Dans le conflit israélo-palestinien tel qu’il est évoqué dans les médias français, les mots sont utilisés non pas pour caractériser une situation complexe mais pour disqualifier l’adversaire idéologique. Mais quels présupposés et quelle vision idéologique se cachent derrière l’usage de ces mots ?
Médias
A ne pas manquer la semaine prochaine
Au lendemain des élections législatives, une centaine d’organisations ont lancé un appel à désarmer l’empire Bolloré ( https://desarmerbollore.net/appel ). Elles y pointaient la menace grave que représente une telle omnipotence financière et médiatique. Elles appelaient à agir contre un ensemble de dispositifs et infastructures dédiés à la conquête du pouvoir par l’extrême droite. L’exemple d’Elon Musk, et désormais de ses confères patrons de la tech, montre à quel point quelques milliardaires peuvent peser de tout leur poids, aux Etats-Unis et jusqu’en Rurope, dans l’avènement d’un ordre mondial réactionnaire et fascisant. L’actualité offre ainsi un sinistre miroir et la campagne pour désarmer l’empire Bolloré relève ici chaque jour un peu plus de l’urgence.
Du 29 janvier au 2 février 2025, cette coalition d’organisations appelle dans tout le pays à des journées d’actions contre l’empire Bolloré et ses infrastructures : énergies fossiles avec Bolloré Energy, agro-industrie coloniale et écocidaire avec la Socfin socapalm, conseil et publicité avec Havas, extractivisme avec Blue Systems, surveillance et contrôle avec EASIER, IER ou Automatic systems, et de plus en plus de médias et maisons d’éditions à travers le groupe Hachette. L’appel à ces journées d’actions met ainsi en avant le caractère aussi glaçant qu’absolument cohérent du projet industriel, financier et politique du groupe Bolloré. Pendant des mois nous avons analyser comment son empire se déploie sous diverses formes et firmes qui se nourrissent d’un renforcement autoritaire de l’ordre économique mondial autant qu’elles l’appuient.
👉 L’appel complet est lisible sur le site de la campagne
Ces journées d’actions font suite à une première série de mobilisation en décembre à l’initiative d’une centaine de libraires dénonçant l’emprise du groupe Bolloré dans le monde de l’édition (https://desarmerbollore.net/news/actions-decentralisees-du-29-janvier-au-3-fevrier-2025#user-content-fn-1 ) ainsi qu’à l’intrusion de centaines de milliers de marque-pages invitant à boycotter Hachette/Bolloré dans les livres du groupe (https://desarmerbollore.net/news/operation-marque-pages. ) Du 29 janvier au 2 février 2025, des mobilisations publiques sont d’ores et déjà annoncées à Grenoble, Reims, Lyon, Poitiers, Clermont-Ferrand, Oyonnax, Marseille, Paris dans le Finistère ou en Aragon (détails ci-dessous). D’autres rendez-vous nous parviennent chaque jour, sans compter les actions surprises. Les journalistes qui souhaitent avoir plus d’infos sur certaines mobilisations et les couvrir peuvent nous joindre sur le tel presse.
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LISTES DES ACTIONS PUBLIQUES :
Grenoble : mercredi 29 janvier à 17h30 à Grenoble (UGA BU Droit-Lettres)
Aragon : mercredi 29 janvier 2025 à Aragon (devant le centre culturel)
Reims : jeudi 30 janvier à midi (devant la fac de lettre)
Lyon : samedi 1er février à 15h30 (Place Guichard)
Chasseneuil-du-Poitou : samedi 1er février à 14h30 (Zone commerciale du Futuroscope – 86)
Besançon : samedi 1 février à 14h30 (Place Pasteur)
Reims : samedi 1er février après-midi (au centre démocratique kurde)
Clermont-Ferrand : samedi 1 février de 14 à 19h
Oyonnax : samedi 1er février 2025 (devant le local du Progrès, rue Anatole France
Marseille : dimanche 2 février de 12h à 18h (La Plaine)
Finistère : dimanche 2 février 14h en Bretagne (lieu communiqué au dernier moment)
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POUR SUIVRE LES MOBILISATIONS :
CARTE DES ACTIONS – Une carte des mobilisations qui sera alimenté en temps réel tout le long des jours de mobilisation se trouve ici https://desarmerbollore.gogocarto.fr/map#/carte/@45.60,1.98,6z?cat=all
SITE – L’ensemble des appels à ces mobilisations, la carte des infrastructures de l’empire Bolloré, des analyses et retours d’enquêtes, ainsi que des comptes-rendus texte photos, vidéos des mobilisations sont disponibles sur le site de la campagne : https://desarmerbollore.net
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Contact presse Soulèvements de la terre : 06 29 98 45 22 (téléphone ou signal)
Compte insta de la campagne : @campagnebollore
Le MRAP et la Compagnie du Loup bleu ont le plaisir de vous inviter à la représentation de « la fuite » :
vendredi 31 janvier à 20h30
à l’Aiguillage
3 Place de la gare, 10110 Polisot.
suivi d’un échange et de témoignages
vous pouvez réserver par téléphone au 03 51 63 71 52 ou à contact@laiguillage.org
Un homme jeune – un fils, un frère, un fiancé – décide de quitter son pays et entreprend un long voyage pour trouver, peut-être, un monde meilleur… comme tant d’autres.
On les appelle migrants, exilés, sans papiers, demandeurs d’asile…
« La fuite », c’est l’histoire, en neuf épisodes, du voyage de ce jeune homme qui, à chaque étape, rencontre un personnage (incarné à chaque fois par le même comédien) emblématique d’un moment, d’un lieu, d’une fonction, d’une émotion.
Avec une chaise, une valise, des pierres, un téléphone portable, une couverture, une photo, deux comédiens (Ibraheem Ramadan et Alain Dommanget), et les images de Pascale Morel.
Mise en scène : Marie-Hélène Aïn.
Les semeurs de haine
Nedjib Sidi Moussa dénonce les campagnes haineuses des croisés de l’ordre moral sur les réseaux sociaux et certains médias. Et invite à combattre cette dérive du débat d’idée, dangereuse pour les libertés démocratiques.
Des organisations de presse demandent au gouvernement de renforcer le secret des sources des journalistes
Depuis l’adoption de la loi Dati, il est possible de lever le secret des sources en invoquant un « impératif prépondérant d’intérêt public ».
Plus de 80 organisations de presse demandent lundi 13 janvier au gouvernement de « garantir la protection du secret des sources », avant la possible mise en examen d’une journaliste du média d’investigation Disclose visée par une enquête sur des atteintes au secret défense. Ariane Lavrilleux est convoquée vendredi par une juge d’instruction, a précisé Disclose, qui dénonce « un nouveau cap » franchi « dans les pressions exercées contre les journalistes qui enquêtent sur des affaires d’Etat ».
Arrêtons de parler de «dérapages» et «polémiques» pour évoquer le racisme de Jean-Marie Le Pen
En utilisant jusqu’à plus soif le champ lexical de la «sortie de route», les commentateurs politiques et médiatiques reprennent en fait le narratif de l’extrême-droite et se condamnent à considérer comme non essentiel le racisme de la formation politique qu’il a fondée.
Cinq ? dix ? quinze ? A partir de combien de «provocations» peut-on commencer à parler de racisme ? Combien de «polémiques» avant de considérer, peut-être, qu’il s’agissait du fond de sa pensée ? Au bout de combien de condamnations pour incitation à la haine raciale, propos homophobes ou antisémites, va-t-on arrêter enfin d’utiliser le mot «dérapage» ?
Mort de Jean-Marie Le Pen : l’extrême-droite fait front dans la réhabilitation de sa figure tutélaire
Bien aidé par la tiédeur des réactions politiques de l’exécutif à l’annonce de la mort de Jean-Marie Le Pen, le Rassemblement national, comme l’extrême-droite dans son ensemble, a unanimement rendu hommage au fondateur du Front national.
Ses obsèques auront lieu samedi 11 janvier à La Trinité-sur-Mer (Morbihan) où le clan est toujours propriétaire de la maison natale du patriarche. Une cérémonie « dans l’intimité familiale », a déjà précisé Louis Aliot, maire de Perpignan (Hérault) et ancien compagnon de Marine Le Pen. Une messe aura lieu à Paris, le 16 janvier, à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, dans le 5e arrondissement. Elle pourrait réunir plus largement les proches et soutiens du défunt. Au risque, pour Marine Le Pen, d’y croiser quelques-uns des amis sulfureux de son père et de gâcher l’entreprise de réhabilitation en cours.
Jean-Marie Le Pen : ni oubli, ni pardon
« Si la banalisation de l’extrême droite se résumait aux médias Bolloré, ça se saurait »
Pauline Perrenot est journaliste pour l’observatoire des médias Acrimed et autrice du livre Les Médias contre la gauche (Agone, 2023). Elle décrypte les mécanismes de l’extrême-droitisation des médias et rappelle le rôle essentiel des médias indés.
Les corbeaux sur nos plaines
2024 se termine. Une année sombre, qui a vu l’extrême-droite répandre encore davantage sa toile sur notre pays. Si le résultat des urnes au soir du 7 juillet a semblé offrir un semblant de sursis, il faudra bien plus qu’une mobilisation ponctuelle pour en venir à bout.
Colère agricole : comment l’extrême droite maintient l’« ordre éternel des champs »
Si de tout temps à jamais la figure du « paysan » a été un enjeu politique, le positionnement messianique de l’extrême droite à son endroit n’en reste pas moins une escroquerie intellectuelle qui tend, exactement comme le système qu’il prétend combattre, à maintenir le monde agricole dans l’« ordre éternel des champs ».
Javier Milei : enthousiasme et hésitations médiatiques
Le premier anniversaire de l’accession de Javier Milei à la présidence de l’Argentine est l’occasion d’une médiatisation suffisamment rare à l’égard d’un chef d’État latino-américain, pour qu’elle mérite que l’on s’y attarde. Alors que l’Amérique latine est une région structurellement sous investie par les médias [1], ce traitement médiatique dénote un intérêt peu commun dont font preuve les rédactions à l’égard de ses « solutions de choc » néolibérales…
Interview avec Halyna Petrenko à la tête de Detector Media, organisation ukrainienne qui décrypte les stratégies de la propagande russe
Detector Media, une organisation ukrainienne spécialisée dans l’analyse des médias, s’emploie à décrypter la propagande du Kremlin destinée à justifier l’invasion de l’Ukraine. Dans le cadre de son projet « Propaganda Monitor » lancé en septembre 2024, Reporters sans frontières (RSF) a interviewé la directrice de Detector Media, Halyna Petrenko, qui revient sur les stratégies de désinformation russes sur les réseaux sociaux et identifie les acteurs de leur diffusion.
Le best of 2024 de la propagande russe
Le média identitaire Frontières, ses obsessions, ses alliés et ses dons défiscalisés
Dans la galaxie des médias d’extrême droite, Frontières occupe une place centrale. Le jeune média identitaire peut compter sur le soutien de l’écosystème pour diffuser ses idées réactionnaires, parfois aux frais du contribuable.
Dans une gare, il n’est pas rare de se rendre dans un Relay, pour combler l’attente en achetant un livre ou un périodique. Sur un présentoir de magazines, bien en valeur entre deux rangées de journaux, en gare de Chartres (Eure-et-Loir), un utilisateur de X (ex-Twitter) remarque et photographie un point commun entre des publications alignées. Omerta, Valeurs actuelles (trois numéros), Frontières, Causeur, Front populaire, Furia (deux numéros)… Tous ces magazines proposent une vision réactionnaire de la société et se placent à l’extrême droite du champ politique (même si certains s’en défendent).
Les enquêtes de «Frontal» qui ont marqué 2024 : en septembre, «Libé» publie une partie des faux documents fabriqués par Jordan Bardella
Pour la fin de l’année, «Libé» revient sur les enquêtes de «Frontal», la newsletter consacrée à l’extrême droite, qui ont eu un impact médiatique et politique.
Tiktok : la stratégie phare de Jordan Bardella pour séduire la jeunesse
Lors des élections européennes, Jordan Bardella a obtenu le vote de 7 765 936 électeurs. Parmi eux, 26% sont des jeunes de moins de 25 ans. Le RN a su utiliser cet outil afin de rallier les jeunes à sa cause et son combat à travers Jordan Bardella. S’affichant en faisant des blagues, mangeant de la nourriture en tous genres, exhibant un grand sourire… tout est minutieusement calculé par Jordan Bardella et son parti.
Le club FoRB : Comment l’extrême-droite tisse sa toile au Parlement européen
Entre Giorgia Meloni et le PPE d’Ursula von der Leyen, ça matche depuis 2019. Blast a suivi la trace de Carlo Fidanza, chef des Fratelli d’Italia au Parlement européen. L’envoyé spécial de la présidente du Conseil italien, qui a notamment investi l’intergroupe parlementaire FoRB. Un club où on encense les chrétiens et diabolise l’Islam.
Magdebourg : Le profil du tueur ne correspond pas aux attentes des médias français et de l’extrême droite
L’auteur de l’attentat du 20 décembre sur le marché de Noël de Magdebourg (Allemagne), Taleb Al Abdulmohsen, psychiatre saoudien de 50 ans, est ce que d’aucun appelle un « apostat » (note) qui s’est radicalisé à l’extrême-droite ces dernières années, fustigeant « l’islamisation de l’Europe ». En France aussi, quelques personnalités issues de familles musulmanes ayant quitté leur religion d’origine ont suivi la même trajectoire. Un phénomène encore marginal mais surexploité par l’extrême-droite qui remue le couteau dans les plaies de parcours intimes douloureux.
Gros médias, éditocrates : pourquoi ils sont déçus après l’attaque d’un marché de Noël à Magdebourg
Le « Microscope » a porté sur l’attentat terroriste de Magdebourg. Il a rappelé le déni total dans lequel nombre de politiques et de journalistes s’étaient vautrés à l’occasion de ce drame perpétré, non pas par un islamiste, mais par un islamophobe. Pour exemple, il a mis en exergue la position de Florence Bergaud Blackler du CNRS qui a ouvertement menti et n’a eu de cesse de tordre la vérité pour justifier son positionnement.
Comment l’extrême-droite a raflé 2024
L’influence démesurée des grandes fortunes sur les médias
La concentration des médias s’accélère en France, sous l’influence de quelques milliardaires qui possèdent des journaux, radios, télé. Qui sont-ils ? Quel contrôle exercent-il sur ce bien public qu’est l’information. Décryptage.
François Pinault a des vues sur Ouest France pour sa future chaîne TNT
La chaîne des « vrais gens » aura-t-elle pour investisseur la 28e fortune mondiale ? La Lettre révèle que le groupe Ouest-France discute avec le milliardaire François Pinault (payant), déjà propriétaire du Point, pour entrer au capital d’OFTV, sa future chaîne TNT.
Nicolas Sarkozy définitivement condamné à trois ans de prison dont un an ferme dans l’affaire des écoutes
La décision dans ce dossier, aussi appelé Bismuth, intervient à quelques jours de l’ouverture d’un nouveau procès pour l’ex-chef de l’Etat, celui des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007, qui doit s’ouvrir le 6 janvier 2025.
Louis Sarkozy : le capital médiatique s’hérite aussi
Le journalisme politique dans sa bulle.
« Cyprien, vous nous révélez une information qui va faire du bruit, plastronne Apolline de Malherbe au micro de RMC. Louis Sarkozy, le fils de l’ancien Président, se lance en politique ! » (11/12) Grande connaisseuse du microcosme médiatique parisien, l’intervieweuse en chef du groupe de Rodolphe Saadé avait – malheureusement – vu juste : la « nouvelle » fait frétiller la presse people (Gala, Public, Purepeople, etc.) autant que le petit monde des journalistes politiques, où l’information est tellement dévaluée que n’importe quel non-événement est promis à un avenir de fait politique.
France : ça ne tourne vraiment pas rond
« Immunité » de Netanyahou face à la CPI : « C’est un manque de connaissance juridique et une faute morale »
La Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt la semaine dernière, notamment contre Benyamin Netanyahou. Etat partie de la CPI, la France a estimé que le dirigeant israélien bénéficie d’une « immunité ». Une annonce qui renforce le « deux poids, deux mesures » puisque le mandat d’arrêt pour Vladimir Poutine sera appliqué, juge Mathilde Philip-Gay, professeure de droit public.
« On parle d’humains, pas de poissons » : la gauche indignée que le ministre de la Mer réponde sur un naufrage de migrants
A l’Assemblée nationale, la députée communiste Elsa Faucillon a interrogé le gouvernement sur les naufrages de migrants dans la Manche.
Des associations écologistes dénoncent des violences « intolérables » d’agriculteurs et annoncent porter plainte
Des plaintes ont été déposées pour des faits survenus mardi dans la Manche et dans l’Indre, et vont l’être jeudi concernant des faits advenus dans les Hautes-Alpes, a affirmé le mouvement France Nature Environnement.
Les quartiers, angle mort de la santé mentale en France ?
La santé mentale a été érigée grande cause nationale pour 2025 et nous sommes tous concernés. En France, une personne sur cinq souffrirait d’un trouble psychique ou d’une maladie mentale. Mais quid de la situation quand on habite un quartier difficile ? Et plus largement, sommes-nous tous égaux devant l’accès aux soins ?
Education à la sexualité : après les propos du ministre délégué Alexandre Portier, la Ciivise et le Planning familial répliquent aux pressions conservatrices
Mercredi au Sénat, ce membre du gouvernement a estimé que le projet de programme d’éducation à la sexualité n’était, « en l’état, pas acceptable », se rangeant aux côtés d’organisations conservatrices.
« Des informations mensongères » et « dangereuses ». Plusieurs organisations, telles que le Planning familial et la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), ont dénoncé jeudi 28 novembre la fronde conservatrice contre le futur programme d’éducation à la sexualité. « Des voix isolées mais véhémentes se font entendre pour attaquer ce programme et le vider de son contenu, voire pousser le gouvernement à y renoncer », déplore cette dernière dans un communiqué publié sur X, après la prise de parole remarquée du ministre délégué à la réussite scolaire, Alexandre Portier (LR), mercredi au Sénat.
« Violence inouïe », « abattoir » etc : des journalistes dénoncent les méthodes de France TV
Suite à la suppression des journaux nationaux de France 3, branle-bas de combat à France Télévisions. Depuis plusieurs années, conséquence de la fusion des rédactions nationales de France 2 et France 3, des journalistes se retrouvent placardisés et relégués à faire des micros-trottoirs. Beaucoup d’entre eux se sentent dépossédés de leur métier et parlent de violence sociale. Une dérive qui se répercute sur la qualité de l’information et sur les choix éditoriaux. Malgré les alertes, notamment de la Société des journalistes de France 3, la direction ne semble pas prendre la mesure du problème.
Entre dîners clandestins et deals politiques, le RN tisse sa toile pour intégrer les cercles de pouvoir
Dans les cercles de l’élite parisienne comme chez les notables locaux, on ouvre de nouveaux accès au parti d’extrême droite, jusqu’alors cantonné à la marginalité.
Sébastien Chenu est à son aise. Le très sélect Cercle de l’Union interalliée, rue du Faubourg Saint-Honoré, reçoit du beau monde, ce soir de novembre. Coupe de champagne à la main, il badine avec l’ancien président du Medef Pierre Gattaz, salue l’ex-ministre macroniste Muriel Pénicaud, aperçoit Denis Ranque l’ancien patron de Thales. On remet, ce jour, les insignes de commandeur de la Légion d’honneur à Ross McInnes, le président du conseil d’administration de Safran, et « vieil ami » de Sébastien Chenu, qui l’a naturellement convié. L’élu est le seul représentant du Rassemblement national, mais sa présence ne défrise pas l’assemblée, qui réunit ce que Paris produit de mieux dans le monde politique et entrepreneurial. C’est peut-être un détail pour vous. Mais le lieutenant de Marine Le Pen à l’Assemblée nationale le note : c’est la première fois qu’il est invité à un tel événement.
Féminicides en France : un traitement médiatique en progrès, mais « restreint à la sphère conjugale »
Une enquête du collectif #NousToutes révèle une amélioration de la couverture médiatique des féminicides en France entre 2017 et 2022. Mais cette avancée cache des biais persistants et une récupération politique du concept.
L’Arcom inflige 150 000 euros d’amendes à la chaîne CNews pour avoir diffusé des propos inexacts sans vérification ni contradiction
La chaîne d’information est notamment sanctionnée pour avoir présenté l’avortement comme la « première cause de mortalité dans le monde ».
L’ESJ Paris rachetée par des investisseurs de droite, nouvelle étape de la bollorisation des médias
La plus ancienne école de journalisme au monde a été rachetée par un groupe d’investisseurs conservateurs, dont le milliardaire d’extrême droite Vincent Bolloré. Faisant craindre qu’elle ne se transforme en pépinière pour médias bollorisés.
Les départs du Guardian et de La Vanguardia de X sont le symptôme de l’échec des régulations des plateformes
Les deux titres d’information générale vont cesser de publier sur X, en raison de la place prépondérante de la désinformation sur cette plateforme. Pour Reporters sans frontières (RSF), c’est la révélation tonitruante de l’échec des pouvoirs publics à construire, jusqu’à maintenant, un cadre de régulation des plateformes protégeant l’information fiable.
La banalité du Mal dans les médias français : le cas Trump
À quelques encablures du scrutin du 5 novembre, les Etats Unis et le monde retiennent leur souffle.
Dans quelques jours nous saurons si la plus grande démocratie et la toujours première puissance mondiale basculeront ou non dans le libertarianisme économique, l’isolationnisme, la complaisance envers les dictatures, l’obscurantisme religieux, le masculinisme débridé, le racisme assumé, voire la répression politique contre « l’Etat profond » ou les « ennemis de l’intérieur« .
L’enjeu n’est pas mince, pour les femmes américaines et le droit à disposer de leur corps, pour les enfants de Gaza et de Tyr, pour les soldats ukrainiens et les citoyens des pays d’Europe orientale, pour celles et ceux qui chérissent au plus au point la notion de « liberté positive » telle que l’a si bien décrite l’historien de la Shoah Timothy Snyder.
L’heure relève d’un schème existentiel pour la nation américaine car, comme l’a rappelé l’ancien chef d’Etat-major de l’armée des Etats Unis, derrière le bouffon Trump, le ludion, « l’apprenti » de la réussite mafieuse et sans entrave, il y a un programme s’apparentant « au fascisme le plus complet« .
Donald Trump II ne sera plus entravé par les reliquats du vieux parti atlantistes et libre échangistes, plus empêché par les règles de la loi commune puisque la cour suprême à son service aura rendu infondée la possibilité de poursuivre le Président au niveau fédéral pour sa complicité dans la tentative d’un coup d’Etat, ni même par la décence de la parole civique, puisqu’il aura gagné en imaginant que des Haïtiens exilés à Springfield mangent des chats et décrit la prise du Capitole le 6 janvier 2021 comme « une action pacifique, voire poétique« .
Dans ce contexte dantesque, il faut s’étonner et plus encore s’inquiéter de la fausse équanimité qui prévaut dans le badinage de la télévision française, à propos de la campagne électorale américaine en cours.
Sous couvert d’une appréhension didactique du sujet sur : les 7 swing states, le gender gap, le vote de la sun belt et de la rust belt, etc, il y a une banalisation de la candidature de Donald Trump qui est affligeante et qui renvoie une nouvelle fois à l’extrême-droitisation des lignes éditoriales dans les médias tv d’information de notre pays.
Ici, point besoin de passer sa journée sur Cnews pour le constater, ni même sur la nouvelle antenne populiste de l’armateur marseillais, il suffit de regarder la chaîne d’information du service public pour que tous les soirs la musique dominante souligne la pertinence de la bête politique et de communication que serait Donald Trump, contre une Kamala Harris décrite en difficulté dans les sondages, souvent à contretemps et pas à la hauteur de son concurrent.
Cette antienne, entre fascination et méconnaissance factuelle, ne relève pas simplement de la célèbre phrase de Simone de Beauvoir contre la torture en Algérie, « ce qu’il y a de plus scandaleux dans le scandale c’est qu’on s’y habitue« , elle s’inscrit dans un plan d’ensemble d’acclimatation des thématiques néofascistes qui ont pour principal objet de relativiser l’inacceptable et ramener le débat public à des postures et un formalisme grossier qui masquent le danger concret de la politique à venir.
Ainsi, transformer un meeting en karaoké, faire des chèques à des clients dans un supermarché ou vendre des hamburgers dans un drive d’une enseigne bien connue deviennent, même sur la télévision française, l’acméisme de la bonne communication politique face à une candidate démocrate considérée comme élitaire et coupée des réalités.
Dans cette mesure, les lignes de campagne d’un candidat ouvertement adepte de la manipulation et des vérités alternatives sont reprises sans mise en perspective par des chroniqueurs de circonstances sur des plateaux tout affairés à normaliser l’anormalité.
Evidemment, cette bulle n’aura aucun écho sur la réalité du vote des citoyennes et citoyens américains, mais cette dérive en dit long sur ce qui risque de se préparer lors de nos futures échéances nationales.
En effet, entre marchands de canons, transporteur maritime, intégristes catholiques détenteurs d’empires médias et chaîne publique d’information en panique de voir arriver sa privatisation, il ne manquera pas beaucoup de journalistes, animateurs et éditorialistes à l’appel de la défense du marinisme en 2027… au plus tard.
Qui veut la mort des radios associatives ?
Un communiqué de l’association Les Locales, du SNRL et de la CNRA.
C’est avec sidération que l’association “Les Locales” et ses organisations représentatives SNRL [Syndicat National des Radios Libres] et CNRA [Confédération Nationale des Radios Associatives] découvrent la Proposition de Loi de Finances pour 2025. Malgré un budget de la Culture maintenu, le Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER) subit une coupe drastique de 35%, soit plus de 10 millions d’euros !
Extrême droite, libre antenne et millions de vues
De NRJ à Legend : Guillaume Pley, le buzz ou rien
L’animateur Guillaume Pley campe dans le top des podcasts les plus écoutés avec ses entretiens bienveillants et sensationnalistes. En coulisses, la success story de l’ancien trublion de la radio est ternie par des casseroles.
Est-ce “toujours les mêmes qui meurent et les mêmes qui tuent”, comme l’affirme Éric Zemmour ?
Un nouveau fait divers impliquant un suspect de nationalité étrangère a fait réagir Éric Zemmour, qui l’a immédiatement qualifié de “francocide”. Selon lui, “ce sont toujours les mêmes qui meurent et les mêmes qui les tuent”. Or, selon les données statistiques, il s’avère que la grande majorité des mis en cause pour homicide sont français.
AIDE MÉDICALE DE L’ÉTAT : UN DISPOSITIF ESSENTIEL DE SANTÉ PUBLIQUE A NE PAS RESTREINDRE
L’aide médicale de l’État (AME) subit de nouvelles attaques politiques et médiatiques.
Nos organisations alertent sur les conséquences désastreuses qu’entraîneraient de nouvelles limitations du dispositif, déconstruisent les contre-vérités agitées par ses détracteurs et décryptent le contenu du dernier rapport des services d’inspection générale de l’Etat, dirigé par Claude Evin et Patrick Stefanini (décembre 2023).
Deux journalistes sous pression face à des éleveurs porcins
Ils souhaitaient questionner des éleveurs porcins du Finistère sur leur rapport aux médias. Deux reporters de la revue Invendable se sont heurtés début août au mutisme des exploitants. Avant qu’un homme se présentant comme gendarme les somme d’expliquer leurs motivations.
La police « guest-star » des JO: comment les médias ont préparé les esprits à la société ultrasécuritaire
Retour sur la couverture médiatique des Jeux Olympiques de Paris 2024, avec une presse qui s’est enlisée jusqu’au bout dans la louange sans recul des forces de l’ordre. Enquête en 7 actes et analyse d’Au Poste sur ce relais complaisant de la communication ministérielle. Où il est question d’Hollywood, de danse avec les flics et d’effet Téflon.
Vanessa Codaccioni : « Les détecteurs de mensonges sont en pleine expansion » !
Depuis plusieurs années, la chercheuse Vanessa Codaccioni enquête sur les dispositions d’exception qui grignotent peu à peu nos libertés publiques. Son dernier livre porte sur les détecteurs de mensonges. De plus en plus perfectionnés, adossés aux neurosciences, ils ont conquis 60 pays dans le monde. Dans plusieurs États, y compris en Europe, ils sont utilisés par la justice. Rencontre avec cette passionnée qui nous met en garde contre une société en recherche toujours plus grande d’une forme d’aveu, mais à quel prix ?