EN FRANCE ET EN EUROPE, LE GOUVERNEMENT S’ATTAQUE OUVERTEMENT AU SECRET DES SOURCES DES JOURNALISTES



Quinze jours après la garde à vue de la journaliste Ariane Lavrilleux, le gouvernement français n’a toujours pas pris position pour défendre le secret des sources. Un silence qui cogne avec le lancement, ce mardi 3 octobre, des États généraux de l’information voulus par Emmanuel Macron et l’examen, le même jour, du Media Freedom Act au Parlement européen.

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Ariane Lavrilleux : « C’est notre droit à tous d’être informés qui est en jeu »


« Plus de bleu sur le terrain »: la priorité ?


Nouvelles brigades de gendarmerie : « Plus il y a de ‘bleu’ sur le terrain, moins il y a d’insécurité », insiste Gérald Darmanin


Logement social : « C’est inédit, on n’a jamais eu autant de demandeurs en France », alerte Emmanuelle Cosse


Des femmes victimes de violences sexuelles dans les hôtels du Samu social


Pénurie d’aidants : l’AFM-Téléthon et APF France handicap vont saisir la Défenseure des droits pour « mise en danger de la vie d’autrui »


Grève des Atsem : multitâches, peu payés et sans perspectives d’évolution, elles veulent se faire entendre


Chômage : femmes et hommes à égalité


Pourquoi la désobéissance civile pourrait s’intensifier

La LDH de l’Aube est installée dans son nouveau local

En Egypte, un recours à la torture «systématique» selon une coalition d’ONG



Six ONG ont soumis ce lundi 2 octobre un rapport à l’ONU dans lequel elles dénoncent les violences visant tant l’opposition que la société civile.

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La LDH Communique: Algérie

Deux morts, près de Calais, dans le nord de la France



Deux hommes ont perdu la vie samedi dans le nord de la France, non loin de Calais. Le premier a été retrouvé dans un canal près d’un camp de migrants à Dunkerque, le second a été mortellement percuté par un train roulant vers Dunkerque.

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Le nombre de mineurs non accompagnés traversant la Méditerranée centrale pour se rendre en Italie a augmenté de 60 %



Le nombre de décès et de disparitions sur la route de la Méditerranée centrale a triplé cet été par rapport à l’an dernier.

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Mayotte, IA: les brèves de Jean


Pénurie d’eau à Mayotte : « les nerfs vont lâcher »

Santé, école, agriculture, la sécheresse inédite sur l’archipel a des répercussions qui exaspèrent la population.

Des coupures d’eau 2 jours sur 3 dans 17 communes, mais aussi le prix exorbitant du pack de 6 bouteilles entre 5 et 10 € pour une population qui vit sous le seuil de pauvreté (77%).

« On ne se retrouve pas face à une catastrophe naturelle mais à une suite  d’erreurs humaines. Tout le monde savait ce qui allait se passer après les alertes de 2017 ».

«  Quand l’eau est  couleur  marron comme ça, que pensez-vous ».  Le nombre de gastro-entérites est très élevé. Deux lycées et cinq collèges ont dû arrêter les cours. Tous les secteurs d’activité redoutent un nouveau désastre.

Philippe Vigier, ministre délégué aux outre-mer, après un passage éclair au début du mois, se qualifie de « chef de chantier et logisticien ». Pour le médecin infectiologue à l’ARS, il n’existe pas pour l‘instant  de « signal fort particulier ».

La culture à l’heure de l’IA : la fascination et la peur

        ¤ L’arrivée sur le marché de l’outil d’intelligence artificielle ChatGPT a fait prendre conscience de la possible révolution civilisationnelle en cours.

        ¤ Entre opportunités créatives et crainte de l’obsolescence humaine dans certains métiers, le monde de la culture a le cœur qui balance.

        ¤ Du cinéma à la musique en passant par l’édition, il n’y a pas un secteur où l’on ne s‘interroge sur la place de l’algorithme.

Une question à l’intelligence artificielle : les machines sont-elles nos amies ?


Source: Le Monde 01 et 02/10/2023

La réputation – Enquête sur la fabrique des « filles faciles »





Le point de départ de ce livre est le meurtre de Shaïna, 15 ans, poignardée et brûlée vive à Creil (Oise) par son petit ami en 2019. 

À partir de cette histoire, Laure Daussy interroge la situation des femmes dans les quartiers populaires et donne la parole aux habitants de Creil. Résonnent dans leurs voix le poids des rumeurs et la menace de la réputation de « fille facile » pour les adolescentes. Un contrôle permanent qui les empêche de vivre librement. Pour les protéger, la justice et les services publics se révèlent trop souvent inadaptés. 

À une époque où les combats féministes prennent de plus en plus d’ampleur, pourquoi ne sont-ils pas parvenus jusqu’à elles ? 

Si le sexisme est partout, il y a des endroits en France où le quotidien des adolescentes relève de l’urgence. 

(Format : 13,5 x 22 cm – 224 pages)

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Laure Daussy est journaliste d’investigation et reporter à Charlie Hebdo. La Réputation. Enquête sur la fabrique des « filles faciles » est son premier ouvrage.

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Ref: 1110-LA REPUTATION

« L’immigration doit être contrôlée » : la ministre de l’Intérieur britannique fustige le multiculturalisme


Ce 26 septembre, la ministre de l’Intérieur britannique Suella Braverman, elle-même d’origine indienne, s’en est pris à la Convention de Genève sur les réfugiés, jugeant nécessaire de « contrôler l’immigration » face à un modèle multiculturaliste qui « a échoué ». De quoi s’attirer les foudres de l’opposition travailliste, de l’ONU et même du chanteur Elton John.

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12 fois le 49-3 en un an: record absolu de la Vème République

https://contre-attaque.net/



Comment fonctionne l’article 49.3, utilisé pour la douzième fois par Elisabeth Borne ?

Demain à Troyes

A l’appel du PCF

Rassemblement à 10h30 devant la préfecture de l’Aube contre l’inflation et la politique d’austérité du gouvernement

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Mais aussi partout en France

 


Le collectif Uni.e.s contre l’immigration jetable (Ucij 2023) s’oppose à la politique discriminatoire du gouvernement, fondée prioritairement sur le soupçon et la répression en matière de migration et d’asile. Il revendique une politique migratoire d’accueil digne et le respect des droits de toutes et tous.




Refusons le nouveau projet de loi asile et immigration

Logement : un droit pour toutes et tous
contre la loi Darmanin, contre la loi Kasbarian-Bergé

Mobilisation nationale le 30 septembre

 

Emmanuel Macron et Gérald Darmanin ont décidé d’accélérer pour faire adopter leur nouveau projet de loi sur l’immigration et l’asile, ou plutôt devrait-on dire contre les étrangères et étrangers. Alors que Les Républicains (LR) et Rassemblement national (RN) font monter les enchères et réclament à l’unisson un référendum sur l’immigration et des mesures plus répressives encore, telles la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME) sauf cas d’urgence, le gouvernement semble de plus en plus à leur écoute.

Il est vrai que, faute de majorité absolue à l’Assemblée nationale, le gouvernement a besoin des voix des Républicains. Le texte gouvernemental (adopté en Conseil des ministres en février et en commission des lois au Sénat le 15 mars dernier) devrait être présenté au Sénat début novembre et à l’Assemblée nationale en février 2024. Ce texte soit disant équilibré va surtout durcir encore et encore les conditions d’installation des étrangères et étrangers sur le territoire français, et faciliter les expulsions y compris des personnes étrangères les mieux protégées. Et tout cela au mépris des conventions internationales, en laissant notamment un pouvoir totalement discrétionnaire aux préfets, au motif de soi-disant menaces à l’ordre public ou de non respect des « valeurs de la République». Quand on sait comment ces notions sont utilisées à tort et à travers, on comprend les risques que courent les exilées et exilés.

Alors que les actes racistes se multiplient, que les extrêmes droites, du RN aux groupes néo-nazis, sont plus fortes que jamais, que les violences policières restent bien souvent impunies, le gouvernement ressort les vieilles recettes : répression tous azimuts et recherche de boucs émissaires via une suspicion raciste généralisée à l’égard des personnes étrangères, du moins celles en particulier originaires du Moyen Orient et d’Afrique, les assimilant à des personnes délinquantes, voire à des terroristes. De telles politiques ne peuvent que renforcer la précarité administrative, sociale et économique dans laquelle vivent déjà un trop grand nombre de personnes exilées.  

C’est particulièrement vrai en matière de droit au logement puisqu’une/un SDF sur deux est de nationalité étrangère, y compris des demandeuses et demandeurs d’asile et des personnes ayant obtenu le statut de réfugiées ou réfugiés. Il est important de rappeler qu’en novembre dernier, via une circulaire, le ministre de l’Intérieur appelait à multiplier les OQTF (obligation de quitter le territoire) et posait le principe d’appliquer les méthodes de suivi des étrangères et étrangers délinquants à l’ensemble des personnes étrangères faisant l’objet d’une OQTF (alors que celles-ci n’ont commis aucune infraction pénale).

Il avait aussi recommandé aux préfets de mettre en place un dispositif permettant aux bailleurs sociaux de signaler les personnes qui auraient perdu leur titre de séjour. Dans le même texte, il avait d’ailleurs tenté de créer un autre dispositif pour vérifier la situation administrative des personnes étrangères prises en charge par l’hébergement d’urgence au motif qu’elles pourraient l’être indûment au mépris de l’inconditionnalité de l’hébergement d’urgence. Nombre d’associations l’ont signalé.

Outre ces mesures spécifiques particulièrement dommageables, les personnes étrangères subissent, comme les autres habitantes et habitants, l’inflation et donc les hausses de loyers et de charges. En 1973, les locataires consacraient 10% de leurs revenus au loyer, aujourd’hui, c’est près de 30%… en moyenne, et pour beaucoup, c’est plus de la moitié des revenus. Le nombre d’expulsions locatives augmente et les lois qui protègent les personnes mal-logées et les sans-toit sont bafouées. De plus, dans les foyers de travailleurs migrants transformés en résidences sociales, les résidents n’ont pas le statut de locataire. Celles et ceux qui hébergent solidairement un proche sont donc sous la menace d’une expulsion, les gestionnaires engageant des poursuites judiciaires. Au final les hébergeurs comme les hébergés, avec ou sans-papiers, se retrouvent à la rue. Face à cela, face aux menaces du futur projet de loi Darmanin, le collectif Ucij, qui rassemble plus de 400 associations nationales et locales, dont la LDH, appelle à amplifier les mobilisations pour affirmer la solidarité et l’égalité des droits entre Françaises / Français et personnes exilées.


La LDH communique



L’AVORTEMENT : LIBRE ET GRATUIT ? DÉFENDRE ET GARANTIR UN DROIT FONDAMENTAL

 

EN STIGMATISANT LES CONSOMMATEURS ET CONSOMMATRICES, LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR TENTE DE CACHER L’ÉCHEC DE SA POLITIQUE DES DROGUES


POUR UN ACCÈS À INTERNET EN PRISON : UNE MOBILISATION PLUS NÉCESSAIRE QUE JAMAIS


LA LOI SUR L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE DOIT PROTÉGER L’ETAT DE DROIT

Réforme du RSA : la droite et la majorité trouvent un compromis sur 15 heures d’activités obligatoires



L’amendement, déposé par Les Républicains, fixe dans la loi un minimum de 15 heures d’activités obligatoires pour les bénéficiaires du RSA, tout en prévoyant des exceptions pour les parents isolés sans solution de garde ou pour les personnes handicapées.

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Remugles d’extrême-droite


Punaises de lit : indignation après une séquence d' »un racisme évident » sur CNews, un député LFI annonce saisir l’Arcom


Eric Zemmour condamné à 4 000 euros d’amende pour injure homophobe

Près de 1 000 migrants sont morts ou ont disparu en Méditerranée cet été, trois fois plus que l’été dernier



Selon l’ONU, plus de 2 500 exilés ont perdu la vie en tentant la traversée vers les côtes européennes depuis le début de l’année.

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Violences policières : 30 familles et victimes interpellent Macron


« Emmanuel Macron, il faut que cela cesse »


Non-lieux, instructions en cours : le combat sans fin des familles

 

Violences policières : pour les familles, quelques victoires symboliques

 

« J’ai été sauvagement agressé par trois policiers »


« Que justice soit faite, c’est tout ce qu’on souhaite » : des proches de victimes de violences policières s’expriment

Affaire Disclose-Lavrilleux : la justice valide les perquisitions et les pièces saisies au domicile de la journaliste



Le juge des libertés a estimé mercredi 27 septembre que les documents saisis par la police lors de la perquisition du domicile de la journaliste pourront être versés au dossier de la procédure judiciaire à son encontre.

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La République du Haut-Karabakh «cessera d’exister» le 1er janvier 2024



La République séparatiste autoproclamée du Haut-Karabakh a annoncé, jeudi 28 septembre, qu’elle allait dissoudre toutes ses institutions à partir du 1er janvier 2024, une semaine après une offensive victorieuse de l’Azerbaïdjan. Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, dénonce un « nettoyage ethnique ».

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Contre la loi immigration de Gérald Darmanin, une autre politique est urgente et possible !


Le 11 septembre dernier, des parlementaires appelaient, dans une tribune trans-partisane publiée dans «Libération», à la régularisation des travailleurs sans papiers dans les secteurs en tension. Un collectif d’élus LFI et écologistes leur répond : c’est tous les travailleurs sans papiers qu’il faut régulariser, sans exception.

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Projet de loi « immigration » : l’exécutif tenté de reculer sur le titre de séjour « métier en tension »


« La police française m’a fait descendre du train » : à Menton, à la frontière italienne, les refoulements s’intensifient

Affaire Telegram : des inquiétudes dans un contexte de guerre contre le chiffrement



Le dirigeant de la plateforme Telegram, Pavel Durov, a été placé en garde à vue il y a une dizaine de jours puis mis en examen mercredi dernier. Le parquet de Paris, qui communique opportunément sur l’affaire depuis le début, met en avant l’absence de modération sur la plateforme pour justifier les poursuites. Au-delà de cette question de modération et sans tomber dans la défense d’un service en ligne peu recommandable, les quelques éléments qu’a bien voulu rendre public le parquet et sa manière de présenter l’affaire interrogent fortement, dans un contexte de mise sous pression de la France et de l’Union européenne des messageries interpersonnelles et des réseaux sociaux.

Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France : «Si Paul Watson va en prison au Japon, il n’en ressortira pas vivant»



Le 21 juillet dernier, alors qu’il s’apprêtait à «intercepter» le plus grand baleinier jamais construit, le célèbre militant Paul Watson était arrêté au Groenland, sur la base d’une notice rouge Interpol émise par le Japon, qui réclame son extradition. Détenu depuis lors, il doit comparaître à nouveau le 4 septembre devant la justice pour connaître son sort. Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France et proche de Watson, fait feu de tout bois pour mobiliser l’opinion publique et obtenir sa libération.



On ne doit pas mourir en prison pour avoir sauvé des baleines


Hugo Clément nous parle d’un activiste mondialement connu, le capitaine Paul Watson, le fondateur de l’ONG Sea Shepherd, célèbre pour son combat contre les chasseurs de baleines japonais.

Vous savez Paul Watson c’est ce marin à la barbe blanche et au drapeau de pirate, qui n’hésite pas à s’interposer physiquement, avec ses navires, entre les baleines et les harpons explosifs utilisés pour tuer les cétacés.

Durant ses longues missions en Antarctique, il a réussi à sauver environ 5000 baleines avec cette méthode radicale, mais non violente.

L’école française marquée par les inégalités sociales


Les inégalités sociales d’éducation se construisent dès l’école élémentaire et s’aggravent au fil du parcours scolaire. Le constat est établi mais les politiques ne suivent pas. Une grande hypocrisie. L’analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

L’école française ne réduit pas assez les inégalités entre les catégories sociales. Les enseignements y sont très académiques et laissent peu de place à la pratique, l’expérience concrète. La compétition est exacerbée et un apprentissage précoce de la lecture favorisent les enfants de diplômés dès les petites classes. Certes, le lycée et l’enseignement supérieur se sont ouverts à de nouveaux publics dans les années 1970 et 1980 mais, au fond, contrairement aux autres pays d’Europe, l’école ne s’est pas adaptée à cette évolution en faisant évoluer les modes d’enseignement.



Naufrage dans la Manche : 10 femmes parmi les 12 victimes, dont des mineures



Parmi les 12 migrants morts mardi dans la Manche en tentant de rallier l’Angleterre, 10 sont des femmes, selon le procureur de Boulogne-sur-Mer. La moitié des victimes étaient par ailleurs mineures. Ce drame est le pire naufrage de 2024, année la plus meurtrière depuis le début des traversées de la Manche vers le Royaume-Uni en 2018.

La rapporteure de l’ONU craint que la « violence génocidaire » d’Israël s’étende de Gaza à la Cisjordanie



« L’apartheid israélien vise simultanément Gaza et la Cisjordanie, dans le cadre d’un processus global d’élimination, de remplacement et d’expansion territoriale », accuse la rapporteure spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese.

La rapporteure spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, l’Italienne Francesca Albanese, a affirmé lundi que la « violence génocidaire d’Israël » à Gaza risquait de s’étendre en Cisjordanie. L’experte indépendante, mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU mais qui ne s’exprime pas au nom de l’organisation, a accusé à plusieurs reprises Israël de « génocide » des Palestiniens à Gaza.

Dans un nouveau communiqué, elle affirme « que la violence génocidaire d’Israël risque de sortir de Gaza et de s’étendre à l’ensemble du territoire palestinien occupé ». « L’apartheid israélien vise simultanément Gaza et la Cisjordanie, dans le cadre d’un processus global d’élimination, de remplacement et d’expansion territoriale », a-t-elle accusé.



« Dieu merci, elle est vaccinée à présent » : à Gaza, les pauses humanitaires permettent de vacciner les enfants contre la polio


L’objectif est de vacciner 90% des moins de 10 ans pour prévenir une éventuelle épidémie.

La trêve de la vaccination tient à Gaza. Pour le quatrième jour consécutif, les centres de vaccination contre la polio de l’OMS fonctionnent et sont épargnés par les bombes israéliennes. Quelque 640 000 enfants de moins de 10 ans sont concernés. L’objectif est d’en vacciner 90% pour prévenir une éventuelle épidémie. Car un premier cas est apparu la semaine dernière alors que la maladie avait disparu de Gaza depuis 25 ans.

Arié Alimi: « Macron est le précurseur de la destruction de la République »



La révélation par Arié Alimi du contenu d’un entretien avec Macron : glaçant.

Allemagne : victoire inédite de l’extrême droite dans un scrutin régional



L’extrême droite de l’AfD obtient une victoire très nette dans des élections régionales en Thuringe, et inflige une déroute historique aux trois partis de la coalition d’Olaf Scholz. L’Allemagne est sous le choc.

France: une rentrée scolaire sous le signe de réformes suspendues ou contestées



Entre l’été 2023 et l’été 2024, quatre ministres se sont succédé au ministère de l’Éducation nationale. L’instabilité ministérielle se poursuit, puisque Nicole Belloubet est une ministre démissionnaire. Pourtant, elle a présenté, lors de sa conférence de presse du 27 août, des réformes dont les textes devront être signés par la prochaine équipe gouvernementale.



L’uniforme scolaire : un gadget politique


Comment, dans un pays où il n’a jamais fait partie des habitudes, l’uniforme scolaire peut-il faire l’objet d’une « expérimentation » sans susciter l’expression massive d’une réelle incrédulité ? Lorsque la déraison côtoie à ce point la politique, il doit bien y avoir une raison.



Au cœur des urgences : les défis de l’accès à l’éducation


Guerres, catastrophes naturelles, déplacements massifs des populations, recrudescence d’épidémies…L’année 2024 a été particulièrement violente et meurtrière pour les enfants.

Et au-delà des conséquences dramatiques de ces crises c’est aussi la question du respect du droit des enfants qui s’en trouve toujours balayée lorsque surviennent ces crises. Et parmi ces droits inaliénables, leur  accès à l’éducation. Chaque jour passé loin de l’école compromet un peu plus leur avenir.   

En situation d’urgence humanitaire, les premières interventions sont axées sur la protection, l’accès à l’eau potable, à la nourriture, et aux soins de santé, pour répondre aux besoins immédiats des populations. Bien qu’elle soit essentielle pour l’équilibre et le développement des enfants, l’école est souvent le premier service interrompu, et malheureusement un des derniers à être rétabli.

En Cisjordanie, une famille franco-palestinienne dans le piège de la colonisation



Dans la vallée du Makhrour, en Cisjordanie, une famille franco-palestinienne se mobilise depuis des années contre l’expropriation annoncée d’un terrain. Fin juillet, des colons israéliens ont saisi les terres par la force, illustrant l’accélération de la colonisation en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza. L’affaire est remontée jusqu’au consulat de France, qui semble bien impuissant.



Henri Leclerc est mort


Henri Leclerc, « Henri » pour les ligueuses et les ligueurs, nous a quittés et la LDH (Ligue des droits de l’Homme) tout entière est en deuil, à la mesure de ce que fut l’homme, l’avocat, le défenseur acharné des droits et des libertés. A la mesure de ce que fut son investissement de citoyen, d’avocat, de militant, notre peine est immense. La LDH saura dans les jours qui viennent rendre l’hommage que méritent ses combats, la pugnacité avec laquelle il les a menés, l’apport intellectuel formidable qui fut le sien, au sein de la direction nationale de la Ligue des droits de l’Homme et à sa présidence. Président d’honneur de notre association, il avait, de façon constante et jusqu’au dernier moment, veillé à contribuer aux réflexions et aux engagements collectifs, à les enrichir de son souffle, obsédé qu’il était de transmettre les valeurs de ses combats. Il en avait évoqué l’essence lors de son discours de clôture à l’occasion des 100 ans de la LDH, en 1998 : « Ils sont toujours là, nos vieux adversaires. Nous les connaissons bien. Ils s’appellent l’arbitraire qui menace les libertés, l’intolérance qui détruit la fraternité, le racisme qui nie l’égalité, l’individualisme qui tue le citoyen. Elle est toujours présente, la misère, cette insulte à la dignité. Et devant nous, dressés, tous les pouvoirs dont on abuse. » Henri nous a quittés. Ses combats demeurent.

Nous adressons nos plus sincères condoléances à son épouse et ses enfants, ainsi qu’à tous ses proches et amis.

Paris, le 31 août 2024

(Communiqué de la LDH)

Forum des associations de Sainte-Savine

Aujourd’hui sur le site de l’ancienne piscine



De 10 à 18h, venez rencontrer une trentaine d’associations saviniennes

Sur le stand de la LDH

CESSEZ LE FEU IMMEDIAT et DEFINITIF ! STOP AU MASSACRE A GAZA ! ARRÊT DES LIVRAISONS D’ARMES

Retour sur la manifestation de vendredi 30 septembre à TROYES


Depuis pratiquement 11 mois les palestiniennes et palestiniens  sont confrontées à des horreurs dans la bande de Gaza.

La folie meurtrière du pouvoir colonial israélien ne connaît pas de limites, ni dans le temps, ni dans l’espace. La population de Gaza, déjà décimée, avec 200 000 victimes (mort·es, blessé·es, disparu.es ou gravement malades) sur 2 millions de palestiniens tente de survivre entre déplacements forcés, bombardements et une situation sanitaire très inquiètante.

La libération des otages, qui serait permise par un cessez-le-feu, n’est pas la préoccupation du gouvernement de droite et d’extrême-droite israélien, malgré les nombreuses manifestations en Israël.

Et ce, malgré les condamnations répétées des instances internationales. 

Le 19 juillet dernier, la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu un avis sur les « conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est ».

Sont ainsi reconnues : l’illégalité de la politique coloniale israélienne ; le statut de Gaza comme territoire occupé après 2005 ; l’annexion, par Israël, de grandes parties du territoire palestinien occupé (y compris Jérusalem-Est) en violation du droit international ; le caractère discriminatoire des lois et pratiques israéliennes dans ces territoires, qui constituent une ségrégation ou un apartheid ; l’obligation pour Israël de mettre fin immédiatement à sa colonisation du territoire palestinien et à ses pratiques discriminatoires envers les Palestiniens, ainsi que l’obligation de permettre le retour des réfugiés de 1967 et de réparer les préjudices subis par les Palestiniens.

L’État d’Israël est de plus en plus isolé. La CIJ rappelle l’interdiction faite aux États de soutenir cette politique. Elle souligne la nécessité pour l’ONU d’agir pour mettre un terme à ces violations et de trouver une solution pacifique.

Malgré cela la France, a accordé une interview à Netanyahou sur une chaine de grande écoute (LCI). Son exercice d’autojustification du massacre à Gaza ne convainc personne. C’est devant la cour pénale internationale qu’il devra rendre des comptes. 

Macron, lui, accueille pendant les JO  le président israélien Herzog. Pour rappel ce dernier affirmait pourtant en octobre qu’« il n’y a pas d’innocent à Gaza » et qu’il fallait « briser la colonne vertébrale » des Palestinien·nes.

Alors que 13 pays de l’Union européenne reconnaissent officiellement l’existence d’un État palestinien, 146 pays mondialement, Macron persiste à affirmer que ce ne serait pas le moment.

Des millions de personnes à travers le monde, se rejoignent pour exiger un cessez-le-feu immédiat !  Nous saluons tous les mouvements qui se dressent à travers le monde pour que cessent les massacres en cours du peuple palestinien. La jeunesse a raison !

Dans notre département de l’Aube, plus de 4000 concitoyens ont signé la pétition exigeant un cessez le feu immédiat et l’arrêt des livraisons d’armes. Ce nombre ne cesse de croître, tant nos concitoyens sont scandalisés par ce double langage par lequel Macron dit être pour la reconnaissance d’un État palestinien tout en affirmant que ce n’est pas le moment. Il prétend demander un cessez-le-feu tout en continuant à livrer des armes.

Nous nous opposons et condamnons toutes les intimidations en cours orchestrées par notre gouvernement contre toutes celles et ceux qui cherchent à imposer le cessez le feu immédiat en Palestine. Cela indique que La France, à travers son gouvernement, continue de soutenir les massacres en cours en Palestine.

Le peuple palestinien a le droit de vivre en paix sur sa terre ! 

Une paix juste durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance de tous les droits du peuple palestinien, notamment de son droit à l’autodétermination et de son droit au retour. Cela implique le démantèlement des colonies, la fin de l’occupation israélienne ainsi que le respect de toutes les résolutions des Nations unies.

Nous réaffirmons une nouvelle fois de façon déterminée nos exigences :

  • que la France et l’Union européenne s’associent à la démarche de l’Afrique du Sud afin de contraindre Israël à respecter l’ordonnance de la CIJ.
  • un cessez-le-feu immédiat, total et permanent pour la bande de Gaza.
  • l’arrêt des bombardements et des déplacements forcés des populations.
  • l’entrée sans restriction de l’aide humanitaire et la levée du blocus de Gaza. 
  • la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens. C’est aussi dans le cadre d’un cessez-le-feu que les otages civils israéliens et binationaux pourront être libérés. 
  • que la France et l’Union européenne arrêtent toute coopération militaire et sécuritaire avec Israël et imposent l’interdiction de livrer des armes, des sanctions politiques, économiques et commerciales contre Israël.
  • la reconnaissance d’un état palestinien.

Les organisations Mrap, Ldh, Greenpeace, Agui, La Libre Pensée, Le Collectif Louise Michel, Lfi, Poi, Pcf, Génération.s, Cgt, Solidaires et la Fsu appellent à une nouvelle manifestation qui se tiendra le 21 septembre, Journée Internationale pour la Paix.

De la rue à l’école : 2 043 enfants sans solution d’hébergement la veille de la rentrée scolaire



L’UNICEF France et la Fédération des acteurs de la solidarité révèlent, dans leur 6ème baromètre, une augmentation alarmante du nombre d’enfants sans abri, malgré les alertes répétées et les recommandations formulées, loin d’être suivies. L’incertitude du contexte politique fait craindre une dégradation de la situation.

Au moins 2 043 enfants étaient sans solution d’hébergement dans la nuit du 19 août, soit une hausse de 120 % par rapport à 2020. Parmi eux, 467 ont moins de trois ans. 

Accéder au dossier de presse et au baromètre ICI.



« Je me sentais comme une mère incapable » : à Lyon, le quotidien difficile des familles à la rue, alors que 2 000 enfants dorment dehors en France


À l’heure de reprendre l’école, plus de 2 043 enfants dorment dehors. C’est ce que montre le baromètre « enfants dans la rue », publié jeudi 29 août par l’Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). Parmi les régions les plus touchées, on trouve l’Auvergne-Rhône-Alpes. Des familles lyonnaises ont raconté à franceinfo leur quotidien, quand elles vivaient à la rue.



A TROYES


Il est difficile de connaître le nombre exact d’enfants à la rue. Les associations alertaient récemment l’opinion et les pouvoirs publics sur les conséquences des expulsions prévues à la fin du mois de juillet. Elles se mobilisaient pour demander à l’Etat d’accorder des crédits supplémentaires et augmenter le nombre de places, les dispositifs d’hébergement d’urgence étant à saturation, et appelaient au respect du droit au logement.

La préfecture répondait par un article ne remettant nullement en cause leurs craintes et tournant un peu au ridicule le fait que celles-ci s’en « émeuvent » alors qu’on sait que les propositions d’aide au retour dans leur pays d’origine se sont multipliées pour ces familles qui ont tout quitté dans leur pays, où leur situation était invivable, pour tenter de trouver ici une vie décente.

Les expulsions se sont multipliées également pour les jeunes mineurs isolés pris en charge par l’ASE durant plusieurs années, scolarisés ou formés à des professions qu’on considère par ailleurs comme « en tension » et dont notre pays a besoin mais que l’on expulse violemment de leur hébergement et qu’on laisse dans le dénuement le plus total dès qu’il atteignent l’âge de la majorité, leur proposant paradoxalement de contacter les centres d’ébergement qui sont saturés et jettent à la rue leurs propres occupants !

Les associations, dont la LDH, sont mobilisées pour dénoncer ces expulsions indignes du pays pionnier des Droits Humains. Elles se fédèrent pour alerter et proposer des solutions provisoires d’hébergement d’urgence pour les plus précaires et pallier les carences des services de l’Etat. Malgré les affirmations de la préfecture et du SIAO, concernant l’accueil systématique des familles avec enfants de moins de 3 ans, on a vu récemment à Troyes des enfants de 18 mois passer plusieurs nuits à la rue. C’est intolérable.


L’OIP saisit le Conseil d’État d’une demande de stop-écrou à la prison de Tarbes



Lors d’une audience de référé qui a duré deux heures et demie, l’OIP a réclamé, dans le cadre d’un recours contre une décision du tribunal administratif de Pau concernant la maison d’arrêt de Tarbes,  une mesure de stop-écrou. C’est la première fois que le Conseil d’État est saisi d’une telle demande ; elle vise à bloquer les nouvelles arrivées dans un établissement surpeuplé.

Handicap : des épreuves au quotidien


Dossier d’actu: études, emploi, revenus, conditions de vie : le parcours des personnes en situation de handicap physique ou mental est souvent semé d’embûches. Le point sur les principales données disponibles.



Belle leçon de courage et de dépassement, loin des turpitudes de certains qui se pensent grands…

JC

Burkina Faso: retour sur le drame de Barsalogho…



C’était samedi dernier dans le centre-nord du Burkina Faso à Barsalogho, ville de 10.000 habitants, et le terrible bilan ne cesse de s’alourdir : plus de 300 personnes ont été abattues par un groupe terroriste, essentiellement des hommes.

Depuis, les réactions d’horreur et d’indignation affluent du monde entier et on en sait un peu plus sur le drame.

Par une note de ses propres services, le gouvernement s’est déclaré intouchable



Au delà des refus d’Emmanuel Macron, un autre coup de force, bien plus grave, se déroule là où personne ne regarde. L’actuel gouvernement démissionnaire-démissionné gouverne sur le fondement d’une note de ses propres services, qui estime le gouvernement incensurable tout en lui attribuant d’importants pouvoirs de décision. Cela pourrait redéfinir le régime.



Pour François Hollande : “Ce n’était pas au Président de la République de censurer lui-même Lucie Castets”

Pas vraiment


Le Président est libre de nommer son Premier ministre. Et il est tout aussi libre d’écarter les candidats à ce poste. En tant qu’”arbitre” des institutions, il doit veiller à une certaine stabilité.



Nathalie Tehio : « La lecture de la Constitution par Emmanuel Macron est de plus en plus autocratique »



Entretien 


Le 29 Août 2024   11 min

Nathalie Tehio
Présidente de la Ligue des droits de l’homme


Au nom de la « stabilité institutionnelle », le président de la République Emmanuel Macron a refusé de nommer la candidate du NFP (et chroniqueuse à Alternatives Economiques), Lucie Castets, Première ministre. Quelle est votre analyse ?

Nathalie Tehio : Emmanuel Macron se comporte comme s’il n’y avait pas eu d’élections. Il ne respecte pas le vote qui a eu lieu, le fait que les Français aient demandé une alternance. Il veut concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. C’est affolant de se dire qu’il est, par la Constitution, le garant des institutions et du respect de la Constitution. Il devrait prendre cette stature. Ce n’est pas à lui de décider s’il va ou non y avoir une motion de censure contre un gouvernement, c’est au Parlement. Cela témoigne d’une grande confusion entre ce qui relève de son pouvoir – nommer un ou une Première ministre – et ce qui relève du jeu parlementaire – censurer (ou non) le gouvernement.

La tradition républicaine, non-écrite, veut qu’on nomme Premier/Première ministre la personne désignée par la coalition ou le parti arrivé en tête, ici, Lucie Castets. C’est de fait ce qu’il y avait de plus simple pour éviter l’attente et la confusion des pouvoirs. Or plus le temps passe, plus il faut donner des réponses pour gérer le pays, mais aussi pour s’occuper des urgences. Le budget bien sûr, mais aussi la Nouvelle-Calédonie. C’est d’autant plus inquiétant que c’est Emmanuel Macron lui-même qui a choisi de dissoudre l’Assemblée nationale, avec beaucoup d’irresponsabilité, à un moment où l’extrême droite risquait d’arriver au pouvoir. Après la victoire inattendue de la coalition des partis de gauche, le président de la République a invoqué les Jeux Olympiques pour continuer comme si de rien n’était…

Nathalie Tehio a été élue en mai dernier présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH). L’organisation, fondée en 1898 au moment de l’affaire Dreyfus, a fait de la défense des droits et libertés son combat.

Alors qu’Emmanuel Macron n’a toujours pas nommé de Premier/Première ministre, la présidente de l’association revient sur la séquence politique que nous traversons et ses conséquences pour l’Etat de droit et le traitement de dossiers urgents, comme celui de la Nouvelle-Calédonie, un territoire qu’elle connaît bien pour y avoir grandi.

Au nom de la « stabilité institutionnelle », le président de la République Emmanuel Macron a refusé de nommer la candidate du NFP (et chroniqueuse à Alternatives Economiques), Lucie Castets, Première ministre. Quelle est votre analyse ?

Nathalie Tehio : Emmanuel Macron se comporte comme s’il n’y avait pas eu d’élections. Il ne respecte pas le vote qui a eu lieu, le fait que les Français aient demandé une alternance. Il veut concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. C’est affolant de se dire qu’il est, par la Constitution, le garant des institutions et du respect de la Constitution. Il devrait prendre cette stature.

Ce n’est pas à lui de décider s’il va ou non y avoir une motion de censure contre un gouvernement, c’est au Parlement. Cela témoigne d’une grande confusion entre ce qui relève de son pouvoir – nommer un ou une Première ministre – et ce qui relève du jeu parlementaire – censurer (ou non) le gouvernement.

La tradition républicaine, non-écrite, veut qu’on nomme Premier/Première ministre la personne désignée par la coalition ou le parti arrivé en tête, ici, Lucie Castets. C’est de fait ce qu’il y avait de plus simple pour éviter l’attente et la confusion des pouvoirs. Or plus le temps passe, plus il faut donner des réponses pour gérer le pays, mais aussi pour s’occuper des urgences. Le budget bien sûr, mais aussi la Nouvelle-Calédonie.

C’est d’autant plus inquiétant que c’est Emmanuel Macron lui-même qui a choisi de dissoudre l’Assemblée nationale, avec beaucoup d’irresponsabilité, à un moment où l’extrême droite risquait d’arriver au pouvoir. Après la victoire inattendue de la coalition des partis de gauche, le président de la République a invoqué les Jeux Olympiques pour continuer comme si de rien n’était.

Et peut-il le faire ?

N. T. : Des décrets d’application ont été adoptés, ceux de la loi immigration notamment, juste avant l’acceptation par le Président de la démission du gouvernement Attal [le 16 juillet, NDLR]. C’est légal, mais ce gouvernement n’avait plus de légitimité. Et maintenant, au nom de l’urgence budgétaire, ce même gouvernement démissionnaire s’attèle à la préparation du budget. Or à l’issue des élections de juillet, le gouvernement a été désavoué. Même avec la droite, le camp présidentiel n’a pas de majorité relative. Il n’est donc plus légitime à continuer comme si de rien n’était.

Il y a par ailleurs des ministres démissionnaires qui siègent au Parlement puisqu’ils ont été élus députés en juillet. Ces députés ont voté pour des postes à l’Assemblée nationale. La séparation des pouvoirs n’est pas respectée. Cela entretient la confusion et habitue les Français à ce qu’il n’y ait plus de séparation des pouvoirs. C’est très grave. L’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, à laquelle se réfèrent les statuts de la LDH, l’énonce clairement : « toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution ».

La démocratie, c’est la séparation des pouvoirs et la garantie des droits. Nous sommes aujourd’hui dans un système qui n’est plus conforme à l’idée qu’on se fait d’une démocratie. Le contrat social est rompu.

Comment qualifier le moment que nous vivons ? Parleriez-vous de coup d’Etat institutionnel ?

N. T. : Je n’irais pas jusqu’à parler de coup d’Etat car je pense que nous allons finir par avoir un ou une Premiere ministre. Je dirais que la lecture qui est faite de la Constitution de 1958, déjà écrite pour permettre un pouvoir exécutif fort, est de plus en plus autocratique. En ne respectant ni l’élection ni la séparation des pouvoirs, le président de la République ne respecte pas la démocratie. Quant à la garantie des droits, il continue à mener une politique qui ne prend pas en compte les droits et les libertés. Il y a sans cesse des arrêtés d’interdiction de manifester et des atteintes aux libertés.

On a le sentiment que nombre de responsables politiques ont oublié que l’extrême droite est bien plus dangereuse que n’importe quel autre parti, notamment LFI. Qu’est-ce que cela dit de l’état de notre démocratie ?

N. T. : Nous aimerions rencontrer ces responsables politiques. A la LDH, qui a pour objet la défense des droits et libertés, notre combat contre l’extrême droite consiste à dire : ce ne sont pas des partis comme les autres. Pourquoi ? Parce qu’ils portent un projet politique dans lequel ils affirment que les droits ne sont pas pour toutes et tous. Or nous portons, nous, l’idée de l’universalité des droits.

Et lorsque les partis d’extrême droite disent « des droits qui ne sont pas pour tous », ils désignent ceux qu’ils veulent écarter en disant « les étrangers ». En réalité, ils ne visent pas les étrangers communautaires, mais aussi des Français qu’ils appellent « les Français de papier ». Ils ciblent les personnes racisées. Cela signifie que c’est un projet raciste, et xénophobe car ils parlent des étrangers.

C’est aussi un projet antisémite : même si les partis d’extrême droite le cachent aujourd’hui et se veulent philosémites, la réalité est que le Front national (FN) a été créé par des personnes SS. Il suffira de gratter un tout petit peu pour que l’antisémitisme ressorte. Récemment, la LDH a porté plainte dans différentes affaires concernant des groupuscules nazis paradant au son de « Ausländer raus » (« Les étrangers dehors ! » en allemand), une candidate aux législatives a porté une casquette nazie… tout cela est loin d’être anodin.

Pour mener à bien leur projet, les partis d’extrême droite veulent détruire l’Etat de droit. Ils veulent faire sortir la France de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CESDH). Selon les moments, ils souhaitent supprimer le Conseil constitutionnel, donc la possibilité de vérifier la conformité des lois non seulement à la Constitution mais aussi au bloc de constitutionnalité (la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le Préambule de 1946, etc.).

Mais il leur arrive aussi de vouloir conserver le Conseil constitutionnel tout en le dévitalisant : il ne pourrait plus contrôler que la conformité des lois à la Constitution de 1958 et non plus au bloc de constitutionnalité. Or les droits et libertés fondamentales ne se trouvent pas dans le texte de 1958, mais dans le bloc de constitutionnalité. Cela nous priverait de nos moyens d’action pour faire des recours devant la justice.

Je vous donne un exemple : la liberté de manifester n’est pas inscrite en tant que telle dans la Constitution mais découle, selon le Conseil constitutionnel, de l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La liberté de manifester correspond à la liberté d’expression collective des idées et des opinions. Elle est aussi garantie par l’article 11 de la CESDH, qui porte sur la liberté de réunion pacifique.

A l’inverse, rejeter LFI n’a aucun sens. La France insoumise fait totalement partie de l’arc républicain, elle ne porte pas un projet raciste ni contre l’Etat de droit. Cela ne signifie pas que certains de ses responsables politiques n’ait jamais tenu de propos antisémite, ce que nous condamnons bien entendu.

En revanche, Gérald Darmanin ne respecte pas l’Etat de droit lorsqu’il s’affranchit de la CESDH en expulsant puis en refusant le retour d’un ressortissant ouzbek au mépris d’une décision de la Cour de Strasbourg. De la même façon, le préfet des Alpes-Maritimes qui, dix semaines d’affilée, prend des arrêtés d’interdiction de manifester à propos de rassemblements en soutien à Gaza, ne respecte pas l’Etat de droit. Tout cela inscrit pour la population une accoutumance au non-respect de l’Etat de droit qui est très grave.

De la même façon que le maintien de l’état d’urgence pendant deux ans a créé une accoutumance à la non-séparation des pouvoirs. Cela normalise le fait qu’on s’en remette à la volonté d’un seul homme.

Que pensez-vous de la procédure de destitution proposée par LFI contre Emmanuel Macron ?

N. T. : C’est le jeu des institutions, ce n’est pas une question de droits et libertés. Ce n’est donc pas du ressort de la LDH.

Quel regard portez-vous sur le champ médiatique ? Les médias dans leur ensemble prennent-ils la mesure de ce qui est en train de se passer ?

N. T. : Comme dans la société, il y a, dans les médias, un effet d’accoutumance : la notion de séparation des pouvoirs notamment est un peu oubliée, n’est plus considérée comme si importante. On s’habitue également au fait que l’agenda et la politique menée soient dictés par le président de la République. Les médias se font la caisse de résonance de ce que décide le Président, mais ne questionnent pas suffisamment ce qu’il décide au regard des principes et des valeurs, notamment de la séparation des pouvoirs.

Au-delà des médias en général, nous avons bien entendu une inquiétude sur le fait qu’il y a de plus en plus de médias d’extrême droite, qui se font le relais de cette pensée.

Vous avez évoqué parmi les urgences la Nouvelle-Calédonie que vous connaissez très bien pour y avoir grandi. Les rapporteurs spéciaux de l’ONU ont dressé fin août un bilan accablant de la politique d’Emmanuel Macron sur ce territoire, et accusé la France de « porter atteinte à l’intégrité de l’ensemble du processus de décolonisation ». Que préconisez-vous ?

N. T. : Pour la Nouvelle-Calédonie, l’urgence est qu’il y ait un nouveau gouvernement en France. Aujourd’hui, les choses redémarrent peu à peu. Mais 12 morts sont à déplorer et des allégations de disparations forcées et de milices armées qui patrouilleraient ont été rapportées. Il faut qu’il y ait des enquêtes pour établir si c’est vrai ou pas.

Et puis bien sûr, il faut enterrer la réforme du dégel du corps électoral et repartir dans un dialogue avec les différentes composantes du FNLKS [qui regroupe les partis indépendantistes, NDLR].

Il faut que l’Etat reprenne son rôle d’arbitre plutôt que de chercher à imposer une solution comme il l’a fait ces dernières années, et soit le moteur pour continuer le processus de décolonisation, conformément à ce que dit l’accord de Nouméa.

Il faut aussi d’urgence un soutien économique, sinon la Nouvelle-Calédonie fera faillite [Le Congrès de Nouvelle-Calédonie a adopté mercredi 28 août une résolution demandant un soutien à l’Etat de 4,2 milliards d’euros, NDLR]. Le nombre d’entreprises qui ont brûlé ou dû mettre leurs employés au chômage technique est énorme.

Et pour qu’il y ait une solution politique pacifique, il faut que le dossier soit de nouveau traité par le ou la Première ministre, et non par le ministre de l’Intérieur, comme ce fut le cas avec Gérald Darmanin. Les mots ont un sens : aller en Calédonie avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, comme l’a fait Emmanuel Macron, cela signifie qu’on ne veut pas continuer le processus de décolonisation. Il est donc vital de nommer un ou une Première ministre qui renoue les fils du dialogue dans le sens de l’accord de Nouméa.

Vous appartenez à une organisation de la société civile. Que faut-il faire pour stopper cette dérive autoritaire ? Appelez-vous à manifester le 7 septembre ?

N. T. : Nous n’avons pas encore tranché cette question. La dérive autocratique du pouvoir en place nous inquiète depuis longtemps, et nous la dénonçons. L’extrême droite ne l’a pas emporté, mais elle est plus forte que jamais. Emmanuel Macron a beau dire qu’il veut la stabilité institutionnelle, il propose de ne pas changer de politique. Or il n’a pas de majorité non plus, même relative. Qu’est-il donc en train d’espérer ? Que l’extrême droite ne bouge pas et le laisse faire ? Cela signifie mener une politique allant dans le sens de ce parti, donc d’un projet raciste, xénophobe, antisémite et discriminatoire. Si telle est sa feuille de route, c’est très grave.

Source

Pendant qu’Emmanuel Macron procrastine



N’oublions pas que le président semble coutumier du fait. Il y a un an déjà, France Inter en faisait le constat.


« Rester combatifs » : à la veille d’une rentrée sans ministre, les profs inquiets mais mobilisés

La rentrée scolaire va se faire avec un gouvernement démissionnaire. La situation est inédite, alors que l’Éducation nationale s’est largement mobilisée l’an dernier contre la réforme du « choc des savoirs » et pour un plan d’urgence dans le 93.

L’année scolaire s’est terminée juste avant les élections législatives anticipées. Deux mois plus tard, la rentrée scolaire va se faire avec un gouvernement, et une ministre de l’Éducation Nicole Belloubet, toujours démissionnaires.



Anticor saisit à nouveau la justice pour réexaminer sa demande d’agrément, Matignon renvoie au prochain gouvernement


L’association Anticor a perdu son agrément en juin 2023. Cette disposition lui permettait depuis 2015 d’intervenir dans des procédures judiciaires, dont des dossiers politico-financiers.

L’association Anticor, qui bataille depuis des mois pour retrouver son agrément perdu qui lui permettait d’intervenir en justice, va saisir ce mercredi 28 août à nouveau le tribunal administratif car le gouvernement ne s’est pas prononcé dans les quinze jours qui lui étaient impartis, a indiqué son président Paul Cassia à l’AFP.



La menace de la motion de censure : la France devient-elle ingouvernable ?


Instrument juridique permettant de mesurer la confiance du Parlement à l’égard du Gouvernement, la motion de censure n’a permis de renverser qu’un seul Gouvernement sous la Ve République. Ses règles de mise en œuvre, fortement encadrées, combinées à la logique du fait majoritaire ont conduit toutes les initiatives parlementaires – ou presque – à l’échec. La nouvelle configuration politique de l’Assemblée nationale, qui modifie profondément les équilibres institutionnels établis jusqu’alors, rend l’adoption d’une motion de censure possible, voire certaine – et, avec elle, le spectre d’un pays ingouvernable.

L’arrestation de Pavel Durov : au delà du bruit médiatique



L’arrestation de Pavel Durov, patron de Telegram est-elle un coup porté à la liberté d’expression ? Contrairement aux apparences, ce n’est pas du tout aussi simple que cela.

Visiblement, tout le monde a un commentaire à faire sur l’arrestation à Paris du patron de Telegram, Pavel Durov. Tous les bords politiques de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, tous les courants, complotistes, antivax, néo-nazis, ont leur opinion sur cette décision d’un magistrat français, sans rien connaître de la procédure en cours. Le parquet a listé 12 chefs d’inculpation dont certains pourraient s’appliquer à toutes les plateformes similaires à Telegram. Du coup verra-t-on Elon Musk ou Mark Zuckerberg menottes aux poings lors de leur prochain passage en France, comme le craignent certains ? C’est bien plus compliqué que cela. Enfin, il est toujours très aventureux de s’exprimer sur une procédure judiciaire en cours sans avoir accès au dossier. Les magistrats ont probablement des raisons (qui ne sont pas encore publiques) de rechercher telle ou telle responsabilité du patron de Telegram. Petite tentative d’analyse…

Ouvrons les emplois interdits de la fonction publique aux étrangers



Cinq millions d’emplois en France demeurent interdits aux personnes qui n’ont pas la nationalité d’un pays européen. Ces restrictions légales constituent des discriminations archaïques. Le point de vue de Noam Leandri, membre de l’Observatoire des inégalités, extrait d’une tribune parue dans le journal Libération.

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