Par Patrick Baudoin, président de la Ligue des droits de l’homme
Le meurtre du jeune Nahel tué par un policier, suivi des révoltes dans les quartiers populaires et aussi d’autres victimes de violences policières, a mis en exergue l’impérieuse nécessité d’agir à la fois contre les méthodes répressives du pouvoir et pour la prise en compte effective des légitimes revendications sociales.
C’est le droit de manifester qui se trouve entravé par un usage disproportionné et indiscriminé de la force publique, voire par la multiplication des mesures d’interdiction.
C’est la liberté d’association qui connaît une remise en cause sans précédent au travers de la suppression des subventions ou de la prise de mesures de dissolutions administratives. C’est la persistance de comportements racistes dans l’institution policière et de multiples discriminations.
C’est la progression de la précarité et des inégalités, la régression des services publics, l’aggravation des fractures territoriales, et le sentiment d’exclusion de beaucoup avec toutes les frustrations qui en résultent.
Pourtant, en présence de toutes ces réalités incontestables et explosives, le pouvoir paraît demeurer sourd et aveugle, s’abstenant de mettre en œuvre les remèdes nécessaires. Pire, au lieu de jouer la carte de l’apaisement, il continue de faire le choix de l’escalade comme cela peut être illustré par plusieurs exemples récents.
Ainsi en va-t-il de sa soumission à la corporation policière, y compris lors de la menace de sédition agitée après le placement en détention provisoire de policiers impliqués dans des violences. De même, la lourde répression judiciaire exigée par le ministre de la Justice a accentué l’injustice sociale ressentie dans les quartiers populaires. Tel est le cas aussi de l’interdiction du port de l’abaya dans les établissements scolaires, décidée surtout pour de médiocres considérations politiciennes, générant d’inutiles crispations identitaires en stigmatisant une catégorie déterminée de la population. On citera encore le projet de loi sur l’immigration qui, dans un climat de surenchère avec la droite et l’extrême-droite, vise à restreindre les droits, d’asile et de séjour des étrangers, et à faciliter leur expulsion du territoire français.
C’est pourquoi la poursuite de la mobilisation entamée s’impose pour continuer à faire valoir des revendications essentielles telles qu’exprimées immédiatement après le décès de Nahel : une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement ; l’abrogation de la loi de 2017 et des instructions consécutives facilitant l’usage des armes à feu par les forces de police ; le remplacement de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ; la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse sous l’égide du Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme ; et, plus largement, des investissements et la mise en place d’une politique de lutte contre la pauvreté, de réduction des inégalités, de rétablissement des services publics, de protection de l’environnement et d’accueil des étrangers.
La LDH a, dans ce contexte, appelé à participer aux manifestations du 23 septembre 2023 dans plusieurs villes de France contre les politiques publiques discriminatoires et sécuritaires ciblant notamment les quartiers populaires et la jeunesse qui y grandit, et particulièrement les personnes racisées et précarisées.
Elle entend désormais poursuivre avec détermination son plein engagement afin de favoriser un vaste rassemblement de l’ensemble des organisations qui entendent combattre les atteintes portées aux droits sociaux et humains, et défendre les libertés individuelles et collectives conquises de haute lutte et jamais définitivement acquises. Il s’agit tout simplement de défendre une démocratie aujourd’hui menacée en France comme dans de nombreux autres pays en Europe et ailleurs.
La LDH prévoit ainsi de réunir à nouveau, et si possible en élargissant le cercle des participants, les organisations syndicales et associatives regroupées à son initiative au moment de la préparation de la loi dite séparatisme pour définir une stratégie d’actions à entreprendre sur la thématique « Droits, Libertés, Démocratie ».
L’objectif doit être au-delà des nécessaires démarches contestataires de formuler des propositions concrètes et constructives de nature à constituer une alternative crédible aux actuelles politiques régressives. Ce n’est que sur présentation d’un projet convaincant et attrayant, basé sur les valeurs de liberté, égalité, justice sociale, que pourra être enrayée la marche inéluctable de l’extrême-droite vers la prise du pouvoir.
La manifestation contre les méga-bassines de Sainte-Soline, fin mars, s’était soldée par de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants.
Tournée générale avec Guillaume Meurice Blast, le 19 avril Avec Patrick Baudouin (à partir de 1h10), président de la LDH, Les Fatals Picards, Audrey Vernon, Arnaud Maillard, l’archéologue Rozenn Colleter, et en invitée politique Clémentine Autain avec Paloma Moritz.
Portrait de « La LDH » par l’historien Emmanuel Naquet France Inter, le 16 avrilEcouter (6 min)
Quand Le Figaro s’en prend à l’antifascisme de la LDH, par Gilles Manceron Mediapart, le 13 avril L’article du Figaro « Quand la LDH excusait les procès staliniens » prolonge l’offensive de Gérald Darmanin et de la Première ministre, Elisabeth Borne, contre la LDH. En cherchant cette fois dans son passé des raisons de la dénigrer, et sans tenir compte de sa préoccupation essentielle dans la période du Front populaire de rassembler toutes les forces contre le péril nazi. Lire l’article
Polémique autour de la LDH : « Son histoire est parcourue de moments de tension avec l’exécutif« L’Express, le 14 avril(…) Interrogée au Sénat mercredi 12 avril lors des questions au gouvernement, Elisabeth Borne a indiqué qu’elle « ne comprend plus » des positions de la LDH. (…) Des relations qui ont rarement été aussi tendues dans l’histoire. Emmanuel Naquet, docteur en histoire de Sciences Po Paris, chercheur associé et auteur de Pour l’humanité : La LDH, de l’affaire Dreyfus à la défaite de 1940 (éd. Pur), en témoigne auprès de L’Express. L’Express : Les relations entre la LDH et le gouvernement sont particulièrement mauvaises. Ont-elles déjà été aussi tendues par le passé ? Emmanuel Naquet : L’histoire de l’association est parcourue de moments de tension avec l’exécutif. Elle naît en 1898 de l’affaire Dreyfus et dénonce un crime d’État – celui du pouvoir militaire – et cela lui coûte des poursuites politiques, sans effet, d’ailleurs. Son président-fondateur d’alors, l’ancien ministre de la Justice Ludovic Trarieux, pousse la jeune Ligue à aller au combat, non seulement par les pétitions, mais aussi par les réunions et les manifestations. Il s’agit alors, pour l’une de ses premières positions publiques de « porter aide et assistance à toute personne dont la liberté serait menacée ou dont le droit serait violé ».Mais il y a d’autres moments : elle s’oppose à la politique d’un ancien dreyfusard devenu ministre de la Guerre, l’ex-colonel Picquart – il avait participé à la révélation des faux produits par le renseignement –, en défendant la liberté de conscience d’officiers sanctionnés pour être allés à la messe en civil. Se forge ainsi progressivement un modèle d’engagement qui s’appuie sur les interventions juridiques et éthiques contre l’arbitraire de l’État et ce que j’appellerais la déraison de l’État. Lire l’article
Ils nous soutiennentLa LDH a reçu et continue de recevoir de nombreux soutiens, à la fois d’associations, d’organisations syndicales, de personnalités mais aussi de la presse. Vous en trouverez une liste non exhaustive ci-dessous.
Ne touchez pas à la Ligue des droits de l’Homme ! Appel de l’Humanité pour soutenir la LDH, le 11 avril 2023 Après les menaces de Gérald Darmanin contre la LDH, après celles ce mercredi 12 avril de la part de la Première ministre Elisabeth Borne, l’Humanité a pris l’initiative d’un appel en soutien à l’association signé par 1 000 personnalités, puis par des milliers de citoyennes et citoyens.Devant les sénateurs, mercredi 5 avril, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a gravement mis en cause la vocation et l’indépendance de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), coupable à ses yeux de défendre les libertés publiques contre les dérives de la politique du maintien de l’ordre, et l’a menacée en rétorsion de couper l’aide publique qui lui revient. « Je ne connais pas la subvention donnée par l’Etat, a-t-il affirmé, mais ça mérite d’être regardé dans le cadre des actions qui ont pu être menées. » Cette intimidation à peine voilée est d’une gravité extrême concernant une association centenaire, reconnue pour son action exemplaire dans la protection des libertés et le respect de l’Etat de droit. Fondée en 1898 pour combattre l’injustice antisémite faite au capitaine Dreyfus, la LDH a été de tous les grands combats de la République. Laïcité, lutte antifasciste et antiraciste, défense des droits des étrangers… Elle s’est depuis toujours mobilisée pour préserver et promouvoir les droits de chaque être humain – sa raison d’être – dans toutes les sphères de la vie publique.
Une défense exigeante de notre démocratie Depuis plusieurs semaines, elle mène un travail d’observation des pratiques policières avec le souci d’œuvrer à la désescalade des violences, afin de garantir l’ordre républicain et le droit de manifester. C’est cette défense exigeante de notre démocratie qui est visée par le sous-entendu inacceptable de Gérald Darmanin. Les subventions sont indispensables pour garantir l’indépendance des associations et les préserver de l’arbitraire d’un pouvoir. Les remettre en cause pour des arrière-pensées politiques est une manière de faire taire les contrepouvoirs et d’éteindre le débat public. Cette pratique, habituelle des régimes autoritaires, doit alerter tous les défenseurs de notre système démocratique. Par cet appel, nous réaffirmons notre vigilance et exigeons que cessent ces menaces visant la LDH. Lire la suite
Résolution de la gouvernance internationale de la FIDH en soutien à la LDH Le 7 avril Réuni à Paris le 7 avril 2023, le Bureau international (BI) de la FIDH déclare que les menaces portées par le ministre de l’Intérieur français contre la LDH, organisation membre de la FIDH, constituent une attaque sérieuse contre la démocratie.Pour avoir exercé le rôle d’observateur des pratiques policières lors des nombreuses manifestations liées à l’opposition d’une grande partie de la population à la politique du gouvernement, pour avoir critiqué le dispositif de maintien de l’ordre et dénoncé les nombreuses atteintes à la liberté de manifester, la LDH se voit menacée par le ministre de l’Intérieur d’une remise en cause des subventions publiques qui lui sont attribuées par le gouvernement ou par des collectivités locales.Créée en 1898 pour lutter contre l’arbitraire d’État dont était victime, parce que juif, le capitaine Dreyfus, la LDH a toujours défendu les libertés et le respect de l’état de droit. Ce n’est que lorsqu’elle a été dissoute par le régime de Vichy pendant la seconde guerre mondiale qu’elle a été empêchée d’exercer ce rôle.Attaquer aujourd’hui la LDH en menaçant son financement, c’est tenter d’affaiblir un contre-pouvoir. C’est s’attaquer à la liberté d’association, de manifestation, à la liberté d’expression. C’est s’attaquer au fonctionnement démocratique. Lire la suite
Toujours et encore, soutien total à la LDH Le Conseil National du Mouvement contre la Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples réuni le samedi 15 avril 2023 apporte tout son soutien à la Ligue des Droits de l’Homme, attaquée par la Première Ministre et le Ministre de l’Intérieur. À peine la loi immigration provisoirement remisée pour cause de crise politique et sociale, le gouvernement montre une fois de plus ces tendances autoritaires et illibérales ! Lors de rassemblements contre les méga-bassines à Sainte-Soline et lors des manifestations contre la réforme des retraites les forces de l’ordre ont agi contre l’ensemble des manifestants avec une violence rarement vue. Le discours du Ministre de l’Intérieur dénonçant le terrorisme, ses diatribes contre les opposants aux bassines (qui ne serviront finalement qu’à une poignée d’agriculteurs) rappellent les discours au lendemain des morts de Malik Oussekine et Abdel Benyahia. A Sainte-Soline, un manifestant est toujours entre la vie et la mort. Au moment où toutes ces violences sont documentées par les observateurs, en particulier par les gilets blancs de la LDH, ce sont ces observateurs et la LDH que le ministre dénonce ! Quelques jours plus tard, après que le Président de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, choqué par les déclarations du ministre de l’Intérieur lui a adressé une lettre l’interpellant, la Première Ministre dénonçait les « ambiguïtés face à l’islamisme radical » de la LDH et le fait qu’elle a « attaqué un arrêté interdisant le transport d’armes par destination à Sainte-Soline ». Patrick Baudouin, le président de la LDH s’est justement insurgé : « Nous accuser d’ambiguïté avec l’islamisme radical, c’est pire que tout. ». Les propos de la Première Ministre confirment les menaces inscrites dans la loi sur le « séparatisme » du 24 août 2021. Et d’autres lui ont emboîté le pas dans un zèle indécent : Manuel Valls et Bruno Retailleau, ce qui ne saurait surprendre, mais aussi la LICRA qui s’est distinguée en dénonçant le soutien du président de la CNCDH à la LDH. Le ministre de l’Intérieur menace les financements publics de la LDH ! Le gouvernement veut-il réserver les subventions publiques (financées par l’impôt) aux associations qui font acte d’allégeance à la politique gouvernementale et en exclure les contre-pouvoirs indispensables à la démocratie, comme lorsqu’ils attaquent le financement d’Alternatiba ? A ce jour, seul le régime de Vichy avait osé s’en prendre à la LDH ! Et aujourd’hui encore, la LDH est un ferme rempart face à l’extrême-droite et à la droite extrême. Il est inconcevable que puisse être mise en cause la légitimité de la LDH à défendre les droits humains fondamentaux, notamment les droits d’expression, d’association et de manifestation. Dans la situation de tous les dangers que nous connaissons, la LDH est un acteur essentiel de la mobilisation pour un monde de justice, d’égalité et de droits. Le MRAP se tient à ses côtés dans ces combats. Ensemble, nous continuerons d’agir contre toutes les formes de discriminations et de racisme et contre ceux et celles qui veulent s’en prendre à la démocratie et gouverner par la peur.
Attaquer la LDH, c’est basculer dans une dynamique illibérale Lettre ouverte, le 6 avril 2023Plusieurs centaines de personnalités du monde intellectuel demandent à Emmanuel Macron de condamner publiquement les propos de Gérald Darmanin.Monsieur le Président de la République,Ce 5 avril 2023, devant la représentation nationale, votre ministre de l’Intérieur s’est publiquement interrogé sur la pérennité de subventions de l’Etat à laLDH. « Je ne connais pas la subvention donnée par l’Etat à la Ligue des droits de l’Homme. Mais ça mérite d’être regardé dans le cadre des actions qui ont pu être menées », a-t-il ainsi déclaré, dans un style faussement sibyllin qui masque mal une attaque frontale contre cette association, une remise en cause directe des activités de la LDH.Nous ne vous ferons pas l’affront de vous reprocher d’ignorer l’origine de cette association, tout entière dédiée à la défense du capitaine Dreyfus contre les mensonges de l’Action française. Nous ne vous ferons pas l’affront de vous rappeler tout ce que la République doit à cette association et à ceux qui lui ont consacré leur engagement. Nous ne vous ferons pas l’affront de vous reprocher d’ignorer que ces mêmes militants furent parmi les cibles prioritaires de la répression du régime de Vichy. S’attaquer ainsi à la Ligue des droits de l’homme, c’est s’attaquer à la démocratie et à la République. Tolérer cette attaque, c’est donner le signal d’une bascule de notre Nation dans une dynamique ouvertement illibérale.C’est pourquoi, Monsieur le Président, avec gravité et conscience, nous vous demandons de rappeler votre ministre à ses devoirs, et de condamner publiquement ses propos.Dans l’attente de votre réaction, nous vous prions, Monsieur le Président, de croire en nos sentiments les meilleurs.Retrouvez tous les signataires ici.
EDITORIAL – Chantage financier contre la LDH : la démocratie a besoin d’associations indépendantes Le Monde, le 17 avrilEn reprenant à son compte les attaques contre la LDH souvent brandies par l’extrême droite, le ministre de l’Intérieur a franchi une dangereuse ligne rouge. Seuls les Etats illibéraux ou totalitaires exigent une société civile à leur botte.Liberté d’expression, d’association, droit de se réunir, de manifester, protection de la vie privée, droit à un procès équitable… Considérées comme acquises, chéries par tous, mais peu reconnues en tant que telles, les libertés publiques ont progressé en France au fil d’une histoire séculaire faite de conquêtes et de régressions, d’avancées et de répressions. Une histoire fragile qui se poursuit à une époque où elles sont menacées dans un contexte de tensions sociales et politiques, de danger terroriste, de radicalisation des esprits, appuyée par les réseaux sociaux, et de traitement massif des données personnelles par le biais de l’Internet et l’intelligence artificielle. Lire la suite
L’appel du monde associatif à soutenir la LDH : “Nous continuerons” Communiqué collectif de soutien à la LDH, le 11 avril 2023 Auditionné par la commission des lois du Sénat sur les techniques de maintien de l’ordre à Sainte-Soline, en réponse à une intervention du sénateur Bonhomme invitant à cesser le financement des associations « qui n’ont rien à voir avec l’état de droit, quoi qu’elles en disent », le ministre de l’Intérieur a estimé que la subvention accordée à la Ligue des droits de l’Homme « méritait d’être regardée dans le cadre des actions qu’elle a pu mener ».Les dernières digues cèdent face au tournant autoritaire emprunté par le ministre de l’Intérieur.Il n’hésite plus à s’attaquer à tous les acteurs qui remettent en cause son action, jusqu’à s’en prendre à la LDH qui, depuis des décennies, combat pour la protection des droits et libertés et des valeurs démocratiques. Lire la suite et la liste des organisations signataires
Dessins : Allan Barte
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En reprenant à son compte les attaques contre la Ligue des droits de l’homme souvent brandies par l’extrême-droite, le ministre de l’Intérieur a franchi une dangereuse ligne rouge. Seuls les Etats illibéraux ou totalitaires exigent une société civile à leur botte.
Nicolas Croquet, conseiller d’opposition RN, a demandé à la majorité d’annuler la subvention de 300 euros versée à la Ligue des droits de l’Homme locale : « Vous avez entendu les accusations de Gérald Darmanin. La LDH a attaqué au tribunal l’interdiction de transports d’armes dans le cadre de la manifestation de Sainte-Soline (en réalité, la LDH n’a pas contesté l’interdiction de port d’armes mais la notion d’arme par destination, ce qui peut concerner tout objet, NDLR). Une association qui soutient le transport d’armes dans une manifestation interdite ne mérite aucune subvention. Surtout vu les conséquences envers les forces de l’ordre. »
Le maire Arnaud Magloire a rappelé qu’il s’agissait d’une aide à la déclinaison locale de cette association nationale : « Qu’il puisse y avoir des problématiques à un endroit ne justifie pas de pénaliser l’ensemble de la structure et ses déclinaisons territoriales porteuses de sens et qui apportent un vrai plus sur notre territoire. Il faut faire le distingo. »
Il a été rejoint par son adjoint Gérald Huard : « Sur ce sujet, il faut se garder de toute intervention rapide et il faut une analyse plus perspicace que cette prise de position. La Ligue des droits de l’Homme est une association reconnue pour ses actions humanistes. »
Libération Champagne 15/04/2023
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En pleine polémique avec le gouvernement, le président de la Ligue des droits de l’homme répond, dans un entretien au « Monde », aux accusations de Gérald Darmanin et d’Elisabeth Borne.
La première ministre, Elisabeth Borne, après le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a mis en cause, mercredi 12 avril, la Ligue des droits de l’homme (LDH), qui s’est élevée contre les violences policières, notamment lors de la manifestation de Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Mᵉ Patrick Baudouin, son président, répond point par point aux accusations du gouvernement.
Elisabeth Borne a indiqué devant le Sénat « ne plus comprendre certaines prises de position » de la Ligue des droits de l’homme. La LDH a-t-elle changé ?
Absolument pas et je suis à la fois blessé et révolté. Ses propos sont très graves, parce qu’elle est Première ministre. Après les déclarations de Gérald Darmanin, on a senti un flottement chez plusieurs ministres, ou pour le moins une gêne : on espérait qu’Elisabeth Borne recadrerait son ministre dans un sens plus républicain, et plus respectueux de la liberté associative.
Aujourd’hui, j’ai quelque peu honte pour notre pays, qui glisse progressivement vers les régimes illibéraux. Quelles sont les prises de position qu’elle ne comprend plus ? Les deux seules précisions qu’elle apporte, c’est « que cette incompréhension s’est fait jour dans ses ambiguïtés face à l’islamisme radical » et en ce que « la LDH a récemment attaqué un arrêté interdisant le transport d’armes par destination à Sainte-Soline ».
Le second point, d’abord. C’est un reproche récurrent. Bien évidemment, la LDH est contre le port d’armes par des manifestants. Il y a dans le code pénal un article qui interdit le port d’armes, c’est un délit, donc il n’y a pas besoin d’un arrêté de la préfecture. Ensuite, l’arrêté n’interdisait pas seulement le port d’armes, mais aussi le port d’objets pouvant constituer « une arme par destination », c’est-à-dire n’importe quel objet susceptible d’être lancé sur les forces de l’ordre, un casque, une bouteille de bière… Or, le Conseil constitutionnel, le 18 janvier 1995, a considéré qu’on ne pouvait pas interdire le port ou le transport d’objets pouvant être utilisés comme projectiles, et qu’il s’agissait d’« une formulation générale et imprécise qui entraîne des atteintes excessives à la liberté individuelle ». On ne fait que s’appuyer sur une décision du Conseil constitutionnel.
Le juge des référés a rejeté le recours,mais ça s’est fait dans une grande précipitation et on entend continuer à contester ce type d’arrêté. On nous accuse souvent d’exercer des recours abusifs contre l’Etat ; or les trois quarts de nos actions sont des succès judiciaires. Je citerais simplement une des actions récentes contre des arrêtés du préfet de police de Paris pris à 17 h 30, affichés à 18 heures pour interdire les manifestations à 19 heures, sans possibilité réelle de les contester, et qui privait les manifestants de l’exercice du droit de recours.
Mme Borne dénonce aussi vos « ambiguïtés face à l’islamisme radical »…
Les valeurs défendues par la LDH, la liberté, l’égalité, la dignité de la personne, la fraternité vont totalement à l’encontre de ce que véhicule l’islamisme radical. Alors, venir nous dire qu’il y aurait une ambiguïté face à l’islamisme radical est une contre-vérité absolue, qui est inacceptable.
« Nous défendons tous les droits, même les droits des terroristes à être jugés équitablement, et non par des justices d’exception »
Il y a, derrière ce propos, en réalité, autre chose. Ce n’est pas la première fois qu’on nous fait ce procès. Nous défendons tous les droits, même les droits des terroristes à être jugés équitablement, et non par des justices d’exception. Nous défendons également les droits des personnes accusées d’islamisme radical, tout en condamnant absolument les actes eux-mêmes, nous défendons le droit des djihadistes à un procès équitable.
Il y a, à l’évidence, une montée de l’islamophobie. Or, bien sûr, nous combattons cela et nous avons été amenés à prendre des positions qui nous ont été reprochées, par exemple sur le port du voile : nous sommes là aussi pour la liberté, et pas pour les interdictions. Et on se sent très proches des femmes iraniennes qui refusent de porter le voile et qui, pour autant, admettent que d’autres femmes puissent le porter.
Vous avez aussi défendu un imam radical du Nord…
L’imam radical Hassan Iquioussen, qui a défrayé la chronique l’été dernier, vivait en France depuis sa naissance et n’avait jamais fait l’objet de la moindre condamnation pénale. Le ministre de l’Intérieur, à un moment où il était dans l’agitation politique pour occuper le terrain, a pris, en juillet 2022, un arrêté d’expulsion : l’avocate de l’imam l’a contesté, et la Ligue est intervenue pour soutenir cette contestation. L’imam a d’ailleurs gagné devant le tribunal administratif et perdu devant le Conseil d’Etat.
Mais pourquoi sommes-nous intervenus, alors que nous avons été très critiqués ? Parce qu’il vivait en France, avait une famille et donc le droit au respect de sa vie familiale, c’est d’ailleurs ce qu’avait retenu le tribunal administratif. En revanche, il lui était reproché des propos antisémites absolument abjects, que nous avons condamnés absolument, mais qui remontaient à 2014. Il n’y avait pas eu de poursuites pénales, ce qui aurait dû être le cas. Et puis, il a eu des propos tout à fait contraires à l’égalité hommes-femmes, et tout aussi inadmissibles.
Mais nous souhaitons que les poursuites se fassent dans le respect du droit. Cela remonte à l’histoire de la Ligue, une lutte de cent vingt-cinq ans contre l’injustice et l’arbitraire. Notre combat est toujours le même, pour le respect du droit à un procès équitable. Nous sommes intervenus après la première guerre mondiale sur les fusillés pour l’exemple, et on nous a accusés d’être des traîtres à la patrie.
A la Libération, alors que la Ligue avait été une des victimes de Vichy et du nazisme, nous avons contesté les modalités de l’épuration. Au moment de la guerre d’Algérie, nous avons combattu la torture. Pour les sans-papiers de l’église Saint-Bernard [à Paris, en 1996], on nous a fait ce reproche d’être pour les étrangers, pour les immigrés. Tout ce que nous faisons, c’est défendre leurs droits.
Nous assumons le fait d’être un contre-pouvoir, parce que tout pouvoir comporte sa part d’ombre en ce qui concerne le respect des droits et libertés. Mais hormis la période de l’Occupation, nous n’avons jamais été attaqués aussi frontalement par un gouvernement.
M. Darmanin a dit que la subvention que l’Etat vous accordait méritait « d’être regardée dans le cadre des actions qui ont pu être menées »…
Cela mérite d’être regardé, oui. Dans la mesure où la Ligue des droits de l’homme reçoit des subventions publiques, elle est l’objet de contrôles, en particulier de la Cour des comptes. Et nos finances sont transparentes. Il suffit d’aller sur le site de la LDH pour voir que nous avons un budget d’un peu plus de 2 millions d’euros, que les subventions en représentent à peu près le tiers. Le reste, ce sont les cotisations de nos adhérents, les dons et les legs, tout cela est parfaitement transparent.
Ce qui est plus inquiétant dans le propos du ministre, c’est la menace voilée qui suit, « dans le cadre des actions qui ont pu être menées ». Cela veut dire, semble-t-il, que l’octroi de subventions se trouvera apprécié par le regard que l’Etat portera sur nos actions. Où va-t-on ? C’est exactement ce que font Viktor Orban, Benyamin Nétanyahou ou Vladimir Poutine. Cela voudrait dire qu’on va vous accorder des subventions si votre comportement va dans le sens du pouvoir. Cette menace est-elle susceptible d’être mise à exécution ? Mme Borne semble dire le contraire dans son intervention.
Au-delà de la seule LDH, c’est la liberté associative qui est en jeu. C’est ce que nous dénonçons avec d’autres depuis plusieurs mois, en particulier depuis le vote de la « loi séparatisme » d’août 2021 et le décret du 31 décembre 2021 sur le contrat d’engagement républicain. Ce contrat, qui n’en est pas un puisqu’il est imposé par l’Etat, fait obligation aux associations qui reçoivent des subventions de respecter sept engagements, dont l’un consiste à ne pas engager des actions de caractère politique, syndical, associatif, religieux qui pourraient constituer un trouble à l’ordre public. Chacun sait à quel point cette notion est large, et peut donner lieu à de multiples interprétations, surtout si venait au pouvoir un gouvernement d’extrême droite.
La LDH, à Sainte-Soline, a été accusée de diffuser de fausses nouvelles, en assurant que les secours n’avaient pas eu l’autorisation de secourir des blessés…
J’estime que la LDH a visé très juste avec Sainte-Soline.Deux éléments se conjuguent. Il s’agit d’abord de ce qu’on a pu contester lors des manifestations qui ont suivi le 16 mars, après le vote à marche forcée de la loi retraite. On a largement constaté,documenté et contesté le recours à des méthodes de répression policière violente, un retour à des violences disproportionnées comme au moment des « gilets jaunes ». Ça a été le premier poil à gratter qui a irrité M. Darmanin.
Il y a eu ensuite Saint-Soline. Nous avions des observateurs, une équipe de vingt-deux personnes. Il se trouve qu’il y a eu d’abord des violences inouïes, c’est vrai, de la part des black blocs contre les gendarmes : c’est pleinement condamnable, c’est de la délinquance. Puis, il y a eu l’utilisation par les forces de l’ordre d’une violence tout aussi inouïe à l’encontre des manifestants ; les gendarmes ont utilisé ces grenades très dangereuses que sont les GM2L, qui sont non seulement assourdissantes, qui aveuglent, mais qui en plus dégagent des éclats qui peuvent blesser plus ou moins gravement. Il y a donc eu des blessés, et en particulier deux personnes entre la vie et la mort.
« Ce qui gêne le pouvoir, ce n’est pas la LDH, c’est le regard sur la France à l’étranger »
Il se trouve qu’il y avait des observateurs qui ont pu constater l’état extrêmement grave de Serge, l’une de celles-ci, et se sont préoccupés, en lien avec un médecin qui était dans une sorte de QG de notre équipe, d’essayer d’intervenir pour qu’il puisse être évacué et secouru. L’enregistrement qu’a publié Le Monde est quand même très révélateur : les observateurs disent au SAMU que la zone est parfaitement accessible depuis au moins une demi-heure et qu’il y a un trajet qui permet aux secours d’y accéder sans difficultés. Le SAMU répond qu’il n’a pas pour le moment l’autorisation d’accéder aux blessés. Il leur a été interdit d’y aller, c’est ce qui est dit par le représentant du SAMU dans l’enregistrement.
M. Darmanin a présenté la Ligue comme émettant des contre-vérités. Il en a en réalitépris ombrage, parce qu’il y a une véritable inquiétude du pouvoir. Cette affaire n’est pas terminée, il y a une instruction, la justice a été saisie par les familles. Ce qui gêne le pouvoir, ce n’est pas la LDH, c’est le regard sur la France à l’étranger. Tout cela l’inquiète, et il a fallu trouver une sorte de bouc émissaire, qu’on cloue au pilori.
Où en sont les libertés fondamentales dans notre pays ?
Les libertés publiques en France sont en péril. Vraiment. Depuis les attentats de New York en 2001, tous les pays, y compris démocratiques, ont adopté progressivement des législations de plus en plus répressives, des législations d’exception au nom de la lutte antiterroriste. On a rogné insidieusement les libertés, d’état d’urgence en état d’urgence. Je crois qu’il n’y a pas suffisamment de prise de conscience de ce glissement vers des pertes de libertés essentielles. Quant à nous, nous continuerons nos actions. La chaîne CNews affichait récemment : « La Ligue des droits de l’homme, ennemi de l’Etat ? » Non, la Ligue des droits de l’homme est une amie de l’Etat de droit.
La section de l’aube de la Ligue des Droits de l’ Homme a tenu dans ses locaux ce mardi 11 avril une conférence de presse en direction des médias locaux.
FIDH : Attaquer la LDH, organisation membre de la FIDH, est une attaque contre les droits humains en France. La FIDH rappelle que la liberté d’association est essentielle à la démocratie. Les défenseur·es des droits humains doivent être défendu·es partout dans le monde.
Anticor: Le combat de la LDH pour les droits de l’Homme est fondamental. Nous avons besoin de ce contre-pouvoir citoyen pour documenter, informer et porter les potentielles dérives devant les juridictions. C’est ainsi qu’une démocratie saine fonctionne. Anticor lui apporte son soutien.
Greenpeace France : Tout notre soutien à la LDH qui fait un travail précieux depuis plus d’un siècle pour défendre les droits et libertés de toutes et tous. Les insinuations de Gérald Darmanin sont inacceptables.
SAF : Nous apportons notre entier soutien à la Ligue, qui est à nos côtés dans tous les combats que nous menons. Le ministre instaure depuis de longues semaines un climat détestable et nauséabond. Dans quel but ? Quand cela cessera-t-il ?
Mrap : Il devrait être inconcevable que puisse être mise en cause la légitimité de la LDH à défendre les droits humains fondamentaux, notamment les droits d’expression, d’association et de manifestation. Le Mrap n’oublie pas que le premier combat de la LDH lors de sa création en 1898 fut la défense d’Alfred Dreyfus, victime d’une ignoble campagne antisémite.
Attac France : Darmanin s’attaque aux financements de la LDH. La dernière fois que l’exécutif a proféré de telles menaces à la LDH, c’était sous le régime de Vichy. Face aux menaces répétées de Darmanin, nous apportons tout notre soutien à la LDH.
Oxfam France : Oxfam France apporte son soutien le plus ferme à la LDH. Les propos et les menaces voilées du Ministre de l’intérieur sont gravissimes. Tous les démocrates doivent se tenir aux côtés de la LDH et le ministre retirer ses propos.
Médecins du Monde : Que s’est-il passé Gérald Darmanin pour que vous en veniez à intimider une association de défense des droits humains et à instaurer ce climat délétère ? Chère LDH, vos combats sont justes. Nous les partageons et nous vous soutenons.
ACAT-France : En interrogeant le rôle de la LDH devant le Sénat, Gérald Darmanin a menacé la liberté d’association. Agir librement est indispensable à la démocratie et aux droits humains. L’ACAT-France assure tout son soutien à la Ligue des droits de l’Homme.
Mais aussi : Amnesty, Citoyens et Justice, l’institut Mehdi Ben Barka, SOS racisme, Alternatiba, l’union étudiante, ADM, Memorial 98, Collectif des associations citoyennes, Forum civique européen, Anafé, CGT Educ action, l’Acort, les Soulèvements de la terre,, la Fédération des acteurs de la solidarité, Vox public, CGT, AFPS, Mémorial 98…
REVUE DE PRESSE
Subventions à la LDH : « Inédit et consternant de la part d’un ministre d’un pays qui est encore qualifié de démocratie », selon le président de l’association France Info, le 5 avril 2023 « Jamais la LDH n’a été remise en cause de cette manière« , a indiqué Patrick Baudouin, mercredi sur franceinfo. Le président de la LDH dénonce « les contre-vérités » de Gérald Darmanin, qui menace de remettre en cause les subventions publiques accordées à la LDH. Lire l’article
LDH : « Le ministre de l’Intérieur est englouti par ses excès », estime Henri Leclerc Public Sénat, le 6 avril 2023 Mercredi devant le Sénat, Gérald Darmanin a créé la polémique en s’en prenant à la LDH, notamment pour avoir documenté le dispositif de maintien de l’ordre lors de la manifestation de Sainte-Soline. « La question est de savoir si c’est la position de l’Etat ou un dérapage de plus du ministre« , veut savoir Henri Leclerc, avocat pénaliste et ancien président de la LDH (1995-2000). Entretien. Lire l’article
Ce qu’attaquer la LDH veut dire Mediapart, le 6 avril 2023 La menace à peine voilée de Gérald Darmanin à l’encontre de la LDH s’inscrit dans une lignée d’attaques qui, à chaque fois depuis 1898, signalent la déraison politique de pouvoirs à bout de principes ou en bout de course. Concentré d’intelligence collective, l’association n’a cessé de défier les aventures antidémocratiques. (…) Le baromètre politique français ne se trompe jamais : quand l’exécutif s’en prend à la LDH, l’avis de tempête politique est là. Lire l’article
Propos de Darmanin sur la LDH : « Le soutien à la liberté de manifester est l’un des combats d’origine de l’association« Public Sénat, le 6 avril 2023 Entretien avec l’historien, Emmanuel Naquet, auteur de Pour l’humanité : la LDH, de l’affaire Dreyfus à la défaite de 1940 et de Etre dreyfusard, hier et aujourd’hui. Lire l’article
Attaquer la LDH, c’est basculer dans une dynamique illibérale
Dans une lettre ouverte, plusieurs centaines de personnalités du monde intellectuel demandent à Emmanuel Macron de condamner publiquement les propos de Gérald Darmanin. Lire l’article
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Gérald Darmanin laisse entendre que les subventions à la Ligue des droits de l’homme pourraient être remises en cause
En réponse à une question d’un sénateur, le ministre de l’Intérieur a estimé que la subvention publique accordée à l’association « mérite d’être regardée ».
La section LDH de l’Aube tiendra son Assemblée Générale annuelle
À 19 H 00 LE MARDI 29 NOVEMBRE
au Grand Salon de Musique, 1 rue Lamoricière à Sainte-Savine.
Tous les sympathisants et amis sont cordialement invités à se joindre aux adhérents et partenaires pour participer à ce moment clé dans la vie de la section.
La présidente de la Ligue des droits de l’Homme de Nancy, a été entendue, ce lundi, dans les locaux de la police de l’air et des frontières à Villers. Soupçonnée dans une affaire de faux documents administratifs utilisés par un jeune Guinéen, la militante associative a fait une déclaration puis a gardé le silence.
Nous tenons à assurer Catherine Tosser-Roussey de notre entière solidarité et de notre soutien le plus total dans cette affaire de suspicion de délit d’« aide au séjour irrégulier » et « obtention et détention de faux documents », qui démontre clairement les tentatives d’intimidation par les pouvoirs publics exercées sur les acteurs associatifs dans le cadre de leurs actions de défense des droits des jeunes étrangers.
La section LDH de l’Aube
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Partager la publication "IL N’Y AURA PAS DE PAIX SUR CETTE PLANÈTE TANT QUE LES DROITS DE L’HOMME SERONT VIOLÉS EN QUELQUE PARTIE DU MONDE QUE CE SOIT"