Pour la première fois depuis la prise de pouvoir des talibans en 2021, le gouvernement allemand a expulsé des personnes vers l’Afghanistan – 28 dans le premier vol de la semaine dernière.
Parole, vêtements, hygiène, regards… La vie des femmes afghanes est désormais légalement sous le contrôle des Talibans
En Afghanistan, la situation des femmes ne cesse de se dégrader. Dernier exemple en date, le régime des Talibans vient de promulguer une loi de 114 pages qui impose de nouvelles restrictions très sévères aux femmes avec une palette de sanctions.
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« Il y a trois ans, une femme en Afghanistan pouvait décider de se présenter à l’élection présidentielle.
Aujourd’hui, elle n’est peut-être même pas en mesure de décider quand aller faire ses courses« , déclare Alison Davidian, chef du bureau d’ONU Femmes en Afghanistan alors que les talibans ont célébré en grande pompe – et en l’absence de la moindre femme – leurs trois ans de règne sur le pays.
Les talibans fêtent les trois ans de leur prise de pouvoir en Afghanistan, au détriment des femmes.
« L’ensemble des femmes afghanes » qui fuient l’Afghanistan en raison des mesures discriminatoires prises à leur encontre par les talibans « peuvent obtenir le statut de réfugiées », a statué jeudi 11 juillet la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Dans sa décision hautement symbolique et inédite, la juridiction considère « les femmes afghanes » comme un « groupe social » à part entière et pouvant subir des discriminations en raison de cette « appartenance ».
Sonita Alizadeh, cette rappeuse devenue la voix des jeunes filles pour la liberté en Afghanistan
Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves : à travers le rap, Sonita Alizadeh exprime ses combats et raconte son histoire démarrée sous le régime taliban.
« Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu’un mouton qu’on élève pour le dévorer », chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans Daughters for sale (Filles à vendre), en robe de mariée, code-barres et ecchymoses sur le visage. « Relis le Coran ! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre. » Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8 000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l’Unicef. Sonita Alizadeh elle-même a failli être vendue à un homme vers l’âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9 000 dollars.
Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu’une ONG américaine lui propose d’étudier aux États-Unis. Dans l’Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que « salut, je suis une rappeuse ». Elle découvre aussi qu’aux États-Unis les mariages de mineures existent.
Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu’au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, Sonita, remporte en 2016 le prix du jury.
Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu’elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l’Iran. « On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre, mais c’était très difficile de se faire accepter à cause de l’image des Afghans », se rappelle Sonita, 27 ans, dans un entretien avec l’AFP. Là aussi, interdiction d’aller à l’école : « Je cirais des chaussures avec mes frères et je vendais des fleurs. » Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.
Elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes : à l’éducation, à s’exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.
Diplômée l’année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita veut maintenant étudier la politique à Oxford. » L’art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l’espoir ».
Elle espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l’avenir de son pays.
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Le journaliste indépendant franco-afghan Mortaza Behboudi a passé 284 jours en détention en Afghanistan, après son arrestation devant l’université de Kaboul alors qu’il couvrait une manifestation étudiante. Tout juste trois mois après avoir retrouvé la liberté, il publie la première d’une série de vidéos pour raconter cette détention. Entretien.
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Un bombardement sur le plus grand camp de réfugiés de la bande de Gaza a fait des dizaines de morts mardi. L’armée israélienne a confirmé la frappe, précisant qu’elle visait l’un des responsables de l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas. Pendant ce temps, l’enclave est de nouveau coupée du monde, sans Internet ni téléphone.
Parmi les victimes du récent séisme en Afghanistan affichant des blessures graves, deux tiers sont des femmes et des enfants, a déclaré lundi le chef de l’intervention d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le pays.
Le bilan dépasse désormais 2500 morts, selon les autorités talibanes. Il y aurait plus de 9 200 blessés et près de 1 300 maisons endommagées ou détruites. L’Ouest de l’Afghanistan a été frappé par un séisme de magnitude 6,3, suivi de huit fortes répliques. Les opérations de sauvetage continuent pour retrouver des survivants dans les ruines des villages sinistrés. Témoignages.
Depuis qu’ils ont pris le pouvoir en août 2021, les talibans mènent une véritable guerre contre les femmes et les filles afghanes en restreignant dramatiquement leurs droits. Cette campagne de persécution fondée sur le genre est organisée, généralisée et systématique. Au regard de notre analyse juridique, elle pourrait constituer un crime contre l’humanité.
Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), s’est exprimé sur franceinfo ce lundi alors que cinq femmes afghanes, menacées par les talibans, vont être accueillies en France après une opération d’évacuation.
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À la veille du second anniversaire de l’arrivée des talibans dans la capitale afghane, Kaboul, Reporters sans frontières (RSF) est allée à la rencontre des journalistes qui, à l’intérieur du pays comme à l’étranger, se battent pour faire vivre le journalisme afghan, malgré la chape de plomb imposée par l’administration de l’émirat islamique.
Le ministère des mœurs des talibans au pouvoir à Kaboul a envoyé au bûcher des instruments et équipements musicaux confisqués dans la province de Herat.
Des femmes afghanes ont manifesté à Kaboul (Afghanistan), mercredi 19 juillet. En cause : la fermeture des instituts de beauté, l’un des rares lieux où elles pouvaient encore se rendre. Les autorités, qui jugent ces magasins non conformes à la loi islamique, ont dispersé le rassemblement.
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C’était le bastion historique de la résistance aux Talibans. Désormais, dans la vallée du Panjshir, les habitants vivent toujours dans la peur des talibans qui s’en prennent à la population civile dans le but de l’obliger à obéir et à se soumettre.
Depuis qu’ils se sont arrogés le pouvoir en août 2021, les talibans mènent une véritable guerre contre les femmes et les filles afghanes. Cette campagne de persécutions fondées sur le genre est organisée, généralisée et systématique. Elle pourrait constituer un crime contre l’humanité. Nous demandons que les talibans soient poursuivis pour ce crime. Et que les femmes et les filles fuyant les persécutions en Afghanistan soient automatiquement considérées comme des réfugiées.
Face au cauchemar vécu par les femmes afghanes, France terre d’asile et Margaux Benn, Solène Chalvon-Fioriti, Sonia Ghezali et Nassim Majidi, Grands-Reporters et chercheuse spécialistes de l’Afghanistan, ont lancé un appel signé par 350 personnalités de la société civile. Nous demandons aux autorités françaises de mettre en place un programme d’urgence pour accueillir les femmes afghanes.
L’Afghanistan est le seul pays au monde où les fillettes ne peuvent plus aller à l’école au-delà de l’âge de 12 ans et où les femmes n’ont plus le droit d’accès à l’université. La majorité des femmes n’a plus le droit de travailler, plongeant d’innombrables familles dans la pauvreté.
Retrouvez notre appel à garantir leur accueil ainsi que des ressources pour mieux comprendre la situation sur notre site accueillirlesafghanes.org. Mobilisez-vous sur les réseaux sociaux avec le hashtag #AccueillirLesAfghanes !