Le génocide à Gaza : une psychiatre palestinienne témoigne

Témoignage




Ce qui suit est un texte, établi par Emmanuel Kosadinos, membre du réseau francophone pour la santé mentale en Palestine (FRPMHN). L’auteur y rend compte de l’intervention de la médecin psychiatre palestinienne, Dr Samah Jabr a une conférence qui eut lieu à Istanbul, le 24 novembre 2024 organisée par le Turkiye-Palestine Mental Health Network.

« Le peuple a gagné » : dans toute l’Europe, les Syriens célèbrent la chute de Bachar el-Assad



Des manifestations favorables à la rébellion syrienne ont éclaté dans plusieurs parties d’Europe comme ailleurs dans le monde dimanche 8 décembre. Malgré les incertitudes planant sur l’avenir, l’heure est à la joie parmi tous ceux qui espéraient vivre un jour la chute du régime Assad.



Où est Bachar al-Assad : ce que l’on sait de la fuite du dictateur syrien


Après des heures d’incertitude, les agences de presse russes ont affirmé, ce dimanche 8 décembre au soir, que le tyran déchu avait trouvé refuge à Moscou. Une information que le Kremlin refuse pour l’heure de confirmer.



Une aube nouvelle pour la Syrie


Les groupes armés doivent garantir un traitement humain pour tous.

Le gouvernement de Bachar el-Assad a été renversé le 8 décembre 2024 par une coalition de groupes d’opposition armés, marquant la fin de plus de 50 ans de règne du parti Baas en Syrie.

Le gouvernement d’Assad a commis d’innombrables atrocités, crimes contre l’humanité et autres abus au cours de ses 24 années de présidence. Il s’agit notamment d’arrestations arbitraires généralisées et systématiques, de tortures, de disparitions forcées et de décès en détention, de l’utilisation d’armes chimiques, de la famine comme arme de guerre et d’attaques indiscriminées et délibérées contre des civils et des biens à caractère civil. Les groupes armés non étatiques opérant en Syrie, notamment Hay’et Tahrir al Sham et les factions de l’Armée nationale syrienne qui ont lancé l’offensive le 27 novembre, sont également responsables d’atteintes aux droits humains et de crimes de guerre.



Syrie : les enfants méritent une paix durable


Déclaration de la directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, sur l’impact de la situation en Syrie sur les enfants.

« La situation en Syrie évoluant rapidement, l’UNICEF réitère l’appel du Secrétaire général des Nations unies au calme, à s’abstenir de toute violence et à protéger les droits de tous les Syriens – en particulier des enfants, dont au moins 80 ont été tués au cours des deux dernières semaines.



Syrie. La fin d’un État failli


Treize ans après un soulèvement réprimé dans le sang, le régime de Bachar Al-Assad est tombé. Dans la nuit du 7 au 8 décembre 2024, les milices rebelles sont entrées dans Damas, tandis que le désormais ancien président syrien s’enfuyait à Moscou. La rapidité et la facilité avec lesquelles les factions armées, composées entre autres du groupe islamiste de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) et de l’Armée nationale syrienne (ANS) — qui bénéficie d’un parrainage turc —, sont venues à bout du régime de Bachar Al-Assad sont déconcertantes.

Syrie: chute de la ville de Hama, évacuation de Deir Ezzor, le scénario cauchemar pour Damas se précise



Après la ville de Hama, dans le centre de la Syrie, tombée le jeudi 5 décembre, aux mains des hommes armés de Hayat Tahrir al-Sham et des rebelles pro-turcs, c’est au tour de Deir Ezzor (est du pays) d’être rapidement évacuée par l’armée syrienne. Les forces fidèles à Bachar el-Assad semblent maintenant se replier vers le centre de la Syrie. Pour le chef des forces kurdes en Syrie, l’avancée des rebelles impose une « nouvelle » réalité politique.



Les combats ont fait 280 000 déplacés en dix jours, selon l’ONU


L’organisation internationale craint que le nombre de personnes déplacées par le conflit s’élève à 1,5 million.

Les combats entre rebelles et forces syriennes ont fait 280 000 déplacés depuis le 27 novembre et l’avancée fulgurante des groupes islamistes en Syrie, a annoncé l’ONU vendredi 6 décembre. Les déplacements massifs de population ont lieu depuis que les rebelles dirigés par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham ont lancé leur offensive éclair.



Les civils menacés par la nouvelle vague d’hostilités


Les civils sont confrontés aux risques d’attaques illégales et de détention arbitraire, provoquant des déplacements.

La nouvelle vague d’hostilités majeures dans le nord de la Syrie depuis le 27 novembre suscite des craintes quant au risque concret pour les civils de subir des graves exactions commises par les groupes armés d’opposition, ainsi que par le gouvernement syrien, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Toutes les parties au conflit devraient respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des normes internationales des droits humains, notamment en ne dirigeant leurs attaques que contre des objectifs militaires, en prenant toutes les précautions possibles pour éviter les victimes civiles, et en veillant à ce que les civils puissent fuir les combats en toute sécurité.



Qui sont les rebelles syriens qui font vaciller le régime de Bachar el-Assad ?


La semaine dernière, il n’a fallu que quelques jours aux rebelles islamistes pour conquérir Alep, poumon économique et 2ème ville de Syrie. Ce jeudi 5 décembre 2024, ils se sont emparés, tout aussi rapidement de Hama, une ville-clé également au centre du pays. Leur offensive-éclair a pris de court le régime syrien qui lance désormais toutes ses forces dans la bataille, mais qui paraît extrêmement affaibli, après 13 ans de guerre civile qui a laissé le pays en ruines et plus fracturé que jamais.



Des acteurs aux stratégies concurrentes


L’offensive déclenchée le 28 novembre 2024 par des groupes paramilitaires opposés au régime de Damas réactive le spectre de la guerre civile dans ce pays géographiquement éclaté, économiquement exsangue et où 90 % de la population — dont 7,5 millions de personnes déplacées —, vit sous le seuil de pauvreté.

Syrie, Iran, Israël, Liban, Turquie, Kurdistan, Irak, Etats Unis, Russie…

Guerre au Soudan : reprise des combats, attaques meurtrières contre les civils, famine… Visualisez l’ampleur du conflit depuis avril 2023



Les affrontements au Soudan, qui ont repris en intensité ces derniers mois, ont fait des dizaines de milliers de morts et plus de 11 millions de déplacés. Franceinfo documente cette guerre et ses conséquences en cartes et graphiques.

Les Soudanaises, violées et violentées, sont les premières victimes de la guerre



Dans le sillage de la guerre entre les deux armées du Soudan, les violences sexuelles contre les femmes se multiplient. Si les deux camps commettent des exactions, les Forces de soutien rapide sont tenues responsables de la grande majorité de ces violences faites aux femmes, selon les conclusions d’un rapport d’experts de l’ONU publié le 23 octobre.



La faim, l’autre front de la guerre


Les 19 mois de guerre au Soudan ont plongé le pays dans la plus grave crise humanitaire au monde, selon l’ONU. Plus de 13 millions de Soudanais ont été déracinés par les combats. Plus de la moitié des 45 millions de Soudanais sont en situation de sous-nutrition aiguë, parmi eux, 8 millions en état critique. 



Port-Soudan, «capitale de l’exil» pour des milliers de déplacés du pays


Depuis le 15 avril 2023, la guerre entre les Forces armées soudanaises du général Burhan et les paramilitaires du général Hemedti a plongé le Soudan dans la plus grande crise de déplacement de population au monde. Le conflit a déraciné plus de onze millions de personnes à l’intérieur de ses frontières et deux millions de réfugiés vers les pays voisins.

Record d’humanitaires tués : « L’impunité est au cœur de la problématique »



Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, a alerté l’ONU vendredi, appelant à poursuivre les responsables. Pour expliquer ce chiffre, Jean-François Corty, président de Médecins du Monde, pointe en premier lieu l’affaiblissement du droit international et l’impunité dont bénéficient certains chefs de guerre ou d’État.

L’Ukraine accuse la Russie d’avoir tiré un missile intercontinental, le Kremlin ne commente pas



La Russie a tiré jeudi matin un missile intercontinental sur l’Ukraine, une première depuis le début son invasion en 2022, a affirmé Kiev. Une accusation qui intervient après l’utilisation mardi et mercredi par l’Ukraine de missiles américains et britanniques à longue portée pour frapper en profondeur le territoire russe, une première là aussi dans le conflit.

Douze actualités sans rapport avec les élections américaines



Nous avons beaucoup parlé des élections américaines et de leurs résultats au cours des dernières semaines. Certains lecteurs du Brief du Jour nous ont envoyé des messages : « Hé, vous savez que le monde ne se résume pas aux États-Unis, n’est-ce pas ? ».

En effet. Alors, aujourd’hui, rappelons-nous ce qui se passe ailleurs dans le monde.

Voici douze autres actualités des droits humains que nous avons couvertes récemment. Plutôt que de se concentrer sur des événements qui retiennent généralement l’attention des médias internationaux – comme les atrocités commises dans le cadre des conflits en expansion au Moyen-Orient et en Europe de l’Est -, il s’agit d’histoires dont on n’entend pas souvent parler dans les médias.

Exhorter le Burkina Faso à respecter les droits humains



L’examen du pays devrait se concentrer sur la protection des civils, l’espace civique et la reddition de comptes.

La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) devrait se concentrer sur les problèmes les plus urgents auxquels est confronté le Burkina Faso lors de l’examen du pays qui aura lieu le 23 octobre 2024, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le gouvernement burkinabè devrait de toute urgence protéger les civils affectés par le conflit armé, préserver l’espace civique pour les activistes, les journalistes et l’opposition politique, et veiller à ce que les auteurs de graves abus rendent des comptes.

Éthiopie : Les combats et les abus mettent en danger les réfugiés soudanais



Des milliers de personnes dans les camps d’Amhara ont besoin de sécurité et d’être relogées dans des zones plus sûres.

Les récents combats entre les forces gouvernementales éthiopiennes et les milices Fano dans la région d’Amhara, dans le nord-ouest du pays, ont mis en grand danger les réfugiés soudanais vivant dans des camps près de la frontière soudanaise et a proximité, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le gouvernement éthiopien devrait renforcer la protection des réfugiés, qui, depuis plus d’un an, sont victimes d’abus perpétrés par des hommes armés non identifiés, par des milices, et plus récemment, par les forces gouvernementales.

Plus d’un milliard de personnes dans le monde souffrent de pauvreté « aiguë »



Plus d’un milliard de personnes dans le monde souffrent de pauvreté « aiguë », dont la moitié sont des mineurs, a dénoncé jeudi le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud).

Dans leur rapport annuel, l’agence de l’ONU et le centre de recherche Initiative d’Oxford sur la pauvreté et le développement humain (Ophi) s’alarment particulièrement du taux de pauvreté trois fois plus élevé dans les pays en guerre, alors qu’il n’y a jamais eu, depuis la Seconde guerre mondiale, autant de conflits armés en 2023.

Manifestation pour la paix

Le Hezbollah et Israël sur le pied de guerre, au risque d’un embrasement total du Proche-Orient



Se dirige-t-on tout droit vers une « guerre généralisée » au Proche-Orient ? Le Hezbollah se dit en tous cas prêt à tous les « scénarios militaires » et a tiré aujourd’hui pour la première fois vers Tel Aviv alors qu’Israël déverse toujours une pluie de bombes sur le Liban et prépare ses soldats à une possible entrée au Sud Liban. Et le bruit des obus semble couvrir tous les appels internationaux à la retenue, la diplomatie onusienne peine à trouver les voies de la désescalade. 



Liban : une déplacée raconte son calvaire après les frappes israéliennes


À 58 ans, Feriel a dû fuir sa maison détruite par les frappes israéliennes à Seddiqine. Ce n’est pas la première fois qu’elle est contrainte de tout quitter : elle avait déjà vécu cet exil en 2006, lors du conflit entre Israël et le Hezbollah. Son témoignage met en lumière la dure réalité des déplacés, pris au piège d’un conflit qui semble sans fin.



En près d’un an, les affrontements entre le Hezbollah et Israël ont fait 1 540 morts

Les échanges de feu transfrontaliers entre le Hezbollah libanais et Israël, qui connaissent une brutale aggravation depuis le début de la semaine, ont causé la mort de 1 540 personnes en près d’un an, ont annoncé les autorités libanaises.

Rien que dans la journée de lundi, date à laquelle les frappes israéliennes se sont intensifiées sur le Liban, plus de 550 personnes ont été tuées, avaient déjà annoncé les autorités.

Par ailleurs, 5 410 personnes ont été blessées en près d’un an, selon les chiffres du centre de crise.



À Gaza, les frappes israéliennes sur le Liban accentuent le désespoir des habitants


Alors que l’armée israélienne a mené ce mardi 24 septembre de nouvelles frappes meurtrières au Liban, celles-ci continuent également à Gaza. Dans l’enclave où plus de 90% de la population est déplacé, le désespoir ne fait qu’augmenter face à l’élargissement du conflit.



“Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer

En près d’un an, plus de 130 journalistes ont été tués par les forces israéliennes à Gaza. Pour leur rendre hommage et réclamer la protection des journalistes palestiniens, Reporters sans frontières (RSF) organise, ce 26 septembre, des opérations coup de poing dans dix pays du monde.

« Le Liban est au bord du gouffre »



Plus de 100 chefs d’Etat et de gouvernement sont rassemblés au siège des Nations unies, alors qu’Israël mène de nouvelles frappes contre des cibles du Hezbollah au Liban, faisant redouter un embrasement de la région près d’un an après le début de la guerre à Gaza.



Des explosions de bipeurs aux frappes aériennes israéliennes, comment le Liban s’est retrouvé « au bord de la guerre totale » en une semaine


La communauté internationale redoute que l’escalade entre Israël et le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, n’entraîne le Proche-Orient dans une spirale incontrôlable de violences.

Ce sont les plus intenses frappes israéliennes en un an. L’Etat hébreu continue de cibler le Hezbollah au Liban, mardi 24 septembre, après des bombardements qui ont fait plus de 500 morts la veille. Des attaques qui font craindre un embrasement de la région, près d’un an après l’attaque du 7 octobre 2023 perpétrée par le Hamas. « Nous sommes au bord d’une guerre totale », s’est alarmé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, depuis New York, où se tient l’Assemblée générale de l’ONU. On vous résume comment, en une semaine, les tensions se sont exacerbées au Proche-Orient.



Pourquoi le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a intérêt à ce que le conflit dure




Le chef de l’exécutif israélien ne montre aucun signe d’infléchissement dans sa guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, et intensifie les attaques contre le Hezbollah à la frontière libanaise.

« Benyamin Nétanyahou est prisonnier de ses partenaires de coalition. Pour survivre politiquement, il est prêt à poursuivre la guerre. » Ahron Bregman, professeur d’étude de la guerre au King’s College de Londres



Liban : appel à une désescalade immédiate


Déclaration de Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF, sur l’escalade des attaques au Liban et en Israël

New York, le 23 septembre 2024 – « Je suis profondément préoccupée par la recrudescence des attaques meurtrières au Liban et en Israël, qui ont coûté la vie à au moins 24 enfants dans le sud du Liban. L’intensification de la violence marque une dangereuse escalade, mettant en péril la vie des civils dans la région.

D’après le ministère libanais de la Santé publique, plus de 1 200 personnes ont été blessées lundi, parmi lesquelles des femmes et des enfants. Un nombre incalculable d’autres enfants sont désormais en danger, des milliers de familles ayant été contraintes de fuir, tandis que des infrastructures civiles essentielles sont ciblées.

Des niveaux de détresse psychologique alarmants

Les niveaux de détresse psychologique observés chez les enfants des deux pays atteignent des proportions alarmantes. Ces jeunes sont non seulement affectés par des déplacements brutaux, mais ils doivent aussi faire face à des bombardements et des raids aériens continus, qui rythment leur quotidien depuis près d’un an.

Toutes les parties au conflit doivent respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment en assurant la protection des civils, des infrastructures civiles, ainsi que des travailleurs humanitaires et du personnel médical. Il est essentiel de garantir des corridors sûrs pour les populations cherchant à échapper à la violence. L’UNICEF appelle d’urgence à une désescalade immédiate. »



Pour reculer le moment où il devra affronter la justice, Netanyahu étend sa guerre au Moyen-Orient, avec son cortège de victimes civiles.



Les frappes israéliennes sur le sud du Liban ont fait 182 morts et 700 blessés, selon le ministère de la santé


Israël affirme avoir bombardé plus de trois cents sites du Hezbollah, lundi à l’aube, dans le sud du Liban. Selon l’Agence nationale d’information libanaise, les régions de Zahrani et de la plaine de la Bekaa ont été ciblées. Le gouvernement libanais appelle les hôpitaux des zones bombardées à cesser les opérations non urgentes.



Le Moyen-Orient s’enflamme, des groupes armés irakiens rentrent dans le conflit et revendiquent des tirs vers Israël


Les groupes armés pro-iraniens qui forment « la Résistance islamique en Irak » ont revendiqué dimanche dans un communiqué des tirs de drone vers Israël, qui avait de son côté annoncé avoir intercepté « plusieurs objets volants suspects » venus d’Irak.

Le chef de l’ONU fustige la « punition collective » des Palestiniens



« Rien ne justifie la punition collective » infligée par Israël à la population de Gaza qui subit une souffrance « inimaginable », a dénoncé lundi le secrétaire général de l’ONU dans un entretien avec l’AFP. 

« C’est inimaginable le niveau de souffrance à Gaza, le niveau de morts et de destruction n’a pas de parallèle avec ce que j’ai pu voir depuis que je suis secrétaire général », a déclaré Antonio Guterres, à ce poste depuis début 2017.

Ces guerres lointaines que tout le monde préférerait oublier.

Courrier International 10/05/2024


par Jérôme Canard et HB

Le Canard Enchaîné vient de publier les 24 et 31 juillet une série de deux articles sous le titre « Ces guerres lointaines que tout le monde préférerait oublier ».

L’agression russe en Ukraine et la destruction punitive de Gaza par Israël saturent l’espace médiatique. Pendant ce temps, près d’une dizaine d’autres conflits parfois plus meurtriers encore, sont sortis des écrans radars ou, au mieux, y clignotent faiblement.

Le Canard Enchaîné s’est livré à un tour d’horizon macabre, en deux actes de ces guerres mises au rancart.

HB


Au Yemen, la machine houthis :

La guérilla menée par les rebelles houthis pro-iraniens constitue le prolongement maritime d’un conflit déclenché en 2014. Celui-ci oppose ces insurgés zaydites à un ersatz de gouvernement maintenu à flot par la coalition que conduit l’Arabie saoudite, sans pour autant empêcher les houthis de contrôler un bon quart du territoire dont Saana et de maintenir les deux tiers des Yéménites sous leur férule rétrograde. Pour le pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, le bilan humain est très lourd : 400 000 morts dues aux effets collatéraux du conflit (famine, épidémies et pénurie d’eau), 4,3 millions de déplacés et un rescapé sur deux dépendant d’une aide internationale chichement octroyée.

Une Syrie à la découpe

Le retour en 2023 de la Syrie au sein de la Ligue arabe ferait-elle oublier l’écrasement de l’élan démocratique parti de Deraa en mars 2011 et la longue tuerie fatale à 500 000 civils piégés entre les djihadistes et Bachar El Assad, soutenu par la Russie et l’Iran. Pendant que les soudards de l’Etat islamique continuent à harceler les forces kurdes et l’armée de Damas et que la Syrie, terrain de jeu des combattants du Hezbollah libanais des pasdarans iraniens, est devenue le champ de bataille de la guerre de l’ombre que se livrent Israël et Téhéran, aucune solution politique est en vue, admet un envoyé spécial de l’ONU.

Paix à Bakou, mais hors de prix

Il a fallu trois décennies, deux guerres, 40 000 morts et l’exode de 100 000 civils pour sceller le sort du Haut-Karabakh, enclave arménienne en territoire azerbaïdjanais, stabiliser la situation et obtenir une paix dont le coût humain est très élevé. Depuis, le dictateur de Bakou, Ilham Aliyev, a d’autres appétits territoriaux en voulant souder à son royaume l’îlot azéri (en terre arménienne) du Nakhitchevan et annexer la région de Syunik.

Le Myanmar à bout

Sous la menace d’un exode perpétuel, les civils de l’ex-Birmanie paient un tribut écrasant à un « cauchemar sans fin » selon l’ONU. Depuis 2017 le taux de pauvreté a doublé et la moitié des 54 millions de Birmans vivote avec moins de 0,70 euro par jour. Le pays craque de partout. Dans l’Etat de Rakline, l’armée d’Arakan constitue une milice rebelle vouée à la défense de la communauté rohingya dont 1 million de ses membres ont fui au Bangladesh. La Cour internationale de justice de La Haye a ouvert une enquête pour actes de génocide. D’autres guérillas défient les putschistes dans plusieurs régions du pays.

République démocratique du Congo (R-décès)

Des centaines de milliers de civils sont pris en étau par les combats qui opposent l’armée congolaise et miliciens tutsis du M23, épaulés par l’armée rwandaise et qui laissent présager d’une guerre ouverte entre la RDC et le Rwanda. Les casques bleus se retirent progressivement de la Monusco. Le Nord-Kivu est ravagé par les tueries et les pillages par les Forces démocratiques alliées, rébellion musulmane venue d’Ouganda qui a fait allégeance à l’Etat islamique. Sept millions de civils ont été déplacés, dont 2,5 pour le Nord-Kivu. Au-delà de ces chiffres effarants, un bilan d’une cruauté indicible qui fait état d’exactions, notamment sexuelles, commises de part et d’autre de la RDC, dont témoigne le gynécologue obstétricien Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018.

Le Soudan et leurs soudards

Depuis 2023, le Soudan est le théâtre dévastateur de combats entre le « Président » de fait, Abdel Fattah al-Burhane, patron de l’armée, soutenu par l’Egypte, et le gourou des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdane Daglo, champion des Emirats arabes unis. Sur la quasi-totalité du territoire du Darfour, les FSR menacent de génocide les autochtones non arabes tandis que les forces de Burhane répliquent à coups de raids aveugles et que les combats gagnent El Facher pôle vital pour l’acheminement de l’aide humanitaire. Le bilan humain est effrayant : plus de 15 000 morts, 9 millions de déplacés, 25 millions de vie suspendues à l’assistance extérieure dont 5 au seuil de la famine et une flambée d’épidémies. Près de 700 000 civils avaient auparavant fui vers le Soudan du Sud, pays né en 2011 et déchiré par une guerre civile à épisodes, qui a été fatale entre 2013 et 2018 à 400 000 habitants.

Sahel, le troublant trou noir

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso s’enfonce au fil des mois dans le chaos. Les juntes au pouvoir, qui ont bâillonné les média, la justice et les dissidences et qui ont chassé leurs partenaires occidentaux, n’ont pas tenu leur promesse de battre en retraite les djihadistes qui continuent de semer la mort dans les campagnes. En riposte, les régimes kaki n’hésitent pas à exterminer, avec le concours d’instructeurs russes, les villageois soupçonnés de complicité avec l’ennemi. Selon HRW , l’armée burkinabée a massacré, le 25 février dernier, 233 civils dont une cinquantaine d’enfants à l’extrême nord du pays. L’alliance des Etats du Sahel est un échec et la France concède qu’elle n’a plus aucun levier d’action ni d’influence et que le Sahel est devenu un trou noir.>

L’Ethiopie ou les Abysses abyssins

Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec 120 millions d’habitants, l’Ethiopie n’en finit pas de subir les conséquences d’un découpage en états régionaux, sur des critères ethnolinguistiques, et des appétits identitaires qui, entre 2020 et 2022, se sont traduits par des combats et 800 000 morts ainsi que par une alliance entre le Premier Ministre Abity Ahmed et l’Erythrée pour terrasser l’insurrection séparatiste du Tigré. A la mi-avril, des combats ont ensanglanté le secteur de Raya. Les milices d’ « autodéfense » et les troupes d’Addis-Abeda sèment partout la terreur. HWR indique que les tueries de civils par les forces gouvernementales sont devenues le lot quotidien d’un nombre incalculable d’Ethiopiens dans les zones de conflit. L’ONU estime que 11 millions d’entre eux sont en train de plonger dans une insécurité alimentaire aiguë, conséquence de l’afflux des réfugiés venus de Somalie, d’Erythrée et des Soudan et de l’alternance de sécheresses et de déluges dantesques.



Gaza: jour 300

Israël: les familles des otages craignent le pire pour leurs proches après la mort d’Ismaïl Haniyeh




Après les frappes sur Beyrouth et Téhéran, l’Iran et ses alliés ont prévenu qu’ils allaient riposter. Israël n’a de son côté, toujours pas reconnu être l’auteur de l’attaque ciblée qui a coûté la vie à Ismaïl Haniyeh en plein cœur de Téhéran. Le pays est sur la défensive et met en garde ses adversaires. Les familles des otages, elles, sont plongées dans l’incertitude et craignent désormais le pire pour leurs proches captifs à Gaza depuis 300 jours.



Deux journalistes d’Al-Jazira tués dans une frappe israélienne à Gaza


Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, le 7 octobre 2023, le bureau de la chaîne à Gaza a déjà été bombardé et deux autres de ses correspondants tués.



Dans la bande de Gaza, un musicien donne des concerts pour aider les enfants «à surmonter leur traumatisme»


Il n’y a pas que les déflagrations des bombes qui résonnent à Gaza. Un jeune musicien gazaoui fait vibrer les cordes de son Oud, au milieu des ruines et des tentes des déplacés. Il organise des concerts presque tous les jours. Son souhait : rendre un peu d’humanité à une population sinistrée, victime d’une guerre dévastatrice qui dure depuis 9 mois. 




Soudan : Violences sexuelles généralisées dans la capitale


Les Forces de soutien rapide comme principaux auteurs des crimes ; des attaques contre les opérations humanitaires et les infrastructures de santé nuisent aux survivantes.

Les parties au conflit au Soudan, en particulier les Forces de soutien rapide (Rapid Support Forces, FSR), ont commis des viols généralisés, notamment des viols collectifs, et ont forcé des femmes et des filles à se marier à Khartoum, la capitale du pays, depuis le début du conflit en cours, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui.

Bombardements israéliens à Rafah : les JT plaident le droit à l’« erreur »



Dans la nuit du dimanche 26 mai, l’armée israélienne bombarde le camp humanitaire de Tal al-Sultan. Qualifié de massacre ou de carnage par de nombreuses ONG, ce bombardement est l’un des plus meurtriers de l’offensive lancée par Israël sur Rafah depuis le début du mois de mai. Il a légitimement choqué massivement le monde entier, notamment du fait de la diffusion instantanée d’images apocalyptiques sur les réseaux sociaux : un camp sous les flammes, 49 morts, des corps calcinés, un bébé décapité et plus de 180 blessés [1]. Face à cela, nous pouvions nous attendre à une réaction médiatique à la hauteur de la gravité de l’événement. Ce fut pourtant loin d’être le cas.




Guerre Israël-Gaza : des parents de soldats israéliens entre angoisse et défiance envers la guerre à Gaza



Il est en ce moment en route pour Rafah« : quand Sharon et David reçoivent l’AFP dans leur maison du nord d’Israël, leur fils de 22 ans retourne combattre dans le sud de Gaza. Eux vont tenter de tromper l’anxiété avec d’autres parents de soldats.

Depuis le début de l’opération terrestre à Gaza le 27 octobre, 309 soldats ont été tués, selon l’armée.

« Au début, cette guerre était juste. Plus maintenant« , lance Ruth (prénom modifié), 58 ans, pour qui l’unique objectif des opérations devrait être de ramener les otages puis les soldats « à la maison« , plutôt que la destruction du Hamas.