Dans le Nord, des enfants illégalement placés dans des hôtels miteux

Ils ont entre 8 et 15 ans



Fin avril, le syndicat Sud dénonçait le placement en urgence de cinq enfants dans un hôtel miteux de Tourcoing, au mépris de la loi. Malgré les dénégations du département, StreetPress a découvert au moins cinq autres cas où des enfants y sont placés.

Tourcoing (59) – Le 25 avril, à 17h30, Enzo (1), 13 ans, Laëtitia (1), 9 ans, et Mia (1), 8 ans sont séparés de leurs parents et placés sous la protection de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Ils sont conduits par des éducateurs dans un lieu situé sur le parking de l’Intermarché : l’hôtel Lemon. Or, selon la loi Taquet, entrée en vigueur le 16 février dernier, il est interdit de placer des enfants de moins de 16 ans dans des hôtels (2). 

Le handicap expose à la pauvreté et aux bas niveaux de vie   



La moitié des personnes handicapées ont un niveau de vie inférieur à 1 512 euros par mois, soit 300 euros de moins que le niveau de vie médian des personnes valides. 19,5 % des adultes handicapés vivent sous le seuil de pauvreté.

Le taux de pauvreté des personnes handicapées [1] atteint presque 20 % (au seuil de pauvreté de 60 % du niveau de vie médian [2], donnée 2019 du ministère des Solidarités), un niveau très supérieur à celui des personnes valides (12,8 %). Au total, près de 840 000 personnes handicapées sont pauvres.

« La France, tu l’aimes mais tu la quittes » : pourquoi des musulmans surdiplômés choisissent l’exil



Parue fin avril, l’enquête « La France, tu l’aimes mais tu la quittes », cosignée par trois chercheurs français, décrit une diaspora française et musulmane en grande partie diplômée ayant choisi le Canada, le Royaume-Uni ou Dubaï pour fuir les discriminations subies en France. Entretien.

C’est un phénomène inquantifiable. De plus en plus de Français de culture ou de religion musulmanes, issus de l’immigration postcoloniale, très diplômés, quitteraient la France pour s’installer au Royaume-Uni, au Canada, aux États-Unis, à Dubaï mais aussi au Maghreb. C’est ce qu’affirme l’enquête « La France, tu l’aimes mais tu la quittes » (éd. du Seuil), un titre en forme de clin d’œil au slogan de l’extrême droite « La France, aimez-la ou quittez-la » en vogue dans les années 1980.

Entre 2011 et 2023, trois universitaires, Olivier Esteves, Alice Picard et Julien Talpin, ont interrogé 1 070 personnes à l’aide d’un appel à témoignages lancé sur Mediapart puis mené 139 entretiens approfondis.

Leur constat est sans appel : des Français de confession musulmane, pratiquants ou non, peinent à trouver leur place en France malgré des parcours universitaires accomplis (54 % des sondés ont un bac+5). Victimes de discriminations en raison de leur nom, leur apparence ou leur religion, de micro agressions, les personnes interrogées témoignent d’une « islamophobie » devenue insupportable au point de choisir l’exil.

Un phénomène exacerbé depuis les attentats de 2015 mais aussi par le discours antimusulman de certains politiques. « L’islam n’est pas compatible avec la France », affirmait ainsi en 2021 celui qui allait devenir le candidat à la présidentielle du parti d’extrême droite Reconquête!, Éric Zemmour.

Entretien avec Olivier Esteves, coauteur de l’ouvrage et professeur des universités en civilisation des pays anglophones à l’université de Lille.

KANAKY-NOUVELLE-CALÉDONIE : LES AUTORITÉS FRANÇAISES DOIVENT RESPECTER LES DROITS DU PEUPLE AUTOCHTONE KANAK



Depuis que le Parlement français a adopté un projet de loi modifiant les règles électorales dans le territoire, de violents troubles secouent le territoire non autonome français de Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Dans ce contexte de violence, nous alertons sur l’importance de respecter les droits du peuple kanak.

L’Assemblée nationale française a adopté cette semaine un projet de loi qui étend le droit de vote aux habitants récents de Kanaky-Nouvelle-Calédonie, majoritairement des ressortissants français. Cette décision risque de priver encore davantage le peuple autochtone kanak de ses droits, notamment au niveau de la représentation politique locale et dans les futures discussions sur la décolonisation.



Le blocage de TikTok devant le Conseil d’Etat


Ce mardi à 11h30, la plus haute juridiction administrative examine plusieurs recours contre l’interdiction du réseau social dans l’archipel. Une mesure que le gouvernement justifie désormais par la théorie juridique des «circonstances exceptionnelles», qui lui permet de s’affranchir de la légalité ordinaire.

La mesure, inédite dans un pays européen, avait provoqué bien des interrogations – c’est un euphémisme – chez les spécialistes du droit public : sur quel fondement légal le gouvernement s’est-il appuyé pour annoncer, mercredi 15 mai au soir, la coupure de l’accès à TikTok en Nouvelle-Calédonie, secouée par de violentes émeutes ? Selon le site vie-publique.fr, édité par la Direction de l’information légale et administrative, rattachée à Matignon, c’est dans le cadre de l’état d’urgence, déclaré dans l’archipel par Emmanuel Macron, qu’a été décidé ce blocage. Or, si cet état d’exception permet au ministre de l’Intérieur d’interrompre un «service de communication au public en ligne», c’est uniquement en cas d’apologie d’actes de terrorisme ou de provocation à les commettre.

LA LDH SE LANCE DANS LA BATAILLE DU RASSEMBLEMENT CONTRE L’EXTRÊME DROITE

Deux arrestations après la marche des fiertés LGBTQIA+ de Reims : que s’est-il passé ?



Au moins deux personnes ont été arrêtées en marge de la marche des fiertés LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuel(le)s, transgenres, queers, intersexes, asexuel(le)s, et autres), qui s’est tenue le samedi 18 mai à Reims (Marne). Les motifs des interpellations n’ont pas été connus immédiatement, ces dernières sont « légitimes » selon le parquet, qui invoque des « outrages ».

À Reims (Marne), la marche des fiertés  LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuel(le)s, transgenres, queers, intersexes, asexuel(le)s, et autres ; termes expliqués en cliquant sur le sigle) a eu lieu le samedi 18 mai 2024. On a appris en fin d’après-midi qu’elle s’était conclue par plusieurs arrestations.

Syrie : ces procédures judiciaires qui visent le régime de Bachar al-Assad en Europe


Le premier procès en France de dignitaires du régime de Bachar al-Assad doit s’ouvrir mardi à Paris. À travers l’Europe, de nombreuses procédures sont en cours pour juger les crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés par les autorités syriennes.

Alors que trois haut responsables syriens seront jugés à partir de mardi 21 mai – par défaut – par la cour d’assises de Paris, le régime de Bachar al-Assad fait également l’objet d’actions en justice dans d’autres pays européens. État des lieux des procédures en cours.

Réforme de l’assurance-chômage : un tiers des allocataires seront perdants, selon l’Unedic


Le gouvernement va bientôt dévoiler les modalités de sa réforme d’assurance chômage. Les règles vont se durcir et selon une étude de l’Unedic, les perdants seront nombreux, notamment si la durée d’affiliation était portée à douze mois, contre six aujourd’hui.

L’Unedic, l’organisme qui gère l’assurance chômage, s’est penché sur les effets de la future réforme du gouvernement dans un document interne, révélé samedi 18 mai par Le Monde et dont l’AFP a obtenu copie. Que se passera-t-il, si le gouvernement demande de travailler plus pour prétendre à une allocation-chômage ? Qui sera touché ?

Le procureur de la Cour pénale internationale demande des mandats d’arrêt contre Benyamin Nétanyahou, son ministre de la Défense et des dirigeants du Hamas


Il appartient désormais aux juges de la Cour pénale internationale de déterminer si les conditions sont réunies pour délivrer ces mandats d’arrêt réclamés par le procureur général pour des « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » dans la bande de Gaza.

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré lundi 20 mai avoir demandé un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, notamment pour des « crimes de guerre » et des « crimes contre l’humanité » commis dans la bande de Gaza. Contrairement à ce que nous avions écrit par erreur dans un premier temps, ces mandats n’ont pas été directement émis par la Cour pénale internationale.

« Sur la base des éléments de preuve recueillis et examinés par mon bureau, j’ai des motifs raisonnables de croire que Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre d’Israël, et Yoav Gallant, le ministre de la Défense d’Israël, portent la responsabilité pénale de crimes de guerre et crimes contre humanité commis sur le territoire de l’Etat de Palestine à partir du 8 octobre 2023 au moins », a déclaré dans un communiqué le procureur de la CPI, qui siège à La Haye aux Pays-Bas.


Gaza : Des volontaires israéliens s’organisent pour empêcher les colons de s’attaquer aux convois humanitaires




Le mouvement « Standing Together » à lancé sa première action qu’il nomme la « Garde humanitaire » ce dimanche. Face à la montée de violence, ces activistes pour la paix se sont mobilisés pour tenter de protéger les convois humanitaire attaqués par des membres de collectifs d’extrême-droite israéliens.


76 ANS APRÈS

LA POPULATION PALESTINIENNE TOUJOURS PRIVÉE DE SES TERRES 




Le 15 mai, les Palestiniens et Palestiniennes commémorent la Nakba ou jour de « la catastrophe » en arabe. Une journée importante qui fait référence au déplacement de plus de 800 000 Palestiniens et Palestiniennes à la suite de la création de l’État d’Israël en 1948. 76 ans après, Israël continue de priver les réfugiés palestiniens de leur droit de retourner sur leurs terres. 

Dur, dur d’être lanceu(se)r d’alerte…


Australie: Un lanceur d’alerte condamné pour avoir révélé des crimes de guerre commis en Afghanistan


En Australie, un lanceur d’alerte a écopé de cinq ans et huit mois de prison, dont 27 mois ferme, pour avoir volé des documents militaires secrets. Ces documents jettent une lumière crue sur les crimes commis par certains des 26 000 soldats australiens qui ont combattu les talibans jusqu’en 2013 en Afghanistan aux côtés des Américains.

La condamnation de David McBride divise les Australiens. D’un côté, aux yeux des juges, David McBride a mis en danger la sécurité nationale et sapé la confiance des alliés. En revanche, pour ses partisans, cet ex-avocat militaire est un courageux lanceur d’alerte qui a permis de révéler des crimes de guerre longtemps étouffés par les généraux.





Affaire Goodyear. « Je passe le relais à la justice » : le combat de Sophie Rollet, cette veuve qui a fait vaciller le géant américain du pneu


Jeudi 16 mai, le parquet de Besançon officialisait la tenue d’une enquête contre le constructeur américain de pneus Goodyear, après plusieurs accidents mortels de poids lourds causés par des pneumatiques défectueux. À l’origine de ces investigations, l’abnégation d’une femme, Sophie Rollet. Après avoir perdu son mari, la Doubiste s’est transformée pendant 10 ans en lanceuse d’alerte. Entretien.

Interdire les signes religieux à l’école, une violation du droit des élèves ? Pas selon la CEDH


Saisie par trois jeunes Belges musulmanes, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a jugé, ce jeudi 16 mai, qu’interdire les signes religieux à l’école ne constituait pas une violation du droit des élèves.

Le verdict est tombé. Ce jeudi 16 mai, la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a jugé qu’interdire les signes religieux à l’école ne constituait pas une violation du droit des élèves, estimant que « la conception de la neutralité de l’enseignement […] entendue comme interdisant, de manière générale, le port de signes religieux visibles par les élèves, ne heurte pas en soi » la liberté de religion.

Nouvelle réforme du chômage : les règles applicables au 1er juillet seront fixées par décret


L’Assurance chômage a, ces dernières années, fait l’objet de nombreuses réformes. L’une amorcée en 2019, l’autre adoptée fin 2022. Et ce n’est pas terminé ! Une nouvelle convention chômage a été signée fin 2023. Elle est en attente d’agrément. En attendant, les règles actuellement applicables ont été prolongées jusqu’au 30 juin 2024. Mais pour compliquer encore davantage les choses, Gabriel Attal a annoncé qu’il y aura bien, encore, une nouvelle réforme de l’Assurance chômage. En raison de l’échec des dernières négociations sur l’emploi des seniors, le Gouvernement va reprendre la main. La réforme devrait intervenir par décret. Voici un point sur les règles applicables jusqu’au 30 juin 2024 et les pistes envisagées à compter du 1er juillet.



DES CHIFFRES ET DES ÊTRES


Au moment où bénéfices et dividendes battent tous les records, Macron, Attal et Le Maire ont eu une idée géniale pour trouver de l’argent, et marcher en chantant vers le « plein-emploi » : taillader davantage encore les droits des chômeurs.
Contre toute logique économique et sociale, contre les faits et les études, mais par pure idéologie. Avec un mantra en guise d’argument : « ça fonctionne. » Le chômage, ça y est, ils en seraient venus à bout, ou presque. Comme eux ne rencontreront jamais les victimes de leurs décisions, on est allé les voir. On s’est plongé dans les chiffres.
Et la réalité est légèrement différente de celle qu’ils nous vendent.

Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie, la lesbophobie et la biphobie


Défenseure des droits: Avis sur la proposition de loi « visant à encadrer les pratiques médicales mises en œuvre dans la prise en charge des mineurs en questionnement de genre »


Le 19 mars 2024, la proposition de loi n°435 « visant à encadrer les pratiques médicales mises en œuvre dans la prise en charge des mineurs en questionnement de genre » a été enregistrée au Sénat. Dans son avis au parlement publié le 6 mai 2024, la Défenseure des droits s’inquiète des effets de cette proposition de loi, de nature à porter atteinte aux droits et à l’intérêt supérieur de l’enfant.


Nouvelle-Calédonie : les questions pour comprendre la crise



La situation dans l’archipel du Pacifique, tendue depuis des mois, a explosé depuis lundi 13 mai, faisant cinq morts et des dizaines de blessés. L’état d’urgence décrété par le gouvernement est désormais entré en vigueur. Alors que réapparaît le spectre d’une quasi-guerre civile, six questions pour comprendre les raisons complexes de ce nouvel embrasement.

En proie à des tensions depuis plusieurs mois, la Nouvelle-Calédonie est secouée depuis lundi 13 mai par des émeutes. Elles ont éclaté alors que l’Assemblée nationale allait se prononcer sur une révision constitutionnelle prévoyant une réforme du corps électoral vivement contestée par les indépendantistes de l’île.



Kanaky : milices coloniales, répression militaire


Contre Attaque



Ces vidéos montrent des colons tirer à balles réelles vers des habitants désarmés, des personnes touchées par des tirs, des milices blanches équipées de casques et de boucliers, des pick-ups qui patrouillent la nuit dans la ville et éclairent les rues à la recherche de Kanaks. Et l’envoi, pour épauler ces milices, de blindés, de centaines de policiers et de gendarmes par avion, et même d’escadrons de militaires qui viennent d’arriver sur place.


L’apologie de terrorisme est le bâillon de la liberté



À l’initiative de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, et de Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’homme, 150 citoyen·nes s’alarment de l’utilisation de l’apologie de terrorisme pour bâillonner l’expression des protestations sociales, démocratiques et écologiques. Parmi les signataires, Étienne Balibar, Rony Brauman, Alain Damasio, Philippe Descola, Cécile Duflot, Didier Fassin, Antoine Garapon, Cédric Herrou, Nancy Huston, Eva Joly, Henri Leclerc et Elias Sanbar.

« Apologie du terrorisme » : l’expression fait florès. À la fois couteau suisse et épée de Damoclès, elle sert à tout et menace de s’abattre sur la tête de tout un chacun.



JO 2024 : POURQUOI LA VIDÉOSURVEILLANCE ALGORITHMIQUE POSE PROBLÈME



À l’occasion des Jeux Olympiques de Paris, un outil de surveillance intrusif va se déployer dans nos rues : la vidéosurveillance algorithmique (VSA). Un dispositif inquiétant, rendu légal par la loi JO 2024. Analyse.

Des caméras dopées à l’intelligence artificielle vont désormais passer au crible, en direct, vos moindres mouvements. Marcher à contresens d’une foule aux abords d’un stade parce que vous rejoignez vos amis pourra faire de vous une personne suspecte. Ce qui aura analysé votre mouvement : un algorithme. Voici ce qui se cache derrière le terme technique de « vidéosurveillance algorithmique ». 

Mineurs isolés étrangers : 27 organisations saisissent le Conseil d’État


Anas, Apprentis d’Auteuil, Cimade, Cnape, Fondation Abbé Pierre, Unicef France… Vingt-sept organisations saisissent le Conseil d’État « pour contraindre les autorités françaises à mettre le dispositif de  mise à l’abri et d’évaluation des mineurs isolés en conformité » avec la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE).

Comme le rappellent les requérants, la France avait déjà été rappelée à l’ordre, en janvier 2023, par le Comité des droits de l’enfant, qui veille à la bonne application de ce texte onusien. Face à un refus de prise en charge d’un jeune Pakistanais, ses experts avaient en effet conclu à plusieurs violations de la convention, notamment pour une procédure d’évaluation trop « sommaire ».



France : les mineurs étrangers sont trop souvent laissés à l’abandon


Vingt-sept organisations saisissent le Conseil d’État pour contraindre les autorités françaises à mettre le dispositif de mise à l’abri et d’évaluation des mineurs isolés en conformité avec les exigences posées par la Convention internationale des droits de l’enfant.

Dans une décision du 25 janvier 2023, le Comité des Nations Unies pour les Droits de l’Enfant, composé de dix-huit experts indépendants chargés de surveiller la mise en œuvre de la Convention internationale des droits de l’enfant, a conclu que la France avait violé plusieurs dispositions de ce texte. Après avoir constaté que l’âge d’un mineur isolé avait été évalué de façon trop sommaire et qu’il avait été laissé sans protection durant toute la procédure, le Comité a demandé à la France de prendre, dans un délai de 180 jours, les mesures nécessaires pour que ces violations ne se reproduisent plus.

Malgré les demandes formulées par l’ONU et relayées à de nombreuses reprises par nos organisations, aucune mesure n’a été prise par le gouvernement pour remédier à ces violations. Au contraire, nous constatons qu’elles perdurent, s’amplifient et s’aggravent sur l’ensemble du territoire.

Dans les derniers mois, plusieurs conseils départementaux ont ainsi décidé, en toute illégalité, de suspendre l’accueil et la prise en charge de nouveaux mineurs non accompagnés arrivés sur leur territoire ou qui leur sont confiés par le juge des enfants. Les documents d’état civil présentés par les enfants pour attester de leur minorité sont souvent écartés ou jugés insuffisants, sans pour autant que leur soit proposée une aide pour récupérer des actes valides auprès des autorités de leur pays. Contrairement aux exigences des textes internationaux, la France persiste à ne pas désigner de représentant légal chargé de les assister durant toute la procédure. Cette situation est source de grande insécurité pour ces enfants qui sont souvent victimes d’erreurs d’appréciation. Elle conduit à les écarter des dispositifs de protection.

Enfin, des centaines d’enfants et adolescents continuent d’être laissés à la rue pendant plusieurs mois entre la décision de refus de protection des départements et celle du juge des enfants qui reconnaît finalement leur minorité et leur isolement. Une enquête menée en mars 2024 comptabilise à cette date au moins 3 477 mineurs isolés à la rue en France hexagonale.

Cette situation résulte de l’inertie du gouvernement et de son refus de prendre les dispositions nécessaires pour se conformer aux recommandations du Comité des droits de l’enfant. Il est urgent qu’il réforme le dispositif de mise à l’abri et d’évaluation des mineurs isolés dans ce sens. A défaut, nous attendons du Conseil d’État qu’il reconnaisse l’inconventionnalité du dispositif actuel et qu’il enjoigne l’État à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir pleinement l’intérêt supérieur de ces enfants et le respect de leurs droits fondamentaux.

Paris, le 14 mai 2024

Voir ici la liste des signataires


UE : Guide des droits humains pour les élections européennes de 2024


Du 6 au 9 juin 2024, les électeurs des 27 États membres de l’UE se rendront aux urnes pour élire 720 membres du Parlement européen. Il s’agira des premières élections européennes depuis le Brexit, la pandémie de Covid-19 et les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient qui polarisent l’Europe.

Quels sont les enjeux en matière de droits humains, lors de ces élections européennes ?

Nous sommes confrontés à des défis complexes à venir : des guerres en Europe et non loin du continent, un autoritarisme croissant et enraciné, l’érosion de la démocratie et de l’État de droit sur le plan intérieur et à l’étranger, la pauvreté et les inégalités, des attaques contre les droits de humains dans l’UE et dans le monde, et le changement climatique.

Alors que les candidats sollicitent votre vote, nous invitons les électeurs à réfléchir à la manière dont les politiques qu’ils proposent protégeront et feront progresser l’agenda des droits humains en Europe et à l’étranger. Voici quelques-unes de ces questions qui méritent d’être examinées .



Aux urnes citoyens, oui mais…

À quelques semaines de l’élection des députés au Parlement de l’Union européenne, peut-on encore dire quelque chose d’original sur les impasses de la construction néolibérale de cette Union ? Les évènements de ces derniers mois, hélas, répondent à cette question car on croit toucher le fond, non, il y a plus profond que le fond.



Loi sur « l’influence étrangère » en Géorgie : « Le gouvernement veut empêcher le pays d’intégrer l’UE »


Le Parlement géorgien a adopté en début de semaine un projet de loi controversé sur « l’influence étrangère », dont les opposants redoutent qu’il ne fasse basculer le pays un peu plus dans le giron russe. Auprès du « Nouvel Obs », l’ancien ministre géorgien Thorniké Gordadzé, assure que la crise politique va durer.

Nouvelle-Calédonie : Gérald Darmanin est « complètement discrédité, il faut à tout prix que d’autres acteurs reprennent le dossier », estime un spécialiste


La Nouvelle-Calédonie a vécu une troisième nuit consécutive d’émeutes liée à l’adoption du dégel du corps électoral.

« Monsieur Darmanin est complètement discrédité auprès des indépendantistes, ça c’est sûr et certain« , a affirmé jeudi 16 mai dans le « 8h30 franceinfo » Benoît Trépied, anthropologue au CNRS et spécialiste de la Nouvelle-Calédonie, alors que l’archipel est en proie à des émeutes.

Les violences qui agitent la Nouvelle-Calédonie ont été suscitées par l’adoption, dans la nuit de mardi à mercredi, de la réforme constitutionnelle portée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui vise à élargir le corps électoral pour les élections provinciales. « Il faut à tout prix qu’il y ait d’autres acteurs qui reprennent le dossier, a jugé Benoit Trépied.



Nouvelle-Calédonie : quelles sont les conséquences de l’état d’urgence sur le plan juridique ?


Le président de la République a décrété mercredi l’état d’urgence en réaction aux émeutes en Nouvelle-Calédonie. Qu’est-ce que cela signifie concrètement d’un point de vue juridique ? Les explications de Me Patrick Lingibé. 

L’état d’urgence est prévu par la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 modifiée relative à l’état d’urgence. L’article 1er de cette loi dispose qu’il peut être déclaré sur tout ou partie du territoire hexagonal, des départements et régions d’outre-mer (DROM), des collectivités territoriales d’outre-mer (COM) et en Nouvelle-Calédonie si l’une des deux conditions ci-dessous est réunie (voir tableau).

Gaza: le pire comme le meilleur

Tsav 9, le collectif radical israélien qui cible l’aide humanitaire vers Gaza



La police israélienne a annoncé, mardi, l’ouverture d’une enquête après le blocage et le saccage, la veille, de sept camions d’aide humanitaire en provenance de Cisjordanie occupée et à destination de la bande de Gaza. Plusieurs médias israéliens pointent la responsabilité de Tsav 9. Créé en janvier dernier, ce collectif radical soutenu par l’extrême droite revendique de multiples blocages visant l’enclave palestinienne tant que les otages israéliens encore retenus ne seront pas libérés.

Des sacs de céréales, de riz et de farine vidés ou jetés au sol et piétinés. C’est ce qu’il est advenu, lundi 13 mai, des marchandises de camions chargés d’aide humanitaire en direction de Gaza. Des dizaines de militants non identifiés, parmi lesquels de nombreux adolescents et jeunes hommes selon l’AFP, ont dévalisé ces camions en Israël, peu après le point de passage de Tarqumiya avec la Cisjordanie occupée, à proximité du village israélien de Shekef.



All eyes on Gaza : les artistes s’engagent pour les enfants de Gaza



Les artistes se mobilisent en faveur des enfants de Gaza, un territoire dévasté par plus de 200 jours de conflit depuis les attaques du 7 octobre 2023. Les chiffres sont accablants : près de 35 000 personnes auraient perdu la vie, tandis que 80 000 autres auraient été blessées, dont plus de 12 000 enfants. Nos estimations révèlent qu’un enfant est blessé ou tué toutes les dix minutes.

Ainsi, ensemble, sous l’impulsion du groupe Shaka Ponk, des dizaines d’artistes, humoristes, chanteurs, journalistes, animateurs, acteurs, lancent le mouvement « All eyes on Gaza ». Cette généreuse initiative vise à collecter des fonds au profit de l’UNICEF pour les enfants de Gaza. Les fonds sont tous alloués au financement des actions de l’UNICEF et de ses partenaires à Gaza en termes d’eau, d’hygiène, de santé, de nutrition, de santé mentale et de protection pour soulager les souffrances des enfants et de leur famille.

Lutte contre les violences sexuelles

Cent personnalités réclament une loi élargie pour aller plus loin dans la lutte contre les violences sexuelles

La Fondation des femmes, #Metoomédia et l’actrice Anna Mouglalis publient une pétition dans «le Monde», le jour de l’ouverture du Festival de Cannes, estimant que la France a un «retard abyssal» en matière de violences sexuelles.

par LIBERATION et AFP 14 mai 2024

Sept ans après le lancement du mouvement #MeToo, cent personnalités, dont de nombreuses actrices, appellent dans une tribune publiée par le Monde à «une loi intégrale» contre les violences sexuelles en France. «Nous sommes 100, mais en réalité, nous sommes des centaines de milliers», écrivent les signataires de ce texte assorti d’une pétition initiée par la Fondation des femmes, #Metoomédia et l’actrice Anna Mouglalis.

«Nos prises de parole #MeToo ont révélé une réalité plongée dans le déni : les violences sexistes et sexuelles sont systémiques, pas exceptionnelles. Pour autant, qui nous écoute vraiment?» peut-on lire dans la tribune. Parmi les signataires figurent les actrices Isabelle Adjani, Charlotte Arnould, Emmanuelle Béart, Juliette Binoche, Emma de Caunes, Judith Godrèche, Isild Le Besco, Muriel Robin, les autrices Leïla Slimani, Christine Angot, Vanessa Springora, ou encore le comédien Philippe Torreton.

https://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/violences-sexuelles-en-france-cent-personnalites-reclament-une-loi-elargie-pour-aller-plus-loin-dans-la-lutte-20240514_SKSA4LN4LRARVGJI5TZEXO43GI/

«Depuis sept ans, nous parlons pour nous et pour toutes les femmes, hommes et enfants qui ne peuvent pas le faire, écrivent-elles. Nous ne sommes pas des chiffres : femmes et hommes de tous milieux professionnels, nous nous rassemblons pour demander une loi intégrale contre les violences sexuelles et sexistes, ambitieuse et dotée de moyens. Car malgré le courage des victimes, c’est l’impunité qui grandit.»

Les signataires jugent notamment «inacceptable» que le classement sans suite des plaintes pour violences sexuelles «ait atteint le taux délirant de 94 % en 2022» et préviennent qu’ils n’acceptent plus «les effets d’annonce sans suite».

«Le retard abyssal de la France»

«L’ajout du seul mot consentement dans la loi ne permettra pas de rattraper le retard abyssal de la France en la matière», estiment les signataires.