Renseignement : la surveillance des personnes reste peu encadrée

Par Jean Camus



A la mi-juillet, la droite sénatoriale, suivant le gouvernement, a refusé à la CNCTR (Commission  nationale de contrôle des techniques de renseignement) les moyens qu’elle demandait.

 La Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (2015), seul contre-pouvoir indépendant à la surveillance de l’Etat – à distance d’un système qu’elle qualifie de « boîte noire » – a subi une rebuffade.

Les techniques intrusives ont augmenté de 30% entre 2021et 2022 « les républicains se sont couchés face au gouvernement et à la DGSE qui ne voulaient pas d’un contrôle en temps réel de la CNCTR sur les techniques  les plus attentatoires aux libertés individuelles », selon un député LFI.

Les lieux de stockage sont hébergés au sein de la DGSI et DGSE, le dispositif accorde un droit de regard à la CNCTR, mais elle n’a pas connaissance de ce qui peut en être fait. L’explication serait une vulnérabilité face aux services étrangers. L’Elysée et Matignon ont mis leur véto, malgré la recommandation d’aligner le droit français sur la jurisprudence européenne, afin d’anticiper une probable future condamnation française par la Cour de Strasbourg. Décision, jouer la montre face aux juridictions européennes.

Cette affaire révèle aussi la négligence, voire l’indifférence du Parlement à l’égard des affaires de renseignement : « la droite sénatoriale n’avait rien contre l’extension des moyens de contrôle, elle voulait  s‘assurer des leviers de négociation avec le gouvernement pour forcer celui-ci à augmenter le budget de la défense »  (source issue de cette communauté).

Source Le Monde vendredi 11 juillet 2023

Nos smartphones deviendront-ils les mouchards de la police ?

Des signaux d’une tentation autoritariste ne cessent de s’accumuler. Nos sociétés hyperconnectées et éruptives voient se lézarder les protections gagnées de haute lutte des libertés individuelles.

L’article 3 du projet de loi Justice a été adopté par le Sénat ; il vient d’être approuvé par les députés. Le texte valide le renforcement des moyens de surveillance de la police : géolocalisation, caméra et microphone nichés dans nos smartphones pourront être activés à distance et en toute discrétion par les autorités.

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Caméras et micros activés à distance : un projet de loi pour surveiller les militants


Le projet de loi Justice, examiné à l’Assemblée le 3 juillet, risque de légaliser plusieurs techniques de surveillance électronique qui pourraient viser des militants écologistes.

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RSF appelle les députés à renforcer les garanties contre la surveillance des journalistes dans le projet de loi de programmation de la justice


Le Sénat a adopté un mécanisme permettant l’activation à distance des micros et des caméras des téléphones portables pour localiser ou espionner des personnes faisant l’objet d’enquêtes. Reporters sans frontières (RSF) demande que les garanties prévues pour protéger les journalistes contre la surveillance soient élargies.

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Des caméras et micros de téléphone activables à distance pour des enquêtes ? Le Sénat dit oui


Cette disposition controversée du projet de loi Justice de Dupond-Moretti cristallise les inquiétudes de la gauche, d’avocats et d’associations qui dénoncent une « surenchère sécuritaire ».

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Vos visages sont à nous : les dangers de la reconnaissance faciale


Aux États-Unis, l’entreprise Clearview AI collecte les visages en ligne, à l’aide de l’intelligence artificielle (IA). Ces données peuvent être utilisées pour identifier des criminels ou des espions. Mais que se passe-t-il si elles tombent entre de mauvaises mains ? Ce numéro de Reporters + est le fruit d’une enquête menée pendant près de deux ans par le bureau enquête de France 24. Il a été réalisé par Jessica Le Masurier et Romeo Langlois.

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DRONES : QUI FERA ATTERRIR LE MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR ?


La Quadrature du Net – Mardi dernier, nous avons participé à une audience au Conseil d’État pour demander la suspension du décret autorisant la police nationale à déployer des drones sur le territoire. La décision devrait être rendue dans quelques jours. D’un côté, associations et syndicats dénonçant une nouvelle dérive de surveillance et de militarisation de l’espace public ; de l’autre, un ministère de l’intérieur méprisant ouvertement les principes élémentaires des droits fondamentaux. Épaulé par le contexte sécuritaire, ce dernier se permet même de clamer tout haut ses fantasmes sécuritaires, entre dispositifs de marquage invisible et pilotes de drones à moto.

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La vidéosurveillance biométrique aux JO de Paris et les multinationales

Derrière l’adoption mi-avril du projet de loi sur les Jeux olympiques et de son article sur la vidéosurveillance biométrique, il y a la victoire de multinationales de la sécurité et autres start-up de l’intelligence artificielle.

Changement d’échelle sans précédent dans les capacités de surveillance.

Après le déploiement ininterrompu des caméras de vidéosurveillance (dont le nombre exact n’est toujours pas connu), il s’agit d’une nouvelle étape dans la surveillance du territoire. Alors que la VSA est expérimentée depuis plusieurs années en toute illégalité, ce projet de loi sur les Jeux olympiques vient la légaliser et donner le champ libre aux industriels pour perfectionner et installer dans la durée leurs outils d’algorithmisation de l’espace public.

Parce que la vidéosurveillance automatisée est avant tout un marché en pleine expansion ! Un marché à plusieurs milliards d’euros ! Avec un brassage des fonds publics-privés.

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« Le 1er Mai est le rêve d’une autre humanité »


Le 1er Mai est un rêve d’émancipation qui résonne avec l’actuel mouvement contre la réforme des retraites, souligne l’historienne Danielle Tartakowsky.

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1er-Mai : des drones pour « sécuriser » les manifestations dans plusieurs villes, annoncent les préfectures

Communiqués de la LDH


Les députés français autorisent une technologie de surveillance controversée sous prétexte des Jeux olympiques


Le projet de loi sur les Jeux olympiques légalise la surveillance algorithmique au détriment des droits humains.

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D’ici et d’ailleurs

Fable cruelle à l’assemblée

dénichée par Jean Camus


Contre-réforme des retraites, éléments de langage médiatique


Enquête sur les mercenaires de la désinformation


TRACEUR GPS, CAMERAS DE SURVEILLANCE… DARMANIN SE LA JOUE FILM D’ESPIONNAGE CONTRE CET ACTIVISTE


Afrique du Sud: communautés et activistes se mobilisent contre un projet gazier de TotalEnergies


Royaume-Uni/États-Unis : L’expulsion de Chagossiens il y a 50 ans, un crime contre l’humanité

PROJET DE LOI JO 2024 : VERS UNE NORMALISATION DES TECHNOLOGIES DE SURVEILLANCE INTRUSIVES ?

Installation des anneaux olympiques sur le parvis du Trocadéro à Paris / © Riccardo Milani via Reuters


Ce mardi 24 janvier 2023, le Sénat s’apprête à examiner en procédure accélérée le projet de loi relatif aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Le texte légaliserait pour la première fois en France l’utilisation d’une surveillance s’appuyant sur des systèmes d’intelligence artificielle. Voté en l’état, ce projet de loi marquerait une première étape dangereuse pour les droits humains, dont le droit à la vie privée. Amnesty International France appelle les sénatrices et les sénateurs à prendre toute la mesure de l’impact d’un tel choix sur le futur de notre société et demande la suppression de l’article 7 qui introduit cette mesure.

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Comment des appareils de surveillance de Frontex sont utilisés par les garde-côtes libyens pour intercepter des migrants


« Le Monde » a identifié l’origine de sept images aériennes publiées par les garde-côtes libyens sur leurs pages Facebook. Elles ont été réalisées par des appareils de surveillance de Frontex, et montrent comment les activités de l’agence européenne facilitent des interceptions par les Libyens en Méditerranée. Frontex a toujours soutenu ne pas collaborer avec les garde-côtes libyens, et la Libye n’est pas considérée par l’Europe comme un lieu de débarquement légitime.


D’ici et d’ailleurs


Deux canards chez les poulets


Essais nucléaires en Polynésie : l’Etat se livre à une opération de propagande


Brésil : Jair Bolsonaro gracie des agents des forces de sécurité coupables de crimes


Royaume-Uni : des centaines de migrants ont été détenus illégalement, selon le Home Office

Le centre de Manston, dans le Kent, aujourd’hui vide mais qui accueillait 4 000 personnes au 31 octobre 2022. Crédit : picture-alliance


Des courriels internes au département du Home Office, envoyés début novembre et obtenus par la BBC, révèlent que des centaines de migrants ont été détenus illégalement, parfois pendant plusieurs semaines, dans des centres censés les accueillir temporairement.

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La Caisse des allocations familiales utilise un algorithme pour détecter les allocataires « à risque »

La caisse nationale des allocations familiales utilise un algorithme pour détecter les allocataires « à risque ». (ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)


Depuis 2010, la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) utilise des algorithmes pour noter les allocataires en fonction du risque qu’ils représentent. Une note qui joue ensuite dans les choix des contrôles effectués.

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La liberté d’aller et venir entravée pour les habitant.es de Mayotte : le Conseil constitutionnel valide les contrôles d’identité généralisés et discrétionnaires

Coupe du monde 2022 : des personnalités critiques à l’égard du Qatar ont été espionnées, selon une enquête du « Sunday Times »

L’ancien président de l’UEFA, Michel Platini, à Zurich (Suisse), en 2011. SEBASTIAN DERUNGS / AFP


Une enquête publiée par le journal britannique révèle que l’ancien patron du football européen, Michel Platini, et la sénatrice Nathalie Goulet ont été ciblés par des hackeurs.

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Bahreïn : Les lois sur l’« isolement politique » interdisent toute forme d’opposition

©  2022 Brian Stauffer pour Human Rights Watch 


Ces lois empêchent les opposants de participer à la vie politique, civile et économique du royaume.

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