Le sujet de l’immigration est un faux sujet. Mais un vrai piège moral et politique. Petite démonstration que toute la classe politique s’est engouffrée, parfois involontairement, dans un dilemme.
Extrême-droite
« Parents vigilants » : l’abus d’école n’est pas dangereux pour la santé
On va pas se mentir, la coéducation a sacrément du plomb dans l’aile. C’est con car en tant qu’instit, après 20 ans en REP, j’y croyais vachement, mais j’avoue que là, on marche sur des œufs les collègues et moi dans nos relations avec les «parents vigilants» zemmouriens et leur accusations diverses et variées à l’égard du corps enseignant, accusé de pervertir les gosses. Fatigué…
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Troyes: journée d’action du samedi 16 décembre
HALTE AUX MASSACRES À GAZA ET EN CISJORDANIE !
CESSEZ-LE-FEU TOTAL ET PERMANENT, PROTECTION DU PEUPLE PALESTINIEN !
Après 71 jours de bombardements qui ont visé l’ensemble de la population de la Bande de Gaza et qui ont détruit plus de la moitié de ses bâtiments et de ses infrastructures, après 71 jours de siège inhumain qui a privé la population d’eau, de nourriture et de médicaments et malgrés la trêve fragile du 23 novembre , les bombardement sont toujours en cour.
Malgré tout, rester silencieux face à l’horreur, n’est pas une option ! C’est pourquoi nous continuons et continuerons, accompagné de millions de manifestants dans le monde, à nous mobiliser afin de dénoncer les fausses promesses des gouvernements ainsi que d’imposer un processus de paix juste et durable, seule issue viable à cette guerre.
C’est pourquoi nous saluons toujours la libération d’otages civils israéliens et étrangers, une priorité que le gouvernement israélien a dû accepter sous la pression du mouvement des familles.
La libération des prisons israéliennes d’une centaine de femmes et de jeunes palestiniens a été une bonne nouvelle pour eux-mêmes et leurs familles. Mais nous observons que depuis le 7 octobre, ce sont 3000 nouveaux Palestiniens dont 200 mineurs qui ont été emprisonnés par Israël, et que des arrestations massives, y compris de personnel médical, sont effectuées par l’armée israélienne à Gaza, dans des conditions qui restent inconnues. Et ce sont des milliers de prisonniers politiques palestiniens, jugés par des tribunaux d’occupation ou détenus sans jugement, qui restent emprisonnés par Israël dans des conditions inhumaines.
C’est une guerre atroce et criminelle qui a été entreprise par l’Etat d’Israël contre la population palestinienne de Gaza. Les 15.000 morts, les 35.000 blessés, les milliers de disparus, les familles anéanties, ce sont autant de vies, de personnalités, de visages dont il faut rappeler le souvenir. C’est une guerre qui vise à expulser la population palestinienne de Gaza. Personne ne peut encore évaluer la profondeur du traumatisme subi par les hommes, femmes, et enfants palestiniens de Gaza. Rien ne peut justifier une telle attaque contre toute une population et ses infrastructures vitales : cette guerre doit enfin s’arrêter pour de bon.
En Cisjordanie, la population palestinienne subit les attaques conjuguées de l’armée et des colons, qui ont fait plus de 200 morts depuis le 7 octobre. Plusieurs communautés ont été chassées de leurs terres, les cultures palestiniennes sont prises pour cible, nous dénonçons ce processus de nettoyage ethnique.
Nous demandons un cessez-le-feu total et permanent pour la Bande de Gaza, l’arrêt définitif des bombardements, des offensives terrestres et des déplacements forcés de populations, ainsi que la levée durable du blocus. Nous demandons aussi la protection de la population palestinienne de Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.
Nous exigeons que la France et l’Union européenne s’engagent activement et sans ambiguïté pour le cessez-le-feu, y compris par des sanctions contre l’État d’Israël.
Une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien, et notamment de son droit à l’autodétermination. Elle implique l’arrêt de la colonisation et la fin de l’occupation israélienne, ainsi que le respect de l’ensemble des résolutions de l’ONU.
Cessez-le feu total, immédiat et permanent !
Arrêt définitif des bombardements et des déplacements forcés de la population ! Levée immédiate, complète et durable du blocus de Gaza !
Protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie !
Membres du Collectif Aubois pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens signataires de l’appel
Associations : AGUI, GREENPEACE Aube, LDH, FEDERATION DE L’AUBE DE LA LIBRE PENSEE, MRAP
Partis politiques : GENERATION.S, PCF, POI, LFI
Syndicats : CFDT, CGT, FSU, SOLIDAIRES
Collectif : LOUISE MICHEL
Vous pouvez encore signer la pétition :
Palestine,
Halte aux massacres ! Il y a urgence !
ICI
Les organisations appellent au retrait du projet de loi asile et immigration
CONTRE L’IMMIGRATION JETABLE
POUR UNE POLITIQUE BASEE SUR L’ACCUEIL, LE RESPECT ET L’EGALITE DES DROITS
Le projet de loi « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » vient d’être rejeté par l’Assemblée nationale.
Mobilisé·es depuis plus de 15 mois contre ce texte dangereux pour la dignité et les droits des migrants, nous associations, CIMADE, LDH et MRAP, avec le soutien d’organisations syndicales et politiques et de citoyennes et citoyens engagé-es :
- alertons solennellement la Représentation Nationale et le Gouvernement sur les conséquences dramatiques de ce projet
- appelons désormais le gouvernement à le retirerdéfinitivement.
En effet, ce projet n’apporte aucune solution pour répondre à la situation des migrants.
Les intentions du Gouvernement restent les mêmes : elles visent à précariser les migrants, à les réprimer, à les assimiler à des délinquants, à les marginaliser, à les exclure et à les expulser. Elles portent atteinte aux droits fondamentaux. Elles remettent en cause l’accès aux soins et la cohésion nationale. Tout renvoi du texte vers le Sénat ou une commission mixte paritaire serait une manœuvre politicienne désastreuse.
L’Etat veut réduire de façon drastique l’accueil et le séjour en France des migrants qui fuient la guerre, les persécutions, la misère et les conséquences du dérèglement climatique.
Arrêtons d’accuser les étrangers vivant en France de tous les maux. Arrêtons de distiller à leur encontre des propos discriminatoires et racistes.
Les étrangers ne sont pasdes boucs émissaires. Ils ne sont pas responsables :
– Des problèmes économiques
– De l’inflation
– Des déficits publics en ponctionnant les ressources de la France au détriment des Français.
– De l’insécurité et de l’aggravation de la délinquance.
Plutôt que de se répandre en discours xénophobes et stigmatisants à l’égard des migrants, nous affirmons qu’une autre politique est possible,
- une politique migratoire basée sur l’accueil, le respect et l’égalité des droits fondamentaux pour tous.
- Une politique pour construire un système de solidarité et d’inclusion, unique rempart contre l’inhumanité et l’intolérance.
- Une politique pour permettre à tous de vivre dignement sur notre territoire.
A l’occasion de la Journée internationale des personnes migrantes, nous, organisations de la société civile, CIMADE, LDH et MRAP restons mobilisées pour agir et défendre une telle politique.
Nous disons non à l’immigration jetable et nous voulons une politique basée sur l’accueil, le respect et l’égalité des droits.
A la suite du rassemblement et de la lecture de cet appel au retrait du projet de loi, les militants des 3 organisations, rejoints par des citoyennes et des citoyens ont ensuite recueilli en ville les signatures de personnes à qui ils proposaient une pétition et à qui ils offraient des cartes illustrées d’arguments pertinents contre la « loi asile et immigration » de Darmanin.
Vous pouvez toujours signer cette pétition:
CONTRE L’IMMIGRATION JETABLE
POUR UNE POLITIQUE BASEE SUR L’ACCUEIL, LE RESPECT ET L’EGALITE DES DROITS
ICI
Cette publication dans la presse locale ne pouvait pas mieux tomber, en ce jour où nous étions rassemblés à l’occasion de la journée internationale des migrants (qui aura lieu lundi 18 prochain).
Ce projet de loi risque de revenir encore davantage durci après examen par la « commission mixte paritaire » et nous demeurerons vigilants.
Les trois organisations Cimade, LDH et MRAP sont particulièrement sensibles au sort des mineurs non accompagnés qui posent tant de problèmes à certains élus, alors qu’ils ont connu durant leur adolecence des parcours particulièrement difficiles pour arriver en France, qu’ils ont été accueillis et pris en charge par les départements, qu’ils sont reconnus comme des élèves particulièrement motivés et sérieux dans leurs études, qu’ils obtiennent pour la plupart des diplômes qualifants à l’issue de leur formation, que leurs employeurs (qui les ont eux-mêmes formés) ne veulent pas s’en séparer après les avoir embauchés dans leur entreprise, qu’ils sont tous engagés dans une démarche d’intégration parfaitement réussie dans notre société et que les OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) dont les gratifie l’Etat à leur majorité brisent chez eux tout espoir. C’est indigne d’une démocratie qui décide de les renvoyer vers leur pays d’origine, souvent en guerre ou en crise, et où les conditions d’existence extrêmement périlleuses leur offrent un avenir bien sombre quand ce n’est pas simplement la mort.
Non, Monsieur l’élu de la majorité, votre rejet xénophobe et particulièrement discriminant des mineurs isolés est inacceptable et nous ne vous laisserons pas promouvoir les idées nauséabondes des extrêmes-droites qui cherchent à se développer dangereusement dans l’opinion publique.
RCI à plat ventre devant l’extrême droite
Pour avoir fait son travail en posant des questions précises à Jordan Bardella, Barbara Olivier-Zandronis, présentatrice du 13H de RCI en Guadeloupe, a été virée de l’antenne par le directeur de la station. Selon nos informations, Hervé de Haro s’est confondu en excuses devant le patron du parti d’extrême droite alors que la journaliste était encore au micro, promettant des sanctions. Depuis, la direction de la première radio des Antilles tente d’éteindre l’incendie. En s’enferrant dans ses explications.
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RCI Guadeloupe : une journaliste sanctionnée pour avoir fait son travail
Reims: rassemblements d’extrême-droite
« Là, c’est pire que d’habitude » : face à la hausse des actes islamophobes, les musulmans de France entre peur et résignation
Les actes antimusulmans sont en hausse depuis début octobre en France. Une flambée de haine attisée par l’actualité : les attaques du Hamas contre Israël, le meurtre de Thomas à Crépol, les attentats islamistes d’Arras et de Paris… Victimes et associations antiracistes témoignent de ce phénomène.
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Communiqués de la LDH
Meurtre de Thomas à Crépol : l’extrême-droite se constitue en milices
Après le décès du jeune Thomas, 16 ans, à Crépol dans la Drôme, le 19 novembre, 80 activistes d’extrême droite, surarmés, ont défilé, aux abords du quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, d’où sont originaires certains des jeunes impliqués dans la rixe mortelle. Entonnant des slogans racistes et haineux, les nervis ont aussi affronté les forces de l’ordre à coups de mortiers d’artifice. D’abord prise de court, la police a fini par reprendre le contrôle. Mais ce coup de force aurait pu très mal se terminer. Un jeune militant d’ultra droite a été tabassé par des jeunes du quartier avant que d’autres habitants n’interviennent. L’homme est grièvement blessé mais ses jours ne sont pas en danger.
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Expédition de Romans-sur-Isère : les néo-nazis avaient une liste de noms et d’adresses à attaquer
Rassemblement d’extrême droite à Lyon : «Putain de merde, c’est les fachos !»
« Ratonnade » : le retour d’un mot du racisme colonial
Gérald Trump ?
Mort de Thomas à Crépol : l’utradroite souffle sur les braises
Dans le sillage de la mort de Thomas à Crépol, l’ultradroite fait parler d’elle. Des menaces visant les mosquées de Valence (Drôme) et Cherbourg (Manche) ont été proférées. Samedi 25 novembre, une descente dans le quartier de La Monnaie à Romans-sur-Isère (Drôme) s’est tenue.
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Le film « Avant que les flammes ne s’éteignent » ciblé par « l’extrême droite » sur Allociné
Le film de Mehdi Fikri est visé par une « violente campagne de dénigrement », alerte la Société des réalisatrices et réalisateurs de films, qui pointe du doigt « des groupes d’extrême droite ». Sur AlloCiné, la note du film a chuté. Un stratagème déjà observé pour des films relatifs aux minorités.
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Violentes émeutes anti-migrants à Dublin suite à des rumeurs infondées sur l’origine de l’auteur de l’attaque au couteau
De violents heurts imputés à l’extrême droite ont éclaté jeudi soir à Dublin après une attaque au couteau qui a fait plusieurs blessés, dont trois enfants, dans la journée. Les émeutes se sont déroulées dans un quartier où vit une population immigrée, sur fond de rumeurs sur l’origine de l’assaillant.
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Mort de Thomas à Crépol, agression raciste d’un jardinier : la récupération des faits divers est devenue « systématique »
De la mort d’un adolescent de 16 ans à Crépol à l’agression raciste d’un jardinier en banlieue parisienne, plusieurs faits divers ont récemment déclenché une forte mobilisation du milieu politique. L’objectif : « donner l’impression d’être actif en s’appuyant sur les émotions », analyse le spécialiste de la communication politique Philippe Moreau-Chevrolet.
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Pays-Bas : l’extrême droite de Geert Wilders remporte les législatives
Le parti néerlandais d’extrême droite islamophobe de Geert Wilders a remporté les élections législatives qui se sont tenues mercredi, ce qui pourrait provoquer un séisme politique dont les répercussions se feront sentir bien au-delà des frontières des Pays-Bas.
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Pays-Bas : vainqueur des législatives, l’extrême droite appelle les autres partis à s’allier avec elle
Les personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982 en France bientôt réhabilitées ?
Le Sénat examine ce mercredi une proposition de loi visant à réhabiliter les personnes condamnées en France pour homosexualité entre 1942 et 1982. Et à reconnaître la responsabilité de l’Etat dans ces persécutions.
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pendant qu’en Italie l’extrême-droite au pouvoir s’en prend aux enfants de mères lesbiennes
Loi immigration : « Le débat public est lepénisé »
Le projet de loi sur l’immigration voté par le Sénat rassemble toutes les obsessions anti-immigrés de la droite et de l’extrême droite. Jusqu’où ira cette surenchère ? Débat dans « À l’air libre », l’émission en accès libre de Mediapart.
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Les Haïtiens fuient les massacres des gangs, la France leur refuse l’asile
En Suède, le gouvernement envisage d’imposer aux migrants un mode de vie « honnête »
Un concert « néonazi » s’est tenu mardi 14 novembre en Isère malgré une interdiction préfectorale
Les préfectures du Rhône et de l’Isère avaient adopté samedi des arrêtés pour interdire l’événement dans les deux départements, après en avoir eu connaissance à la suite d’articles parus dans la presse.
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Extrêmes-droites
Loin des plateaux télés, les nervis néofascistes se déchaînent
Alerte sur les agissements des « Parents Vigilants » de Reconquête
Quelques retours sur la marche du 12 novembre contre l’antisémistisme
Le Rassemblement national, ou les faussaires de la République
Opportunément silencieux sur les drames au Proche-Orient et aidé par une faible opposition, le parti d’extrême droite poursuit sa stratégie de « dédiabolisation ». Pourtant, il ne faut pas s’y tromper, ses élus ont de grandes ambitions et n’ont rien de « banals », comme le montrent notamment les idées qu’ils défendent au Parlement européen.
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Camille Vigogne Le Coat
LES RAPACES
Enquête sur la « Mafia Varoise » de Marine Le Pen
Grand reporter à L’Obs, Camille Vigogne Le Coat raconte dans ce livre l’exercice du pouvoir par le Rassemblement National. L’enquête fourmille de détails, d’informations et d’enregistrements inédits.
« Tu n’as jamais gardé de liquide en grande quantité, toi? »David Rachline, le maire de Fréjus, s’inquiète. Que faire de ce cash qui sert à payer ses soirées VIP avec son ami Jordan Bardella? D’où viennent ces liasses qui financent bijoux et montres de luxe?Lors de son élection en 2014, «le meilleur ami»de Marine Le Pen promettait pourtant une gestion exemplaire, la fin de la corruption et du clientélisme. Mais une fois élu, David Rachline a signé toujours plus de contrats avec un entrepreneur tout-puissant, noyant sa ville sous le béton et les passe-droits. À la mairie, les fêtes s’enchaînent jusqu’au bout de la nuit, l’antisémitisme et le racisme ne sont jamais loin, pendant que les policiers municipaux jouent aux cow-boys en Harley Davidson. Voilà l’homme dont Marine Le Pen a fait son directeur de campagne présidentielle et le vice-président de son parti.
Parution: 02 NOVEMBRE 2023
Editeur: Les Arênes
20.00€
Une rentrée sous tension
Par Patrick Baudoin, président de la Ligue des droits de l’homme
Le meurtre du jeune Nahel tué par un policier, suivi des révoltes dans les quartiers populaires et aussi d’autres victimes de violences policières, a mis en exergue l’impérieuse nécessité d’agir à la fois contre les méthodes répressives du pouvoir et pour la prise en compte effective des légitimes revendications sociales.
C’est le droit de manifester qui se trouve entravé par un usage disproportionné et indiscriminé de la force publique, voire par la multiplication des mesures d’interdiction.
C’est la liberté d’association qui connaît une remise en cause sans précédent au travers de la suppression des subventions ou de la prise de mesures de dissolutions administratives. C’est la persistance de comportements racistes dans l’institution policière et de multiples discriminations.
C’est la progression de la précarité et des inégalités, la régression des services publics, l’aggravation des fractures territoriales, et le sentiment d’exclusion de beaucoup avec toutes les frustrations qui en résultent.
Pourtant, en présence de toutes ces réalités incontestables et explosives, le pouvoir paraît demeurer sourd et aveugle, s’abstenant de mettre en œuvre les remèdes nécessaires. Pire, au lieu de jouer la carte de l’apaisement, il continue de faire le choix de l’escalade comme cela peut être illustré par plusieurs exemples récents.
Ainsi en va-t-il de sa soumission à la corporation policière, y compris lors de la menace de sédition agitée après le placement en détention provisoire de policiers impliqués dans des violences. De même, la lourde répression judiciaire exigée par le ministre de la Justice a accentué l’injustice sociale ressentie dans les quartiers populaires. Tel est le cas aussi de l’interdiction du port de l’abaya dans les établissements scolaires, décidée surtout pour de médiocres considérations politiciennes, générant d’inutiles crispations identitaires en stigmatisant une catégorie déterminée de la population. On citera encore le projet de loi sur l’immigration qui, dans un climat de surenchère avec la droite et l’extrême-droite, vise à restreindre les droits, d’asile et de séjour des étrangers, et à faciliter leur expulsion du territoire français.
C’est pourquoi la poursuite de la mobilisation entamée s’impose pour continuer à faire valoir des revendications essentielles telles qu’exprimées immédiatement après le décès de Nahel : une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement ; l’abrogation de la loi de 2017 et des instructions consécutives facilitant l’usage des armes à feu par les forces de police ; le remplacement de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ; la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse sous l’égide du Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme ; et, plus largement, des investissements et la mise en place d’une politique de lutte contre la pauvreté, de réduction des inégalités, de rétablissement des services publics, de protection de l’environnement et d’accueil des étrangers.
La LDH a, dans ce contexte, appelé à participer aux manifestations du 23 septembre 2023 dans plusieurs villes de France contre les politiques publiques discriminatoires et sécuritaires ciblant notamment les quartiers populaires et la jeunesse qui y grandit, et particulièrement les personnes racisées et précarisées.
Elle entend désormais poursuivre avec détermination son plein engagement afin de favoriser un vaste rassemblement de l’ensemble des organisations qui entendent combattre les atteintes portées aux droits sociaux et humains, et défendre les libertés individuelles et collectives conquises de haute lutte et jamais définitivement acquises. Il s’agit tout simplement de défendre une démocratie aujourd’hui menacée en France comme dans de nombreux autres pays en Europe et ailleurs.
La LDH prévoit ainsi de réunir à nouveau, et si possible en élargissant le cercle des participants, les organisations syndicales et associatives regroupées à son initiative au moment de la préparation de la loi dite séparatisme pour définir une stratégie d’actions à entreprendre sur la thématique « Droits, Libertés, Démocratie ».
L’objectif doit être au-delà des nécessaires démarches contestataires de formuler des propositions concrètes et constructives de nature à constituer une alternative crédible aux actuelles politiques régressives. Ce n’est que sur présentation d’un projet convaincant et attrayant, basé sur les valeurs de liberté, égalité, justice sociale, que pourra être enrayée la marche inéluctable de l’extrême-droite vers la prise du pouvoir.
Patrick Baudouin, président de la LDH
Source Le club de Médiapart