ENSEMBLE, CONTRE L’EXTRÊME DROITE




« Le risque le plus grave est de voir se multiplier des actes quotidiens de racisme »


Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, explique le sens de l’appel associatif à se mobiliser contre l’extrême droite lors des élections législatives.

Une vingtaine d’associations et de syndicats appellent à battre l’extrême droite. Parmi les signataires, la CFDT, la CGT, l’UNSA, la LDH, SOS Racisme, ou la FAS. Pour Pascal Brice, le président de la FAS, la Fédération des acteurs de solidarité qui regroupe plusieurs centaines d’associations, il faut se mobiliser pour empêcher l’irrémédiable.



Quand le RN fait la loi : quel bilan après deux ans à l’Assemblée nationale ?

«Absents», «inconstants» et «pas très au clair sur leurs idées», les élu·es du Rassemblement national (RN) déconcertent au Palais Bourbon. En dehors de quelques obsessions bien connues, leur politique de vote est difficilement lisible. Illustration en six dossiers.

epuis leur arrivée en force aux législatives de 2022, les 89 député·es du Rassemblement national sont en opération séduction à l’Assemblée : «ils créent peu d’incidents de séance et restent affables la plupart du temps», reconnaît auprès de Vert un haut fonctionnaire de l’hémicycle. Malgré le passé trouble de certains, «ils ont manifestement des consignes très claires pour se tenir le mieux possible», confie-t-il.



Ils « fêtaient » la victoire du RN : des militants d’ultradroite condamnés pour agression homophobe


La justice française a condamné mercredi quatre militants d’ultradroite pour une agression homophobe commise à Paris dans la nuit de dimanche à lundi, alors qu’ils « fêtaient » la victoire du Rassemblement national aux élections européennes.

Quatre militants d’ultradroite ont été condamnés mercredi 12 juin à des peines allant de six mois de prison avec sursis à sept mois ferme pour leur participation à une agression homophobe à Paris dans la nuit de dimanche à lundi, alors qu’ils « fêtaient » la victoire du RN aux élections européennes.

En garde à vue, ces quatre jeunes hommes ont affirmé des « revendications paramilitaires et d’affiliation au GUD [Groupe union défense, un syndicat d’étudiants d’extrême droite, NDLR] et au Rassemblement national », selon le parquet.



Dites, les journalistes (et Reflets), vous faites quoi pour vous opposer au RN ?


Le pays a déjà un pied dans le précipice. Que faire pour l’empêcher de plonger ? La presse a un rôle essentiel et Reflets entend être actif pour s’opposer à la montée en puissance d’un parti raciste et dangereux. Nous enlevons le paywall, tous nos articles sont en accès libre jusqu’à la fin des législatives.

Il faudra bien un jour prendre le temps de mesurer avec précision le rôle de la presse dans la montée du vote pour le Rassemblement national (RN). Sans même parler de l’immense caisse de résonance mise en place par Vincent Bolloré dans le seul but de pousser au pouvoir le camp de l’extrême-droite, le rôle du reste des chaînes de télé, des magazines, des journaux, de la radio, celui du service public, interroge. Quelqu’un fera peut-être un jour le décompte du temps et de la place accordés aux discours de l’extrême-droite ainsi que de l’importance donnée aux faits-divers instrumentalisés par celle-ci. Aux polémiques hystérisées voulues par tous ceux qui adoubent cette mouvance politique…



Après la manifestation pour la paix de samedi matin et le repas partagé tiré du sac, nous vous appelons à rejoindre le rassemblement pour Faire Front Populaire contre les extrêmes-droites.

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES EN FRANCE : UN MOMENT CRUCIAL POUR NOTRE PAYS ET POUR LES DROITS HUMAINS



Dans la foulée des élections européennes, Emmanuel Macron a annoncé, dimanche 9 juin 2024, la dissolution de l’Assemblée nationale et convoqué des élections législatives anticipées, prévues les 30 juin et 7 juillet prochains. Ce retour aux urnes est un moment crucial pour notre pays et pour les droits humains. 

Nous savons l’importance considérable qu’a l’Assemblée nationale, cœur du pouvoir législatif, pour garantir à chacun et chacune le plein exercice de ses libertés et de ses droits. Or ces libertés et ces droits sont de plus en plus fragilisés. C’est le constat alarmant que nous faisons depuis des années, et qui s’aggrave à mesure que le narratif ultrasécuritaire, déployé par les responsables politiques successifs, prend le dessus sur la défense des droits fondamentaux.  




DISSOLUTION DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE : UN CHOIX SANS PRÉCÉDENT NI ÉQUIVALENT


Le Président de la République dissout l’Assemblée nationale en réaction à une défaite électorale. Une première dans l’histoire de la Cinquième République, et une curiosité sur la scène européenne.

“On était dans un appartement avec une fuite de gaz. Chirac a craqué une allumette pour y voir clair”, écrivait Patrick Devedjian, alors député des Hauts-de-Seine (RPR), à propos de la décision de Jacques Chirac de dissoudre l’Assemblée en 1997.

Vingt-sept ans plus tard, c’est au tour d’Emmanuel Macron de jouer avec le feu. Après la défaite cuisante infligée dimanche 9 juin par le Rassemblement National – arrivé en tête des élections européennes avec 31,37% des suffrages contre 14,60% pour la liste de la majorité présidentielle – le chef de l’État a choisi d’invoquer l’article 12 de la Constitution lui permettant de dissoudre la chambre basse, à l’issue de plusieurs mois de conciliabules à l’Élysée. “J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote”, a-t-il déclaré lors d’une allocution télévisée. Une réaction inédite en France et en Europe. 




Dissolution de l’Assemblée nationale : quelles conséquences entraîne-t-elle ?



Suite à l’annonce solennelle faite sur les médias, Emmanuel Macron a formalisé sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale par décret du 9 juin 2024 portant dissolution de l’Assemblée nationale publié au Journal Officiel du lundi 10 juin 2024. Me Patrick Lingibé décrypte le texte pour nous et soulève un contradiction entre le décret et la loi qui pourrait alimenter un futur contentieux électoral. 




A69, fin de vie, assurance-chômage, audiovisuel public… Tous ces travaux législatifs suspendus à cause de la dissolution

Jeu de loi. Au-delà du coup de tonnerre politique que représente le renouvellement anticipé des 577 député·es, cette dissolution a automatiquement suspendu une foule de projets et propositions de loi, ainsi que des commissions d’enquête.

«Tout ce qui n’a pas été achevé passe à la poubelle»a résumé sur X le Projet Arcadie, un média qui suit l’actualité parlementaire. Leur éventuelle reprise future dépendra des résultats des élections du 30 juin et 7 juillet et des équilibres politiques à venir dans l’hémicycle.




Front populaire : sur les plateaux télés, quand les ricanements laissent place aux sueurs froides



Comme le racontent Ariane Chemin et Ivanne Trippenbach dans un article au Monde, le secret avait été bien gardé. Une négociation entre quelques-uns et des discussions menées à l’écart des membres du gouvernement. Les plus proches conseillers, sans aucune légitimité démocratique, dont certains proches des réseaux du délinquant Sarkozy. Même le petit milieu médiatique, pourtant inséré partout et au courant des moindres faits et gestes de la politicaillerie, a été pris par surprise. Dimanche soir, Emmanuel Macron a annoncé dissoudre l’Assemblée nationale.

Sur les plateaux télés, les journalistes et éditorialistes sont pris de court. Comprenez : les petites fiches avaient été préparées, les graphiques annotés, les invités bookés. Tout était prêt pour analyser les résultats des européennes, en bonne et due forme, comme à l’habitude. Seulement, voilà que surgit le bouleversement, et ces élections, au moment même où les pourcentages sont annoncés, deviennent déjà obsolètes. Tous les regards sont tournés dans trois semaines.




Jordan Bardella rétropédale sur l’abrogation de la réforme des retraites en cas d’élection



Invité sur RTL mardi 11 juin, le président de Rassemblement national a nuancé ses positions, notamment concernant la réforme des retraites.

« Nous verrons. » Jordan Bardella n’a pas garanti, ce matin, au micro de la radio RTL, qu’il abrogerait la réforme des retraites en cas de nomination comme premier ministre.




Les radicaux rêvent de vivre leur grand soir


Identitaires, néo-fascistes et monarchistes exultent après la victoire de Jordan Bardella aux élections européennes. Pour ces radicaux, leur moment est enfin venu. Certains promettent de faire campagne pour le RN.

Peu après 21 heures ce dimanche 9 juin 2024, la fachosphère exulte. Les militants radicaux inondent X (ex-Twitter), TikTok et Instagram de messages conquérants et victorieux. Pour ces militants néo-fascistes, identitaires ou royalistes, la victoire de Jordan Bardella aux élections européennes est aussi la leurLa dissolution et les législatives anticipées ouvrent une opportunité « historique » pour toute l’extrême droite extra-parlementaire, qui presque comme un seul homme appelle à soutenir le RN et le « camp national ».




Elections européennes et dissolution: les réactions




L’Union de la gauche avant que la lumière ne s’éteigne


Nous n’avons pas de temps à perdre, car dans trois semaines auront lieu les élections législatives les plus importantes qu’il nous ait été donné de vivre. Nous, militants éloignés, sceptiques ou échaudés, nous irons faire campagne, partout et jusqu’aux dernières secondes. Parce que ce sont les dernières qui nous restent avant la nuit.



Dissolution : comment on s’en sort ?


Cette nuit, je n’arrivais pas à dormir. Alors je vais écrire. Ce que je pense que Macron tente, et comment on peut s’en sortir. Commençons par « qu’est-ce qu’il fait ? ». Et ensuite, comment on s’en sort ? Je crois qu’on peut tout retourner, si tout le monde est prêt à un tout petit peu d’efforts et de raison.



Attention danger, la démagogie vient de marquer un essai, soyons vigilants afin qu’elle ne le transforme pas.

La LDH n’attend rien des élections, puisqu’elle ne présente aucun-e candidat-e ; toutefois nous attendons que sortent des urnes  les vrais-es  démocrates.

Amitiés

ar



Politique fiction


Après les punitions infligées aux retraités « nantis » qui ne pourront plus jouir de leurs droits avant 64 ans, aux migrants qui ne demandent qu’à vivre dignement en France, aux « vilains » chômeurs « qui ne veulent pas travailler », aux très jeunes auteurs de « violences urbaines » et à leur famille, c’est maintenant presque la moitié des Français qui sont sanctionnés pour crime de lèse-majesté. Pour n’avoir pas suffisamment voté pour le parti de Jupiter, ce dernier a décidé sur un coup de tête de dissoudre l’Assemblée nationale. Pour leur indocilité, les Françaises et les Français devront subir les fourches caudines des extrêmes-droites pendant 3 ans. Entre temps, notre souverain, contraint de démissionner pour cause de cohabitation forcée, aura eu tout loisir de préparer son retour en rédempteur, sauvé lui-même par un Conseil constitutionnel aux abois qui tranchera en faveur d’une validation de l’enregistrement de sa candidature en 2027. Si cette  hypothèse est certes rejetée par une majorité de constitutionnalistes, elle n’en est pas moins envisageable au vu de la tournure que prennent les événements.

Toutefois, fort heureusement, ce scénario pourrait être largement modifié si les gauches parvenaient enfin à s’entendre et à s’unir sur un programme leur permettant de rafler la mise à la famille Le Pen et consorts. « Seule cette union peut permettre de fédérer les classes populaires et les classes moyennes des bourgs et des banlieues, des villages et des métropoles, comme cela s’est fait dans le passé. »

RD

Elections européennes : après le « coup de tonnerre », le « coup de poker » d’Emmanuel Macron, selon la presse



Au lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le chef de l’Etat, l’ensemble de la presse nationale met en avant une décision « périlleuse » qui « plonge la France dans une incertitude inédite ».

Après le « coup de tonnerre » provoqué par la victoire historique de l’extrême droite aux élections européennes, la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée par le président de la République, Emmanuel Macron, constitue « un coup de poker », souligne de façon unanime la presse française, lundi 10 juin.



Législatives anticipées : «Puisque la démission de Macron n’est pas sur la table, la seule possibilité était la dissolution de l’Assemblée»


Alors que les élections législatives anticipées arrivent à vitesse grand V, certains s’interrogent sur le délai court décidé par Emmanuel Macron. Le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier revient sur les contours de cette annonce du point de vue du droit.

Un véritable casse-tête. Au lendemain de l’annonce par le président Emmanuel Macron, dimanche 9 juin, de la dissolution de l’Assemblée nationale, deux dates s’imposent dans le calendrier : les 30 juin et 7 juillet, soit le premier et second tour de législatives anticipées. Un délai court, qui impose une campagne éclair, et qui pose question. D’une part, le code électoral prévoit que les déclarations de candidatures «doivent être déposées, en double exemplaire, à la préfecture au plus tard le quatrième vendredi précédant le jour du scrutin», ce qui repousserait la date du premier tour au 7 juillet, une semaine plus tard que prévu actuellement. D’autre part, la Constitution prévoit un délai de vingt à quarante pour organiser les élections lorsque la dissolution est prononcée, auquel cas la décision du gouvernement serait conforme.

Alors, dans les clous ou pas, ces élections législatives ? Pour démêler cet imbroglio, Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public, titulaire de la chaire d’études parlementaires de l’université de Lille et spécialiste de la Constitution, revient auprès de Libération sur ces textes de droit. Il explique notamment que la loi fondamentale «écrase» le code électoral.