
Elles devraient libérer les personnes détenues arbitrairement, garantir la liberté d’expression et réduire la violence.
La fermeture des frontières décidées par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) après le putsch militaire au Niger du 26 juillet a conduit au blocage de milliers de migrants, stoppés net sur leur route migratoire. Une attente qui suscite beaucoup d’angoisse et de désespoir chez les exilés, « coincés » dans le pays.
Plus de deux millions d’enfants ont « besoin d’une aide humanitaire » au Niger, pays déstabilisé par un récent coup d’État et miné par des violences jihadistes, a affirmé lundi le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
Une semaine après la suspension de Radio Oméga pour avoir diffusé l’interview d’un opposant à la junte nigérienne, la direction du média a saisi le Conseil d’État du Burkina Faso pour l’annulation de la mesure. Reporters sans frontières (RSF) dénonce les nombreuses menaces contre cette radio indépendante et encourage les médias locaux à résister face aux mesures contre la liberté de la presse prises par la junte.
RFI et France 24 ont été suspendues jeudi 3 août par la junte au Niger. Mais les médias français ou étrangers ne sont pas les seuls à être malmenés depuis le coup d’État. Les médias nigériens et leurs journalistes sont également sous pression, selon les organisations de protection des journalistes.
Huit jours après le coup d’État à Niamey, le collectif Tournons La Page International interpelle à la fois la junte nigérienne et la Cédéao, en appellant au dialogue et à la retenue au Niger. Brigitte Ameganvi, sa porte-parole à Paris, répond aux questions de Claire Fages.
Selon le décompte d’Alarme Phone Sahara, 19 688 personnes ont été expulsées par les autorités algériennes vers le Niger entre le 1er janvier et le 16 juillet 2023. Un triste record qui inquiète le collectif d’aide aux migrants. Les températures atteignent actuellement 47 degrés dans le désert. Sans eau, sans repères, sans assistance, les chances de survie des exilés sont minces.
Excédés d’attendre, au Niger, la mise en œuvre de leurs retours volontaires par l’Organisation internationale des migrations (OIM), une centaine de Sénégalais ont lancé une marche de protestation le 19 septembre. Dans la foulée, l’OIM a pu organiser un rapatriement de la majorité d’entre eux. Mais d’autres restent toujours coincés dans ce pays de transit. Et ce, parfois, sans possibilité d’accéder aux centres pourtant prévus à cet effet, comme en témoigne l’un d’eux interrogé par Infomigrants.