Certaines entreprises n’en profitent-elles pas un peu ?
Par Rémy Dufaut, 09/04/2020
Cela fait déjà un moment que la question se pose à propos de pratiques douteuses de la part de certains employeurs.
Hélène Fily, sur le site de France Inter s’interroge à propos de SFR. Certains opérateurs de télécommunications mettent leurs salariés au chômage partiel, faisant ainsi de substantielles économies salariales, alors que leurs revenus ne sont nullement diminués par la crise sanitaire, les clients continuant de payer leurs consommations comme si de rien n’était. Non contents de ce petit bonus, ils pallient le manque de personnel par le recours à des auto-entrepreneurs dont les tarifs sont bien évidemment particulièrement avantageux en cette période difficile pour (presque) tout le monde…
Nathalie Samson se posait la question il y a deux jours, constatant : « certaines règles ont volé en éclat dans les entreprises, témoignent de nombreux salariés ».
Pour ma part, je citerai l’exemple d’un membre de ma propre famille, employé dans une grande surface de l’Ouest de la France, actuellement en « chômage partiel », à qui son employeur transmet occasionnellement de nouvelles informations sur les conditions de l’interruption de son activité professionnelle. A ce jour, il semblerait qu’il puisse « bénéficier » d’une partie de ses congés payés annuels, tout en « profitant », comme 6,3 millions de salariés français, d’une indemnisation prise en charge par l’État, cette indemnité étant calculée sur la base de 35 h, quelle que soit la base de votre contrat de travail (39 ou plus, voire forfait jours)… Les heures chômées prises en compte correspondent à la différence entre le nombre d’heures réellement travaillées et la durée légale du travail(ou la durée collective ou celle prévue au contrat de travail si elle est inférieure).
L’employeur gagne sur tous les tableaux, percevant de l’État les 84% de la rémunération nette de ses salariés (dans la limite de 4,5 SMIC, mais 100% pour les salariés rémunérés au SMIC – soit la majorité des employés de grandes surfaces – ou en formation), au titre de l’indemnisation du chômage partiel, tout en versant à ceux-ci leurs indemnités de congés payés. Celles-ci sont sont provisionnées chaque mois à concurrence de 10 % (et donc déjà dans les caisses de l’entreprise, hormis pour le secteur du bâtiment qui dispose de son propre organisme de gestion des congés), ce qu’il n’aura plus à faire lorsque les salariés auraient pu y prétendre. (Laissons ici de côté les « bricolages » attachés au provisionnement des charges sociales liées à ces congés payés…).
Mais, il peut apparemment également panacher selon son bon vouloir chômage partiel et congés payés imposés, au gré de ses besoins et de ses affaires…
Alors, où passe cet argent ? Eh bien ! Il sert, là aussi, en partie bien évidemment, à payer les honoraires des auto-entrepreneurs (moins chers que les salariés), auxquels les employeurs, privés du coup de leur personnel, sont obligés d’avoir recours, dans un contexte de légalité très douteuse, pour continuer à faire tourner les entreprises et à faire rentrer les recettes ! Et ceci tout particulièrement dans les enseignes utilisant le système du drive, en très forte expansion en ces temps particuliers. Ce sera tout bénéfice pour les actionnaires au moment du versement des dividendes…
Ce qu’il faut retenir de tout cela, c’est que tout est devenu permis, les DRH, les CHSCT et les syndicats n’étant nullement consultés et n’ayant pas trop leur mot à dire, circonstances exceptionnelles obligent.
Et ce ne sont pas les autres exemples de telles crapuleries qui manquent…
C’est bien inquiétant.
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Le rêve de l’homme prométhéen s’est brutalement brisé. La fin s’est durement imposée à lui. L’épidémie nous rappelle à une cruelle vérité. Habitué, l’homme dans cette société du toujours plus, du court-termisme, de nos modes de production, de consommation, par notre maîtrise des choses n’était pas préparé à cette « attaque » de sa condition d’humain. C’en était fini des stocks de masques et autres appareils de prévention. Nous nous étions définis par notre volonté, par nos choix, notre croyance dans une modernité capable de résister à tout ou presque. Cette crise par son ampleur, sa soudaineté rappelle notre profonde vulnérabilité humaine dans un monde qui a tout fait pour l’oublier.
Nous ne sommes pas en guerre, pas de guerrier repéré, pas d’intention malveillante de quiconque. Nous devons combattre un virus, un phénomène qui s’inscrit dans le monde du vivant. La maladie, la déchéance, la vieillesse, le handicap font partie de la vie au sens biologique, comme la dégénérescence et la mort. Il s’agit d’un phénomène naturel, biologique qui a toujours menacé, qui menace notre condition et nous met en face de notre corporéité. C’est la loi de la vie, l’essence du vivant. Cette épidémie doit sans doute nous conduire à changer notre relation à l’autre, à une vraie interrogation de concevoir le monde, de cohabiter avec les autres formes du vivant, de les respecter. Nous nous conduisons comme des apprentis sorciers au mépris des plus fragiles, notre mode de développement ne doit pas subir le diktat du rendement maximal dans des temps toujours plus restreints.
Le président de la République en chef de guerre. Mais qui enverrait en premières lignes ses troupes démunies, avec un manque inqualifiable de moyens de toutes sortes : masques, liquide désinfectant, blouses de protection, réactifs, écouvillons, lits supprimés, personnel médical en nombre insuffisant.
La réalité s‘est imposée à tous sous sa forme la plus crue. La confrontation au réel se fait chaque soir dans la litanie des communiqués de presse, détaillant le nombre de personnes infectées et les décès. Mais les masques tardent à venir, la moitié seulement de promise dans les pharmacies. Les dispositions annoncées se contredisent, la communauté scientifique est divisée et se déchire, les informations à la télévision dans la surenchère. Qui n’a pas sur son plateau un spécialiste, expert dans son domaine. L’exécutif a décrété en catastrophe toute une série de décisions, de restrictions sociales chaotiques. Il s’agit maintenant de regarder si dans ces circonstances exceptionnelles, ces mesures exceptionnelles qui autorisent pour un temps donné la mise entre parenthèses d’un certain nombre de valeurs qui fondent le contrat social, ne viennent pas remettre en cause, un peu plus, le respect des libertés fondamentales des citoyens, principe au cœur des démocraties. Ces ordonnances pour statuer traduisent une volonté de sauvegarder l’économie un peu au détriment des personnes elles-mêmes.
« Nous sommes en guerre », cette illusion, ce virtuel a pesé sur la réalité, elle en a caché l’essentiel. Expression impropre qui a semé un vent de panique dans l’hexagone et ailleurs, rush dans les magasins, pénuries de denrées alimentaires, refus de solidarité entre États, vol de masques, menaces envers des soignants dans leur environnement social. Ce confinement à géométrie variable n’est pas sans poser d’autres problèmes. Certains d’ailleurs n’hésitent pas à s’en affranchir. Comment faire sans vie sociale, préjudiciable pour bon nombre d’entre nous, personnes âgées confinées dans leurs établissements, solitude et coupures nettes avec les familles. Ce manque de lien, de chaleur humaine peut provoquer des décompensations, ou pire des raptus. Le confinement durant, le trop de l’autre ne va pas se faire dans la facilité, d’un seul coup gérer la contraction de l’espace-temps. Il est à craindre un redoublement des violences familiales.
Les personnes sans domicile, les habitués de la rue sont encore plus seuls dans un environnement social déserté. Pour elles comment se confiner ?
Pas de confinement pour les équipes de soignants, auxiliaires de vie, ambulanciers, tous en première ligne, héroïques, dans la réalité de la crise. Acclamés tous les soirs à 20 heures, soudainement louangés dans les propos présidentiels, cela ne suffira pas à s’interroger, la crise disparue, sur tous ces manques, ces fausses « vérités » édictées sous couvert des discours scientifiques. L’acmé de cette crise sanitaire va sans doute à brève échéance, les placer devant des choix éthiques impossibles pour des soignants.
N’oublions pas ces « soldats de seconde ligne », mais « ces premiers de corvée » invisibles qui tous les jours œuvrent pour nous à la bonne marche de la société. Heureusement de nouvelles formes de relations sociales, initiatives privées, s’instaurent ; un retour de la proximité, des circuits courts d’approvisionnement, des entraide entre voisins, une solidarité nouvelle, des anonymes qui tendent la main à d’autres anonymes, les gens se reparlent.
Apprendre à vivre une vie « anormale » au jour le jour en valorisant l’essentiel. Le retour à la vie « normale » se fera-t-il par un retour du même, les mauvaises habitudes reprennent vite le dessus. Dans la Peste, A. Camus : celle-ci peut venir et repartir « sans que le cœur des hommes en soit changé ».
Ou bien le « jour d’après ne sera pas le jour d‘avant », actant une vraie rupture qui place la réalité naturelle au centre de toutes les activités humaines ?
Coronavirus : le ministère de la Justice va autoriser la libération de 5 000 détenus en fin de peine
Par franceinfo – Radio France Mis à jour le 23/03/2020 | 16:29 – publié le 23/03/2020 | 16:29
Les magistrats vont prendre des ordonnances afin d’ordonner la libération des détenus en fin de peine dans les prochains jours. L’objectif est de désengorger les prisons en période de confinement.
Le ministère de la Justice va autoriser la libération d’environ 5 000 détenus en fin de peine, a appris franceinfo de sources concordantes. La décision a été actée lors d’une réunion, lundi 23 mars, entre la chancellerie et les syndicats des surveillants pénitentiaires, dans le but de désengorger les prisons en période de confinement en raison du coronavirus.
Des aménagements de peine impossibles dans l’immédiat
Les magistrats vont prendre des ordonnances dans les prochains jours afin d’ordonner la libération des détenus en fin de peine qui avaient été incarcérés pour des délits mineurs et qui ont eu un bon comportement lors de leur incarcération, précisent des sources proches du dossier. Des aménagements de peine de type « bracelet électronique » ne seront pas possibles dans l’immédiat, les techniciens ne travaillant pas pendant le confinement.
Vendredi, la ministre de la Justice Nicolas Belloubet avait déclaré sur franceinfo qu’elle allait « travailler d’une part sur les détenus malades, qui ont d’autres maladies que le coronavirus, et d’autre part sur les personnes à qui il reste moins d’un mois de détention à faire (…) Nous pouvons procéder là à leur retrait des établissements ».
La garde des Sceaux avait aussi indiqué avoir « donné instruction pour qu’on ne mette pas à exécution les courtes peines d’emprisonnement« , dans le but de désengorger les prisons et éviter une crise sanitaire si le coronavirus devait s’y propager.
En prison sous COVID-19 : « C’est comme si il n’y avait pas de virus… »
La suppression des parloirs isolent une fois de plus les détenu-e-s. Plusieurs organisations appellent à désengorger les prisons par tous les moyens. Illustration: Sly2
Alors que les habitant-e-s du pays sont appelé-e-s à rester chez elleux pour endiguer la propagation du coronavirus, les prisonnier-e-s -entassé-es dans des prisons surpeuplées- vivent déjà dans une situation sanitaire alarmante. En dépit des mesures annoncées par Nicole Belloubet, Ministre de la Justice, un détenu évoque un quotidien où personne ne semble avoir pris conscience de la gravité des événements : manque d’information, manque de protection, manque de tout… Avec le confinement des familles, et la suppression des visites aux parloirs, i-els sont désormais plus seul-e-s qu’i-els ne l’ont jamais été.
« J’ai les nerfs », lance ce détenu de 23 ans au téléphone portable, ce mardi 17 mars. L’annonce soudaine un peu plus tôt dans la journée, et avec effet immédiat, de la suppression des visites aux parloirs est plus qu’amère : elle est brutale. Dans cette maison d’arrêt pour hommes, les parloirs rythmaient, il y a encore peu, la vie derrière les barreaux. « Le vendredi, c’est la livraison du tabac. Mardi, Mercredi et Vendredi c’est parloir ». Depuis 15 mois, il voit sa famille en moyenne deux fois par semaine, pour prendre des nouvelles de l’extérieur et récupérer du linge. Pour lui, comme pour d’autres, les parloirs sont donc essentiels. « On a le moral à zéro», souffle-t-il. Les gardiens l’ont prévenu à 13h que sa mère ne viendrait pas à 16h30. « Ils nous ont dit qu’ils avaient appelé nos familles et qu’il n’y avait pas de parloir. Fin.», résume-t-il.
Nicole Belloubet, Ministre de la Justice, a beau avoir annoncé des mesures compensatoires via l’installation de téléphones fixes dans les cellules, la réalité sur le terrain est autre. « C’est des cabines en fait… », décrit-il.
« Tu ne sais pas comment c’est dur pour celui qui n’a pas d’argent sur son pécule : une minute, c’est 30 centimes… Non ! C’est un euro ! T’imagines, tu téléphones 30 minutes et tu claques 30 balles ?!
“Lundi, c’est la première fois que les gardiens nous en parlaient” — Un détenu de 23 ans
Le coronavirus n’a fait intrusion dans la vie des détenu-e-s que très récemment, faute de communication de l’administration pénitentiaire. Alors que le monde extérieur est chamboulé depuis plusieurs mois par la pandémie, les informations sur ce sujet n’ont commencé à circuler à l’intérieur de la prison que depuis le début de la semaine. «Lundi, c’est la première fois que les gardiens nous en parlaient », se rappelle-t-il. Les membres du personnel pénitentiaire leur annoncent d’abord qu’ils ne laisseront pas entrer les visiteurs-ses âgé-e-s de plus de 70 ans. « Mais ils n’en n’ont parlé qu’aux gens qui avaient des parloirs », précise-t-il.
Sans moyens –légaux- de contact avec l’extérieur, et en l’absence de dialogue avec l’administration, ces détenus tentent le système D pour dénicher de maigres infos sur la situation. Il y a bien sûr la télévision –payante- quand celle-ci fonctionne correctement. « Je ne capte ni BFM ni C-News, alors je demande aux autres quand je suis en promenade », indique-t-il.
Distanciation sociale dans 9m²
Il partage une cellule de 9m² avec un autre prisonnier. Alors, quand on lui demande si il y a du savon à disposition -conformément aux propos de la ministre de la Justice- même sans haut-parleur il n’a pas besoin de répéter la question à son co-détenu. Les deux garçons s’esclaffent. Difficile de pratiquer la « distanciation sociale » dans 9m². De toute façon, ils n’ont pas été informés des mesures barrières à suivre.
164 personnes étaient enfermées dans cette maison d’arrêt au 1er janvier 2020 selon l’Observatoire International des Prisons, alors qu’elle ne compte que 97 places. Soit une surpopulation de 169%.
“Moi je suis en mandat de dépôt donc on est 12 en promenade. Les autres, ils sont une trentaine, comme d’habitude… Plus les rats” — Un prisonnier en maison d’arrêt
La pandémie, ici, est traitée comme un sujet mineur. Pas de masque pour les gardiens. Pas de changements notables non plus lors des promenades, qui devraient pourtant se tenir en groupes réduits. « Moi je suis en mandat de dépôt donc on est 12 en promenade. Les autres, ils sont une trentaine, comme d’habitude… Plus les rats”.
“C’est comme si il n’y avait pas le virus. C’est pareil… Sauf qu’ils nous ont baisé sur les parloirs », explique ce jeune détenu. En définitif, cette maison d’arrêt n’a pas accueilli de visiteurs-ses depuis le week-end dernier, alors que la mesure ne devait prendre place qu’à partir de ce mercredi.
Voir ce thread sur Twitter :
Point sur la situation #coronavirus en #prison Malheureusement, comme aucun plan n’avait été prévu, on va vers la même situation qu’en Italie : un risque d’épidémie grave, l’arrêt des contacts avec l’extérieur, des surveillant·e·s en première ligne, des mutineries, des drames ⤵️
— Laélia Véron (@Laelia_Ve) March 19, 2020
Mutineries : nom féminin. Révoltes contre une autorité établie
“Ils auraient pu au moins nous proposer une promenade en plus, pour compenser la fin des parloir” — Le jeune homme au téléphone
Ailleurs en France, les « mutineries » se succèdent dans les établissements pénitentiaires. L’isolement, l’ennui et le manque de communication des autorités sur la situation sont propices aux fausses informations et à la panique. Dans plusieurs lieux, la rumeur court sur l’interdiction des livraisons en prison; notamment celles des plateaux-repas. Répertoriées sur le site ActuPenit.com, les protestations contre l’interdiction des parloirs se multiplient de jours en jours : Grasse, Nancy, Valence, Saint-Etienne, Angers, Toulon, Perpignan, Bois d’Arcy, Nanterre et Réau – à l’heure où nous écrivons ces lignes.
“Ces mouvements collectifs font suite à la restriction des activités et des parloirs”, indique le site qui parle d’un “chaos”.
« Ils auraient pu au moins nous proposer une promenade en plus pour compenser la fin des parloirs…», regrette également par téléphone le jeune homme.
Les conditions d’enfermement dans les établissements pénitentiaires français n’ont néanmoins pas attendu le coronavirus pour être déplorables, et déplorées. En métropole et en Outre-Mer, le taux d’occupation des établissements pénitentiaires s’élevait en moyenne à 116% au 1er janvier 2020 (À LIRE : Combien y a-t-il de personnes détenues en France ?). Dans un arrêt rendu publique en début d’année, la Cour Européenne des Droits de l’Homme avait pointé « l’existence d’un problème structurel », tout en soulignant l’absence de « conditions de détention décentes » dans certaines prisons.
L’accès au soin, également, ressemble très peu à une promenade de santé. Coronavirus ou pas, certain-e-s détenu-e-s hésitent à réclamer les soins dont i-els ont besoin, à cause des conditions de l’hospitalisation made in prison.
“J’ai eu une rage de dents et on m’a proposé un rendez-vous avec une dentiste un mois après. J’ai refusé d’y aller. Un mois après, à quoi ça sert?”, raconte ce détenu.
Un rapport de 2016 portant sur cette thématique évoque effectivement une insuffisance de l’offre de soin, ainsi qu’une «réticence chronique » à se faire soigner en chambre d’isolement. L’hospitalisation en prison va de pair avec « l’éloignement des familles, l’absence d’espace de déambulation à l’air libre et l’impossibilité de fumer ».
L’isolement –social, médiatique et sanitaire- à marche forcée qui incombent aux détenu-e-s risque une fois de plus de fragiliser les personnes enfermées. Rappelons que le taux de suicide est six fois plus important en prison.
Alors qu’un détenu de Fresnes a déjà perdu la vie à cause du COVID-19, le virus remet sur la table le bien-fondée de la politique du tout carcéral. Dans ce contexte exceptionnel, en France et en Italie, des voix s’élèvent pour faire sortir les détenu-e-s du confinement inflexible dans lequel i-els vivent, en privilégiant les aménagements de peine ou la grâce pour certaines d’entre elles.
« Vous n’êtes pas de vrais français » : le RN craque encore et montre son vrai visage
Le RN craque et montre une nouvelle fois son vrai visage. C’est une nouvelle casserole qui s’ajoute à la collection des cadres et élus du Rassemblement National. La collaboratrice parlementaire de Julien Odoul, Julie Gahinet, a été accusée d’avoir tenu des propos racistes dans un bar, racontent StreetPress et Médiapart. “Vous n’êtes pas de vrais Français”, aurait-elle lancé à destination de trois clients d’origine marocaine.
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Alors que le monde entier a les yeux rivés sur Paris, Arte Europe l’Hebdo s’intéresse aux autres enjeux qui font les JO. Organiser les Jeux olympiques, c’est débourser des sommes astronomiques, c’est mettre en place des dispositifs de sécurité renforcée mais aussi prendre en compte l’urgence climatique. La France va-t-elle avoir sa place sur le podium ?
JO 2024 : le palmarès des pires dingueries environnementales
Le coup d’envoi des Jeux de Paris est donné ce vendredi soir avec la cérémonie d’ouverture sur la Seine, qu’on promet grandiose. Et la France se gargarise : tout est prêt. Mais pour les petites mains des Jeux, embauchés par le comité d’organisation, c’est un régime spécial. Repos hebdomadaires suspendus temporairement, salaires au rabais, planning délirants et omission des risques de santé, la liste des libertés prises avec le code du travail est longue. Blast dévoile comment les textes sont piétinés, au nom des valeurs de l’olympisme. Les Jeux valent bien ça.
Paris : « mise à l’abri » de plus de 330 migrants en famille qui dormaient devant la mairie du 18e arrondissement
Plus de 330 migrants ont été évacués du parvis de l’hôtel de ville du 18e arrondissement de Paris sur lequel ils s’étaient installés il y a deux jours pour réclamer un toit. Parmi ces familles, « des gens qui travaillent » et « qui sont là depuis des années », assure l’association Utopia 56, qui dénonce depuis des mois un « nettoyage social » en vue des Jeux olympiques.
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Suite à notre publication du 22 juillet, relayant depuis actu-juridique.fr une réaction d’un chroniqueur du site de veille juridique, nous avons reçu sur notre compte Instagram un commentaire de mapztrsn , qui nous a autorisés à le publier et que nous reproduisons ici in extenso :
Euh… Vous comptez nous expliquer pourquoi vous relayer cette article dégoulinant d’antifeminisme crasse qui compare les déclarations d’hanouna au travail de Caroline de haas contre les violences faites au femme ? C’est une honte pour toute les victimes ce torchon. vous êtes censés être la Ligue des Droits de l’Homme, pas la Ligue des Droits de l’homme
Notre réponse:
Bonjour. Nous relayons tous les points de vue argumentés qui défendent les droits humains. Cela ne veut pas dire que nous les partageons tous.
Toutefois, nous aimons laisser la place au débat, à condition que, là aussi, les réactions soient argumentées avec un minimum d’intelligence. Nous autorisez-vous à publier la vôtre ? Bien amicalement.
Nous espérons bien évidemment que le débat va s’enrichir.
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En attendant la mi-août la terre continue de tourner
Pologne: déçues du gouvernement, les manifestantes pro-avortement dans la rue
Ce mardi 23 juillet, plusieurs milliers manifestants pro-avortement étaient de retour dans les rues polonaises dont celles de Varsovie. Ils et elles protestaient contre le Parlement, qui a voté contre la dépénalisation de l’avortement. La libéralisation de l’IVG était pourtant l’une des promesses phares de la majorité progressiste emmenée par Donald Tusk. Mais la coalition du Premier ministre se heurte à ses propres dissensions sur la question.
Aux Etats-Unis, une vidéo montre un policier blanc tuant une femme noire, Sonya Massey, alors qu’elle avait appelé à l’aide
La femme a été abattue à son domicile car les policiers craignaient, selon eux, d’être aspergés avec de l’eau qui bouillait dans une casserole. L’un des agents a été inculpé pour meurtre.
Niger : Les droits humains en chute libre un an après le coup d’État
Les autorités répriment l’opposition et les médias et rejettent tout examen de leurs dépenses militaires.
Chasse à la baleine : l’arrestation du marin militant Paul Watson fait des vagues
Surnommé le pirate des océans, ou Capitaine Watson, le militant écologiste a été arrêté dimanche au Groenland. Le marin fait l’objet d’une demande d’extradition de la part du Japon. Une tribune de personnalités françaises ainsi qu’une pétition demandent l’intervention du président Emmanuel Macron auprès du Danemark. Pour l’heure, Paul Watson risque d’être détenu jusqu’au 15 août. Retour sur une drôle d’histoire de marin.
Armes françaises utilisées au Yémen : la justice administrative verrouille tout accès à l’information
Dans un jugement rendu le 19 juillet, le tribunal administratif de Montreuil s’oppose à ce que Disclose, Amnesty international France et le Centre pour les droits humains et constitutionnels accèdent aux documents douaniers liés aux livraisons d’armes françaises vers l’Arabie saoudite, l’Égypte et les Émirats arabes unis, soupçonnés de crimes contre l’humanité au Yémen. Les trois associations ont décidé de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État.
Comment le commerce des armes alimente le conflit au Soudan
Un flux incessant d’armes alimente le conflit au Soudan et aggrave la crise humanitaire.
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Des négociations doivent s’ouvrir d’ici à la fin de l’année pour permettre d’obtenir de nouvelles conventions plus exigeantes entre l’Arcom et les autres chaînes retenues.
L’application balbutiante de la loi immigration, six mois après son adoption
Le 26 janvier, la loi immigration était promulguée en France. L’une des lois les plus répressives de ces 40 dernières années, à l’exception d’une mesure, concernant les travailleurs sans-papiers. Elle vise à faciliter la régularisation de ceux qui travaillent dans les secteurs en tension. C’est-à-dire les domaines où les employeurs ont du mal à recruter. Reportage à Saint-Denis, au nord de Paris, dans une association qui aide aux démarches administratives.
Fin du droit du sol à Mayotte : pourquoi l’annonce de Gérald Darmanin remet en cause un principe historique en France
Quelle liberté d’expression pour les agents publics et quelle possibilité pour eux de signaler certaines pratiques ou décisions répréhensibles dont ils seraient témoins « de l’intérieur » ?
JO d’hiver 2030 : une catastrophe écologique et sociale annoncée
Les Alpes françaises vont accueillir les Jeux d’hiver 2030, a-t-on appris le 24 juillet. Des voix s’élèvent depuis des mois contre ces nouveaux JO qui aggraverait les dérèglements climatiques et les inégalités sociales. Une enquête de la Revue Z.
Que sait-on des injures et menaces homophobes reçues par une directrice d’école ?
Pendant plus de six mois, une directrice d’école, dans le Cantal, a été la cible d’insultes et de menaces de mort en raison de son orientation sexuelle. Une enquête est ouverte.
Johann Chapoutot : « Pour les macronistes, tout ce qui est de gauche est extrême »
Et si la France avait basculé dans une période presque autoritaire ? La question semble surréaliste mais elle se pose. L’historien Johann Chapoutot répond.
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« On en avait marre d’être invisibles » : à deux jours des JO de Paris 2024, des dizaines de familles à la rue campent devant la mairie du 18e arrondissement
Plus de 200 personnes, certaines avec des enfants en bas âge, se sont installées mardi soir face à la municipalité pour réclamer des solutions d’hébergement plus durables.
Voici le texte d’une intervention qui a eu lieu, le 11 juin dernier, au musée de l’immigration, dans le cadre d’un débat durant le colloque sur l’histoire des jeux olympiques. Avec quelques mots de contexte en préambule.
Cette intervention a été réalisée par un collectif de militantEs d’horizons divers, militant.es pour les droits des sans papiers et des immigréEs, syndicalistes, militantES pour le logement, activistes écologistes, tous et toutes concernéEs par le lien entre les questions coloniales et les JO 2024.
Nous n’avons pas eu le temps de lire la totalité de la déclaration, interrompuEs par les animateurs du colloque. Notre prise de parole a été qualifiée d’attentat militant, un fourgon de police était sur place. Sabrina Agresti-Roubache, la secrétaire d’Etat à la ville à qui nous souhaitions nous adresser, a annulé sa viste au dernier moment. Voici le texte dans son intégralité.
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Les Jeux olympiques de Paris commencent, la course à la présidentielle entre Donald Trump et Kamala Harris démarre, l’hécatombe se poursuit en Ukraine et pendant ce temps… la guerre continue à Gaza.
L’Organisation mondiale de la santé alerte sur la polio à Gaza
Cela fait plus de vingt-cinq ans qu’il n’y a pas eu de cas de polio dans les Territoires palestiniens occupés. Mais cela pourrait changer. La découverte du virus dans les eaux usées de l’enclave inquiète les humanitaires. Aucun cas humain n’a pour le moment été officiellement enregistré. Mais le risque d’une épidémie n’est plus très loin.
Cisjordanie : le nombre d’enfants tués est monté en flèche au cours des neuf derniers mois
En moyenne, depuis octobre 2023, un enfant palestinien a été tué en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, tous les deux jours. Cela représente une augmentation d’environ deux fois et demie par rapport aux neuf mois précédents.
Depuis octobre dernier, 143enfants palestiniens ont été tués en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, soit une augmentation de près de 250% par rapport aux neuf mois précédents, durant lesquels 41enfants palestiniens avaient perdu la vie. Au cours de cette même période, deux enfants israéliens ont été tués en Cisjordanie dans des violences liées au conflit.
De plus, plus de 440enfants palestiniens ont été blessés par des balles réelles.
Alors que l’espace urbain devrait être une zone de liberté pour le citoyen, les aménagements publics visent de plus en plus souvent à restreindre ses mouvements, depuis les blocs de béton bloquant les véhicules jusqu’aux plans d’eau pensés pour éviter les regroupements de manifestants. Plus inquiétant, de nouveaux dispositifs de surveillance massifs recourant à l’intelligence artificielle menacent les libertés publiques, hors cadre légal. Pour réaliser son enquête publiée sous le titre Circulez, la ville sous surveillance, le journaliste Thomas Jusquiame s’est fait embaucher par l’une des sociétés qui propose aux municipalités des logiciels de surveillance de leur population.
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Malgré les heurts et la répression, la lutte contre les mégabassines retrouve du souffle dans le Poitou
Rage against the bassines. Entre les Deux-Sèvres, la Vienne et la Charente-Maritime, des milliers de personnes se sont retrouvées ce weekend pour s’opposer à une agro-industrie toujours plus gourmande en eau, et lui opposer un contre modèle. Vert y était.
Méga-bassines : contre Darmanin et sa police, la guerre de l’eau a commencé
Ce samedi 20 juillet marque le deuxième jour des manif’actions contre les mega bassines, ce jour à La Rochelle. La veille, les manifestants ont tenté d’approcher la coopérative Terrena malgré les nombreux barrages, contrôles et fouilles des forces de l’ordre. La police a lancé des grenades lacrymogènes dans un champ où marchaient les militants, ce qui a provoqué un gros incendie. Les manifestants ont donc décidé de rentrer en vue de la dangerosité mais aussi pour se préserver pour aujourd’hui.
Plus d’un million de personnes contrôlées, 4 300 écartées selon Darmanin
Ces enquêtes de sécurité ont été réalisées sur des athlètes, entraîneurs, journalistes, volontaires, agents de sécurité privée ou même riverains de la cérémonie d’ouverture des Jeux.
Un total d’un million d’enquêtes administratives ont été menées dans le cadre des Jeux olympiques (JO) de Paris et 4 355 personnes susceptibles de présenter une menace pour l’évènement ont été écartées, a annoncé dimanche 21 juillet le gouvernement français, à quelques jours des JO.
Exposition : La Police dans l’œil de Jossot et Faujour
Jusqu’au 30 août 2024 se tient au Musée de l’Histoire vivante de Montreuil, l’exposition « La Police dans l’œil de Jossot et Faujour ». Une cinquantaine de dessins vitriolés et hauts en couleur, dont des originaux et des inédits, dénonçant avec la même impertinence une répression policière brutale, du XIXe siècle à aujourd’hui.
Manifestations anti-bassines : milice, incendies, black blocs… « La mise en scène de la violence occulte le débat sur le modèle agricole et l’écologie »
« Les gendarmes qui mettent le feu, c’est tellement symbolique » : la manifestation des anti-bassines interrompue, une nouvelle mobilisation samedi
La mobilisation de milliers de militants anti-bassines, vendredi à Migné-Auxances (Vienne), près de Poitiers, a été interrompue par un incendie déclenché par les grenades lacrymogènes des forces de l’ordre. Un nouveau rassemblement est prévu ce samedi 20 juillet, dans le port de La Rochelle.
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Gaza: le virus de la polio détecté dans les eaux, Israël accusé d’utiliser l’eau comme arme
L’ONG Oxfam accuse Israël d’utiliser l’eau comme une arme de guerre à Gaza, avec des coupures d’approvisionnement, du pompage et de la destruction des usines de retraitement. En conséquence, la polio menace désormais la population de l’enclave, le virus ayant été découvert vendredi 19 juillet dans des échantillons d’eaux usées par le ministère de la Santé local et l’Unicef. Une nouvelle inquiétante, car la maladie se propage très vite et représente un vrai danger pour les camps surpeuplés.
L’OMS déplore plus de 1 000 attaques contre des centres de soins qui étaient déjà fragiles
L’occupation de territoires palestiniens est «illégale», juge la Cour internationale de justice
La plus haute juridiction de l’ONU a estimé ce vendredi 19 juillet que la présence continue d’Israël dans les territoires palestiniens devait cesser «le plus rapidement possible».
Vous avez, Monsieur Le Président souhaité une clarification. Les citoyen.ne.s ont voté et vous l’avez ainsi obtenue. Il vous appartient désormais de la prendre en considération.
Motion à l’intention du Président de la République.
Monsieur le Président de la République,
Au soir des élections européennes, vous avez dissous l’Assemblée nationale considérant les résultats du scrutin et de votre majorité qui venait de subir une lourde défaite.
A la suite du choc de la dissolution, et ce malgré le délai très court de la campagne électorale, les militant.e.s et citoyen.ne.s de gauche se sont engagé.e .s pour faire barrage au Rassemblement National RN. Ils ont soutenu le Nouveau Front Populaire et son programme progressiste, le seul pouvant à long terme combattre l’extrême-droite.
Dans l’entre-deux tours, une partie de la Majorité Présidentielle et du Nouveau Front Poplulaire ont passé un accord moral pour ne pas donner une seule voix au Rassemblement National et à ses alliés.
L’Extrême-Droite n’est pas une force politique comme les autres. Son éventuel accès au pouvoir ne constituerait pas un changement de politique mais serait un bouleversement qui ferait sortir la France du cadre démocratique en remettant en cause l’Etat de droit et les libertés fondamentales. Son programme est antidémocratique, discriminatoire, raciste, sexiste et homophobe. De plus, l’extrême-droite rassemble des groupuscules ultra-violents dont les pratiques courantes visent à terroriser leurs adversaires. Pendant la campagne électorale du deuxième tour des élections législatives, leur xénophobie, leurs pulsions idéologiques et leur vision identitaire, contenues jusque-là, ont refait surface au grand jour, se voyant aux portes du gouvernementet ont entrainé une recrudescence des actes violents qui a été observée sur l’ensemble du territoire.
Les citoyen-nes ont largement répondu à l’obligation morale et politique de faire obstacle à l’extrême-droite et ont permis de sauver nos institutions. Le Président de la République et sa majorité doivent en tenir compte.
Au soir du 7 juillet, les urnes ont parlé : l’extrême-droite a été défaite ainsi que la majorité présidentielle. Cette dernière a pu sauver des élu.e.s grâce aux votes barrage contre l’extrême-droite des citoyen.ne.srépublicain.e.s.
Fortes de la légitimité acquise par ces résultats, nos organisations, au travers du programme du NFP, vont tout faire pour renouer avec le dialogue et le progrès social. L’espoir suscité par le vote est immense et nos attentes et revendications sociales le sont tout autant.
Pour ces raisons, nous demandons :
L’abrogation de la réforme des retraites ;
L’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux ;
L’égalité professionnelle femmes-hommes ;
Des moyens pour tous nos services publics (Hôpitaux, Médecins, SNCF, France Travail, Sécurité Sociale, l’Education Nationale, …).
L’abrogation de la loi immigration
Un plan d’urgence écologique
Une vraie politique de réindustrialisation du pays ;
La garantie des libertés fondamentales, des libertés d’expression, de création et de manifester, en commençant par voter une amnistie des militant·e·scondamné.e.s lors d’actions revendicatives.
Nous vous demandons de respecter le résultat des urnes, de mettre un terme à votre politique économique et sociale violente qui dure depuis 7 ans et de nommer un nouveau Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire, conformément à la tradition républicaine et à la Constitution.
Vous avez, Monsieur Le Président souhaité une clarification. Les citoyen.ne.s ont voté et vous l’avez ainsi obtenue. Il vous appartient désormais de la prendre en considération.
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