Alors que le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a annoncé mardi soir que la France n’accueillerait aucun des migrants arrivés ces derniers jours à Lampedusa, France 24 revient sur six années de revirements de l’exécutif français sur la question migratoire.
Darmanin
Gérald Darmanin accusé d’avoir bénéficié d’un emploi fictif
« EN CE QUI CONCERNE SON EMPLOI CHEZ TOUBON, IL NE TRAVAILLAIT PAS. C’EST UN FAIT »
L’ancien mentor de Gérald Darmanin, l’ex-député Christian Vanneste accuse le ministre d’avoir bénéficié en 2006, d’un emploi fictif de collaborateur parlementaire européen. Il n’est pas le seul à douter de la réalité du job. Contre-enquête.
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RASSEMBLEMENT POUR COMMÉMORER L’EXPULSION DES SANS-PAPIERS DE L’ÉGLISE SAINT-BERNARD À PARIS EN 1996
Paris – Place de la République à 15h.
» Le 23 août 1996, la police expulse violemment les Sans Papiers qui occupent, avec le soutien du prêtre de la paroisse, l’église Saint-Bernard depuis 8 semaines. 220 personnes dont 54 femmes et 68 enfants ont été interpellées suivies de 73 régularisations immédiates et “seulement” 8 expulsions. Cette mobilisation majeure, qui durait depuis plusieurs mois, a permis de mettre en lumière la situation dramatique que vivaient et vivent encore de nombreux-euses femmes, enfants et hommes en exil dans notre pays. Cet événement, marqué par l’attaque à la hache d’une porte de l’église, a suscité un large soutien de la population et de vives réactions au-delà du territoire national.
» Aujourd’hui le gouvernement poursuit cette même logique en déposant un énième projet de loi qui va encore aggraver la situation des étranger-e-s. Ce projet, à l’inverse d’une logique d’accueil et de respect de la dignité et des droits, ne fera qu’accentuer la répression déjà très importante et précariser encore davantage tou·te·s les étranger·e·s vivant sur le territoire, quel que soit leur statut. La surenchère à laquelle se livre de surcroît les Républicains conduit à multiplier la reprise de propositions directement issues du programme de l’extrême droite telle que la suppression de l’AME (aide médicale d’Etat).
L’Ucij appelle à se mobiliser partout sur le territoire le 26 août 2023 contre la loi Darmanin à l’occasion de la commémoration de l’expulsion des sans-papiers de l’église Saint-Bernard à Paris en 1996.
La mobilisation du 26 août 2023 rendra hommage à Madjiguène CISSE et Monseigneur Jacques GAILLOT, figures importantes du mouvement de 1996, qui nous ont quitté·e·s cette année.
Venez rejoindre la manifestation de Paris. Départ à 15h de la place de la République
CONTRE L’IMMIGRATION JETABLE ET POUR UNE POLITIQUE MIGRATOIRE D’ACCUEIL
Des dizaines de milliers de « Sans papiers » travaillent, cotisent et participent à la vie de nos villes, villages et quartiers. Ils et elles participent à la richesse culturelle, sociale et économique de notre pays, en particulier dans des secteurs essentiels comme le bâtiment, le nettoyage, l’hôtellerie, la restauration, les services aux personnes ou encore de l’agriculture. Pourtant, ils et elles sont entravés dans leur accès aux droits, en particulier du fait de ne pas avoir de titre de séjour. Les politiques migratoires menées depuis des décennies induisent des conditions de travail et de vie indignes : une autre politique migratoire sur la question du travail est nécessaire.
DES POLITIQUES MIGRATOIRES QUI VONT
À L’ENCONTRE DES DROITS DU TRAVAIL
Concernant le travail, les politiques migratoires depuis plusieurs décennies ont une vision essentiellement utilitariste et raciste des personnes migrantes qui sont considérées comme de la main d’œuvre sous-rémunérée, exploitable et corvéable qu’ils et elles soient maintenus (dans leur grande majorité) dans l’illégalité ou qu’ils et elles soient régularisés selon des conditions de précarité garantissant leur surexploitation.
Les projets du gouvernement actuel ne font pas que s’inscrire dans cette logique. Ils l’aggravent considérablement en précarisant davantage encore la majorité des Sans-papiers maintenus dans l’illégalité et en créant, pour une infime minorité, un nouveau titre de séjour dégradé par rapport à ce qui existe aujourd’hui.
L’Ucij s’oppose à cette vision utilitariste et refuse donc que les droits des personnes migrantes dépendent essentiellement des besoins en matière de travail. L’hypocrisie est totale quand les critères nécessaires pour obtenir un titre de séjour reposent sur des preuves de séjour et de travail… illégaux.
L’UCIJ rappelle par ailleurs que toutes les personnes migrantes, quel que soit leur pays d’origine et leur statut, aspirent à travailler. Il suffit de leur en donner la possibilité. Car, tout comme l’immense majorité de celles et ceux qui vivent ici, ils et elles dépendent du travail pour vivre. C’est le meilleur moyen de favoriser leur insertion.
De ce monde-là, l’UCIJ ne veut pas. Nous devons plus que jamais unir nos forces : poursuivons la mobilisation, multiplions les initiatives collectives et solidaires qui naissent un peu partout pour informer, interpeller et construire une véritable citoyenneté de résidence. Nous disons NON à l’immigration jetable !
EGALITÉ DES DROITS POUR LES TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS SANS PAPIERS !
C’est un véritable système qui permet d’exploiter les Sans papiers dans une cascade de sous-traitance, d’utilisation abusive de l’intérim ou encore en ayant inventé de «faux» entrepreneurs individuels. Précarité, isolement, horaires abominables, conditions de travail catastrophiques, absence de formation, maltraitance, accidents, travail dissimulé, non respect du code du travail (qui on le rappelle s’applique à tou·tes quel que soit leur statut) sont le quotidien des travailleurs et travailleuses Sans papiers. Les femmes sont particulièrement vulnérables du fait de leur isolement dans les secteurs de du nettoyage, de l’hôtellerie et des services à la personne. Éparpillées, quasiment sans possibilité de rencontrer des collègues, ou des syndicats pour se défendre, elles sont la proie de pressions, chantages et abus des employeurs. Et pourtant leur travail est essentiel pour prendre en charge les personnes en perte d’autonomie, les personnes âgées, celles en situation de handicap ou malades, pour assurer la propreté des immeubles, des bureaux, des locaux publics ou privés. Les demandeurs et demandeuses d’asile n’ont pas le droit de travailler dès leur arrivée sur le territoire contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays européens et alors que le Haut commissariat aux réfugiés demande qu’ils/elles aient un droit immédiat au travail, sans avoir à demander une autorisation de travail. Les personnes qui travaillent pour les plateformes notamment de livraison et qui sont de «faux» entrepreneurs·euses individuel·les sont contraint.es à la clandestinité alors qu’ils et elles travaillent dans un secteur en tension.
UNE AUTRE POLITIQUE MIGRATOIRE POUR LE TRAVAIL
Les personnes migrantes viennent pour vivre et faire vivre leurs familles. Ils et elles travaillent ou souhaitent travailler. Régulariser les Sans papiers, c’est leur permettre de travailler dans les mêmes conditions et en ayant accès aux mêmes droits que tou·te·s les travailleurs et travailleuses.
L’ UCIJ affirme que :
Les travailleurs et travailleuses comme toutes les personnes qui vivent sur le territoire doivent bénéficier des mêmes droits quelle que soit leur nationalité, leur statut, leur genre.
Toutes les personnes migrantes doivent avoir un accueil digne avec des moyens à la hauteur des besoins (ouvertures de postes, places, guichets…) comme cela a été fait pour les Ukrainiens et Ukrainiennes. Cet accueil doit garantir l’accès et le droit au travail.
Les travailleurs et travailleuses migrant·es versent des cotisations sociales (chômage, sécurité sociale, retraites) et payent des impôts. Pourtant ils et elles ne bénéficient que très peu voire pas du tout de ces droits. L’UCIJ soutient la CAMPAGNE RACKET sur les cotisations sociales et les mobilisations prévues le 8 JUIN, dernier jour de la campagne déclarative des impôts 2023.
Tou·te·s les travailleurs et travailleuses migrant·es et leur famille doivent pouvoir obtenir un titre de séjour de plein droit avec une simple preuve de la relation de travail ou une promesse d’embauche.
Tou·te·s les jeunes majeur·es doivent avoir accès à des formations générales ou professionnelles comme à des contrats d’apprentissage, en fonction de leur niveau de compétence, poursuivre les parcours engagés, et plus large–ment poursuivre la vie qu’ils et elles ont entamée en obtenant un titre de séjour protecteur et stable.
Tou·te·s les jeunes qui le souhaitent doivent également avoir accès à l’enseignement supérieur dans les mêmes conditions, notamment tarifaires que les ressortissant·es de l’Union européenne.
Son soutien à toutes les luttes et toutes les grèves des travailleurs/euses Sans papiers comme celle des travailleurs de Chronopost et DPD qui dure depuis plus de 18 mois.
« Bien trop petit » interdit aux mineurs : l’écrivain Nicolas Mathieu va publier un recueil de récits érotiques adolescents de ses abonnés sur Instagram
Après la décision de Gérald Darmanin, le romancier, prix Goncourt en 2018, avait lancé un appel à témoignages, avec le hashtag #Wheniwas15.
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Après « Bien trop petit », un second livre destiné aux ado pourrait être censuré pour ses scènes de sexe
Comme le roman « Bien trop petit » interdit aux moins de 18 ans par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le recueil de nouvelles « Chaud » édité dans la même collection par Thierry Magnier a reçu un avertissement de la part de la commission jeunesse. Pourquoi ? Peut-il également être interdit ? Explications.
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Darmanin plein d’attentions pour une police en sédition
Le ministre de l’Intérieur a témoigné jeudi soir aux syndicats de policiers son soutien et leur a promis d’étudier la «faisabilité» de leurs demandes, dont la création d’un statut dérogatoire en cas de mise en cause.
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Contre le populisme policier, l’esprit des libertés
Où va-t-on ?
« Quatre copains sont morts ces dernières semaines » : en été aussi, les personnes sans domicile sont en danger
L’Etat condamné pour avoir masqué des slogans féministes lors d’une visite de Darmanin
Macron à Marseille : peut-on vraiment trouver « dix offres d’emploi sur le Vieux-Port », comme l’affirme le président ?
Grèce : des migrants filmés menottés et yeux bandés dans un camion à Kos
Révision de l’aide médicale d’Etat : Braun met en garde Darmanin
Le ministre de la Santé estime qu’il est très difficile de juger de «l’urgence» des soins à apporter aux étrangers résidant en France et prend ses distances avec le ministre de l’Intérieur qui tend la main à la droite sur le sujet.
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Loi immigration : Gérald Darmanin « souhaite » une loi « le plus rapidement possible »
Alors que l’opération Wuambushu démarre à Mayotte pour déloger et expulser les sans-papiers vers les Comores, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a réitéré ce lundi 24 avril son souhait de voter « le plus rapidement possible » une loi sur l’immigration.
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Macron veut un texte unique avant l’été
« Je pense que l’on peut s’entendre avec Gérard Larcher », estime Gérald Darmanin
La grande lessive de Darmanin à Mayotte
Imminente opération anti-immigration illégale à Mayotte… Tempête à venir sous le Tropique de la violence, titre du formidable roman de Natasha Appanah, paru il y a sept ans (Gallimard). Sept ans, peut-être, mais depuis deux mois, l’affaire se précise.
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Opération « Wuambushu » à Mayotte : dans le plus grand bidonville de France, les Comoriens redoutent « la guerre civile »
Face aux menaces, la LDH soutenue
Interventions LDH dans la presse |
Tournée générale avec Guillaume Meurice Blast, le 19 avril Avec Patrick Baudouin (à partir de 1h10), président de la LDH, Les Fatals Picards, Audrey Vernon, Arnaud Maillard, l’archéologue Rozenn Colleter, et en invitée politique Clémentine Autain avec Paloma Moritz. Portrait de « La LDH » par l’historien Emmanuel Naquet France Inter, le 16 avrilEcouter (6 min) Quand Le Figaro s’en prend à l’antifascisme de la LDH, par Gilles Manceron Mediapart, le 13 avril L’article du Figaro « Quand la LDH excusait les procès staliniens » prolonge l’offensive de Gérald Darmanin et de la Première ministre, Elisabeth Borne, contre la LDH. En cherchant cette fois dans son passé des raisons de la dénigrer, et sans tenir compte de sa préoccupation essentielle dans la période du Front populaire de rassembler toutes les forces contre le péril nazi. Lire l’article Polémique autour de la LDH : « Son histoire est parcourue de moments de tension avec l’exécutif« L’Express, le 14 avril(…) Interrogée au Sénat mercredi 12 avril lors des questions au gouvernement, Elisabeth Borne a indiqué qu’elle « ne comprend plus » des positions de la LDH. (…) Des relations qui ont rarement été aussi tendues dans l’histoire. Emmanuel Naquet, docteur en histoire de Sciences Po Paris, chercheur associé et auteur de Pour l’humanité : La LDH, de l’affaire Dreyfus à la défaite de 1940 (éd. Pur), en témoigne auprès de L’Express. L’Express : Les relations entre la LDH et le gouvernement sont particulièrement mauvaises. Ont-elles déjà été aussi tendues par le passé ? Emmanuel Naquet : L’histoire de l’association est parcourue de moments de tension avec l’exécutif. Elle naît en 1898 de l’affaire Dreyfus et dénonce un crime d’État – celui du pouvoir militaire – et cela lui coûte des poursuites politiques, sans effet, d’ailleurs. Son président-fondateur d’alors, l’ancien ministre de la Justice Ludovic Trarieux, pousse la jeune Ligue à aller au combat, non seulement par les pétitions, mais aussi par les réunions et les manifestations. Il s’agit alors, pour l’une de ses premières positions publiques de « porter aide et assistance à toute personne dont la liberté serait menacée ou dont le droit serait violé ».Mais il y a d’autres moments : elle s’oppose à la politique d’un ancien dreyfusard devenu ministre de la Guerre, l’ex-colonel Picquart – il avait participé à la révélation des faux produits par le renseignement –, en défendant la liberté de conscience d’officiers sanctionnés pour être allés à la messe en civil. Se forge ainsi progressivement un modèle d’engagement qui s’appuie sur les interventions juridiques et éthiques contre l’arbitraire de l’État et ce que j’appellerais la déraison de l’État. Lire l’article |
Ils nous soutiennentLa LDH a reçu et continue de recevoir de nombreux soutiens, à la fois d’associations, d’organisations syndicales, de personnalités mais aussi de la presse. Vous en trouverez une liste non exhaustive ci-dessous. |
Ne touchez pas à la Ligue des droits de l’Homme ! Appel de l’Humanité pour soutenir la LDH, le 11 avril 2023 Après les menaces de Gérald Darmanin contre la LDH, après celles ce mercredi 12 avril de la part de la Première ministre Elisabeth Borne, l’Humanité a pris l’initiative d’un appel en soutien à l’association signé par 1 000 personnalités, puis par des milliers de citoyennes et citoyens.Devant les sénateurs, mercredi 5 avril, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a gravement mis en cause la vocation et l’indépendance de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), coupable à ses yeux de défendre les libertés publiques contre les dérives de la politique du maintien de l’ordre, et l’a menacée en rétorsion de couper l’aide publique qui lui revient. « Je ne connais pas la subvention donnée par l’Etat, a-t-il affirmé, mais ça mérite d’être regardé dans le cadre des actions qui ont pu être menées. » Cette intimidation à peine voilée est d’une gravité extrême concernant une association centenaire, reconnue pour son action exemplaire dans la protection des libertés et le respect de l’Etat de droit. Fondée en 1898 pour combattre l’injustice antisémite faite au capitaine Dreyfus, la LDH a été de tous les grands combats de la République. Laïcité, lutte antifasciste et antiraciste, défense des droits des étrangers… Elle s’est depuis toujours mobilisée pour préserver et promouvoir les droits de chaque être humain – sa raison d’être – dans toutes les sphères de la vie publique. Une défense exigeante de notre démocratie Depuis plusieurs semaines, elle mène un travail d’observation des pratiques policières avec le souci d’œuvrer à la désescalade des violences, afin de garantir l’ordre républicain et le droit de manifester. C’est cette défense exigeante de notre démocratie qui est visée par le sous-entendu inacceptable de Gérald Darmanin. Les subventions sont indispensables pour garantir l’indépendance des associations et les préserver de l’arbitraire d’un pouvoir. Les remettre en cause pour des arrière-pensées politiques est une manière de faire taire les contrepouvoirs et d’éteindre le débat public. Cette pratique, habituelle des régimes autoritaires, doit alerter tous les défenseurs de notre système démocratique. Par cet appel, nous réaffirmons notre vigilance et exigeons que cessent ces menaces visant la LDH. Lire la suite Résolution de la gouvernance internationale de la FIDH en soutien à la LDH Le 7 avril Réuni à Paris le 7 avril 2023, le Bureau international (BI) de la FIDH déclare que les menaces portées par le ministre de l’Intérieur français contre la LDH, organisation membre de la FIDH, constituent une attaque sérieuse contre la démocratie.Pour avoir exercé le rôle d’observateur des pratiques policières lors des nombreuses manifestations liées à l’opposition d’une grande partie de la population à la politique du gouvernement, pour avoir critiqué le dispositif de maintien de l’ordre et dénoncé les nombreuses atteintes à la liberté de manifester, la LDH se voit menacée par le ministre de l’Intérieur d’une remise en cause des subventions publiques qui lui sont attribuées par le gouvernement ou par des collectivités locales.Créée en 1898 pour lutter contre l’arbitraire d’État dont était victime, parce que juif, le capitaine Dreyfus, la LDH a toujours défendu les libertés et le respect de l’état de droit. Ce n’est que lorsqu’elle a été dissoute par le régime de Vichy pendant la seconde guerre mondiale qu’elle a été empêchée d’exercer ce rôle.Attaquer aujourd’hui la LDH en menaçant son financement, c’est tenter d’affaiblir un contre-pouvoir. C’est s’attaquer à la liberté d’association, de manifestation, à la liberté d’expression. C’est s’attaquer au fonctionnement démocratique. Lire la suite Toujours et encore, soutien total à la LDH Le Conseil National du Mouvement contre la Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples réuni le samedi 15 avril 2023 apporte tout son soutien à la Ligue des Droits de l’Homme, attaquée par la Première Ministre et le Ministre de l’Intérieur. À peine la loi immigration provisoirement remisée pour cause de crise politique et sociale, le gouvernement montre une fois de plus ces tendances autoritaires et illibérales ! Lors de rassemblements contre les méga-bassines à Sainte-Soline et lors des manifestations contre la réforme des retraites les forces de l’ordre ont agi contre l’ensemble des manifestants avec une violence rarement vue. Le discours du Ministre de l’Intérieur dénonçant le terrorisme, ses diatribes contre les opposants aux bassines (qui ne serviront finalement qu’à une poignée d’agriculteurs) rappellent les discours au lendemain des morts de Malik Oussekine et Abdel Benyahia. A Sainte-Soline, un manifestant est toujours entre la vie et la mort. Au moment où toutes ces violences sont documentées par les observateurs, en particulier par les gilets blancs de la LDH, ce sont ces observateurs et la LDH que le ministre dénonce ! Quelques jours plus tard, après que le Président de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, choqué par les déclarations du ministre de l’Intérieur lui a adressé une lettre l’interpellant, la Première Ministre dénonçait les « ambiguïtés face à l’islamisme radical » de la LDH et le fait qu’elle a « attaqué un arrêté interdisant le transport d’armes par destination à Sainte-Soline ». Patrick Baudouin, le président de la LDH s’est justement insurgé : « Nous accuser d’ambiguïté avec l’islamisme radical, c’est pire que tout. ». Les propos de la Première Ministre confirment les menaces inscrites dans la loi sur le « séparatisme » du 24 août 2021. Et d’autres lui ont emboîté le pas dans un zèle indécent : Manuel Valls et Bruno Retailleau, ce qui ne saurait surprendre, mais aussi la LICRA qui s’est distinguée en dénonçant le soutien du président de la CNCDH à la LDH. Le ministre de l’Intérieur menace les financements publics de la LDH ! Le gouvernement veut-il réserver les subventions publiques (financées par l’impôt) aux associations qui font acte d’allégeance à la politique gouvernementale et en exclure les contre-pouvoirs indispensables à la démocratie, comme lorsqu’ils attaquent le financement d’Alternatiba ? A ce jour, seul le régime de Vichy avait osé s’en prendre à la LDH ! Et aujourd’hui encore, la LDH est un ferme rempart face à l’extrême-droite et à la droite extrême. Il est inconcevable que puisse être mise en cause la légitimité de la LDH à défendre les droits humains fondamentaux, notamment les droits d’expression, d’association et de manifestation. Dans la situation de tous les dangers que nous connaissons, la LDH est un acteur essentiel de la mobilisation pour un monde de justice, d’égalité et de droits. Le MRAP se tient à ses côtés dans ces combats. Ensemble, nous continuerons d’agir contre toutes les formes de discriminations et de racisme et contre ceux et celles qui veulent s’en prendre à la démocratie et gouverner par la peur. Attaquer la LDH, c’est basculer dans une dynamique illibérale Lettre ouverte, le 6 avril 2023Plusieurs centaines de personnalités du monde intellectuel demandent à Emmanuel Macron de condamner publiquement les propos de Gérald Darmanin.Monsieur le Président de la République,Ce 5 avril 2023, devant la représentation nationale, votre ministre de l’Intérieur s’est publiquement interrogé sur la pérennité de subventions de l’Etat à laLDH. « Je ne connais pas la subvention donnée par l’Etat à la Ligue des droits de l’Homme. Mais ça mérite d’être regardé dans le cadre des actions qui ont pu être menées », a-t-il ainsi déclaré, dans un style faussement sibyllin qui masque mal une attaque frontale contre cette association, une remise en cause directe des activités de la LDH.Nous ne vous ferons pas l’affront de vous reprocher d’ignorer l’origine de cette association, tout entière dédiée à la défense du capitaine Dreyfus contre les mensonges de l’Action française. Nous ne vous ferons pas l’affront de vous rappeler tout ce que la République doit à cette association et à ceux qui lui ont consacré leur engagement. Nous ne vous ferons pas l’affront de vous reprocher d’ignorer que ces mêmes militants furent parmi les cibles prioritaires de la répression du régime de Vichy. S’attaquer ainsi à la Ligue des droits de l’homme, c’est s’attaquer à la démocratie et à la République. Tolérer cette attaque, c’est donner le signal d’une bascule de notre Nation dans une dynamique ouvertement illibérale.C’est pourquoi, Monsieur le Président, avec gravité et conscience, nous vous demandons de rappeler votre ministre à ses devoirs, et de condamner publiquement ses propos.Dans l’attente de votre réaction, nous vous prions, Monsieur le Président, de croire en nos sentiments les meilleurs.Retrouvez tous les signataires ici. EDITORIAL – Chantage financier contre la LDH : la démocratie a besoin d’associations indépendantes Le Monde, le 17 avrilEn reprenant à son compte les attaques contre la LDH souvent brandies par l’extrême droite, le ministre de l’Intérieur a franchi une dangereuse ligne rouge. Seuls les Etats illibéraux ou totalitaires exigent une société civile à leur botte.Liberté d’expression, d’association, droit de se réunir, de manifester, protection de la vie privée, droit à un procès équitable… Considérées comme acquises, chéries par tous, mais peu reconnues en tant que telles, les libertés publiques ont progressé en France au fil d’une histoire séculaire faite de conquêtes et de régressions, d’avancées et de répressions. Une histoire fragile qui se poursuit à une époque où elles sont menacées dans un contexte de tensions sociales et politiques, de danger terroriste, de radicalisation des esprits, appuyée par les réseaux sociaux, et de traitement massif des données personnelles par le biais de l’Internet et l’intelligence artificielle. Lire la suite L’appel du monde associatif à soutenir la LDH : “Nous continuerons” Communiqué collectif de soutien à la LDH, le 11 avril 2023 Auditionné par la commission des lois du Sénat sur les techniques de maintien de l’ordre à Sainte-Soline, en réponse à une intervention du sénateur Bonhomme invitant à cesser le financement des associations « qui n’ont rien à voir avec l’état de droit, quoi qu’elles en disent », le ministre de l’Intérieur a estimé que la subvention accordée à la Ligue des droits de l’Homme « méritait d’être regardée dans le cadre des actions qu’elle a pu mener ».Les dernières digues cèdent face au tournant autoritaire emprunté par le ministre de l’Intérieur.Il n’hésite plus à s’attaquer à tous les acteurs qui remettent en cause son action, jusqu’à s’en prendre à la LDH qui, depuis des décennies, combat pour la protection des droits et libertés et des valeurs démocratiques. Lire la suite et la liste des organisations signataires |
Dessins : Allan Barte |
Gérald Darmanin veut reprendre l’examen de son projet de loi sur l’immigration
Alors que l’opération Wuambushu à Mayotte se prépare pour procéder à l’expulsion massive des clandestins sur l’île, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a plaidé ce mardi pour une reprise de l’examen de son texte destiné à « lutter contre l’immigration irrégulière ».
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« Ambiguïtés avec l’islamisme radical » : ce que cachent les attaques d’Elisabeth Borne visant la LDH
La LDH préoccupée par les propos de Darmanin et de Borne
LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME APPELLE AU COMBAT POUR LES LIBERTÉS ET LA DÉMOCRATIE
Elles et ils nous soutiennent
FIDH : Attaquer la LDH, organisation membre de la FIDH, est une attaque contre les droits humains en France. La FIDH rappelle que la liberté d’association est essentielle à la démocratie. Les défenseur·es des droits humains doivent être défendu·es partout dans le monde.
Anticor: Le combat de la LDH pour les droits de l’Homme est fondamental. Nous avons besoin de ce contre-pouvoir citoyen pour documenter, informer et porter les potentielles dérives devant les juridictions. C’est ainsi qu’une démocratie saine fonctionne. Anticor lui apporte son soutien.
Greenpeace France : Tout notre soutien à la LDH qui fait un travail précieux depuis plus d’un siècle pour défendre les droits et libertés de toutes et tous. Les insinuations de Gérald Darmanin sont inacceptables.
SAF : Nous apportons notre entier soutien à la Ligue, qui est à nos côtés dans tous les combats que nous menons. Le ministre instaure depuis de longues semaines un climat détestable et nauséabond. Dans quel but ? Quand cela cessera-t-il ?
Mrap : Il devrait être inconcevable que puisse être mise en cause la légitimité de la LDH à défendre les droits humains fondamentaux, notamment les droits d’expression, d’association et de manifestation. Le Mrap n’oublie pas que le premier combat de la LDH lors de sa création en 1898 fut la défense d’Alfred Dreyfus, victime d’une ignoble campagne antisémite.
Attac France : Darmanin s’attaque aux financements de la LDH. La dernière fois que l’exécutif a proféré de telles menaces à la LDH, c’était sous le régime de Vichy. Face aux menaces répétées de Darmanin, nous apportons tout notre soutien à la LDH.
Oxfam France : Oxfam France apporte son soutien le plus ferme à la LDH. Les propos et les menaces voilées du Ministre de l’intérieur sont gravissimes. Tous les démocrates doivent se tenir aux côtés de la LDH et le ministre retirer ses propos.
Médecins du Monde : Que s’est-il passé Gérald Darmanin pour que vous en veniez à intimider une association de défense des droits humains et à instaurer ce climat délétère ? Chère LDH, vos combats sont justes. Nous les partageons et nous vous soutenons.
ACAT-France : En interrogeant le rôle de la LDH devant le Sénat, Gérald Darmanin a menacé la liberté d’association. Agir librement est indispensable à la démocratie et aux droits humains. L’ACAT-France assure tout son soutien à la Ligue des droits de l’Homme.
Mais aussi : Amnesty, Citoyens et Justice, l’institut Mehdi Ben Barka, SOS racisme, Alternatiba, l’union étudiante, ADM, Memorial 98, Collectif des associations citoyennes, Forum civique européen, Anafé, CGT Educ action, l’Acort, les Soulèvements de la terre,, la Fédération des acteurs de la solidarité, Vox public, CGT, AFPS, Mémorial 98…
REVUE DE PRESSE
Subventions à la LDH : « Inédit et consternant de la part d’un ministre d’un pays qui est encore qualifié de démocratie », selon le président de l’association
France Info, le 5 avril 2023 « Jamais la LDH n’a été remise en cause de cette manière« , a indiqué Patrick Baudouin, mercredi sur franceinfo. Le président de la LDH dénonce « les contre-vérités » de Gérald Darmanin, qui menace de remettre en cause les subventions publiques accordées à la LDH. Lire l’article
LDH : « Le ministre de l’Intérieur est englouti par ses excès », estime Henri Leclerc
Public Sénat, le 6 avril 2023 Mercredi devant le Sénat, Gérald Darmanin a créé la polémique en s’en prenant à la LDH, notamment pour avoir documenté le dispositif de maintien de l’ordre lors de la manifestation de Sainte-Soline. « La question est de savoir si c’est la position de l’Etat ou un dérapage de plus du ministre« , veut savoir Henri Leclerc, avocat pénaliste et ancien président de la LDH (1995-2000). Entretien. Lire l’article
Ce qu’attaquer la LDH veut dire
Mediapart, le 6 avril 2023 La menace à peine voilée de Gérald Darmanin à l’encontre de la LDH s’inscrit dans une lignée d’attaques qui, à chaque fois depuis 1898, signalent la déraison politique de pouvoirs à bout de principes ou en bout de course. Concentré d’intelligence collective, l’association n’a cessé de défier les aventures antidémocratiques. (…) Le baromètre politique français ne se trompe jamais : quand l’exécutif s’en prend à la LDH, l’avis de tempête politique est là. Lire l’article
Propos de Darmanin sur la LDH : « Le soutien à la liberté de manifester est l’un des combats d’origine de l’association«
Public Sénat, le 6 avril 2023 Entretien avec l’historien, Emmanuel Naquet, auteur de Pour l’humanité : la LDH, de l’affaire Dreyfus à la défaite de 1940 et de Etre dreyfusard, hier et aujourd’hui. Lire l’article
Attaquer la LDH, c’est basculer dans une dynamique illibérale
Dans une lettre ouverte, plusieurs centaines de personnalités du monde intellectuel demandent à Emmanuel Macron de condamner publiquement les propos de Gérald Darmanin. Lire l’article
Retour sur les propos de Gérald Darmanin au sujet de l’observation de la LDH à Sainte-Soline
Les Droits de l’Homme posent un problème à Darmanin
Gérald Darmanin laisse entendre que les subventions à la Ligue des droits de l’homme pourraient être remises en cause
En réponse à une question d’un sénateur, le ministre de l’Intérieur a estimé que la subvention publique accordée à l’association « mérite d’être regardée ».
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Des manifestations dénoncent les violences policières dans plusieurs villes en France
Des manifestations de soutien aux manifestants blessés de Sainte-Soline et contre les violences policières ont eu lieu un peu partout en France ce jeudi 30 mars.