartition des réfugiés entre États selon leur capacité d’accueil. Cette mutualisation inattendue changera-t-elle l’attitude des pays hostiles aux migrants. La guerre en Ukraine les rappelle à la réalité. Les pays en question ont jusqu’à maintenant accueilli sans réserve les personnes fuyant la guerre.

Mais des difficultés se font jour, des étrangers non ukrainiens, africains, syriens, afghans rencontrent des difficultés au passage de la frontière pour fuir l’Ukraine. Les étudiants voient s’écrouler leur rêve d’une vie meilleure que dans leur pays d’origine. « Les étudiants africains qui ont survécu à la guerre ne pourront peut-être pas survivre à un retour au pays ? »

L’Union Européenne a décidé d’accorder une protection internationale immédiate aux personnes fuyant la guerre en Ukraine pour leur permettre d’y séjourner, d’y travailler, de bénéficier d’une protection sociale, d’une allocation de subsistance. Mais une instruction du gouvernement français du 10 mars précise que sont exclus de la protection les ressortissants de pays tiers qui sont en mesure de regagner leur pays d’origine dans des « conditions sûres et durables ». Sans plus définir les conditions sûres et durables. Cette instruction du 10 mars risque de refuser nombre d’étrangers, « étudiants » et autres. Des ressortissants pakistanais, et nigérians avec des titres de séjour ukrainiens ont été refoulés à la frontière italienne

La France ne se grandit pas avec une telle démarche. Faut-il rappeler que la protection des réfugiés est d’abord une affaire européenne. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a été créé en 1950 pour donner un statut aux trente millions d’Européens déplacés à la suite du nazisme, du changement des frontières à l’Est. Il y a eu un moment les « bons » réfugiés, mais depuis longtemps l’accueil s’est mondialisé.

Cet exode massif, sans doute le plus important depuis la 2èmeguerre mondiale, suscite une vague très forte de générosité, de solidarité, de dons, d’accueil de personnes privées, sans conditions. Le courage de tous les Ukrainiens, de toutes les Ukrainiennes, tous unis derrière leurs dirigeants, leur détermination à résister à l’invasion russe, confortent notre admiration, forcent le respect. Peut-être que les peuples européens solliciteront leurs responsables pour plus d’engagement ?

L’émotion internationale causée par la guerre en Ukraine doit tendre à affirmer l’universalité du droit d’asile à tout être humain fuyant la guerre.

JC

Sainte Savine, mars 2022

Protection temporaire pour l’Ukraine : encore des efforts pour être à la hauteur des enjeux

Les flics racistes de Nancy en procès


Après cinq ans d’instruction, trois jours d’audience hallucinants (selon notre correspondant) où les langues se sont enfin déliées sur les violences, le néonazisme, le racisme décomplexé, l’alcool en service, la complaisance syndicale et une hiérarchie en partie complice des pratiques de la brigade anti criminalité de la ville. Séisme au commissariat.

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Présidentielle 2022

Quotas, éloignements, asile… Les propositions des candidats de droite sur l’immigration

Valérie Pécresse et Emmanuel Macron se partagent l’électorat de la droite et du centre-droit. Crédit : Reuters


Valérie Pécresse propose d’adopter une ligne dure sur l’immigration si elle est élue à l’élection présidentielle française d’avril. La candidate de la droite veut notamment instaurer la demande d’asile depuis un pays tiers et faire adopter une loi sur des quotas d’immigrés. Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, souhaite, lui, une refonte du droit d’asile et des « procédures d’éloignement plus rapides ».

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« Les femmes se sont battues pour le droit de vote, on ne doit pas l’oublier »

Assia Rezagui, 19 ans, votera pour la première fois lors de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril 2022. © France 24


Comme de nombreux étudiants, Assia Rezagui, 19 ans, votera pour la toute première fois à l’occasion de l’élection présidentielle en avril 2022. Passionnée par la politique depuis son plus jeune âge, la jeune militante n’imagine pas une seconde ne pas se rendre dans l’isoloir les 10 et 24 avril prochains. Portrait d’une primovotante engagée.

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Guerre d’Algérie : il y a 60 ans, tensions et incompréhensions dans les coulisses d’Évian

Signature des Accords d’Evian le 18 mars 1962 à l’Hôtel du Parc à Évian-les-Bains. © REPORTERS ASSOCIES/Gamma-Rapho via Getty Images


Il y a 60 ans, en mars 1962, les représentants français et ceux du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) se réunissaient à Evian pour conclure les accords qui allaient mettre fin à la guerre d’Algérie.

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Ukraine : Usage répété d’armes à sous-munitions russes à Mykolaïv


Des civils ont été tués et blessés lors de multiples attaques susceptibles de constituer des crimes de guerre.

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Sensibilisation contre les violences conjugales

APL, pandémie, consultations citoyennes : « l’inquiétante banalisation » du recours aux consultants

Olivier Véran, le 16 mars 2022 à l’Elysée. D’après les sénateurs, plusieurs responsables publics, dont le ministre de la Santé, ont cherché à « minorer l’intervention des consultants ». (Blondet Eliot/ABACA)


Dans un rapport au vitriol publié ce jeudi, la commission d’enquête sénatoriale dévoile la place prépondérante prise par les cabinets de conseil durant le quinquennat d’Emmanuel Macron. Et révèle plusieurs cas manifestes de gaspillage…

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Sécheresse en Afrique : pourquoi le Forum mondial de l’eau doit aboutir à des décisions radicales


Confronté dans certaines régions à une sécheresse inédite depuis plusieurs décennies, le continent va-t-il pouvoir s’adapter aux changements rapides provoqués par le réchauffement climatique ? Alors que le Forum mondial de l’eau s’ouvre ce 21 mars à Dakar, Jeune Afrique décrypte les défis auxquels le continent est confronté.

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Poutine lâché par les siens

Dans une vidéo, le président russe Vladimir Poutine pointe des « traitres nationaux » qui feraient le jeu de l’Occident contre la Russie. SPUTNIK – MIKHAIL KLIMENTYEV


Dans un discours filmé, mercredi 16 mars, Vladimir Poutine a vivement critiqué ceux qu’ils qualifient de « traîtres nationaux », appelant le peuple russe à distinguer « les vrais patriotes » et évoque « une autopurification » de la société.


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L’ONU et la guerre en Ukraine : les principales informations


Ce qu’il faut savoir de la réponse des Nations Unies à la guerre en Ukraine
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Agressions, provocations, homophobie : les partisans de Zemmour se lâchent


Besançon, Montpellier, Albi, Rennes, Strasbourg : des groupes d’ultra droite, soutiens, de l’ancien journaliste, multiplient exactions et intimidations depuis le début de l’année, et singulièrement depuis un mois. Leur cible : des militants d’extrême gauche ou antifascistes.

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Rwanda : Vague de poursuites visant la liberté d’expression

Les autorités devraient libérer les journalistes, commentateurs et membres des partis d’opposition injustement emprisonnés

La prison de Nyarugenge dans le secteur de Mageragere, à Kigali (Rwanda), où plusieurs YouTubeurs sont en attente de jugement ou purgent leur peine. © 2019 Privé


(Nairobi) – Les autorités judiciaires au Rwanda poursuivent des membres de l’opposition, journalistes et commentateurs pour leurs discours et opinions, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. En 2020 et 2021, Human Rights Watch a suivi plusieurs procès lors desquels les autorités judiciaires ont engagé des poursuites pour des motifs politiques et entretenu un climat d’intolérance à l’égard de la dissidence.

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«Nous demandons aux leaders religieux de se rendre à Kiev»

Appel – Le philosophe Slavoj Žižek, l’historien Carlo Ginzburg, le poète-culte ukrainien Serhiy Zhadan, l’ex-président polonais Aleksander Kwaśniewski, le théologien anglican John Milbank… Ils invitent des « émissaires de la paix » à se rendre en Ukraine pour « stopper les bombardements ».

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Ukraine : quelles armes face à la propagande russe ?

On va plus loin. © France 24


La journaliste Marina Ovsiannikova brave la censure en dénonçant la guerre en Ukraine en plein JT du soir en Russie. Jusqu’où s’étend la propagande du Kremlin ? Jusqu’en Afrique, où l’on n’hésite pas à remettre en cause la lecture occidentale du conflit ? On va plus loin avec Marie-Roger Biloa et Virginie Herz.

Guerre en Ukraine : Auchan, Decathlon, Leroy Merlin, des voix s’élèvent pour dénoncer le maintien du groupe Mulliez en Russie

Ils étaient une quinzaine d’élus et militants écologistes à s’être rassemblés devant le siège du groupe Mulliez pour réclamer son retrait de Russie. • © Sergio Rosenstrauch/ France TV


Ce lundi, une quinzaine d’élus et militants écologistes du Nord se sont rassemblés devant le siège d’Auchan dans le Nord pour dénoncer la poursuite des activités du géant en Russie. Le groupe refuse de s’exprimer sur la question.

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L’extrême droite tente de conquérir les facs à coups de poing


LES AGRESSIONS SE MULTIPLIENT



Les facs ont longtemps été les bastions réputés imprenables de la gauche. Depuis plusieurs mois, l’extrême droite lui dispute ce terrain à coup de poings. StreetPress a recensé plusieurs dizaines d’agressions. Enquête.

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L’Arabie saoudite, royaume de la peine de mort


Les autorités saoudiennes ont annoncé avoir tué 81 condamnés à mort dans la seule journée du samedi 12 mars. Cette atteinte aux droits de l’homme s’ajoute aux précédentes exactions du prince héritier Mohammed Ben Salman.

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Onze ans de guerre en Syrie : paroles de Syriens exilés à Chypre

Mahmoud vient d’Alep. Il rêve d’obtenir l’asile en Europe et de faire venir sa femme et ses enfants. Crédit : Noé Pignède/RFI


En Syrie, les révolutionnaires célèbrent, ce mardi 15 mars, les 11 ans du début du mouvement de contestation contre Bachar el Assad. Onze ans plus tard, la guerre et la crise économique continuent de pousser les Syriens sur les routes de l’exil. Rencontre avec certains d’entre eux, venus tenter leur chance à Chypre.

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