Russie : la Cour suprême liquide l’ONG Mémorial, pilier de la société civile



La Cour suprême russe a ordonné mardi la dissolution de l’ONG Mémorial, pilier de la défense des libertés dans la Russie contemporaine et gardien de la mémoire du Goulag. La réaction d’Elena Volochine, correspondante FRANCE 24 à Moscou.

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En plein Covid et sans emploi, ma dépression s’installe


SONGYUTH UNKONG / EYEEM VIA GETTY IMAGES
Je glisse alors vers un état inconnu et étrange où tout devient terne. Je perds pied avec la réalité. Je me réfugie dans le noir car les journées se ralentissent et je dors pour les raccourcir. Je dors aussi pour ne pas être tourmenté, et pour fermer les yeux sur mon quotidien morne.

La crise sanitaire a plongé Vianney dans la dépression. Il tente de sortir la tête de l’eau, alors qu’une nouvelle vague déferle sur le pays.

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Le HCR déplore les pertes en vies humaines en mer Égée, avec au moins 31 morts et plusieurs personnes disparues

La côte égéenne en Grèce.   © HCR/Achilleas Zavallis


Le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, est profondément attristé par le bilan tragique des récents naufrages en mer Égée, en Grèce. Au moins 31 personnes ont perdu la vie dans trois naufrages distincts entre le 21 et le 24 décembre. De nombreuses personnes sont toujours portées disparues.

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En Russie, l’historien du goulag Iouri Dmitriev condamné à quinze ans de prison


L’historien russe Iouri Dmitriev à la sortie d’une audition par la cour, en Russie, en juillet 2020. ANTON VAGANOV / REUTERS


Le procès portait sur des violences sexuelles à l’encontre de sa fille adoptive. Cette nouvelle décision vient alourdir une peine antérieure de treize ans de détention. Ses partisans dénoncent une mesure de représailles.

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Aux urgences, vous allez devoir passer à la caisse, voici dans quels cas

À partir du 1er janvier 2022, les personnes ne disposant pas de mutuelle devront payer à leur sortie des urgences (photo d’illustration prise à l’hôpital militaire Laveran Marseille en septembre 2020).


Au lieu de la facture envoyée après un passage à l’hôpital, un nouveau dispositif entre en vigueur ce 1er janvier. Avec des conséquences directes pour les Français sans mutuelle et le personnel soignant.

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Miviludes, le compte n’y est pas !

« Sous le sapin, la mutinerie »


Un conte de Noël féministe de Chloé Delaume.L’écrivaine, qui a remporté le prix Médicis 2020 avec « le Cœur synthétique », a écrit pour « l’Obs » un conte de Noël. L’histoire d’une révolution au pays des rennes.

Par Chloé Delaume publié le 22 décembre 2021 à 14h04

Temps de lecture 17 min

Tandis que le pôle Nord fond de moins en moins lentement, au 1, rue des Nuages, se réveille doucement l’histoire qui va se raconter. L’histoire qui est tapie sous un dôme de cristal, quand on le secoue, il neige. Une colline habitée. Le chemin est une spirale, sur ses bords des maisons de briquettes colorées, qu’on pourrait croire en sucre ; puis d’adorables hangars en bois, rayés de planches rouges, blanches et vertes, à la toiture sertie d’un scintillant nœud d’or. Une forêt de sapins aux guirlandes de givre, où mille flammes sur la cire dansent inlassablement ; le bout de leurs branches ploie, les rubis sont des sphères. Au sommet, un chalet pointu, surmonté d’une girouette aux yeux d’émeraudes et aux plumes piquetées de diamants. Ainsi, oui, tous s’éveillent dans le domaine du père Noël.

Le soleil n’arrive pas à poindre, la nuit est gluante, sous le dôme. Un peu sale, couleur de soda, alors il faut secouer la boule, dedans ça mousse ça mousse à en manger la neige. Le soleil crève les bulles et l’histoire dit bonjour.La suite après la publicité

Un calendrier de l’Avent, la toute première des cases, un pouce s’enfonce, des ongles détachent la fenêtre en carton. Aujourd’hui c’est le 1er décembre, partout s’amorce le compte à rebours. Il était une fois en coulisses l’ultime préparation de la nuit de Noël, dite NN dans la feuille de route de chaque être vivant résidant sur ces terres. Les lutins et les fées des glaces, les elfes non genrés, même les rennes et les écureuils.

Le père Noël, lui, dirige en buvant de l’alcool de houx, laissant à son épouse le soin de gérer les commandes, pendant que leurs enfants, Constance, Prudence et le jeune Raoul se chargent du courrier. Saisies des données, listes, cases codes, constitution de fichiers. « S’il te plaît ô papa Noël » sur un air de Tino Rossi repris par un rappeur au grain autotuné, les syllabes en gelée, jusqu’à ce que Constance coupe le son pour passer Rebeka Warrior. Ça se passe comme ça depuis des jours, dans les bureaux du père Noël.


La mère Noël, cet être socialement invisible

Constance et Prudence ont 16 ans, Raoul 14 hivers, et cela pour toujours car sous le dôme il neige pour faire croire que les jours ne sont jamais les mêmes, puisque les flocons brouillent, effacent l’ardoise magique. Si Constance soupçonne ses parents de lui avoir choisi ce prénom pour l’empêcher d’être bipolaire, Prudence et Raoul ne se posent pas ce genre de question. Ils cochent, remplissent, jeux, jouets, objets, livres, vêtements, parfums, colifichets, car il n’y a pas que les enfants qui postent leur lettre au père Noël. Les adultes aussi s’y sont mis, n’ayant plus les moyens de s’acheter leurs cadeaux. Et d’année en année, les souhaits ont déferlé, Si vous existez père Noël, suivi de vœux existentiels. Ça ne marchait pas avec Dieu ni les changements de gouvernement, alors ils essaient autre chose, ça ne leur coûte qu’un timbre, souvent une seule enveloppe regroupe toute une famille.

Une fois que les fiches sont remplies, Constance, Prudence, Raoul et le bouton « entrée » de leur ordinateur les envoient au personnage principal de l’histoire qui vient de commencer.

La mère Noël a 50 ans, qu’elle soit ailleurs ou sous le dôme, socialement elle est invisible, c’est pour ça qu’elle a mis du temps à s’imposer narrativement, y compris dans ce conte dont elle est pourtant l’héroïne. Ses cheveux massés en chignon, haut et bouclé, d’un blond blanchi ; ses très légères tâches de rousseur, ses iris en saphirs, cils de soie, bouche en cœur : elle est jolie et rien ne se lit sur son visage, personne ne peut s’attendre à ce qu’elle va faire maintenant. Sauf les cent et une fées des glaces qui travaillent avec elle au service des commandes, ainsi que les korrigans qui sont en transition. C’est pour ça qu’elles et iels lèvent haut, très haut le poing lorsque la mère Noël, qui exige de s’appeler désormais juste « Lucie », entame un chant d’espoir sur un air communiste :

Debout ! Exploitées par les pères ! /Debout ! Pour un nouveau matin ! /Nous sommes l’écho de la colère/Du changement, la main/Exauçons les souhaits de la base/Les vœux de ces femmes à genoux/Le monde va changer ses usages/Les queers seront avec nous ! /C’est la tournée finale/Les cadeaux sous l’sapin/L’ordre patriarcal/Renverseront demain.

Les rennes, derrière les vitres, s’étonnent qu’un chant tout rouge, tirant sur le violet, teinte ainsi l’atmosphère de l’aile droite du bâtiment. Ne saisissant pas bien de quoi il est question, ils trottent vers le parcours d’entraînement en supputant que Lucie va enfin changer la bande-son que leur impose le patron, que dans l’urgence elle monte une chorale, que cette année ils échapperont à l’album de Mariah Carey au profit de chansons inédites et a priori engagées.

Célia GaultierCélia Gaultier


Le souhait d’une bonne révolution

Les écureuils, à l’ouïe plus fine, saisissent immédiatement l’enjeu de cet instant. Ils sont polyvalents, aident donc à tous les postes. Dépouillement du courrier, saisie des contenus, orientation des demandes, fabrication, stockage, chargement dans la hotte, entretien du traîneau, traçage du plan de vol, liste et ordre des visites, mise à jour de la playlist, du GPS et des emplacements d’éoliennes. Le père Noël ne lit aucune de leur notes de service, il préfère boire de l’alcool de houx en suivant les stories Instagram de Mariah Carey. Il y a encore très peu d’années, Lucie prenait le temps de briefer son mari, de le tenir au courant de l’évolution des demandes, de ce qu’il y avait dans les paquets. Des souhaits qu’elle exauçait avec les fées des glaces, de la nécessité de sous-traiter avec Cupidon, les cigognes et diverses divinités secondaires. Mais depuis une poignée de calendriers de l’Avent, Lucie a décidé de cesser de s’épuiser. Ce qui fait que le père Noël ignore ce dont rêvent sur Terre les enfants et les femmes et les non mâles alpha. Or les non mâles alpha, en fait, ça fait du monde.

D’autant que nombre d’entre eux se remettent en question, désertant le système, refusant l’impunité. Au point qu’il ne reste plus que les masculinistes, les Ouin-Ouin et les types qui demandent de dire « camion » pour ne pas faire le souhait d’une bonne révolution.

À ce stade de l’histoire, il n’est pas impossible que des sourcils se froncent, que derrière certains fronts le circuit neuronal exige de marquer une pause, d’interroger maintenant ce qui rend qualifiable quelqu’un de masculiniste, de ce qui s’entend par Ouin-Ouin, et à quand remonte la dernière fois où on a entendu dire « camion ». Aussi se dessinent en marge de ce conte de Noël quelques définitions.

Est dénommé « masculiniste » un mâle humain intiment persuadé que le monde lui appartient, comme les corps qui s’y trouvent, parce qu’il est né avec une bite, des pulsions qui se doivent souveraines, et deux poches de sperme qui pendouillent.

Est désigné par Ouin-Ouin un homme qui se victimise face au rééquilibrage en cours, accusant les féministes, alors appelées « féminazies », d’exagérer les faits, de généraliser la violence masculine alors qu’en fait y en a des bien, d’étouffer toute créativité humoristique puisqu’on ne peut plus rien dire la preuve essayez de leur faire le coup de dis camion, de mettre en péril folklores et traditions en fustigeant les prédateurs et refusant les pattes des relous ; et de fomenter secrètement une Nuit des Grandes Cisailles, où, galvanisées par les slogans de leurs sœurs colleuses, leur nom serait légion et leur serpe affûtée.

Le Ouin-Ouin est inquiet et kleenex à la main il confie sa souffrance aux grands modérateurs, aux jurés de ces bois, permettant de faire taire nombre de comptes féministes sur les réseaux sociaux, et de bloquer des projets très divers dans le réel.

À ce stade de l’histoire, il n’est pas impossible que la narratrice ici en profite un chouia pour ajouter un truc : si jadis pour draguer le garçon à guitare qui jouait sur la plage « Jeux interdits » , il est bon de noter que « Moi, je suis féministe » is the new « T’as de beaux yeux tu sais ». Au marqueur, dans la marge, en lettres épaisses et capitales, c’est écrit « Fayots, on vous voit ». Car jamais un allié n’ira s’approprier le mouvement qu’il soutient, il dira « Je suis pour », il dira « Je comprends », certainement pas « Je suis », conscient de l’importance de rester à sa place.


Des yeux aussi bleus que dans un film de Jean Eustache

Mais revenons plutôt à Lucie, ce qu’elle projette pour la Grande Nuit, retournons aussi sec sous la sphère de cristal, dans l’aile droite du chalet, au service des commandes, bureaux du père Noël qui actuellement se gratte le crâne, se demandant quel cadeau cette année serait capable de surprendre et de combler une femme qui a déjà tout comme Mariah Carey, sans trouver ni piste ni solution, mais en faisant choir des pellicules. Lucie saisit une chaise, et regarde son mari dans le fond des yeux qu’il a aussi bleus que dans un film de Jean Eustache.

Sa barbe bientôt se change d’ailleurs en une large grappe de coton hydrophile, c’est l’effet de la voix de Lucie, Lucie qui par sa bouche enchante le père Noël, préparant d’abord ses tympans à coup de vibes acrobatiques, se dressant soudainement, faisant valser sa chaise pour entamer devant lui une scintillante chorégraphie, entourée d’ours polaires en peluche, des fées des glaces, des korrigans, des elfes et des lutins, tous revêtus de justaucorps et de tutus rouges, verts, argent. Une oreille avertie reconnaîtra l’air d’« All I Want for Chrismas is You », sur lequel se posent des paroles totalement modifiées, où Lucie expose en substance que cette nuit de Noël doit être celle du basculement, celle où le patriarcat s’effondra en cendres, comme un vampire à l’aube avec un pieu dans le cœur.

Convaincu par la prestation, le père Noël se ressert sans reprendre ses esprits, pendant que les danseurs quittent en chenille la pièce.

Ils croisent en raz-de-marée Constance, Prudence et Raoul, qui ont lâché leur poste de travail, intrigués par le raffut. Lucie les accueille, tous s’assoient ; fauteuils, canapés, une famille. L’espace d’un instant, ils se fixent : une famille pour l’éternité. Le père sort une seule fois par an, avec ses rennes, le temps d’une nuit, le dôme brièvement se dissout puis aussitôt se referme, lisse et rond et épais. Constance le sait, Raoul aussi. Leur mère, n’en parlons pas. Une famille pour l’éternité, prisonniers images d’Épinal. Prudence a vu les bleus sur la peau de ses proches. Le réel, c’est quand on se cogne : ce conte est leur réel. Prudence a vu une fée recoudre l’arcade de Constance, plâtrer de bras de Raoul, comme elle a vu sa mère s’évanouir sous le choc, et tous les ans son père ramené de force par les rennes. Il n’en veut pas aux rennes, son père, il sait qu’ils sont écrits comme ça. L’alcool de houx ça l’aide beaucoup, le père Noël. Et depuis internet, au fond, il n’est pas si malheureux.

De toute façon il pense, tout comme sa fille Prudence, que comme les rennes, ils n’ont pas le choix. Leur histoire est écrite d’avance, un rôle leur a été attribué, un rôle, un nom, d’ailleurs il n’a jamais eu de prénom, le père Noël. Son ancêtre Saint-Nicolas, c’est encore un coup du catholicisme qui récupère les fêtes païennes en faisant du Jésus washing. Le père Noël : le père de la Nativité. Même le jour de la Nativité, le jour d’un accouchement, est symbolisé par un homme, pense très souvent Constance, que ça affecte énormément.


L’avènement de l’homme déconstruit

Constance est comme sa mère, extrêmement réceptive au courrier des humains, à ce que leurs souhaits de Noël reflètent. Ce qu’ils désirent, Constance l’entend. Ce qui n’est pas le cas de sa mère, mais elle lui fait des comptes rendus. Dès qu’un vœu est prononcé sur Terre, le cerveau de Constance le perçoit, le comprend, l’enregistre. Lucie, elle synthétise, en tire des graphismes, des analyses de tendances, qu’elle présente à ses troupes, désormais effectivement légion. C’est comme ça depuis quelques années, à cause des vœux des femmes. Des vœux, et de leurs questions, des questions comme « Comment fait-on pour que les hommes cessent de violer ? » Depuis quelques années, oui, Lucie et les fées des glaces, dont le rôle est de satisfaire la demande, ne savent vraiment plus comment s’y prendre, offrir un petit chimiste spécial bromure, une panoplie pour se mettre à la place d’autrui, une banderole brodée « Le monde ne t’appartient pas plus que les corps qui s’y trouvent », un tel condensé de pédagogie ne peut pas tenir dans un paquet.

Assis calmement dans la pièce, le père Noël tire sur sa pipe, que Constance a remplie de CBD. Provoquer la chute du patriarcat, il hésite quand même un petit peu, s’interroge sur ce que ça implique. La fin de la masculinité toxique, il n’a rien contre a priori, mais aimerait vérifier ce que Lucie et Constance entendent par « l’avènement de l’homme déconstruit ». « Homme déconstruit », ça lui fait peur, il se sent comme un tas de Lego, un Monsieur Patate en plastique que des mains aux ongles vernis s’empressent de démembrer. Lucie fait preuve de beaucoup de patience, explique démarche introspective, réflexes, habitudes, conditionnement ; Constance répète : stéréotypes ; Raoul le rassure comme il peut, « non papa il n’est pas trop tard, au contraire, c’est pile le moment ».

D’agir au-delà du dôme, ça galvanise Raoul, qui se sait assigné personnage secondaire. Le père Noël regarde Prudence, dont le visage peu à peu s’anime : intervenir si concrètement sur le destin de l’humanité, ça lui chamboule les traits, son nez parait plus court et nettement plus pointu. Prudence prend une plume d’oie qu’elle trempe directement dans les veines de sa mère, qui s’est légèrement incisé le bras pour l’occasion. Sur le parchemin, elle écrit à mesure que tous se concertent : il s’agit à présent de rédiger des formules, de cibler les sortilèges capables d’annihiler les paroles et actions relevant du sexisme.

Comment faire pour que les hommes puissent changer au réveil ? Comprendront-ils que ce changement constitue le plus beau des cadeaux ?


Célia GaultierCélia Gaultier


Nom de code : la Violette

Lucie en perd bientôt le sommeil, durant les jours qui suivent ses yeux sont creusés de cernes : elle a fait le choix de la douceur, de la bienveillance, dans sa méthode. Constance voulait des sorts violents, de la vengeance, des chocs en retour. Qui crachera une insulte vomira trois chatons, avec la certitude des griffures à l’œsophage ; toute agression sexuelle aura pour conséquence une immédiate nécrose des parties génitales ; le manterrupting engendrera des cloques sur le râpeux de la langue, des cloques remplies d’acide explosant aussitôt, ravageant les muqueuses, un charnier au palais ; le mépris et les marques de supériorité déclencheront sur le champ une dantesque diarrhée que rien ne pourra contenir surtout pas en public : humilier et punir, Lucie ne voulait pas.

Le patriarcat devait choir suite à un abandon, il fallait que les hommes renoncent à l’autorité, à cette autorité culturellement acquise dès le jour de leur naissance. Il fallait que les hommes se dépouillent de leurs privilèges, de tous leurs privilèges, qu’ils partagent le pouvoir et le redistribuent. Oui, Lucie pensait ça. Constance, elle, pas du tout.

Elle ne voyait pas pourquoi le dominant abdiquerait, quand bien même serait-il devenu soudain lucide face à la fin du monde, conscient que son système ne sait rien faire qu’exploiter, la terre, les femmes, les enfants ; le monde, les corps : il a échoué. Dans le cerveau de Constance, un parallèle se trace entre patriarcat et aristocratie, 1789, Révolution française, quel sang bleu à l’époque chantait « Ah ça ira ». Raoul glisse à sa sœur : les jeunes sont différents. En se définissant fluides, en désertant les berges de l’hétérosexualité, ils affaiblissent les rangs de la phallocratie, sans compter que nombre d’entre eux se refusent à être genrés, ou à rester coincés dans leur genre initial. En rejetant le modèle, ils le mettent en péril, le rendent même obsolète ; l’avenir est plein d’espoir s’enthousiasme Raoul, à qui Constance répond : « Souviens-toi de #metoogay, les prédateurs ne sont pas seulement des hétéros. » Raoul trouve ça dommage qu’elle feigne de ne pas comprendre, qu’elle manque à ce point de patience, ça le déprime un peu. Mais bon, il fait avec. Lui aussi s’implique fort dans la prochaine tournée, dans cette nuit de Noël qui doit tout bouleverser, événement historique, fenêtre à ne pas manquer. Sous le dôme chacun sait, sauf peut-être les rennes qui ne comprennent pas tout, qu’une révolution est en cours sur la Terre, une révolution de mœurs qu’ils font le choix de soutenir.

Nom de code : la Violette. C’est comme ça qu’ils l’appellent, cette quatrième vague féministe qui déferle et promet grâce à eux de gonfler tsunami. Le violet est la couleur du féminisme depuis les suffragettes, Lucie y tient beaucoup, au point de le substituer au rouge, au blanc, au vert, à l’or et à l’argent dès le papier cadeau. Lutins et écureuils remplissent déjà la hotte, les paquets, le bolduc, parme, lilas, prune et zinzolin. Dedans il n’y a que des surprises. Défaire le nœud c’est lancer le sort, un sort adapté à chacun mais qui sera bénéfique à toustes. Lucie dit toustes pour ne plus dire tous, parce que le propre du patriarcat c’est de s’imposer en système supérieur tout en braquant l’universel, et ça, elle ne peut plus le supporter.


Les mâles alpha tournent de l’œil

C’est le 24 décembre, la nuit, enfin. Partout, les cadeaux s’ouvrent. En France, il est minuit et selon les statistiques 206 viols par jour soit 9 personnes par heure. Au pays du fromage et du féminicide, un enfant sur dix est victime de violences sexuelles au sein de sa famille. 96 % des agresseurs sont des hommes et tous présentement déchirent le papier violet.

« Dis papi c’est quoi ton bouquin ?

– L’inceste de Christine Angot. »

Il n’y a pas de fumée, de nuage de paillettes, le sort qui jaillit est invisible et envahit doucement les crânes, enveloppant les ego pour mieux les décentrer. Soudain les mâles alpha transpirent et tournent de l’œil, leurs agressions remontent, s’imposant en jeu de rôle : chacun revit moult scènes du point de vue de l’abusée, douleur, colère et honte leur grignotent le cervelet ; certains découvrent l’effet de la sidération, tous ont envie de mourir. Pour eux, ce n’était rien, leurs mots, leurs gestes, rien. Même entrer leur queue de force, ça leur semblait normal. Ils sont très étonnés, si déstabilisés qu’ils en perdent la parole et s’effondrent en eux-mêmes. L’empathie est la reconnaissance et la compréhension des sentiments et des émotions d’un autre individu : ces hommes en sont dénués pour un tas de raisons relevant du culturel. Quand le monde vous appartient comme les corps qui s’y trouvent, se mettre à la place d’autrui ne peut venir à l’esprit, autrui n’existe pas en tant qu’être sensible. C’est une sorte de concept qui prépare le repas et soulage les pulsions.

Pour Lucie, c’est là qu’est le problème. Ils agissent comme des psychopathes par manque de développement psychique, mais grâce à la magie de Noël ils ne distribueront plus de marrons.

Ce qu’il se passe ensuite, ça ne dépend pas du dôme. Reconnaître et comprendre sentiments émotions, se mettre à la place d’autrui est-ce que ça change la donne, ça reste la question. Constance se laisse l’année avant de rectifier le tir. Sa sœur n’a pas d’avis ; son frère est optimiste ; sa mère observera les courbes statistiques avec beaucoup de craintes, et sûrement des regrets. Le père Noël, quant à lui, regarde Mariah Carey vendre son menu spécial fêtes dans une pub McDonald’s en sirotant un verre, petit, d’alcool de houx. Ses baies rouges sont alcaloïdes, mais il supporte bien le cyanure. Lucie pense que le houx c’est pareil que les humains, et qu’à force, elle aussi, elle sera immunisée. En attendant son cœur bat au rythme de la Violette : c’est désormais à nous de ne pas la décevoir.

Merci à l’Obs de nous pardonner le partage de ce conte édifiant, réservé à ses abonnés.

La face cachée des livraisons express « garanties avant Noël »


Les achats de dernières minutes sur Internet ont une forte empreinte environnementale à cause de la livraison express.  BOJAN VLAHOVIC VIA GETTY IMAGES


Avec la promesse des livraisons en moins de 24h, les colis voyagent beaucoup et très vite en cette période de fêtes. On vous dévoile l’impact de ces achats de dernières minutes sur la planète.

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Pologne : RSF appelle le Président à bloquer la promulgation de loi liberticide dit “anti-TVN”


Des milliers de manifestants ont défilé à Varsovie, dimanche 19 décembre, pour demander au Président Andrzej Duda de mettre son veto à la loi anti-TVN, aussi appelée Lex TVN (crédit : AFP).


L’approbation par le parlement polonais de la loi sur la radiodiffusion relative à la détention de parts étrangères dans les médias oblige le principal groupe télévisé du pays, TVN, à changer de propriétaire. Reporters sans frontières (RSF) exhorte le président de la République Andrzej Duda à bloquer ce texte pour empêcher le gouvernement de prendre le contrôle de ce grand média indépendant.

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Tunisie : Les tribunaux intensifient leurs poursuites portant atteinte à la liberté d’expression


Le portail barricadé du Parlement tunisien, dans le quartier du Bardo à Tunis, photographié le 26 juillet 2021, au lendemain de la décision du président Saïed de suspendre cette assemblée dans le cadre de sa saisie de pouvoirs exceptionnels, le 25 juillet 2021. © 2021 Ahmed Zarrouki


(Tunis) – Les autorités tunisiennes poursuivent des citoyens devant des tribunaux militaires et civils et les emprisonnent pour avoir critiqué publiquement le président Kais Saïed et d’autres responsables, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Parmi les personnes poursuivies figurent des membres du parlement, des personnes connues pour leurs commentaires sur les réseaux sociaux et un animateur de télévision.

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Grèce : face aux restrictions, les migrants cherchent d’autres routes


Face à la politique migratoire restrictive mise en place par le gouvernement grec, les migrants se replient sur des routes alternatives. (Image d’illustration). Crédit : AP


Face à la politique migratoire restrictive mise en place par le gouvernement conservateur grec, les migrants et les passeurs cherchent d’autres routes pour entrer en Europe. Un phénomène qui s’observe particulièrement à travers les accidents.

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Archives de la guerre d’Algérie : une ouverture partielle dont il faudra surveiller de près la mise en œuvre

La politique d’enfermement tue

Guerre d’Algérie : la France ouvre ses archives des affaires judiciaires et policières


Des soldats algériens gardent la Radiodiffusion Télévision française (RTF), le 3 mai 1962, à Alger. © AFP


Le texte officialisant l’ouverture des archives françaises relatives à la guerre d’Algérie entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1966 a été publié jeudi au Journal officiel. Ce geste avait été annoncé par Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, début décembre.

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« Pour une réforme de l’IGPN »



Dans le prolongement du sujet sur l’IGPN, Blast vous propose l’entretien de Sarah Massoud en intégralité. La présidente du Syndicat de la Magistrature fait le constat que la problématique du contrôle de la police est avant tout une question de structure et de culture. De là, la magistrate propose des pistes pour imaginer une refonte de l’IGPN pour prévenir les dérives de la police, tout en soulignant qu’elles sont bien souvent la conséquence de choix politiques.

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Bélarus : RSF demande la libération de deux blogueurs condamnés à plus de 10 ans de prison


Les blogueurs Édouard Palchys et Ihar Losik, en détention provisoire depuis des mois, ont été condamnés à 13 et 15 ans de prison. © Hawa Hiba et RFE/RL


Les blogueurs Édouard Palchys et Ihar Losik, en détention provisoire depuis des mois, ont été condamnés à 13 et 15 ans de prison. Reporters sans frontières (RSF) dénonce des peines extrêmement lourdes et demande au régime biélorusse leur libération immédiate.

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Filippo Grandi appelle à un soutien accru envers l’Iran afin de protéger les réfugiés afghans


Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, assiste à une conférence de presse à Téhéran, en Iran, au cours d’une visite de trois jours dans le pays.   © HCR/Hossein Eidizadeh


Au terme d’une visite de trois jours en République islamique d’Iran, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a exhorté la communauté internationale à renforcer son soutien au gouvernement et au peuple iraniens, qui accueillent des Afghans ayant fui pour échapper à la détérioration de la situation dans leur pays.

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Calais : malgré le froid et le gel, aucun plan de mise à l’abri prévu pour les migrants


Malgré le froid, les évacuations de campements ont continué sans proposition de mises à l’abri, selon les associations. Crédit : Utopia 56


Malgré des températures négatives la nuit dans le nord de la France, la préfecture n’a pas activé ces derniers jours le plan Grand froid, qui permet d’ouvrir des hébergements d’urgence à Calais pour y loger les migrants vivants dans des campements. Les associations s’insurgent et déplorent des évacuations de camps sans proposition de mise à l’abri.

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POUR UNE RECONNAISSANCE EFFECTIVE DES MOTIFS D’ASILE PROPRES AUX FEMMES, AUX FILLES ET AUX PERSONNES LGBTIQA+



Les violences sexuelles et sexistes (notamment les violences domestiques, l’exploitation sexuelle, le mariage forcé, les mutilations génitales, la traite, les législations discriminatoires, la répudiation, la privation de leurs enfants) poussent de nombreuses femmes, filles et personnes LGBTIQA+ à fuir leur pays et à demander l’asile en Europe.

SIGNEZ LA PÉTITION FÉMINISTE EUROPÉENNE

Chlordécone aux Antilles : le décret reconnaissant le cancer de la prostate comme maladie professionnelle est publié


Guadeloupe, le 22 février 2021. Une bananeraie se trouvant avant à la sortie du quartier de L’Habituée à Capesterre Belle-Eau. (Cédrick Isham Calvados/Libération)


Le décret reconnaissant que ce type de cancer sera reconnu comme maladie professionnelle à la suite de l’usage du pesticide dans les plantations de bananes est paru ce mercredi au Journal officiel. Le gouvernement en avait fait l’annonce pendant la crise aux Antilles.

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Paix à Gaza ! Pour un cessez-le feu permanent !



« On voit apparaître une génération d’enfants travailleurs »


Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter en octobre son appartement de la ville de Gaza avec sa femme Sabah, les enfants de celle-ci, et leur fils Walid, deux ans et demi, sous la pression de l’armée israélienne. Réfugié depuis à Rafah, Rami et les siens ont dû reprendre la route de leur exil interne, coincés comme tant de familles dans cette enclave miséreuse et surpeuplée.

Vendredi 16 août 2024.

On est à la mi-août et à cette date, normalement, on prépare la rentrée des classes. D’habitude, on voit les enfants qui se rendent avec leurs parents aux marchés pour acheter les fournitures scolaires. C’est un moment joyeux pour les élèves et leurs familles. Normalement.

Cette année, il y a beaucoup d’enfants au marché, mais ce n’est pas pour acheter des stylos et des cartables. Beaucoup d’entre eux sont maigres à cause de la malnutrition. On voit apparaître une génération d’enfants travailleurs.



«Maintenant on va où ?» : à Gaza, les ordres d’évacuation israéliens créent chaos et détresse


Fatigués de partir et repartir inlassablement, les déplacés palestiniens ne veulent plus bouger malgré les ordres d’évacuation quasi quotidiens lancés par l’armée israélienne. «Aucun endroit n’est sûr» à Gaza, répète l’ONU.

Informer depuis Gaza est extrêmement compliqué. Aucun journaliste ne peut y entrer, à l’exception de brèves incursions au sein d’unités de l’armée israélienne. Seuls ceux qui étaient sur place avant le 7 octobre continuent d’informer sur la situation. Parmi eux, des reporters de l’Agence France-Presse, dont Libération publie ce jour le reportage.

La police « guest-star » des JO: comment les médias ont préparé les esprits à la société ultrasécuritaire



Retour sur la couverture médiatique des Jeux Olympiques de Paris 2024, avec une presse qui s’est enlisée jusqu’au bout dans la louange sans recul des forces de l’ordre. Enquête en 7 actes et analyse d’Au Poste sur ce relais complaisant de la communication ministérielle. Où il est question d’Hollywood, de danse avec les flics et d’effet Téflon.



Vanessa Codaccioni : « Les détecteurs de mensonges sont en pleine expansion » !


Depuis plusieurs années, la chercheuse Vanessa Codaccioni enquête sur les dispositions d’exception qui grignotent peu à peu nos libertés publiques. Son dernier livre porte sur les détecteurs de mensonges. De plus en plus perfectionnés, adossés aux neurosciences, ils ont conquis 60 pays dans le monde. Dans plusieurs États, y compris en Europe, ils sont utilisés par la justice. Rencontre avec cette passionnée qui nous met en garde contre une société en recherche toujours plus grande d’une forme d’aveu, mais à quel prix ?

RD Congo : Deux activistes ayant critiqué l’état de siège ont été arrêtés



Les autorités devraient respecter les droits à la liberté d’expression et d’opinion, et mettre fin aux abus liés à l’état de siège.

Deux défenseurs des droits humains qui tenaient une conférence de presse pour critiquer l’état de siège dans deux provinces de l’est de la République démocratique du Congo sont détenus sans inculpation depuis le 1er août 2024, a déclaré Human Rights Watch.

La misère au cœur de la douceur d’une ville de province



La misère se loge aussi dans des territoires de la France moyenne, qui ne sont pas connus pour leur niveau de pauvreté. Il est grand temps de se mobiliser. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, extrait du rapport annuel du Secours catholique d’Indre-et-Loire.

La vision médiatisée de la pauvreté est souvent très caricaturale. Pour peu que l’on soit un peu attentif, que l’on entre dans les détails, les territoires moyens, où il fait souvent bon vivre, sont aussi ceux où persiste la plus grande misère. Et la bourgeoisie locale, tous bords politiques confondus, est loin d’en prendre la mesure. On peut le voir avec l’exemple de la ville de Tours, où se trouve d’ailleurs le siège de l’Observatoire des inégalités.

Merci Nicole

Fractures par Nicole François


Un grand merci à Nicole qui a maintenu avec courage et efficacité ce site en vie durant la quinzaine passée.

L’extrême droite slovaque provoque l’indignation des milieux culturels



La ministre slovaque de la culture, qui assume des idées offensivement d’extrême droite, a suscité une levée de boucliers. Ses décisions sont d’autant moins anecdotiques que des élections auront bientôt lieu en Allemagne comme en Autriche. Bratislava est désormais sur la ligne pro-Kremlin de Budapest.

Elle a un visage connu, au moins dans son pays : c’est une ancienne présentatrice de télévision. Mais en menant une politique agressivement nationaliste la ministre de la culture de Bratislava, Martina Simkovicova, a réussi à faire parler d’elle au-delà des frontières de la Slovaquie, désormais favorable à la Russie dans le conflit ukrainien. Comme sa voisine la Hongrie, qui se trouve sur la même ligne envers Moscou, la Slovaquie donne une idée de ce que ferait une extrêm- droite décomplexée si elle parvenait au pouvoir. Au sein de l’Union européenne.

L’intersyndicale de la PJJ appelle à une nouvelle grève le 29 août



Engagé le 14 août, le bras de fer entre les syndicats de la PJJ et leur direction nationale doit se poursuivre fin août par une nouvelle mobilisation. Au cœur du conflit, un plan d’économies qui prévoit le non-renouvellement de 500 postes de contractuels.

Après une première journée de grève le 14 août, les quelque 9 000 agents et contractuels de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) sont appelés à une nouvelle journée de mobilisation le 29. Un nouveau débrayage grâce auquel l’Intersyndicale de la profession – qui rassemble le SNPES-PJJ FSU, la CGT PJJ-Justice, l’Interco PJJ-CFDT et l’Unsa SPJJ – espère mettre un coup de pression sur sa direction nationale pour la contraindre à renoncer à sa décision de ne pas renouveler 500 postes de contractuels après le 31 août prochain.

À Calais, de gros rochers empêchent des distributions de nourriture pour les migrants



Des blocs de pierre ont été disséminés par la mairie, lundi, sur un terrain de Calais où stationnent d’habitude les véhicules des associations de soutien aux migrants. « Une énième entrave à l’aide aux exilés », déplorent les humanitaires, alors qu’une centaine de personnes bénéficiaient, jusqu’ici et chaque jour, de leurs services dans cette zone.


« Agent orange » : le caractère « irrecevable » de l’action menée devant la justice française contre Bayer-Monsanto et treize autres groupes confirmé en appel


La procédure contre Bayer-Monsanto et treize autres groupes avait été lancée en 2021 par Tran To Nga, une ancienne enseignante franco-vietnamienne âgée de 82 ans, exposée en 1966 à ce défoliant ultratoxique.

Dans un arrêt rendu jeudi 22 août, la cour d’appel de Paris a confirmé le caractère « irrecevable » de l’action menée devant la justice française contre Bayer-Monsanto et treize autres groupes agrochimiques qui ont fourni à l’armée américaine de l’« agent orange ». La procédure avait été lancée par Tran To Nga, une ancienne enseignante Franco-vietnamienne de 82 ans exposée en 1966 à ce défoliant ultratoxique. « Les demandes de Mme To Nga se heurtent à l’immunité de juridiction dont les sociétés (…) bénéficient », écrit la cour d’appel dans son arrêt.



Derrière le procès de l’« agent orange », le combat de jeunes asiodescendants

« C’est une association très bénéfique pour ses militants », souligne Léa Lo Van, jeune militante du collectif Vietnam Dioxine, en lutte pour obtenir des réparations pour les victimes de l’« agent orange », pendant la guerre du Vietnam. Depuis dix ans, le collectif Vietnam Dioxine accompagne Tran To Nga, Vietnamienne de 83 ans installée à Evry, dans son combat contre Monsanto-Bayer et treize autres entreprises de pétrochimie. Le procès qu’elle a intenté aux entreprises tente de démontrer que ces dernières ont livré à l’armée américaine un produit – l’« agent orange » – bien plus toxique que ce que la commande préconisait.

Israël-Palestine : des milliers d’enfants usés par la guerre



“Les images d’enfants et de familles qui s’échappent des tentes bombardées à Rafah nous bouleversent tous.
Depuis plus de sept mois, nous assistons à cette tragédie, qui fait des milliers de morts et de blessés, dont des enfants.
Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat, à la libération inconditionnelle de tous les otages et à la fin du massacre des enfants.”

Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF

Alors que les combats s’intensifient à Rafah, des milliers d’enfants déjà épuisés, mal nourris et traumatisés continuent de vivre l’indescriptible.



Escalade au Proche-Orient : les cavaliers de l’Apocalypse

par Pierre Haski


Les radicaux palestiniens et israéliens agissent pour poursuivre leur combat suprémaciste et empêcher la paix. Ils avancent parce qu’on les laisse faire : ils ne sont forts que parce que le monde ferme les yeux.



Appel juif international contre le génocide à Gaza


« Depuis plus de dix mois, tous les jours à Gaza, des vieillards, des femmes, des enfants, des hommes sont sciemment visés et tués. L’occupant attaque les écoles, les hôpitaux, les campements de réfugiés. Il s’acharne sur les médecins, les journalistes, les athlètes.» Dans cette tribune, un collectif international d’enseignant·es, journalistes, militant·es, artistes et personnalités appelle au cessez-le-feu et à « la solidarité concrète avec la population de Gaza martyrisée ».

La Ligue des droits de l’Homme porte plainte contre deux groupuscules identitaires

La Ligue des Droits de l’Homme France porte plainte contre les membres du groupuscule « Furie française » (Toulouse-Haute-Garonne) et « Patria Albiges » (Albi -Tarn) pour « provocation à la discrimination, à la haine et à la violence », après la placardisation d’affiches appelant à la « remigration », dans les rues de ces deux villes. L’action faisait suite à des rumeurs véhiculées quant à l’auteur de l’attaque au couteau survenue fin juillet en Angleterre.

« Pour que ces appels à la haine ne restent pas que des mots »

« Ces appels à la haine ne restent pas que des mots », la Ligue des droits de l’Homme porte plainte contre deux groupuscules identitaires (francetvinfo.fr)

Anciennement appelé « La Meute », Furie Française fait partie des collectifs d’extrême-droite ayant bénéficié de la dissolution de Génération Identitaire (GI), dont les membres ont adhéré à des structures plus ancrées localement.

Après le drame de Southport, comment l’extrême droite française s’empare du fait divers avec des affiches anti-immigration « European Lives Matter » (francetvinfo.fr)

Russie: « ce qu’ils disent à la télévision, ce n’est pas vrai ! »

« Nous n’apprenons rien de nos médias » : la colère des habitants russes évacués de la région de Koursk

Sur les réseaux sociaux, des Russes de la région de Koursk, en Russie, critiquent leur armée, après l’invasion des forces ukrainiennes.

L’opération ukrainienne en territoire russe entre dans sa troisième semaine. Les forces ukrainiennes ont pénétré dans la région de Koursk sur une trentaine de kilomètres. Kiev revendique la prise de plus de 1.250 km2 de territoire russe, dont 92 localités, depuis le lancement de son attaque le 6 août. L’armée russe affirme qu’elle a repoussé plusieurs tentatives d’attaques ce mardi. Mais la situation reste très instable.

Les autorités russes ont commencé à creuser des tranchées autour de la centrale nucléaire de Kourtchatov, à l’ouest de Koursk. Au moins 130.000 habitants ont été évacués des zones concernées par les combats. Parmi les réfugiés, certains critiquent l’impréparation de leur armée et l’absence de soutien de leurs autorités.

Il y a beaucoup de colère chez les habitants évacués en catastrophe des zones envahies par l’armée ukrainienne. Certains laissent même des vidéos sur les réseaux sociaux pour dire tout ce qu’ils pensent de l’attitude des autorités locales. Comme cette habitante de Soudja : « Ce qu’ils disent à la télévision, ce n’est pas vrai. L’administration s’est enfuie, la police s’est enfuie, les pompiers se sont enfuis. Tout le monde s’est enfui et personne n’a été prévenu. »

Maria non plus ne croit pas la télévision qui répète que la situation est sous contrôle. Réfugiée à Koursk, partie en laissant tout derrière elle, elle essaie de savoir ce que sa maison est devenue : « Nous n’apprenons rien de nos médias. Nous regardons uniquement les chaînes YouTube et les TikTok des ukrainiens. Sans ça, nous ne saurions probablement rien du tout. »

Une chaîne de solidarité

Comme souvent, les Russes ne peuvent compter que sur la solidarité de la population, bien réelle, explique Youlia Zaytseva de la Croix Rouge de Koursk : « Chaque jour, une cinquantaine de personnes apportent leur aide bénévolement dans notre centre. Tout le monde essaie de venir aider après le travail. Oui, nous vivons dans une région transfrontalière et nous entendons souvent les sirènes ici. Les gens qui ont dû quitter leur domicile, c’est vraiment difficile. » 

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-info-de-france-inter/l-info-de-france-inter-2359852?at_medium=newsletter&at_campaign=inter_quoti_edito&at_chaine=france_inter&at_date=2024-08-21&at_position=5

En Tunisie, sept jeunes sur dix envisagent d’émigrer

Face à la crise socio-économique, près de la moitié des Tunisiens souhaitent quitter leur pays, selon une récente enquête du réseau de recherche Arab Barometer. La situation est encore plus alarmante chez les jeunes, dont certains envisagent de partir clandestinement.

Les chiffres illustrent le profond malaise de la population tunisienne. Face à une économie en berne et un chômage exponentiel, près d’un Tunisien sur deux (46 %) envisage de quitter son pays, révèle une étude du réseau de recherche Arab Barometer, publiée le 15 août. Ce taux a plus que doublé depuis 2011, année de la révolution tunisienne qui a conduit à la chute du dictateur Ben Ali. Il n’a depuis jamais cessé d’augmenter. Il s’agit, aussi, du pourcentage le plus élevé des quinze pays arabes au sein desquels l’enquête a été menée, auprès de plus de 15 000 personnes. La Jordanie (42 %), le Liban (38 %) et le Maroc (35 %) arrivent juste derrière.

Le désir d’émigrer est particulièrement présent chez les jeunes Tunisiens âgés de 18 à 29 ans. Environ 71 % d’entre eux (contre 36 % pour les plus de 30 ans) ont exprimé cette volonté, surtout les titulaires d’un diplôme universitaire. Pour près de neuf personnes sur dix, l’option du départ est motivée par des considérations économiques.

https://www.liberation.fr/international/afrique/en-tunisie-sept-jeunes-sur-dix-envisagent-demigrer-

Médecins solidaires

Contre les déserts médicaux, soignons collectif !

A l’heure où la question de l’accès aux soins est source de préoccupation majeure des Français et où la pénurie de médecins généralistes devient de plus en plus prégnante en zone rurale, le principe est simple :

Au lieu de demander beaucoup à peu de médecins,

demandons peu à beaucoup de médecins.

Médecins Solidaires est une association de loi 1901 à but non lucratif co-fondée en 2022 par le Docteur Martial Jardel et l’association Bouge ton coQ ! qui a pour objet principal de redonner un accès aux soins de santé primaires aux populations en zones rurales sous-denses.

Organisation apolitique et asyndicale, Médecins Solidaires propose et défend une médecine générale de qualité, libre et accessible à tous. Elle s’appuie sur l’engagement d’un collectif national et intergénérationnel de médecins généralistes, autour d’une charte de dix valeurs communes défendant une médecine humaniste et de proximité.

Des généralistes donnent de leur temps pour combler le manque de médecins en secteur rural.

Chaque semaine, un médecin différent vient prendre le relais du précédent dans nos centres médicaux. Ainsi, la présence médicale est continue et les patients retrouvent un accès aux soins pérenne dans les déserts médicaux. Nous venons en aide aux patients mais aussi aux nombreux médecins de famille de ces territoires qui portent une lourde charge, et pour qui la création de ces centres sont un soutien indispensable.

« Nous croyons qu’une aventure humaine et collective peut avoir une portée considérable. Les bonnes volontés ne manquent pas chez les médecins, nous voulons les rassembler, les associer et les fédérer en une communauté pour démultiplier leur impact.« 

Voir le documentaire « Prête-moi ton docteur »

https://www.france.tv/documentaires/documentaires-societe/5836638-prete-moi-ton-docteur.html

Crise dans les hôpitaux

Marine Loty, présidente du syndicat des internes des hôpitaux de Paris et Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France:

À l’hôpital, les étés se suivent et se ressemblent. Des services d’urgence contraints de fermer la nuit, une nouvelle fois en Mayenne, en Vendée, dans la Sarthe, à Carpentras ou encore Sarlat. Quand d’autres, beaucoup d’autres, instaurent désormais le filtrage de l’accès par le SAMU. Confronté à une « saturation des capacités d’hospitalisation », l’hôpital Nord Franche-Comté en Territoire de Belfort a activé le plan blanc afin de mobiliser des moyens et effectifs supplémentaires. 

Notre système hospitalier semble devoir s’habituer à une crise désormais permanente alors que d’autres nuages s’amoncèlent à l’horizon, 1.500 internes de moins à la rentrée.

« Entre 15 et 20% des passages aux urgences pourraient être pris par la médecine de ville »

« Nous avons une situation très contrastée et hétérogène en fonction des territoires », assure Arnaud Robinet,  président de la Fédération hospitalière de France et maire de Reims. « La mère des batailles, ce sont les ressources humaines. Nous avons un déficit en termes de personnel, d’agents hospitaliers. », dit-il. Selon lui, les hôpitaux publics doivent aussi compenser l’été les fermetures des services du secteur privé et de la médecine de ville. « Des études ont montré que le nombre de passages aux urgences a doublé en 20 ans », assure-t-il. « On estime qu’entre 15 et 20% des passages aux urgences pourraient être pris par la médecine de ville. » Une des solutions reste, selon lui : une meilleure régulation auprès du SAMU.

« On se retrouve avec la détresse des patients »

« On se retrouve avec la détresse des patients », assure Marine Loty. Selon elle, les internes sont « devenus indispensables plus qu’en formation dans les services. » « On représente 40% du personnel médical, ce qui est relativement non négligeable. On se retrouve à devoir gérer les problématiques des patients alors que parfois, on est jeune semestre », dit-elle.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-20-aout-2024-5689032?at_medium=newsletter&at_campaign=inter_quoti_edito&at_chaine=france_inter&at_date=2024-08-20&at_position=1

Athlètes réfugiés

Si les JO de Paris ont permis de braquer le projecteur et d’attirer l’attention de l’opinion publique sur la situation difficile des sportifs réfugiés, il reste beaucoup à faire pour faire évoluer les mentalités vers plus d’empathie pour le sort dramatique des migrants et réfugiés qui sont souvent refoulés violemment, enfermés dans des centres de rétention aux conditions de détention inhumaines et renvoyés dans leur pays où ils risquent la mort et affrontent des situations atroces.

Le 26 juillet 2024, le deuxième bateau (après celui de la Grèce) à défiler sur la Seine, lors de la mémorable cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, était celui de la délégation des 37 athlètes réfugiés.

Ces 24 hommes et 13 femmes ont représenté les plus de 120 millions de personnes réfugiées dans le monde, qui vivent dans des conditions souvent dramatiques et sont nombreuses à trouver la mort sur les routes de l’exil, en particulier aux portes de l’Europe.

Ils représentaient chacun leurs pays d’accueil (Allemagne, Autriche, Canada, Espagne, États-Unis, France, Israël, Italie, Jordanie, Kenya, Mexique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède et Suisse), concourant dans 12 sports différents : athlétisme, badminton, boxe, breaking, canoë, cyclisme, haltérophilie, judo, lutte, natation, tir et taekwondo. Ces athlètes défilent sous bannière neutre et, en cas de médaille d’or, c’est l’hymne olympique qui doit être joué.

Le CIO fait valoir que « dans cette équipe, les jeunes déplacés reconstruisent leur vie ». Grâce au sport et à l’esprit olympique, ils retrouvent « un sentiment d’appartenance, développent des compétences de vie et façonnent leur propre avenir ». Le soutien du CIO à l’équipe olympique des réfugiés se traduit par un appui financier et logistique tout au long de l’année des JO. Un financement de 6 millions de dollars est alloué, depuis 2016, aux bourses d’études destinées aux athlètes réfugiés. De plus, la Fondation olympique pour les réfugiés (ORF), créée en collaboration avec le HCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés, a mis en place un programme d’aide et de soutien aux sportifs réfugiés, qui touche 132 600 jeunes, dans 11 pays et sur cinq continents.

https://theconversation.com/la-delegation-des-athletes-refugies-aux-jo-miroir-dun-monde-fracture-236958?

https://www.unhcr.org/fr/actualites/communiques-de-presse/lequipe-olympique-des-refugies-representera-plus-de-100-millions

Selon le HCR, le nombre de personnes déplacées de force à travers le monde était d’environ 114 millions en septembre 2023.

« Nous vous accueillons toutes et tous à bras ouverts. Vous êtes une richesse pour la communauté olympique et pour nos sociétés. En participant aux Jeux Olympiques, vous témoignerez des qualités humaines de résilience et d’excellence. Vous enverrez ainsi un message d’espoir aux plus de 100 millions de personnes déracinées à travers le monde. Dans le même temps, vous sensibiliserez des milliards de personnes dans le monde à l’ampleur de la crise des réfugiés. C’est pourquoi j’encourage tout un chacun, partout dans le monde, à se joindre à nous pour vous encourager, vous, l’équipe olympique des réfugiés du CIO », a déclaré le président du CIO.

Abonnement à la lettre LDH

Parce que la défense des droits & libertés ne peut pas attendre la fin de la crise & que celle-ci risque au contraire d’être un enjeu supplémentaire pour les combats que nous menons, suivez notre actu et abonnez-vous à notre Lettre !

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Loin de la fête

La LDH reste particulièrement vigilante concernant d’éventuelles remises à la rue en cette fin de JO: le NETTOYAGE SOCIAL est indigne de la France et des valeurs qu’elle proclame.

Malgré la création de 216 places d’hébergement pérennes dans la capitale, la quinzaine olympique s’est révélée synonyme de complications, de déplacements contraints et de solitude accrue pour les plus précaires.

A quelques minutes de marche de l’éphémère parc des Nations, lieu emblématique de célébration des Jeux olympiques (JO), une file d’attente qui n’a, elle, rien de temporaire, s’allonge, avenue de la Porte-de-La-Villette, dans le 19e arrondissement parisien, plusieurs centaines de personnes en situation de très grande précarité attendent un repas chaud.

« Regardez-nous, regardez comme la France est belle et propre, souffle Issam (un prénom d’emprunt). Il y a la France des JO, la France des touristes, et puis tout autour, il y a ce qu’on préfère ne pas voir, des gens comme moi pour qui rien ne bouge. » Ou presque rien : depuis un an qu’il vit à la rue, expulsé d’un foyer, cet homme de 46 ans, venu d’Algérie, n’avait jamais vécu autant de contrôles policiers. « Paris fait la fête, mais moi, je me sens encore plus regardé d’en haut. Je suis celui qui fait peur », déplore-t-il.

JO 2024 : le Paris des « invisibles » si près et si loin de la fête (lemonde.fr)

https://utopia56.org/les-jo-ce-nest-pas-la-fete-pour-tout-le-monde/

Augmentation d’un tiers du nombre de détenus depuis quatre ans

En 4 ans, le nombre de détenus a augmenté d’un tiers. Face à cette situation indigne d’un Etat de droits, la LDH réitère sa demande au gouvernement de la mise en place d’un dispositif contraignant de régulation de la population carcérale.

 Alors que les prisons françaises sont inhumaines, fabriquent de l’exclusion sociale et échouent à prévenir la récidive, un nouveau record absolu a été battu au 1er juillet, pour le neuvième mois consécutif, avec 78 509 personnes incarcérées.

Les prisons débordent, et l’Etat les remplit encore

La délinquance n’explose pas et pourtant le gouvernement ne cesse de renforcer les peines passibles d’emprisonnement, ce qui a entraîné une augmentation d’un tiers du nombre de détenus depuis quatre ans.

Les prisons débordent, et l’Etat les remplit encore – Libération (liberation.fr)

La défense des droits passe aussi par la culture

Certaines œuvres sont de très bons outils d’éducation et de sensibilisation aux droits et libertés, qui peuvent servir d’introduction à de nombreux débats, ouverts à un large public, et permettent d’aborder certaines thématiques avec un regard et un angle nouveau. C’est pourquoi la LDH tient à apporter son soutien aux œuvres culturelles ci-dessous:

https://www.ldh-france.org/sujet/cine-theatre-a-voir/

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