L’immigration est de nouveau au cœur des discussions européennes. Les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne (UE) ont débattu jeudi à Luxembourg d’un nouveau durcissement de la politique migratoire. Certains pays, comme la France ou l’Allemagne souhaitent accélérer le retour des migrants illégaux, d’autres évoquent des « hubs de retour », des centres qui accueillent des sans-papiers dans des pays tiers.
Refouler, refouler, la faillite morale de l’UE
Il y a presque dix ans, l’écroulement des dictatures du Sud de la Méditerranée dans le contexte des « printemps arabes », suivi de la crise syrienne, posait à l’UE un nouveau défi migratoire. La Commission européenne créait alors le fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique (FFU), doté de 5 milliards d’euros. Ce fond se concentre sur 27 pays dans trois régions le Sahel et le lac Tchad, la Corne de l’Afrique et l’Afrique du Nord.
Dans un nouveau rapport publié mercredi 25 septembre, la Cour des comptes européenne (CCE) réitère, à l’égard du fonds, ses critiques déjà adressées dans un premier audit réalisé en 2018. Selon la Cour des comptes : « L’aide est dispersée sans vision stratégique ». La Commission européenne ne sait toujours pas identifier les programmes les plus efficients et efficaces pour réduire la migration irrégulière et les déplacements forcés en Afrique.