Journaliste et militante iranienne des droits humains, détenue à la prison d’Evin à Téhéran, Narges Mohammadi, 51 ans, n’hésite pas à dénoncer les exactions du régime islamique même du fond de sa cellule. Lauréate de plusieurs prix internationaux, dont le Prix mondial de la liberté de la presse (2023), le Prix Olof-Palme pour les droits de l’homme (2023), ou encore le Prix Sakharov (2018), elle a répondu, par écrit, aux questions de RFI.
Dissoute en décembre, la police des mœurs est de retour en Iran. Ces hommes du régime patrouillent dans les rues pour sanctionner les femmes qui ne portent pas correctement le voile islamique. Les opposants au régime s’inquiètent, mais continuent leur désobéissance.
Le régime fondamentaliste afghan prive les femmes d’un de leurs derniers espaces de liberté.
Les femmes, hors du monde du travail, n’auront plus de revenus.
Les universités, les parcs et les salles de sport sont fermés aux Afghanes. L’école est interdite aux filles de plus de 12 ans.
La communauté internationale a dénoncé la politique anti-femme, mais cela ne ferme pas complètement le dialogue « quand le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé, le 17 mars le mandat de l’UNAMA, -mission politique de l’ONU- en Afghanistan, ils ont pris ça comme un blanc-seing, à tel point qu’un mois plus tard ils interdisaient aux Afghanes de travailler pour les organisations internationale » (source onusienne)
« Aujourd’hui , en Afghanistan, nous les femmes n’avons qu’un droit : respirer et c’est tout » (une sage-femme)
Source: Le Monde du 18/07/2023
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Lors de la répression, les forces de sécurité iraniennes ont « « tué, torturé, agressé sexuellement et fait disparaître des adolescents et des enfants de manière illégale », affirme Human Rights Watch dans un rapport publié le 25 avril. L’ONG a étudié le cas de onze mineurs entre septembre 2022 et février 2023, et recueilli de nouveaux éléments sur deux cas précédemment signalés. « C’est comme si ces enfants étaient des ennemis », dénonce Bill Van Esveld, directeur associé des droits de l’enfant à Human Rights Watch. Entretien.
Les autorités iraniennes poursuivent leur politique de répression pour imposer aux femmes le port du voile dans les lieux publics. Depuis quelques semaines, les commerces sont obligés de refuser l’entrée aux femmes non voilées, sous peine d’une sanction pouvant aller jusqu’à la fermeture administrative. Une stratégie qui vise à monter les citoyens iraniens les uns contre les autres, dénoncent nos Observatrices.
Les autorités ont annoncé l’arrestation de deux femmes après la diffusion d’une vidéo devenue virale montrant un homme les agresser parce qu’elles ne portaient pas de voile. Un mandat d’arrêt a également été émis à l’encontre de l’homme « pour insulte et trouble à l’ordre public ».
2022, UN TOURNANT DANS L’HISTOIRE DE L’ORDRE MONDIAL
Après dix ans d’érosion des droits fondamentaux, 2022 a marqué un tournant avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce conflit, d’une ampleur inédite, a révélé les défaillances des institutions internationales, inaptes à prévenir un tel conflit, mais aussi à répondre aux autres crises mondiales et défis majeurs qui se posent à l’échelle planétaire. Face à ce sombre constat, la question se pose : quel monde voulons-nous pour demain ?
Six mois jour pour jour après la mort de Mahsa Amini, le cycle manifestation-répression se poursuit en Iran. Avec son lot de révélations plus sordides les unes que les autres. Selon Amnesty International, de nombreux mineurs sont victimes des pires violences durant leur détention.
Les autorités iraniennes ont arrêté Ali Pourtabatabaei, l’un des premiers journalistes à avoir couvert la mystérieuse vague d’empoisonnements des écolières iraniennes qui a débuté en novembre 2022. RSF dénonce cette arrestation et demande la libération immédiate du journaliste.
S’agit-il d’une nouvelle méthode pour mater la contestation ? En Iran, les autorités viennent de reconnaître que plusieurs centaines de jeunes filles ont été intentionnellement intoxiquées ces derniers mois dans leur établissement scolaire.
En Iran, malgré la censure et les restrictions drastiques imposées sur internet, des dizaines de millions de personnes utilisent toujours les réseaux sociaux et notamment Instagram. C’est ce qu’affirmait jeudi le groupe américain Meta, la maison mère du réseau social.
Alors qu’Iran International TV a fermé ses bureaux à Londres et émet désormais de Washington à la suite des menaces visant ses employés, Reporters sans frontières (RSF) dénonce le ciblage systématique de journalistes iraniens à l’étranger et appelle Téhéran à cesser immédiatement les pressions exercées sur les médias indépendants.
Yasaman Aryani, Saba Kordafshari, Armita Abasi… ces femmes iraniennes, symboles de la lutte pour les droits des femmes en Iran, ont été libérées de prison. Des bonnes nouvelles importantes, porteuses d’espoir dans un contexte où le soulèvement déclenché par la mort de Mahsa Amini continue d’être violemment réprimé par les autorités.
Sept femmes détenues dans la prison d’Evin à Téhéran, dont la célèbre avocate Nargess Mohammadi, qui a publié cette lettre en persan sur son compte Instagram, racontent les tortures psychologiques et interpellent l’opinion publique internationale sur les exécutions.
Devant l’intensité de la répression en Iran, la France a gelé les expulsions de migrants en situation irrégulière vers ce pays. Pourtant la préfecture de police de Savoie a contacté le consulat d’Iran à Paris pour demander un laissez-passer consulaire, après avoir délivré une obligation de quitter le territoire français, à la mi-janvier, à une ressortissante iranienne ayant fui la répression du régime iranien.
Lundi 16 janvier, quatre mois se seront écoulés depuis la mort de Mahsa Amini, décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs. Son décès a plongé le pays dans une révolte sans précédent. Les femmes ont brûlé leur voile et les manifestations se sont multipliées à travers le pays. Inflexibles, les autorités iraniennes répondent par une répression féroce.
Quartier commercial du nord de Téhéran, en Iran, le lundi 14 novembre 2022. AP – Vahid Salemi
Après avoir exécuté ces derniers jours quatre personnes accusées d’avoir participé aux manifestations, la justice a annoncé un net durcissement sur l’obligation du port du voile.