L’amende forfaitaire délictuelle: répression partout, justice nulle part ?

Par Nicole François


Intervention de Nathalie TEHIO à L’AG du 29 novembre/2


Deuxième volet : les amendes forfaitaires

Créée en 2016 selon le modèle de l’amende contraventionnelle forfaitaire (premier prototype d’une pénalisation automatique), cette procédure donne le pouvoir aux forces de sécurité d’infliger immédiatement une amende en utilisant un procès-verbal électronique.

Selon ses promoteurs, elle permettrait de donner une réponse pénale, « plus systématique » rapide, simple et efficace en éludant le juge “dont l’intervention n’apparait pas possible” tout en préservant le droit au recours effectif ».

Que dissimule l’AFD ? : la privation du droit à un procès équitable et la brutalité d’une peine financière délictuelle automatique ciblant les plus humbles.

Ce sont principalement les jeunes, les gens du voyage , les pauvres, les migrants, c’est-à dire les populations les plus vulnérables, qui en sont les victimes.

Elle se traduit aussi par le renforcement des pouvoirs des agents verbalisateurs et la présomption d’innocence cède place à une présomption de culpabilité inédite, très difficile à contester (procédures complexe) !

En définitive l’AFD constitue une condamnation correctionnelle non individualisée, sans contact humain, sans recours effectif à un juge et sans accès aux droits de la défense.

Selon les propos du président de la République lui-même, il s’agit de toucher au portefeuille « là où ça fait vraiment mal ».

Cette AFD porte atteinte au principe fondamental d’égalité devant la justice et, de plus, contribue à la dénaturation du sens du métier de magistrat.

La Ligue des Droits de l’Homme, le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature s’opposent à l’extension de l’AFD car elle produira à terme une explosion statistique des condamnations donnant satisfaction aux « sécuritaires ».

Manque d’individualisation de la réponse pénale et multiplication des peines financières automatiques contribuent à nourrir le ressentiment face à une telle injustice et nuire à la paix sociale.

Les libertés publiques

par Nicole François



Intervention de Nathalie TEHIO durant l’AG du 29 novembre



A l’issue de l’assemblée générale la parole a été donnée à Nathalie TEHIO, membre de l’observatoire des libertés de la LDH et membre du Syndicat des Avocats de France, venue de Paris nous parler de l’évolution des libertés publiques.


Premier volet : la liberté de manifester

Nathalie situe à l’année 2016 un changement de doctrine dans le domaine des libertés de manifester, et donc un changement des pratiques policières. Ce qu’elle relate, ce sont des observations faites à Paris, Toulouse, Montpellier.

Rien de semblable dans notre petite ville de province !

Les « observatoires des libertés » sont des collectifs (souvent constitués de membres de la LDH, de membres du Syndicat de la Magistrature, et de membres du Syndicat des Avocats de France), présents et signalés en tant que tel, c’est-à-dire avec un dossard « observateur des libertés ».

A chaque manifestation ils se présentent aux forces de l’ordre sur le terrain. A ce titre ils ne peuvent pas être interpelés.

Après les manifestations ou rassemblements ils produisent des rapports documentés qui sont envoyés au défenseur des droits.

Les principales évolutions constatées au fil des années :

  • l’utilisation des LBD et des gaz lacrymogènes
  • la pratique des nasses, au cours desquelles même les passants (pas manifestants)  ne peuvent plus ressortir d’un quartier encerclé, ce qui constitue une privation de liberté
  • l’utilisation de drones
  • les verbalisations abusives
  • l’empêchement des journalistes de faire leur travail

La LDH est récemment intervenue devant la Cour européenne des droits de l’Homme pour critiquer le droit applicable et les pratiques policières de contrôles d’identité discriminatoires.

Un détail de procédure à noter :

Une manifestation en cours ne peut pas être interdite.

Lorsqu’ elle est déclarée, à l’avance, le Préfet peut l’interdire. Il peut l’interdire avant qu’elle se fasse.

Mais si une manifestation se constitue sans déclaration préalable,  dans ce cas c’est le droit constitutionnel de manifester qui prévaut. Le Préfet ne peut l’interdire pendant. C’est considéré comme un « désordre » qui peut être toléré dans une démocratie …

Pour l’égalité de genre dans la culture

Le mouvement « HFx Grand Est » , dont l’objectif est d’agir ensemble pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les arts et la culture vient de naître le 26 novembre 2022 dans le Grand Est.

« Les chiffres de l’inégalité entre les hommes et les femmes dans le domaine de la culture sont toujours accablants. Ainsi les cinq théâtres nationaux n’ont accordé que 27% de leur programmation 2020 / 2021 à des metteuses en scène. »

En 2006, l’inspectrice générale du ministère de la Culture avait fait un constat accablant de l’inégalité entre les hommes et les femmes dans les arts et les lettres. mettant en évidence la surreprésentation d’hommes aux responsabilités dans le secteur culturel, et les difficultés des femmes pour accéder aux moyens de productions et aux subventions.

Rien n’a changé aujourd’hui.

Par exemple les œuvres des femmes restent moins visibles que celles des hommes, la part des femmes aux postes de direction des  établissements culturels ne progresse guère,  elles accèdent moins que leurs homologues masculins aux moyens de production, à la programmation artistique et à la réalisation audiovisuelle, où elles  restent moins visibles que les hommes…

C’est dans ce contexte que l’association rejoint la Fédération interrégionale HF, qui compte déjà neuf collectifs en France et un transfrontalier, HF Europe. Un « x » a été ajouté au nom de l’association du Grand Est, afin d’intégrer les minorités de genre à ses combats contre les discriminations.

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Afghanistan : le calvaire vécu par les enfants

Depuis le retour des talibans au pouvoir, en 2021, les conséquences économiques et sécuritaires sont rudes pour toute la population, en particulier pour les enfants. Des millions de petits Afghans sont désormais à un pas de la famine.

L’ONU estime que la moitié de la population est confrontée à la malnutrition. Parmi elle, quatre millions d’enfants sont touchés, confrontés à la malnutrition et à l’insécurité.

Dix millions d'enfants afghans menacés par la faim | La Presse

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Violences économiques: violences conjugales trop peu connues

Ces violences conjugales économiques sont souvent difficiles à détecter. L’association SOLIDARITE FEMMES donne des clés pour les définir et les voir, repérer les partenaires qui exercent un contrôle permanent sur les dépenses de leurs conjoint·es. Cela peut prendre plusieurs formes, en commençant par des critiques négatives sur la façon dont le ou la partenaire dépense ses ressources personnelles ou encore le contrôle exclusif des comptes communs du couple.

Les violences économiques font partie intégrante des violences conjugales.

Selon les appels au 3919, numéro national de référence pour les femmes victimes de violences, 20% de femmes appelantes dénoncent la violence économique au sein de leur couple.

Un contrôle financier au quotidien qui peut aller jusqu’à la dépossession totale des moyens d’autonomie de la femme.

Solidarité Femmes | Facebook

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Quarante-huit ans après le vote de la loi Veil autorisant l’IVG

Tandis qu’un premier pas a été franchi jeudi avec l’adoption de la proposition de loi prévoyant de constitutionnaliser l’IVG, le chemin parlementaire à parcourir demeure long et tortueux : le Sénat, majoritairement à droite et qui y est a priori opposé, doit encore adopter le texte dans les mêmes termes, et un référendum doit être organisé sur cette question. Seule possibilité de s’épargner cette dernière étape (mais qui pourrait réveiller les anti-avortement) : que le gouvernement présente un projet de loi constitutionnelle. Questionné vendredi sur ce point lors d’un déplacement à Dijon (Côte-d’Or), Emmanuel Macron dit souhaiter «respecter le chemin parlementaire».

https://www.francebleu.fr/s3/cruiser-production/2020/12/e45cabc8-c6fc-48ea-8e60-7d07154118e5/1200x680_maxnewsworldfive277825.jpg

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La CIMADE donne la parole aux invisibles

5 témoins partagent leurs histoires, de leur départ vers la France jusqu’aux difficultés d’aujourd’hui.

Mali: Les peuls seuls contre tous !

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Rapport de la FIDH: accélération des violations des droits humains au Mali en 2022

La Fédération internationale des droits humains (FIDH) présente une enquête intitulée « dans le centre du Mali, bourreaux et victimes vivent ensemble », sur les violations et les crimes commis contre populations civiles entre juin 2018 et juin 2022.

OMCT | International Federation for Human Rights

L’ONG parle d’une « accélération des violations graves des droits humains contre les civils depuis le début de l’année, notamment des violations sexuelles ».

 La FIDH a recueilli des témoignages accablants qui visent toutes les parties au conflit: groupes jihadistes, groupes d’autodéfense, les Forces armées maliennes (Fama), forces de défense et de sécurité et leurs partenaires paramilitaires russes.

Exécutions sommaires, viols, arrestations arbitraires, pillages, ou encore mise en place d’un « centre de torture dirigé par le groupe Wagner » à Diabaly. Les populations civiles du centre du Mali « vivent un enfer ».

Droits de l’Homme au Mali: plus de 800 nouvelles violations et atteintes en 3 mois, selon la Minusma

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Inédit en Chine

De mémoire d’observateurs, c’est du jamais-vu depuis l’occupation de la place Tiananmen en juin 1989. Ce week-end, dans plusieurs villes de Chine, des centaines de personnes sont descendues spontanément dans les rues et ont participé à des manifestations collectives, malgré les risques encourus

Malgré la censure, des dizaines de vidéos ont été postées montrant l’ampleur des mobilisations.

Des manifestants tiennent des feuilles de papier blanc en signe de protestation contre les restrictions liées au coronavirus, à Pékin, le 28 novembre 2022.
Des manifestants tiennent des feuilles de papier blanc en signe de protestation contre les restrictions liées au coronavirus, à Pékin, le 28 novembre 2022. THOMAS PETER / REUTERS

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Israël tente de museler les organisations féministes et de défense des droits humains en Palestine

Dans sa logique répressive, Israël vise particulièrement la société civile palestinienne. Six organisations de défense des droits humains ou féministes ont été déclarées « terroristes », mais elles n’abdiquent pas.

Aucune des ONG incriminées par Israël n’a arrêté son travail. Bien au contraire, à la suite de leur désignation comme « terroristes », elles ont fait front commun et lancé la campagne « Stand by the 6 » (« Soutenons les 6 »), relayée par de nombreuses organisations internationales.

AFPS - Association France Palestine Solidarité on Twitter: "L'interdiction  par Israël de six grandes organisations de la société civile palestinienne  est une tentative évidente de faire taire les critiques, de se soustraire

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Atteintes à la laïcité en milieu scolaire

Des chiffres qui interrogent, des enquêtes qui se contredisent

Une enquête commandée à l’IFOP par la Fondation Jean Jaurès et Charlie Hebdo, publiée en janvier 2021 suite à l’attentat contre Samuel Paty donnait des résultats inquiétants. Près d’un enseignant sur deux (49 %) y affirme avoir été contesté dans son enseignement sur des questions religieuses ; 80 % des professeurs déclarent avoir été confrontés au moins une fois au cours de leur carrière à une revendication liée à des croyances religieuses (dispense de cours, menus spéciaux à la cantine, etc.)…

Une autre enquête, faite un an plus tôt, par le CNESCO (Centre national d’études des systèmes scolaires) menée auprès de 1 600 élèves de troisième et de terminale, de 500 enseignants et de 350 chefs d’établissement montre à peu près exactement le contraire. Ainsi, 90 % des collégiens et 91 % des lycéens considèrent que la tolérance entre eux est importante, y compris à l’égard d’élèves d’une autre religion, et considèrent que les enseignants les respectent quelles que soient leurs croyances ou leurs opinions et très peu de chefs d’établissement (2 % au collège, moins de 1 % au lycée) déclarent rencontrer des problèmes importants.

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Droit à l’eau pour tous, un droit opposable juridiquement ?

Le droit à l’eau potable est reconnu par les Nations unies.

Au niveau européen, la directive relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine dispose, dans son article 16, que les Etats membres « en tenant compte des perspectives et des ­circonstances locales, régionales et culturelles en matière de distribution de l’eau, prennent les mesures nécessaires pour améliorer ou préserver l’accès de tous aux eaux destinées à la consommation humaine, en particulier des groupes vulnérables et marginalisés ».

Garantir l’adoption d’un droit à l’accès à l’eau pour tous, est « un progrès décisif et le moyen de répondre à un besoin vital, essentiel pour la population ».

Droit à l'eau : première étape capitale - Fréquence Terre - La Radio Nature
Dans un avis adopté fin octobre, le Conseil économique, social et environnemental plaide pour inscrire dans la loi un droit opposable à l’accès à l’eau potable.

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LES EXPULSIONS AUGMENTENT, PAS LES SOLUTIONS DE LOGEMENT

Communiqué commun dont la LDH est signataire.

Alors qu’une proposition de loi émanant de la majorité souhaite pénaliser encore davantage les personnes mal-logées, des milliers de personnes en France sont contraintes de vivre dans des habitats de fortune : bidonvilles, squats, tentes…

Chaque année, de nombreuses expulsions viennent aggraver leurs conditions de vie déjà extrêmement précaires.

Les ravages du mal-logement sur la santé

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Journées internationales des droits des enfants

A l’occasion des Journées internationales des droits des enfants,  un rapport de l’UNICEF dénonce le racisme et la discrimination à l’égard des enfants, dans tous les pays du monde, du fait de leur origine ethnique, de leur langue et de leur religion, et souligne que chaque enfant a le droit d’être inclus et protégé et de bénéficier des mêmes chances d’atteindre son plein potentiel.

Journée des Droits de l'enfant - Bien dans sa ville | Ville de Villejuif

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LES CONDITIONS MINIMALES POUR QUE LE DROIT D’ASILE SOIT UN DROIT RÉEL

Alors que le gouvernement annonce une nouvelle loi sur l’asile et l’immigration, la Coordination française pour le droit d’asile (CFDA) pose les 15 conditions minimales pour que l’asile soit un droit réel.

Demande d'asile - Ofii

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Cadre légal du sauvetage, du débarquement et de l’accueil des personnes secourues en mer

Suite au débarquement des passager.e.s de l’Ocean Viking à Toulon le 11 novembre 2022, la Cimade publie une Foire Aux Questions pour décrypter le cadre légal et les enjeux en matière de sauvetage, de débarquement et d’accueil des personnes exilées secourues en mer.

Débarquement de l'"Ocean Viking" en Italie : "C'est un soulagement pour  nous, un signe extrêmement encourageant"

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Rappel rassemblement samedi 14h30

Peut être une image de une personne ou plus et texte

Ciné débat jeudi 17 novembre

Enfants à la rue

Un collectif d’associations appelle à « tout faire pour que plus aucun enfant ne dorme à la rue »
Unicef : 42.000 enfants sont SDF en France - IRNA Français

29 responsables associatifs et 22 députés s’inquiètent du nombre croissant d’enfants à la rue, et appellent à maintenir le financement de places d’hébergement d’urgence.

Ces enfants vivent et grandissent dans des environnements néfastes à leur développement et à leur bien-être, et ont beaucoup de mal à voir leurs droits fondamentaux respectés, en particulier le droit à l’éducation ou à la santé.

Épuisement, dégradation de l’état de santé, développement de troubles de la santé mentale, retards de motricité, malnutrition, perte de confiance, difficultés à faire ses devoirs, changements d’école à répétition voire déscolarisation… les conséquences de la précarité résidentielle sont graves. La situation s’aggrave de mois en mois à Paris, Lyon, Clermont-Ferrand, Rennes, Grenoble, Strasbourg, en Seine-Saint-Denis, de nombreux hôtels sont en train de fermer pour travaux, dans la perspective de la Coupe du monde de rugby 2023 et des Jeux Olympiques 2024 !

Surtout, la baisse annoncée de 14 000 places d’hébergement dans le budget 2023 de l’Etat est profondément inquiétante et risque d’aggraver encore la crise.

Le droit au logement est un objectif à valeur constitutionnelle et un droit consacré par la Convention internationale des droits de l’enfant.

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Monde associatif

En France, les associations et fondations qui sollicitent des subventions publiques doivent signer le “contrat d’engagement républicain”. En principe, ce contrat a pour but de réaffirmer le soutien aux valeurs de la République… En principe.

Le Préfet de la Vienne, ancien directeur de campagne d’Emmanuel Macron, a demandé à la ville de Poitiers de retirer une partie de la subvention accordée à l’association Alternatiba. La raison ? Alternatiba organise des ateliers de désobéissance civile et tombe désormais sous le coup de la loi » « séparatisme ». Une association de défense de l’environnement, forcément très critique envers l’État, peut-elle être privée des subventions publiques ? 

Arié Alimi, avocat au barreau de Paris et membre de la Ligue des Droits de l’Homme, pose la question d’une « mainmise de l’État sur le monde des idées et de l’associatif ».

Trombinoscope du Bureau national et du Comité national - Ligue des droits  de l'Homme

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Alternatiba est un mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale. Avec notre réseau de plus de 130 collectifs locaux et de 10 bases de mobilisation, nous sommes un acteur incontournable de la mobilisation climat depuis 2013. Partout sur le territoire, Alternatiba met en lumière les alternatives concrètes pour lutter contre le dérèglement climatique et les relie. Partout, le mouvement agit pour un monde juste et soutenable qui ne laisse personne de côté.