Immigration : France terre d’asile dévoile un plan d’action pour un gain budgétaire de 3,3 milliards d’euros par an



À l’heure des discussions autour du projet de loi de finances 2026 et des recherches d’économies, l’association France terre d’asile, présidée par Najat Vallaud-Belkacem, dévoile un plan d’action chiffré démontrant qu’une politique migratoire plus humaine et efficace pourrait générer plus de 3,3 milliards d’euros par an de gains pour les finances publiques.

Ce plan repose sur cinq mesures visant à lever les obstacles administratifs et juridiques à l’intégration des personnes étrangères, tout en réduisant les coûts inutiles pour l’État et en augmentant les recettes de la Sécurité Sociale.

Si les médias progressistes et crédibles sont plutôt unanimes pour trouver l’idée intéressante, la droite et l’extrême-droite n’ont pas de mots assez durs pour démolir, sans même avoir pris la peine d’y regarder de plus près, cette proposition loin d’être aussi ridicule qu’ils voudraient bien nous le faire croire.


Le Figaro ouvre ses colonnes au directeur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID), Nicolas Pouvreau-Monti, qui estimait dans une étude récente que «l’immigration coûte 3,4 % de PIB par an à la France».


Suit la cohorte de commentaires des médias frustrés de ne pas être encore parvenus à l’avènement de l’extrême-droite en France, qui fait de longue date du rejet des immigrés son fond de commerce.

Pour le média Frontières « L’étude ne prend pas en compte l’effet d’appel d’air d’une régularisation massive, ni les coûts sociaux, sanitaires et budgétaires associés à l’augmentation probable des demandes d’asile. »

Il cite Pierre Danon, auteur d’une autre note sur le thème, qui chiffre même le coût net de l’immigration (régulière et irrégulière) à 41 milliards d’euros par an, après prise en compte des cotisations.



L’inénarrable Causeur titre avec son humour légendaire: « Najat Vallaud-Belkacem, la femme qui valait trois milliards« 



Pour le JDD, plus sobrement, « la gauche caviar veut régulariser 250 000 clandestins« .



CNews se déchaîne en titrant: « «Najat Vallaud-Belkacem laisse-t-elle son idéologie en dehors des murs de la Cour des comptes ?»



BVoltaire nous fait connaître son « [POINT DE VUE] : L’immigration coûte trop cher ? Donc, il en faut plus…

On avait presque oublié Najat Vallaud-Belkacem. »



FDESOUCHE, qui prétend tenir une revue de presse, se contente de rapporter les éléments qui choquent apparemment le plus, sans les commenter:  « l’ouverture du travail aux demandeurs d’asile dès leur arrivée »,  » réduction du nombre d’OQTF jugées inefficaces », « baisse des dépenses liées à la rétention administrative ». » L’association conclut : « Il est temps de faire rimer fraternité avec efficacité économique. »


On sent le ton du persifflage et l’on présume aisément que le terme de « fraternité » ne fait pas vraiment partie de leur vocabulaire.


Parmi ceux qui n’y voient pas a priori la ruine de la France et de ses valeurs traditionnelles ou encore le « grand remplacement », on trouve étonnamment des partisans parfois inattendus d’une réflexion plus approfondie sur ce plan d’action proposé par France Terre d’Asile.


Le média Police & Réalités introduit le projet en précisant que « L’association appelle à une approche “humaine et rationnelle” de l’immigration. » Il semble partager l’idée de France Terre d’Asile qu’il s’agit d’une « étude qui bouscule les idées reçues », de » Cinq mesures “de bon sens” proposées » et évoque « Un “potentiel économique” à exploiter »



Le magazine L’Opinion titre: « Immigration économique: au-delà des fantasmes, la réalité des chiffres ».

Il donne la parole à Jean-Christophe Dumont, directeur de la division migrations internationales à l’OCDE, qu rappelle que « L’immigration professionnelle représente aujourd’hui une part considérable de l’ensemble des titres de séjour délivrés. » « Et près d’un étranger extracommunautaire sur deux exerce dans un secteur en forte tension. » « Ces travailleurs immigrés viennent combler certains manques de main d’œuvre plutôt que concurrencer véritablement les travailleurs natifs. » Mais ce titre de séjour «métiers en tension» ne permettrait pas à lui seul de répondre aux pénuries de main d’œuvre. « 



Pour L’Essentiel de l’Eco, c’est un « rapport qui dérange ». Citant un rapport du Think Tank Terra Nova, Il rappelle qu’« Il est des vérités qui dérangent. Des constats qu’on préfère taire, étouffer sous le vacarme des peurs agitées par des marchands d’illusions, obsédés par les chiffres bruts déconnectés des dynamiques humaines. Depuis des années, le débat public français sur l’immigration est ainsi captif d’une dramaturgie mensongère où l’étranger est d’abord un problème, un danger, une menace. Pendant ce temps, la réalité, elle, avance. Et elle montre clairement que sans une politique migratoire assumée et offensive, notre économie et notre modèle social s’effondrent à petit feu. »

Et conclut: « Il est temps d’en finir avec les postures. La France a besoin d’une politique migratoire lucide, responsable et offensive. Elle a besoin d’ouvrir les yeux sur ce qu’elle est déjà : une société métissée, diverse, interdépendante. Faire de cette réalité une force, tel est l’enjeu politique et moral des années à venir. »



RD







France-Algérie



« Pour la première fois de son histoire, le parti de Marine Le Pen a fait adopter un de ses textes à l’Assemblée. Une proposition de résolution pour dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie, votée avec les voix de la droite Les Républicains et Horizons, mais aussi grâce à l’absentéisme de la plupart des députés macronistes. » (Médiapart 30 octobre 2025)



À une voix près, les députés français ont adopté une proposition de résolution soumise par l’extrême droite pour dénoncer l’accord franco-algérien de 1968.

Coup de tonnerre à l’Assemblée nationale française : les députés ont adopté, par 185 voix contre 184, une proposition de résolution du Rassemblement national (extrême droite) visant à « dénoncer » l’accord franco-algérien de 1968, avec l’appui du parti de droite Les Républicains (LR) mais aussi Horizons, mouvement fondé par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe qui, en 2023, avait déjà surpris en se prononçant pour une abrogation de l’accord.



La résolution votée ce jeudi 30 octobre, qui n’est pas une loi, demande aux «autorités en ayant la compétence» de dénoncer l’accord de 1968 qui prévoit un régime spécial pour les Algériens en matière d’immigration et de séjour en France.

Un texte sans valeur normative, mais hautement symbolique. L’Assemblée nationale a adopté ce jeudi 30 octobre une résolution visant l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968, qui prévoit un régime spécial pour les Algériens en matière d’immigration et de séjour en France. Le texte déposé par le Rassemblement national, et examiné à l’occasion de sa niche parlementaire, demande aux «autorités en ayant la compétence» de «dénoncer les accords franco‑algériens du 27 décembre 1968», c’est-à-dire d’y mettre un terme unilatéralement.



L’adoption par l’Assemblée nationale, mais sans effet immédiat, de la résolution déposée par le Rassemblement national demandant la dénonciation des accords franco-algériens de 1968 met-elle en danger ce texte historique ? Comment ces accords régissant le statut spécifique des ressortissants algériens pourront-t-ils être renégociés ?



« Nous sommes face à un argument idéologique brandi par une partie de la classe politique française ».

L’accord franco-algérien sur l’immigration de 1968 a été dénoncé jeudi 30 octobre par les députés de l’Assemblée nationale française. L’argument du Rassemblement national (RN), qui a introduit la proposition de résolution, et de tous ceux qui l’ont votée, est que cet accord est “avantageux” pour l’immigration algérienne.

Faux, répond l’historien Benjamin Stora, faits documentés à l’appui. Dans un entretien au média français La Voix du Nord, le grand spécialiste de l’histoire de l’Algérie explique que cet accord a été vidé de sa substance et n’est plus aussi avantageux pour les Algériens comme on le présente. 



Bruno Retailleau, héritier d’une tradition algérophobe.

Les observateurs de la vie politique française qui ont cru discerner dans le discours de Bruno Retailleau à l’égard de l’Algérie une nouveauté se sont trompés,  explique l’historien Alain Ruscio : l’ex-ministre de l’Intérieur entretient  de fait une tradition « Algérie française » bien ancrée, qui a survécu aux années.



Mineurs isolés en France



Mineurs isolés en France : « Un enfant devrait être protégé jusqu’à preuve du contraire », rappelle l’ONU.

Dans un rapport publié jeudi, le Comité des droits de l’enfant des Nations unies (CRC) épingle la France pour ses « défaillances » dans la prise en charge des mineurs isolés étrangers. Notamment lors des procédures de recours où les enfants sont « contraints de survivre dans la rue, dans des parcs ou dans des camps de fortune improvisés, sans nourriture ni eau potable en quantité suffisante ».



Un comité de l’ONU alerte sur le traitement des mineurs étrangers et isolés en France.

Jeudi 16 octobre, le Comité des droits de l’enfant des Nations unies a publié un rapport dénonçant les violations « graves et systématiques » des droits des enfants migrants non accompagnés par la France.



L’enfermement des enfants aux frontières est une détention arbitraire !

Le 16 octobre 2025, le Comité des droits de l’enfant des Nations-Unies a publié son rapport d’enquête concernant la violation – par la France – de ses obligations internationales en matière de respect des droits des enfants.



Projets de villages pour mineurs isolés


Les Yvelines veulent construire dix « villages » pour les MNA.

Dans le cadre de la commission d’enquête sur la protection de l’enfance, la question des mineurs non accompagnés est souvent posée. Certains départements doivent accueillir davantage de MNA sachant que le recours à l’hôtel ne peut être que transitoire. Les Yvelines veulent expérimenter une solution controversée.



Interrogations chez les uns et carrément rejet chez les autres.

Des tensions sans précédent dans les Yvelines : la création de centres pour mineurs isolés promet de provoquer des étincelles.



Au point de susciter une pétition...



…et l’intervention de la justice administrative.



Raphaël Cognet, maire de Mantes-la-Jolie, qui se présente volontiers comme un homme de droite modéré encarté depuis quelques mois à Horizons est en fait un maillon du projet Périclès financé par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin. 



Les médias les plus à droite en font leurs choux gras, invoquant les inquiétudes des habitants d’un petit village dans les Yvelines



… prévenant que «Ça va être une bombe atomique»



… et évoquant face à un projet décisé « sans concertation », le cri d’alerte de Benoît de Laurens, maire « sans étiquette, indépendants et non encartés » de Chapet, une commune « où il fait bon vivre à 45 mn de Paris ».



Ailleurs, ce n’est plus l’inquiétude des habitants qui est mise en avant mais leur « colère »…



… voire leur « circonspection »…



…ou encore une commune « vent debout » pour « ne pas prendre le risque d’importer la criminalité de Paris dans nos villages »...




Cette pseudo-presse mange-merde est hélas toujours avide de remuer celle dont ces communes tentent désespérément depuis des décennies de se débarasser. On remarquera que certains sujets semblent particulièrement l’y inciter, en particulier lorsqu’il est question d’immigration.

RD

Il faut rejeter les règles inhumaines qui régissent les expulsions !



Dans une lettre adressée le lundi 14 octobre 2024 aux chefs d’Etat et de gouvernement des 27 Etats membres de l’UE, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, annonçait : « La Commission européenne va proposer une nouvelle législation pour favoriser les expulsions de migrants en situation irrégulière. » Le texte prévoit « des obligations claires de coopération pour les personnes renvoyées » et la volonté de « rationaliser efficacement le processus de retour« , précisait la cheffe de l’exécutif européen. Elle répondait ainsi « à la demande de plusieurs Etats membres de l’UE » qui souhaitaient durcir la politique d’expulsion des personnes en situation irrégulière.



Le 11 mars 2025, la Commission européenne présentait sa proposition de règlement 2025/0059, établissant un système commun en matière de retour des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier dans l’Union, et abrogeant la directive 2008/115/CE du Parlement européen et du Conseil, la directive 2001/40/CE du Conseil et la décision 2004/191/CE du Conseil.

  

 

Fin juin 2025, la commission des affaires européennes du Sénat français elle-même, sans toutefois remettre fondamentalement en cause ce règlement, dénonçait une « dérive normative » de l’Union européenne, un recours excessif de la Commission européenne aux actes d’exécution et aux actes délégués comme étant de nature à méconnaître les principes de subsidiarité et de proportionnalité, et à limiter le contrôle des Parlements nationaux. Ce rapport recommande aussi de restreindre le recours aux actes d’exécution aux seuls aspects techniques d’une telle réforme, à l’exclusion de toute considération de nature politique. »

 

 

L’Europe n’a nullement besoin de s’aligner en un seul rang sur les positions de pays faisant partie de l’Union des 27 mais néanmoins hostiles à toute présence étrangère sur leur territoire.


Ce 15 septembre la LDH se joignait à plus de 200 organisations internationales pour demander le rejet de ce « Règlement retour ».


Le 11 mars 2025, la Commission européenne a présenté une nouvelle proposition de Règlement retour, destinée à remplacer l’actuelle Directive retour. Cette appellation prosaïque dissimule en réalité des mesures coercitives, traumatisantes et contraires aux droits fondamentaux, dont l’objectif est d’augmenter les chiffres des expulsions. Plutôt que de mettre l’accent sur la protection, le logement, les soins de santé et l’éducation, le Règlement repose sur des politiques répressives, des centres de détention, les expulsions forcées et la contrainte. 

Le « Règlement sur les expulsions », comme il conviendrait plus justement de l’appeler, s’inscrit dans un changement plus large de la politique migratoire de l’UE, qui présente la mobilité humaine comme une menace pour justifier des dérogations aux garanties des droits fondamentaux. Les institutions européennes et les États membres ont de plus en plus recours à la criminalisation, la surveillance et la discrimination comme principaux outils de gestion migratoire, au lieu de privilégier la protection, la sécurité, l’inclusion sociale, l’élargissement des voies sûres et légales, ainsi que des titres de séjour basés sur les droits. 

Nos organisations sont catégoriques : ce Règlement doit être rejeté. Axé sur la détention, les expulsions forcées, l’externalisation et des mesures répressives, ciblant tout particulièrement les personnes racisées, il ne fera qu’accroître la précarité juridique et exposer davantage de personnes à des situations dangereuses. Nous appelons la Commission européenne à retirer cette proposition et exhortons le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne à la récuser dans sa forme actuelle. 

Le règlement doit être rejeté pour les raisons suivantes : 

  • Expulsions vers des pays ou les personnes n’ont aucun lien et centres de retours hors de l’ue (arts. 4, 17)

Cette proposition, combinée aux amendements du Règlement sur les procédures d’asile qui sont envisagés, instaurerait pour la première fois la possibilité d’expulser une personne contre sa volonté vers un pays tiers où elle n’a aucun lien personnel, par lequel elle n’a que brièvement transité, ou où elle n’a jamais mis les pieds. 

Expulser de force une personne vers un pays avec lequel elle n’a aucun lien ne saurait en aucun cas être considéré comme raisonnable, juste ou durable. Ces mesures auraient pour effet de séparer des familles et des communautés dans toute l’Europe et de détruire le tissu de solidarité indispensable à une vie digne. L’élargissement des options de « retour » soulève de graves préoccupations en matière de droits fondamentaux : risque que des personnes se retrouvent bloquées dans des pays tiers, atteintes à la sécurité et à la dignité lors des éloignements, fragilisation des perspectives d’inclusion et de réintégration, ainsi que restrictions d’accès au soutien, aux droits et aux services. Ces mesures concerneraient également les familles et les enfants, à de rares exceptions près. 

Le projet de Règlement prévoit également la création de “centres de retour”, qui risquent fort de se transformer en centres de détention à caractère carcéral, où seront détenues les personnes en attente d’expulsion, hors du territoire de l’UE. Il s’agit là d’un manquement flagrant au droit international et aux normes des droits humains. Ces dispositifs sont susceptibles de donner lieu à une série de violations des droits fondamentaux, comme la détention arbitraire systématique, le refoulement direct ou indirect (dans les centres de retour ou par des expulsions ultérieures), ou le refus d’accès aux garanties juridiques et de procédure. Par ailleurs, ils renforceraient les pratiques discriminatoires et poseraient de sérieux obstacles au suivi des conditions de respect des droits humains ainsi qu’à la détermination des responsabilités légales et de la compétence juridictionnelle. Les dispositions actuelles du Règlement sont, de surcroît, extrêmement vagues et n’établissent aucune norme contraignante, ce qui est très préoccupant. Comme pour les précédentes tentatives d’externaliser les responsabilités en matière d’asile – menées par l’Australie, le Royaume-Uni ou l’Italie – ces propositions auraient un coût exorbitant, comporteraient des risques importants en termes diplomatiques et de réputation et accentueraient les divergences entre les politiques d’asile et de migration menées par les États membres de l’UE. En outre, elles détourneraient les ressources qui pourraient être utilisées pour des politiques centrées sur la protection, les soins et la sécurité, en faveur d’approches répressives de la gestion des migrations. 

  • Nouvelles obligations de « détection » et de surveillance pour les états (art. 6) 

La proposition impose aux États de mettre en place des mesures pour détecter les personnes séjournant irrégulièrement sur leur territoire. Plus de 80 organisations ont alerté sur le fait que des dispositions similaires, prévues par le Règlement filtrage de 2024, entraîneraient une augmentation du profilage racial et des traitements discriminatoires. Ces mesures ouvriraient la voie à l’amplification des pratiques policières racistes et des raids ciblant les migrant·es  qui sèment la peur au sein des communautés racisées et migrantes. 

Par ailleurs, les dispositifs de détection liés à l’application des règles migratoires entraînent des risques graves de violations des droits humains, notamment en matière de santé, de droits au travail et de droit à la dignité humaine. La peur des autorités dissuade en effet les personnes en situation irrégulière de se soigner, de signaler des abus ou de rechercher une protection. Ces mesures peuvent également créer des conflits éthiques pour les professionnel·les et fragiliser la confiance dans les services publics. Enfin, elles menacent le droit à la vie privée, en raison du partage non sécurisé de données personnelles sensibles, comme des informations relatives à la santé, ce qui contrevient aux normes de protection des données de l’UE et porte atteinte aux libertés de l’ensemble de la société. 

  • Plus de personnes poussées dans l’irrégularité et l’impasse juridique (arts. 7, 14) 

 La proposition impose aux États d’émettre des ordres d’expulsion conjointement à toute décision mettant fin au séjour régulier, sans examen préalable d’autres options pour obtenir un statut au niveau national (raisons humanitaires, intérêt supérieur de l’enfant, raisons médicales ou familiales, délai de détermination de l’apatridie, ou autres cas où l’expulsion n’est pas possible). Jointe à des règles similaires du Pacte sur la migration et l’asile qui lient décision négative d’asile et expulsion, cette proposition risquerait de rendre encore plus difficile l’accès aux titres de séjour nationaux. Elle prévoit même la délivrance de décisions d’expulsions mentionnant plusieurs pays de retour potentiels lorsqu’aucun pays précis ne peut être identifié, ce qui est particulièrement alarmant. 

La proposition réduit également les protections pour les personnes qui ne peuvent pas être expulsées – souvent sans que ce soit de leur faute. Bien qu’elle permette le report de « l’éloignement » en cas de risque de refoulement, elle supprime l’obligation actuelle d’identifier et d’évaluer d’autres circonstances individuelles, en faisant abstraction du fait que dans de nombreux cas, le “retour” peut être inapproprié, voire impossible, par exemple pour les personnes apatrides, ou pour d’autres raisons liées aux droits humains. 

Tout ceci met en lumière l’irrégularité d’une proposition dont le seul objectif est « d’augmenter les taux de retour », tout en gonflant artificiellement le nombre de personnes visées par des décisions d’expulsion. En conséquence, un nombre de personnes plus important encore seront poussées dans l’irrégularité et un vide juridique, privées de droits fondamentaux tels que l’accès aux soins, et exposées à la précarité, au sans-abrisme, à l’exploitation ou à la détention prolongée. Ces politiques ne portent pas seulement atteinte aux individus : elles fragilisent les communautés et aggravent la peur et l’insécurité, en particulier parmi les personnes migrantes et racisées et les communautés dont elles font partie. 

  • Dramatique extension de la rétention (art. 29 à 35) 

La proposition recommande le recours à la rétention systématique par les États. Elle accroît de manière significative la durée maximale de la détention, de 18 à 24 mois. Cette augmentation est disproportionnée et inutile, et risque de porter de graves atteintes aux droits fondamentaux des personnes concernées, ainsi qu’à leur dignité et à leur santé. Elle élargit également les motifs de rétention, et y inclut des critères qui, dans les faits, comprennent la plupart des personnes entrées irrégulièrement en Europe ou se trouvant en situation irrégulière, à l’encontre du principe de proportionnalité et de nécessité. Par exemple, le simple fait de ne pas être en possession de certains documents ou d’être sans hébergement pourraient constituer des motifs de placement en rétention.  

La proposition rend possible la rétention des enfants, en dépit du droit international des droits humains et des standards internationaux qui indiquent que l’enfermement est toujours une violation des droits de l’enfant et que la rétention n’est jamais conforme au principe d’intérêt supérieur de l’enfant, et à l’encontre de l’engagement mondial des gouvernements de travailler en vue de mettre fin à cette pratique. D’autres groupes vulnérables, y compris des personnes ne pouvant faire l’objet d’une expulsion, pourraient aussi faire l’objet de privation de liberté. La proposition semble rendre possible la rétention pour une durée indéfinie pour les personnes considérées comme représentant une « menace à la sécurité », sur la base d’une décision judiciaire. Elle permet également aux États membres de suspendre les garanties fondamentales de la rétention si le système est confronté à la notion mal définie de « charge lourde et imprévue ». L’augmentation des capacités de rétention va créer des opportunités lucratives pour les entreprises privées qui gèrent les centres de rétention, incitant le développement d’une industrie de la rétention au détriment des droits et de la dignité des personnes.  

Les « alternatives à la rétention », ou mesures non privatives de liberté, telles que proposées par la Commission, ne constitueraient pas de véritables alternatives, et ne seraient pas systématiquement envisagées avant le recours à la rétention. Elles pourraient plutôt être utilisées en complément de la rétention, notamment lorsque la durée maximale aura été atteinte. Prises ensemble, ces évolutions ont pour conséquences une extension significative de la rétention, qui ne pourrait dès lors plus être considérée comme une mesure de dernier ressort ou imposée pour la durée la plus courte possible, en contradiction évidente avec les exigences du droit international.  

  • Mesures  répressives et coercitives (art. 10, 12, 13, 16, 22, 29) 

La proposition introduit des obligations de coopération étendues, disproportionnées et irréalistes aux personnes faisant l’objet d’une décision d’expulsion, telles que fournir des documents d’identité qu’elles ne possèdent pas forcément, se soumettre à des fouilles corporelles et de leurs biens personnels, ou coopérer avec des pays tiers en vue d’obtenir des documents de voyage. Elles sont couplées à de lourdes sanctions en cas de « manquements » : amendes, interdictions d’entrée sur le territoire, restrictions des départs volontaires, ainsi que le refus ou le retrait d’aides financières, d’allocations ou d’autorisations de travail. En l’absence de mécanisme de recours effectif pour contester la décision ayant établi un manquement à la coopération, ou pour s’assurer que les personnes ne sont pas pénalisées par des circonstances indépendantes de leur volonté – comme la situation d’apatridie, les barrières numériques ou liées à l’alphabétisation, l’âge, la santé ou la présence de traumatisme – ces mesures risquent d’être appliquées de manière arbitraire et d’affecter de façon disproportionnée les personnes en situation de précarité socio-économique.  

La proposition introduit un basculement des « retours volontaires » vers les « renvois forcés », faisant des expulsions  l’option par défaut. Bien que dans de telles circonstances, la notion de volonté puisse être remise en question, la proposition réduit plus encore les options à la disposition des personnes et leur capacité de choisir. Cela passe par l’introduction de fondements très larges pour lesquels les retours forcés seraient obligatoires, et par la suppression de la période minimum de sept jours existant actuellement pour les départs volontaires, ou pour la mise en œuvre d’une décision d’expulsion.  

Des dérogations sont prévues pour les personnes qui « constituent une menace pour l’ordre public, la sécurité publique ou la sécurité nationale » – fondements définis de manière approximative et qui risquent d’être appliqués de façon abusive. Tout cas impliquant un risque pour la sécurité ou concernant une condamnation pénale devrait être traité dans le cadre d’une procédure judiciaire pénale, avec les garanties d’un procès équitable.  

  • Erosion du droit au recours (art. 28)

Dans la continuité de l’érosion de ces droits dans le Pacte, la proposition supprime l’effet suspensif automatique du recours contre l’exécution d’une décision d’expulsion. L’effet suspensif devra être demandé en même temps que l’appel, ou être accordé ex officio. Cela crée une couche supplémentaire de complexité pour les personnes risquant une expulsion, ainsi que pour les autorités judiciaires, et supprime une garantie essentielle du droit à un recours effectif. Sans aucune exigence de délais minimum pour introduire un recours (la proposition précise uniquement que les délais de recours ne doivent pas dépasser 14 jours), les États membres pourraient rendre impossibles en pratique les recours contre les décisions d’expulsion, en contradiction avec la jurisprudence établie des cours européennes.  

  • Surveillance numérique accrue et violations de la protection des données (art. 6-9, 23, 38-41) 

La proposition étend la surveillance numérique des personnes dans le cadre des procédures d’expulsion, dénoncée par les experts des droits numériques et par le Contrôleur européen de la protection des données. Cela inclut le recueil et le partage de nombreuses données personnelles, y compris des données sensibles relatives à la santé et au casier judiciaire, entre des États membres de l’UE et des pays tiers qui n’ont pas forcément les mesures de protection des données adéquates. Cela permet également le recours à des technologies de surveillance intrusives dans les centres de rétention, et l’usage d’« alternatives à la rétention » numériques, telles que le suivi GPS et la surveillance téléphonique, qui, alors qu’elles sont présentées comme des alternatives à l’enfermement, sont néanmoins très intrusives et peuvent conduire à un enfermement de facto. Ces technologies constituent en outre de nouveaux marchés lucratifs pour les entreprises de surveillance. 

La création d’une « décision de retour européenne », enregistrée dans le Système d’information Schengen (SIS), renforce encore l’amalgame entre gestion des migrations et contrôle policier, avec le partage prévu des données avec les autorités policières. Il existe une tendance documentée à l’abus des données et aux manquements aux règles légales relatives à la confidentialité et la protection des données personnelles par les autorités dans le cadre du SIS, ce qui augmente le risque de fuites et d’abus.  

  • Absence d’étude d’impact et de consultations 

Comme d’autres propositions législatives récentes en matière migratoire, cette proposition de la Commission européenne a été présentée sans étude d’impact préalable de l’incidence sur les droits humains ni consultations formelles, y compris avec les partenaires sociaux, dans un domaine où l’élaboration de politiques fondées sur des preuves est particulièrement cruciale. Cette pratique contrevient à l’Accord interinstitutionnel sur l’amélioration de la qualité de la législation et aux propres Lignes directrices de la Commission pour mieux légiférer lorsqu’une proposition législative a un impact social significatif et quand plusieurs options politiques existent. Une étude d’impact sur les droits humains préalable est essentielle pour garantir le respect de la Charte des droits fondamentaux, le principe de non-refoulement, l’interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants, les libertés individuelles, les droits de l’enfant, le droit au recours effectif, la vie privée et familiale, la confidentialité et la protection des données, et la non-discrimination.  

  • Ignorer les alternatives à un contrôle migratoire punitif 

Cette proposition est le reflet de la fausse hypothèse selon laquelle les expulsions seraient la seule option pour les personnes dont la demande d’asile a été rejetée, ou dont le droit au séjour a expiré ou a été retiré. Afin de diminuer le nombre de personnes piégées dans une situation d’irrégularité, les États de l’UE devrait garantir l’accès aux titres de séjour humanitaires ou fondés sur les droits humains, et élargir les possibilités vers une large gamme de titres de séjour pour permettre aux personnes de faire des projets, exercer un emploi régulier, étudier, et participer pleinement à tous les aspects économiques, sociaux et culturels des sociétés où elles vivent.    

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Nous appelons l’UE à cesser de céder au racisme, à la xénophobie et aux intérêts corporatifs, et à inverser le basculement punitif et discriminatoire de sa politique migratoire, pour orienter à la place des ressources vers des politiques fondées sur la sécurité, la protection et l’inclusion, qui renforcent les communautés, préservent la dignité, et garantissent que chacun et chacune peut vivre en sécurité, quel que soit son statut.  

Les institutions de l’UE et les États membres doivent rejeter les mesures d’expulsions basées sur une approche punitive et coercitive, qui réduisent les standards des droits humains, et qui affectent de façon disproportionnée les personnes racisées. A la lumière des préoccupations soulignées ci-dessus, nous appelons la Commission européenne à retirer cette proposition et nous exhortons le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne à la rejeter. 

Consulter la liste des signataires 

Le 15 septembre 2025

 

Alerte : des milliers de jeunes scolarisés et leur famille mis en danger



Communiqué commun dont la LDH est signataire et pétition 

Les mesures gouvernementales contre les droits des personnes étrangères mettent en danger des centaines de milliers de personnes dans notre pays, dont des milliers de jeunes et leurs familles.

L’application de la loi Darmanin et de la circulaire Retailleau (qui abroge la circulaire Valls de 2012) entraîne :

  • la restriction massive des admissions exceptionnelles au séjour, notamment au titre de la vie privée et familiale ;
  • l’exigence absurde de sept années de présence pour les jeunes devenus majeurs, au lieu de trois précédemment ;
  • la multiplication des refus de séjour avec obligation de quitter le territoire valables trois ans au lieu d’un an et opposables à toute demande ultérieure ;
  • une atteinte au droit à la scolarisation, aux études supérieures ou aux formations en alternance.

De la maternelle à l’université, ces élèves, nos élèves, les ami-e-s et camarades de nos enfants, risquent de voir leur études interrompues, leur insertion professionnelle et sociale remise en cause, leur parcours de vie saccagé.

Pour les populations d’origine étrangère, en situation régulière ou qu’elles aspirent à le devenir, cette dérive xénophobe met gravement en cause le sentiment d’intégration et le vivre ensemble.

N’attendons pas qu’il soit trop tard pour réagir ! Au-delà de cette pétition, nous appelons solennellement les personnels de l’éducation, les parents, les jeunes, les élu-e-s et acteurs institutionnels, toutes les citoyennes et tous les citoyens à se mobiliser pour la régularisation durable de ces jeunes insérés dans un parcours de formation.

Bobigny / Paris, le 20 juillet 2025

Procès de la destruction du camp de Roms à Villeron : le maire, qui clame « ne pas être raciste », relaxé



Dominique Kudla, le maire sans étiquette de Villeron, et cinq de ses administrés étaient jugés ce lundi devant le tribunal correctionnel de Pontoise. Ils avaient mis en fuite des familles Roms et détruit leurs cabanons en février 2023. Tous ont été relaxés par le tribunal.



Le procès des Roms, ou de leur expulsion sauvage ?


Le 23 juin 2025 s’est tenu à la sixième chambre du Tribunal correctionnel de Pontoise le procès d’une expulsion sauvage de Roms à Villeron, dans le Val d’Oise. Appelé par la Voix des Rroms et son avocat à témoigner en mobilisant mes travaux sur la « question rom », faute de pouvoir être présent, j’ai rédigé à l’attention du tribunal l’attestation que je livre ici.

La Commission nationale consultative des Droits de l’Homme alerte sur les biais racistes à l’hôpital



Le rapport annuel de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) dénonce les biais racistes dans la prise en charge hospitalière en France.

Le chiffre fait froid dans le dos : dans la France d’aujourd’hui, une femme noire se présentant à l’hôpital avec des douleurs thoraciques a 50 % de chances en moins d’être considérée « en urgence vitale » qu’un homme blanc. Une donnée tirée du rapport annuel de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) consacré à la montée de la xénophobie en France, et dans lequel figure un volet particulièrement édifiant sur les discriminations vécues par les personnes racisées au sein du secteur médical.

« On est passé très près de la catastrophe » : un centre d’accueil pour réfugiés incendié, un suspect en détention provisoire



Un centre d’accueil pour demandeurs d’asile, situé à Langeac en Haute-Loire, a pris feu vendredi 30 mai. Une dizaine de blessés sont à déplorer. La piste criminelle est privilégiée. Un homme, suspecté d’avoir mis le feu, a été placé en détention provisoire.

Parlant d’islamophobie



Dans notre page VOS TEMOIGNAGES ET COMMENTAIRES, vous trouverez aujourd’hui un double message de notre amie Agnès, qui se déclare « un peu colère »…

Meurtre d’un jeune musulman dans une mosquée du Gard : la gauche dénonce le « deux poids deux mesures » de Retailleau



Après le meurtre d’un jeune Malien vendredi dans une mosquée du Gard, insoumis et écologistes ont notamment renvoyé la responsabilité d’une montée du racisme antimusulman au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.



À Nantes, une lycéenne poignardée, Retailleau en embuscade


Comme si le meurtre d’une lycéenne à Nantes ne se suffisait pas à lui-même, son exhibition médiatique aura servi de support à un emballement populiste dont l’école est la cible habituelle. Et comme à son habitude, Retailleau ne pouvait passer à côté de l’occasion.

Nous pouvons encore éviter la trumpisation de la France



Faire barrage à l’extrême-droite, c’est éviter que les Lumières s’éteignent. Il est l’heure de rassembler ceux qui défendent un projet commun qui combat à la fois injustices et privilèges. L’opinion de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Extrait du quotidien Libération.

Contre le racisme et les extrêmes-droites

Manifestation

13h30 Place de l’Hôtel de ville

Troyes

Conférence-débat à Bar-sur-Aube




Sociologue, maître de conférences à l’université Paris-Dauphine-PSL et chercheur à l’IRISSO, Samuel Bouron a collaboré à l’ouvrage collectif « Extrême droite : la résistible ascension » qui analyse divers ressorts ayant permis aux extrêmes droites de s’installer durablement dans le paysage politique et électoral.

Dans son livre « Politiser la haine » paru en février, Samuel Bouron enrichit son analyse de la bataille culturelle de l’extrême droite identitaire : « Par la politisation des affects, ils [les identitaires] construisent une altérité radicale entre un « nous » (les Français « de souche », les hommes, le vrai peuple) et un « eux » (les musulmans, les féministes, les trans, les « woke »), qui contribue à rendre populaires les idées réactionnaires. »

Tribune de Nathalie Tehio « L’avalanche de lois sécuritaires » publiée sur Mediapart

Tribune de Nathalie Tehio, présidente de la LDH

Les premiers moments de Donald Trump au pouvoir attestent d’une volonté de prise de pouvoir autoritaire, avec une planification des mesures les plus liberticides, xénophobes et transphobes. Le président s’attaque directement au récit des faits, à la science, fait et défait de nouvelles alliances internationales. Il encourage Elon Musk à aspirer les données personnelles des Américains à travers son accès au Trésor et autres administrations… Il crée un effet de sidération tout en prenant des mesures destinées à focaliser l’attention. Ainsi celle sur le retour aux pailles en plastique, signe du mépris dans lequel il tient la protection de l’environnement, est prise le même jour que la fin de l’interdiction pour les entreprises américaines de pratiquer la corruption d’agents étrangers…

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Six personnes issues de l’ultradroite interpellées après une violente agression près d’une association de travailleurs immigrés à Paris



Six personnes ont été interpellées, dimanche 16 février, après une violente agression près d’une association de travailleurs immigrés dans le 10e arrondissement de Paris, a appris l’Agence Radio France auprès de la préfecture de police.

Le parquet annonce qu’une enquête pour « tentative d’homicide volontaire » a été ouverte. Les gardes à vue des six suspects ont été prolongées lundi soir, toujours selon le parquet.

PARIS. Attaque fasciste contre une soirée de projection organisée par des Kurdes


Une attaque armée a ciblé ce soir une projection de cinéma antifasciste organisée par des jeunes Kurdes dans le Xe arrondissement de Paris. On signale qu’un militant syndicaliste de la CGT a été poignardé lors de l’attaque. Les fascistes ont été filmés en train de courir dans la rue en criant « Paris est nazi ! » et un autre slogan dont la première partie est incompréhensible mais on comprend aisément le mot « Turquie » prononcé à la fin. Il s’agit plus probablement des jeunes Turcs membres des Loups Gris (Bozkurtlar), organisation fasciste turque interdite en France depuis plusieurs années… 



Les néonazis attaquent à Paris

Une agression qui aurait pu faire plus de victimes

 

Ce dimanche 16 février, alors que la section parisienne de Young Struggle – organisation de jeunes socialistes et internationalistes implantée à travers l’Europe – organisait la projection d’un film antifasciste à Paris, dans les locaux de l’ACTIT, elle a subi une attaque ultra-violente menée par une vingtaine de néonazis. Ces derniers étaient armés de bâtons et de couteaux. Un blessé finit à l’hôpital.




Dernière minute:

Le parquet de Paris a déclaré hier que les gardes à vue des six militants d’ultradroite avaient été prolongées et que les investigations se poursuivaient, avec notamment de nouvelles auditions des mis en cause, de témoins, et l’exploitation d’éléments de téléphonie. Les garde à vue peuvent en théorie être prolongées jusqu’à mercredi soir. 

Retaillau se sent pousser des ailes



Circulaire immigration : Bruno Retailleau acte un durcissement des régularisations


Le ministre de l’Intérieur a envoyé ce jeudi 23 janvier une nouvelle circulaire aux préfets, qui remplace celle de Valls datant de 2012. La durée de résidence en France nécessaire pour une régularisation pourrait passer de trois à sept ans.

Un document de trois pages aux lourdes répercussions. Bruno Retailleau a envoyé une nouvelle circulaire aux préfets ce jeudi 23 janvier durcissant les régularisations des travailleurs sans papiers, d’après un texte que Le Figaro. Le très droitier ministre de l’Intérieur y souligne que «la voie d’admission exceptionnelle au séjour (AES) n’est pas la voie normale d’immigration et d’accès au séjour. Visant des étrangers en situation irrégulière, elle doit demeurer une voie exceptionnelle».



Le gouvernement réactive le comité de contrôle de l’immigration


Un décret du 22 janvier rénove le comité interministériel de contrôle de l’immigration, créé en 2005. L’objectif est de raviver cette instance, comme annoncé par François Bayrou dans son discours de politique générale.

Cette « réactivation » intervient dans le contexte d’une « immigration importante » (la France constituant le « premier pays de délivrance de visas vers l’Europe »), a expliqué le gouvernement lors du conseil des ministres du 22 janvier.



Durcissement de la régularisation des travailleurs sans-papiers : « C’est dramatique et dangereux », s’insurge la Cimade


Jeudi, le ministre de l’Intérieur a envoyé une circulaire aux préfets pour leur ordonner de faire preuve de sévérité quant à la régularisation des travailleurs sans-papiers.

Cette circulaire, « c’est dramatique et dangereux pour notre pays », réagit Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de La Cimade, association dédiée à la défense des droits des personnes réfugiées, vendredi 24 janvier, sur franceinfo.



Stigmatisation et précarisation : la circulaire Retailleau n’est pas une solution !


La circulaire du ministre de l’intérieur Bruno Retailleau du 23 janvier 2025 abroge la circulaire dite Valls du 28 novembre 2012. Elle se situe dans la continuité d’une politique dangereuse qui consiste à stigmatiser, suspecter et précariser les personnes étrangères. Frein aux migrations, surveillance, contrôle, fermeté sont les maîtres mots d’un ministre qui félicite le même jour un collectif xénophobe d’extrême droite, avant de se dédire.




« Bravo pour votre combat, j’en suis très proche » : Bruno Retailleau soutient Némésis, collectif identitaire et xénophobe


Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a récemment salué le « combat » dont il s’est dit « très proche » de la présidente du collectif identitaire et xénophobe Némésis, provoquant jeudi l’indignation de députés de La France insoumise.

« Bravo pour votre combat ». Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a félicité mardi 21 janvier le collectif identitaire de femmes ultra-conservatrices Némésis alors qu’il était l’invité d’honneur du Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure (CRSI), un think tank marqué à droite, rapporte le quotidien « Libération ».



Soutien de la LDH à la Cimade


« La #LDH apporte son soutien à la @lacimade et dénonce ces menaces qui s’inscrivent dans une escalade anti-démocratique visant à bâillonner les contre-pouvoirs que représentent le monde associatif, pourtant un moyen essentiel d’expression & d’action pour le peuple.« 

Source

 

Trump: le dictateur du premier jour, tout un programme



Immigration, droits des personnes transgenres, environnement, commerce international, Ukraine… Dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a annoncé une série de mesures, dont certaines peuvent être mises en œuvre via des décrets présidentiels.

Donald Trump reprend le Bureau ovale de la Maison Blanche, lundi 20 janvier, pour un second mandat susceptible de marquer une rupture encore plus nette que le précédent (de 2017 à 2021). Il entend perdre dès son retour une série de mesures sur l’immigration, les droits des personnes transgenres, le climat ou le commerce international par le biais de décrets présidentiels. Des décisions radicales qui mettront rapidement à l’épreuve sa capacité d’action institutionnelle. Tour d’horizon de promesses parfois floues, mais toujours spectaculaires.




Pourquoi l’expulsion de millions de sans-papiers pourrait avoir de lourdes conséquences


Le président américain a juré pendant la campagne électorale qu’il renverrait jusqu’à 11 millions de personnes se trouvant illégalement aux Etats-Unis quand il serait de retour à la Maison Blanche. Une promesse qui ne serait pas sans effet pour la première économie mondiale.



Il est de retour : sept choses à savoir sur Donald Trump et le climat


Désarroi du pétrole. Climatosceptique, misogyne et raciste, Donald Trump fait son retour à la Maison-Blanche, ce lundi 20 janvier. Pour son nouveau mandat, le 47ème président des États-Unis a promis de développer les énergies fossiles et de se débarrasser des réglementations environnementales.


En Écosse, Donald Trump se bat contre des «moulins à vent» au nom du golf


Le président américain Donald Trump ne le cache pas, il n’aime pas les éoliennes. Cette opposition a une explication : le golf, son golf. Alors que le milliardaire critique de manière de plus en plus virulente les énergies renouvelables, sa bataille contre les éoliennes semble avoir commencé en Écosse. Près d’Aberdeen, l’organisation Trump veut installer un club de golf : pour cela, elle tente de faire capoter un projet d’éoliennes et s’attaquer aux dunes naturelles, importantes pour la biodiversité locale. Une bataille qui a débuté en 2006 et qui court encore aujourd’hui.



Conséquences pour la santé américaine et la santé mondiale


À l’occasion de l’investiture de la nouvelle administration américaine, nous nous interrogeons sur son impact dans le domaine de la santé. Pendant son premier mandat, Donald Trump a tenté à plusieurs reprises de démanteler l’Obamacare (the Affordable Care Act : cette réforme élargissant la couverture maladie à 20 millions de personnes supplémentaires) ; tentatives repoussées à deux reprises par la Cour Suprême des États-Unis.



« Le fil rouge, c’est la remise en cause de la démocratie » : pourquoi historiens et politologues sont de plus en plus nombreux à qualifier Donald Trump de « fasciste »


Le républicain retrouve la Maison Blanche, lundi, avec l’intention de mettre en œuvre un programme xénophobe et risquant de fragiliser à long terme les institutions américaines.

Alors que le milliardaire s’apprêtait à retrouver la Maison Blanche, franceinfo a interrogé plusieurs spécialistes sur la pertinence de ce terme pour désigner le 47e président américain.



Ce que dit vraiment le rapport du Conseiller spécial chargé de l’enquête sur Donald Trump


Même s’il apporte assez peu d’éléments nouveaux, le Rapport final du Conseiller Spécial Jack Smith sur les événements du Capitole le 6 janvier 2020, dit quelque chose d’essentiel : les preuves recueillies étaient largement suffisantes pour obtenir la condamnation de Donald Trump lors d’un procès. Et pourtant, de procès, il n’y aura pas.



Une lueur d’espoir ? L’héritage de Martin Luther King Jr., plus fort que la haine et la malveillance

Déclaration conjointe de huit organisations à l’occasion de l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier 2025.

Après un premier mandat marqué par des politiques qui ont violé les droits humains, la nouvelle administration Trump a proposé une voie dangereuse pour l’avenir. Certaines politiques promues par le président élu Donald Trump et ses porte-paroles pendant la campagne électorale risquent en outre d’encourager les partisans de la suprématie blanche aux États-Unis, ce qui est particulièrement troublant alors que par coïncidence, son investiture aura lieu durant la Journée Martin Luther King, Jr.

Allemagne : les violences d’extrême-droite en hausse de 17 % en 2024, selon un décompte provisoire



Près de 34 000 faits de violences imputés à l’extrême-droite ont déjà été enregistrés par les forces de l’ordre allemandes l’année dernière, sans compter le mois de décembre, selon le média RedaktionsNetzwerk Deutschland.

Insultes, menaces, crimes… Les violences d’extrême-droite ont atteint «un nouveau record l’année dernière» en Allemagne, comme l’indique ce lundi 6 janvier le média RedaktionsNetzwerk Deutschland (RND). Selon la police allemande, au niveau national, 33 963 délits ont ainsi été enregistrés dans le domaine des «délits à motivation politique – de droite». Le décompte, réalisé du début de l’année au 30 novembre 2024, ne prend pas en compte le mois de décembre.



L’extrême-droite autrichienne aux portes du pouvoir


Sorti premier des législatives, agressivement pro-russe et anti-immigration, le FPÖ, avec qui personne jusqu’alors ne voulait gouverner, se retrouve soudain dans la position de conquérir la chancellerie.

C’est un cauchemar : l’extrême-droite autrichienne, plus radicale que le Rassemblement National français, agressivement pro-russe et farouchement anti-islam, est en position de remporter pour la première fois depuis 1945 la chancellerie – équivalent du poste de premier ministre, le centre du pouvoir dans ce régime parlementaire comme celui de l’Allemagne – détenue jusqu’alors par les conservateurs ou les sociaux-démocrates.

Un député RN de l’Aube ancien membre d’un groupe Facebook raciste



Selon une enquête du média Les Jours, une quinzaine de députés du Rassemblement national dont l’Aubois Jordan Guitton ont fait partie d’un groupe Facebook contenant des publications racistes et des appels aux meurtres.

« Racisme et appels au meurtre : 15 députés RN dans un groupe privé Facebook nauséabond », c’est ainsi que le média Les Jours titre son article paru le mercredi 18 décembre 2024 sur son site internet. Une enquête qui met en lumière l’appartenance d’élus du Rassemblement national au groupe « Rassemblement national (direction 2027 !) » où de nombreux messages à caractère raciste ont été publiés.



Après une action anti-avortement, neuf militants d’extrême droite jugés en Vendée


Neuf membres de l’Action française, âgés de 18 à 23 ans, ont comparu ce jeudi 19 décembre 2024, pour avoir dégradé la statue de Simone Veil, à l’occasion d’une action anti-avortement en marge du vote de l’IVG dans la constitution.

Le 8 mars dernier, à l’occasion de la journée pour le droit des femmes et en marge du vote de l’IVG dans la Constitution, les membres de « l’AF » – une des plus importantes structures d’extrême droite dans le pays, et la plus vieille – ont vandalisé la statue dans une mise en scène macabre. 



18 décembre: Journée internationale des migrants



Migrants tués à Loon-Plage : « Les habitants du camp sont terrorisés »


Samedi après-midi, un homme de 22 ans a abattu cinq personnes, dont deux migrants tués à proximité de Loon-Plage, dans le nord de la France, non loin de Calais. Les motifs du tueur sont encore inconnus et devront être définis par l’enquête. Mais les habitants du campement sont encore traumatisés par ces événements. « Beaucoup de personnes ont assisté à la scène », a raconté Salomé, coordinatrice d’Utopia 56 à InfoMigrants.



« On n’a rien pour se laver » : dans le nord de la France, l’impossible accès à l’hygiène pour les femmes migrantes


Pour les exilées du campement de Loon-Plage, prendre une douche ou tout simplement aller aux toilettes en toute sécurité est mission impossible : aucune structure d’hygiène ne leur est réservée sur le lieu de vie. Pour leur permettre de « retrouver leur dignité » mais aussi pour passer un bon moment loin de leur difficile quotidien, l’association Refugee Women’s Centre leur propose de se rendre dans les douches d’un stade de Dunkerque.