Sarkozy en prison : « un naufrage médiatique » pour Eva Joly.
L’ancienne juge d’instruction Eva Joly s’inquiète du « contre-récit » que veut imposer la presse au sujet de Nicolas Sarkozy. « Quasiment personne n’a parlé des faits », à savoir la « délinquance établie d’une façon éclatante ».
Nicolas Sarkozy en prison, ses soutiens en roue libre : l’Huma était au rassemblement des fans du président incarcéré.
« J’ai honte de vivre en France » : Nicolas Sarkozy, condamné dans l’affaire du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007, est entré en prison ce 21 octobre. La veille, ses soutiens se sont rassemblés à Paris : florilège.
La sécession des riches et des puissant : Sarkozy repeint en martyr.
Cellule de luxe, réception chez Macron, visite de Darmanin, gardes du corps personnels au sein de la prison, manifestation de vieux riches et soutien médiatique. La République des privilèges : comment les puissants se déclarent au-dessus des lois.
Les 1001 stratégies judiciaires de Marine Le Pen pour échapper à sa peine d’inéligibilité.
Condamnée à de l’inéligibilité avec exécution provisoire pour « détournement de fonds publics » dans le cadre de l’affaire dite des assistants parlementaires de l’Union européenne, Marine Le Pen se démène pour contourner cette peine qui l’empêche de se présenter à l’élection présidentielle en ponçant le système judiciaire jusqu’à ses limites.
Inéligibilité de Marine Le Pen : « On ne va pas laisser quelques juges faire la démocratie à notre place », affirme Jean-Philippe Tanguy .
Invité de la matinale de Public Sénat, le député RN de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, a exclu la possibilité de faire de Jordan Bardella le candidat du RN pour la présidentielle de 2027. Le député assure que le RN s’opposera au « gouvernement des juges ».
La droite de Retaillau, qui tient à faire savoir qu’ il ne se sent « pas du tout responsable », fait tout pour semer la confusion en vue de s’allier au RN en barrant la route à la gauche, qui ne sait plus trop elle-même d’où vient le vent.
Il y a près d’un mois, Louis G. Durand écrivait dans le Club de Mediapart :
« La reprise de la France dépend de mesures décisives sur trois fronts : la stabilisation politique, la revitalisation économique et la discipline budgétaire. »
Aujourd’hui, c’est la presse étrangère qui analyse la situation avec le plus d’objectivité, selon la couleur politique. L’unanimité semble se faire jour pour que le président prenne enfin ses responsabilités.
C’est dans le tabloïd suisse Blick que la situation de la France semble présentée avec la plus pénétrante cruauté :
« La France politique radicalisée sort victorieuse de cette séquence. Emmanuel Macron sort pulvérisé. Les institutions sont ébranlées pour la première fois depuis la promulgation de la Constitution de 1958. Le pays du Général de Gaulle, réputé pour sa stabilité, ressemble à un navire politique en pleine tempête, qui se rue sur les icebergs. » Richard Werly
Nous célébrerons le 9 décembre prochain les 120 ans de la Loi concernant la séparation des églises et de l’Etat.
A cette occasion le Comité interministériel de la laïcité dote chaque année, depuis 2021, Le Prix de la laïcité de la République française d’un budget destiné à récompenser un projet qui « distingue et encourage des actions de terrain et des projets portant sur la protection et la promotion effectives de la laïcité ». Cette année, une enveloppe exceptionnelle de 100 000 euros récompensera les projets et actions dédiés à la laïcité.
D’après un sondage demandé récemment par le Laboratoire de la République à Ipsos-Cesi École d’ingénieurs, les Français resteraient attachés à la laïcité, qu’ils soient de droite ou de gauche.
Ce qui ne semble pas faire les affaires du pape Léon XIV qui, à l’occasion d’une rencontre avec une quarantaine d’élus du Val-de-Marne, a tenu, comme son prédécesseur François, des propos critiques vis-à-vis du modèle français de laïcité, considéré comme « ouvrant la voie à une forme d’intolérance« .
Visant « les pressions, les consignes des partis, les colonisations idéologiques » – expression souvent utilisée également par le pape François – auxquelles les hommes politiques sont soumis, il a appelé à « défendre avec conviction » la doctrine sociale de l’Église et à la mettre en œuvre dans la rédaction des lois, affirmant que « ses fondements sont foncièrement en accord avec la nature humaine, la loi naturelle que tous peuvent reconnaître, même les non-chrétiens, même les non-croyants ».
Invitant les maires et conseillers municipaux locaux à la vertu de charité « sociale et politique » face aux défis de « la violence dans certains quartiers, l’insécurité, la précarité, les réseaux de drogue, le chômage, la disparition de la convivialité », ne se serait-il pas un peu mêlé de ce qui ne le regarde pas ?
Présent à la réunion, Karim Benaïssa, recteur de la mosquée de Créteil et président du Rassemblement des associations musulmanes du Val-de-Marne (RAM94), s’est également uni aux élus pour saluer ce moment « historique ».
Pendant ce temps, certains relayeurs d’opinions se demandaient si une laïcité ouverte et pluraliste est compatible avec le fait islamique et si on peut s’appuyer sur une définition stable et indiscutable de la laïcité ?
Dans son dernier ouvrage, Laïcité et pluralité (CNRS Éditions, 2025), l’historienne Rita Hermon-Belot propose une chronique rigoureuse des problèmes qui se posent aux expressions religieuses et convictionnelles, mais aussi en retour, des problèmes posés par ces dernières à l’idée laïque.
On se demande également si la laïcité ne pourrait pas être facteur d’un nouvel avenir pour Israël et de paix au Moyen-Orient. Elle « permet la coexistence des libertés, et elle est donc capable d’apporter une culture de paix civile en autorisant une conception civique de l’appartenance nationale. » La paix « établie, on peut imaginer que soient levés les obstacles à la transformation d’une nation ethnique juive en nation civique. »
De grands malentendus subsistent sur les relations entre la liberté religieuse et le principe de laïcité, qui sont souvent appréhendés dans une logique d’opposition. La liberté de religion étant une composante de la laïcité, il semble que la meilleure méthode pour traiter sereinement la question des rapports entre liberté religieuse et laïcité en France soit de partir de la loi de 1905.
Tout comme la signification d’une pratique religieuse ne relève pas du régalien, et encore moins des juges, une revendication religieuse ne peut, de toute évidence, devenir un droit.
En ce jour de rentrée scolaire, il est important de rappeler que la notion de laïcité se construit dans l’esprit des citoyens sur les bancs de l’école.
Delphine Girard est enseignante, professeur agrégée de lettres classiques et membre du Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République. À l’occasion de la publication de « Madame, vous n’avez pasle droit !» (Ed. JC Lattes), elle revient sur la difficulté à transmettre et expliquer des valeurs laïques à une jeunesse dont une partie ne comprend pas que l’on critique les cultes.
La LDH tient à rappeler son attachement à la laïcité et en fera le thème de sa prochaine université d’automne fin novembre prochain.
Elle souligne qu’on a assisté à partir des années 2000 à un dévoiement de la laïcité et à la trahison de la Loi de 1905, à travers le « rapport Baroin » de mai 2003, notamment, ouvrant le champ au « backlash » d’ordre moral autoritaire, de la droite à l’extrême-droite. Aujourd’hui, des politiciens peuvent à la fois défendre les crèches de Noël dans les mairies, en infraction avec la loi de 1905, et interdire les tenues des femmes musulmanes malgré les décisions juridiques.
« J’ai trois priorités : rétablir l’ordre, rétablir l’ordre, rétablir l’ordre. Je crois à l’ordre. L’ordre comme condition de la liberté. Quand il n’y a pas d’ordre, c’est la liberté d’abord qui est menacée. Je crois à l’ordre comme la condition de l’égalité« , a répété Bruno Retailleau dans la cour de l’hôtel de Beauvau lors de la passation de pouvoirs entre Gérald Darmanin et lui-même le23/09/2024.
Nous évoquions récemment dans ces colonnes ce leitmotiv de Bruno Retaillau:« Rétablir l’ordre » .
Selon l’enquête réalisée pour Le HuffPosten octobre 2024, une majorité des Français ne croyait pas que le ministre LR de l’Intérieur réussira à mener à bien son objectif prioritaire.
Les lois « scélérates »
Cet excès d’autoritarisme n’est pas nouveau d’autant qu’il relève toujours des mêmes obsessions conservatrices qui conduisent à réduire les libertés au prétexte de les protéger.
Cette tendance actuelle à édicter des lois qui érodent les libertés fondamentales au nom de la lutte contre le terrorisme nous rappelle ce qu’on a appelé les « lois scélérates » à la fin du XIXème siècle.
Et l’on en vient à s’inquiéter de cette propension à se rapprocher de plus en plus des tendance fascisantes de l’extrême-droite telles que décrites par Umberto Eco dans sa grille d’analyse des signes avant-coureurs du basculement d’un régime politique vers le fascisme (Umberto Eco, Reconnaître le fascisme, Grasset, 2017, 3 €), citée ici.
La trahison, lui aussi
Après son coup d’éclat récent contre la macronie en affirmant dans le magazine d’extrême-droite « Valeurs Actuelles » que « le macronisme s’achèvera avec Emmanuel Macron, tout simplement » parce qu’il « n’est ni un mouvement politique, ni une idéologie : il repose essentiellement sur un homme » et sa rupture consommée avec une bonne partie du gouvernement, qu’il prétend cependant ne pas vouloir quitter, Bruno Retaillau ne cache plus son ambition depuis toujours de présider aux destinées du pays.
Tous les présidents de la République française et en particulier ceux de la Vème, n’ont pas tous été des parangons de vertu… Mais celui-ci serait à coup sûr le pire, avant même d’avoir pris ses fonctions.
Il suffit de passer en revue l’inventaire du Canard enchaîné sur ce qu’il inspire depuis 2 ans aux journalistes, pour s’interroger sur ses véritables motivations à servir le pays et sur son intégrité.
Des « casseroles »
Quoiqu’en disent ses partisans, qui prétendent qu’« A priori, il n’a pas de casseroles », il traîne pourtant derrière lui aussi, son petit lot de quincaillerie.
« A l’été 1997, TF1 lance sa saison estivale au Puy du Fou, et le parc à thème, tenant du titre, ne peut pas perdre. Alors quand arrive l’épreuve de culture générale, le trio de candidats vendéens, parmi lesquels se trouvait l’actuel ministre de l’Intérieur, semble avoir été aidé. » Libération 26/07/2025
« Une erreur de jeunesse », pourra-t-on dire… Mais il est un peu fort de café de se faire prendre aussi bêtement à tricher honteusement pour quelqu’un qui fustige aujourd’hui « la France des salauds »…
Et qu’en est-il de la mise en cause par Médiapart de Bruno Retaillau pour détournement de fonds au Sénat (une épidémie généralisée devenue une pandémie, certes, mais qui semble toucher particulièrement la France), ce qui l’a conduit, à son arrivée à la tête du groupe en 2014, à mettre un terme à ces pratiques qui auraient profité à au moins 140 sénateurs depuis 1989. Par ce système des « ristournes », les sénateurs UMP ont perçu des sommes issues de crédits publics pourtant à l’origine destinés à la rémunération de leurs collaborateurs et non au financement de leur activité politique. Et encore moins, bien sûr, à leur usage personnel. François Fillion, auquel Bruno Retaillau n’a jamais renié sa fidélité , faisait déjà également parler de lui.
Cap vers Le Pen
Dans son portrait du nouveau gouvernement Barnier en octobre 2024, le magazine Blast dressait celui du ministre de l’Intérieur en intitulant le chapitre le concernant : Intérieur : Cap vers Le Pen.
Constatant que « Bruno Retailleau a fait toute sa carrière dans le côté obscur de la politique », y est évoquée sa relation durant 25 ans avec Philippe de Villiers, qu’il trahira d’ailleurs en lui ravissant le siège de président de conseil régional. Ses trois chevaux de bataille seront « Police, immigration et musulmans, le cocktail gagnant de l’extrême-droite ». Et de conclure : » Vous l’aurez compris Retailleau, c’est tout simplement le Rassemblement National au ministère de l’Intérieur ».
Darmanin, Retaillau, même combat
En avril dernier, il lâchait son fiel sur X (ex-Twitter) après que la LDH se soit opposée à l’utilisation irraisonnée de drones, pour surveiller la population de Rennes notamment.
« La Ligue des droits de l’Homme fait le jeu des narcotrafiquants et des voyous qui vivent de ce commerce de la mort. En s’opposant au déploiement de drones qui permettent de réagir plus vite et de les interpeller, cette organisation, sous couvert de bons sentiments, s’oppose à l’un des droits les plus fondamentaux sans lequel les autres ne sont jamais garantis : le droit à la sécurité. Les narcotrafiquants, avec leurs moyens considérables, ont accès aux technologies les plus modernes. Les forces de l’ordre ne doivent pas avoir une guerre de retard. La kyrielle de victimes du narco-trafic devrait davantage indigner la Ligue des droits de l’homme que la protection de la vie privée des criminels ».
Il faut se souvenir qu’en janvier de la même année, la LDH marquait son opposition à sa politique migratoire, notamment à travers sa circulaire qui mettait en place :
une restriction massive des admissions exceptionnelles au séjour, notamment au titre de la vie privée et familiale ;
des exigences sur la maîtrise de la langue française renforcées
l’ exigence absurde de sept années de présence au lieu de trois précédemment ;
la multiplication des refus de séjour avec obligation de quitter le territoire valables trois ans au lieu d’un an et opposables à toute demande ultérieure ;
une atteinte au droit à la scolarisation, aux études supérieures ou aux formations en alternance pour les jeunes
la régularisation par le travail limitée aux métiers en tension
« La France des honnêtes gens » son slogan pour la campagne d’adhésion de juin 2025 à son parti LR a de quoi surprendre lorsqu’on sait qui en sont ou furent les membres les plus éminents :
François Fillon est définitivement condamné en appel à quatre ans de prison avec sursis, 375 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité, dans l’affaire de l’emploi fictif de sa femme. Il se pourvoit en cassation. Bruno Retaillau, coordinateur de la campagne du candidat LR à la présidentielle en 2017, s’est toujours montré pour lui comme un soutien indéfectible. A la suite de la convocation devant la Justice de François Fillon, deux jours avant la clôture des parrainages, il parlait de « tentative d’assassinat politique » sans prendre en considération aucune les chefs d’accusation qui pesaient contre son champion…
Sarkozy vient d’être condamné à de la prison ferme et est encore poursuivi dans nombre d’autres affaires. Sarkozy est le premier chef d’État depuis Pétain à se voir retirer la Légion d’Honneur.
Laurent Wauquiez a détourné des milliers d’euros d’argent public pour s’offrir des banquets luxueux avec ses amis ou des restos de luxe avec des journalistes d’extrême-droite.
Bien qu’à l’aide d’artifices en tous genres, il ne soit plus incarcéré, le couple Balkany a été condamné pour blanchiment de fraude fiscale.
Jean-François Copé, maire de la commune de Meaux mais habitant dans le 16ème arrondissement de Paris a fait payer à ses administrés un véhicule et deux chauffeurs pour se déplacer de l’un à l’autre, le tout pour 126.315 € par an en moyenne entre 2016 et 2021.
Brice Hortefeux, surnommé « le nazi » par ses collègues, condamné pour injure raciale, a été mis en examen en 2020 pour association de malfaiteurs et le Parquet National Financier a requis contre lui en 2025 trois ans de prison et 150 000 euros d’amende dans l’affaire libyenne.
Alain Juppé a été condamné pour abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux, et prise illégale d’intérêt.
Serge Dassault, marchand d’armes a été condamné pour corruption, notamment pour avoir acheté des voix en numéraires.
Eric Woerth a été poursuivi pour recel.
Rachida Dati est visée par une affaire pour corruption et trafic d’influence.
Gérald Darmanin, ancien LR, a été accusé d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. L’affaire a été clôturée par un non-lieu. Il a toujours clamé que les rapports étaient « consentis. »
Sans parler des piliers historiques de ce parti :
Charles Pasqua, un habitué des tribunaux, cité à la fin de sa vie dans près d’une dizaine d’affaires, avait été condamné définitivement en 2010 dans deux dossiers.
Jacques Chirac, reconnu coupable en décembre 2011 de détournement de fonds et d’abus de confiance par le tribunal correctionnel de Paris, a été condamné à deux ans de prison avec sursis, contre l’avis du parquet, qui avait requis la relaxe, pour lui et neuf coprévenus.
Etat de droit, « état du droit », « état des droits »…
Les 48 députés de la « Droite Républicaine » se sont joints au mouvement: dans une tribune publiée dans Le Figaro le jeudi 3 octobre 2024, les 170 députés et sénateurs LR affirment leur soutien au ministre de l’Intérieur, dont les propos sur l’État de droit dans le JDD, dimanche 29 septembre, avaient créé la polémique. Pour eux, « La France a trop attendu pour mettre à jour sa politique de sécurité et d’immigration, laissant la violence et le désordre migratoire s’installer. »
Plus tard, l’intéressé trouvera encore mieux pour justifier son acharnement contre l’immigration après avoir été recadré par le Premier ministre, Michel Barnier: « Officiellement, Retailleau assure ne pas avoir vécu comme un recadrage les mises au point répétées du Premier ministre sur l’Etat de droit, même s’il affirme désormais vouloir simplement critiquer « l’état des droits ». »
Tout se monnaye, sans scrupules, y compris les bons conseils
Toutefois, si sa charité chrétienne a pu payer dans les combines internes chez les LR, pour écarter son rival Vauquiez avec 74,3 % des voix, personne ne prédit que le score de 5.4% de suffrages aux législatives de 2024 pour son parti ne lui ouvre grand les portes du pouvoir. Il a par ailleurs plus d’ennemis que d’« amis » en embuscade et tout particulièrement Emmanuel Macron, qui n’a pas du tout bien pris l’annonce de sa propre fin, lui qui serait, paraît-il, « hypermnésique » et aussi très rancunier…
« Bruno Retailleau a l’ambition de gouverner la France, il doit donc d’abord gouverner ses amis », estimait l’inénarrable Pascal Praud, dans l’émission L’Heure des Pros, le jeudi 3 juillet dernier sur CNEWS.
Gageons qu’il risque fort de n’être pas au bout de ses peines. Rien ne dit d’ailleurs que sa fidélité inébranlable à ses amis soit réellement réciproque…
Frappes américaines en Iran : Guterres tire la sonnette d’alarme et dénonce « un tournant périlleux »
« Le régime de non-prolifération nucléaire, qui sous-tend la sécurité internationale depuis plus d’un demi-siècle, est en jeu », met en garde le chef de l’AIEA.
La « rhinocérite », ou comment le pouvoir banalise l’inacceptable
En revenant sur une multitude de faits accumulés ces derniers mois, une logique se dégage : celle de l’abandon des principes fondamentaux de notre République, des droits humains, du droit international. Sans fracas, l’affreuse contagion gagne.
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Le Nouvel Obs sort cette semaine un numéro consacré à la mise sous pression croissante des juges, assortie de menaces physiques, de contestations de décisions, de mises en cause répétées de leur légitimité par les politiques, en particulier ceux auxquels la Justice s’intéresse…
Il faut dire que les attaques se font de plus en plus pressantes et que la Justice, déjà en mauvais état en France (et pour cause, comme on pourra le voir plus bas), n’a pas besoin de cette charge massive des politiques, pas plus que de celle d’une certaine presse. On pourra « en juger« à la lecture des articles (entretien et édito) accusateurs qu’il nous faut bien citer ici à contrecoeur (j’espère qu’on nous le pardonnera) autant que de ceux à décharge qui méritent beaucoup plus notre attention. (On nous pardonnera également de citer des articles incomplets, car réservés aux abonnés, mais dont les extraits nous semblent suffisamment significatifs pour figurer ici).
Jean-Marie Rouart: «Personne ne juge les juges, d’où leur sentiment de toute-puissance»
Menaces physiques, contestations de décisions, légitimité remise en question… Quand la justice est sous pression
Menaces physiques, contestations de décisions, mises en cause répétées de leur légitimité par les politiques… Alors que les magistrats sont de plus en plus la cible d’attaques dans les pays illibéraux, Etats-Unis en tête, un vent mauvais de populisme anti-juges souffle aussi en France. Enquête et éclairages sur un dangereux mouvement qui fragilise l’Etat de droit.
François Molins : « Les hommes politiques proclament leur attachement à la justice, sauf quand ça les touche de trop près »
Rapport CEPEJ : La France toujours en dessous de la moyenne européenne
La Commission européenne pour l’efficacité de la justice (CEPEJ) publie ce mercredi la dixième édition de son rapport biannuel sur l’efficacité et la qualité de la justice en Europe. La France est toujours en queue de peloton.
Nous terminerons sur une note plus positive, démontrant que la Justice française, malgré les attaques dont elle est l’objet et les moyens insuffisants dont elle dispose, fait néanmoins son travail.
Mort de Thomas à Crépol : Eric Zemmour condamné pour injure raciale
Lors d’un passage sur BFMTV en décembre 2023, le président de Reconquête avait tenu des propos polémiques au sujet du drame qui avait touché la commune de Crépol. Des propos qui avaient été signalés par des associations antiracistes et des élus LFI.
Procès des soupçons de financement libyen : le parquet requiert sept ans de prison contre Nicolas Sarkozy, ainsi que 300 000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité
L’ex-président est jugé, aux côtés de onze coprévenus, dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
La naissance de l’Etat de Droit sous les Parlements d’Ancien Régime,
« Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps exerçait ces trois pouvoirs : celui de faire les lois, celui d’exécuter les résolutions publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers » Montesquieu (in De l’esprit des lois)
Jeudi dernier, nous faisions référence à la décision du conseil d’Etat du 7 novembre 2024 de juger légales les missions de suivi des « actions de nature idéologiques » confiées à la cellule de gendarmerie Déméter. Nous constations un nouveau recul manifeste de nos libertés fondamentales et demandions le démantèlement de la cellule Déméter en soutenant la démarche initiée par L214 auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme.
En dénonçant cette nouvelle atteinte à l’Etat de Droit en France, nous vous promettions de revenir sur les menaces croissantes qui pèsent sur lui.
Le coup de semonce le plus récent susceptible de nous alerter est assez significatif. Dans les colonnes d’un hebdomadaire acquis à l’extrême-droite, interrogé sur le meurtre de la jeune étudiante Philippine dont le principal suspect est un marocain, déjà condamné pour viol et sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français) le nouveau ministre de l’Intérieur dénoncait fin septembre 2024 « un point de déséquilibre où les règles finissent par protéger les individus dangereux davantage que les victimes de la société » et affirmait à ce titre que « l’État de droit, ça n’est pas intangible, ni sacré ». Ces propos polémiques ne surprenaient pas au Sénat, d’autant que Bruno Retaillau lui-même avait déposé une proposition de loi constitutionnelle dont l’un des articles permettrait à la France de déroger aux règles européennes, notamment en matière migratoire. Fort heureusement, conformément à l’état de droit, le Conseil Constitutionnel ne reçoit pas de consigne du pouvoir politique dans la motivation de ces décisions.
Rappelons que la France est devenue Etat de Droit par la loi constitutionnelle no 2003-276 du 28 mars 2003 (JO du 29 mars 2003 p. 5568), relative à « l’organisation décentralisée de la République ».
On commence à se demander si l’Etat de Droit est le garant de la Démocratie ou bien un frein à celle-ci. Car s’il protège les libertés, sa judiciarisation croissante interroge la souveraineté populaire et la capacité d’action des élus. Si certaines réformes de la Constitution peuvent être envisagées pour se conformer aux règlements européens et permettre un rétablissement de la souveraineté parlementaire nationale, personne parmi les spécialistes du droit constitutionnel ne cherche à remettre en cause l’Etat de Droit.
Cette fragilisation inquiétante de l’Etat de Droit est pointée du doigt par la LDH (Ligue des Droits de l’homme) en particulier. On observe la multiplication de publications de tribunes dans certains journaux à grand tirage ainsi que l’organisation de « colloques, souvent pseudo-scientifiques, visant à opposer la démocratie à l’Etat de Droit ou à dénoncer la tyrannie des droits de l’Homme« . Leurs auteurs ou organisateurs agissent régulièrement sous le couvert de pseudo et gravitent dans les milieux les plus réactionnaires. On observe une dérive autoritaire de la Vème République, certains représentants de l’Etat assumant de ne pas respecter les lois de la République. Le chef de l’Etat ne prend nullement en compte les choix du peuple français dans ses votes, nommant des Premiers ministres issus de partis largement minoritaires à la suite des élections. Tout est fait aujourd’hui en France pour opposer la démocratie à l’Etat de Droit.
On pourra citer en exemple le dispositif de vidéosurveillance algorithmique adopté comme une mesure expérimentale pendant les Jeux olympiques et qui devait s’achever en 2025 mais pour laquelle le gouvernement a fait voter la prolongation du dispositif jusqu’en 2027, malgré un bilan très mitigé. Inquiets, des députés ont saisi le Conseil constitutionnel le 24 mars.
La circulaire Retailleau s’inscrit pleinement dans une approche de comportements racistes et xénophobes qui sont le quotidien pour tant de personnes aujourd’hui, du fait de leur origine, de leur couleur de peau, de leur religion. Les actes violents se multiplient, faisant vivre dans la peur, la souffrance, l’injustice d’un quotidien de discriminations. Le quotidien, ce sont aussi les discours de haine désinhibés, les propos mensongers de responsables politiques et de médias contrôlés par des acteurs économiques disposant de moyens considérables, qui stigmatisent des populations et des quartiers et manipulent les chiffres, repoussant les personnes sans-papiers dans la clandestinité et la surexploitation dans l’emploi, imposant un durcissement des conditions de la régularisation de leur droit au séjour, et ouvrant des possibilités supplémentaires d’expulsions. Le même ministre ainsi que des médias d’extrême-droite s’en prennent aux associations et syndicats qui soutiennent les personnes étrangères, mettant en péril leur rôle crucial pour la démocratie, l’Etat de droit et l’inclusion sociale. Le Premier ministre lui-même reprend les formulations stigmatisantes de l’extrême-droite, faisant des personnes d’origine étrangère les boucs émissaires de tous les maux de la société.
Le droit à l’alimentation n’est plus garanti pour toutes et tous justifiant l’intitution d’une loi-cadre sur le droit à l’alimentation qui pourrait être le levier nécessaire pour engager la transformation de notre système alimentaire mais le courage politique n’est pas à la hauteur des enjeux.
Six jeunes formés et insérés ou en formation ont reçu récemment une OQTF qui brise leurs espoirs et leur trajectoire d’intégration. L’un d’entre eux a été fortement soutenu par la Cantine du 111, restaurant associatif de Châlons ; deux autres sont accompagnés depuis longtemps par le RESF ; les trois derniers nous ont contactés via leurs employeurs pour des recours. Ce sont tous des jeunes aux trajectoires irréprochables, investis dans leur formation et leurs entreprises.
Heureusement, l’Etat de Droit si gravement menacé, comme on a pu le voir, ne pourra pas être atteint au point que connaissent hélas de nombreux pays dans le monde. En France, la Justice continue de faire son travail sans faillir, plus facilement qu’aux USA, niamment, ce qui va nous permettre de terminer la journée sur deux notes d’espoir.
Le Premier ministre a ouvert la porte ce vendredi à une discussion sur le droit du sol, notamment proposée par son ministre de la Justice Gérald Darmanin.
Partager la publication "Droit du sol : Bayrou prêt à entrer dans un « plus large » débat sur l’identité française, la droite exulte et la gauche se déchire"
Hormis le prolongement du plan vélo (1), une promesse vague d’un geste sur le budget de la santé (2) et l’annonce d’un objectif de déficit en baisse (3), le discours de politique générale de François Bayrou a plutôt déçu. A l’étranger, on considère qu’il cherche à gagner du temps (4). En France, on lui promet la chute dès jeudi à l’assemblée.
Dans une « déclaration d’inertie générale « face aux députés (5), « prêchant la démocratie à tous les étages » (6), il déçoit amèrement les écologistes (7) (8), les enseignants (9), leurs élèves et étudiants (10) (11) les défenseurs des droits de l’enfant (12)…
Il se met à dos nombre d’économistes clairvoyants, des syndicats et des travailleurs dont ceux-ci défendent le droit à la retraite de ceux-là (13) (14) (15), ainsi que certains députés de gauche qui ont aussitôt déposé une motion de censure, bientôt rejoints par leurs collègues, laissant peu de chances à ce gouvernement de terminer la semaine.
Les investisseurs immobiliers, maires bâtisseurs et citoyens en mal de logement se sentent déjà floués (16), tout comme les Corses qui se sentent menés en bateau à force de promesses non tenues (17).
Les défenseurs des droits des étrangers comprennent que rien n’avance pour les immigrés (18).
L’extrême-droite se voit encore renforcée dans sa conquête du pouvoir (19) tout comme les syndicats d’agriculteurs majoritaires qui vont avoir les coudées franches pour arroser les terres de pesticides et creuser autant de méga-bassines qu’ils le voudront (20).
Mathieu Noël sur France Inter l’a bien compris : « Bayrou devait gravir l’Himalaya, finalement ça sera la butte Montmartre ! » (21)
Il faut dire qu’un petit voyage en Falcon à Pau pour tenir un conseil municipal avait plus d’envergure qu’une expédition à Mayotte dévastée par le cyclone Chico…
Extrait de l’Audioguide de Notre-Dame de Paris pour annoncer sa réouverture :
Cathédrale, mère de toutes les églises. Édifice religieux construit au 12ème siècle sur l’île de la cité, symbole de Paris et de la France. L’objet d’un roman de Victor Hugo, d’un film, d’une comédie musicale. Incendie le 15 avril 2019, la flèche de l’architecte Violet le Duc s’effondre. La statue de la vierge Marie a échappé miraculeusement à la destruction, les gravats tombant autour de la statue. La cathédrale a retrouvé son coq doré au sommet de la flèche, girouette magnifique dans le ciel de Paris. Rénovation de la cathédrale de 2019 à 2024, grâce aux dons provenant de 120 pays et de grandes entreprises françaises et des particuliers. Un système particulièrement innovant de sécurité a été installé afin d’éviter un nouvel incendie. Ultérieurement il est prévu une rénovation des façades de la cathédrale, redonnant sa blondeur à la pierre. A retrouvé toute sa splendeur et notamment une belle luminosité mystique et des peintures aux couleurs chatoyantes. Cérémonie de pré-ouverture le 07 décembre en présence d’une quarantaine de chefs d’état dont le président des États-Unis. Réouverture au public le 08 décembre 2024. Entrée gratuite. Bonne visite dans la maison de Dieu, neuf siècles d’histoire vous contemplent.
Macron aura enfin réussi l’œuvre de sa vie. On laissera pour l’instant de côté son autre prouesse : celle d’avoir achevé avec succès la désintégration totale de la cohésion nationale et de la possibilité du vivre ensemble, démolition méticuleuse qu’avaient avant lui engagée ses prédécesseurs, on en conviendra.
Que les médias généralistes annoncent la réouverture de Notre-Dame de Paris en grande pompe et ses émouvantes cérémonies est une chose (France 24, Le Monde, Sud-Ouest, etc ), que la presse confessionnelle en fasse son beurre également ( La Croix, Le Pèlerin, La Vie, Vatican News, le Diocèse de Paris), voire même que Tribune Chrétienne se réjouisse du retour de la Vierge du Pilier à son emplacement d’origine ne me choque pas.
Mais que le JDD, CNews, Boulevard Voltaire et autres médias les plus obscurantistes et réactionnaires qui soient en fassent leur une, s’appropriant l’événement et célébrant le retour « à la normale », avec celui de la Sainte Couronne (qui a par ailleurs perdu toutes ses épines), dans un tel excès d’indécence, me gêne réellement, eu égard à mon respect sincère, quoique circonspect et néanmoins profondément laïc pour les croyants et pour la chrétienté en général.
Le chef de l’Eglise, dont on se demande s’il est trop ou pas assez progressiste, qu’on dit en guerre contre les ultra-conservateurs, américains notamment, en révisant l’enseignement de l’Eglise sur la peine capitale et en se posant comme défenseur de l’environnement, se prononce néanmoins contre l’avortement et la théorie du genre et se voit donc considéré comme « traditionnaliste », puisqu’il a en outre décrété que les prêtres ne pouvaient pas bénir les couples de même sexe. Que de contradictions !
C’est sans doute l’une de ses raisons d’avoir choisi la Corse plutôt que les ors parisiens en cette période d’Avent. Il est vrai que la rencontre avec Trump risquait cette fois de fort mal tourner, les deux ne pouvant attirer en même temps l’attention du monde entier, chacun ayant sa propre vision du monde, radicalement opposée à celle de l’autre, mais ayant en commun le fait d’être chacun « à sa manière, un animal politique qui a compris l’importance de la communication à l’ère du postmodernisme et du désenchantement. » La lumière de l’un aurait sans aucun doute terni celle de l’autre.
Encore une fois, je compatis pleinement au désarroi croissant des croyants et de la chrétienté.
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Des rumeurs affirment que la LDH (Ligue des droits de l’Homme) voudrait supprimer Noël, puisqu’elle attaque les décisions communales de placer une crèche dans l’enceinte d’une mairie, comme à Béziers. Le programme serait vaste et bien au-delà de ses capacités ; il serait surtout contraire à ce qu’elle est et défend.
Le but de la LDH est d’inviter les préfets des départements concernés à faire respecter par les élus locaux les lois de la République, dont la loi de 1905 imposant la neutralité des pouvoirs publics vis-à-vis des cultes. Le tribunal administratif de Montreuil vient ainsi d’interdire à un maire de placer un drapeau palestinien au fronton de sa mairie avec l’inscription sur une banderole « Seigneur ! Pardonnez-nous… », en application de cette loi. Mais, chaque année, face à l’inaction renouvelée de certains préfets et ce malgré l’illégalité des faits confirmée par les tribunaux, la LDH se doit de saisir la justice administrative.
La LDH ne veut rien interdire ; en l’espèce, ce serait contraire à la liberté de croyance qu’elle défend depuis ses origines. La LDH souhaite seulement que les crèches ne soient pas installées dans les bâtiments publics et en particulier dans les hôtels de ville (maison de toutes les citoyennes et tous les citoyens).
L’incompréhension qui semble de mise chez certains commentateurs ne peut être due qu’à une méconnaissance des principes mêmes de la laïcité telle que définie par la loi de 1905.
Rappelons donc que le principe de séparation de l’Etat et des cultes, énoncé à l’article 2(1) de cette loi, impose à l’Etat et aux collectivités publiques la neutralité vis-à-vis de toutes les religions. Et de cette séparation découle l’article 28 de la même loi, par lequel les signes ou emblèmes religieux n’ont pas leur place dans les bâtiments publics(2). Ces principes sont toujours d’actualité et s’appliquent à toutes les religions, y compris la religion catholique et celles et ceux qui s’en réclament.
Depuis quelques années, certains maires, qui semblent privilégier leur idéologie au détriment des principes républicains, décident d’installer des crèches de Noël dans leur mairie en toute connaissance de l’interdiction, puisque la plupart ont déjà été condamnés ces dernières années par les tribunaux administratifs, mais ils récidivent en mettant en avant les « origines chrétiennes de la France ». Or, et ce n’est sans doute pas un hasard, les mêmes n’hésitent pas à invoquer les principes républicains et la laïcité sous une forme détournée pour pénaliser nos concitoyen-ne-s musulman-e-s.
En 2016, la jurisprudence du Conseil d’Etat a précisé les circonstances dans lesquelles des crèches peuvent être ou non interdites. Il a indiqué qu’il fallait tenir compte du contexte (absence de prosélytisme), des conditions particulières de l’installation, de l’existence ou de l’absence d’usages locaux et du lieu de l’installation.
Les actions de la LDH ne visent donc qu’à faire respecter les lois de la République et c’est d’ailleurs sur ce fondement que les juridictions administratives lui ont donné raison.
Alors non, la LDH ne veut pas interdire les crèches ; elle refuse simplement de laisser faire celles et ceux qui instrumentalisent ce symbole religieux de façon politique dans des bâtiments publics.
La laïcité doit être appliquée par tou-te-s les élu-e-s de la République en respectant toutes les religions de la même façon et non en en privilégiant certaines au détriment d’autres. La laïcité est un principe républicain fondamental qui permet à toutes et tous de vivre ensemble sans discrimination. En ce sens, elle est une loi d’apaisement. Il serait bon de s’en souvenir.
Paris, le 12 décembre 2024
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Deux cent vingt ans après l’événement immortalisé par le peintre David, Macron qui n’est pas Bonaparte n’a pas eu le privilège de kidnapper un pape pour son sacre. Pourquoi Notre-Dame a pu résister à l’assaut d’un président qui voulait couronner sa présidence alors qu’elle est en train de chanceler ? (Gilles Fumey)
Notre boussole reste la défense de l’universalité des droits pour toutes et tous et, en conséquence, la lutte contre l’extrême-droite.
Nous avons vécu une séquence d’exercice solitaire du pouvoir faute de gouvernement, sous prétexte des Jeux olympiques, en dépit des urgences à apporter des réponses politiques dans de nombreux dossiers, dont la Nouvelle-Calédonie. Emmanuel Macron a ainsi étendu à son avantage les pouvoirs propres du président de la République sur plusieurs sujets : la nomination du commissaire européen (avec une fausse « urgence » également invoquée), ou la modification de la position de la France en matière de droit international sur le Sahara occidental, en contradiction avec les positions de l’ONU. L’équilibre institutionnel doit être interrogé puisque cette extension continue des pouvoirs du président n’a pas rencontré de contre-pouvoir.
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Le gouvernement Barnier connaît ses premières dissonances
L’appel du premier ministre à « la cohésion » et à « la fraternité » n’a pas été entendu. Des divergences de vues ont révélé l’emprise de l’extrême droite sur ce nouvel exécutif.
Dès ses premiers pas, le jeune gouvernement Barnier s’est pris les pieds dans le tapis, mardi 24 septembre. Le nouveau ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a tenu des propos sur l’immigration ou sur la justice que Marine Le Pen ne renierait pas, mais contre lesquels deux de ses collègues se sont élevés. Quant au jeune ministre de l’économie, Antoine Armand, il a, de son côté, jugé que le Rassemblement national (RN) ne s’inscrivait pas dans l’« arc républicain », ce qui lui a valu les remontrances de la même Marine Le Pen et un rappel à l’ordre de Michel Barnier. Deux couacs qui disent l’emprise de l’extrême droite sur ce nouvel exécutif.
Meurtre de Philippine : Bruno Retailleau veut « faire évoluer notre arsenal juridique » ; Olivier Faure critique le délai de délivrance des laissez-passer consulaire
Le suspect, âgé de 22 ans, avait été condamné pour viol et était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français non exécutée.
Les chaînes Bolloré et la fachosphère n’aiment rien tant que s’offusquer de réactions pourtant banales de leurs adversaires, et à partir de là, les caricaturer, monter une polémique et tirer à boulets rouges sur le malotru qui a eu l’audace d’un coup de gueule déplaisant à leur goût. Le politiquement correct dont se plaignent tant les militants d’extrême-droite, ce sont pourtant eux aujourd’hui qui l’imposent. Malheur à celui qui s’indigne encore des us et coutumes un tantinet racistes aujourd’hui entrés dans les mœurs…
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