« Si vous revenez, on vous brise les jambes » : un migrant expulsé dans le désert par la Tunisie témoigne de son calvaire
John (prénom d’emprunt) a été arrêté avec sa femme dans une rue de Tunis fin août. Avec une centaine d’autres Subsahariens, le Sierra-Léonais de 24 ans a été envoyé dans le désert, à la frontière algérienne, avec très peu d’eau et de nourriture. Pendant une semaine, le groupe, au sein duquel se trouvaient des femmes et des enfants, a survécu difficilement dans le désert, à la merci des intempéries. Témoignage.
Partager la publication "Aya, 10 ans, enfermée à l’aéroport d’Orly ou comment la France viole les droits de l’enfant"
Face à la crise socio-économique, près de la moitié des Tunisiens souhaitent quitter leur pays, selon une récente enquête du réseau de recherche Arab Barometer. La situation est encore plus alarmante chez les jeunes, dont certains envisagent de partir clandestinement.
Les chiffres illustrent le profond malaise de la population tunisienne. Face à une économie en berne et un chômage exponentiel, près d’un Tunisien sur deux (46 %) envisage de quitter son pays, révèle une étude du réseau de recherche Arab Barometer, publiée le 15 août. Ce taux a plus que doublé depuis 2011, année de la révolution tunisienne qui a conduit à la chute du dictateur Ben Ali. Il n’a depuis jamais cessé d’augmenter. Il s’agit, aussi, du pourcentage le plus élevé des quinze pays arabes au sein desquels l’enquête a été menée, auprès de plus de 15 000 personnes. La Jordanie (42 %), le Liban (38 %) et le Maroc (35 %) arrivent juste derrière.
Le désir d’émigrer est particulièrement présent chez les jeunes Tunisiens âgés de 18 à 29 ans. Environ 71 % d’entre eux (contre 36 % pour les plus de 30 ans) ont exprimé cette volonté, surtout les titulaires d’un diplôme universitaire. Pour près de neuf personnes sur dix, l’option du départ est motivée par des considérations économiques.
Après cette quinzaine mouvementée, presque exclusivement consacrée à la France, et en attendant le verdict de demain soir, les doigts croisés, voici quelques nouvelles du monde.
Pour lire les articles entiers, cliquez sur les liens rouges.
Iran: la fin des pendaisons en séries et la liberté pour les femmes ?
Bénin-Niger, Mauritanie, Joe Biden, Royaume-Uni… L’actualité vue par les éditorialistes africains
Au sommaire : Le dialogue a repris entre le Bénin et le Niger. Va-t-on vers une normalisation des relations entre les deux pays ? En Mauritanie, retour sur la réélection du président sortant Mohamed Ould Ghazouani. Aux États-Unis, après la prestation ratée de Joe Biden face à son concurrent Donald Trump, ils sont de plus en plus nombreux à demander un retrait du président de la course à la Maison Blanche. Un remplacement est-il réellement envisageable ?
Éthiopie : L’armée attaque le système de santé lors du conflit dans l’Amhara
Les autorités devraient protéger les personnels soignants et les patients, et s’assurer que les forces ayant commis des abus soient tenues responsables.
Au printemps 1994, plus de 800 000 Tutsis ont été massacrés au Rwanda. La France le savait et a laissé faire… Elle a aussi accueilli de nombreux responsables du génocide. Depuis plus de 20 ans, le couple franco-rwandais formé par Alain et Dafroza Gauthier lutte pour faire juger les responsables et reconnaître le rôle de la France dans ce génocide. À l’occasion de la commémoration des 30 ans du génocide, Alain Gauthier dresse le bilan de plus de vingt ans d’action pour la justice. Le combat des Gauthier est le sujet d’une bande dessinée parue aux éditions Steinkis et d’un documentaire télévisé et tous deux intitulés : « Rwanda, à la poursuite des génocidaires ». Rencontre avec Alain Gauthier afin d’évoquer avec lui le combat d’une vie.
En Tunisie, Kaïs Saïed organise sa présidentielle sans opposant
Même s’il n’a pas encore annoncé sa candidature, le chef de l’Etat multiplie les arrestations et les poursuites judiciaires contre les leaders des partis politiques d’opposition.
« C’est le prix de nos vies » : après neuf mois de guerre dans la bande de Gaza, les cagnottes en ligne comme « ultime échappatoire » pour fuir
Pour les civils palestiniens qui ne sont pas en mesure de s’acquitter des montants exorbitants demandés pour traverser la frontière avec l’Egypte, le financement participatif s’impose comme la seule alternative pour un exil forcé.
Ukraine : les soldats russes paient cher la stratégie de la « chair à canon » du Kremlin
Si l’armée russe réussit actuellement à progresser en l’Ukraine, c’est au prix de pertes sans précédent depuis le début du déclenchement de la grande offensive en 2022. La raison : Moscou a intensifié son recours à la stratégie « de la chair à canon », qui consiste à mettre constamment sous pression les défenses ukrainiennes en envoyant à l’assaut des vagues successives de soldats peu entraînés.
Ils ont avancé de quelques centaines de mètres au nord d’Avdiïvka ces derniers jours. Pareil dans les environs de Bakhmout. Les forces russes ont même pris une partie du village de Tchassiv Yar, à quelques kilomètres à l’est de Bakhmout, actuellement considéré comme l’un des points les plus chauds du front en Ukraine.
Ukraine : Poutine ferme sur ses exigences avec Orban à Moscou, vives critiques de l’UE
Présidentielle américaine: Joe Biden persiste à défendre sa candidature en interview
Le président américain Joe Biden a continué à défendre son acuité mentale et sa capacité à gouverner le pays pour un second mandat, lors d’une interview vendredi sur la chaîne ABC.
Le président américain Joe Biden toujours sur la corde raide
« C’est un président dans le déni », accuse d’entrée le Wall Street Journal, après l’interview de Joe Biden sur la chaîne ABC, sa première interview télévisée depuis son débat raté contre Donald Trump, la semaine dernière. « Il a minimisé, nié, rejeté les faits », renchérit le New York Times. Interrogé sur sa capacité à mené à bien la course à la Maison Blanche, le président américain a passé une grande partie de l’interview, qui dure 22 minutes, à « résister à une série de questions (…) sur ses compétences, sur l’éventualité de passer un test cognitif, sur sa position dans les sondages », poursuit le New York Times. Mais il n’a pas changé son discours : « Je suis la personne la plus qualifiée pour battre Trump, et je sais comment faire avancer les choses », a-t-il dit, propos repris par le Wall Street Journal qui ajoute : « Bien que son discours ait été pour l’essentiel convaincant, le président a semblé nier la crise qui s’est abattue sur son parti et s’est fermement engagé à rester dans la course. S’il doit quitter le ticket démocrate, il ne le fera apparemment pas de bon gré ».
Les personnes détenues devraient être remises en liberté et les poursuites pour délits d’expression abandonnées.
Les autorités tunisiennes ont intensifié leur répression contre les médias et la liberté d’expression ces dernières semaines, en condamnant deux journalistes et un fondateur de média à des peines de prison, en procédant à l’arrestation d’une autre figure médiatique et en intimidant des médias privés, ont déclaré aujourd’hui Amnesty International et Human Rights Watch. Les autorités devraient immédiatement remettre en liberté les personnes détenues et abandonner toute poursuite pour l’expression d’opinions, droit protégé par le droit international des droits humains.
Partager la publication "Tunisie : Les autorités intensifient leur répression contre les médias et la liberté d’expression"
Arménie : la police interpelle 151 manifestants opposés à un transfert de terres à l’Azerbaïdjan
Les autorités arméniennes, en quête d’un accord de paix pour apaiser des décennies de différends territoriaux avec Bakou, ont approuvé la restitution de villages frontaliers saisis par leur armée dans les années 1990.
En Géorgie, les intimidations et menaces visant des responsables d’ONG se multiplient
À la veille d’une semaine décisive qui pourrait voir l’adoption définitive du projet de loi sur l' »influence étrangère », opposants, journalistes indépendants et responsables d’ONG sont victimes d’agressions physiques et d’actes d’intimidation. Depuis dix jours, le gouvernement prorusse au pouvoir à Tbilissi ne fait plus mystère de son intention de recourir à la force pour imposer un texte visant à faire taire ses critiques.
Partager la publication "Recul permanent de la démocratie et des droits fondamentaux"
Critiquée à gauche comme à droite pour avoir signé, en juillet dernier, un partenariat stratégique sur les migrations avec la Tunisie, la Commission européenne a défendu son initiative mardi. Sans aborder la question des abandons dans le désert organisés par le gouvernement tunisien cet été et provoquant la mort de dizaines de personnes, l’UE a évoqué la nécessité de mettre en place des mesures à court terme pour limiter les arrivées de migrants en Europe.
La situation des personnes migrantes subsahariennes en Tunisie reste alarmante après la vague de rafles et de déplacements forcés qui a eu lieu début juillet. Le silence de la communauté internationale et l’absence de sanctions inquiètent.
379 chercheur·ses et membres de la société civile prennent collectivement position contre le « Mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global entre l’Union Européenne et la Tunisie » signé le 16 juillet et contre les politiques d’externalisation des frontières de l’UE.
À l’heure où la Tunisie et la Libye annoncent un accord pour reprendre en charge les migrants abandonnés dans le désert à la frontière entre leurs deux pays, le bilan des morts suite à ces abandons est désormais d’au moins 27 morts, estime Tripoli. Le Comité des droits de l’homme libyen évoque même un décompte de 35 morts.
Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, s’insurge contre les propos qui « instrumentalisent des fragilités identitaires, sociales et politiques » et conduisent à regarder des hommes et des femmes mourir dans « l’indifférence et le silence ».
Partager la publication "Tunisie : le sort des migrants montre « l’inhumanité qui s’installe progressivement, y compris en France », dénonce la Fédération des acteurs de la solidarité"
Le 16 juillet, l’Union européenne signait un partenariat avec la Tunisie pour lutter contre l’immigration irrégulière. Et ce en dépit, des milliers de migrants subsahariens qui sont volontairement abandonnés dans le désert par les autorités de Tunis. Depuis la signature de cet accord, l’UE est mutique. Un positionnement de Bruxelles « gênant » voire « catastrophique », selon la chercheuse Tania Racho.
Partager la publication "Migrants abandonnés dans le désert tunisien : « Le silence est assez assourdissant du côté de tous les politiques européens »"
Près de 150 migrants subsahariens sont toujours bloqués, depuis le début du mois de juillet, en plein désert, à Ras Jedir, dans la zone transfrontalière entre la Tunisie et la Libye. Ils ont été abandonnés là par les autorités de Tunis. Mardi, ils ont improvisé une manifestation pour réclamer leur retour en Tunisie et l’aide de la communauté internationale, pour l’instant sourde à leurs appels.
Quinze corps sans vie de migrants subsahariens ont été trouvés par les garde-frontières libyens. Les autorités tunisiennes avaient expulsé des centaines de migrants vers une zone désertique à la frontière libyenne début juillet. Selon l’ONG Human Rights Watch, quelque 1 200 personnes ont été renvoyées vers la frontière avec la Libye et avec l’Algérie. Depuis, le Croissant rouge tunisien a secouru quelque dizaines d’entre eux. D’autres n’ont pas eu cette chance et sont toujours bloqués dans la zone désertique de Ras Jdeir.
Selon le ministre tunisien de l’Intérieur, quelque 900 corps de migrants ont été découverts sur les côtes tunisiennes entre le 1er janvier et le 20 juillet. Parmi ces victimes figurent au moins au moins 260 ressortissants d’Afrique subsaharienne. Ce nombre tragique s’explique principalement par la très forte hausse des départs d’exilés due à la dégradation de la situation politique et économique dans le pays.
Depuis le début de la vague de violences anti-migrants à Sfax, en Tunisie, les exilés restent cloîtrés chez eux, par peur des agressions de citoyens ou des arrestations arbitraires des forces de l’ordre. Sortir simplement faire ses courses pour s’alimenter reste dangereux. L’Association tunisienne des femmes démocrates a décidé d’agir, en organisant des distributions de nourriture, d’eau, et de lait pour les enfants, dans le plus grand secret.
Tunis accepte d’accueillir uniquement les Tunisiens en situation irrégulière en Europe, et refuse d’accueillir les migrants d’autres nationalités. Les autorités avaient déjà déclaré en juin dernier qu’elles ne voulaient pas que la Tunisie devienne le « garde-frontières » de l’Europe. Dimanche, un accord a été conclu avec l’Union européenne pour tenter d’endiguer l’immigration illégale, venue de la Tunisie.
Ces migrants subsahariens avaient été conduits vers des zones frontalières inhospitalières et laissés sur place à la suite des violences survenues à Sfax.
Depuis presque quinze jours, une cinquantaine de jeunes marocains sont portés disparus. Ils avaient embarqué sur un canot en direction des Canaries depuis la région d’Agadir. Selon deux parents de disparus, tous ces exilés avaient « entre 15 et 37 ans ». Cet événement intervient alors que des ONG dénoncent l’inertie des autorités marocaines et espagnoles dans un autre naufrage, survenu mercredi.