Une « mise à l’abri provisoire » n’est pas acceptable, la Mairie de Paris n’a pas tenu ses engagements



Le mardi 18 juillet les 168 habitant·es de la résidence Baudemons, située dans les anciens locaux du Centre d’Action Social de la Ville de Paris au 30 Rue Baudemons, Thiais (94) ont été expulsé·es par la préfecture de région à la demande de la Ville de Paris. La juge des référés a confirmé l’expulsion demandée par la Ville, car celle-ci s’était engagée devant elle à reloger l’ensemble de ses occupant·es et non pas de simplement les mettre à l’abri temporairement.

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Tunisie: dans le désert, les migrants subsahariens refoulés errent dans des conditions terribles



Quinze corps sans vie de migrants subsahariens ont été trouvés par les garde-frontières libyens. Les autorités tunisiennes avaient expulsé des centaines de migrants vers une zone désertique à la frontière libyenne début juillet. Selon l’ONG Human Rights Watch, quelque 1 200 personnes ont été renvoyées vers la frontière avec la Libye et avec l’Algérie. Depuis, le Croissant rouge tunisien a secouru quelque dizaines d’entre eux. D’autres n’ont pas eu cette chance et sont toujours bloqués dans la zone désertique de Ras Jdeir.

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Les maladies professionnelles touchent les moins qualifiés



Le nombre de personnes souffrant de maladies professionnelles reconnues est 17 fois plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres. Les femmes ouvrières sont particulièrement touchées par les troubles musculosquelettiques.

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Nouvelle amende de 500 000 euros pour la chaîne C8 en raison d’une séquence problématique dans « Touche pas à mon poste ! »



Le régulateur des médias a annoncé une nouvelle sanction à l’encontre de la chaîne du groupe Canal+, dont un invité avait évoqué la consommation d’une prétendue drogue à base de sang d’enfant par des personnalités.

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Entretien exclusif avec Narges Mohammadi, militante des droits humains, emprisonnée en Iran



Journaliste et militante iranienne des droits humains, détenue à la prison d’Evin à Téhéran, Narges Mohammadi, 51 ans, n’hésite pas à dénoncer les exactions du régime islamique même du fond de sa cellule. Lauréate de plusieurs prix internationaux, dont le Prix mondial de la liberté de la presse (2023), le Prix Olof-Palme pour les droits de l’homme (2023), ou encore le Prix Sakharov (2018), elle a répondu, par écrit, aux questions de RFI.

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Nice, Grenoble, région parisienne… La fronde des policiers s’étend en France après l’incarcération de leur collègue à Marseille



Depuis un appel du syndicat Unité-SGP Police FO vendredi dernier, de nombreux policiers se mettent en activité réduite ou en arrêt-maladie, pour protester contre la détention provisoire d’un agent de la BAC marseillaise soupçonné de violences contre un jeune homme.

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Lycée militaire du Prytanée : quand l’ultradroite déclenche une mutinerie





Au Prytanée national militaire de La Flèche, dans la Sarthe, un petit groupe de lycéens a vandalisé les locaux de l’établissement et blessé plusieurs personnels encadrants. Ils ont été traduits en justice en mai dernier. Quelques articles ont paru dans la presse, mais les faits rapportés ont été plutôt édulcorés. Selon nos infos, il s’agissait d’un petit groupe d’extrême droite qui voulait défier l’autorité
militaire.

Le Prytanée est un monde à part. C’est l’un des six ­lycées de la défense français, qui accueille notam­ment des enfants de militaires au sein de son internat, dont beaucoup embrasseront une carrière dans la grande muette. L’établissement est à la fois sous la direction de l’armée de terre et de l’Éducation nationale. Un monde à part, car, pour l’aborder, il faut apprendre tout un jargon propre à l’établissement, comme « marab », qui désigne l’aumônier militaire, qui, dit-on, a le pouvoir de faire et défaire les réputations de profs ou d’élèves. Autre exemple, le « bordel quartier ». Comprenez : un moment de chahut autorisé par le Prytanée, qui fait partie des « activités de tradition ». La hiérarchie militaire le tolère, tant que cela reste dans un cadre à peu près festif, à base de chants militaires, de déguisements, d’épreuves sportives, de plongée dans des fontaines d’eau froide… Mais cette fois-là, le 24 mars 2022, c’est autre chose qui se passe.En pleine nuit, plusieurs dizaines d’élèves de première et de terminale, masqués et encapuchonnés, ont entrepris de saccager l’établissement. Ils s’en sont pris aux locaux, mais aussi au personnel surveillant l’internat ce soir-là. Bilan : une surveillante a été blessée au poignet et au cou, une autre a reçu un coup au visage, une autre a été bousculée. Des cadres militaires ont été plaqués au sol, roués de coups, certains ont eu plusieurs jours d’arrêt de travail. Côté matériel : 10 vitres ont été brisées, 12 extincteurs endommagés, une fenêtre et trois portes cassées. Étonnamment, certains encadrants auraient eu vent que quelque chose de violent se préparait. On avait alors dit aux élèves de seconde de rester à l’intérieur de leurs quartiers de l’internat et de se barricader, mais les plus grands auraient défoncé les portes. Les élèves se sont alors réfugiés dans le gymnase, des sous-­officiers se sont interposés pour les protéger. C’est à ce moment que plusieurs d’entre eux auraient été frappés. « Ils cherchaient à taper des sous-officiers », précise un proche d’une personne qui travaille au Prytanée. Au lendemain de cette soirée d’émeutes, signe de l’importance de ce qui s’est passé, le général de division Philippe César ­Baldi, commandant la formation de l’armée de terre, s’est rendu sur place pour présenter les excuses de l’armée de terre aux cadres de l’établissement qui avaient été blessés.

Des émeutiers d’ultradroite

À lire les articles sur le sujet dans la presse locale, les mobiles de ce chahut seraient « les 100 jours avant le bac », ou encore la protestation contre une hiérarchie trop dure envers des secondes. Sauf qu’il y a un élément jusque-là passé sous silence dans les médias : les « émeutiers » s’apparenteraient à un petit groupe d’extrême droite. Ces violences se sont déroulées d’ailleurs dans un contexte de campagne présidentielle. « Plusieurs des émeutiers sont proches de Reconquête !, on a vu certains d’entre eux s’investir dans la campagne de Zemmour et coller des affiches », témoigne un enseignant en poste au moment des faits. Stanislas Rigault, porte-parole des jeunes avec Zemmour, n’est pas impliqué lui-même dans ces mutineries, mais il est un ancien du Prytanée, ce qui fait dire à plusieurs enseignants que des liens ont pu être conservés.Plus largement, cette « sédition » est révélatrice d’un problème de fond au Prytanée. « L’établissement est devenu un refuge de lycéens engagés à l’extrême droite, il y en a beaucoup plus qu’avant », témoigne l’enseignant. Ils restent minoritaires, mais « ils ont un pouvoir disproportionné par rapport à leur effectif », m’explique-t-on. La source qui travaille sur place ­affirme avoir vu dans les locaux, outre des affiches pro-Zemmour, des drapeaux sudistes, royalistes, des auto­collants L’Action française, et même une croix gammée. Un autre professeur évoque la présence de « mouvements néofascistes ».

Un colonel « sous le choc »

Nous avons contacté l’armée de terre pour obtenir sa réaction. Le commandant en charge de la communication minimise : il souligne que la qualification d’émeutes est « inappropriée », et assure également qu’il s’agit « avant tout d’un chahut lancé à l’occasion du père Cent [tradition qui veut qu’à 100 jours du baccalauréat les élèves se déguisent, ndlr], traditionnellement bon enfant et qui en l’occurrence, sous l’impulsion de quelques élèves qui se sont mal conduits, a dégénéré ».Pourtant, le chef de corps de l’établissement d’alors, le colonel Emmanuel Dosseur, dénonce lui-même, via un mail envoyé en interne, une action « préparée avec la ferme volonté de défier l’autorité ». Il pointe lui aussi la présence de certains groupes d’élèves : « Il appartiendra au commandement supérieur […] de s’interroger sur le recru­tement de certaines familles d’ultra­conservateurs défiant toute forme d’autorité légitime par principe […] Il y a là un enjeu majeur de la restauration de l’autorité « objective » de la hiérarchie militaire, de l’autorité du professeur, du rôle de l’adulte, etc. » Il se dit « sous le choc », estime avoir été « trahi par une population, heureusement extrêmement réduite, dont nous n’imaginions pas la capacité à se transformer en « black blocs » ». 

Face à cette situation, l’équipe enseignante s’est fracturée. Une partie a demandé un droit de retrait le lendemain, quand d’autres estimaient qu’il n’y avait pas matière à s’inquiéter. Depuis cet événement, plusieurs enseignants ont demandé leur mutation. Pour l’un d’entre eux, ces émeutes étaient un « point de non-retour ». Un autre estime que cette crise était prévisible, que les équipes éducatives ont accepté des « hiérarchies parallèles », certains élèves étant eux-mêmes nommés par exemple « préfets de police ». « C’était une erreur stratégique du commandement de s’allier avec ces groupes-là », dénonce-t-il. Il semblerait aussi, selon le témoignage de plusieurs enseignants, que des élèves se sentent d’autant plus autorisés à agir de la sorte que leurs parents sont des hauts gradés de l’armée. Au-delà de ces violences, certains élèves n’hésitent pas à contester l’enseignement qui leur est dispensé : en cours d’histoire, certains, dans la lignée de Zemmour, affirmeraient que Pétain a sauvé des Juifs. On apprend aussi en discutant avec un enseignant que des élèves ont crevé les pneus d’un prof. « Du vandalisme qu’on imaginerait pas dans un lycée tel que le Prytanée », glisse-t-il.


Des peines faiblardes

Après ces violences, 22 élèves sont passés devant le conseil de discipline. « Ces événements ont été condamnés et sanctionnés fermement par le commandement », nous assure l’armée. Mais quelques-uns auraient été retirés du lycée par leurs parents, avant une éventuelle sanction, pour éviter toute trace dans le dossier scolaire. La direction a par ailleurs porté plainte, et plusieurs élèves ont été poursuivis en justice. Là encore, des parents gradés seraient intervenus auprès des gendarmes en charge de l’enquête pour exercer une certaine pression.En mai dernier, trois anciens élèves, Tugdual, Victor et Margaux, âgés de 19 et 20 ans, ont comparu devant le tribunal du Mans pour « outrage, rébellion et violences ». France Bleu, qui a suivi le procès, rapporte le mea culpa de ces jeunes, qui rêvent toujours d’une carrière militaire. Les peines sont plutôt faibles : soixante-dix heures de travaux d’intérêt général (TIG). On ne peut s’empêcher de comparer ce verdict aux peines beaucoup plus sévères à l’encontre des émeutiers issus des « quartiers populaires », parfois condamnés à de la prison ferme. La procureure d’ailleurs avait requis trois mois de prison avec sursis en plus des soixante-dix heures de TIG. Elle avait mis en avant le profil de « ces jeunes gens de bonne famille qui n’avaient jamais eu affaire à la justice auparavant », comme le rapporte France Bleu. Pauvres petits choux.En septembre prochain, cinq leaders seront jugés devant le tribunal pour enfants, étant mineurs au moment des faits. Une chose est sûre, les généraux « putschistes » qui avaient signé une tribune dans Valeurs actuelles ont trouvé leurs rejetons.  

Laure Daussy

  👉 Du même auteur : Violences policières : un rapport contre le racisme enterré ?

Un article offert par Charlie

Environ 900 corps de migrants ont été retrouvés en Tunisie depuis le début de l’année



Selon le ministre tunisien de l’Intérieur, quelque 900 corps de migrants ont été découverts sur les côtes tunisiennes entre le 1er janvier et le 20 juillet. Parmi ces victimes figurent au moins au moins 260 ressortissants d’Afrique subsaharienne. Ce nombre tragique s’explique principalement par la très forte hausse des départs d’exilés due à la dégradation de la situation politique et économique dans le pays.

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Police, justice : un dialogue devenu impossible ?



Le placement en détention provisoire d’un policier, soupçonné d’avoir frappé un jeune homme à Marseille, a ravivé les débats entre police et justice. Les mots du directeur général de la police nationale et les réponses des représentants de la justice interrogent sur le maintien du dialogue.

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Festival d’Avignon : il y a 50 ans, les Lip, pionniers de l’autogestion 

À l’heure de l’union populaire, ou de 1973 ?



En transposant sur la scène du Théâtre des Carmes les mobilisations et actions menées par les salarié·es de LIP, la compagnie Le Bain Collectif rallume et relaye le flambeau d’une microhistoire de l’émancipation ouvrière qui s’écrit et s’apprend encore.

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Béziers. Des députés et un maire saisissent le procureur de la République contre Robert Ménard



Après le refus du maire de Béziers Robert Ménard de célébrer un mariage, trois député et un maire (La France Insoumise) saisissent le procureur de la République de Béziers.

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Au Grand Paris express, des morts et des accidentés par pertes et profits



Pour les ouvriers du Grand Paris express, c’est l’enfer au quotidien. Alors que la région parisienne se mobilise pour accueillir les Jeux olympiques en 2024, cinq ouvriers ont perdu la vie au travail et dix-huit ont été grièvement blessés sur les chantiers. Sous-traitance agressive, omerta généralisée, conditions de sécurité non réunies… Les organisations syndicales tirent la sonnette d’alarme sur la dégradation des conditions de travail qui mettent des vies en danger.

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Près de 20 000 migrants expulsés par l’Algérie vers le Niger en 7 mois, un record



Selon le décompte d’Alarme Phone Sahara, 19 688 personnes ont été expulsées par les autorités algériennes vers le Niger entre le 1er janvier et le 16 juillet 2023. Un triste record qui inquiète le collectif d’aide aux migrants. Les températures atteignent actuellement 47 degrés dans le désert. Sans eau, sans repères, sans assistance, les chances de survie des exilés sont minces.

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Violences policières, autorité et démocratie


« Le retour des privilèges pour les policiers ? »



Racisme dans la police : le débat n’aura (toujours) pas lieu

Mali: Human Rights Watch dénonce «de nouvelles atrocités commises par des soldats et des hommes présumés de Wagner»


Dix jours après avoir publié un rapport sur les violences commises par les groupes jihadistes au Mali, l’organisation de défense des droits humains documente cette fois de nouveaux cas d’exactions commises par l’armée malienne et par ses supplétifs russes. Human Rights Watch interpelle l’Union africaine et la Cédéao. 

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« On serre les dents, parfois ça casse » : ces accidents du travail non déclarés dans le BTP


Chaque année en France, entre 80 000 et 90 000 accidents du travail sont déclarés dans le secteur du BTP. Les chiffres réels pourraient être encore bien plus importants. Car tout pousse travailleurs et entreprises à ne pas tous les enregistrer.

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Israël : le Parlement valide une partie de la réforme judiciaire, très controversée


Malgré un très fort mouvement de contestation, la réforme judiciaire a vu un point clé du projet être adopté par le Parlement israélien. Elle est accusée de mettre à mal la séparation des pouvoirs.

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Manifestations et tensions en Israël : « Un jour noir pour la démocratie », selon certains quotidiens


Israël : pourquoi le texte de réforme de la justice adopté par la Knesset suscite l’inquiétude


Refonte judiciaire : La victoire de Netanyahu, une défaite désastreuse pour Israël


Réforme de la justice en Israël: le secteur médical se met en grève

Des migrants apprennent à nager pour surmonter le traumatisme de leur traversée de la mer


Tout l’été, les journalistes d’InfoMigrants vous racontent la place du sport dans la vie des exilés. Pour ce premier épisode, la rédaction est partie à Perpignan, dans le sud de la France. Chaque été, l’association Welcome 66 y donne des cours de natation à des réfugiés et demandeurs d’asile. Pendant quelques heures, ces migrants réapprivoisent l’eau, après avoir vécu une traversée traumatique de la Méditerranée ou de l’Atlantique. Reportage.

« Avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison », estime Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale



Dans un entretien au « Parisien », le DGPN revient sur le placement en détention d’un policier de la brigade anticriminalité à Marseille, qui suscite la colère de ses collègues. Des propos qui font réagir dans les rangs de la gauche.

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Soutien de la hiérarchie au policier écroué : «l’Etat ridiculisé», «bascule», «laxisme», dénonce la gauche


Policier incarcéré à Marseille : les syndicats de magistrats jugent « gravissimes » les propos du patron de la police

Vague de répression contre les migrants en Turquie : « J’envisage de retourner au Sénégal »



Des vidéos amateurs envoyées à la rédaction des Observateurs de France 24 montrent des migrants africains arrêtés par la police turque dans le cadre d’une campagne de répression de l’immigration clandestine. Sur ces images, envoyées par des migrants du Sénégal, du Cameroun, de Guinée et d’Angola, des officiers hurlent sur les exilés et, dans certains cas, les violentent physiquement. Nos Observateurs, dont l’une des victimes visible dans une vidéo, racontent. 

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Arié Alimi: « Macron est le précurseur de la destruction de la République »



La révélation par Arié Alimi du contenu d’un entretien avec Macron : glaçant.

Allemagne : victoire inédite de l’extrême droite dans un scrutin régional



L’extrême droite de l’AfD obtient une victoire très nette dans des élections régionales en Thuringe, et inflige une déroute historique aux trois partis de la coalition d’Olaf Scholz. L’Allemagne est sous le choc.

France: une rentrée scolaire sous le signe de réformes suspendues ou contestées



Entre l’été 2023 et l’été 2024, quatre ministres se sont succédé au ministère de l’Éducation nationale. L’instabilité ministérielle se poursuit, puisque Nicole Belloubet est une ministre démissionnaire. Pourtant, elle a présenté, lors de sa conférence de presse du 27 août, des réformes dont les textes devront être signés par la prochaine équipe gouvernementale.



L’uniforme scolaire : un gadget politique


Comment, dans un pays où il n’a jamais fait partie des habitudes, l’uniforme scolaire peut-il faire l’objet d’une « expérimentation » sans susciter l’expression massive d’une réelle incrédulité ? Lorsque la déraison côtoie à ce point la politique, il doit bien y avoir une raison.



Au cœur des urgences : les défis de l’accès à l’éducation


Guerres, catastrophes naturelles, déplacements massifs des populations, recrudescence d’épidémies…L’année 2024 a été particulièrement violente et meurtrière pour les enfants.

Et au-delà des conséquences dramatiques de ces crises c’est aussi la question du respect du droit des enfants qui s’en trouve toujours balayée lorsque surviennent ces crises. Et parmi ces droits inaliénables, leur  accès à l’éducation. Chaque jour passé loin de l’école compromet un peu plus leur avenir.   

En situation d’urgence humanitaire, les premières interventions sont axées sur la protection, l’accès à l’eau potable, à la nourriture, et aux soins de santé, pour répondre aux besoins immédiats des populations. Bien qu’elle soit essentielle pour l’équilibre et le développement des enfants, l’école est souvent le premier service interrompu, et malheureusement un des derniers à être rétabli.

En Cisjordanie, une famille franco-palestinienne dans le piège de la colonisation



Dans la vallée du Makhrour, en Cisjordanie, une famille franco-palestinienne se mobilise depuis des années contre l’expropriation annoncée d’un terrain. Fin juillet, des colons israéliens ont saisi les terres par la force, illustrant l’accélération de la colonisation en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza. L’affaire est remontée jusqu’au consulat de France, qui semble bien impuissant.



Henri Leclerc est mort


Henri Leclerc, « Henri » pour les ligueuses et les ligueurs, nous a quittés et la LDH (Ligue des droits de l’Homme) tout entière est en deuil, à la mesure de ce que fut l’homme, l’avocat, le défenseur acharné des droits et des libertés. A la mesure de ce que fut son investissement de citoyen, d’avocat, de militant, notre peine est immense. La LDH saura dans les jours qui viennent rendre l’hommage que méritent ses combats, la pugnacité avec laquelle il les a menés, l’apport intellectuel formidable qui fut le sien, au sein de la direction nationale de la Ligue des droits de l’Homme et à sa présidence. Président d’honneur de notre association, il avait, de façon constante et jusqu’au dernier moment, veillé à contribuer aux réflexions et aux engagements collectifs, à les enrichir de son souffle, obsédé qu’il était de transmettre les valeurs de ses combats. Il en avait évoqué l’essence lors de son discours de clôture à l’occasion des 100 ans de la LDH, en 1998 : « Ils sont toujours là, nos vieux adversaires. Nous les connaissons bien. Ils s’appellent l’arbitraire qui menace les libertés, l’intolérance qui détruit la fraternité, le racisme qui nie l’égalité, l’individualisme qui tue le citoyen. Elle est toujours présente, la misère, cette insulte à la dignité. Et devant nous, dressés, tous les pouvoirs dont on abuse. » Henri nous a quittés. Ses combats demeurent.

Nous adressons nos plus sincères condoléances à son épouse et ses enfants, ainsi qu’à tous ses proches et amis.

Paris, le 31 août 2024

(Communiqué de la LDH)

Forum des associations de Sainte-Savine

Aujourd’hui sur le site de l’ancienne piscine



De 10 à 18h, venez rencontrer une trentaine d’associations saviniennes

Sur le stand de la LDH

CESSEZ LE FEU IMMEDIAT et DEFINITIF ! STOP AU MASSACRE A GAZA ! ARRÊT DES LIVRAISONS D’ARMES

Retour sur la manifestation de vendredi 30 septembre à TROYES


Depuis pratiquement 11 mois les palestiniennes et palestiniens  sont confrontées à des horreurs dans la bande de Gaza.

La folie meurtrière du pouvoir colonial israélien ne connaît pas de limites, ni dans le temps, ni dans l’espace. La population de Gaza, déjà décimée, avec 200 000 victimes (mort·es, blessé·es, disparu.es ou gravement malades) sur 2 millions de palestiniens tente de survivre entre déplacements forcés, bombardements et une situation sanitaire très inquiètante.

La libération des otages, qui serait permise par un cessez-le-feu, n’est pas la préoccupation du gouvernement de droite et d’extrême-droite israélien, malgré les nombreuses manifestations en Israël.

Et ce, malgré les condamnations répétées des instances internationales. 

Le 19 juillet dernier, la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu un avis sur les « conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est ».

Sont ainsi reconnues : l’illégalité de la politique coloniale israélienne ; le statut de Gaza comme territoire occupé après 2005 ; l’annexion, par Israël, de grandes parties du territoire palestinien occupé (y compris Jérusalem-Est) en violation du droit international ; le caractère discriminatoire des lois et pratiques israéliennes dans ces territoires, qui constituent une ségrégation ou un apartheid ; l’obligation pour Israël de mettre fin immédiatement à sa colonisation du territoire palestinien et à ses pratiques discriminatoires envers les Palestiniens, ainsi que l’obligation de permettre le retour des réfugiés de 1967 et de réparer les préjudices subis par les Palestiniens.

L’État d’Israël est de plus en plus isolé. La CIJ rappelle l’interdiction faite aux États de soutenir cette politique. Elle souligne la nécessité pour l’ONU d’agir pour mettre un terme à ces violations et de trouver une solution pacifique.

Malgré cela la France, a accordé une interview à Netanyahou sur une chaine de grande écoute (LCI). Son exercice d’autojustification du massacre à Gaza ne convainc personne. C’est devant la cour pénale internationale qu’il devra rendre des comptes. 

Macron, lui, accueille pendant les JO  le président israélien Herzog. Pour rappel ce dernier affirmait pourtant en octobre qu’« il n’y a pas d’innocent à Gaza » et qu’il fallait « briser la colonne vertébrale » des Palestinien·nes.

Alors que 13 pays de l’Union européenne reconnaissent officiellement l’existence d’un État palestinien, 146 pays mondialement, Macron persiste à affirmer que ce ne serait pas le moment.

Des millions de personnes à travers le monde, se rejoignent pour exiger un cessez-le-feu immédiat !  Nous saluons tous les mouvements qui se dressent à travers le monde pour que cessent les massacres en cours du peuple palestinien. La jeunesse a raison !

Dans notre département de l’Aube, plus de 4000 concitoyens ont signé la pétition exigeant un cessez le feu immédiat et l’arrêt des livraisons d’armes. Ce nombre ne cesse de croître, tant nos concitoyens sont scandalisés par ce double langage par lequel Macron dit être pour la reconnaissance d’un État palestinien tout en affirmant que ce n’est pas le moment. Il prétend demander un cessez-le-feu tout en continuant à livrer des armes.

Nous nous opposons et condamnons toutes les intimidations en cours orchestrées par notre gouvernement contre toutes celles et ceux qui cherchent à imposer le cessez le feu immédiat en Palestine. Cela indique que La France, à travers son gouvernement, continue de soutenir les massacres en cours en Palestine.

Le peuple palestinien a le droit de vivre en paix sur sa terre ! 

Une paix juste durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance de tous les droits du peuple palestinien, notamment de son droit à l’autodétermination et de son droit au retour. Cela implique le démantèlement des colonies, la fin de l’occupation israélienne ainsi que le respect de toutes les résolutions des Nations unies.

Nous réaffirmons une nouvelle fois de façon déterminée nos exigences :

  • que la France et l’Union européenne s’associent à la démarche de l’Afrique du Sud afin de contraindre Israël à respecter l’ordonnance de la CIJ.
  • un cessez-le-feu immédiat, total et permanent pour la bande de Gaza.
  • l’arrêt des bombardements et des déplacements forcés des populations.
  • l’entrée sans restriction de l’aide humanitaire et la levée du blocus de Gaza. 
  • la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens. C’est aussi dans le cadre d’un cessez-le-feu que les otages civils israéliens et binationaux pourront être libérés. 
  • que la France et l’Union européenne arrêtent toute coopération militaire et sécuritaire avec Israël et imposent l’interdiction de livrer des armes, des sanctions politiques, économiques et commerciales contre Israël.
  • la reconnaissance d’un état palestinien.

Les organisations Mrap, Ldh, Greenpeace, Agui, La Libre Pensée, Le Collectif Louise Michel, Lfi, Poi, Pcf, Génération.s, Cgt, Solidaires et la Fsu appellent à une nouvelle manifestation qui se tiendra le 21 septembre, Journée Internationale pour la Paix.

De la rue à l’école : 2 043 enfants sans solution d’hébergement la veille de la rentrée scolaire



L’UNICEF France et la Fédération des acteurs de la solidarité révèlent, dans leur 6ème baromètre, une augmentation alarmante du nombre d’enfants sans abri, malgré les alertes répétées et les recommandations formulées, loin d’être suivies. L’incertitude du contexte politique fait craindre une dégradation de la situation.

Au moins 2 043 enfants étaient sans solution d’hébergement dans la nuit du 19 août, soit une hausse de 120 % par rapport à 2020. Parmi eux, 467 ont moins de trois ans. 

Accéder au dossier de presse et au baromètre ICI.



« Je me sentais comme une mère incapable » : à Lyon, le quotidien difficile des familles à la rue, alors que 2 000 enfants dorment dehors en France


À l’heure de reprendre l’école, plus de 2 043 enfants dorment dehors. C’est ce que montre le baromètre « enfants dans la rue », publié jeudi 29 août par l’Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). Parmi les régions les plus touchées, on trouve l’Auvergne-Rhône-Alpes. Des familles lyonnaises ont raconté à franceinfo leur quotidien, quand elles vivaient à la rue.



A TROYES


Il est difficile de connaître le nombre exact d’enfants à la rue. Les associations alertaient récemment l’opinion et les pouvoirs publics sur les conséquences des expulsions prévues à la fin du mois de juillet. Elles se mobilisaient pour demander à l’Etat d’accorder des crédits supplémentaires et augmenter le nombre de places, les dispositifs d’hébergement d’urgence étant à saturation, et appelaient au respect du droit au logement.

La préfecture répondait par un article ne remettant nullement en cause leurs craintes et tournant un peu au ridicule le fait que celles-ci s’en « émeuvent » alors qu’on sait que les propositions d’aide au retour dans leur pays d’origine se sont multipliées pour ces familles qui ont tout quitté dans leur pays, où leur situation était invivable, pour tenter de trouver ici une vie décente.

Les expulsions se sont multipliées également pour les jeunes mineurs isolés pris en charge par l’ASE durant plusieurs années, scolarisés ou formés à des professions qu’on considère par ailleurs comme « en tension » et dont notre pays a besoin mais que l’on expulse violemment de leur hébergement et qu’on laisse dans le dénuement le plus total dès qu’il atteignent l’âge de la majorité, leur proposant paradoxalement de contacter les centres d’ébergement qui sont saturés et jettent à la rue leurs propres occupants !

Les associations, dont la LDH, sont mobilisées pour dénoncer ces expulsions indignes du pays pionnier des Droits Humains. Elles se fédèrent pour alerter et proposer des solutions provisoires d’hébergement d’urgence pour les plus précaires et pallier les carences des services de l’Etat. Malgré les affirmations de la préfecture et du SIAO, concernant l’accueil systématique des familles avec enfants de moins de 3 ans, on a vu récemment à Troyes des enfants de 18 mois passer plusieurs nuits à la rue. C’est intolérable.


L’OIP saisit le Conseil d’État d’une demande de stop-écrou à la prison de Tarbes



Lors d’une audience de référé qui a duré deux heures et demie, l’OIP a réclamé, dans le cadre d’un recours contre une décision du tribunal administratif de Pau concernant la maison d’arrêt de Tarbes,  une mesure de stop-écrou. C’est la première fois que le Conseil d’État est saisi d’une telle demande ; elle vise à bloquer les nouvelles arrivées dans un établissement surpeuplé.

Handicap : des épreuves au quotidien


Dossier d’actu: études, emploi, revenus, conditions de vie : le parcours des personnes en situation de handicap physique ou mental est souvent semé d’embûches. Le point sur les principales données disponibles.



Belle leçon de courage et de dépassement, loin des turpitudes de certains qui se pensent grands…

JC

Burkina Faso: retour sur le drame de Barsalogho…



C’était samedi dernier dans le centre-nord du Burkina Faso à Barsalogho, ville de 10.000 habitants, et le terrible bilan ne cesse de s’alourdir : plus de 300 personnes ont été abattues par un groupe terroriste, essentiellement des hommes.

Depuis, les réactions d’horreur et d’indignation affluent du monde entier et on en sait un peu plus sur le drame.

Par une note de ses propres services, le gouvernement s’est déclaré intouchable



Au delà des refus d’Emmanuel Macron, un autre coup de force, bien plus grave, se déroule là où personne ne regarde. L’actuel gouvernement démissionnaire-démissionné gouverne sur le fondement d’une note de ses propres services, qui estime le gouvernement incensurable tout en lui attribuant d’importants pouvoirs de décision. Cela pourrait redéfinir le régime.



Pour François Hollande : “Ce n’était pas au Président de la République de censurer lui-même Lucie Castets”

Pas vraiment


Le Président est libre de nommer son Premier ministre. Et il est tout aussi libre d’écarter les candidats à ce poste. En tant qu’”arbitre” des institutions, il doit veiller à une certaine stabilité.



Nathalie Tehio : « La lecture de la Constitution par Emmanuel Macron est de plus en plus autocratique »



Entretien 


Le 29 Août 2024   11 min

Nathalie Tehio
Présidente de la Ligue des droits de l’homme


Au nom de la « stabilité institutionnelle », le président de la République Emmanuel Macron a refusé de nommer la candidate du NFP (et chroniqueuse à Alternatives Economiques), Lucie Castets, Première ministre. Quelle est votre analyse ?

Nathalie Tehio : Emmanuel Macron se comporte comme s’il n’y avait pas eu d’élections. Il ne respecte pas le vote qui a eu lieu, le fait que les Français aient demandé une alternance. Il veut concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. C’est affolant de se dire qu’il est, par la Constitution, le garant des institutions et du respect de la Constitution. Il devrait prendre cette stature. Ce n’est pas à lui de décider s’il va ou non y avoir une motion de censure contre un gouvernement, c’est au Parlement. Cela témoigne d’une grande confusion entre ce qui relève de son pouvoir – nommer un ou une Première ministre – et ce qui relève du jeu parlementaire – censurer (ou non) le gouvernement.

La tradition républicaine, non-écrite, veut qu’on nomme Premier/Première ministre la personne désignée par la coalition ou le parti arrivé en tête, ici, Lucie Castets. C’est de fait ce qu’il y avait de plus simple pour éviter l’attente et la confusion des pouvoirs. Or plus le temps passe, plus il faut donner des réponses pour gérer le pays, mais aussi pour s’occuper des urgences. Le budget bien sûr, mais aussi la Nouvelle-Calédonie. C’est d’autant plus inquiétant que c’est Emmanuel Macron lui-même qui a choisi de dissoudre l’Assemblée nationale, avec beaucoup d’irresponsabilité, à un moment où l’extrême droite risquait d’arriver au pouvoir. Après la victoire inattendue de la coalition des partis de gauche, le président de la République a invoqué les Jeux Olympiques pour continuer comme si de rien n’était…

Nathalie Tehio a été élue en mai dernier présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH). L’organisation, fondée en 1898 au moment de l’affaire Dreyfus, a fait de la défense des droits et libertés son combat.

Alors qu’Emmanuel Macron n’a toujours pas nommé de Premier/Première ministre, la présidente de l’association revient sur la séquence politique que nous traversons et ses conséquences pour l’Etat de droit et le traitement de dossiers urgents, comme celui de la Nouvelle-Calédonie, un territoire qu’elle connaît bien pour y avoir grandi.

Au nom de la « stabilité institutionnelle », le président de la République Emmanuel Macron a refusé de nommer la candidate du NFP (et chroniqueuse à Alternatives Economiques), Lucie Castets, Première ministre. Quelle est votre analyse ?

Nathalie Tehio : Emmanuel Macron se comporte comme s’il n’y avait pas eu d’élections. Il ne respecte pas le vote qui a eu lieu, le fait que les Français aient demandé une alternance. Il veut concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. C’est affolant de se dire qu’il est, par la Constitution, le garant des institutions et du respect de la Constitution. Il devrait prendre cette stature.

Ce n’est pas à lui de décider s’il va ou non y avoir une motion de censure contre un gouvernement, c’est au Parlement. Cela témoigne d’une grande confusion entre ce qui relève de son pouvoir – nommer un ou une Première ministre – et ce qui relève du jeu parlementaire – censurer (ou non) le gouvernement.

La tradition républicaine, non-écrite, veut qu’on nomme Premier/Première ministre la personne désignée par la coalition ou le parti arrivé en tête, ici, Lucie Castets. C’est de fait ce qu’il y avait de plus simple pour éviter l’attente et la confusion des pouvoirs. Or plus le temps passe, plus il faut donner des réponses pour gérer le pays, mais aussi pour s’occuper des urgences. Le budget bien sûr, mais aussi la Nouvelle-Calédonie.

C’est d’autant plus inquiétant que c’est Emmanuel Macron lui-même qui a choisi de dissoudre l’Assemblée nationale, avec beaucoup d’irresponsabilité, à un moment où l’extrême droite risquait d’arriver au pouvoir. Après la victoire inattendue de la coalition des partis de gauche, le président de la République a invoqué les Jeux Olympiques pour continuer comme si de rien n’était.

Et peut-il le faire ?

N. T. : Des décrets d’application ont été adoptés, ceux de la loi immigration notamment, juste avant l’acceptation par le Président de la démission du gouvernement Attal [le 16 juillet, NDLR]. C’est légal, mais ce gouvernement n’avait plus de légitimité. Et maintenant, au nom de l’urgence budgétaire, ce même gouvernement démissionnaire s’attèle à la préparation du budget. Or à l’issue des élections de juillet, le gouvernement a été désavoué. Même avec la droite, le camp présidentiel n’a pas de majorité relative. Il n’est donc plus légitime à continuer comme si de rien n’était.

Il y a par ailleurs des ministres démissionnaires qui siègent au Parlement puisqu’ils ont été élus députés en juillet. Ces députés ont voté pour des postes à l’Assemblée nationale. La séparation des pouvoirs n’est pas respectée. Cela entretient la confusion et habitue les Français à ce qu’il n’y ait plus de séparation des pouvoirs. C’est très grave. L’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, à laquelle se réfèrent les statuts de la LDH, l’énonce clairement : « toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution ».

La démocratie, c’est la séparation des pouvoirs et la garantie des droits. Nous sommes aujourd’hui dans un système qui n’est plus conforme à l’idée qu’on se fait d’une démocratie. Le contrat social est rompu.

Comment qualifier le moment que nous vivons ? Parleriez-vous de coup d’Etat institutionnel ?

N. T. : Je n’irais pas jusqu’à parler de coup d’Etat car je pense que nous allons finir par avoir un ou une Premiere ministre. Je dirais que la lecture qui est faite de la Constitution de 1958, déjà écrite pour permettre un pouvoir exécutif fort, est de plus en plus autocratique. En ne respectant ni l’élection ni la séparation des pouvoirs, le président de la République ne respecte pas la démocratie. Quant à la garantie des droits, il continue à mener une politique qui ne prend pas en compte les droits et les libertés. Il y a sans cesse des arrêtés d’interdiction de manifester et des atteintes aux libertés.

On a le sentiment que nombre de responsables politiques ont oublié que l’extrême droite est bien plus dangereuse que n’importe quel autre parti, notamment LFI. Qu’est-ce que cela dit de l’état de notre démocratie ?

N. T. : Nous aimerions rencontrer ces responsables politiques. A la LDH, qui a pour objet la défense des droits et libertés, notre combat contre l’extrême droite consiste à dire : ce ne sont pas des partis comme les autres. Pourquoi ? Parce qu’ils portent un projet politique dans lequel ils affirment que les droits ne sont pas pour toutes et tous. Or nous portons, nous, l’idée de l’universalité des droits.

Et lorsque les partis d’extrême droite disent « des droits qui ne sont pas pour tous », ils désignent ceux qu’ils veulent écarter en disant « les étrangers ». En réalité, ils ne visent pas les étrangers communautaires, mais aussi des Français qu’ils appellent « les Français de papier ». Ils ciblent les personnes racisées. Cela signifie que c’est un projet raciste, et xénophobe car ils parlent des étrangers.

C’est aussi un projet antisémite : même si les partis d’extrême droite le cachent aujourd’hui et se veulent philosémites, la réalité est que le Front national (FN) a été créé par des personnes SS. Il suffira de gratter un tout petit peu pour que l’antisémitisme ressorte. Récemment, la LDH a porté plainte dans différentes affaires concernant des groupuscules nazis paradant au son de « Ausländer raus » (« Les étrangers dehors ! » en allemand), une candidate aux législatives a porté une casquette nazie… tout cela est loin d’être anodin.

Pour mener à bien leur projet, les partis d’extrême droite veulent détruire l’Etat de droit. Ils veulent faire sortir la France de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CESDH). Selon les moments, ils souhaitent supprimer le Conseil constitutionnel, donc la possibilité de vérifier la conformité des lois non seulement à la Constitution mais aussi au bloc de constitutionnalité (la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le Préambule de 1946, etc.).

Mais il leur arrive aussi de vouloir conserver le Conseil constitutionnel tout en le dévitalisant : il ne pourrait plus contrôler que la conformité des lois à la Constitution de 1958 et non plus au bloc de constitutionnalité. Or les droits et libertés fondamentales ne se trouvent pas dans le texte de 1958, mais dans le bloc de constitutionnalité. Cela nous priverait de nos moyens d’action pour faire des recours devant la justice.

Je vous donne un exemple : la liberté de manifester n’est pas inscrite en tant que telle dans la Constitution mais découle, selon le Conseil constitutionnel, de l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La liberté de manifester correspond à la liberté d’expression collective des idées et des opinions. Elle est aussi garantie par l’article 11 de la CESDH, qui porte sur la liberté de réunion pacifique.

A l’inverse, rejeter LFI n’a aucun sens. La France insoumise fait totalement partie de l’arc républicain, elle ne porte pas un projet raciste ni contre l’Etat de droit. Cela ne signifie pas que certains de ses responsables politiques n’ait jamais tenu de propos antisémite, ce que nous condamnons bien entendu.

En revanche, Gérald Darmanin ne respecte pas l’Etat de droit lorsqu’il s’affranchit de la CESDH en expulsant puis en refusant le retour d’un ressortissant ouzbek au mépris d’une décision de la Cour de Strasbourg. De la même façon, le préfet des Alpes-Maritimes qui, dix semaines d’affilée, prend des arrêtés d’interdiction de manifester à propos de rassemblements en soutien à Gaza, ne respecte pas l’Etat de droit. Tout cela inscrit pour la population une accoutumance au non-respect de l’Etat de droit qui est très grave.

De la même façon que le maintien de l’état d’urgence pendant deux ans a créé une accoutumance à la non-séparation des pouvoirs. Cela normalise le fait qu’on s’en remette à la volonté d’un seul homme.

Que pensez-vous de la procédure de destitution proposée par LFI contre Emmanuel Macron ?

N. T. : C’est le jeu des institutions, ce n’est pas une question de droits et libertés. Ce n’est donc pas du ressort de la LDH.

Quel regard portez-vous sur le champ médiatique ? Les médias dans leur ensemble prennent-ils la mesure de ce qui est en train de se passer ?

N. T. : Comme dans la société, il y a, dans les médias, un effet d’accoutumance : la notion de séparation des pouvoirs notamment est un peu oubliée, n’est plus considérée comme si importante. On s’habitue également au fait que l’agenda et la politique menée soient dictés par le président de la République. Les médias se font la caisse de résonance de ce que décide le Président, mais ne questionnent pas suffisamment ce qu’il décide au regard des principes et des valeurs, notamment de la séparation des pouvoirs.

Au-delà des médias en général, nous avons bien entendu une inquiétude sur le fait qu’il y a de plus en plus de médias d’extrême droite, qui se font le relais de cette pensée.

Vous avez évoqué parmi les urgences la Nouvelle-Calédonie que vous connaissez très bien pour y avoir grandi. Les rapporteurs spéciaux de l’ONU ont dressé fin août un bilan accablant de la politique d’Emmanuel Macron sur ce territoire, et accusé la France de « porter atteinte à l’intégrité de l’ensemble du processus de décolonisation ». Que préconisez-vous ?

N. T. : Pour la Nouvelle-Calédonie, l’urgence est qu’il y ait un nouveau gouvernement en France. Aujourd’hui, les choses redémarrent peu à peu. Mais 12 morts sont à déplorer et des allégations de disparations forcées et de milices armées qui patrouilleraient ont été rapportées. Il faut qu’il y ait des enquêtes pour établir si c’est vrai ou pas.

Et puis bien sûr, il faut enterrer la réforme du dégel du corps électoral et repartir dans un dialogue avec les différentes composantes du FNLKS [qui regroupe les partis indépendantistes, NDLR].

Il faut que l’Etat reprenne son rôle d’arbitre plutôt que de chercher à imposer une solution comme il l’a fait ces dernières années, et soit le moteur pour continuer le processus de décolonisation, conformément à ce que dit l’accord de Nouméa.

Il faut aussi d’urgence un soutien économique, sinon la Nouvelle-Calédonie fera faillite [Le Congrès de Nouvelle-Calédonie a adopté mercredi 28 août une résolution demandant un soutien à l’Etat de 4,2 milliards d’euros, NDLR]. Le nombre d’entreprises qui ont brûlé ou dû mettre leurs employés au chômage technique est énorme.

Et pour qu’il y ait une solution politique pacifique, il faut que le dossier soit de nouveau traité par le ou la Première ministre, et non par le ministre de l’Intérieur, comme ce fut le cas avec Gérald Darmanin. Les mots ont un sens : aller en Calédonie avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, comme l’a fait Emmanuel Macron, cela signifie qu’on ne veut pas continuer le processus de décolonisation. Il est donc vital de nommer un ou une Première ministre qui renoue les fils du dialogue dans le sens de l’accord de Nouméa.

Vous appartenez à une organisation de la société civile. Que faut-il faire pour stopper cette dérive autoritaire ? Appelez-vous à manifester le 7 septembre ?

N. T. : Nous n’avons pas encore tranché cette question. La dérive autocratique du pouvoir en place nous inquiète depuis longtemps, et nous la dénonçons. L’extrême droite ne l’a pas emporté, mais elle est plus forte que jamais. Emmanuel Macron a beau dire qu’il veut la stabilité institutionnelle, il propose de ne pas changer de politique. Or il n’a pas de majorité non plus, même relative. Qu’est-il donc en train d’espérer ? Que l’extrême droite ne bouge pas et le laisse faire ? Cela signifie mener une politique allant dans le sens de ce parti, donc d’un projet raciste, xénophobe, antisémite et discriminatoire. Si telle est sa feuille de route, c’est très grave.

Source

Pendant qu’Emmanuel Macron procrastine



N’oublions pas que le président semble coutumier du fait. Il y a un an déjà, France Inter en faisait le constat.


« Rester combatifs » : à la veille d’une rentrée sans ministre, les profs inquiets mais mobilisés

La rentrée scolaire va se faire avec un gouvernement démissionnaire. La situation est inédite, alors que l’Éducation nationale s’est largement mobilisée l’an dernier contre la réforme du « choc des savoirs » et pour un plan d’urgence dans le 93.

L’année scolaire s’est terminée juste avant les élections législatives anticipées. Deux mois plus tard, la rentrée scolaire va se faire avec un gouvernement, et une ministre de l’Éducation Nicole Belloubet, toujours démissionnaires.



Anticor saisit à nouveau la justice pour réexaminer sa demande d’agrément, Matignon renvoie au prochain gouvernement


L’association Anticor a perdu son agrément en juin 2023. Cette disposition lui permettait depuis 2015 d’intervenir dans des procédures judiciaires, dont des dossiers politico-financiers.

L’association Anticor, qui bataille depuis des mois pour retrouver son agrément perdu qui lui permettait d’intervenir en justice, va saisir ce mercredi 28 août à nouveau le tribunal administratif car le gouvernement ne s’est pas prononcé dans les quinze jours qui lui étaient impartis, a indiqué son président Paul Cassia à l’AFP.



La menace de la motion de censure : la France devient-elle ingouvernable ?


Instrument juridique permettant de mesurer la confiance du Parlement à l’égard du Gouvernement, la motion de censure n’a permis de renverser qu’un seul Gouvernement sous la Ve République. Ses règles de mise en œuvre, fortement encadrées, combinées à la logique du fait majoritaire ont conduit toutes les initiatives parlementaires – ou presque – à l’échec. La nouvelle configuration politique de l’Assemblée nationale, qui modifie profondément les équilibres institutionnels établis jusqu’alors, rend l’adoption d’une motion de censure possible, voire certaine – et, avec elle, le spectre d’un pays ingouvernable.

L’arrestation de Pavel Durov : au delà du bruit médiatique



L’arrestation de Pavel Durov, patron de Telegram est-elle un coup porté à la liberté d’expression ? Contrairement aux apparences, ce n’est pas du tout aussi simple que cela.

Visiblement, tout le monde a un commentaire à faire sur l’arrestation à Paris du patron de Telegram, Pavel Durov. Tous les bords politiques de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, tous les courants, complotistes, antivax, néo-nazis, ont leur opinion sur cette décision d’un magistrat français, sans rien connaître de la procédure en cours. Le parquet a listé 12 chefs d’inculpation dont certains pourraient s’appliquer à toutes les plateformes similaires à Telegram. Du coup verra-t-on Elon Musk ou Mark Zuckerberg menottes aux poings lors de leur prochain passage en France, comme le craignent certains ? C’est bien plus compliqué que cela. Enfin, il est toujours très aventureux de s’exprimer sur une procédure judiciaire en cours sans avoir accès au dossier. Les magistrats ont probablement des raisons (qui ne sont pas encore publiques) de rechercher telle ou telle responsabilité du patron de Telegram. Petite tentative d’analyse…

Ouvrons les emplois interdits de la fonction publique aux étrangers



Cinq millions d’emplois en France demeurent interdits aux personnes qui n’ont pas la nationalité d’un pays européen. Ces restrictions légales constituent des discriminations archaïques. Le point de vue de Noam Leandri, membre de l’Observatoire des inégalités, extrait d’une tribune parue dans le journal Libération.

RDC : désillusion et inquiétude pour les défenseur·es des droits humains et la société civile



Suite à l’accession à un second mandat du Président Félix Tshisekedi fin décembre 2023 et malgré les promesses faites depuis le début de sa présidence en 2019, la situation des défenseur·es des droits humains et de la société civile en RDC ne cesse de se dégrader. Le rapport publié par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains (FIDH-OMCT), avec plusieurs organisations congolaises, dresse un état des lieux édifiant de la situation. Il recommande aussi plusieurs solutions qui permettraient à la RDC de sortir enfin de l’ornière. L’espace civique doit s’ouvrir, la protection de l’ensemble des acteur·ices de la société civile doit être garantie.

Le rapport

Le point sur la situation au Proche-Orient : les opérations humanitaires de l’ONU dans la bande de Gaza sont à l’arrêt



L’ONU a été obligée d’interrompre ses opérations humanitaires dans la bande de Gaza, lundi, en raison d’un nouvel ordre d’évacuation israélien visant Deir Al-Balah, dans le centre du territoire palestinien, a annoncé un haut responsable onusien cité par l’Agence France-Presse.

L’armée israélienne a mené, lundi 26 août, des frappes meurtrières dans la bande de Gaza, au lendemain d’une escalade à la frontière israélo-libanaise où la tension avec le Hezbollah ne cesse de monter depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans le territoire palestinien.



Guerre entre Israël et le Hamas : dix personnes tuées dans des raids israéliens sur le nord de la Cisjordanie occupée, selon le Croissant-Rouge


L’organisation rapporte que deux Palestiniens ont été tués dans la ville de Jénine, quatre autres dans un village proche et quatre encore dans un camp de réfugiés près de la ville de Toubas.

Dix Palestiniens ont été tués dans le nord de la Cisjordanie occupée, a déclaré le porte-parole du Croissant-Rouge palestinien, mercredi 27 août.



« Après la guerre, une autre catastrophe nous attend »


Mardi 20 août 2024.

Je discutais aujourd’hui avec mon ami Mounzer, qui est avocat depuis presque dix ans. Comme moi, il habitait Gaza-ville et il a été forcé de se déplacer, avec le même itinéraire : d’abord Rafah, puis Deir El-Balah. Je lui ai demandé comment il voyait l’après-guerre. Une question qui me tracasse, parce que des « après-guerre », nous en avons déjà vécu plusieurs, et mon constat, c’est qu’après la guerre, il y a toujours une autre guerre.



Rentrée scolaire : des « milliers d’enfants » handicapés sans solution de scolarisation adaptée




Des « milliers d’enfants » handicapés sont sans solution de scolarisation adaptée pour la rentrée 2024 en raison notamment du manque d’AESH, chargés de l’accompagnement des élèves handicapés, alerte ce lundi l’Unapei.

« Même si de plus en plus d’enfants en situation de handicap sont accueillis à l’école, les difficultés persistent », témoigne auprès de l’AFP Sonia Ahehehinnou, vice-présidente de l’Unapei, en raison notamment du manque d’AESH, chargés de l’accompagnement des élèves handicapés.



Scolarisation des enfants handicapés : neuf Français sur dix regrettent le manque de moyens mis en œuvre


D’après un sondage OpinionWay publié lundi pour l’Unapei et rapporté par France Inter, plus de huit Français sur dix sont conscients des conditions de scolarisation inadaptées aux enfants porteurs de handicaps.



En Afghanistan, les talibans promulguent une loi pour « promouvoir la vertu » et interdisent notamment aux femmes de chanter en public



Cette nouvelle loi intervient trois ans après le retour des talibans au pouvoir.

Une loi a été promulguée en Afghanistan pour « promouvoir la vertu et prévenir le vice » parmi la population, en conformité avec la charia (loi islamique), a annoncé jeudi 22 août le ministère taliban de la Justice. Elle stipule notamment que « les femmes doivent couvrir leur corps entièrement en présence d’hommes n’appartenant pas à leur famille », de même que leur visage « par peur de la tentation », ce qui implique le port d’un masque sur la bouche. Les femmes ne doivent par ailleurs pas faire entendre leurs voix en public (chanson, poésie), selon cette loi, qui intervient trois ans après le retour des talibans au pouvoir.



Parole, vêtements, hygiène, regards… La vie des femmes afghanes est désormais légalement sous le contrôle des Talibans


En Afghanistan, la situation des femmes ne cesse de se dégrader. Dernier exemple en date, le régime des Talibans vient de promulguer une loi de 114 pages qui impose de nouvelles restrictions très sévères aux femmes avec une palette de sanctions.

C’est toute la vie des Afghanes, sociale et privée, qui est désormais sous contrôle. Le nouveau texte promulgué par les Talibans, a été ratifié la semaine dernière et compte 35 articles, avec d’abord ce symbole : l’interdiction aux femmes de chanter, de réciter un poème, et même de lire à voix haute en public. Les femmes devaient déjà porter la burqa dans la rue, l’école leur était interdite après l’âge de 12 ans, c’est maintenant leur parole qui est muselée.



Afghanistan : la guerre des talibans contre les femmes


Le 15 août 2021, vingt ans après le renversement de leur régime, les talibans entrent dans Kaboul et s’arrogent les pleins pouvoirs en Afghanistan. Ce qu’ils revendiquent : s’être modernisés. Ce que nous constatons : les déclarations n’ont pas résisté à l’épreuve des faits. Depuis leur retour au pouvoir, ils n’ont cessé de restreindre les droits de la population et notamment ceux de leur ennemi numéro un : les femmes. 

Myanmar : Les Rohingyas confrontés à de nouvelles atrocités


Les attaques des forces armées s’intensifient après sept années de désespoir.

Au Myanmar, les musulmans rohingyas sont confrontés aux menaces les plus graves depuis 2017, lorsque l’armée de ce pays a mené une vaste campagne de massacres, de viols et d’incendies criminels dans l’État de Rakhine, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le 25 août 2024 marquera le septième anniversaire du début des crimes contre l’humanité et des actes de génocide perpétrés par l’armée, qui ont forcé plus de 750 000 Rohingyas à fuir vers le Bangladesh.

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