LES POPULATIONS AUTOCHTONES DU NÉPAL EXPULSÉES AU NOM DE LA « PRÉSERVATION DE LA NATURE »


REUTERS


Les populations népalaises autochtones subissent depuis près de 50 ans de nombreuses violations de leurs droits. Les autorités se justifient en brandissant leurs politiques de « préservation de la nature ».


Lire ICI

CONTRIBUTION portant sur certaines dispositions du projet de loi confortant le respect des principes de la République

9 août: Journée internationale des peuples autochtones


Une marginalisation séculaire et un ensemble de vulnérabilités différentes exposent les peuples autochtones aux graves effets de la crise.
PHOTO : Composition de l’ONU avec des photographies de l’Organisation panaméricaine de la santé (à gauche), Martine Perret (au centre) et UNICEF Equateur-Arcos (à droite).


Ne laisser personne de côté : les peuples autochtones et l’appel pour un nouveau contrat social.


Lire ICI

Le courage des athlètes olympiques réfugiés illumine les Jeux de Tokyo



Lire ICI

Les scientifiques du GIEC : « Le changement climatique s’accélère et s’intensifie »



Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat publie ce 9 août son rapport faisant l’état des connaissances scientifiques sur le changement climatique. Il détaille notamment la multiplication à attendre des événements extrêmes. Et avertit qu’il reste à peine vingt ans pour limiter le pire. Une condition : amener les émissions de gaz à effet de serre à zéro.


Lire ICI

et ICI


Le rapport complet est ICI

Exécution imminente

Un jeune Iranien en grand danger de mort



Voir et agir ICI

En Tunisie, « la joie d’un peuple qui n’en pouvait plus de suffoquer »


Des Tunisiens expriment leur joie devant le Parlement, le 26 juillet 2021 à Tunis, après que le président Kaïs Saïed a limogé le premier ministre et suspendu l’Assemblée. YASSINE MAHJOUB / AFP


Pour l’écrivaine Emna Belhaj Yahia, l’accueil réservé au coup de force du président Kaïs Saïed témoigne d’un « profond ras-le-bol à l’égard de l’islam politique qui a gouverné pendant dix ans ».


Lire ICI

« L’antisémitisme n’a jamais été aussi bien représenté qu’à l’extrême droite » Arié Alimi

Lorraine Actu

Lors d’une manifestation contre le pass sanitaire à Metz : une pancarte jugée antisémite fait polémique.

Cette pancarte brandie lors d'une manifestation anti-pass sanitaire à Metz (Moselle) est dans le viseur de la Licra.
Une pancarte jugée antisémite à la manifestation anti-pass sanitaire à Metz samedi.

La manifestation contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale a rassemblé plusieurs milliers de personnes à Metz (Moselle) samedi 7 août 2021.

L’ensemble de l’événement s’est déroulé dans le calme et sans incident. Mais depuis samedi soir, une image a été particulièrement commentée sur les réseaux sociaux.

On y voit une femme tenir une pancarte et une liste de noms de personnes désignées comme des « traîtres » : Agnès Buzyn, Laurent Fabius, Patrick Drahi, Gabriel Attal, Bernard-Henri Lévy, Olivier Véran…, associant certains noms issus de la communauté juive au mot « traîtres ».

La mention « Mais qui ? », au centre de la pancarte, est-elle une « nouvelle manière d’afficher et d’assumer son antisémitisme »?

Dans un article, Libération a associé la question à une pratique des mouvements d’extrême-droite. D’après le quotidien, elle fait référence à la réponse du général en retraite Dominique Delawarde à la question de Claude Posternak sur CNEWS, lui demandant qui contrôlait une supposée « meute médiatique ».

Le militaire lui a alors répondu « la communauté que vous connaissez bien », en faisant référence aux Juifs. Il a par la suite été visé par une enquête.

D’autres signes, comme l’affichage de l’étoile jaune de la part de certains manifestants ou la comparaison à la Shoah, ont suscité un tollé.

L’affaire a pris une telle ampleur sur les réseaux sociaux que le hashtag #antisemitisme figurait parmi les « tendances » en France.

L’avocat parisien Arié Alimi a exprimé son indignation. « L’antisémitisme n’a jamais été aussi bien représenté qu’à l’extrême-droite » et « la bête s’épanouit quand les dirigeants politiques jouent avec la démocratie et l’État de droit », d’après lui.

La députée européenne (LREM) Nathalie Loiseau a également dit sa colère. « Il y a chez ces manifestants un antisémitisme assumé. Odieux. Insupportable. Toute la classe politique doit le dénoncer sans attendre et sans calcul. Ceux qui se tairont, s’il y en a, signeront leur indignité. Il n’y a rien à comprendre, seulement à combattre cette haine immonde ».

D’autres utilisateurs disent au contraire ne pas comprendre le caractère antisémite de la pancarte, à travers les mots « carte » ou « joker » de l’antisémitisme. Certains réfutent l’association de la question « Qui ? » à l’extrême-droite.

L’accès à l’eau, un droit humain fondamental

OXFAM

Aujourd’hui encore, des millions de personnes tombent malades ou meurent chaque jour car elles n’ont tout simplement pas accès à une eau potable. Les maladies dues à une eau insalubre et au manque d’assainissement de base tuent davantage chaque année que toutes les formes de violence, y compris la guerre.

  • 1 personne sur 3 dans le monde n’a pas accès à une eau salubre.
  • 2,3 milliards de personnes n’ont pas accès à des installations d’assainissement élémentaires, comme des toilettes ou des latrines.
  • Chaque jour, plus de 800 enfants de moins de cinq ans meurent d’une diarrhée causée par une eau insalubre.
  • 700 millions de personnes dans le monde pourraient être contraintes de se déplacer en raison d’une aggravation de la pénurie d’eau d’ici à 2030.
  • Dans le monde, plus de 80% des eaux usées sont déversées dans la nature sans être traitées.

Travail des femmes

Donner accès à l’eau potable au plus grand nombre, c’est aussi lutter contre les inégalités femmes-hommes et soutenir l’autonomisation et le respect des droits des femmes. Aller chercher de l’eau, à des kilomètres ou attendre des heures durant, revient essentiellement aux femmes à travers le monde. Alléger cette tâche domestique, c’est améliorer les conditions de vies de millions de femmes, et soutenir l’égalité de genre.

Combattre les épidémies

L’accès à l’eau potable est une condition indispensable pour lutter contre la propagation d’épidémies.

Se laver les mains avec du savon est la manière la plus efficace d’éviter les diarrhées et les infections des voies respiratoires (bien plus que le traitement de l’eau ou un assainissement sûr). La pandémie de COVID-19 l’a rappelé au monde entier : le premier geste pour lutter contre une épidémie est le lavage de main. Encore faut-il avoir accès à de l’eau propre et à du savon.

Oxfam a introduit une série de standards minimums dans tous les programmes de santé publique, notamment des installations de lavage des mains largement disponibles au niveau des latrines (stations de lavage de main « sans contact », grâce à l’activation de pédales), ainsi que le suivi de la compréhension des pratiques de lavage des mains.

Au Bangladesh, dans le camp de réfugiés Rohingyas de Cox Bazar, Oxfam a installé de nouvelles formes de stations de lavage de main, pour permettre d'éviter les contacts et promouvoir les pratiques d'hygiène nécessaires pour endiguer l'épidémie de Covid-19. Crédit : Fabeha Monir / Oxfam
Au Bangladesh, dans le camp de réfugiés Rohingyas de Cox Bazar, Oxfam a installé de nouvelles formes de stations de lavage de main, pour permettre d’éviter les contacts et promouvoir les pratiques d’hygiène nécessaires pour endiguer l’épidémie de Covid-19.

Pour certaines personnes, l’accès à l’eau n’est pas seulement un luxe, c’est un but qui semble inatteignable. Une partie essentielle du travail humanitaire consiste à fournir de l’eau potable et des installations sanitaires aux personnes vulnérables qui en ont besoin. Et cela commence par la recherche constante d’idées innovantes qui fonctionnent dans l’immédiat et peuvent résister à l’épreuve du temps. Dans certaines zones du monde, assurer l’accès à l’eau potable relève d’un défi logistique !

Pour exemple, bien que la République Démocratique du Congo (RDC) soit un des pays d’Afrique les plus riches en eau, des millions de personnes dans le pays n’ont toujours pas accès à une eau salubre. Le territoire de Fizi, dans la région du Sud Kivu, est l’un des endroits les plus inaccessibles de la RDC. La croissance de la population a fait peser une pression supplémentaire sur les rares installations d’eau présentes dans la région.

Oxfam a commencé à construire un système d’approvisionnement en eau par gravité d’une longueur de plus de 100 kilomètres, qui s’alimente auprès d’une source fluviale dans la chaîne des monts Mitumba. Il s’agirait de l’une des plus longues conduites d’eau jamais installée par une ONG. Une fois terminée, elle fournira de l’eau potable à plus de 80 000 personnes dans les quatre principales villes d’accueil environnantes.

Accès à une eau salubre

Le moyen le plus rapide et le plus efficace de fournir de l’eau potable est de la purifier, par un système d’épuration des eaux appelé SkyHydrant, qui transforme les eaux souterraines en eau potable, sans électricité ni produits chimiques. Une unité permet de produire 1 200 litres d’eau potable par heure à partir d’un puits et de desservir environ 500 personnes par jour.

Les bidons LifeSaver permettent de transformer l’eau la plus sale en eau potable grâce à une pompe à main intégrée. Comme ces bidons sont pratiques et légers, ils peuvent facilement être transportés jusqu’aux zones difficiles d’accès et ainsi sauver des vies.

Ana et Dutcha récupèrent des cubes "LifeSavers", permettant de filtrer l'eau, après le passage du cyclone Idai au Mozambique.
Ana et Dutcha récupèrent des cubes « LifeSavers », permettant de filtrer l’eau, après le passage du cyclone Idai au Mozambique.

Le bilan humain d’une eau insalubre, d’un assainissement insuffisant et de mauvaises pratiques d’hygiène a été plus lourd au cours du siècle dernier que pour toute autre cause de mortalité, et c’est encore le cas dans nombre de pays.

Il s’agit donc de l’un des enjeux sanitaires les plus pressants.

Madeleine Rebérioux, Présidente de la Ligue des Droits de l’Homme de 1991 à 1995

Par l’historienne Michelle Perrot

« La citoyenne Madeleine, toujours en vadrouille », disait d’elle affectueusement son mari Jean qui l’accompagna fidèlement dans ses pérégrinations de tous ordres, gardien de leur foyer, à La Varenne ou dans ce Berry qu’ils aimaient tant.

Sa vie traverse le XXe siècle, ses drames, ses conflits, ses déceptions et ses espoirs. Cette femme engagée fut de tous les combats, aimantée par de très fermes convictions politiques et sociales, dont Jaurès, qu’elle a tant servi, est comme la figure de proue.

Madeleine, je l’ai rencontrée pour la première fois en 1960, au colloque sur « Le militant ouvrier », dont devait naître Le Mouvement Social, qu’elle a ultérieurement dirigé durant de longues années. Notre collaboration, parfois intermittente, voire conflictuelle, toujours amicale, n’a jamais cessé. Une de nos dernières rencontres de travail, c’était le 5 février 2004, lors de l’enregistrement d’une émission sur les femmes, pour la journée du 8 mars.

Car Madeleine s’intéressait à l’histoire des femmes. Le social et le politique demeuraient pour elle prioritaires mais elle y incorpora la dimension des rapports de sexes de plusieurs manières : dans son œuvre et à Paris VIII-Vincennes, puis Saint-Denis, l’université dont elle a été une des fondatrices.

Il y eut notamment le colloque de décembre 1978 à Vincennes, sur « Femmes et classe ouvrière », avec trois thèmes : « femmes et travail » ; « femmes et mouvement ouvrier » ; « le travail ménager », sur lequel le débat féministe s’interrogeait alors : fallait-il, ou non, rémunérer ce travail « gratuit » des femmes ? Durant trois jours, un public nombreux montra l’intérêt pour ces problématiques et l’intensité des recherches en cours. Beaucoup de rencontres se firent à cette occasion. Au même moment, Le Mouvement Social sortait « Travaux de femmes » (octobre-décembre 1978). Le terreau des recherches sur les femmes était social et Madeleine s’en réjouissait. Par la suite, elle a dirigé de nombreuses maîtrises et thèses dans cette direction et dans celle du socialisme, son autre préoccupation.

Dans un article (1979) consacré à « la question des femmes dans la seconde Internationale », elle se plaisait à souligner que « la rencontre entre les femmes et le socialisme a bien eu lieu ». Le socialisme allemand et, tout compte fait, le marxisme étaient plus ouverts à cet aspect des choses. C’était moins le socialisme en tant que tel qu’il convenait d’incriminer qu’un certain sexisme français.

Dans les années 1990, Madeleine s’est investie dans un projet plus régional : la fondation en Berry, autour de Nohant et d’Ars, du « Centre international George Sand et le romantisme ». Madeleine, présidente du conseil scientifique de ce projet, au départ très ambitieux, s’en occupa avec l’énergie qu’elle apportait à toute chose. Il y eut d’innombrables réunions et démarches, où elle déploya son savoir-faire et la multiplicité de ses relations culturelles. Littéraires, historiens et personnalités locales affluèrent aux colloques organisés à Nohant, l’un sur « la Correspondance », l’autre sur « l’éducation des filles », l’un et l’autre publiés, avec sa participation. L’amitié entre Madeleine et George n’était pas évidente : le côté « bonne dame » ne l’emballait pas ; et puis, il y avait la Commune et Madeleine se sentait plus proche, sans doute, de Louise Michel que de Sand à cet égard. Mais Sand était sa voisine. Madeleine appréciait son engagement pour la République et le socialisme. « Le socialisme est le but. La République est le moyen », disait George en 1848. Madeleine approuvait. Elle redécouvrit son œuvre romanesque, en particulier La Ville noire, le plus ouvrier des romans de Sand. Malheureusement, le projet sandien ne fut que partiellement réalisé. Mais Madeleine ne désarmait pas. Dans les années 2000, elle rêvait d’organiser, au château d’Ars, autour d’une pionnière de la photographie en Berry, une exposition sur les femmes photographes.

Rien n’était étranger à cette femme multiple et passionnée.

Elle entendait demeurer fidèle à l’universalité des « droits de l’Homme », à La Ligue, qu’elle présida avec l’intensité que l’on sait, et ailleurs, partout dans le monde.

Les femmes et les filles au cœur de la lutte pour la justice climatique

Par Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Directrice exécutive d’ONU Femmes

L’égalité des sexes et la justice climatique sont inextricablement liées. Lors de chaque crise climatique, ce sont souvent les femmes et les filles qui souffrent des effets les plus graves de la dégradation de l’environnement et des catastrophes naturelles – qui se traduisent par une pauvreté accrue et l’escalade de la violence liée au genre. Pourtant, bien qu’elles contribuent à la création et à la mise en œuvre des solutions, elles sont trop souvent absentes de la direction formelle des actions en matière de climat, des initiatives innovantes et des emplois clés. La pandémie de Covid-19 n’a fait qu’exacerber nombre de ces inégalités.

Pour que les actions en faveur du climat et de l’environnement répondent aux besoins des femmes, il faut commencer par leur garantir un égal accès aux ressources productives, et en particulier aux financements, aux terres, à l’eau et à des énergies propres. Il convient également de soutenir le renforcement de leurs compétences, de leur plaidoyer et de leur accès aux technologies, et de produire des données désagrégées pour éclairer la planification et l’action.

Lors du Forum Génération Égalité à Paris, l’occasion a été offerte de donner aux femmes et aux filles la place qui est la leur, aux avant-postes de la lutte pour la justice climatique et du virage décisif vers une économie plus verte. Les Coalitions d’action féministe pour la justice climatique du Forum ont mis au point un programme concret qui comprend le financement de solutions climatiques pour les femmes et les filles, un soutien à leurs efforts – en particulier aux niveaux local et rural – pour répondre aux crises climatiques, et l’augmentation du nombre de femmes occupant les postes de direction et les emplois touchant aux domaines climatique et environnemental. Elles appellent les organisations du monde entier à se joindre à elles pour prendre des engagements en matière de climat.

Par le biais de leur travail, les coalitions aspirent à un monde où toutes les femmes bénéficient d’un accès équitable aux financements, aux technologies et aux connaissances se rapportant à la problématique du climat, et où leurs voix et leurs solutions, en particulier à l’échelle locale et au sein des populations autochtones, sont respectées et amplifiées.

Espérons des actions concrètes qui feront progresser l’égalité des sexes et la lutte contre le changement climatique, pour un monde plus équitable et plus durable.

Act for Equal 2

Le changement climatique créera plus de migration que n’importe quel autre événement dans les années à venir

National Geographic

Le changement climatique va transformer plus de 143 millions de personnes en réfugiés climatiques, cherchant à échapper aux mauvaises récoltes, à la pénurie d’eau et à la montée du niveau des mers.

La majeure partie de ce changement démographique aura lieu en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique latine ; trois zones sensibles qui représentent 55 % de la population en voie de développement à travers le monde.

Ce scénario catastrophe est issu d’une étude inédite révélant les conséquences de la lente évolution du climat ; en opposition à des événements plus dramatiques tels que les ouragans et les inondations. Le rapport, Groundswell-Preparing for Interne Climate Migration, tente également de dédramatiser les conséquences de la migration transfrontalière, étant donné que la plupart des migrants fuient la guerre, la pauvreté et se mettent à la recherche d’un endroit stable pour y vivre. Les 143 millions de réfugiés climatiques ne représentent que 2,8% des populations d’Afrique subsaharienne, d’Asie du Sud et d’Amérique latine.

La montée du niveau des mers provoque déjà la migration des populations des espaces insulaires du Pacifique et d’Océanie ainsi que des zones côtières de basse altitude régulièrement inondées. De la même façon, les habitants des régions souffrant de sécheresse extrême sont partis à la recherche de terres agricoles viables. Une grande partie de la migration à venir va initier un déplacement des populations des zones rurales vers les zones urbaines sur les 30 prochaines années. Sans surprise, les personnes les plus pauvres de ces régions seront les plus touchées, et pourront, selon le rapport, difficilement se déplacer.

Les auteurs de l’étude affirment qu’il y a encore des raisons d’être optimistes : si le monde réagit à temps pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’engage dans une « solide planification du développement », les déplacements de migrants pourraient être réduits de 80 % .

« Nous avons à présent une petite fenêtre pour préparer le terrain à cette nouvelle réalité avant que les effets du changement climatique ne s’aggravent » , a déclaré Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale, dans un communiqué. « Les mesures prises par les villes pour gérer l’affluence en provenance des zones rurales, augmenter les opportunités d’éducation, de formation et d’emploi seront bénéfiques sur le long terme ».

ÉTUDES DE CAS

Le rapport distingue trois pays comme des études de cas : l’Éthiopie, le Bangladesh et le Mexique. Il souligne que les villes à croissance rapide devront se diversifier économiquement et créer des emplois indépendants du climat pour absorber correctement la croissance démographique. Le changement climatique devrait avoir des répercussions sur le Mexique en encourageant un plus grand nombre de personnes, en provenance de régions éloignées et qui risquent davantage de subir des changements, à déménager à Mexico.

Il y a cependant des exceptions. Par exemple, la baisse des précipitations dans les hauts-plateaux du nord de l’Éthiopie peut pousser les habitants à quitter le pays à la recherche de nouvelles zones où ils peuvent développer des cultures pluviales. De plus, l’absence de précipitations à Addis-Abeba, la plus grande ville d’Éthiopie, pourrait ralentir sa croissance.

En parallèle, la montée des eaux et des ondes de tempête entraîneront une croissance dans les principales villes du Bangladesh, y compris pour la capitale Dhaka. L’étude prévoit que le Bangladesh connaisse les plus grands changements et déplacements de populations de son histoire à cause du changement climatique.

Le Mexique, pays le plus riche des trois, est moins vulnérable aux changements climatiques et mieux préparé que l’Éthiopie et le Bangladesh. Mais « il faut prêter attention aux poches de pauvreté », alertent les auteurs de l’étude. La région centrale autour de Mexico et de Guatemala City, qui peut offrir de meilleures conditions climatiques, pourrait attirer de nombreux réfugiés climatiques. Il ne reste que très peu de temps pour agir. Les auteurs concluent que sans réduction des gaz à effet de serre et autres pollutions, la migration climatique va probablement croître jusqu’en 2050 puis s’accélérer.

Des habitants d' un village touché par les inondations transportent leurs biens importants par bateau à ...

La tenue des sportives, une vieille injonction…

LE HUFFPOST

Trop long, trop court, trop échancré, ou encore trop moulant… La tenue des femmes dans le sport n’aura jamais autant fait parler. Et pour cause. À l’heure où les questions de liberté du corps et de l’apparence agitent régulièrement notre société, les sportives sont de plus en plus nombreuses à se mobiliser contre les assignations à la “féminité” et la sexualisation de leur corps.

Le 25 juillet, les gymnastes allemandes ont voulu montrer que chaque femme avait “le droit de choisir ce qu’elle voulait porter”. Les sportives sont arrivées au dernier tour de qualifications en arborant une combinaison rouge et blanche, recouvrant les jambes et bras, et ont laissé de côté leur traditionnel justaucorps.

Une prise de position qui a fait écho à un précédent, juste avant les JO. Quelques jours plus tôt, l’équipe de beach-handball norvégienne écopait en effet d’une amende de 1500 euros pour avoir revêtu un short plutôt qu’un bikini “ajusté et échancré” (comme inscrit dans le règlement) au cours d’un match. Dans la foulée, de nombreuses équipes et personnalités, à commencer par l’entraîneuse de France de beach-handball, ont souligné et ouvertement critiqué la rigidité des règles de la Fédération en matière des tenues des sportives.

Un mouvement plus large

Le point commun entre ces deux histoires? Outre la médiatisation qui a suivi ces gestes forts, c’est la volonté de montrer la nécessité d’être à l’aise dans sa tenue pour pratiquer son sport.

Ces revendications de sportives s’inscrivent en réalité dans un “contexte plus large”, celui du “mouvement féministe” de ces dernières années, parfois appelé “3e vague féministe”, commente Florys Castan-Vicente, enseignante-chercheuse à l’université Lyon 1.

Et de préciser: “Les questions de liberté du corps et de l’apparence sont très présentes sous différentes formes: reconnaissance des difficultés liées aux règles, contestation du port du soutien-gorge, remise en cause de l’épilation, revendication de la liberté d’allaiter dans les lieux publics, de la fluidité du genre…”

L’historienne va plus loin en prenant l’exemple du fameux crop top à l’école, objet de nombreuses polémiques en politique. “De plus en plus, des revendications se font jour pour affirmer que ce n’est pas aux filles de rater les cours pour rentrer se changer (leur éducation apparaîtrait alors moins importante que celle des garçons qu’elles “perturberaient”) mais que le problème viendrait de la manière dont les garçons sont éduqués.”

Des tenues hyper féminisées dès les années 20

Aujourd’hui, certaines sportives évoquent un ras-le-bol de cette hyperféminité qui entoure leurs sports, notamment au travers des vêtements. Elles ne demandent qu’une chose: mettre un stop aux décennies de discriminations qui affectent, depuis longtemps, les disciplines féminines. Car les injonctions qui concernent le corps et la tenue des sportives remontent à loin.

“La question se pose dès les premières championnes, dans les années 1920. Elles sont alors fréquemment accusées d’être laides pendant l’effort, peu féminines, ce qui est considéré comme contraire à leur rôle de femme” c’est-à-dire “plaire aux hommes, selon leurs détracteurs”, analyse Florys Castan-Vicente.

Ainsi, à l’époque, la femme, assignée à la séduction, ne devait pas avoir une musculature trop développée ni pratiquer des sports dits “trop violents”, au risque de perdre sa fonction maternelle et de fragiliser ses capacités respiratoires. Au tennis par exemple, elles devaient porter les mêmes vêtements que ceux utilisés pour prendre le thé dans les salons victoriens.

“Dans les sports d’origine aristocratique, comme le tennis, les injonctions vestimentaires sont encore plus fortes que dans d’autres disciplines”, observe la sociologue Béatrice Barbusse, auteure du livre Du sexisme dans le sport.

L’apparence plutôt que la performance

S’attarder sur l’apparence des femmes athlètes plutôt que sur leur performance n’est donc pas nouveau et se perpétue encore de nos jours. Aujourd’hui encore, les sportives sont souvent évoquées dans les médias sous l’angle de leur plastique, plus que sous celui de leurs résultats.

En 2008, une étude soulignait cette vision sexiste du sport féminin. Réalisée à partir des images filmées lors des matchs de beach-volley des Jeux olympiques de 2004, elle révélait que plus de 37% des plans étaient centrés sur la poitrine ou les fesses des joueuses. “Une telle analyse confirme que le sexe et la sexualité ont été utilisés non seulement pour promouvoir les athlètes, mais aussi pour vendre le sport aux téléspectateurs du monde entier”…

Autre problème de taille et persistant: celui du faible taux de femmes dans les instances décisionnaires. Sans parler du fait que les questions financières pèsent plus lourd que les questions éthiques. “Certains éléments bougent très peu: le nombre de femmes en position de décision dans les instances, ainsi que dans les domaines économique et marketing. Donc, la question des tenues peut se poser en réunion, mais celle qui se pose ensuite, elle est financière, c’est celle des sponsors. Donc la décision sur les tenues des athlètes ne pèsera pas lourd”, expliquait récemment l’enseignante-chercheuse Sandy Montañola.

Ce qui a récemment changé, ce sont les prises de paroles des premières concernées par ces discriminations qui se sont multipliées. “C’est une revendication fréquente de la part des sportives d’être considérées comme des athlètes réalisant des performances et non pour leur apparence physique”, explique Florys Castan-Vicente, qui a consacré une thèse aux liens entre les débuts des activités physiques des femmes et la première vague féministe en France.

D’autres tabous, liés aux corps de femmes, ont également été mis en lumière par les sportives elles-mêmes. Elles abordent certaines incommodités ou difficultés qui peuvent accompagner leur quotidien de sportives. “En 2016, la nageuse Fu Yuanhui brise le tabou des règles dans le sport. En 2018, Serena Williams crée l’événement avec sa tenue moulante conçue pour l’aider à surmonter des problèmes physiologiques liés aux suites de son accouchement. Cette année, Ona Carbonell demande à pouvoir allaiter ”.

Autant de prises de paroles et d’actes dont il faut espérer qu’ils mettent le sexisme dont souffrent les sportives au bas du podium.

Démocratie sanitaire

Reporterre

La crise du Covid-19 nous confirme que la poussée autoritaire n’est pas le seul fait de l’extrême droite — au pouvoir ou à ses portes dans de nombreux pays d’Europe (Italie, Pologne, Hongrie, Espagne…). Elle atteint aussi les «démocraties» dites libérales, dont la plupart des décisions sanitaires se sont systématiquement accomplies dans un flou d’autoritarisme bravache et de communication à la fois martiale et tâtonnante. Politiquement, c’est l’espoir même d’une démocratie sanitaire qui est abîmé, l’idée d’un débat public nourri d’informations claires et partagées, y compris bien sûr scientifiques.

Il ne s’agit donc pas de défendre ici les mesures sanitaires prises par le gouvernement, les préfets, les maires et jusqu’à chaque institution. Ni les mesures à l’efficacité plus que douteuse au regard d’un état des savoirs sur les contaminations largement établi à la fin du printemps 2020 (par exemple, le port du masque même dans une rue vide ou sur une plage déserte); ni les mesures autoritaires et infantilisantes (rappelons-nous le cirque des diverses attestations) qui nous ont jugé·es a priori incapables d’adapter nos comportements aux contraintes sanitaires; ni les mesures inéquitables et la répression à deux vitesses qui ont été imposées avec plus de violence sur les classes pauvres que sur les classes aisées (de l’impossibilité du télétravail pour les derniers de cordée aux contrôles tatillons du couvre-feu dans les «quartiers»).

L’État ne fait que remplir son rôle au sein du capitalisme : nous faire travailler

Mais pour autant, nul besoin de crier à la dictature ou à l’apartheid pour s’en indigner : l’État français n’est pas un régime totalitaire, c’est juste un État moderne, c’est-à-dire un État qui met son institution au fidèle service de la production économique, du capitalisme, de l’impératif de la croissance. C’est ainsi que le «retour à la normale», qui sert toujours d’horizon à toutes les mesures décidées (des confinements au passe sanitaire) n’est en réalité que le retour à la santé pour la remise au travail généralisée. À ne pas comprendre cela, on en vient à s’étonner que la question des retraites puisse aujourd’hui resurgir.

Une fois ce constat posé, nous devons aussi nous interroger fortement sur la manière dont nous appréhendons la vie en société, et tout particulièrement jusque dans nos petits milieux écologistes, altermondialistes, alternatifs… En leur sein, en effet, des discours s’installent à propos de la crise sanitaire qui nous rappellent la rhétorique climato-négationniste. Les 100 000 morts françaises des douze premiers mois de la pandémie sont niées ou jugées insignifiantes .

Refuser de prendre soin de la santé de tous, quelle liberté est-ce là?

Au nom des libertés individuelles réduites à leur seule définition libérale, celle du laisser-faire, c’est l’idée même de mesures collectives destinées à prendre soin de la santé de tous et toutes qui est jugée en soi inacceptable — parfois au motif que les ambulances n’ont pas fait la queue devant nos hôpitaux comme ce fut le cas dans des pays aux services de santé plus fragiles (Russie, Inde et même Angleterre…), ou que les morts n’étaient pas jetés dans la rue comme en Équateur ou en Bolivie, parce qu’en France, justement, des mesures ont été prises pour l’éviter.161 000 personnes se sont réunies samedi 24 juillet dans toute la France pour s’opposer au passe sanitaire

Nous ne savons pas combien de personnes seraient mortes ou éprouvées sans l’action publique, et cette ignorance alimente la critique, par un scepticisme caricatural et paresseux. C’est là tout le paradoxe de la «catastrophe» : les mesures qui réussissent à la réduire ou à s’y opposer produisent des effets bénéfiques, qui peuvent aussi fournir aux sceptiques la «preuve» que l’annonce de la catastrophe n’était qu’un mensonge.

Malheureusement, ces raisonnements, jadis tenus dans des milieux libertariens — c’est-dire ces ultralibéraux hyperindividualistes pour lesquels le moins d’État possible ne sert qu’à protéger les propriétés privées, et qui sont fermement opposés à toute justice sociale et environnementale — ont trouvé des relais chez celles et ceux avec qui nous avions, il y a encore peu, tant d’affinités politiques.

Reconnaître notre interdépendance et sortir d’un débat faussé

Ensemble, nous reconnaissions l’interdépendance des individus, au sein de nos sociétés comme du monde vivant. Ensemble, nous défendions le principe de précaution contre les «risquophiles» des classes dominantes, qui ne subissent jamais les conséquences de leurs actions. Ensemble, nous faisions vivre l’attention à l’autre, la solidarité, l’idée de responsabilité collective. Pas question de se sauver soi-même devant la dégradation de notre milieu, c’était ensemble qu’il fallait lutter.

Il nous faut constater aujourd’hui que ces idées ne sont plus si communément partagées et que nous avons perdu des camarades, au motif de la liberté de refuser catégoriquement un bout de tissu sur le visage, quelles qu’en soient les conséquences possibles pour les autres, en particulier les «personnes fragiles».

Sortir du libéralisme autoritaire

Comment des écologistes conséquents ne voient-ils pas que cette «résistance» sous le seul cri de «liberté, liberté, liberté» reste prisonnière du cadre libéral-autoritaire qui nourrit le débat mortifère entre liberté et sécurité? Ce qui permet d’escamoter d’ores et déjà — et peut-être définitivement — le cadre démocratique dans lequel devrait se dérouler le débat essentiel : celui entre liberté et responsabilité. Car il ne s’agit pas de sécuriser collectivement la liberté individuelle de chacun à ne faire que ce qu’il entend, mais de construire démocratiquement l’articulation de nos libertés, individuelles comme collectives, avec un principe de responsabilité aussi bien vis-à-vis de l’avenir que des autres. C’est fondamental pour l’écologie, et pour son positionnement politique face aux épreuves collectives que le dérèglement climatique va multiplier. D’autant plus que tout le vice de l’autoritarisme de l’État libéral moderne est d’enfermer ses critiques dans des impasses — par effet de nasse — pour saper toute sortie, toute remise en cause, du capitalisme. Le discours de l’État sur le masque a plusieurs fois changé depuis le début de la pandémie.

Contre l’«autoritarisme sanitaire» dont nous faisons le constat depuis mars 2020, nous prônons donc une démocratie sanitaire, dont les débats contradictoires seront fondés sur des connaissances mieux diffusées, plutôt que sur des «certitudes» ânonnées sans relâche comme des dogmes (et qui d’ailleurs n’ont cessé de varier au gré de la communication officielle, des incertitudes sur la transmission du virus par les vaccinés à la dangerosité de tel vaccin), et surtout qui serait construite avec les personnes concernées, mieux à même d’arbitrer entre des contraintes aussi lourdes, scientifiques, personnel médical, association de patients, etc.

La voie démocratique pour échapper à l’étau

Ce que notre situation de crise révèle en effet, c’est qu’il est ardu d’échapper à l’étau tragique entre des scientifiques, dont l’expertise ne doit pas faire décision politique, et des politiques, dont le pouvoir n’a pas le monopole d’une compétence dont chacun·e est doté·e quand il s’agit de penser et d’agir réellement pour et avec les autres. Seule la voie démocratique peut permettre de déjouer cet écueil, lorsqu’elle est animée par une «population éclairée [capable de] se prendre concrètement en charge en résistant au pouvoir, qui infantilise à force de consignes obligatoires, comme aux médias, qui terrorisent à force d’informations ressassées et presque toujours contredites ».

Cette voie démocratique à laquelle nous tenons, nous devons la faire vivre dans les espaces collectifs et militants auxquels nous participons et que nous animons, mais c’est la société tout entière qui devrait s’en emparer, quelles que soient les difficultés, car il y va, fondamentalement, de nos valeurs politiques de liberté et d’humanité.

40 ans d’abolition en France

ECPM

Le 18 septembre 1981, par 363 voix contre 117, l’Assemblée nationale adopte, après deux jours de débats, le projet de loi portant abolition de la peine de mort présenté, au nom du Gouvernement, par Robert Badinter, garde des Sceaux, ministre de la Justice et actuel Président d’honneur d’ECPM.  Douze jours plus tard, le texte est voté dans les mêmes termes par le Sénat, par 160 voix contre 126. Le 10 octobre 1981, après deux siècles de lutte abolitionniste, la loi est publiée au Journal officiel et la France devient le 35e État à abolir officiellement la peine capitale.

Quarante ans plus tard, 149 pays sont désormais abolitionnistes en droit ou en pratique. Des éléments déclencheurs tels que la conviction de la figure phare française de l’abolition, M. Robert Badinter, font écho et participent de l’évolution progressive des mœurs partout dans le monde. La France joue aujourd’hui un rôle primordial dans la promotion de l’abolition universelle de la peine de mort.

© Plantu

Abolition de la peine de mort  ©Plantu, dessin paru dans Le Monde du 20-21 septembre 1981

Cet anniversaire est un événement à ne pas manquer : il est à la fois l’occasion de rappeler l’importance d’entretenir les valeurs de l’abolition en France, tout en continuant de sensibiliser le grand public sur le travail restant à accomplir pour que nous vivions, enfin, dans un monde dénué de toute exécution. Il est aussi l’occasion de rappeler que la France se doit de continuer à affirmer cette position au plan international.

En Tunisie, une jeunesse contrainte à l’exil pour fuir la misère

En Tunisie, la question de l’immigration est toujours très présente à la faveur d’une crise économique et politique qui s’éternise. En juillet, environ 4 000 personnes ont rejoint l’Italie depuis la Tunisie. Près de 60% sont des Tunisiens, dont 20% de mineurs.

Dans le quartier de Bab Souika, à Tunis, il n’y a pas besoin de chercher longtemps pour trouver des jeunes qui pensent à quitter le pays. Maher, 25 ans, habite ces faubourgs de la Medina et n’a que cette idée en tête : « Évidemment, j’aimerais bien immigrer pour améliorer ma situation, comme tout le monde ici. Les gens veulent partir, de n’importe quelle manière, même clandestinement. »

Maher n’a pas peur de prendre la mer, malgré les dangers. « C’est quoi le problème ? Si je meurs dans la mer, ça ne me dérange pas. De toute façon, c’est comme vivre ici. Ça ne ferait pas de différence. Si Dieu le décide ainsi, je mourrai. »

Un avenir pour sa fille

Ils sont très nombreux dans ce cas. Le phénomène s’amplifie selon les organisations locales des droits des migrants. La crise économique accentuée par la pandémie de Covid-19 n’a pas fait baisser les velléités de départ. « Les jeunes de mon quartier sont tous partis. Il y a ceux qui sont arrivés et d’autres qui sont morts », explique encore Maher.

Le jeune homme est grand, le teint sombre, des tatouages sur les jambes. Il n’a pas de diplôme et ne trouve pas de travail. Divorcé faute de pouvoir alimenter son foyer, il souhaite une vie meilleure pour sa fille.

« Moi-même si j’avais un garçon, je l’enverrais à l’étranger parce qu’ici c’est comme être en prison. Ma fille, si je vois qu’il n’y a pas d’avenir pour elle, je la ferai partir clandestinement. Et s’il le faut, je l’accompagnerai dans le bateau. »

En juillet, ce sont près de 4 000 migrants partis de Tunisie qui sont arrivés sur les côtes italiennes.

Infomigrants

L’écoféminisme, c’est quoi ?

L’imaginaire Écoféministe contre la société patriarcale

Revue Socialter

Émilie Hache est l’une des figures du mouvement écoféministe en France, ce courant de pensée qui lie l’exploitation de la nature avec celle subie par les femmes. Maîtresse de conférence au département de philosophie de l’université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, elle a publié Reclaim ­(Cambourakis, 2016), une anthologie de textes écoféministes qui a permis de redécouvrir des écrits inédits signés des principales figures de ce mouvement. Elle revient sur l’engouement autour de cette notion qui donne des armes afin d’inventer un nouvel imaginaire post-capitaliste et post-patriarcal.

L’écoféminisme est une notion de plus en plus connue, voire même à la mode. Comment analysez-vous cet engouement ?

Je dirais que c’est dû à la conjonction de #MeToo et de l’accélération sidérante du dérèglement climatique, face auquel nous sommes de plus en plus nombreux.ses à ­chercher de nouvelles prises. Il y a encore peu de temps, cette articulation entre féminisme et écologie était impossible à entendre, tout rapprochement entre la nature et les femmes étant systématiquement associé à un risque de naturalisation (que ce lien  serait dans la « nature » des femmes). Pour Simone de Beauvoir par exemple, l’émancipation des femmes ne peut passer que par l’abandon de ce qui relèverait de la féminité, c’est-à-dire de ce qui a été mis dans la « sphère domestique » : le soin des autres, le soin du milieu dans lequel on vit, la question de l’engendrement, la culture de nos émotions, notre sensibilité au monde, etc. Mais jamais par la réappropriation de sa féminité, aussi bien par les hommes que par les femmes et par toute personne sortant du système hétéronormé dans lequel nous nous trouvons.

Que répondre aux gens qui accusent l’écoféminisme d’être essentialiste  ?

Susan Griffin, une poétesse états-unienne, a écrit que l’essentialisme était un épouvantail contenant toutes les peurs de ceux qui portent cette accusation, bien plus qu’un trait spécifique à l’écoféminisme. Cela me semble très juste. Qu’il y ait parmi les écoféministes des personnes qui tiennent parfois des propos essentialistes, c’est tout à fait ­possible… Mais ce n’est pas très grave, tant qu’elles n’empêchent pas les autres de penser et de vivre autrement. Il faut en finir avec cette maladie occidentale de la pureté, et notamment de la pureté théorique. La bonne question à mon avis est : à qui profite cette accusation ? On en a fait un débat entre féministes, mais qui compte les points ? S’il y a bien un discours violemment essentialiste, nous expliquant depuis nos premiers souffles que les hommes sont forts et plus intelligents par nature, et les femmes plus émotives et stupides parce que dotées d’un utérus, c’est cette idéologie naturaliste avec laquelle on se débat tou.te.s. C’est d’ailleurs un comble d’accuser d’essentialisme celles qui cherchent à récupérer des compétences naturalisées comme la maternité ou la question de la reproduction en général, des sujets en réalité archi-contrôlés par l’État. Ou plutôt : c’est bien joué, mais cela ne marche plus. Le fait que cette accusation d’essentialisme soit aujourd’hui en train de disparaître, ou du moins n’impressionne plus les nouvelles générations, nous indique que c’est de ce côté là qu’il faut aller.

La question de la spiritualité est également très présente dans l’écoféminisme. Cela a-t-il participé de sa décrédibili­sation ? 

Certainement, mais tout autant qu’à son immense attrait. Plutôt que de rejeter la nature ou tout rapprochement avec cette dernière, par peur de naturalisation, les ­écoféministes proposent de plonger dedans pour retrouver nos liens avec le monde vivant auquel on appartient. Au lieu de rejeter pour la millième fois les religions (Dieu est mort à tellement de reprises !), elles souhaitent se réapproprier collectivement cette dimension de l’existence. C’est une chose de critiquer les religions monothéistes pour leur incroyable misogynie et leur abandon du monde vivant autre qu’humain en général, c’est autre chose de jeter toute forme de rapport spirituel au monde. Une partie des écoféministes considère que c’est une dimension fondamentale de l’existence et qu’il n’y a aucune raison de s’en passer. Cette position est très difficile à comprendre en ­France car nous héritons d’une histoire religieuse extrêmement violente, que l’on pense aux guerres des religions ou à l’Inquisition. Pour le dire simplement, les écoféministes proposent de se réapproprier ce rapport à l’invisible qui a été capturé par une bande d’hommes blancs siégeant aujourd’hui au Vatican. Elles réaffirment que le sacré n’est pas qu’une valeur masculine, qu’il est essentiel de le rouvrir à des formes féminines, queer ou plus qu’humaines (animaux, rivières, montagnes dans les religions polythéistes par exemple) qui ont toujours existé, mais que les monothéismes ont cherché à éradiquer tout au long de leur histoire. Si cette dimension de l’écoféminisme est si critiquée, c’est qu’elle fait très peur. Ce qui est plutôt bon signe car elle touche à la question du partage du pouvoir. En l’occurrence ici, du pouvoir de l’invisible. Qui est légitime pour entrer en lien avec l’invisible ? Et que font les collectifs de leurs liens avec l’invisible ?

L’écoféminisme est né aux États-Unis, à l’époque des luttes antinucléaires. Quels sont ses liens avec l’écologie sociale de Murray Bookchin et l’écologie profonde d’Arne Næss qui se développent à la même époque ?

Avec du recul, je dirais qu’il s’agit principalement de rencontres manquées. Certes, il y a eu quelques échanges et discussions académiques entre des écoféministes et ces deux courants, mais fondamentalement, ces derniers n’ont pas du tout vu le lien entre la destruction de la nature et l’oppression des femmes. Il faut aller chercher dans les générations antérieures de penseur.seuse.s anarchistes une première élaboration de ces liens. Je pense aussi bien au philosophe ­Charles Fourier qu’à la féministe ­Emma ­Goldman. On le sait peu, mais cette dernière édita une décennie durant, au début du siècle dernier, une revue anarchiste et féministe intitulée Mother Earth. À l’inverse, si l’écoféminisme, dans ses différentes mobilisations comme dans ses pratiques quotidiennes, peut clairement être considéré comme anarchiste, peu de textes ont élaboré cette dimension. C’est à notre génération qu’il revient de déployer cette articulation comme les enjeux vitaux qui la sous-tendent.

Les sociétés matriarcales sont aujour­d’hui mal connues et peu étudiées. Quel est leur lien avec l’écoféminisme ?

La critique qu’adresse l’écoféminisme aux sociétés patriarcales et capitalistes les amène nécessairement à s’interroger sur la possibilité de l’existence d’organisations sociales non patriarcales et non prédatrices du monde vivant. Ce qui, en tant que tel, n’a rien d’extraordinaire. Pourquoi ne pourraient-elles pas exister ? L’Histoire que nous connaissons est principalement celle des États qui ne rend compte que d’une infime partie de l’histoire de l’humanité. La vraie question n’est pas de s’esclaffer devant l’idée délirante de sociétés non patriarcales, mais de se demander plutôt comment on en est venus à penser que ces dernières ne pouvaient pas exister, qu’elles n’étaient qu’un mythe. C’est ça qui est proprement délirant. La responsabilité de l’anthro­pologie dans ce mythe du patriarcat universel – pour le coup ! – est très grande. Tout d’abord dans sa version évolutionniste : certains anthropologues, à l’instar de l’américain L.H. Morgan, renvoient les sociétés matriarcales à un stade primitif irrémédiablement perdu. Quant aux structuralistes, ils préfèrent nier l’existence de ces sociétés ­plutôt que de contredire certaines caractéristiques qu’on pense propres à toutes les sociétés, comme le fameux échange des femmes pour éviter l’inceste et l’endogamie. Or, ces caractéristiques sont en réalité propres aux sociétés patriarcales. Pourtant, il existe des sociétés sans père ni mari, pour reprendre le très beau titre d’une ethnographie sur les Na en Chine. Il en existe même beaucoup, malgré leur destruction en cours, comme l’a montré la chercheuse Heide Göettner-Abendroth. Et ces sociétés sans État, matrilinéaires , se caractérisent par une profonde égalité entre les hommes et les femmes, où le viol, l’inceste comme le féminicide semblent inexistants. Elles s’avèrent aussi infiniment moins destructrices du monde vivant.

Quelles sont les différences fondamentales entre les sociétés matriarcales et patriarcales ?

On peut discuter de la pertinence d’utiliser le terme matriarcat pour désigner ces sociétés non patriarcales. Mais qu’on le fasse au moins sur de bonnes bases : ce terme n’a jamais signifié l’inverse du concept de patriarcat, à savoir la domination des femmes sur les hommes. Il faut plutôt l’entendre au sens de « femmes au commencement » (arkhe, en grec), renvoyant à la maternité. La reconnaissance de l’existence de ces sociétés ouvre des abîmes de questions : pourquoi cela se passe-t-il mieux quand le pouvoir économique est dans les mains des femmes ? Pourquoi les rapports entre les personnes composant ces collectifs semblent-ils infiniment moins ­violents ? Et comment en rendre compte autrement que par des explications essentialistes ? L’hypothèse que l’on peut faire, dans la lignée de l’anthropologue et l’ethnologue ­Pierre ­Clastres et de l’anthropologue anarchiste américain James C. Scott , est la suivante : de même que les sociétés sans État (matriarcales ou non) ne sont pas des sociétés qui sont restées en dehors de l’Histoire mais des sociétés qui refusent activement l’État, ces sociétés matriarcales rejettent activement leur patriarcalisation. Et nous, qui sommes plongé.e.s jusqu’au cou dans des sociétés patriarcales, à supposer même que leur regain de violence actuel à l’égard de tous les vivants puisse être entendu comme le dernier râle des vieux mâles, quelles formes voulons-nous pour nos sociétés non patriarcales et écoféministes ?

Cela passe-t-il par l’invention de nouveaux imaginaires ?

Absolument. Cette question est présente depuis le début du mouvement et explique pourquoi de nombreuses écoféministes ont écrit de la science-fiction, comme ­Françoise ­d’Eaubonne ou ­Starhawk, et se sont immensément nourries de SF féministe, comme celle ­d’Ursula Le Guin, qui commence à être découverte aujourd’hui en France. Le texte que vous republiez ici pose parfaitement le problème. Si notre culture est un ensemble de récits que l’on se raconte collectivement, changer ces récits est fondamental, dans nos fictions mais aussi dans nos textes de droit, en philosophie, dans nos mythes, dans notre épistémologie… Or, si cela pouvait sembler jusqu’à il y a peu insurmontable, héritant de plus de deux millénaires de récits de héros qui se font la guerre, nous ne pouvons que nous réjouir et célébrer la désertion de cet imaginaire dominant nous menant droit au désastre. Cette désertion est en cours partout, dans l’ouverture de nos histoires d’amour à de nouvelles formes de familles, choisies, avec ou sans enfants ; dans l’érotisation de nos liens au vivant et la désérotisation du pouvoir ; dans nos multiples manières de re-sentir que nous ne sommes que de passage, de renouer avec nos mort.e.s, de nous ré-ouvrir à notre animalité, à nos enchevê­trements végétaux… 

→ Émilie Hache est maîtresse de conférence en philosophie à l’université de Nanterre. Dans Ce à quoi nous tenons. Propositions pour une écologie pragmatique (Les Empêcheurs de penser en rond / La Découverte, 2011), elle développe une écologie fondée sur un compromis entre les différentes espèces terrestres. Par la suite, elle engage un travail de définition de l’écologie politique à travers deux ouvrages qu’elle coordonne, dont Écologie politique. Cosmos, communautés, milieux (Amsterdam, 2012). Elle est devenue l’une des figures de la diffusion de la pensée écoféministe en France avec Reclaim (Cambourakis, 2016), un recueil de textes écoféministes choisis et présentés par elle.

Méditerranée : plus de 700 migrants secourus durant le week-end par plusieurs navires

InfoMigrants

C’est un signe de l’intensité des départs d’embarcations de migrants depuis les côtes nord-africaines. Plus de 700 migrants ont été secourus, au cours du week-end, alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée, a annoncé dimanche 1er août l’ONG SOS Méditerranée.

L’organisation qui affrète le navire humanitaire Ocean Viking a effectué six sauvetages, samedi et dimanche, dans les eaux internationales dont le dernier, dimanche après-midi, a permis de porter secours à 106 personnes se trouvant dans un bateau surchargé au large de Malte.

Cette ultime opération est intervenue quelques heures seulement après que l’Ocean Viking ainsi que les bateaux de Sea-Watch et de l’ONG allemande Resqship sont venus en aide, dans la nuit de samedi à dimanche, à plus de 400 personnes en perdition en Méditerranée centrale.

Plus de 550 personnes à bord de l’Ocean Viking

Ce sauvetage particulièrement « périlleux », qui a duré jusqu’au petit matin, a permis de secourir des personnes se trouvant dans une grande embarcation en bois qui prenait l’eau, a expliqué à l’AFP une porte-parole de SOS Méditerranée.

Les rescapés ont ensuite été répartis sur le Sea Watch 3 et l’Ocean Viking pour y recevoir notamment des soins.

L’Ocean Viking avait déjà recueilli 196 personnes suite à différents sauvetages au large de la Libye samedi. Le navire compte désormais à son bord 555 rescapés avec les deux opérations de dimanche. Parmi eux figurent au moins 28 femmes, dont deux sont enceintes, et 81 mineurs, dont 66 non accompagnés, avait précisé lors de son avant-dernier sauvetage SOS Méditerranée.

Le navire humanitaire réclame désormais un port sûr pour débarquer les naufragés.

De son côté, le Sea Watch 3 a désormais 257 personnes à son bord. « Ces personnes ont vécu l’horreur et ont besoin d’un port sûr de toute urgence », a insisté dimanche l’ONG.

Les départs depuis les côtes libyennes et tunisiennes sont très nombreux ces dernières semaines et les drames se multiplient. Le 26 juillet, 57 migrants sont morts dans le naufrage de leur embarcation. Depuis le début de l’année, ce sont au moins 792 personnes qui sont mortes en Méditerranée centrale, d’après les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Mécanisme de répartition

SOS Méditerranée assure de son côté avoir secouru plus de 34 000 personnes depuis février 2016, d’abord avec l’Aquarius, puis avec l’Ocean Viking.

Dans le même temps, plus de 15 000 personnes ont été interceptées en mer et renvoyées en Libye, contre 12 000 pour l’ensemble de l’année 2020.

La porte-parole en France du Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU, Céline Schmitt, a appelé début juillet l’Europe à se doter en « urgence » d’un mécanisme de répartition automatique, prévisible et solidaire des migrants secourus.

« Si on regarde la Méditerranée centrale, l’an dernier, ce sont moins de 50 000 personnes qui arrivent », avait-elle souligné.

« C’est totalement gérable au regard de la population européenne et au vu du nombre de personnes déracinées dans le monde, qui a atteint 82 millions de personnes », relevait la porte-parole.

L’Union européenne promet 30 millions d’euros à la Lituanie pour contrer les arrivées de migrants

InfoMigrants

À l’occasion d’un déplacement en Lituanie, dimanche 1er août, la Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures a annoncé un soutien de 20 à 30 millions d’euros aux autorités pour renforcer leur contrôle frontalier. Cette déclaration s’inscrit dans un contexte d’augmentation des arrivées de migrants sur le territoire européen, via la frontière extérieure entre la Lituanie et la Biélorussie.

Alors que la Lituanie durcit sa politique migratoire face à un accroissement des arrivées, l’Union européenne (UE) vient de lui promettre un soutien financier dans sa lutte contre l’immigration. Vingt à trente millions d’euros seront débloqués afin d’appuyer les autorités dans le contrôle de leur frontière avec la Biélorussie, qui constitue un point d’entrée sur le territoire européen.

Cette annonce a eu lieu à l’occasion d’un déplacement, dimanche 1er août, de la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson. Par ce financement, l’UE « soutient la Lituanie afin de défendre notre frontière extérieure commune avec la Biélorussie » a-t-elle déclaré, rapporte Associated Press (AP). « Nous devons montrer qu’il n’y a pas de libre accès au territoire de l’Union européenne », a-t-elle ajouté.

La Commissaire européenne a également indiqué qu’une délégation serait dépêchée sur place quelques jours, afin de « discuter en détails des possibilités de financer un système de contrôle frontalier efficient, incluant une surveillance et une protection contre les migrants illégaux ». L’allocation de ces dizaines de millions d’euros, les objectifs poursuivis et le circuit par lesquels ils transiteront seront alors précisés.

La Biélorussie accusée d’être responsable des arrivées

Le jour de la venue de la Commissaire européenne, 287 migrants sont entrés sur le territoire européen depuis la Biélorussie, soit trois fois plus de personnes que sur toute l’année 2020 – un record. Au total, plus de 3 800 migrants ont été interceptés depuis le début de l’année en Lituanie, contre 81 en 2020, selon les autorités. « Nous avons atteint nos limites » en termes de capacités d’accueil et d’hébergement des arrivants, a affirmé lundi 2 août le directeur des garde-frontières, Rustamas Liubajevas, devant AP.

Les deux-tiers des personnes entrant sur le territoire sont irakiennes. C’est la raison pour laquelle, au-delà de la réduction du nombre d’arrivées, la « plus grande attente » des autorités lituaniennes vis-à-vis de l’Union européenne reste que celle-ci « utilise sa force de négociation avec le gouvernement irakien », a souligné la Première ministre lituanienne, Ingrida Simonyte.

Le gouvernement biélorusse voisin, mené d’une main de fer par Alexander Lukashenko (exerçant son sixième mandat depuis août 2020), est accusé d’être responsable de cette augmentation des arrivées. Pour les autorités lituaniennes, celui-ci organise cet afflux avec le soutien de la Russie, en représailles aux sanctions économiques de l’UE et parce que la Lituanie accueille nombre d’opposants au régime. Sur place, Ylva Johansson a validé cette version, évoquant une « provocation du régime de Lukashenko ».

« Nous finirons par construire le mur »

Le 9 juillet, les autorités lituaniennes ont annoncé la construction d’un mur le long de la frontière avec la Biélorussie. La première étape consiste à dérouler des barbelés, avant d’établir un mur long de 550 kilomètres. Coût de l’opération, selon le gouvernement lituanien : plus de 100 millions d’euros.

Fracture sociale vaccinale

École, travail… Pourquoi le pass sanitaire risque de renforcer l’exclusion des plus pauvres

Représentants sociaux et institutions dénoncent le risque d’effets indésirables du pass sanitaire sur les inégalités

Le HuffPost

CORONAVIRUS – Responsable du Secours populaire dans le Puy-de-Dôme, Nicole Rouvert est déchirée lorsqu’elle repense à cette famille, refusée à l’entrée d’un parc animalier. “Ils n’avaient pas de pass sanitaire”, se remémore l’aidante. L’initiative de l’association caritative devait permettre aux plus précaires de profiter du lieu, une occasion rare. Résultat: certains n’ont même pas franchi les portes du bus qui les y conduisait.

Comme Nicole Rouvert, de nombreux acteurs sanitaires et sociaux craignent que l’extension du pass sanitaire n’exclue davantage les plus démunis, déjà moins vaccinés contre le Covid-19 que le reste de la population. “Il faut que tout le monde puisse se faire vacciner, mais il faut faire plus de pédagogie et ne pas infliger une double peine à des personnes qui déjà, se privent de tout”, confie-t-elle à l’AFP.

Face à la flambée de l’épidémie de Covid-19, le pass sanitaire, déjà obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux culturels et de loisirs, doit être étendu dès le 9 août aux cafés, restaurants, aux TGV et Intercités, vols intérieurs ainsi qu’aux patients non urgents et visiteurs dans les établissements de santé et maisons de retraite. Le périmètre est encore variable, il dépend de la décision du Conseil constitutionnel, saisi par le gouvernement et des députés de gauche. Elle devrait être rendue jeudi 5 août. La Suite Après Cette Publicité

Le pass va “accroître encore un peu plus les inégalités sociales”

En attendant, l’aile gauche de l’opposition conteste la généralisation “disproportionnée” du pass, marquant “plusieurs ruptures du principe d’égalité”, menaçant de se transformer en double peine pour les plus pauvres.

Pour le député communiste de Seine-Saint-Denis, Stéphane Peu, “le pass sanitaire risque d’exclure davantage”. Au sein des entreprises, d’abord. Selon lui, “la loi introduit également dans le Code du travail une différenciation entre les salariés en CDD ou intérimaires et les autres, avec une menace de perte sèche d’emploi” en cas de non-vaccination.

Autre sujet d’inquiétude, l’école. Le nouveau protocole sanitaire va “accroître encore un peu plus les inégalités sociales”, selon ce député. En effet, les collégiens, à partir de la 5e, et lycéens non vaccinés devront suivre les cours à distance si un cas de Covid était détecté dans leur classe.La Suite Après Cette Publicité

Dans un avis paru le 20 juillet, la Défenseur des droits alerte, elle aussi: “Les nouvelles mesures comportent le risque d’être à la fois plus dures pour les publics précaires et d’engendrer ou accroître de nouvelles inégalités”, écrit Claire Hédon.

Une fracture sociale vaccinale

Dans Le Monde du 25 juillet, le géographe de la santé Emmanuel Vigneron s’appuyait sur les dernières données de l’Assurance maladie pour mettre au jour les disparités vaccinales. La France est bien plus vaccinée dans l’Ouest et le Nord et en retard dans le Sud-Est, la couverture vaccinale est meilleure dans les villes qu’aux périphéries et est plus forte dans les communes les plus aisées que dans les plus défavorisées.

Un écart qui ne relève pas majoritairement de l’hésitation ou de l’opposition, selon Stéphane Peu: “La Seine-Saint-Denis est le département le plus contaminé et le moins vacciné, pas parce qu’il y a plus d’antivax. Dans ce département, 30% des habitants n’ont pas de médecin traitant”, insiste le député communiste. La Suite Après Cette Publicité

“La carte des plus faibles vaccinations recoupe celle de la pauvreté, de la fracture numérique, de l’accès aux services publics. Les nouvelles mesures comportent ainsi le risque d’être à la fois plus dures pour les publics précaires et d’engendrer ou accroître de nouvelles inégalités”, souligne la Défenseur des droits, Claire Hédon, qui s’interroge “sur les moyens supplémentaires qui seront mis en place pour toucher les personnes en situation de pauvreté”.

Lundi, l’Ordre des médecins s’est également “vivement” inquiété “des conditions de la mise en œuvre” du pass sanitaire dans les établissements de santé “qui ne doit pas priver des patients de soins”. Une étude de la Dress (le service statistique des ministères sanitaires et sociaux), parue en juillet, montre que les personnes pauvres ont trois fois plus de risques de renoncer à des soins que les autres.

“Il faut plus de moyens pour aller vers ces personnes et les convaincre”, insiste Franck Dubois, responsable des solidarités familiales au Secours catholique. “Le pass sanitaire enfante les inégalités: les pouvoirs publics, en voulant nous protéger, ne font que les accroître.”

Paix à Gaza ! Pour un cessez-le feu permanent !



« On voit apparaître une génération d’enfants travailleurs »


Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter en octobre son appartement de la ville de Gaza avec sa femme Sabah, les enfants de celle-ci, et leur fils Walid, deux ans et demi, sous la pression de l’armée israélienne. Réfugié depuis à Rafah, Rami et les siens ont dû reprendre la route de leur exil interne, coincés comme tant de familles dans cette enclave miséreuse et surpeuplée.

Vendredi 16 août 2024.

On est à la mi-août et à cette date, normalement, on prépare la rentrée des classes. D’habitude, on voit les enfants qui se rendent avec leurs parents aux marchés pour acheter les fournitures scolaires. C’est un moment joyeux pour les élèves et leurs familles. Normalement.

Cette année, il y a beaucoup d’enfants au marché, mais ce n’est pas pour acheter des stylos et des cartables. Beaucoup d’entre eux sont maigres à cause de la malnutrition. On voit apparaître une génération d’enfants travailleurs.



«Maintenant on va où ?» : à Gaza, les ordres d’évacuation israéliens créent chaos et détresse


Fatigués de partir et repartir inlassablement, les déplacés palestiniens ne veulent plus bouger malgré les ordres d’évacuation quasi quotidiens lancés par l’armée israélienne. «Aucun endroit n’est sûr» à Gaza, répète l’ONU.

Informer depuis Gaza est extrêmement compliqué. Aucun journaliste ne peut y entrer, à l’exception de brèves incursions au sein d’unités de l’armée israélienne. Seuls ceux qui étaient sur place avant le 7 octobre continuent d’informer sur la situation. Parmi eux, des reporters de l’Agence France-Presse, dont Libération publie ce jour le reportage.

La police « guest-star » des JO: comment les médias ont préparé les esprits à la société ultrasécuritaire



Retour sur la couverture médiatique des Jeux Olympiques de Paris 2024, avec une presse qui s’est enlisée jusqu’au bout dans la louange sans recul des forces de l’ordre. Enquête en 7 actes et analyse d’Au Poste sur ce relais complaisant de la communication ministérielle. Où il est question d’Hollywood, de danse avec les flics et d’effet Téflon.



Vanessa Codaccioni : « Les détecteurs de mensonges sont en pleine expansion » !


Depuis plusieurs années, la chercheuse Vanessa Codaccioni enquête sur les dispositions d’exception qui grignotent peu à peu nos libertés publiques. Son dernier livre porte sur les détecteurs de mensonges. De plus en plus perfectionnés, adossés aux neurosciences, ils ont conquis 60 pays dans le monde. Dans plusieurs États, y compris en Europe, ils sont utilisés par la justice. Rencontre avec cette passionnée qui nous met en garde contre une société en recherche toujours plus grande d’une forme d’aveu, mais à quel prix ?

RD Congo : Deux activistes ayant critiqué l’état de siège ont été arrêtés



Les autorités devraient respecter les droits à la liberté d’expression et d’opinion, et mettre fin aux abus liés à l’état de siège.

Deux défenseurs des droits humains qui tenaient une conférence de presse pour critiquer l’état de siège dans deux provinces de l’est de la République démocratique du Congo sont détenus sans inculpation depuis le 1er août 2024, a déclaré Human Rights Watch.

La misère au cœur de la douceur d’une ville de province



La misère se loge aussi dans des territoires de la France moyenne, qui ne sont pas connus pour leur niveau de pauvreté. Il est grand temps de se mobiliser. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, extrait du rapport annuel du Secours catholique d’Indre-et-Loire.

La vision médiatisée de la pauvreté est souvent très caricaturale. Pour peu que l’on soit un peu attentif, que l’on entre dans les détails, les territoires moyens, où il fait souvent bon vivre, sont aussi ceux où persiste la plus grande misère. Et la bourgeoisie locale, tous bords politiques confondus, est loin d’en prendre la mesure. On peut le voir avec l’exemple de la ville de Tours, où se trouve d’ailleurs le siège de l’Observatoire des inégalités.

Merci Nicole

Fractures par Nicole François


Un grand merci à Nicole qui a maintenu avec courage et efficacité ce site en vie durant la quinzaine passée.

L’extrême droite slovaque provoque l’indignation des milieux culturels



La ministre slovaque de la culture, qui assume des idées offensivement d’extrême droite, a suscité une levée de boucliers. Ses décisions sont d’autant moins anecdotiques que des élections auront bientôt lieu en Allemagne comme en Autriche. Bratislava est désormais sur la ligne pro-Kremlin de Budapest.

Elle a un visage connu, au moins dans son pays : c’est une ancienne présentatrice de télévision. Mais en menant une politique agressivement nationaliste la ministre de la culture de Bratislava, Martina Simkovicova, a réussi à faire parler d’elle au-delà des frontières de la Slovaquie, désormais favorable à la Russie dans le conflit ukrainien. Comme sa voisine la Hongrie, qui se trouve sur la même ligne envers Moscou, la Slovaquie donne une idée de ce que ferait une extrêm- droite décomplexée si elle parvenait au pouvoir. Au sein de l’Union européenne.

L’intersyndicale de la PJJ appelle à une nouvelle grève le 29 août



Engagé le 14 août, le bras de fer entre les syndicats de la PJJ et leur direction nationale doit se poursuivre fin août par une nouvelle mobilisation. Au cœur du conflit, un plan d’économies qui prévoit le non-renouvellement de 500 postes de contractuels.

Après une première journée de grève le 14 août, les quelque 9 000 agents et contractuels de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) sont appelés à une nouvelle journée de mobilisation le 29. Un nouveau débrayage grâce auquel l’Intersyndicale de la profession – qui rassemble le SNPES-PJJ FSU, la CGT PJJ-Justice, l’Interco PJJ-CFDT et l’Unsa SPJJ – espère mettre un coup de pression sur sa direction nationale pour la contraindre à renoncer à sa décision de ne pas renouveler 500 postes de contractuels après le 31 août prochain.

À Calais, de gros rochers empêchent des distributions de nourriture pour les migrants



Des blocs de pierre ont été disséminés par la mairie, lundi, sur un terrain de Calais où stationnent d’habitude les véhicules des associations de soutien aux migrants. « Une énième entrave à l’aide aux exilés », déplorent les humanitaires, alors qu’une centaine de personnes bénéficiaient, jusqu’ici et chaque jour, de leurs services dans cette zone.


« Agent orange » : le caractère « irrecevable » de l’action menée devant la justice française contre Bayer-Monsanto et treize autres groupes confirmé en appel


La procédure contre Bayer-Monsanto et treize autres groupes avait été lancée en 2021 par Tran To Nga, une ancienne enseignante franco-vietnamienne âgée de 82 ans, exposée en 1966 à ce défoliant ultratoxique.

Dans un arrêt rendu jeudi 22 août, la cour d’appel de Paris a confirmé le caractère « irrecevable » de l’action menée devant la justice française contre Bayer-Monsanto et treize autres groupes agrochimiques qui ont fourni à l’armée américaine de l’« agent orange ». La procédure avait été lancée par Tran To Nga, une ancienne enseignante Franco-vietnamienne de 82 ans exposée en 1966 à ce défoliant ultratoxique. « Les demandes de Mme To Nga se heurtent à l’immunité de juridiction dont les sociétés (…) bénéficient », écrit la cour d’appel dans son arrêt.



Derrière le procès de l’« agent orange », le combat de jeunes asiodescendants

« C’est une association très bénéfique pour ses militants », souligne Léa Lo Van, jeune militante du collectif Vietnam Dioxine, en lutte pour obtenir des réparations pour les victimes de l’« agent orange », pendant la guerre du Vietnam. Depuis dix ans, le collectif Vietnam Dioxine accompagne Tran To Nga, Vietnamienne de 83 ans installée à Evry, dans son combat contre Monsanto-Bayer et treize autres entreprises de pétrochimie. Le procès qu’elle a intenté aux entreprises tente de démontrer que ces dernières ont livré à l’armée américaine un produit – l’« agent orange » – bien plus toxique que ce que la commande préconisait.

Israël-Palestine : des milliers d’enfants usés par la guerre



“Les images d’enfants et de familles qui s’échappent des tentes bombardées à Rafah nous bouleversent tous.
Depuis plus de sept mois, nous assistons à cette tragédie, qui fait des milliers de morts et de blessés, dont des enfants.
Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat, à la libération inconditionnelle de tous les otages et à la fin du massacre des enfants.”

Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF

Alors que les combats s’intensifient à Rafah, des milliers d’enfants déjà épuisés, mal nourris et traumatisés continuent de vivre l’indescriptible.



Escalade au Proche-Orient : les cavaliers de l’Apocalypse

par Pierre Haski


Les radicaux palestiniens et israéliens agissent pour poursuivre leur combat suprémaciste et empêcher la paix. Ils avancent parce qu’on les laisse faire : ils ne sont forts que parce que le monde ferme les yeux.



Appel juif international contre le génocide à Gaza


« Depuis plus de dix mois, tous les jours à Gaza, des vieillards, des femmes, des enfants, des hommes sont sciemment visés et tués. L’occupant attaque les écoles, les hôpitaux, les campements de réfugiés. Il s’acharne sur les médecins, les journalistes, les athlètes.» Dans cette tribune, un collectif international d’enseignant·es, journalistes, militant·es, artistes et personnalités appelle au cessez-le-feu et à « la solidarité concrète avec la population de Gaza martyrisée ».

La Ligue des droits de l’Homme porte plainte contre deux groupuscules identitaires

La Ligue des Droits de l’Homme France porte plainte contre les membres du groupuscule « Furie française » (Toulouse-Haute-Garonne) et « Patria Albiges » (Albi -Tarn) pour « provocation à la discrimination, à la haine et à la violence », après la placardisation d’affiches appelant à la « remigration », dans les rues de ces deux villes. L’action faisait suite à des rumeurs véhiculées quant à l’auteur de l’attaque au couteau survenue fin juillet en Angleterre.

« Pour que ces appels à la haine ne restent pas que des mots »

« Ces appels à la haine ne restent pas que des mots », la Ligue des droits de l’Homme porte plainte contre deux groupuscules identitaires (francetvinfo.fr)

Anciennement appelé « La Meute », Furie Française fait partie des collectifs d’extrême-droite ayant bénéficié de la dissolution de Génération Identitaire (GI), dont les membres ont adhéré à des structures plus ancrées localement.

Après le drame de Southport, comment l’extrême droite française s’empare du fait divers avec des affiches anti-immigration « European Lives Matter » (francetvinfo.fr)

Russie: « ce qu’ils disent à la télévision, ce n’est pas vrai ! »

« Nous n’apprenons rien de nos médias » : la colère des habitants russes évacués de la région de Koursk

Sur les réseaux sociaux, des Russes de la région de Koursk, en Russie, critiquent leur armée, après l’invasion des forces ukrainiennes.

L’opération ukrainienne en territoire russe entre dans sa troisième semaine. Les forces ukrainiennes ont pénétré dans la région de Koursk sur une trentaine de kilomètres. Kiev revendique la prise de plus de 1.250 km2 de territoire russe, dont 92 localités, depuis le lancement de son attaque le 6 août. L’armée russe affirme qu’elle a repoussé plusieurs tentatives d’attaques ce mardi. Mais la situation reste très instable.

Les autorités russes ont commencé à creuser des tranchées autour de la centrale nucléaire de Kourtchatov, à l’ouest de Koursk. Au moins 130.000 habitants ont été évacués des zones concernées par les combats. Parmi les réfugiés, certains critiquent l’impréparation de leur armée et l’absence de soutien de leurs autorités.

Il y a beaucoup de colère chez les habitants évacués en catastrophe des zones envahies par l’armée ukrainienne. Certains laissent même des vidéos sur les réseaux sociaux pour dire tout ce qu’ils pensent de l’attitude des autorités locales. Comme cette habitante de Soudja : « Ce qu’ils disent à la télévision, ce n’est pas vrai. L’administration s’est enfuie, la police s’est enfuie, les pompiers se sont enfuis. Tout le monde s’est enfui et personne n’a été prévenu. »

Maria non plus ne croit pas la télévision qui répète que la situation est sous contrôle. Réfugiée à Koursk, partie en laissant tout derrière elle, elle essaie de savoir ce que sa maison est devenue : « Nous n’apprenons rien de nos médias. Nous regardons uniquement les chaînes YouTube et les TikTok des ukrainiens. Sans ça, nous ne saurions probablement rien du tout. »

Une chaîne de solidarité

Comme souvent, les Russes ne peuvent compter que sur la solidarité de la population, bien réelle, explique Youlia Zaytseva de la Croix Rouge de Koursk : « Chaque jour, une cinquantaine de personnes apportent leur aide bénévolement dans notre centre. Tout le monde essaie de venir aider après le travail. Oui, nous vivons dans une région transfrontalière et nous entendons souvent les sirènes ici. Les gens qui ont dû quitter leur domicile, c’est vraiment difficile. » 

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-info-de-france-inter/l-info-de-france-inter-2359852?at_medium=newsletter&at_campaign=inter_quoti_edito&at_chaine=france_inter&at_date=2024-08-21&at_position=5

En Tunisie, sept jeunes sur dix envisagent d’émigrer

Face à la crise socio-économique, près de la moitié des Tunisiens souhaitent quitter leur pays, selon une récente enquête du réseau de recherche Arab Barometer. La situation est encore plus alarmante chez les jeunes, dont certains envisagent de partir clandestinement.

Les chiffres illustrent le profond malaise de la population tunisienne. Face à une économie en berne et un chômage exponentiel, près d’un Tunisien sur deux (46 %) envisage de quitter son pays, révèle une étude du réseau de recherche Arab Barometer, publiée le 15 août. Ce taux a plus que doublé depuis 2011, année de la révolution tunisienne qui a conduit à la chute du dictateur Ben Ali. Il n’a depuis jamais cessé d’augmenter. Il s’agit, aussi, du pourcentage le plus élevé des quinze pays arabes au sein desquels l’enquête a été menée, auprès de plus de 15 000 personnes. La Jordanie (42 %), le Liban (38 %) et le Maroc (35 %) arrivent juste derrière.

Le désir d’émigrer est particulièrement présent chez les jeunes Tunisiens âgés de 18 à 29 ans. Environ 71 % d’entre eux (contre 36 % pour les plus de 30 ans) ont exprimé cette volonté, surtout les titulaires d’un diplôme universitaire. Pour près de neuf personnes sur dix, l’option du départ est motivée par des considérations économiques.

https://www.liberation.fr/international/afrique/en-tunisie-sept-jeunes-sur-dix-envisagent-demigrer-

Médecins solidaires

Contre les déserts médicaux, soignons collectif !

A l’heure où la question de l’accès aux soins est source de préoccupation majeure des Français et où la pénurie de médecins généralistes devient de plus en plus prégnante en zone rurale, le principe est simple :

Au lieu de demander beaucoup à peu de médecins,

demandons peu à beaucoup de médecins.

Médecins Solidaires est une association de loi 1901 à but non lucratif co-fondée en 2022 par le Docteur Martial Jardel et l’association Bouge ton coQ ! qui a pour objet principal de redonner un accès aux soins de santé primaires aux populations en zones rurales sous-denses.

Organisation apolitique et asyndicale, Médecins Solidaires propose et défend une médecine générale de qualité, libre et accessible à tous. Elle s’appuie sur l’engagement d’un collectif national et intergénérationnel de médecins généralistes, autour d’une charte de dix valeurs communes défendant une médecine humaniste et de proximité.

Des généralistes donnent de leur temps pour combler le manque de médecins en secteur rural.

Chaque semaine, un médecin différent vient prendre le relais du précédent dans nos centres médicaux. Ainsi, la présence médicale est continue et les patients retrouvent un accès aux soins pérenne dans les déserts médicaux. Nous venons en aide aux patients mais aussi aux nombreux médecins de famille de ces territoires qui portent une lourde charge, et pour qui la création de ces centres sont un soutien indispensable.

« Nous croyons qu’une aventure humaine et collective peut avoir une portée considérable. Les bonnes volontés ne manquent pas chez les médecins, nous voulons les rassembler, les associer et les fédérer en une communauté pour démultiplier leur impact.« 

Voir le documentaire « Prête-moi ton docteur »

https://www.france.tv/documentaires/documentaires-societe/5836638-prete-moi-ton-docteur.html

Crise dans les hôpitaux

Marine Loty, présidente du syndicat des internes des hôpitaux de Paris et Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France:

À l’hôpital, les étés se suivent et se ressemblent. Des services d’urgence contraints de fermer la nuit, une nouvelle fois en Mayenne, en Vendée, dans la Sarthe, à Carpentras ou encore Sarlat. Quand d’autres, beaucoup d’autres, instaurent désormais le filtrage de l’accès par le SAMU. Confronté à une « saturation des capacités d’hospitalisation », l’hôpital Nord Franche-Comté en Territoire de Belfort a activé le plan blanc afin de mobiliser des moyens et effectifs supplémentaires. 

Notre système hospitalier semble devoir s’habituer à une crise désormais permanente alors que d’autres nuages s’amoncèlent à l’horizon, 1.500 internes de moins à la rentrée.

« Entre 15 et 20% des passages aux urgences pourraient être pris par la médecine de ville »

« Nous avons une situation très contrastée et hétérogène en fonction des territoires », assure Arnaud Robinet,  président de la Fédération hospitalière de France et maire de Reims. « La mère des batailles, ce sont les ressources humaines. Nous avons un déficit en termes de personnel, d’agents hospitaliers. », dit-il. Selon lui, les hôpitaux publics doivent aussi compenser l’été les fermetures des services du secteur privé et de la médecine de ville. « Des études ont montré que le nombre de passages aux urgences a doublé en 20 ans », assure-t-il. « On estime qu’entre 15 et 20% des passages aux urgences pourraient être pris par la médecine de ville. » Une des solutions reste, selon lui : une meilleure régulation auprès du SAMU.

« On se retrouve avec la détresse des patients »

« On se retrouve avec la détresse des patients », assure Marine Loty. Selon elle, les internes sont « devenus indispensables plus qu’en formation dans les services. » « On représente 40% du personnel médical, ce qui est relativement non négligeable. On se retrouve à devoir gérer les problématiques des patients alors que parfois, on est jeune semestre », dit-elle.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-20-aout-2024-5689032?at_medium=newsletter&at_campaign=inter_quoti_edito&at_chaine=france_inter&at_date=2024-08-20&at_position=1

Athlètes réfugiés

Si les JO de Paris ont permis de braquer le projecteur et d’attirer l’attention de l’opinion publique sur la situation difficile des sportifs réfugiés, il reste beaucoup à faire pour faire évoluer les mentalités vers plus d’empathie pour le sort dramatique des migrants et réfugiés qui sont souvent refoulés violemment, enfermés dans des centres de rétention aux conditions de détention inhumaines et renvoyés dans leur pays où ils risquent la mort et affrontent des situations atroces.

Le 26 juillet 2024, le deuxième bateau (après celui de la Grèce) à défiler sur la Seine, lors de la mémorable cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, était celui de la délégation des 37 athlètes réfugiés.

Ces 24 hommes et 13 femmes ont représenté les plus de 120 millions de personnes réfugiées dans le monde, qui vivent dans des conditions souvent dramatiques et sont nombreuses à trouver la mort sur les routes de l’exil, en particulier aux portes de l’Europe.

Ils représentaient chacun leurs pays d’accueil (Allemagne, Autriche, Canada, Espagne, États-Unis, France, Israël, Italie, Jordanie, Kenya, Mexique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède et Suisse), concourant dans 12 sports différents : athlétisme, badminton, boxe, breaking, canoë, cyclisme, haltérophilie, judo, lutte, natation, tir et taekwondo. Ces athlètes défilent sous bannière neutre et, en cas de médaille d’or, c’est l’hymne olympique qui doit être joué.

Le CIO fait valoir que « dans cette équipe, les jeunes déplacés reconstruisent leur vie ». Grâce au sport et à l’esprit olympique, ils retrouvent « un sentiment d’appartenance, développent des compétences de vie et façonnent leur propre avenir ». Le soutien du CIO à l’équipe olympique des réfugiés se traduit par un appui financier et logistique tout au long de l’année des JO. Un financement de 6 millions de dollars est alloué, depuis 2016, aux bourses d’études destinées aux athlètes réfugiés. De plus, la Fondation olympique pour les réfugiés (ORF), créée en collaboration avec le HCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés, a mis en place un programme d’aide et de soutien aux sportifs réfugiés, qui touche 132 600 jeunes, dans 11 pays et sur cinq continents.

https://theconversation.com/la-delegation-des-athletes-refugies-aux-jo-miroir-dun-monde-fracture-236958?

https://www.unhcr.org/fr/actualites/communiques-de-presse/lequipe-olympique-des-refugies-representera-plus-de-100-millions

Selon le HCR, le nombre de personnes déplacées de force à travers le monde était d’environ 114 millions en septembre 2023.

« Nous vous accueillons toutes et tous à bras ouverts. Vous êtes une richesse pour la communauté olympique et pour nos sociétés. En participant aux Jeux Olympiques, vous témoignerez des qualités humaines de résilience et d’excellence. Vous enverrez ainsi un message d’espoir aux plus de 100 millions de personnes déracinées à travers le monde. Dans le même temps, vous sensibiliserez des milliards de personnes dans le monde à l’ampleur de la crise des réfugiés. C’est pourquoi j’encourage tout un chacun, partout dans le monde, à se joindre à nous pour vous encourager, vous, l’équipe olympique des réfugiés du CIO », a déclaré le président du CIO.

Abonnement à la lettre LDH

Parce que la défense des droits & libertés ne peut pas attendre la fin de la crise & que celle-ci risque au contraire d’être un enjeu supplémentaire pour les combats que nous menons, suivez notre actu et abonnez-vous à notre Lettre !

https://www.ldh-france.org/newsletter.html

Loin de la fête

La LDH reste particulièrement vigilante concernant d’éventuelles remises à la rue en cette fin de JO: le NETTOYAGE SOCIAL est indigne de la France et des valeurs qu’elle proclame.

Malgré la création de 216 places d’hébergement pérennes dans la capitale, la quinzaine olympique s’est révélée synonyme de complications, de déplacements contraints et de solitude accrue pour les plus précaires.

A quelques minutes de marche de l’éphémère parc des Nations, lieu emblématique de célébration des Jeux olympiques (JO), une file d’attente qui n’a, elle, rien de temporaire, s’allonge, avenue de la Porte-de-La-Villette, dans le 19e arrondissement parisien, plusieurs centaines de personnes en situation de très grande précarité attendent un repas chaud.

« Regardez-nous, regardez comme la France est belle et propre, souffle Issam (un prénom d’emprunt). Il y a la France des JO, la France des touristes, et puis tout autour, il y a ce qu’on préfère ne pas voir, des gens comme moi pour qui rien ne bouge. » Ou presque rien : depuis un an qu’il vit à la rue, expulsé d’un foyer, cet homme de 46 ans, venu d’Algérie, n’avait jamais vécu autant de contrôles policiers. « Paris fait la fête, mais moi, je me sens encore plus regardé d’en haut. Je suis celui qui fait peur », déplore-t-il.

JO 2024 : le Paris des « invisibles » si près et si loin de la fête (lemonde.fr)

https://utopia56.org/les-jo-ce-nest-pas-la-fete-pour-tout-le-monde/

Augmentation d’un tiers du nombre de détenus depuis quatre ans

En 4 ans, le nombre de détenus a augmenté d’un tiers. Face à cette situation indigne d’un Etat de droits, la LDH réitère sa demande au gouvernement de la mise en place d’un dispositif contraignant de régulation de la population carcérale.

 Alors que les prisons françaises sont inhumaines, fabriquent de l’exclusion sociale et échouent à prévenir la récidive, un nouveau record absolu a été battu au 1er juillet, pour le neuvième mois consécutif, avec 78 509 personnes incarcérées.

Les prisons débordent, et l’Etat les remplit encore

La délinquance n’explose pas et pourtant le gouvernement ne cesse de renforcer les peines passibles d’emprisonnement, ce qui a entraîné une augmentation d’un tiers du nombre de détenus depuis quatre ans.

Les prisons débordent, et l’Etat les remplit encore – Libération (liberation.fr)

La défense des droits passe aussi par la culture

Certaines œuvres sont de très bons outils d’éducation et de sensibilisation aux droits et libertés, qui peuvent servir d’introduction à de nombreux débats, ouverts à un large public, et permettent d’aborder certaines thématiques avec un regard et un angle nouveau. C’est pourquoi la LDH tient à apporter son soutien aux œuvres culturelles ci-dessous:

https://www.ldh-france.org/sujet/cine-theatre-a-voir/

|1| |2| |3| |265|