Réduire les pesticides ou taxer les importations polluantes : l’extrême droite s’y oppose

Que votent les députés européens français quand il s’agit d’environnement ? Les élus de gauche portent la transition écologique, les macronistes hésitent, la droite et l’extrême droite y sont, en général, indifférents ou opposés.

Le Pacte vert européen, ou Green Deal, c’est ainsi que s’appelle le vaste programme lancé par l’Union européenne en 2019 pour atteindre la neutralité carbone – ne pas émettre plus de CO2 que l’on peut en absorber – sur le continent d’ici 2050. Pour cela l’objectif est de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030 par rapport au niveau de 1990.

« Ces cinq dernières années, l’Union européenne a enclenché un virage dans la lutte contre le dérèglement climatique et plus largement pour répondre à la crise environnementale », souligne le Réseau action climat.

Mais parmi les 79 eurodéputé·es français·es qui siègent à Strasbourg, certain·es, en particulier à l’extrême droite, votent souvent contre les mesures du Pacte vert, qui contient aussi des textes sur la protection de la nature. Le Pacte vert est ainsi « l’objet de tous les fantasmes et attaques, en particulier de l’extrême droite qui appelle même à son abolition », pointe le Réseau action climat.

Jordan Bardella, tête de liste du RN aux européennes, a même accusé le Pacte vert d’être « une des grandes menaces qui pèsent aujourd’hui contre la France ». Dans son programme de 2022, le RN prétendait par ailleurs que « la crise de l’énergie qui vient, la crise alimentaire qui menace sont directement liées aux modalités contre-productives du “Green Deal” imposé par l’Union européenne ».

https://basta.media/Reduire-pesticides-taxer-importations-polluantes-Jordan-Bardella-s-y-oppose-election-europeenne

Plus d’énergies renouvelables : le RN est contre

Le RN (et l’élu Reconquête) vote contre en bloc. Les Républicains s’abstiennent en grande majorité. Renaissance, LREM, Modem, socialistes, Place publique, LFI et les Verts votent pour.

Préserver la biodiversité : RN et LR contre

Le RN vote contre, ainsi que Nicolas Bay pour Reconquête et deux des quatre eurodéputés d’extrême droite indépendants. La gauche (Les Verts, LFI, les élu·es socialistes/Place publique) et la droite libérale (LREM et Modem) ont voté pour.

Nouveaux OGM : le RN, LR et Renaissance sont pour

LFI, les Verts, et les socialistes/Place publique ont voté contre. Le RN a voté pour.

Pesticides : Le RN ne voit pas le danger

En novembre 2023, le Parlement européen s’est prononcé sur un plan de réduction des pesticides. La réglementation prévoyant une baisse de moitié de l’usage des pesticides d’ici à 2030 a été catégoriquement rejetée, à 299 voix contre, 216 pour et 121 abstentions. Cette décision a été déplorée par les groupes de protection de l’environnement, mais saluée par les grands groupements d’agriculteurs.

Cette réduction des pesticides était un des éléments centraux du Pacte vert et de son pendant agricole, le programme « De la ferme à la fourchette ». Les Verts ont voté contre, car le texte final a, selon eux, perdu de son sens à cause de multiples amendements inspirés par l’agrobusiness. L’ONG bruxelloise Corporate Europe Observatory avait dénoncé l’affaiblissement du texte en amont du vote : « La campagne du lobby industriel et de ses alliés politiques contre la loi sur la réduction des pesticides est aussi irresponsable et scandaleuse que de mettre en doute la fumée du tabac ou de nier purement et simplement le changement climatique. »

Le RN, lui, s’opposait à l’objectif de la réduction de l’usage des pesticides, disant qu’il s’agissait de créer un « marché agricole soviétique », et s’en prenait aux « lobbys écologiques » qui n’auraient « pas de preuves scientifiques derrière ce qu’ils proposent ». Là encore, ce discours se fait au mépris des nombreuses informations dont le public dispose sur le sujet et des associations des victimes de pesticides, frappées par des cancers ou d’autres pathologies.

Ici, les groupes de gauche et le RN ont pu voter la même chose, mais pas avec les mêmes motivations. LR a voté pour. Dans le groupe Renaissance et apparentés, il y a eu quelques pour, des contre et des abstentions.

Taxe carbone aux frontières : le RN s’abstient

C’est un sujet crucial pour l’Union européenne et ses États membres. Les produits importés de pays où les conditions sociales et environnementales sont mauvaises, notamment la Chine, ne sont actuellement pas pénalisés. Avec cette « taxe carbone », il s’agit de faire payer le prix des émissions polluantes à ces produits importés.

Ceux-ci seront bientôt soumis à un prélèvement obligatoire s’ils n’ont pas été conçus dans les mêmes conditions environnementales que ceux fabriqués par leurs concurrents européens. L’objectif est donc aussi de limiter la concurrence déloyale face à des entreprises qui ne respectent pas les mêmes critères environnementaux que celles basées en Europe.

Le Parlement a adopté cette taxe carbone aux frontières par 487 voix pour, 81 contre et 75 abstentions.

Lutte contre la criminalité environnementale: le RN vote pour

Sur quelques sujets, le RN vote en faveur de mesures environnementales, mais parfois en oppositions avec ses alliés européens d’extrême droite. C’est le cas de la lutte contre la criminalité environnementale. En février dernier, le Parlement adopte à une majorité écrasante, un accord final sur la directive relative à la criminalité environnementale.

Cette directive définit une liste augmentée d’infractions environnementales – commerce illégal du bois, épuisement des ressources en eau, pollution généralisée de l’air, de l’eau et du sol, incendies de forêt… – et propose des sanctions pénales pour protéger plus efficacement l’environnement. Pour la première fois en Europe, ce texte pose aussi les bases d’une reconnaissance de la notion d’écocide.

C’est une victoire importante pour les écologistes.

Nouvelle Calédonie

Des policiers et des émeutiers néo-calédoniens poursuivaient leurs affrontements ce mercredi 15 mai au matin

LIBERATION et AFP 15/05

En parallèle du vote des députés à l’Assemblée nationale sur le dégel du corps électoral calédonien, les heurts avec les forces de l’ordre, les barrages et les actes de vandalisme ont repris sur l’archipel du Pacifique, où la situation reste critique ce mercredi 15 mai.

Prise dans une vague de violences qu’elle n’avait plus connue depuis celles, meurtrières, des années 1980, la Nouvelle-Calédonie s’est réveillée groggy ce mercredi 15 mai. Une deuxième nuit consécutive d’émeutes s’est produite sur l’archipel du Pacifique en dépit du couvre-feu mis en place, pendant que les députés votaient à Paris la révision constitutionnelle du corps électoral à l’origine de la colère du camp indépendantiste.

Deux personnes sont mortes et plusieurs blessées par balles. Situation insurrectionnelle avec «graves troubles à l’ordre public, nombreux incendies et pillages de commerces et d’établissements publics» et plus de 130 interpellations depuis le début des violences.

À quoi serviraient une révision de la Constitution et le «dégel» du corps électoral ?

En métropole, l’Assemblée nationale a adopté dans la nuit de mardi à mercredi par 351 voix contre 153 le texte qui élargit le corps électoral. La réforme devra encore réunir les trois cinquièmes des voix des parlementaires réunis en Congrès à Versailles. Le projet de loi constitutionnelle vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales dans l’archipel. Les partisans de l’indépendance jugent que ce dégel risque de «minoriser encore plus le peuple autochtone kanak».

https://www.liberation.fr/societe/emeutes-en-nouvelle-caledonie

Dans un courrier adressé mercredi aux représentants calédoniens condamnant des violences et appelant au «calme», Emmanuel Macron a précisé que le Congrès se réunirait «avant la fin juin» pour entériner cette réforme de la Constitution, à moins qu’indépendantistes et loyalistes ne se mettent d’accord d’ici là sur un texte plus global.

«Ce que le gouvernement est en train de faire, c’est détricoter l’accord de Nouméa»

Enquête sur les « manquements » du dispositif actuel de l’aide sociale à l’enfance

Une série d’auditions a débuté, mardi, en commençant par le témoignage d’anciens enfants placés, qui réclament de longue date une réforme de ce secteur à bout de souffle.

L’heure des premières auditions est arrivée.

Trente députés de tous bords vont lancer, Les travaux de la commission d’enquête sur les manquements des politiques de protection de l’enfance. Au cours des prochains mois, cette instance cherchera à « faire la lumière sur les dysfonctionnements de l’aide sociale à l’enfance » et à ouvrir la voie à « une réforme d’ampleur » du secteur, selon les élus du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, à l’origine de cette initiative.

Des drames récents ont relancé le débat

Le débat sur l’hébergement des jeunes de l’aide sociale à l’enfance (ASE) a été relancé, fin janvier, après la mort de Lily, une adolescente de 15 ans retrouvée pendue dans un hôtel du Puy-de-Dôme où elle avait été placée. Avant elle, en octobre, Méline, 11 ans, avait également été retrouvée morte dans sa chambre d’un foyer associatif de l’Oise. Ces drames, loin d’être isolés, ont suscité l’indignation de militants des droits de l’enfant, qui ont dénoncé l’inaction de l’Etat et des départements, en charge de la protection de l’enfance.

« Tous les clignotants sont au rouge », ont estimé les députés socialistes, en mars, en annonçant la création de cette commission. « Les professionnels en première ligne sont trop peu nombreux, travaillent dans des conditions extrêmement précaires et les structures sont inadaptées à l’accueil de jeunes aux parcours traumatiques », ont-ils énuméré. 

https://www.francetvinfo.fr/societe/enfance-et-adolescence/aide-sociale-a-l-enfance-pourquoi-les-deputes-lancent-une-enquete-sur-les-manquements-du-dispositif-actuel_6541448.html

D’anciens enfants placés font pression pour une réforme

L’enquête lancée à l’Assemblée nationale répond aux interpellations récurrentes des pouvoirs publics par d’anciens enfants de l’ASE. Sitôt la commission annoncée, certains d’entre eux ont décidé de créer le Comité de vigilance des enfants placés, qui entend notamment « veiller à la qualité des travaux » menés par les députés. « L’idée, c’est d’imposer notre voixIl faut sortir du dialogue habituel entre Etat et départements, qui oublient systématiquement l’expertise des premiers concernés qui ont vécu le système. »

Des travailleurs sociaux se disent « abandonnés »

La commission d’enquête créée à l’Assemblée nationale fait aussi écho aux alertes lancées par les professionnels du secteur, notamment dans une tribune publiée par Le Monde en mars. « Nous avons besoin d’un engagement fort et rapide de la part de l’Etat en faveur des travailleurs sociaux », trop peu nombreux et mal payés, y écrivaient quelque 200 signataires, parmi lesquels des dizaines d’éducateurs spécialisés. « Laisser aujourd’hui à l’abandon le métier de travailleur social de la protection de l’enfance est une faute », dénoncent-ils.

Lutte contre les violences sexuelles

Cent personnalités réclament une loi élargie pour aller plus loin dans la lutte contre les violences sexuelles

La Fondation des femmes, #Metoomédia et l’actrice Anna Mouglalis publient une pétition dans «le Monde», le jour de l’ouverture du Festival de Cannes, estimant que la France a un «retard abyssal» en matière de violences sexuelles.

par LIBERATION et AFP 14 mai 2024

Sept ans après le lancement du mouvement #MeToo, cent personnalités, dont de nombreuses actrices, appellent dans une tribune publiée par le Monde à «une loi intégrale» contre les violences sexuelles en France. «Nous sommes 100, mais en réalité, nous sommes des centaines de milliers», écrivent les signataires de ce texte assorti d’une pétition initiée par la Fondation des femmes, #Metoomédia et l’actrice Anna Mouglalis.

«Nos prises de parole #MeToo ont révélé une réalité plongée dans le déni : les violences sexistes et sexuelles sont systémiques, pas exceptionnelles. Pour autant, qui nous écoute vraiment?» peut-on lire dans la tribune. Parmi les signataires figurent les actrices Isabelle Adjani, Charlotte Arnould, Emmanuelle Béart, Juliette Binoche, Emma de Caunes, Judith Godrèche, Isild Le Besco, Muriel Robin, les autrices Leïla Slimani, Christine Angot, Vanessa Springora, ou encore le comédien Philippe Torreton.

https://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/violences-sexuelles-en-france-cent-personnalites-reclament-une-loi-elargie-pour-aller-plus-loin-dans-la-lutte-20240514_SKSA4LN4LRARVGJI5TZEXO43GI/

«Depuis sept ans, nous parlons pour nous et pour toutes les femmes, hommes et enfants qui ne peuvent pas le faire, écrivent-elles. Nous ne sommes pas des chiffres : femmes et hommes de tous milieux professionnels, nous nous rassemblons pour demander une loi intégrale contre les violences sexuelles et sexistes, ambitieuse et dotée de moyens. Car malgré le courage des victimes, c’est l’impunité qui grandit.»

Les signataires jugent notamment «inacceptable» que le classement sans suite des plaintes pour violences sexuelles «ait atteint le taux délirant de 94 % en 2022» et préviennent qu’ils n’acceptent plus «les effets d’annonce sans suite».

«Le retard abyssal de la France»

«L’ajout du seul mot consentement dans la loi ne permettra pas de rattraper le retard abyssal de la France en la matière», estiment les signataires.

Une figure de liberté pour les femmes

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Sonita Alizadeh, cette rappeuse devenue la voix des jeunes filles pour la liberté en Afghanistan

Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves : à travers le rap, Sonita Alizadeh exprime ses combats et raconte son histoire démarrée sous le régime taliban.

« Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu’un mouton qu’on élève pour le dévorer », chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans Daughters for sale (Filles à vendre), en robe de mariée, code-barres et ecchymoses sur le visage. « Relis le Coran ! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre. » Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8 000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l’Unicef. Sonita Alizadeh elle-même a failli être vendue à un homme vers l’âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9 000 dollars.

https://www.liberation-champagne.fr/id596888/article/2024-05-05/sonita-alizada-cette-rappeuse-devenue-la-voix-des-jeunes-filles-pour-la-liberte

Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu’une ONG américaine lui propose d’étudier aux États-Unis. Dans l’Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que « salut, je suis une rappeuse ». Elle découvre aussi qu’aux États-Unis les mariages de mineures existent.

Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu’au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, Sonita, remporte en 2016 le prix du jury.

Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu’elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l’Iran. « On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre, mais c’était très difficile de se faire accepter à cause de l’image des Afghans », se rappelle Sonita, 27 ans, dans un entretien avec l’AFP. Là aussi, interdiction d’aller à l’école : « Je cirais des chaussures avec mes frères et je vendais des fleurs. » Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.

Elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes : à l’éducation, à s’exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.

Diplômée l’année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita veut maintenant étudier la politique à Oxford.  » L’art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l’espoir ».

Elle espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l’avenir de son pays.

Recul alarmant des démocraties

C’est une évolution inquiétante : le nombre de démocraties ne cesse de reculer dans le monde et 42 pays étaient en 2023 en train de devenir des autocraties, selon le rapport de l’institut indépendant V-Dem, sur lequel ont travaillé 4 200 chercheurs.

Sur 179 pays étudiés, seuls 18 connaissent une démocratisation, dont le Brésil, et 91 sont des démocraties libérales et électives, selon la classification de V-Dem. Mais entre 2007-2012 et 2023, le nombre de démocraties libérales a reculé de 43 à 32. Elles sont désormais moins nombreuses que les autocraties fermées (Afghanistan, Turkménistan, Iran, Burkina Faso…), passées de 22 en 2012 à 33 en 2022-2023.

Le nombre d’autocraties électives (Algérie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Mozambique, Pakistan, Ouganda, Inde) a, lui, grimpé de 36 en 1973 à 55 en 2023, avec un pic intermédiaire à 65 en 2012. Au total, la planète compte 88 autocraties, dont des poids lourds démographiques et géopolitiques  Chine, Russie, Inde, pays du Golfe … 

https://www.alternatives-economiques.fr/benedicte-manier/recul-alarmant-de-democratie-monde/

Parmi les 42 pays actuellement en cours « d’autocratisation », 14 étaient déjà des autocraties, dont le régime s’est durci (Birmanie, Iran, Guinée, Soudan, Yemen, Afghanistan…). Mais 28 étaient des démocraties où les libertés ont reculé. Treize d’entre elles sont devenues des autocraties électives (Nicaragua, Salvador, Hongrie, Inde, Philippines…) ou fermées (Burkina Faso, Mali).

Contrairement au XXe siècle, la démocratie recule moins sous les coups d’Etat ou les invasions armées, mais davantage par une érosion intérieure des droits fondamentaux. Les contre-pouvoirs, médias et organisations de la société civile sont méthodiquement sapés par des lois répressives, la privation de moyens financiers, des prises de contrôle et des intimidations. Les institutions (justice, universités…) sont mises au pas et la liberté d’expression des opposants restreinte par des dirigeants qui concentrent toujours plus de pouvoir entre leurs mains.

En dix ans, la censure des médias s’est ainsi aggravée dans 45 pays et le harcèlement des journalistes dans 36 pays, constate V-Dem. La répression des ONG s’est accrue dans 35 pays. La transparence des élections s’est détériorée dans 23 pays (au lieu de 11 en 2003). Autant de bons moyens de se maintenir au pouvoir, sans compter l’utilisation, fréquente, de la désinformation…

En Hongrie, « le pluralisme des médias et la liberté d’expression ne cessent de s’éroder », constate par exemple le Parlement européen, qui souligne les « efforts délibérés et systématiques » du nationaliste de droite Viktor Orbán, Premier ministre depuis 2010, pour torpiller l’indépendance de la justice et les libertés académique, d’association et d’expression.

En Turquie, où le centre de gravité politique s’est déplacé vers l’extrême droite nationaliste, l’autoritarisme du président Erdogan a « gravement érodé les institutions démocratiques »relève aussi le Parlement européen.

Mêmes pressions sur les institutions et les opposants en Inde, où certaines ONG, comme Oxfam et Amnesty International, ont aussi dû fermer. Le pays a également perdu 19 places au classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.

Bangladesh, Sri Lanka, Philippines, Indonésie, PakistanCambodge sont d’autres pays d’Asie touchés par cette « vague d’autocratisation », relève V-Dem. Plusieurs pays d’Amérique Latine (Haïti, Venezuela, Nicaragua…) et d’Afrique (Tunisie, Botswana, Burkina Faso, Guinée…) connaissent une évolution similaire.

Un bien commun fragile

La démocratie est un bien commun que l’on tient souvent pour acquis. A tort, car les embellies démocratiques sont fragiles.

L’essor actuel des régimes autoritaires – que confirment d’autres rapports, comme ceux de l’Institut international pour la démocratie , ou d’Amnesty International – constitue un signal d’alarme.

L’année 2024 va ainsi constituer un test décisif, à l’échelle de plusieurs continents, de la résistance ou de l’affaiblissement accru des valeurs démocratiques. Des valeurs dont le recul a toujours constitué, comme l’Histoire le montre, une aventure périlleuse.

Action collective

14 mai 2024

Atteintes aux droits des mineurs isolés en France : 27 associations saisissent le Conseil d’État 

Vingt-sept organisations saisissent le Conseil d’État pour contraindre les autorités françaises à mettre le dispositif de mise à l’abri et d’évaluation des mineurs isolés en conformité avec les exigences posées par la Convention internationale des droits de l’enfant.

Dans une décision du 25 janvier 2023, le Comité des Nations Unies pour les Droits de l’Enfant, composé de dix-huit experts indépendants chargés de surveiller la mise en œuvre de la Convention internationale des droits de l’enfant, a conclu que la France avait violé plusieurs dispositions de ce texte. Après avoir constaté que l’âge d’un mineur isolé avait été évalué de façon trop sommaire et qu’il avait été laissé sans protection durant toute la procédure, le Comité a demandé à la France de prendre, dans un délai de 180 jours, les mesures nécessaires pour que ces violations ne se reproduisent plus.

Malgré les demandes formulées par l’ONU et relayées à de nombreuses reprises par nos organisations, aucune mesure n’a été prise par le gouvernement pour remédier à ces violations. Au contraire, nous constatons qu’elles perdurent, s’amplifient et s’aggravent sur l’ensemble du territoire.

Dans les derniers mois, plusieurs conseils départementaux ont ainsi décidé, en toute illégalité, de suspendre l’accueil et la prise en charge de nouveaux mineurs non accompagnés arrivés sur leur territoire ou qui leur sont confiés par le juge des enfants. Les documents d’état civil présentés par les enfants pour attester de leur minorité sont souvent écartés ou jugés insuffisants, sans pour autant que leur soit proposée une aide pour récupérer des actes valides auprès des autorités de leur pays. Contrairement aux exigences des textes internationaux, la France persiste à ne pas désigner de représentant légal chargé de les assister durant toute la procédure. Cette situation est source de grande insécurité pour ces enfants qui sont souvent victimes d’erreurs d’appréciation. Elle conduit à les écarter des dispositifs de protection.

Enfin, des centaines d’enfants et adolescents continuent d’être laissés à la rue pendant plusieurs mois entre la décision de refus de protection des départements et celle du juge des enfants qui reconnaît finalement leur minorité et leur isolement. Une enquête menée en mars 2024 comptabilise à cette date au moins 3 477 mineurs isolés à la rue en France hexagonale.

Cette situation résulte de l’inertie du gouvernement et de son refus de prendre les dispositions nécessaires pour se conformer aux recommandations du Comité des droits de l’enfant. Il est urgent qu’il réforme le dispositif de mise à l’abri et d’évaluation des mineurs isolés dans ce sens. A défaut, nous attendons du Conseil d’État qu’il reconnaisse l’inconventionnalité du dispositif actuel et qu’il enjoigne l’État à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir pleinement l’intérêt supérieur de ces enfants et le respect de leurs droits fondamentaux.

http://www.gisti.org/

Signataires :

  • Aadjam
  • AADH
  • ADDE
  • ADMIE
  • ANAS
  • Apprentis d’Auteuil
  • Cimade
  • CNAPE
  • Cofrade
  • Comede
  • DEI-France
  • Droit à l’école
  • ECPAT France
  • Fasti
  • Fondation Abbé Pierre
  • Gisti
  • InfoMIE
  • Ligue des Droits de l’Homme
  • Médecins du Monde
  • Médecins Sans Frontières
  • Safe Passage International
  • Secours Catholique Caritas France
  • Syndicat de la Magistrature
  • UNICEF France
  • Uniopss
  • Utopia 56

Indignation à géométrie variable

https://www.liberation.fr/politique/eric-zemmour-frappe-une-femme-les-feministes-dextreme-droite-volent-a-son-secours-20240505_FS5QE37EPFBCRCR6LDFFU6RG5A/

Eric Zemmour frappe une femme, les «féministes» d’extrême droite volent à son secours

À Ajaccio samedi 4 mai, le chef du parti Reconquête s’en est pris physiquement à une femme qui lui avait lancé un œuf. Une violence justifiée par l’ensemble de ses soutiens, y compris des féministes revendiquées.

Toute la mouvance pro-Zemmour a pris la défense de son champion après la diffusion des images le montrant frapper par derrière une femme maîtrisée par un de ses gardes du corps alors qu’elle venait de lui jeter un œuf .

Cette «gauchiste» l’avait bien mérité, se sont réjouis en substance anonymes et têtes d’affiche de la fachosphère sur les réseaux sociaux.

La contre-attaque est d’abord venue de l’équipe de Zemmour. Dans une vidéo diffusée sur X , sa cheffe de cabinet Emmy Font a assuré que le candidat défait à la dernière présidentielle a été agressé alors qu’il était entouré «par une masse de gauchistes hystériques».

Colère de la communauté ouïghoure française

La visite officielle du président chinois en France est critiquée par la communauté ouïghoure, victime d’un génocide dénoncé par plusieurs pays occidentaux

https://www.sudouest.fr/international/chine/visite-de-xi-jinping-c-est-une-gifle-qu-emmanuel-macron-nous-donne-les-ouighours-de-france-en-colere-19568508.php

La communauté ouïghoure française a fait part vendredi 3 mai de sa « colère » face à la visite d’État du président chinois Xi Jinping en France, estimant que cet accueil était « un encouragement pour que la Chine continue ses crimes ».

« Le Président français a décidé d’accueillir, non pas les victimes, comme elles le demandent, mais le bourreau, dans un pays qui se dit le pays des droits humains ».

Liberté d’expression à Radio France

A France Inter, journalistes et producteurs s’inquiètent pour leur liberté d’expression

Alors que plusieurs journalistes travaillant pour les programmes voient leurs collaborations diminuées ou supprimées, la direction de Radio France défend des décisions inspirées, pour certaines, par la nécessité de faire des économies. En interne, l’argument ne convainc pas.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/05/03/a-france-inter-journalistes-et-producteurs-s-inquietent-pour-leur-liberte-d-expression_6231399_3234.html

Guillaume Meurice serait-il l’arbre qui cache la forêt ? Alors que l’humoriste a révélé jeudi 2 mai être convoqué à « un entretien préalable en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire » pouvant aller jusqu’à son licenciement, plusieurs voix de France Inter ont été convoquées, ces derniers jours, pour apprendre que leurs émissions ou chroniques étaient supprimées.

« Nous refusons ce qui nous apparaît comme une atteinte grave au pluralisme de l’antenne de France Inter », revendique leur très long communiqué commun . La liste des griefs commence par « le signe très inquiétant pour la liberté d’expression » envoyé par la direction avec la convocation de Guillaume Meurice.

« Je tenterai quand-même la traversée … »

https://www.infomigrants.net/fr/post/56802/si-le-rwanda-etait-un-pays-sur-jy-serais-alle–a-dunkerque-des-migrants-perplexes-face-a-la-loi-britannique

Dans le camp de Loon-Plage, à Dunkerque, l’inquiétude grandit parmi les migrants qui souhaitent se rendre au Royaume-Uni via la Manche. Beaucoup se demandent s’ils seront concernés par cette loi qui prévoit d’expulser vers le Rwanda les migrants entrés illégalement sur le sol britannique.

Un peu plus loin, un groupe de Sud-Soudanais marche le long de la voie ferrée – désormais protégée de part et d’autres par des grillages et des barbelés. Parmi eux, Racho, 18 ans, pour qui l’Angleterre n’est pas non plus une option, mais « le dernier espoir ». « Je suis ici depuis huit mois », dit-il en se cachant le visage, inquiet à l’idée d’être filmé ou pris en photo. « J’ai fui le Sud-Soudan, traversé la Libye, la Tunisie, la Méditerranée, l’Italie… J’ai déjà essayé de passer la Manche au moins 20 fois », affirme-t-il. « À chaque fois, la police nous a arrêtés, en perçant le canot ou en jetant des gaz lacrymogène. Et vous pensez qu’une loi va m’arrêter ? ».

« Peut-être », lui répond-t-on. « Non. Je veux étudier… C’est pas un crime. Juste étudier, ce que je n’ai jamais pu faire dans mon pays ».

Beaucoup de migrants ne semblent pas prendre la mesure de la loi. Certains espèrent « s’échapper » une fois sur le sol anglais – sans réaliser que les passagers des canots ramenés dans le port de Douvres seront systématiquement envoyés dans des centres fermés. « Je vais prendre la mer, et une fois sur place, je m’enfuirai, affirme ainsi Naheb, un Afghan qui est arrivé à Loon-Plage 48 heures auparavant. « Je m’enfuirai ou je me suiciderai ».

« Non seulement, les migrants continueront de partir mais ils le feront en prenant toujours plus de risques », se désole Fabien Touchard, coordinateur de l’association Utopia 56 à Grande-Synthe. « Les départs sur les plages sont de plus en plus chaotiques, les migrants ne gonflent pas assez leur canot pour aller vite et échapper à la police. Ils ne prennent plus le temps de mettre le sol rigide dans les bateaux pour les stabiliser », énumère-t-il. « Ils sont aussi de plus en plus nombreux à embarquer. De plus en plus de personnes tombent à l’eau » et les risques de bousculades et de noyades sont élevées.

Déjà 15 personnes sont mortes dans la Manche en 2024.

7 200 migrants ont traversé la Manche depuis le début de l’année

Pour l’heure, la loi n’a pas encore eu d’effet sur les départs vers le Royaume-Uni depuis les plages françaises. Plus de 7 200 personnes ont traversé clandestinement la Manche à bord de canots de fortune depuis le début de l’année, un record historique pour les quatre premiers mois de l’année.

Violences dans les centres de rétention

https://www.blast-info.fr/articles/2024/centres-de-retention-le-tabou-des-violences-sexuelles-pS2zL3OwRJWInj_CSEQRKQ

Entassés dans des lieux dits « de privation de liberté », insalubres et bondés en attente de leur expulsion, les « retenus » étrangers souffrent depuis des années d’une augmentation des violences. Y compris sexuelles. Blast est parvenu à documenter des agressions intervenues dans plusieurs CRA.

« On nous relate plusieurs cas par an mais le sujet reste énormément tabou chez les retenus, ils n’osent pas porter plainte, ils ont honte », décrit à Blast un infirmier en poste au CRA de Marseille. « Est-ce que c’est l’arbre qui cache la forêt ? Je sais ce que l’on me dit, je ne sais pas ce que l’on ne me dit pas », relève, de son côté, l’un des trois médecins officiant à Marseille.

Les conditions d’enfermement, de plus en plus dégradées, ne peuvent que favoriser le passage à l’acte. Une centaine d’hommes s’entassent dans une cinquantaine de chambres réparties dans cinq zones que l’on nomme des « peignes ». Au sein de ces espaces de vie, les retenus partagent une chambre à deux, voire trois. Le système de fermeture des espaces privés a été supprimé à cause du vandalisme, l’intimité est donc inexistante et les retenus les plus fragiles bien démunis face à leurs agresseurs.

D’autant plus que ces violences se jouent à huis-clos. La police, absente des zones de vie, se contente d’une surveillance vidéo pour y assurer la sécurité. Une défaillance qui témoigne d’un sous-effectif chronique au sein de la police aux frontières (PAF) et qui permet aux retenus les plus violents de s’en prendre aux plus fragiles en toute impunité.

Collecte des données personnelles aux JO

La présentation d’un QR code sera nécessaire pour entrer dans certaines zones pendant toute la durée des Jeux de Paris 2024 : autour des lieux de cérémonie, d’épreuves ou de vie des athlètes et personnels. Le but est de filtrer les entrées dans ces zones particulièrement sensibles au risque d’attentats.

Si l’objectif de ce dispositif de sécurité peut sembler louable, il conduit à restreindre laliberté d’aller et venir de tous (travailleur, touriste, riverain, etc.).

https://theconversation.com/le-retour-du-controle-par-qr-code-pour-les-jo-de-paris-2024-nest-pas-anodin

Le retour du QR code dans nos vies ne doit pas être pris comme un événement anodin. Il faut le mesurer à l’aune des atteintes aux droits et libertés fondamentaux qu’il représente. Cette technologie contribue à l’avènement d’une société de surveillance à laquelle s’accoutument peu à peu les individus.

La résurgence régulière de dispositifs de surveillance à chaque évènement (crise sanitaire, attentat terroriste, fait divers, etc.) conduit à s’interroger sur ce que Stéphanie Hennette-Vauchez, professeure de droit public, appelle « l’état d’urgence permanent ». Justifiés par un motif sécuritaire toujours plus demandeur, ces dispositifs risquent d’amenuiser peu à peu la garantie des droits fondamentaux comme, ici, la liberté d’aller et venir et le respect de la vie privée.

Ce risque est d’autant plus grand que nous ne connaissons pas encore précisément le régime juridique des traitements de données mis en œuvre dans ce cadre, la durée de conservation des informations ou les données précises qui seront collectées.

Visite de Xi Jinping

Communiqué commun signé par la FIDH, la LDH et ICT

À l’occasion de la prochaine visite en France du Président chinois Xi Jinping, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et ses organisations membres International Campaign for Tibet (ICT) et la LDH (Ligue des droits de l’Homme) appellent le Président Macron à placer la question des droits humains – notamment au Tibet – au cœur de ses échanges avec son interlocuteur chinois.

Les 6 et 7 mai prochains, le président chinois Xi Jinping effectuera une visite officielle en France, marquant ainsi son premier déplacement en Europe depuis 2019. Cette visite qui fait suite à la visite du Président Macron en Chine en avril 2023, s’inscrit dans le cadre de la célébration du 60ème anniversaire de l’établissement des relations franco-chinoises.

« Nous comprenons que l’agenda entre les deux présidents sera dense compte tenu des nombreuses crises internationales comme en Ukraine et au proche-orient mais cela ne doit pas se faire au détriment des échanges sur les droits humains, qui sont dans une situation déplorable dans tout le pays ainsi qu’à Hong Kong, au Xinjiang (région Ouïgoure) et au Tibet où un conflit latent perdure depuis plus de soixante ans et constitue une menace pour la sécurité régionale et internationale » indique Vincent Metten, directeur des Affaires européennes pour International Campaign for Tibet.

« Il est important de re-paramétrer les relations entre la France et la Chine afin de mettre les droits humains au cœur de la politique extérieure française. Le Président Macron doit dénoncer avec force, en privé mais aussi publiquement, la répression sur place mais aussi en France, ce qu’on dénomme la répression transnationale, qui touche les activistes et défenseur-es des droits de l’Homme chinois, les Hongkongais, les Ouïgours ou les Tibétains » insiste Patrick Baudouin, le président de la LDH.

En amont de la visite du président chinois, la LDH, la FIDH et International Campaign for Tibet ont adressé un courrier en janvier 2024 au ministre des Affaires étrangères français soulignant que cette visite représente une opportunité pour placer le respect des droits humains au centre des relations franco-chinoises.

Pour Maryse Artiguelong, vice-présidente de la FIDH , « le conflit en Ukraine souligne la menace que représentent les régimes autoritaires comme la Russie ou la République populaire de Chine pour la sécurité et l’ordre international. Leurs politiques étrangères agressives et leurs politiques intérieures répressives sont indissociables : quiconque ne s’oppose pas aux violations des droits humains par la Chine risque un jour de faire face à sa politique étrangère agressive. »

Une manifestation pour le respect des droits humains en Chine se tiendra dimanche 5 mai à 15h Place de la République à Paris.

Paris, le 2 mai 2024

Déni climatique

­Climat : le retour du grand déni­­
La coalition de droite qui gouverne la Suède, soutenue par l’extrême droite, est en train de faire basculer ce pays pourtant longtemps pionnier en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Stockholm ne semble « plus en mesure d’atteindre ses objectifs climatiques ou les engagements de l’Union européenne d’ici à 2030 », alerte le Conseil suédois de la politique climatique, cité par Alternatives économiques
 
Ce virage suédois vient confirmer la tendance inquiétante que prend l’Union européenne en la matière. « Le 24 avril dernier, le Parlement européen a voté à toute vitesse une nouvelle réforme de sa politique agricole commune (PAC) qui signe un net recul sur le plan écologique », observe Vert . Les agriculteurs n’auront plus à respecter certaines normes comme le maintien de prairie, de haie ou de végétation autour des cours d’eau par exemple pour percevoir des financements. 

Les partis d’extrême droite hostiles à la protection de l’environnement ont presque partout le vent en poupe. 

En Inde, également gouvernée par l’extrême droite et dont le 970 millions d’électeurs et d’électrices ont commencé à voter pour renouveler le Parlement, « l’écologie a disparu de la campagne électorale  » selon Reporterre.

Dans ce contexte, la perspective d’un basculement de l’Europe dans le camp du déni climatique signera un grand bond en arrière pour le climat, la biodiversité et… nos propres vies.

Pressions sur les journalistes

Les pressions politiques sur les médias augmentent dans le monde, s’inquiète RSF

https://rsf.org/fr

Globalement, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans les trois quarts des pays de la planète, rapporte l’ONG de défense des journalistes dans son rapport annuel.

La France, elle, passe de la 24ᵉ à la 21ᵉ place par un effet mécanique, alors que les indicateurs du pays « stagnent ».

Cette édition 2024 met en exergue une moindre protection du journalisme par les Etats, quand ce n’est pas un rôle actif de ceux-ci dans la désinformation.
Cette édition 2024 met en exergue une moindre protection du journalisme par les Etats, quand ce n’est pas un rôle actif de ceux-ci dans la désinformation. 

Les pressions politiques sur la presse augmentent dans le monde, alors même que la moitié de la planète vote cette année, alerte Reporters sans Frontières (RSF).

La Norvège reste en tête de la 22e édition de ce classement de la liberté de la presse, tandis que l’Erythrée arrive en dernière position, 180e, après la Corée du Nord les deux années précédentes.

Globalement, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans les trois quarts des pays. RSF dénonce en particulier l’« absence manifeste de volonté politique de la communauté internationale à faire appliquer les principes de protection des journalistes » à Gaza.

Plus de 100 reporters palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, dont au moins 22 dans l’exercice de leurs fonctions, rappelle l’ONG.

En Europe, la liberté de la presse est « éprouvée par les majorités au pouvoir en Hongrie, à Malte et en Grèce ».

Les reculs les plus importants en matière de liberté de la presse s’observent en Afghanistan sous l’empire des talibans (178e, -26 places), au Togo (113e, -43) et encore en Equateur (110e, -30).

Cette étude de RSF a été réalisée sur la base « d’un relevé quantitatif des exactions commises envers les journalistes » d’une part et « d’une étude qualitative » de l’autre. Cette dernière se fonde « sur les réponses de centaines d’experts de la liberté de la presse (journalistes, universitaires, défenseurs des droits humains) à une centaine de questions ».

Mobilisations sur les campus: Henri Leclerc

« Nous sommes en face d’un mouvement du cœur », estime vendredi 3 mai sur France Inter l’avocat Henri Leclerc, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme au sujet des mobilisations pro palestiniennes des étudiants sur les campus français.

« C’est un élan du cœur et une position politique : ce peuple a le droit à quelque chose », affirme Henri Leclerc. Sciences Po Paris a annoncé jeudi soir la fermeture de ses principaux locaux en raison d’une nouvelle occupation par quelques étudiants après un débat interne. Plusieurs mobilisations en soutien à la population palestinienne sont en cours ou prévues ce vendredi 3 mai comme à l’École supérieure de journalisme de Lille (ESJ) ou encore sur le campus de Grenoble. « Ce qui se passe actuellement à Gaza bouleverse », poursuit l’avocat pénaliste. « Personne ne conteste le fait que le 7 octobre est une horreur absolue, un acte barbare. Mais la réponse donnée est effroyable avec ces populations civiles massacrées, ces gens qui se réfugient partout, cette aide humanitaire qui n’arrive pas. Il se passe quelque chose d’horrible », souligne-t-il.

« La population étudiante a toujours manifesté des élans du cœur, toujours pour ceux qui sont écrasés, rarement pour les autoritaires »

Pas un mouvement antisémite

À l’instar des États-Unis où la mobilisation d’étudiants pro-Gaza enflamme le débat politique, le militantisme des étudiants pro-Gaza est accusé d’alimenter l’antisémitisme sur les campus français. « Je ne crois pas actuellement que nous ayons affaire à un mouvement antisémite », fait savoir Henri Leclerc, rappelant que pour lui, l’antisémitisme est un « combat » depuis son enfance. « Je ne crois pas du tout que l’antisémitisme domine actuellement en France », poursuit-il. « Certes, il y a des antisémites, il y en a toujours eu. Peut-être sont-ils un peu plus nombreux aujourd’hui. Peut-être ont-ils d’autres fondements que ceux de l’antisémitisme d’autrefois. Mais je crois qu’ils sont très minoritaires », souligne-t-il.

Le président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme est également revenu sur l’intervention des forces de l’ordre à Sciences Po Paris vendredi et à la Sorbonne lundi pour évacuer des militants qui avaient installé des tentes à l’intérieur de l’université parisienne. « À partir du moment où il y a un affrontement entre la police et les étudiants, c’est un fait historique et constant, c’est là que les choses dégénèrent », pointe le pénaliste.

Prochaine conférence de l’UPOPAUBE

MARDI 7 MAI 2024 NOTRE PROCHAINE CONFÉRENCE 
   
 DÉRIVES SECTAIRES À L’ÉCOLE Avec Stéphanie de Vanssay et Grégoire Perra, nous parlerons de l’école, en principe gratuite, laïque et obligatoire, mais qui est si malmenée par les politiques successives que beaucoup de parents choisissent des écoles privées ou alternatives. Ces écoles promettent beaucoup grâce, disent-elles, à des pédagogies adaptées. Elles parlent de méthodes modernes, bienveillantes, actives et même écocitoyenne !Elles permettent aussi de contourner la carte scolaire.Sans affirmer que l’école publique soit totalement à l’abri de ces dérives, l’ADFI* mène un combat nécessaire partout pour le respect les droits de l’homme, de la dignité humaine et des libertés individuelles.Union nationale des Associations de Défense des Familles et des Individus victimes des sectes.DEUX GRANDS SPÉCIALISTES

Stéphanie de Vanssay, conseillère nationale au syndicat Unsa-Éducation et militante contre les dérives sectaires ou pseudoscientifiques à l’École et Grégoire Perra, ex-anthroposophe et ex-professeur en école Steiner-Waldorf, devenu l’un des principaux critiques de l’anthroposophie en France et militant pour une reconnaissance et de l’endoctrinement sectaire qui serait dissimulé via les écoles Steiner. 
 LA RÉSISTIBLE ASCENSION DES SECTES  
  Un nombre important d’offensives sectaires s’est manifesté ces dernières années au sein de l’Éducation nationale afin d’en infiltrer les structures pour mieux approcher l’enfance. Outre les entreprises privées qui disposent d’un budget spécial pour la formation de leurs personnels, l’institution scolaire publique ou privée représente pour les sectes de tous ordres un enjeu économique considérable.Les enfants et les adolescent.e.s sont à un âge suggestible, les parents et les maîtres anxieux de réussite scolaire. L’institution, quant à elle, de plus en plus séduite par la privatisation et demandeuse de stages en tous genres, se montre prête à se décharger sur des organismes privés dès que ceux-ci se présentent comme « facilitateurs d’apprentissages, régulateurs comportementaux ou fluidifiants communicationnels ».Autant de raisons qui font de l’École au sens large un terrain de choix pour des sectes toujours désireuses d’augmenter à la fois le nombre de leurs adeptes et leurs sources de financement.

Plus de 700 migrants ont traversé la Manche en une seule journée

Au total, 711 migrants sont arrivés au Royaume-Uni sur 14 petits bateaux après avoir traversé la Manche, mercredi 1er mai, selon les chiffres communiqués jeudi par le ministère de l’Intérieur. Il s’agit d’un nouveau sommet pour l’année 2024, alors que le précédent record avait été relevé le 14 avril, avec 534 traversées. Il faut encore ajouter 66 personnes, dont des femmes et des enfants, qui ont été secourues mercredi au large de Dieppe, alors que leur embarcation était en difficulté. Ils ont été ramenés à terre, selon les autorités françaises.

A quelques mois des élections législatives, le gouvernement conservateur britannique a fait  de la fin de ces traversées de la Manche par des migrants une priorité. Une loi controversée, adoptée le 23 avril, vise à pouvoir expulser vers le Rwanda des milliers d’entre eux d’ici à la fin de l’année. Leur demande d’asile serait étudiée au Rwanda, sans possibilité pour eux de revenir au Royaume-Uni, quel qu’en soit le résultat.

En préparation de ces expulsions prévues pour commencer dans neuf à onze semaines, plusieurs opérations ont été menées cette semaine à l’échelle nationale pour arrêter un nombre non précisé de migrants en situation irrégulière. Le ministère de l’Intérieur a publié des photos, montrant des hommes menottés et escortés dans des camionnettes grillagées. Le gouvernement insiste sur le caractère dissuasif de cette loi.

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/plus-de-700-migrants-ont-traverse-la-manche-en-une-seule-journee-un-record-cette-annee_6520868.html

Il est urgent que l’humain cesse de se sentir partout chez lui 

Mieux habiter le monde réclame de nous interroger quant à l’espace où nous nous déployons. Et donc d’assumer ce qui semble désormais un tabou : l’humain ne peut être chez lui partout. À l’heure de l’effondrement de la biodiversité, la philosophe Virginie Maris appelle, en écho à son ouvrage La Part sauvage du monde (Seuil, 2018), à lutter pour laisser une respiration vitale à ce monde dont l’existence dépendra davantage de notre absence que de notre présence.

L’expansion accélérée de l’habitat humain se fait au détriment d’espaces existant sans nous.

L’inflluence des activités humaines est perceptible à un niveau global : le changement climatique affecte la biosphère dans son ensemble, y compris là où personne ne vit.

Nous vivons une époque charnière. Sans effort conscient, concerté et coordonné d’autolimitation, nous allons probablement voir disparaître de façon irréversible l’héritage de l’évolution. Ce qui doit interroger notre façon d’occuper la Terre. Cela doit notamment nous inciter à penser des formes de retrait : il est urgent que l’humain cesse de se sentir partout chez lui. Pour lutter contre l’habitation totale et hégémonique du modèle occidental et de ses formes postcoloniales contemporaines, il faut mettre en œuvre des politiques ambitieuses de protection des milieux naturels.

https://www.socialter.fr/article/virginie-maris-il-est-urgent-que-l-humain-cesse-de-se-sentir-partout-chez-lui

 C’est la consommation par personne dans les pays riches bien plus que la taille de la population mondiale qui est aujourd’hui insoutenable. L’enjeu est de penser la persistance d’une part sauvage dans un monde aussi densément peuplé que le nôtre.