L’Agence de garde-frontières et de garde-côtes de l’Union européenne devrait sauver des vies.
Nous appelons l’Union européenne à protéger la vie et les droits des personnes en déplacement.
Nous appelons l’Union européenne à protéger la vie et les droits des personnes en déplacement.
En théorie, l’agence de garde-frontières et de garde-côtes l’Union européenne – Frontex – dispose de tous les outils, équipements et mécanismes nécessaires pour secourir les bateaux en détresse en Méditerranée.
Mais, dans la pratique, les gens meurent en mer par milliers.
L’agence européenne de garde-côtes et garde-frontières a 20 ans ce 26 octobre 2024 [1]. Un bien triste anniversaire que celui d’une agence largement mise en cause depuis des décennies dans des violations des droits directes ou indirectes des personnes en migration [2]. Une agence qui a pour objectif de « protéger » les frontières européennes au mépris de la vie et de la sécurité des personnes qui tentent de les franchir. Une agence qui est le symbole d’un régime frontalier mortifère et l’étendard de politiques migratoires répressives et ultrasécuritaires, qui ont largement démontré leurs conséquences dramatiques.
Michel Barnier et Bruno Retailleau main dans la main avec les ministres italiens des Affaires étrangères et de l’Intérieur, Antonio Tajani – « ami » du premier ministre français – et Matteo Piantedosi, proche de Matteo Salvani, chef de la Ligue, parti d’extrême droite. Les quatre politiciens se sont retrouvés pour lutter, selon eux, contre le « désordre migratoire », vendredi 18 octobre, à Menton, dans les Alpes-Maritimes.
Une rencontre qui n’a provoqué que de rares critiques, principalement à gauche, et une réelle inquiétude parmi les associations et les militants pour les droits des migrants. Leur constat est unanime : la répression contre les exilés s’accentue, hélas pour le pire. « Ce qui est grave, c’est que faire preuve d’humanité ne devrait pas être réservé à la gauche mais transcender les partis politiques », déclare à Politis l’agriculteur et militant Cédric Herrou.
Après cinq jours de maintien dans la zone d’attente d’Orly, Aida*, une jeune fille de 12 ans, en a été libérée mercredi 23 octobre. Partie du Sénégal où elle est née, elle devait rejoindre son père et ses frères et sœurs, de nationalité française, en France. Son histoire met à nouveau en lumière les conditions de rétention de mineurs en France, « traumatisantes » selon les associations et avocats engagés sur ces questions.
Frontex, l’agence de garde-frontières et de garde-côtes de l’Union européenne (UE), devrait utiliser ses moyens de surveillance aérienne pour permettre de sauver les embarcations en détresse à temps, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui, en lançant une nouvelle campagne, #AvecHumanité.
L’ancien patron de l’agence de l’Union européenne chargée du contrôle des frontières a annoncé samedi son ralliement au Rassemblement national, en vue des élections européennes en juin. « Il appliquait déjà la politique que le RN recommande en matière de migration », juge un expert face aux ambitions politiques de Leggeri, accusé, entre autres, d’avoir fermé les yeux sur les refoulements de migrants en mer Égée lors de son mandat à Frontex.
Entre l’impératif de ne pas laisser passer les gens illégalement et, d’autre part, le principe de non refoulement car toute personne ayant besoin de protection a droit à l’asile, comment faire ?
Cette combinaison inattendue de sécurité et de droits de l’homme s’est traduite dans les pratiques et les discours de l’agence, mais surtout s’est avérée trompeuse – comme en témoigne la récente démission de son directeur exécutif.
Depuis sa création, Frontex a été à plusieurs reprises critiquée pour son traitement des migrants lors d’opérations conjointes. Des rapports, des enquêtes et des témoignages ont montré la pratique régulière de refoulement de migrants interceptés vers leur port de départ, comme les territoires libyens. La protection contre les retours forcés vers des lieux de persécution potentielle est connue sous le nom de principe de non-refoulement, et le non-respect de ce principe constitue une violation du droit international et européen.
Tandis que les recherches se poursuivent au large du Péloponnèse pour retrouver d’éventuels disparus, le déroulement du naufrage du mercredi 14 juin reste vague. Les rescapés avancent avoir été approchés par les garde-côtes grecs, et remorqués par leur navire vers le large. Ce que démentent les autorités.
L’embarcation a été repérée par l’Agence européenne de surveillance des frontières dans l’après-midi du mardi 13 juin, mais a refusé toute assistance.
« Le Monde » a identifié l’origine de sept images aériennes publiées par les garde-côtes libyens sur leurs pages Facebook. Elles ont été réalisées par des appareils de surveillance de Frontex, et montrent comment les activités de l’agence européenne facilitent des interceptions par les Libyens en Méditerranée. Frontex a toujours soutenu ne pas collaborer avec les garde-côtes libyens, et la Libye n’est pas considérée par l’Europe comme un lieu de débarquement légitime.
Bras droit d’Eric Zemmour, Nicolas Bay s’appuie sur un communiqué de l’agence européenne de surveillance des frontières qu’il comprend de travers.
La Grèce et la Turquie se rejettent la faute après le sauvetage de 92 migrants retrouvés nus à la frontière par les autorités grecques et Frontex. L’ONU demande une enquête approfondie. Plusieurs cas de mises à nu d’exilés par les garde-frontières grecs et turcs ont été documentés ces dernières années.
La justice française a rouvert jeudi 22 septembre l’enquête sur les soupçons d’inaction des marines occidentales face au « bateau cercueil ». En mars 2011, un bateau avait dérivé deux semaines au large de la Libye, avec à son bord 72 migrants africains, dont 63 sont morts. La relance de la procédure intervient après dix ans d’impasse et d’insistance de deux survivants, qui estiment que plusieurs armées présentes dans la région n’avaient pas réagi malgré la connaissance de leur détresse.
Si seulement la réouverture de l’enquête pouvait contribuer à mettre fin à une situation qui dure depuis si longtemps…
L’actualité sous la loupe de Jean Camus
Migrants refoulés : une enquête accable Frontex.
Un rapport rédigé par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), dévoile comment l’agence européenne a couvert les violations des droits humains.
Frontex a délibérément négligé les agissements de gardes-côtes grecs, une pratique interdite. L’enquête détaille le dérapage de 3 dirigeants de l’agence qui considéraient que la Commission était trop centrée sur la question des droits humains
A Paris, honneurs et tractation, E. Macron de retour précipité d’Afrique reçoit le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohamed Ben Salman (MBS).
MBS qui a la haute main sur les services de sécurité du royaume, est lié à l’affaire Khashoggi, journaliste exilé qui chroniquait sur la dérive autocratique de Mohamed Ben, fait l‘objet de 2 plaintes déposées par 2 ONG étrangères, au tribunal de Paris au titre de la compétence universelle.
Immigration, toujours
Une nouvelle loi présentée au Sénat à l’automne. Le texte veut « favoriser les éloignements et simplifier le contentieux ». Une façon de s’assurer un vote plus serein au parlement
Une inflation législative non démentie depuis 1945, une loi sur l’immigration tous les deux ans en moyenne.
« On a le sentiment qu’on se permet à nouveau une stigmatisation forte de l’immigré » la présidente du Gisti.
Un responsable du centre migrations et citoyennetés de l’Institut français des relations internationales rappelle « on parle de quelques milliers de personnes dans un pays de 67 millions d’habitants ». « On sent un glissement du discours frontiste sur la droite, ça se dilue dans les textes, dans les pratiques de l’administration, dans l’esprit des gens qui considèreront au bout d’un moment, que tous les étrangers sont des délinquants » ajoute un autre.
L’Autre est acceptable, accepté s’il est riche, s’il a du pétrole.
Depuis la crise des migrants de 2015, l’Europe a décidé de se claquemurer. Et pour défendre ses frontières extérieures, elle mise sur Frontex. Avec un budget en hausse exponentielle, un nouvel uniforme pour ses gardes-côtes et gardes-frontières, l’ouverture d’une école (où « Complément d’enquête » a pu filmer quelques cours)… l’agence est pourtant en pleine tempête : son efficacité et certaines de ses pratiques font polémique.
Le directeur exécutif de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes a démissionné, suite à des accusations de refoulements illégaux de migrants. Éclairage de Philippe Hensmans, directeur belge francophone d’Amnesty International, de Richard Werly, correspondant en France du journal suisse Blick et Malin Björk, députée européenne (le groupe de la gauche).
L’actu sous la loupe de Jean Camus
Aux frontières de l’Europe, en mer Égée : Frontex et son fichier trompeur.
Une enquête menée par des médias indépendants démontre que Frontex a enregistré dans sa base de données « JORA » plusieurs refoulements illégaux, tous présentés comme des « préventions au retour », des bateaux de migrants interceptés ou déroutés avant qu’ils aient atteint les côtes grecques. Des canots de survie orange correspondraient à ceux achetés par les autorités grecques, via un financement de l’Europe, les migrants avaient accosté et ont été refoulés.
L’enquête montre que la base de données de Frontex est à tout le moins erronée, voire mensongère. Un agent de Frontex reconnaît que ce fichier comporte des « descriptions douteuses » et parfois « fantaisistes ». Pour un policier grec, l’agence « ne fera rien pour mettre l’État dans l’embarras », « nous n’avons aucun pouvoir pour enquêter sur les agissements des autorités nationales ».
Pour une eurodéputée écologiste « l’agence doit être plus indépendante sous peine de se rendre complice de violations de droits fondamentaux ».
L’agence européenne est accusée de fermer les yeux.
La dégradation de terres, un péril majeur
Selon un rapport de l’ONU, publié le 17 avril, 40% des sols sont épuisés, une menace pour le PIB mondial, qui affecte directement la moitié de l’humanité. La précédente édition en 2017 évaluait à 25% la part des sols dégradés. Des causes multiples mais la principale responsable est explicitement désignée: l’agriculture moderne. Les modèles de monoculture intensive dopée aux intrants chimiques dévorent les espaces naturels.
« restaurer les terres n’est pas un problème, c’est la solution à de multiples crises, sociales, et environnementales. C’est même la réponse la moins chère pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique »;
Les auteurs présentent plusieurs scénarios d’évolution, citant des dizaines d’expériences de réhabilitation.
Source Le Monde 29 avril 2022