35 ans après le massacre, des personnes tentant de le commémorer ont été emprisonnées et les familles des victimes sont toujours privées de réparations.
Le président de la République française Emmanuel Macron reçoit ce 6 mai le président de la République populaire de Chine Xi Jinping. Plus de 100 journalistes sont emprisonnés dans les geôles du régime de Pékin, l’un des régimes les plus répressifs pour le journalisme. Reporters sans frontières (RSF), lors d’une opération spéciale dans les rues de Paris, a rappelé ses demandes : la liberté de la presse ne doit pas être la grande absente de cette visite d’État.
Xi Jinping à Paris : les enjeux pour la France et l’Europe
Le président chinois est en France pour le soixantième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre Paris et Pékin. Peut-on le convaincre de prendre ses distances vis-à-vis de Vladimir Poutine ? Quels bénéfices espérer sur le plan bilatéral ?
La visite officielle du président chinois en France est critiquée par la communauté ouïghoure, victime d’un génocide dénoncé par plusieurs pays occidentaux
La communauté ouïghoure française a fait part vendredi 3 mai de sa « colère » face à la visite d’État du président chinois Xi Jinping en France, estimant que cet accueil était « un encouragement pour que la Chine continue ses crimes ».
« Le Président français a décidé d’accueillir, non pas les victimes, comme elles le demandent, mais le bourreau, dans un pays qui se dit le pays des droits humains ».
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Communiqué commun signé par la FIDH, la LDH et ICT
À l’occasion de la prochaine visite en France du Président chinois Xi Jinping, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et ses organisations membres International Campaign for Tibet (ICT) et la LDH (Ligue des droits de l’Homme) appellent le Président Macron à placer la question des droits humains – notamment au Tibet – au cœur de ses échanges avec son interlocuteur chinois.
Les 6 et 7 mai prochains, le président chinois Xi Jinping effectuera une visite officielle en France, marquant ainsi son premier déplacement en Europe depuis 2019. Cette visite qui fait suite à la visite du Président Macron en Chine en avril 2023, s’inscrit dans le cadre de la célébration du 60ème anniversaire de l’établissement des relations franco-chinoises.
« Nous comprenons que l’agenda entre les deux présidents sera dense compte tenu des nombreuses crises internationales comme en Ukraine et au proche-orient mais cela ne doit pas se faire au détriment des échanges sur les droits humains, qui sont dans une situation déplorable dans tout le pays ainsi qu’à Hong Kong, au Xinjiang (région Ouïgoure) et au Tibet où un conflit latent perdure depuis plus de soixante ans et constitue une menace pour la sécurité régionale et internationale » indique Vincent Metten, directeur des Affaires européennes pour International Campaign for Tibet.
« Il est important de re-paramétrer les relations entre la France et la Chine afin de mettre les droits humains au cœur de la politique extérieure française. Le Président Macron doit dénoncer avec force, en privé mais aussi publiquement, la répression sur place mais aussi en France, ce qu’on dénomme la répression transnationale, qui touche les activistes et défenseur-es des droits de l’Homme chinois, les Hongkongais, les Ouïgours ou les Tibétains » insiste Patrick Baudouin, le président de la LDH.
En amont de la visite du président chinois, la LDH, la FIDH et International Campaign for Tibet ont adressé un courrier en janvier 2024 au ministre des Affaires étrangères français soulignant que cette visite représente une opportunité pour placer le respect des droits humains au centre des relations franco-chinoises.
Pour Maryse Artiguelong, vice-présidente de la FIDH , « le conflit en Ukraine souligne la menace que représentent les régimes autoritaires comme la Russie ou la République populaire de Chine pour la sécurité et l’ordre international. Leurs politiques étrangères agressives et leurs politiques intérieures répressives sont indissociables : quiconque ne s’oppose pas aux violations des droits humains par la Chine risque un jour de faire face à sa politique étrangère agressive. »
Une manifestation pour le respect des droits humains en Chine se tiendra dimanche 5 mai à 15h Place de la République à Paris.
L’article aura tenu quelques heures en ligne. « La mort du suspect Sun Renze » publié le 14 janvier par le magazine Caixin, est aujourd’hui introuvable sur l’internet chinois. Ce récit rare rapporte la face sombre de certains commissariats en Chine et des tortures pratiquées pendant les interrogatoires. Six ans après le décès de la victime, huit policiers ont été reconnus coupables de coups et blessures ayant entraîné la mort.
Le ministre chinois de la Défense, Li Shangfu, n’a plus été vu en public depuis plus de deux semaines. La disparition de ce proche de Xi Jinping intervient deux mois après celle du ministre des Affaires étrangères, et d’influents généraux de l’armée chinoise. Pour les uns, c’est une nouvelle affaire de corruption, tandis que d’autres y voient un signe d’intenses batailles politiques.
De mémoire d’observateurs, c’est du jamais-vu depuis l’occupation de la place Tiananmen en juin 1989. Ce week-end, dans plusieurs villes de Chine, des centaines de personnes sont descendues spontanément dans les rues et ont participé à des manifestations collectives, malgré les risques encourus
Malgré la censure, des dizaines de vidéos ont été postées montrant l’ampleur des mobilisations.
Le temps mis par la haut-commissaire aux droits humains, Michelle Bachelet, à publier le rapport de l’ONU sur la répression dans la région du Xinjiang montre l’emprise qu’exerce la Chine sur les institutions internationales censées défendre les droits fondamentaux.
Dans un document très attendu, publié mercredi soir, les Nations unies dressent un réquisitoire contre la répression menée par Pékin contre la minorité musulmane dans cette région du nord-ouest de la Chine et appelle la communauté internationale à agir.
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Depuis la répression sanglante sur la place Tiananmen à Pékin il y a 33 ans, la Chine s’attèle à effacer tout souvenir du drame. Hong Kong faisait exception à la règle jusqu’en 2020. Samedi 4 juin, les Hongkongais qui souhaitaient commémorer l’anniversaire de l’événement, ont dû agir subtilement. Les autorités veillent au grain et ont interdit tout rassemblement.
Reporters sans frontières (RSF) dénonce la reprise de la propagande russe par les médias d’État chinois et appelle le public à ne se fier qu’aux informations factuelles publiées par des médias indépendants reconnus.