L’IA et les illusions de l’immortalité numérique



Notre ami Jean Camus, lecteur assidu et avisé du journal Le Monde nous transmet un article intitulé dans sa version papier:

L’IA et les illusions de l’immortalité numérique

L’existence de chatbots permettant de parler avec des défunts soulève d’épineuse questions éthiques


Jean y relève certains passages :

  • « …/… Mais le risque est de leur [les chatbots] attribuer une conscience des intentions, des émotions, une capacité d’empathie, de compréhension, qu’ils ne possèdent pas. » Julia Velkovska, sociologue spécialiste de l’IA au département sciences humaines et sociales d’Orange Research.
  • Des chercheurs de l’Université de Cambridge, inquiets de voir une « industrie de l’au-delà numérique » se développer sans cadre, ont depuis plaidé pour la mise en place « de garde-fous ».
  • Dans un communiqué, Katarzyna Nowaszyk-Basinska, coautrice de l’article en question, qualifie de « champ de mines éthique » ce secteur de l’IA. « Nous devons dès à présent réfléchir à la manière de réduire les risque sociaux et psychologiques de l’immortalité numérique, car la technologie est déjà là. »

Et Jean de conclure par cette sentence cauchemardesque : « Une illusion susceptible de créer un vrai déséquilibre. Qui voudrait d’EM numériquement immortel ? »

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Car force est de constater que l’IA suscite énormément de défiance tant chez les scientifiques que dans le commun des mortels et que cette question brûlante fait effectivement l’actualité.

Comme certains le pensent, « Il va falloir former la société ».



Pour d’autres, «Le danger principal c’est que l’IA fasse des actions au nom de l’utilisateur»




Pendant que d’autres considèrent comme plausible « La fin de la solitude à portée d’IA » et concluent par une « Une citation anglophone [qui] dit que « les inconvénients sont le prix de la vie en communauté ». Que pour créer des liens forts, il faut parfois accepter l’inconfort, les disputes, l’éloignement. Que tous ces processus humains nous font grandir, évoluer et, surtout, nous permettent de construire des cercles solides, qu’il s’agisse d’espaces amicaux, amoureux, militants. Et j’aimerais que l’IA ne nous fasse pas croire le contraire. »



Il faut reconnaître que l’on peut faire faire beaucoup de chose à l’IA, le meilleur comme le pire:



Mais aussi…










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En réalité, c’est sans doute à l’école que tout se joue. Et puisque l’IA nous vient bien évidemment d’Amérique, laissons le mot de la fin à l’un des éducateurs les plus éclairés sur la question de l’éducation aux USA, Jessé Hagopian, pour qui « Réglementer l’IA ne suffit pas. Démantelons la logique qui l’a introduite dans les écoles. »




Et pour en savoir plus, Agnès nous propose une lecture édifiante:

120 ans de laïcité



Nous célébrerons le 9 décembre prochain les 120 ans de la Loi concernant la séparation des églises et de l’Etat.

A cette occasion le Comité interministériel de la laïcité dote chaque année, depuis 2021, Le Prix de la laïcité de la République française d’un budget destiné à récompenser un projet qui « distingue et encourage des actions de terrain et des projets portant sur la protection et la promotion effectives de la laïcité ». Cette année, une enveloppe exceptionnelle de 100 000 euros récompensera les projets et actions dédiés à la laïcité.



D’après un sondage demandé récemment par le Laboratoire de la République à Ipsos-Cesi École d’ingénieurs, les Français resteraient attachés à la laïcité, qu’ils soient de droite ou de gauche.



Ce qui ne semble pas faire les affaires du pape Léon XIV qui, à l’occasion d’une rencontre avec une quarantaine d’élus du Val-de-Marne,  a tenu, comme son prédécesseur François, des propos critiques vis-à-vis du modèle français de laïcité, considéré comme « ouvrant la voie à une forme d’intolérance« .

Visant « les pressions, les consignes des partis, les colonisations idéologiques » – expression souvent utilisée également par le pape François – auxquelles les hommes politiques sont soumis, il a appelé à « défendre avec conviction » la doctrine sociale de l’Église et à la mettre en œuvre dans la rédaction des lois, affirmant que « ses fondements sont foncièrement en accord avec la nature humaine, la loi naturelle que tous peuvent reconnaître, même les non-chrétiens, même les non-croyants ».

Invitant les maires et conseillers municipaux locaux à la vertu de charité « sociale et politique » face aux défis de « la violence dans certains quartiers, l’insécurité, la précarité, les réseaux de drogue, le chômage, la disparition de la convivialité », ne se serait-il pas un peu mêlé de ce qui ne le regarde pas ?



Présent à la réunion, Karim Benaïssa, recteur de la mosquée de Créteil et président du Rassemblement des associations musulmanes du Val-de-Marne (RAM94), s’est également uni aux élus pour saluer ce moment « historique ».

Pendant ce temps, certains relayeurs d’opinions se demandaient si une laïcité ouverte et pluraliste est compatible avec le fait islamique et si on peut s’appuyer sur une définition stable et indiscutable de la laïcité ?

Dans son dernier ouvrage, Laïcité et pluralité (CNRS Éditions, 2025), l’historienne Rita Hermon-Belot propose une chronique rigoureuse des problèmes qui se posent aux expressions religieuses et convictionnelles, mais aussi en retour, des problèmes posés par ces dernières à l’idée laïque.



On se demande également si la laïcité ne pourrait pas être facteur d’un nouvel avenir pour Israël et de paix au Moyen-Orient. Elle « permet la coexistence des libertés, et elle est donc capable d’apporter une culture de paix civile en autorisant une conception civique de l’appartenance nationale. » La paix « établie, on peut imaginer que soient levés les obstacles à la transformation d’une nation ethnique juive en nation civique. »



De grands malentendus subsistent sur les relations entre la liberté religieuse et le principe de laïcité, qui sont souvent appréhendés dans une logique d’opposition. La liberté de religion étant une composante de la laïcité, il semble que la meilleure méthode pour traiter sereinement la question des rapports entre liberté religieuse et laïcité en France soit de partir de la loi de 1905. 

Tout comme la signification d’une pratique religieuse ne relève pas du régalien, et encore moins des juges, une revendication religieuse ne peut, de toute évidence, devenir un droit.



En ce jour de rentrée scolaire, il est important de rappeler que la notion de laïcité se construit dans l’esprit des citoyens sur les bancs de l’école.

Delphine Girard est enseignante, professeur agrégée de lettres classiques et membre du Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République. À l’occasion de la publication de « Madame, vous n’avez pas le droit ! » (Ed. JC Lattes), elle revient sur la difficulté à transmettre et expliquer des valeurs laïques à une jeunesse dont une partie ne comprend pas que l’on critique les cultes.



La LDH tient à rappeler son attachement à la laïcité et en fera le thème de sa prochaine université d’automne fin novembre prochain.

Elle souligne qu’on a assisté à partir des années 2000 à un dévoiement de la laïcité et à la trahison de la Loi de 1905, à travers le « rapport Baroin » de mai 2003, notamment, ouvrant le champ au « backlash » d’ordre moral autoritaire, de la droite à l’extrême-droite. Aujourd’hui, des politiciens peuvent à la fois défendre les crèches de Noël dans les mairies, en infraction avec la loi de 1905, et interdire les tenues des femmes musulmanes malgré les décisions juridiques.

Alerte : des milliers de jeunes scolarisés et leur famille mis en danger



Communiqué commun dont la LDH est signataire et pétition 

Les mesures gouvernementales contre les droits des personnes étrangères mettent en danger des centaines de milliers de personnes dans notre pays, dont des milliers de jeunes et leurs familles.

L’application de la loi Darmanin et de la circulaire Retailleau (qui abroge la circulaire Valls de 2012) entraîne :

  • la restriction massive des admissions exceptionnelles au séjour, notamment au titre de la vie privée et familiale ;
  • l’exigence absurde de sept années de présence pour les jeunes devenus majeurs, au lieu de trois précédemment ;
  • la multiplication des refus de séjour avec obligation de quitter le territoire valables trois ans au lieu d’un an et opposables à toute demande ultérieure ;
  • une atteinte au droit à la scolarisation, aux études supérieures ou aux formations en alternance.

De la maternelle à l’université, ces élèves, nos élèves, les ami-e-s et camarades de nos enfants, risquent de voir leur études interrompues, leur insertion professionnelle et sociale remise en cause, leur parcours de vie saccagé.

Pour les populations d’origine étrangère, en situation régulière ou qu’elles aspirent à le devenir, cette dérive xénophobe met gravement en cause le sentiment d’intégration et le vivre ensemble.

N’attendons pas qu’il soit trop tard pour réagir ! Au-delà de cette pétition, nous appelons solennellement les personnels de l’éducation, les parents, les jeunes, les élu-e-s et acteurs institutionnels, toutes les citoyennes et tous les citoyens à se mobiliser pour la régularisation durable de ces jeunes insérés dans un parcours de formation.

Bobigny / Paris, le 20 juillet 2025

À Moulins, des croix gammées sur un bâtiment public



Nous annoncions récemment ce spectacle prêtant à polémique, financé par, entre autres, le milliardaire Pierre-Edouard Stérin, polémique dénoncée notamment par Guillaume Senet, président de l’association chrétienne et conservatrice Sophia Polis, dont l’université d’été accueillera en guise de prolongement à ce raout ouvertement anti-républicain des figures d’extrême-droite comme Bruno Gollnisch ou Jean-Yves Le Gallou…


Ce 13 juillet 2025, à Moulins, dans l’Allier, la veille de notre Fête nationale, ce ne sont pas les valeurs de la République qu’on a célébrées. Jusqu’où ira la banalisation de l’extrême-droite ?

Par Augustin VINALS, militant CGT depuis 50 ans


Ce 13 juillet 2025, à Moulins, dans l’Allier, la veille de notre Fête nationale, ce ne sont pas les valeurs de la République qu’on a célébrées. Ce soir-là, sur la façade d’un bâtiment public, deux gigantesques drapeaux nazis ont été projetés. En plein centre-ville, dans une ambiance de fête historique, des croix gammées ont illuminé les murs. Ce n’est pas un cauchemar, ce n’est pas une fiction dystopique : c’est bien ce qui s’est produit à Moulins, avec l’argent public.


Quand l’extrême droite privatise l’histoire


À Salbris (41) ou à Moulins (03), l’histoire est prétexte à un laboratoire d’alliances entre la droite, l’extrême droite et les entrepreneurs idéologiques comme Pierre-Edouard Stérin. À l’honneur, la distorsion des faits, et la version la plus rance de l’histoire de France. En face, une résistance tente de reprendre du terrain.



Face aux « Murmures de la cité » et leurs projets… Continuons à résister !

 Publié le 15 juillet 2025 par Solidaires Allier – 03

Le reportage de l’Humanité montre (voir le lien), s ‘il fallait des preuves, que nous avons eu raison de manifester contre ce spectacle qui n’est pas un murmure mais un porte-voie de l’extrême-droite dans l’Allier.

Quand on voit comment la presse est traitée : refus d’entrer pour certains et attaque de journalistes sur les réseaux par des soutiens de l’organisation alors que des médias d’extrême-droite sont invités.

Quand on voit la falsification historique dénoncée préalablement par un collectif d’historien.nes et d’archéologue et réalisée lors des trois représentations avec en prime l’affichage de croix gammées gigantesques sur un musée national du CNCS.

Quant on voit, dans les fervents soutiens aux Murmures, le candidat reconquête et RN aux législatives de 2022 et 2024.

Quand on voit que les organisateurs portent d’autres projets comme des ateliers dans les écoles (et pas seulement privées), voire des classes découverte.

Quand on voit tout cela, les subventions d’argent public accordées par des élus de droite sont encore plus honteuses. A moins qu’elles ne révèlent un projet politique ?

Face à cette volonté d’installation de l’extrême-droite, nous, forces progressives, citoyennes et démocratiques, associatives, politiques et syndicales, avons à continuer à nous organiser collectivement pour résister.

Association Visa

Lien vers l’article de l’humanité, c’est ICI

Droits de l’enfant

Ce travail de longue haleine avait donné lieu le lundi 5 mai dernier à la présentation des réalisations des élèves en deux temps: 14h 30 pour les élèves et 18h30 pour les partenaires officiels au Centre Social Victor-Hugo de La Chapelle Saint-Luc. La LDH de l’Aube et l’association IMAJ étaient intervenues durant l’année scolaire. A l’occasion de cette restitution, les 2 intervenant(e)s de la LDH avaient déclaré:

La Ligue des droits de l’homme est reconnue en tant qu’association de défense et de sensibilisation des droits humains dans toutes les sphères de la vie publique.

Elle est agréée par le ministère de l’Éducation Nationale pour intervenir dans les écoles, les collèges et les lycées. A ce titre, la section de l’Aube intervient depuis de nombreuses années sur les droits fondamentaux, l’égalité femmes/hommes et la prévention des discriminations en allant à la rencontre des élèves pendant le temps scolaire, en appui des activités d’enseignement (dans le cadre des programmes officiels d’Éducation Morale et Civique), et en cohérence avec les projets pédagogiques des professeurs et des établissements.

C’est pourquoi nous avons, sans hésiter, répondu présents pour nous associer au projet sur les droits des enfants et travailler avec les élèves et les enseignants de l’école Jean Jaurès et du collège Albert Camus de La Chapelle-Saint-Luc.

Les droits des enfants participent des droits fondamentaux. Ils résultent d’une volonté impulsée par la communauté internationale relativement récemment, car c’est seulement le 20 novembre 1989 que la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies, dans le but de reconnaître et de protéger les droits des enfants.

Ce texte affirme que chaque enfant a le droit :

d’être protégé, nourri, soigné, éduqué, de s’exprimer, d’avoir des loisirs,

d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus et d’exploitation, contre toutes les formes de discrimination.

d’être entouré et aimé.

Ce texte met en avant des principes majeurs tels que la non-discrimination, l’intérêt supérieur de l’enfant, le droit de vivre et de se développer, et le respect des opinions.

Bien que la plupart des  responsables politiques se sentaient à l’époque concernés par les droit des enfants puisque 193 pays ont ratifié la convention, nous savons tous que ces droits sont encore bafoués partout dans le monde et que de nombreux enfants sont victimes de violences, de maltraitances, sont atteints dans leur corps, sont exploités, sont obligés de travailler très jeunes, sont incorporés de force pour faire la guerre, n’ont pas accès à l’école, à l’eau potable, aux soins …

Et nous savons aussi tous que les filles sont encore plus discriminées que les garçons et que leur situation est dramatique dans de nombreux pays.

Le respect des droits des enfants constitue donc un enjeu majeur et un engagement de tous les jours, au nom de l’égalité des droits pour tous et partout, que ce soit en France ou dans toutes les régions du monde. Il s’agit d’une obligation morale.

Ce projet « Cité éducative » a été une très belle opportunité pour permettre aux élèves de découvrir les droits des enfants, de les connaître, d’échanger et de s’exprimer.

Nous avons travaillé ensemble en comparant ce que vivent les enfants dans différents pays avec ce qu’ils vivent ici, en prenant conscience de la réalité des atteintes portées aux droits des enfants. Nous l’avons fait en abordant les thèmes inhérents au quotidien des enfants : l’eau, la santé, l’alimentation, le logement, la protection, la famille, l’éducation, et enfin l’égalité, qui constitue le fil rouge de l’accès à tous les droits.

Au terme de ce projet, qui nous a mobilisés plusieurs mois, cette exposition témoigne de la qualité et de l’importance de l’investissement des élèves et de leurs professeurs.

L’objectif était de sensibiliser les élèves, mais aussi plus largement de les encourager à communiquer, à faire connaître les droits des enfants autour d’eux. Ces travaux prouvent qu’ils ont compris la nécessité de promouvoir et de sensibiliser tous les publics. Les cartes qui vont faire « circuler » les différents articles de la CIDE également.

Nous pouvons affirmer qu’il s’est agi d’une véritable action citoyenne de jeunes qui ont tous fait preuve de maturité et de motivation.

Merci à tous les élèves, nous avons appris à nous connaître et à établir des relations de confiance. Nous avons eu beaucoup de plaisir à travailler et à réfléchir avec vous. Nous avons aussi beaucoup appris avec vous et nous vous en remercions. Si j’osais, je dirais que nous avons grandi ensemble et vécu une belle aventure !

Et à vous, leurs professeurs, vous avez su préparer et prolonger nos interventions, un grand merci : merci Séverine, merci Myriam, merci Pierre-Louis. Nous pouvons souligner la place qui a été réservée à la création artistique, à l’expression théâtrale et à la littérature pour approfondir la réflexion et porter les messages.

Nous tenons à exprimer également notre gratitude à toutes les personnes qui ont permis la mise en place de ce projet.

Quel que soit notre âge, à nous tous de poursuivre la route au service des droits pour construire une société plus juste, plus solidaire et plus humaine.

Merci        

Nicole et Hubert 




Aujourd’hui, tout ce travail des élèves, des enseignants et des divers intervenants obtient une véritable reconnaissance dans cette consécration par la Ville de La Chapelle Saint-Luc.

La LDH ne compte pas en rester là et poursuivra dès la rentrée prochaine ses interventions en milieu scolaire, convaincue que l’éducation est la clé de voûte de la formation des citoyens de demain.

Poupée ou voiture : en matière de jeu d’enfant, beaucoup se joue avant deux ans



Dès deux ans, les filles et les garçons ne jouent pas aux mêmes jeux. Les inégalités de genre se forment déjà dans le coffre à jouets.

Les poupées pour les filles et les petites voitures pour les garçons ? Cette répartition caricaturale des jouets selon le sexe de l’enfant a la vie dure. 81 % des petites filles de deux ans jouent souvent à la poupée, contre seulement 19 % des petits garçons du même âge, indique une enquête de l’Ined réalisée en 2013 et 2014 auprès des parents de 13 000 enfants nés en 2011. Tandis que 89 % des garçons jouent aux petites voitures, contre seulement 32 % des filles.

Éduquer au consentement permet-il de réduire les violences sexuelles ?



La notion de consentement vient d’être ajoutée dans la définition légale du viol, et dans les programmes d’éducation. Mais, comme ailleurs Europe, la question n’est que rarement reliée aux droits des femmes. Ce qui en affaiblit la portée.

« Nous avons besoin de transmettre l’apprentissage du respect du consentement et de l’égalité dès l’école », mentionne la proposition de loi française relative à l’introduction du consentement dans le Code pénal, adoptée à l’Assemblée nationale en mars. Pour le moment, faute de moyens et de personnel formé, les trois séances annuelles d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle prévues par le Code de l’éducation sont dispensées de manière très inégale sur le territoire.

L’accès au bac progresse, mais les inégalités entre catégories sociales persistent


Près de 80 % d’une génération a atteint le niveau du bac en 20231, contre un jeune sur dix dans les années 19602. Cette augmentation est le fruit d’une politique d’investissement public dans l’éducation qui commence dès la fin des années 1950. À l’époque, la France, pays rural, était très en retard sur ses voisins. La période de la fin des années 1980 jusqu’au début des années 1990 a été particulièrement marquante : le taux d’accès au bac a doublé en dix ans, de 30 % à 60 %. Entre le milieu des années 1990 et 2010, le taux de bacheliers a stagné. Il a repris sa progression à la fin des années 2000.

Enseignante Suspendue : Une Minute de Silence pour Gaza



Une enseignante suspendue pour une minute de silence pour Gaza : un geste humanitaire ou une faute professionnelle ? Les syndicats s’insurgent, le rectorat reste ferme. Que révèle cette affaire sur l’école ?

Voir aussi la réaction de Pascal

L’Aide Sociale à l’Enfance (ASE)

Par Rémy Dufaut



La Protection de l’Enfance est en crise depuis des années et ce ne sont pas les alertes lancées par de nombreux organismes ou associations, en contact direct avec ses bénéficiaires ou non, qui manquent.

Les 29 organisations réunies dans le collectif La Dynamique pour les droits des enfants » constataient fin 2024 que le gouvernement Bayrou avait carrément oublié de nommer un ministre de plein exercice ou un secrétaire d’Etat à l’enfance. Pour réparer cet oubli, le président de la République annonçait le 28 décembre son désir de voir créé en janvier 2025 un Haut-Commissariat à l’enfance, ce qui ne semblait toutefois pas aller dans le sens d’une consolidation efficace de la politique de l’enfance.

Les chiffres clés des établissements dépendant de l’ASE, basés sur des données un peu datées (fin 2021) mettaient déjà clairement en lumière les carences de l’Etat en matière de protection de l’enfance, notamment sur le plan de la scolarisation.

Depuis, la situation ne cesse de se dégrader et chaque jour apporte son lot de misère dont nous ne tolérerions pas le centième pour nos propres enfants.

France stratégie, estimait en septembre 2024 que le prolongement de l’accompagnement jusqu’à 21 ans (loi « Taquet ») devrait favoriser les chances d’ascension sociale de ces jeunes et formulait trois propositions :

  • faire de la réussite scolaire un objectif explicite du placement ;
  • améliorer la coopération entre l’Education nationale et les services de l’ASE ;
  • mettre en place un suivi statistique pérenne des jeunes placés, pour mieux apprécier les effets des politiques menées.

Il semblerait qu’on soit parti aujourd’hui, avec la loi du 26 janvier 2024, dans la direction opposée et que la seule perspective qui se présente à présent soit la « sortie sèche » de la protection de l’enfance pour les jeunes migrants atteignant l’âge de la majorité et se trouvant dans la majorité des cas frappés d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français).

En 2022, nous alertions déjà l’opinion, dans l’espoir d’atteindre les pouvoirs publics : entre le 30 juin et le 4 juillet, la Section de l’Aube de la LDH organisait une action de défense des jeunes migrants à Troyes. Si celle-ci a obtenu un certain écho, au point de prolonger la mobilisation le 15 octobre de la même année, avec les associations partenaires (MRAP, CIMADE), force est de constater que les bonnes intentions ne suffisent pas.

Ainsi, à 18 ans, ils devront être autonomes, à la fois financièrement et psychologiquement. Sous-entendu, ils se débrouillent. Ça, c’est un peu le rêve de l’État quand on évoque les jeunes issus de la protection de l’enfance. Quitte à en oublier sa responsabilité. Car, comme le rappelle la Défenseure des droits Claire Hédon, « l’âge moyen de départ des enfants du foyer familial est de 24 ans et non de 18 ans. Ça n’a donc pas de sens de demander aux jeunes de la protection de l’enfance d’être indépendants à cet âge-là ». Tous le savent, les 18 ans sont un moment crucial. C’est l’âge à lequel un basculement se fait. En 2022, la loi Taquet, relative à la protection des enfants, dispose justement que la fin du dispositif d’aide sociale doit garantir « un accompagnement pour les 18-21 ans par les départements et l’État. » Charlie Hebdo 16 février 2025

Hors, l’Etat se désengage toujours davantage en se déchargeant sur les départements qui se trouvent désormais incapables d’assumer leur responsabilité dans l’accueil des jeunes, quel que soit leur âge.

La presse locale évoque la « ruine » du Centre Départemental de l’Enfance de l’Aube (Libération- Champagne du 22 février 2025), un « management déplorable », « des éduc’ » qui « pètent les plombs » et des enfants qui « trinquent » (l’Est-Eclair du même jour). L’enfance est cependant « une priorité absolue » pour le président du Conseil départemental. Pour son personnel, cette « priorité » prend un tout autre visage, plus concret : « On a eu des périodes où les enfants dormaient dans les couloirs faute de place. » « Il n’y a pas assez de nourriture, on est obligés de restreindre les petits lors des repas. Alors, c’est déjà arrivé qu’on laisse notre part ».

Quant aux mineurs non accompagnés étrangers (MNA) « c’est encore pire », « on a l’impression qu’ils passent après les autres ». Logements vétustes et insalubres sont tout ce qu’on a à leur offrir.

Lorsqu’ils ont la chance d’être hébergés en appartements, il se voient d’un jour à l’autre, à 18 ans, expulsés sans ménagement, leurs affaires entassées dans la rue et se retrouvent condamnés à errer ou trouver des hébergements de fortune provisoires chez des amis voire aller trouver quelques heures de sommeil dans le hall de la gare.

On pourrait poursuivre sans fin l’inventaire à la Prévert de la façon dont on traite cette jeunesse, « notre priorité absolue », qui représente, quoiqu’on en dise, notre avenir.

Le 29 janvier dernier, nous nous faisions ici l’écho des dénonciations par la Défenseure des droits de graves atteintes à l’intérêt supérieur et aux droits des enfants.

Allons-nous en attendre encore longtemps les effets ?

Justice des mineurs : le texte répressif de Gabriel Attal arrive à l’Assemblée nationale



Dans un contexte de tensions autour de la violence des mineurs, les députés vont commencer à examiner ce mercredi 12 février la proposition de loi déposée par l’ancien Premier ministre. Le texte, rempli de mesures répressives, suscite inquiétudes et contestations.



« La justice des enfants repose sur le principe de l’éducabilité » : les juges et les éducateurs vent debout contre la comparution immédiate des mineurs


C’est l’un des articles controversés de la proposition de loi de Gabriel Attal pour faire évaluer la justice des mineurs. Il avait été retiré par la gauche lors du travail en commission parlementaire. Le bloc central mise sur le passage dans l’hémicycle mercredi pour qu’il revienne dans la proposition de loi.



Justice des mineurs : « La rapidité et l’efficacité, on l’a déjà », affirme un syndicaliste de la Protection judiciaire de la jeunesse


Mathieu Moreau, éducateur à la Protection judiciaire de la jeunesse, déplore « l’affichage politique » de la proposition de loi pour durcir la justice des mineurs examinée à l’Assemblée. Il réfute tout aggravation de la violence des jeunes. « En fait, on surmédiatise ».




« L’appel de plus de 100 organisations pour un grand ministère de l’enfance : « Les enfants devraient être les premiers à être protégés par l’action publique » » publiée dans Le Monde



Un nouveau texte sur la délinquance des mineurs : pour quoi faire ?


La proposition de loi (n° 448) visant à restaurer l’autorité de la justice à l’égard des mineurs délinquants et de leurs parents arrive en séance publique à l’Assemblée nationale ce mercredi 12 février. Mais que contient-elle au juste ?



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Tout (ou presque) sur l’IA



En Europe, les étrangers premières victimes de l’intelligence artificielle


Alors que s’ouvre à Paris cette semaine le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, chefs d’État, chefs d’entreprise, chercheurs et société civile sont appelés à se prononcer sur les risques et les limites de ses usages. Des biais discriminatoires et des pratiques abusives ont déjà été observés, en particulier dans la gestion européenne de l’immigration.



Sommet à Paris : les travailleurs, victimes inégales de l’IA


Patrons, syndicats et organisations internationales se sont réunis ce lundi 10 février lors d’une table ronde pour échanger sur l’avenir du travail et la menace de l’automatisation qui pèse sur les emplois.

Des robots à la place des profs ? Des algorithmes au lieu de caissiers ? Et des chatbots plutôt que des médecins ? Le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle est tout juste lancé ce lundi 10 février à Paris qu’il s’attaque à une thématique épineuse : l’avenir du monde du travail à l’heure où ChatGPT et compères s’installent dans certaines entreprises.




« Les sacrifiés de l’IA » : dans son documentaire, Henri Poulain révèle les coulisses d’une industrie qui exploite la misère humaine


Le réalisateur Henri Poulain dans son documentaire « Les Sacrifiés de l’IA », diffusé mardi sur France 2, lève le voile sur les conditions de travail de celles et ceux qui alimentent la matrice, une image bien loin de cet esprit universel espéré.

« L’estimation de la Banque mondiale, c’est entre 150 et 430 millions de personnes en 2023« , ce sont les chiffres du nombre de data workers qui à travers le monde recueillent des milliards de données, les datas, afin d’alimenter l’intelligence artificielle (IA), rapporte Henri Poulain.



L’IA nous promet-elle un monde meilleur ? On en parle avec A. Ayari, G. Grallet et C. Dansette


C’est une révolution telle que certains la comparent à l’électricité ou au chemin de fer : l’intelligence artificielle (IA). Elle est au cœur du sommet qui vient de s’ouvrir à Paris, en présence de nombreux dirigeants politiques et patrons de la tech. Depuis quand l’IA est-elle entrée dans nos vies ? Est-elle un miracle technologique ou une menace pour nos sociétés ? 



« Ce n’est pas de la science-fiction, ça se passe en ce moment » : comment l’IA abîme-t-elle nos démocraties ?


L’intelligence artificielle fascine autant qu’elle divise. Tandis que certains placent beaucoup d’espoir en elle dans des applications comme la médecine ou la décarbonation de l’industrie, d’autres pointent les risques que font peser sur nos démocraties. L’ouverture du sommet mondial sur l’action pour l’intelligence artificielle ce lundi 10 février à Paris a relancé les débats sur les conséquences de la course au développement de ces technologies. 



Intelligence artificielle : les 7 choses qu’on ne vous dit pas


Les 10 et 11 février, la France accueille le Sommet mondial sur l’Intelligence Artificielle (IA). Au programme : une vitrine sur l’avenir qui n’exposera pas les dangers de l’IA. Bien que ces technologies offrent des avancées dans plusieurs domaines dont celui de la médecine, elles présentent aussi des menaces pour les droits humains. Avec plusieurs organisations de la société civile, nous listons ici les faces cachées de l’IA, celles qui ne seront pas présentées pendant le sommet.



RSF et l’Alliance lancent le rapport Spinoza : un usage responsable de l’IA est possible dans les rédactions


Alors que s’ouvre à Paris le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, Reporters sans frontières (RSF) et son partenaire l’Alliance pour la presse d’information générale (l’Alliance) publient le rapport “SpinozIA, vers un journalisme augmenté et éthique”, restituant les observations et conclusions de l’expérimentation du projet Spinoza, premier outil d’intelligence artificielle (IA) conçu en collaboration avec des journalistes et des éditeurs de presse.  Spinoza montre que l’innovation dans les médias est possible, mais qu’elle ne peut s’accomplir qu’en impliquant les journalistes dans le processus et en mutualisant cette innovation technologique entre plusieurs rédactions. 



Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle : pour une prise en compte des droits fondamentaux


Les 10 et 11 février, la France accueille un sommet international consacré à l’intelligence artificielle (IA). Les évolutions technologiques et scientifiques majeures auxquelles elle correspond entraînent des changements de société profonds. Le Défenseur des droits insiste pour que les droits fondamentaux ne soient pas oubliés dans ce moment important.



« À chaque innovation numérique, on constate une recrudescence des conflits au Congo »


Les Congolais replongent dans la guerre sur fond de pillage de leurs ressources pendant qu’un sommet sur l’IA se tient à Paris en présence des industriels de la tech. Quel est le lien entre ces deux actualités ? Le sociologue Fabien Lebrun nous répond.



L’intelligence artificielle va accroître les inégalités entre hommes et femmes dans le travail, prévient le directeur de l’OIT


Le directeur général de l’Organisation internationale du Travail a alerté ce lundi, lors du sommet sur l’IA à Paris, sur le fait que « la plupart des emplois qui seront automatisés seront des emplois dans lesquels nous avons une majorité de femmes qui travaillent ».



IA générative à l’école ou quand ChapGPT pense pour moi


ChapGPT analyse et produit du discours. Une apparence de « pensée » en libre accès dont les élèves ont déjà compris tout l’intérêt qu’elle pouvait avoir pour faire leurs devoirs à la maison, en particulier dans les matières qui supposent rédaction de réponses. Et une catastrophe en marche pour la formation intellectuelle des jeunes.



Trumperies



Un Trump 2.0 autoritaire, radical et triomphant à la tête d’une Amérique fracturée


Une analyse détaillée du discours d’investiture prononcé par Donald Trump le 20 janvier dernier permet de mettre en évidence les points saillants de sa rhétorique, à la fois triomphaliste et teintée d’autoritarisme assumé, et d’y voir plus clair dans le programme qu’il entend mettre en œuvre – ce qui ne sera pas aisé tant le pays qui l’a élu de justesse est profondément divisé.



Etats-Unis : l’administration Trump gèle les assurances santé des plus modestes, élus et procureurs contre-attaquent


L’accès à Medicaid, destiné aux foyers les plus pauvres, a été provisoirement bloqué dans plusieurs Etats mardi 28 janvier, semant la confusion dans le pays. Une fronde politique et judiciaire a rapidement été lancée et la mesure suspendue.



Trump lève la suspension de l’envoi de bombes de 2 000 livres à Israël et supprime les sanctions à l’encontre des colons


Ces derniers jours, le président Trump a annulé certaines des petites restrictions que l’administration Biden avait imposées à Israël, s’attirant les louanges de l’extrême droite israélienne.

L’un des premiers décrets de Trump a été de lever les sanctions imposées à 30 groupes de colons israéliens.



Google Maps suit Trump : le Golfe du Mexique devient le Golfe d’Amérique


Cette nouvelle appellation fait suite aux décrets signés par le président américain Donald Trump depuis son retour au pouvoir.

Il n’aura pas fallu longtemps à Google pour obtempérer. Sous l’influence des décrets récemment signés par Donald Trump, le Golfe du Mexique va devenir le Golfe d’Amérique sur son service de cartographie Google Maps aux États-Unis, et le Denali, plus haut sommet d’Amérique du Nord, sera rebaptisé Mont McKinley.



Donald Trump: le dossier du Club des Juristes


DOSSIER

AESH: « On est épuisées, et on n’est pas reconnues », ces accompagnantes d’élèves handicapés demandent à être entendues



Ce 16 janvier, les AESH étaient en grève dans toute la France pour demander un meilleur statut et une revalorisation de leur salaire. Quatre de ces Accompagnantes d’élèves en situation de handicap expliquent pourquoi elles se sentent dévalorisées.



« On ne travaille pas avec des photocopieuses mais avec des enfants handicapés », les personnels d’accompagnement en souffrance


Les syndicats FSU, CGT édu’action et Sud éducation, du Lot, appellent à la grève, le 16 janvier, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) et les assistants d’éducation (AED), ainsi qu’à une mobilisation à Toulouse. Deux AESH du Lot témoignent sur leurs conditions de travail.



Les AESH dans la rue, l’Etat attendu au tournant


Les accompagnants d’élèves en situation de handicap ont fait grève le 16 janvier 2025 partout en France, réclamant un statut et de meilleurs revenus. En réponse, la ministre de l’Education, Elisabeth Borne, a promis la création de 2 000 postes.



AESH : à bout, des parents d’élèves recrutent sur Leboncoin


A Rennes, des parents d’élèves en situation de handicap postent une annonce sur Leboncoin pour recruter deux AESH. Une provocation pour dénoncer la pénurie d’accompagnants dans toute la France.

L’école française marquée par les inégalités sociales


Les inégalités sociales d’éducation se construisent dès l’école élémentaire et s’aggravent au fil du parcours scolaire. Le constat est établi mais les politiques ne suivent pas. Une grande hypocrisie. L’analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

L’école française ne réduit pas assez les inégalités entre les catégories sociales. Les enseignements y sont très académiques et laissent peu de place à la pratique, l’expérience concrète. La compétition est exacerbée et un apprentissage précoce de la lecture favorisent les enfants de diplômés dès les petites classes. Certes, le lycée et l’enseignement supérieur se sont ouverts à de nouveaux publics dans les années 1970 et 1980 mais, au fond, contrairement aux autres pays d’Europe, l’école ne s’est pas adaptée à cette évolution en faisant évoluer les modes d’enseignement.



France: une rentrée scolaire sous le signe de réformes suspendues ou contestées



Entre l’été 2023 et l’été 2024, quatre ministres se sont succédé au ministère de l’Éducation nationale. L’instabilité ministérielle se poursuit, puisque Nicole Belloubet est une ministre démissionnaire. Pourtant, elle a présenté, lors de sa conférence de presse du 27 août, des réformes dont les textes devront être signés par la prochaine équipe gouvernementale.



L’uniforme scolaire : un gadget politique


Comment, dans un pays où il n’a jamais fait partie des habitudes, l’uniforme scolaire peut-il faire l’objet d’une « expérimentation » sans susciter l’expression massive d’une réelle incrédulité ? Lorsque la déraison côtoie à ce point la politique, il doit bien y avoir une raison.



Au cœur des urgences : les défis de l’accès à l’éducation


Guerres, catastrophes naturelles, déplacements massifs des populations, recrudescence d’épidémies…L’année 2024 a été particulièrement violente et meurtrière pour les enfants.

Et au-delà des conséquences dramatiques de ces crises c’est aussi la question du respect du droit des enfants qui s’en trouve toujours balayée lorsque surviennent ces crises. Et parmi ces droits inaliénables, leur  accès à l’éducation. Chaque jour passé loin de l’école compromet un peu plus leur avenir.   

En situation d’urgence humanitaire, les premières interventions sont axées sur la protection, l’accès à l’eau potable, à la nourriture, et aux soins de santé, pour répondre aux besoins immédiats des populations. Bien qu’elle soit essentielle pour l’équilibre et le développement des enfants, l’école est souvent le premier service interrompu, et malheureusement un des derniers à être rétabli.

Éducatif ou répressif

Des agents de la protection judicaire de la jeunesse en grève pour «dénoncer la suppression de 500 postes de contractuels»,
à Paris, le 14 août. 

Mercredi 14 août, l’intersyndicale de l’institution en charge des mineurs sous main de justice a appelé à la grève de ses agents pour dénoncer un plan social. Devant l’administration, les manifestants s’inquiètent de voir une hausse de la répression des jeunes et la suppression de 500 postes de contractuels (contrats d’éducateurs, psychologues ou assistants sociaux pour la PJJ qui ne seront pas renouvelés après le 31 août).

«Le volet éducatif de notre travail disparaît»

 «L’éducatif doit primer sur le répressif»«Cette phrase est au cœur de l’action de la PJJ, explique une éducatrice, « mais force est de constater qu’ils l’ont oubliée.» «Avec ces suppressions de postes, c’est tout le volet éducatif de notre travail qui disparaît. Il ne va rester que le législatif, la sanction et la détention.»

Sans contractuels, les équipes de terrains de la PJJ ne vont plus pouvoir prendre le temps de s’occuper des jeunes. «Normalement, entre le moment où le juge nous envoie un jeune et son audience de sanction, on doit le rencontrer plusieurs fois, échanger, construire un projet pour son avenir. Avec ces éléments, le juge est plus clément. Mais depuis l’adoption du code pénal de la justice pour les mineurs adopté en 2021 et raccourcissant le temps judiciaire à neuf mois, il arrive qu’on ne voit pas le jeune avant son audience. Forcément, le magistrat sanctionne plus sévèrement. Alors si on perd encore des camarades… « 

https://www.liberation.fr/societe/police-justice/greve-de-la-protection-judiciaire-de-la-jeunesse-leducatif-doit-primer-sur-le-repressif-

Ecrits pour la fraternité 2024-2025 sur le thème des frontières

Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu) de 1997 à 2006 et prix Nobel de la paix, a dit : « Les frontières ne devraient pas nous séparer, mais nous rappeler que nous sommes tous membres de la même famille humaine.« 

Frontières visibles, matérialisées, repérables sur une carte de géographie. Créées par les hommes, souvent à la suite de conflits, elles peuvent évoluer au cours de l’histoire, mais leur but est de délimiter des territoires et donc de séparer les peuples, au moyen de postes de contrôle, de barrières, voire de murs, plus ou moins difficiles et dangereux à franchir pour toutes celles et tous ceux qui veulent quitter leur pays en quête d’une vie meilleure.

Ces frontières peuvent donner l’impression de nous protéger en nous enracinant dans nos traditions, notre langue, mais elles peuvent aussi nous empêcher de découvrir la diversité du monde et de nous ouvrir à la différence.

Ou frontières invisibles, à l’intérieur même de nos pays. Ce sont celles qui sont liées aux inégalités sociales et économiques qui se creusent toujours de plus en plus entre les riches et les pauvres, celles liées aux différences culturelles entre diverses communautés, entre les citadins et les ruraux, les jeunes et les personnes âgées…

Alors que les droits de l’Homme devraient être des valeurs fondamentales partagées par toutes et tous, quels que soient le statut, l’origine, la religion, le sexe, l’orientation sexuelle, l’ethnie ou toute autre condition, nous pouvons observer que des discriminations, des séparations, de fait, existent entre les êtres humains. La frontière, c’est alors de rester enfermé dans ses convictions, ses croyances, par peur de ne pas être dans la norme du milieu auquel on appartient.

Les êtres humains, depuis toujours, n’ont cessé de franchir les limites territoriales, d’un pays voisin à l’autre, d’un continent à l’autre. Rien ne peut empêcher l’être humain de vouloir aller plus loin, plus haut, pour conquérir de nouveaux espaces de vie, pour se nourrir, pour accéder aux ressources, pour grandir et avoir de meilleures conditions d’existence, un avenir plus sûr…

En choisissant ce thème des frontières, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) souhaite engager avec les jeunes une réflexion sur ce sujet d’actualité, dont les enjeux sont la défense des droits et libertés pour toutes et tous. Il est essentiel, surtout pour les plus jeunes, de s’émanciper des contraintes imposées.

L’école joue un rôle important en développant l’esprit critique, et en favorisant l’émancipation et la liberté.

Les frontières ne devraient pas nous séparer, mais nous rappeler que nous sommes tous membres de la même famille humaine – LDH (ldh-france.org)

Dans cette école, « un enfant sur six vit dehors, dans une voiture ou un squat » : l’alerte des enseignants et parents d’élèves



Plusieurs parents d’élèves et membres du corps enseignant se sont mobilisés, ce jeudi 6 juin, pour dénoncer l’inaction de l’État et de la municipalité dans l’hébergement de familles précarisées.

« Le jour à l’école, la nuit à la rue. » Sur les façades du musée des Beaux-Arts de Bordeaux, le slogan affiché par les enseignants se veut percutant. Ce jeudi 6 juin, ils étaient une trentaine à se rassembler sur la place Reynal, face à la mairie, pour « visibiliser » une problématique contre laquelle ils se battent depuis plusieurs années. « Un enfant sur six vit dehors, dans une voiture ou un squat, ce qui représente 25 familles de la maternelle au primaire », déplore Céline Avcu, parent d’élève à l’école des Menuts, et membre du réseau d’éducation sans frontières.

Délinquance des mineurs : Gabriel Attal veut une loi « avant la fin de l’année » pour des comparutions immédiates dès 16 ans



Le Premier ministre se déplace à Valence, vendredi, pour un bilan d’étape de ses concertations sur la délinquance des mineurs.

Gabriel Attal a souhaité, vendredi 24 mai, qu’un projet de loi soit « voté avant la fin de l’année » pour mettre en place une forme de « comparution immédiate » des jeunes à partir de 16 ans. Le chef du gouvernement entend néanmoins « voir précisément comment on écrit cette mesure pour respecter les principes constitutionnels de la justice des mineurs », a-t-il détaillé auprès de l’AFP, à l’occasion d’un bilan d’étape de ses concertations sur la délinquance des mineurs.


Le virage sécuritaire des lois Perben de 2002/2003 est venu déconstruire l’esprit progressiste de l’Ordonnance du 2 février 1945 en mettant de nouveau en place des Centres Fermés, en créant de nouvelles prisons pour enfants (EPM) et en renforçant la dimension répressive au mépris de la primauté de l’éducatif. L’ordonnance de 1945 a été définitivement remplacée le 1er  octobre 2020, par le code de la justice pénale des mineurs, entré en vigueur le 30 septembre 2021 qui, bien qu’en en conservant les principes fondateurs, a mis en place des «  mesures adaptées » à l’âge et la personnalité de l’enfant qui pourraient être «  prononcées par une juridiction spécialisée ou selon des procédures appropriées ».

Aujourd’hui, le Premier ministre, pointant du doigt la violence de la jeunesse, souhaite sanctionner encore davantage les mineurs et leurs familles, quand l’Observatoire International des Prisons demande un plan d’envergure renforçant les moyens matériels et humains portés à la hauteur des besoins de l’ensemble des services publics de la jeunesse, de la protection de l’enfance et de la justice pénale des mineurs.

Gabriel Attal semble oublier qu’on ne gouverne pas à partir des interventions médiatiques multiples d’une droite de plus en plus décomplexée désirant « civiliser » une partie de la jeunesse « ensauvagée » et considérée par les travailleurs sociaux comme responsable des problèmes qu’elle dénonce.

RD