La liberté d’informer attaquée de toutes parts


Le gouvernement israélien a interrompu, dimanche, la diffusion de la chaîne qatarie Al-Jazira, accusée de menacer la sécurité du pays. Un assaut en règle contre la liberté d’informer alarmant contre lequel les Etats-Unis et l’Union européenne doivent protester davantage.

Deux jours après la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai, le gouvernement israélien a décidé à l’unanimité de réduire au silence la chaîne d’information qatarie Al-Jazira au nom de la sécurité du pays. Cette décision s’est traduite immédiatement par l’arrêt pour une période reconductible de quarante-cinq jours de la diffusion des programmes de la chaîne, que le premier ministre Benyamin Nétanyahou a qualifiée de « terroriste », et par la fermeture de ses bureaux sur le territoire israélien. Elle s’est accompagnée de la confiscation de ses équipements.



Italie: en grève, les journalistes de la RAI refusent de devenir « TV Meloni »


L’audiovisuel public transalpin est en grève ce lundi 6 mai. Les journalistes protestent contre la censure et la volonté de contrôle du gouvernement Meloni.

« Nous ne sommes pas le mégaphone du gouvernement. » Les mots sont signés du syndicat Usigrai, majoritaire dans l’audiovisuel public italien. Ils justifient la grève déclenchée ce lundi 6 mai au sein des treize chaînes de télévision et des trois radios nationales que compte la RAI, le mastodonte dédié à l’information et au divertissement. Une mobilisation de 24 heures, qui a commencé à 5h30.



Morandini-Praud-Hanouna, porte-voix de la fachosphère

 

Le 30 avril, la journaliste Nassira El Moaddem (Arrêt sur images, ex-i-Télé, ex-France Inter) tweete en réaction à une décision de la Fédération française de football [1] : « Pays de racistes dégénérés. Il n’y a pas d’autres mots. La honte. » Ce qui lui vaut d’être prise pour cible par l’extrême droite sur les réseaux sociaux et de subir menaces et insultes racistes et sexistes. La campagne se déroule ensuite sur les plateaux de la TV Bolloré, qui décuplent le torrent de haine.

Jean-Marc Morandini est le premier à dégainer. Le 1er mai, sur CNews, il introduit le sujet en précisant que ce tweet l’a mis « hors de [lui] », avant de tendre le micro à… Julien Odoul (RN) qui appelle Radio France à la suspendre (alors qu’elle n’y travaille plus) et conclut : « Si elle n’est pas contente, elle se casse. » Problème, comme le révèle Morandini qui s’enorgueillit d’avoir mené l’enquête – une enquête de basse police sur les « origines » de Nassira El Moaddem : « Elle est née dans le Loir-et-Cher, c’est une journaliste française. Ses parents sont marocains, ses parents sont originaires du Maroc. » Courtois avec l’élu RN qui pense comme lui, Jean-Marc Morandini se fait ensuite plus mordant – c’est le moins que l’on puisse dire – avec son autre interlocuteur, Rost, qui se refuse à « condamner » les propos de Nassira El Moaddem, même s’il dit ne pas les reprendre à son compte.

France : RSF proteste contre la venue de Xi Jinping, un des plus grands prédateurs de la liberté de la presse


Le président de la République française Emmanuel Macron reçoit ce 6 mai le président de la République populaire de Chine Xi Jinping. Plus de 100 journalistes sont emprisonnés dans les geôles du régime de Pékin, l’un des régimes les plus répressifs pour le journalisme. Reporters sans frontières (RSF), lors d’une opération spéciale dans les rues de Paris, a rappelé ses demandes : la liberté de la presse ne doit pas être la grande absente de cette visite d’État. 

Alors que Pékin considère les défenseurs de la liberté de la presse comme des ennemis de l’État, l’Élysée déroule le tapis rouge pour le principal prédateur de la liberté de la presse. Ce lundi 6 mai, alors que XI Jinping est en visite officielle auprès du président de la République française Emmanuel Macron, RSF a manifesté son inquiétude en faisant circuler dans Paris un camion marqué des noms de journalistes détenus dans les geôles du régime chinois. 


Xi Jinping à Paris : les enjeux pour la France et l’Europe

Le président chinois est en France pour le soixantième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre Paris et Pékin. Peut-on le convaincre de prendre ses distances vis-à-vis de Vladimir Poutine ? Quels bénéfices espérer sur le plan bilatéral ?

François Chimits, conseiller scientifique du CEPII, livrait ses réflexions au microphone de France Culture le 29 avril dernier

Guerre à Gaza: Israël bombarde deux quartiers de Rafah, où elle a enjoint d’évacuer 100 000 personnes


L’armée israélienne a intensifié ce lundi 6 mai ses bombardements sur deux quartiers de Rafah, qu’elle a enjoint tôt le matin ses habitants à évacuer, dans le sud de la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, avait annoncé depuis des semaines une offensive prochaine sur Rafah, qu’il présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste dans le territoire palestinien.

Les bombardements israéliens, aériens et d’artillerie, « durent depuis la nuit dernière et se sont intensifiés depuis ce matin », a expliqué Ahmed Redwan, un porte-parole de la défense civile palestinienne, précisant que deux des quartiers visés – al-Shuka et al-Salam- figuraient parmi ceux que l’armée israélienne a demandé aux habitants d’évacuer.


« On entend parler des camps mis en place pour les déplacés, mais je ne sais même pas où se trouvent ces supposés camps. »

Medhat Hajjaj raconte: 

« L’endroit où je me trouve a subi un bombardement si violent que certains des déplacés ont été touchés par les débris. Une personne dans la tente avoisinante a eu son pied amputé.

Les nouvelles sur l’imminente invasion à Rafah ne manquent pas. On entend également parler des camps mis en place pour les déplacés, mais je ne sais même pas où se trouvent ces supposés camps.« 



Vincent Lemire, historien, spécialiste du Proche-Orient, rappelle que Benyamin Netanyahou et ses ministres disent ouvertement vouloir déporter les habitants de Gaza et ajoute que, par conséquent, « la CPI ne peut pas ne pas se saisir de ce sujet puisque le déplacement volontaire massif de populations civiles est un crime de génocide. »

Indignation à géométrie variable

https://www.liberation.fr/politique/eric-zemmour-frappe-une-femme-les-feministes-dextreme-droite-volent-a-son-secours-20240505_FS5QE37EPFBCRCR6LDFFU6RG5A/

Eric Zemmour frappe une femme, les «féministes» d’extrême droite volent à son secours

À Ajaccio samedi 4 mai, le chef du parti Reconquête s’en est pris physiquement à une femme qui lui avait lancé un œuf. Une violence justifiée par l’ensemble de ses soutiens, y compris des féministes revendiquées.

Toute la mouvance pro-Zemmour a pris la défense de son champion après la diffusion des images le montrant frapper par derrière une femme maîtrisée par un de ses gardes du corps alors qu’elle venait de lui jeter un œuf .

Cette «gauchiste» l’avait bien mérité, se sont réjouis en substance anonymes et têtes d’affiche de la fachosphère sur les réseaux sociaux.

La contre-attaque est d’abord venue de l’équipe de Zemmour. Dans une vidéo diffusée sur X , sa cheffe de cabinet Emmy Font a assuré que le candidat défait à la dernière présidentielle a été agressé alors qu’il était entouré «par une masse de gauchistes hystériques».

Colère de la communauté ouïghoure française

La visite officielle du président chinois en France est critiquée par la communauté ouïghoure, victime d’un génocide dénoncé par plusieurs pays occidentaux

https://www.sudouest.fr/international/chine/visite-de-xi-jinping-c-est-une-gifle-qu-emmanuel-macron-nous-donne-les-ouighours-de-france-en-colere-19568508.php

La communauté ouïghoure française a fait part vendredi 3 mai de sa « colère » face à la visite d’État du président chinois Xi Jinping en France, estimant que cet accueil était « un encouragement pour que la Chine continue ses crimes ».

« Le Président français a décidé d’accueillir, non pas les victimes, comme elles le demandent, mais le bourreau, dans un pays qui se dit le pays des droits humains ».

Liberté d’expression à Radio France

A France Inter, journalistes et producteurs s’inquiètent pour leur liberté d’expression

Alors que plusieurs journalistes travaillant pour les programmes voient leurs collaborations diminuées ou supprimées, la direction de Radio France défend des décisions inspirées, pour certaines, par la nécessité de faire des économies. En interne, l’argument ne convainc pas.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/05/03/a-france-inter-journalistes-et-producteurs-s-inquietent-pour-leur-liberte-d-expression_6231399_3234.html

Guillaume Meurice serait-il l’arbre qui cache la forêt ? Alors que l’humoriste a révélé jeudi 2 mai être convoqué à « un entretien préalable en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire » pouvant aller jusqu’à son licenciement, plusieurs voix de France Inter ont été convoquées, ces derniers jours, pour apprendre que leurs émissions ou chroniques étaient supprimées.

« Nous refusons ce qui nous apparaît comme une atteinte grave au pluralisme de l’antenne de France Inter », revendique leur très long communiqué commun . La liste des griefs commence par « le signe très inquiétant pour la liberté d’expression » envoyé par la direction avec la convocation de Guillaume Meurice.

« Je tenterai quand-même la traversée … »

https://www.infomigrants.net/fr/post/56802/si-le-rwanda-etait-un-pays-sur-jy-serais-alle–a-dunkerque-des-migrants-perplexes-face-a-la-loi-britannique

Dans le camp de Loon-Plage, à Dunkerque, l’inquiétude grandit parmi les migrants qui souhaitent se rendre au Royaume-Uni via la Manche. Beaucoup se demandent s’ils seront concernés par cette loi qui prévoit d’expulser vers le Rwanda les migrants entrés illégalement sur le sol britannique.

Un peu plus loin, un groupe de Sud-Soudanais marche le long de la voie ferrée – désormais protégée de part et d’autres par des grillages et des barbelés. Parmi eux, Racho, 18 ans, pour qui l’Angleterre n’est pas non plus une option, mais « le dernier espoir ». « Je suis ici depuis huit mois », dit-il en se cachant le visage, inquiet à l’idée d’être filmé ou pris en photo. « J’ai fui le Sud-Soudan, traversé la Libye, la Tunisie, la Méditerranée, l’Italie… J’ai déjà essayé de passer la Manche au moins 20 fois », affirme-t-il. « À chaque fois, la police nous a arrêtés, en perçant le canot ou en jetant des gaz lacrymogène. Et vous pensez qu’une loi va m’arrêter ? ».

« Peut-être », lui répond-t-on. « Non. Je veux étudier… C’est pas un crime. Juste étudier, ce que je n’ai jamais pu faire dans mon pays ».

Beaucoup de migrants ne semblent pas prendre la mesure de la loi. Certains espèrent « s’échapper » une fois sur le sol anglais – sans réaliser que les passagers des canots ramenés dans le port de Douvres seront systématiquement envoyés dans des centres fermés. « Je vais prendre la mer, et une fois sur place, je m’enfuirai, affirme ainsi Naheb, un Afghan qui est arrivé à Loon-Plage 48 heures auparavant. « Je m’enfuirai ou je me suiciderai ».

« Non seulement, les migrants continueront de partir mais ils le feront en prenant toujours plus de risques », se désole Fabien Touchard, coordinateur de l’association Utopia 56 à Grande-Synthe. « Les départs sur les plages sont de plus en plus chaotiques, les migrants ne gonflent pas assez leur canot pour aller vite et échapper à la police. Ils ne prennent plus le temps de mettre le sol rigide dans les bateaux pour les stabiliser », énumère-t-il. « Ils sont aussi de plus en plus nombreux à embarquer. De plus en plus de personnes tombent à l’eau » et les risques de bousculades et de noyades sont élevées.

Déjà 15 personnes sont mortes dans la Manche en 2024.

7 200 migrants ont traversé la Manche depuis le début de l’année

Pour l’heure, la loi n’a pas encore eu d’effet sur les départs vers le Royaume-Uni depuis les plages françaises. Plus de 7 200 personnes ont traversé clandestinement la Manche à bord de canots de fortune depuis le début de l’année, un record historique pour les quatre premiers mois de l’année.

Violences dans les centres de rétention

https://www.blast-info.fr/articles/2024/centres-de-retention-le-tabou-des-violences-sexuelles-pS2zL3OwRJWInj_CSEQRKQ

Entassés dans des lieux dits « de privation de liberté », insalubres et bondés en attente de leur expulsion, les « retenus » étrangers souffrent depuis des années d’une augmentation des violences. Y compris sexuelles. Blast est parvenu à documenter des agressions intervenues dans plusieurs CRA.

« On nous relate plusieurs cas par an mais le sujet reste énormément tabou chez les retenus, ils n’osent pas porter plainte, ils ont honte », décrit à Blast un infirmier en poste au CRA de Marseille. « Est-ce que c’est l’arbre qui cache la forêt ? Je sais ce que l’on me dit, je ne sais pas ce que l’on ne me dit pas », relève, de son côté, l’un des trois médecins officiant à Marseille.

Les conditions d’enfermement, de plus en plus dégradées, ne peuvent que favoriser le passage à l’acte. Une centaine d’hommes s’entassent dans une cinquantaine de chambres réparties dans cinq zones que l’on nomme des « peignes ». Au sein de ces espaces de vie, les retenus partagent une chambre à deux, voire trois. Le système de fermeture des espaces privés a été supprimé à cause du vandalisme, l’intimité est donc inexistante et les retenus les plus fragiles bien démunis face à leurs agresseurs.

D’autant plus que ces violences se jouent à huis-clos. La police, absente des zones de vie, se contente d’une surveillance vidéo pour y assurer la sécurité. Une défaillance qui témoigne d’un sous-effectif chronique au sein de la police aux frontières (PAF) et qui permet aux retenus les plus violents de s’en prendre aux plus fragiles en toute impunité.

Collecte des données personnelles aux JO

La présentation d’un QR code sera nécessaire pour entrer dans certaines zones pendant toute la durée des Jeux de Paris 2024 : autour des lieux de cérémonie, d’épreuves ou de vie des athlètes et personnels. Le but est de filtrer les entrées dans ces zones particulièrement sensibles au risque d’attentats.

Si l’objectif de ce dispositif de sécurité peut sembler louable, il conduit à restreindre laliberté d’aller et venir de tous (travailleur, touriste, riverain, etc.).

https://theconversation.com/le-retour-du-controle-par-qr-code-pour-les-jo-de-paris-2024-nest-pas-anodin

Le retour du QR code dans nos vies ne doit pas être pris comme un événement anodin. Il faut le mesurer à l’aune des atteintes aux droits et libertés fondamentaux qu’il représente. Cette technologie contribue à l’avènement d’une société de surveillance à laquelle s’accoutument peu à peu les individus.

La résurgence régulière de dispositifs de surveillance à chaque évènement (crise sanitaire, attentat terroriste, fait divers, etc.) conduit à s’interroger sur ce que Stéphanie Hennette-Vauchez, professeure de droit public, appelle « l’état d’urgence permanent ». Justifiés par un motif sécuritaire toujours plus demandeur, ces dispositifs risquent d’amenuiser peu à peu la garantie des droits fondamentaux comme, ici, la liberté d’aller et venir et le respect de la vie privée.

Ce risque est d’autant plus grand que nous ne connaissons pas encore précisément le régime juridique des traitements de données mis en œuvre dans ce cadre, la durée de conservation des informations ou les données précises qui seront collectées.

Visite de Xi Jinping

Communiqué commun signé par la FIDH, la LDH et ICT

À l’occasion de la prochaine visite en France du Président chinois Xi Jinping, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et ses organisations membres International Campaign for Tibet (ICT) et la LDH (Ligue des droits de l’Homme) appellent le Président Macron à placer la question des droits humains – notamment au Tibet – au cœur de ses échanges avec son interlocuteur chinois.

Les 6 et 7 mai prochains, le président chinois Xi Jinping effectuera une visite officielle en France, marquant ainsi son premier déplacement en Europe depuis 2019. Cette visite qui fait suite à la visite du Président Macron en Chine en avril 2023, s’inscrit dans le cadre de la célébration du 60ème anniversaire de l’établissement des relations franco-chinoises.

« Nous comprenons que l’agenda entre les deux présidents sera dense compte tenu des nombreuses crises internationales comme en Ukraine et au proche-orient mais cela ne doit pas se faire au détriment des échanges sur les droits humains, qui sont dans une situation déplorable dans tout le pays ainsi qu’à Hong Kong, au Xinjiang (région Ouïgoure) et au Tibet où un conflit latent perdure depuis plus de soixante ans et constitue une menace pour la sécurité régionale et internationale » indique Vincent Metten, directeur des Affaires européennes pour International Campaign for Tibet.

« Il est important de re-paramétrer les relations entre la France et la Chine afin de mettre les droits humains au cœur de la politique extérieure française. Le Président Macron doit dénoncer avec force, en privé mais aussi publiquement, la répression sur place mais aussi en France, ce qu’on dénomme la répression transnationale, qui touche les activistes et défenseur-es des droits de l’Homme chinois, les Hongkongais, les Ouïgours ou les Tibétains » insiste Patrick Baudouin, le président de la LDH.

En amont de la visite du président chinois, la LDH, la FIDH et International Campaign for Tibet ont adressé un courrier en janvier 2024 au ministre des Affaires étrangères français soulignant que cette visite représente une opportunité pour placer le respect des droits humains au centre des relations franco-chinoises.

Pour Maryse Artiguelong, vice-présidente de la FIDH , « le conflit en Ukraine souligne la menace que représentent les régimes autoritaires comme la Russie ou la République populaire de Chine pour la sécurité et l’ordre international. Leurs politiques étrangères agressives et leurs politiques intérieures répressives sont indissociables : quiconque ne s’oppose pas aux violations des droits humains par la Chine risque un jour de faire face à sa politique étrangère agressive. »

Une manifestation pour le respect des droits humains en Chine se tiendra dimanche 5 mai à 15h Place de la République à Paris.

Paris, le 2 mai 2024

Déni climatique

­Climat : le retour du grand déni­­
La coalition de droite qui gouverne la Suède, soutenue par l’extrême droite, est en train de faire basculer ce pays pourtant longtemps pionnier en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Stockholm ne semble « plus en mesure d’atteindre ses objectifs climatiques ou les engagements de l’Union européenne d’ici à 2030 », alerte le Conseil suédois de la politique climatique, cité par Alternatives économiques
 
Ce virage suédois vient confirmer la tendance inquiétante que prend l’Union européenne en la matière. « Le 24 avril dernier, le Parlement européen a voté à toute vitesse une nouvelle réforme de sa politique agricole commune (PAC) qui signe un net recul sur le plan écologique », observe Vert . Les agriculteurs n’auront plus à respecter certaines normes comme le maintien de prairie, de haie ou de végétation autour des cours d’eau par exemple pour percevoir des financements. 

Les partis d’extrême droite hostiles à la protection de l’environnement ont presque partout le vent en poupe. 

En Inde, également gouvernée par l’extrême droite et dont le 970 millions d’électeurs et d’électrices ont commencé à voter pour renouveler le Parlement, « l’écologie a disparu de la campagne électorale  » selon Reporterre.

Dans ce contexte, la perspective d’un basculement de l’Europe dans le camp du déni climatique signera un grand bond en arrière pour le climat, la biodiversité et… nos propres vies.

Pressions sur les journalistes

Les pressions politiques sur les médias augmentent dans le monde, s’inquiète RSF

https://rsf.org/fr

Globalement, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans les trois quarts des pays de la planète, rapporte l’ONG de défense des journalistes dans son rapport annuel.

La France, elle, passe de la 24ᵉ à la 21ᵉ place par un effet mécanique, alors que les indicateurs du pays « stagnent ».

Cette édition 2024 met en exergue une moindre protection du journalisme par les Etats, quand ce n’est pas un rôle actif de ceux-ci dans la désinformation.
Cette édition 2024 met en exergue une moindre protection du journalisme par les Etats, quand ce n’est pas un rôle actif de ceux-ci dans la désinformation. 

Les pressions politiques sur la presse augmentent dans le monde, alors même que la moitié de la planète vote cette année, alerte Reporters sans Frontières (RSF).

La Norvège reste en tête de la 22e édition de ce classement de la liberté de la presse, tandis que l’Erythrée arrive en dernière position, 180e, après la Corée du Nord les deux années précédentes.

Globalement, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans les trois quarts des pays. RSF dénonce en particulier l’« absence manifeste de volonté politique de la communauté internationale à faire appliquer les principes de protection des journalistes » à Gaza.

Plus de 100 reporters palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, dont au moins 22 dans l’exercice de leurs fonctions, rappelle l’ONG.

En Europe, la liberté de la presse est « éprouvée par les majorités au pouvoir en Hongrie, à Malte et en Grèce ».

Les reculs les plus importants en matière de liberté de la presse s’observent en Afghanistan sous l’empire des talibans (178e, -26 places), au Togo (113e, -43) et encore en Equateur (110e, -30).

Cette étude de RSF a été réalisée sur la base « d’un relevé quantitatif des exactions commises envers les journalistes » d’une part et « d’une étude qualitative » de l’autre. Cette dernière se fonde « sur les réponses de centaines d’experts de la liberté de la presse (journalistes, universitaires, défenseurs des droits humains) à une centaine de questions ».

Mobilisations sur les campus: Henri Leclerc

« Nous sommes en face d’un mouvement du cœur », estime vendredi 3 mai sur France Inter l’avocat Henri Leclerc, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme au sujet des mobilisations pro palestiniennes des étudiants sur les campus français.

« C’est un élan du cœur et une position politique : ce peuple a le droit à quelque chose », affirme Henri Leclerc. Sciences Po Paris a annoncé jeudi soir la fermeture de ses principaux locaux en raison d’une nouvelle occupation par quelques étudiants après un débat interne. Plusieurs mobilisations en soutien à la population palestinienne sont en cours ou prévues ce vendredi 3 mai comme à l’École supérieure de journalisme de Lille (ESJ) ou encore sur le campus de Grenoble. « Ce qui se passe actuellement à Gaza bouleverse », poursuit l’avocat pénaliste. « Personne ne conteste le fait que le 7 octobre est une horreur absolue, un acte barbare. Mais la réponse donnée est effroyable avec ces populations civiles massacrées, ces gens qui se réfugient partout, cette aide humanitaire qui n’arrive pas. Il se passe quelque chose d’horrible », souligne-t-il.

« La population étudiante a toujours manifesté des élans du cœur, toujours pour ceux qui sont écrasés, rarement pour les autoritaires »

Pas un mouvement antisémite

À l’instar des États-Unis où la mobilisation d’étudiants pro-Gaza enflamme le débat politique, le militantisme des étudiants pro-Gaza est accusé d’alimenter l’antisémitisme sur les campus français. « Je ne crois pas actuellement que nous ayons affaire à un mouvement antisémite », fait savoir Henri Leclerc, rappelant que pour lui, l’antisémitisme est un « combat » depuis son enfance. « Je ne crois pas du tout que l’antisémitisme domine actuellement en France », poursuit-il. « Certes, il y a des antisémites, il y en a toujours eu. Peut-être sont-ils un peu plus nombreux aujourd’hui. Peut-être ont-ils d’autres fondements que ceux de l’antisémitisme d’autrefois. Mais je crois qu’ils sont très minoritaires », souligne-t-il.

Le président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme est également revenu sur l’intervention des forces de l’ordre à Sciences Po Paris vendredi et à la Sorbonne lundi pour évacuer des militants qui avaient installé des tentes à l’intérieur de l’université parisienne. « À partir du moment où il y a un affrontement entre la police et les étudiants, c’est un fait historique et constant, c’est là que les choses dégénèrent », pointe le pénaliste.

Prochaine conférence de l’UPOPAUBE

MARDI 7 MAI 2024 NOTRE PROCHAINE CONFÉRENCE 
   
 DÉRIVES SECTAIRES À L’ÉCOLE Avec Stéphanie de Vanssay et Grégoire Perra, nous parlerons de l’école, en principe gratuite, laïque et obligatoire, mais qui est si malmenée par les politiques successives que beaucoup de parents choisissent des écoles privées ou alternatives. Ces écoles promettent beaucoup grâce, disent-elles, à des pédagogies adaptées. Elles parlent de méthodes modernes, bienveillantes, actives et même écocitoyenne !Elles permettent aussi de contourner la carte scolaire.Sans affirmer que l’école publique soit totalement à l’abri de ces dérives, l’ADFI* mène un combat nécessaire partout pour le respect les droits de l’homme, de la dignité humaine et des libertés individuelles.Union nationale des Associations de Défense des Familles et des Individus victimes des sectes.DEUX GRANDS SPÉCIALISTES

Stéphanie de Vanssay, conseillère nationale au syndicat Unsa-Éducation et militante contre les dérives sectaires ou pseudoscientifiques à l’École et Grégoire Perra, ex-anthroposophe et ex-professeur en école Steiner-Waldorf, devenu l’un des principaux critiques de l’anthroposophie en France et militant pour une reconnaissance et de l’endoctrinement sectaire qui serait dissimulé via les écoles Steiner. 
 LA RÉSISTIBLE ASCENSION DES SECTES  
  Un nombre important d’offensives sectaires s’est manifesté ces dernières années au sein de l’Éducation nationale afin d’en infiltrer les structures pour mieux approcher l’enfance. Outre les entreprises privées qui disposent d’un budget spécial pour la formation de leurs personnels, l’institution scolaire publique ou privée représente pour les sectes de tous ordres un enjeu économique considérable.Les enfants et les adolescent.e.s sont à un âge suggestible, les parents et les maîtres anxieux de réussite scolaire. L’institution, quant à elle, de plus en plus séduite par la privatisation et demandeuse de stages en tous genres, se montre prête à se décharger sur des organismes privés dès que ceux-ci se présentent comme « facilitateurs d’apprentissages, régulateurs comportementaux ou fluidifiants communicationnels ».Autant de raisons qui font de l’École au sens large un terrain de choix pour des sectes toujours désireuses d’augmenter à la fois le nombre de leurs adeptes et leurs sources de financement.

Plus de 700 migrants ont traversé la Manche en une seule journée

Au total, 711 migrants sont arrivés au Royaume-Uni sur 14 petits bateaux après avoir traversé la Manche, mercredi 1er mai, selon les chiffres communiqués jeudi par le ministère de l’Intérieur. Il s’agit d’un nouveau sommet pour l’année 2024, alors que le précédent record avait été relevé le 14 avril, avec 534 traversées. Il faut encore ajouter 66 personnes, dont des femmes et des enfants, qui ont été secourues mercredi au large de Dieppe, alors que leur embarcation était en difficulté. Ils ont été ramenés à terre, selon les autorités françaises.

A quelques mois des élections législatives, le gouvernement conservateur britannique a fait  de la fin de ces traversées de la Manche par des migrants une priorité. Une loi controversée, adoptée le 23 avril, vise à pouvoir expulser vers le Rwanda des milliers d’entre eux d’ici à la fin de l’année. Leur demande d’asile serait étudiée au Rwanda, sans possibilité pour eux de revenir au Royaume-Uni, quel qu’en soit le résultat.

En préparation de ces expulsions prévues pour commencer dans neuf à onze semaines, plusieurs opérations ont été menées cette semaine à l’échelle nationale pour arrêter un nombre non précisé de migrants en situation irrégulière. Le ministère de l’Intérieur a publié des photos, montrant des hommes menottés et escortés dans des camionnettes grillagées. Le gouvernement insiste sur le caractère dissuasif de cette loi.

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/plus-de-700-migrants-ont-traverse-la-manche-en-une-seule-journee-un-record-cette-annee_6520868.html

Il est urgent que l’humain cesse de se sentir partout chez lui 

Mieux habiter le monde réclame de nous interroger quant à l’espace où nous nous déployons. Et donc d’assumer ce qui semble désormais un tabou : l’humain ne peut être chez lui partout. À l’heure de l’effondrement de la biodiversité, la philosophe Virginie Maris appelle, en écho à son ouvrage La Part sauvage du monde (Seuil, 2018), à lutter pour laisser une respiration vitale à ce monde dont l’existence dépendra davantage de notre absence que de notre présence.

L’expansion accélérée de l’habitat humain se fait au détriment d’espaces existant sans nous.

L’inflluence des activités humaines est perceptible à un niveau global : le changement climatique affecte la biosphère dans son ensemble, y compris là où personne ne vit.

Nous vivons une époque charnière. Sans effort conscient, concerté et coordonné d’autolimitation, nous allons probablement voir disparaître de façon irréversible l’héritage de l’évolution. Ce qui doit interroger notre façon d’occuper la Terre. Cela doit notamment nous inciter à penser des formes de retrait : il est urgent que l’humain cesse de se sentir partout chez lui. Pour lutter contre l’habitation totale et hégémonique du modèle occidental et de ses formes postcoloniales contemporaines, il faut mettre en œuvre des politiques ambitieuses de protection des milieux naturels.

https://www.socialter.fr/article/virginie-maris-il-est-urgent-que-l-humain-cesse-de-se-sentir-partout-chez-lui

 C’est la consommation par personne dans les pays riches bien plus que la taille de la population mondiale qui est aujourd’hui insoutenable. L’enjeu est de penser la persistance d’une part sauvage dans un monde aussi densément peuplé que le nôtre. 

Mainmise sur les semences

https://theconversation.com/quel-avenir-pour-les-semences-paysannes-entre-partage-informel-changement-des-lois-et-utilisation-du-numerique

Quel avenir pour les semences paysannes ?

Moins de 3 % des graines traditionnellement cultivées par l’homme sont aujourd’hui utilisées pour la production alimentaire mondiale. Et pour cause, celles-ci sont, dans de nombreux pays, tenues hors des circuits commerciaux. Si les semences dites « de ferme » continuent ainsi d’occuper une place importante dans les agricultures vivrières des pays du Sud, ce sont les semences industrielles qui assurent les volumes massifs de production à l’échelle globale.

Face à la mainmise marchande, certains acteurs entrent en résistance en continuant de pratiquer la culture et l’échange de semences dites paysannes. Ils s’interrogent quant aux façons les plus adéquates de mettre en commun ces semences et les connaissances qui leur sont liées, pour promouvoir un autre rapport au vivant dans notre relation à l’agriculture et l’alimentation.

 En France, le Réseau Semences Paysannes et Kokopelli font partie des acteurs qui revendiquent un rapport aux semences en tant que communs, et qui considèrent l’autonomie semencière paysanne comme un élément central d’une agriculture respectueuse du vivant.

Ils dénoncent un système de propriété et d’usage des semences qui se fonde sur des réglementations complexes, opaques, peu accessibles et difficilement lisibles pour les paysans. Ils refusent de voir les paysans devenir dépendants de fournisseurs industriels pour une ressource essentielle à leur activité.

Premier mai à Troyes

Violation de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques ? 

https://www.liberation.fr/international/europe/guerre-en-ukraine-la-russie-utiliserait-un-produit-chimique-comme-arme-selon-les-etats-unis

Selon un communiqué publié mercredi 1er mai dans la soirée par le département d’Etat américain, équivalent du ministère des Affaires étrangères, «L’utilisation de ces produits chimiques (la chloropicrine, produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d’inhalation, présente un risque pour la santé.) n’est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille», écrit le département d’Etat.

« Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations s’inscrit dans la même logique que les opérations d’empoisonnement d’Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok. »

Mais le Kremlin réfute toute utilisation d’armes chimiques: le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, s’est adressé à la presse, rapporte l’AFP. Il a démenti les accusations portées par Washington. « Comme toujours, ces accusations semblent totalement infondées », a-t-il déclaré.

https://www.lejdd.fr/international/totalement-infondees-la-russie-rejette-les-accusations-americaines-demploi-darme-chimique-en-ukraine-144744

En Pologne, la chasse aux avortements continue

Malgré l’examen de nouveaux textes au Parlement polonais, l’avortement est toujours illégal en Pologne à quelques exceptions près : viol, malformation du fœtus, mise en danger de la vie de la mère. Mais rien n’arrête les militantes, ni les lois, ni les débats.

https://www.geo.fr/geopolitique/en-pologne-la-chasse-aux-avortements-continue

Avortement illégal et peines de prison (condamnation pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison)

Anna ne veut pas révéler son nom. C’est trop dangereux. Et elle ne se considère pas comme une héroïne : “Je suis juste une militante qui consacre plusieurs heures par semaine à aider des personnes en quête d’une aide à l’avortement ou en cours de processus d’avortement. Rien de plus”. 

Je me fous de ce que font les politiciens, je fais juste ce que j’ai à faire. Ces avortements doivent avoir lieu, c’est tout.

En effet, malgré les promesses de la coalition libérale arrivée au pouvoir en octobre dernier, l’avortement est toujours illégal en Pologne. Depuis 1993, les seules entorses à cette loi d’un autre âge sont les grossesses issues d’un acte illégal (viol, inceste ou autre), celles qui mettent en danger la santé ou la vie de la mère et celles impliquant une malformation du fœtus. Tout ça dans un délai maximal de douze semaines, soit moins que les quatorze semaines d’avortement légal et sans condition en France.

De nombreuses femmes, à l’intérieur et à l’extérieur des frontières polonaises, se sont donc organisées depuis des années pour lutter contre ces textes à peine croyables au sein de l’Union européenne. De nombreuses associations comme Abortion Dream Team fournissent des informations aux femmes faisant face à une grossesse non désirée, elles les assistent dans leurs démarches, que ce soit dans le fait de se procurer une pilule abortive à l’étranger ou dans l’organisation d’un voyage aux fins évidentes. Elles leur apportent aussi un profond soutien émotionnel et parfois financier.

La loi polonaise tue.

Depuis 2021, au moins six femmes sont mortes de n’avoir pas pu avorter lorsqu’il le fallait.

 “Certains médecins ne veulent pas pratiquer d’avortement parce qu’ils sont contre et qu’ils décident de ne se concentrer que sur le fœtus. Ou parce qu’ils ont peur pour eux. Ils ont peur qu’il y ait une enquête sur leur décision et qu’ils soient condamnés.«